* Aïeuh!!! *

Retombant violemment en arrière sous le choc, la petite fille étant bien moins costaude physiquement que le garnement qui venait de lui foncer dedans, Tilika grommela mentalement tout en se relevant. Non mais, il ne pouvait pas regarder où il fonçait, cet abruti? Ou plutôt, ces abrutis. Car ils étaient deux... Un humain, la dizaine d'années, cheveux blancs, yeux bleus, plutôt foncés... et un panda en kimono. Une invocation, sans doute... Ou un henge! Qu'est-ce que ça pouvait être d'autre? Dans tous les cas, si le premier venait de la renverser violemment en arrière sur les pavés de la ruelle, le second, lui, avait presque écrasé Kiny!

* Kiny!!! Kiny, ça va?! *

« Agh... »

* Rentre, je m'occupe de ces deux abrutis-là!!! *

L'agneau, minuscule face au panda, s'était littéralement fait écrabouiller par son congénère invoqué. Titubant, il s'écroula, sonné, avant de disparaître dans un pouf de fumée, reparti dans son monde éthéré. Soulagée, Tilika se dit qu'au moins, maintenant, il était en sécurité. Le gros ours noir et blanc allait payer, en revanche, pour avoir fait du mal à son petit ami de laine! L'humain, elle s'en foutait. Il lui avait fait mal, un peu, mais rien de grave, et Tilika s'offusquait davantage d'avoir vu son agneau ainsi écrabouillé par le panda que s'être elle-même assez violemment tapé le cul au sol suite à sa propre chute.

S'étant relevée, elle fonça droit sur le panda, ignorant royalement le gamin, pour se laisser glisser, pieds en avant, entre les pattes de l'invocation, dos au sol. Elle attrapa un pan avant du kimono de l'animal qui se tenait sur deux pattes comme un humain au passage, et dans l'élan qu'elle avait pris en se jetant ainsi sous lui, l'entraîna. Il se sentit attiré au sol par l'entremise de son kimono, en avant, et le temps de réaliser ce qui lui arrivait, Puchi se retrouva pif contre terre. La rencontre avait du s'avérer douloureuse. Tilika n'était pas une tendre... Et voilà qu'elle se relevait déjà, ne perdant pas le nord, pour fiche un coup de pied dans le popotin de l'ourson noir et blanc, à présent que le pauvre se retrouvait vautré à plat ventre sur les pavés.

* Ça, c'est pour Kiny! Non mais! *

Se retournant alors face au gamin, elle le fusilla du regard, ses petits poings serrés, campée devant lui comme un adversaire face à l'ennemi. Il avait intérêt à s'excuser pour l'avoir ainsi bvousculée, sinon, il allait voir, lui aussi! Le panda, lui, avait eu sa dose, pensait-elle. Il n'écraserait plus son petit Kiny de sitôt, foi de Tilika!

* Bon, évidement, il causera pas le langage des signes. *

« Pfff... »

Un soupir plus tard, la fillette sortait de sa poche son traditionnel carnet et le portemine qui l'accompagnait, avant de rédiger quelques mots dessus. En y pensant, Udai pouvait noter que malgré la violence du choc qui les avait opposés, dans l'élan qu'ils avaient pris lui et Puchi, la gamine n'avait pas prononcé un mot, pas un seul aïe ou autre exclamation qui, pourtant, aurait du lui échapper lors de sa chute. Aucun son n'émanait d'elle, juste le souffle de sa respiration ou, à l'instant, de son soupir.

- Regardez où vous courez, toi et ton ours, la prochaine fois! Si vous faites encore mal à Kiny, ça va barder! -

Elle ficha le mot, ayant arraché la page sur laquelle elle l'avait écrit de son bloc-note, dans les mains du garçonnet. Ses grands yeux mauve sombre le fusillaient littéralement, furieuse qu'elle était, la petite fille haute comme trois pommes et qui, pourtant, venait de prouver qu'elle savait se battre en faisant goûter le sol à son compagnon panda, pourtant trois fois plus costaud qu'elle, qui paraissait minuscule en comparaison. Malgré sa petite stature, cette gamine en avait dans le ventre, et mieux valait ne pas l'embêter, apparemment. En plus, ce que Puchi avait à moitié écrasé et que la fillette semblait appeler Kiny, c'était aussi une invocation, non...? Elle en possédait déjà, à son âge? Car quoi, elle ne devait guère avoir plus que cinq ou six ans, à vue de nez, cette mioche! Comment donc pouvait-elle déjà posséder une invocation, à moins d'être une Moana dite élue, comme lui? Mais c'était impossible. Les Moana se connaissaient tous, ils n'étaient pas bien nombreux, et qui plus est les élus, on savait exactement qui ils étaient, parmi les membres du clan! Elle ne pouvait dès lors pas en faire partie, c'était impossible: les autres membres de la famille dont lui-même auraient eu vent de son existence, forcément! Alors par quel prodige pouvait-elle déjà posséder une invocation à son âge?!

Mets toute la gomme, ici, il faut savoir
Ou tu crèv'ras sur le trottoir
Si tu es dur et si tu comprends bien
Cette rue sera ton jardin

Chaque boulevard est à toit p'tit môme
Il t'appartient, c'est déjà ton royaume!
Et c'est la loi du plus fort...
Toutes les rues sont en or!

~~~~~~~

Comme toujours, comme partout, la loi du plus fort régnait en maîtresse dans les rues de Kumo. Tilika venait d'administrer une correction qu'elle estimait méritée au panda pour avoir écrasé son compagnon de la sorte, mais l'invocateur de cet espèce d'ours noir et blanc en kimono venait, à son tour, de faire comprendre à la fillette qu'il ne tolèrerait plus qu'elle s'en prenne à son compagnon. Et bien sûr, il faisait du genjutsu, lui. Tilika s'était retrouvée complètement immobilisée, figée, et n'avait pu esquisser aucun des mouvements qu'elle aurait, pourtant, bien voulu faire. Comme mettre ses poings en avant, par exemple, histoire que ce sale gosse comprenne qu'elle n'avait pas peur de lui. Ou lui écrire qu'ils n'avaient qu'à faire attention à ce dans quoi ils fonçaient sans regarder devant eux. Et lui, bien sûr, il continuait de déblatérer son discours... Un vrai moulin à paroles, celui-là!

D'ailleurs, après des excuses, des menaces, voilà qu'il passait aux présentations, comme si de rien était. Il devait lui manquer une case, à celui-là! C'était pas possible autrement! Udai et Puchipanda. L'invocation, apparemment moins forte et courageuse que son invocateur, se frottait toujours le pif, et grimpait sur le dos du gamin... Il allait le porter? Quelle mauviette! Alors, une petite chute, et voilà qu'il ne pouvait même plus marcher lui-même? Décidément, il descendait de plus en plus dans l'estime de la fillette, lui. Bon, Kiny n'avait rien de très courageux non plus. C'était même un sacré couard, capable de pisser sur place lorsque la peur s'emparait de lui. Mais en même temps, qui s'attend à voir un agneau si petit et mignon faire face à un quelconque adversaire? Personne, ça allait de soi. Un panda, en revanche... Un panda en kimono, marchant sur deux pattes et semblant tout de même costaud même s'il était encore jeune... Tilika s'attendait davantage à le découvrir plus solide et courageux que cela.

* Tsss, couillon! Et vantard, l'autre! *

Pressé de fuir, qu'il était, il n'avait même pas demandé le nom de sa petite interlocutrice silencieuse et, de prime abord,plutôt agressive. En revanche, après avoir escaladé un mur à l'aide d'un Kinobori maîtrisé à la perfection, apparemment, voilà qu'il... lui tendait la main...?

« Tu veux venir? »

Il se foutait d'elle ou quoi?! Déjà, Tilika n'avait aucune intention de fuir quoi ou qui que ce soit. Si eux fuyaient, c'était leur problème. Elle ne fuyait pas, non mais oh! Ensuite, justement, elle ignorait ce qui les faisait fuir de la sorte. Mais dans tous les cas, ça ne la regardait pas. C'était leur problème, leur connerie, leur ennemi, qu'importait, c'était pas le sien, de souci, en somme. Haussant les épaules, elle le fusilla du regard et lui fit un doigt d'honneur en guise de réponse. Se déltournant des deux sbires, la fillette, poings dans les poches et l'air plutôt de mauvais poil, s'appréta à s'éloigner de là, lorsqu'un shinobi adulte lui fonça dedans, arrivant du même tournant que les dénommés Udai et Puchipanda. Décidément, c'était sa journée! Et l'adulte étant plus costaud que le gamin de dix ans, Tilika se retrouva à nouveau sur le cul, mais propulsée plus loin cette fois, et plus violemment.

* Mais enfin! Ils savent pas regarder où ils vont ces abrutis!? *

« Oh, pardon, petite! Vraiment désolé! »

Il l'aidait déjà à se relever, tandis que, furieuse, Tilika se retint de justesse de lui refaire les boules version pois en purée. Il regardait partout, l'air de chercher quelque chose.

« T'aurais pas vu un gamin d'une dizaine d'années, avec un panda, qui sentaient l'alcool et couraient très vite, dis? »

* Il se fout de moi, en plus??? *

La bonne blague... Surprise, Tilika se demanda si elle devait dénoncer les deux pour se venger ou pas. La réponse fut non: elle préférait se venger elle-même. Et ce grand, là, fut-il professeur, adulte, son aîné à qui elle devait le respect, toussah, Tilika n'en avait strictement rien à fiche. Alors, en guise de réponse au monsieur, et de vengeance pour la nouvelle bousculade subie, la gamine lui écrasa violemment un de ses pieds avec les siens, en sautant dessus, avant de filer en courant. Du haut de leur fenêtre, Udai et Puchi purent la voir disparaître au détour de la ruelle, tandis que le professeur, après avoir juré et s'être massé le pied, jetait un dernier regard alentour, avant de repartir d'où il était venu. La gamine, après tout, c'était pas son affaire. Lui, ce qu'il voulait, c'était retrouver les chenapans ayant renversé de l'alcool bu illégalement en pleine académie...

[HRP : j'ai la haine, j'ai effacé ce que j'avais écris quand j'avais fini xD J'ai du tout recommencer !]

* Uh...? Quoi, encore...?! *

Relevant le nez vers le ciel, tandis qu'elle venait, une fois de plus, de s'étaler plus ou moins violemment au sol, sur son dos qui commençait à la faire bien souffrir, Tilika repéra l'intrus. Et il s'adressait à elle, taquin, provocateur, ou moqueur, elle n'en savait rien. En tous cas, il souriait...

« Tu dois concentrer ton chakra dans la plante de tes pieds. Mais attention, la quantité doit être régulière et proportionnelle à ton poids. »

Non mais de quoi se mêlait-il? Il voulait jouer le prof alors que lui-même n'avait pas eu le cran d'affronter celui qui l'avait surpris en flagrant délit d'elle ne savait trop quoi, avec son panda, un peu plus tôt, préférant le fuir en lâche qu'il devait être? Puis quoi encore?

« Sinon ça ne marchera pas et tu continueras de t'éclater sur le sol. »

La goutte d'eau faisant déborder le vase. Si seulement il n'était pas si haut! Perché tout en haut du mur, à presque trois étages du sol sur lequel elle se trouvait... Elle n'avait aucun moyen de l'atteindre, et pas de projectile à lui balancer à portée de main. La poisse! Sur le coup, Tilika se jura de ne plus jamais oublier de piquer quelques kunaïs ou shurikens à Seridan avant de sortir de chez elle. Il aurait vu, alors, celui-là, là-haut, à se la péter, à présent accroupi comme s'il était aussi à l'aise à l'horizontale sur ce foutu mur qu'à la verticale sur un sol horizontal! Il en aurai mangé plein la tronche, des projectiles, foi de Tilika!

« Puis, si tu y arrives, tu pourras grimper jusqu'à moi et me foutre la baffe que je mérite! »

* ... *

Alors là, si ce n'était pas de la provocation, ça... S'étant relevée, Tilika levait toujours le bout de son nez dans la direction du garnement. Son panda devait être resté sur le toit, lui, et se fichait sans doute de sa poire discrètement. Peut-être était-ce un piège. Sans doute en était-ce un, même, Tilika en avait clairement la conviction. Mais voilà, piège ou pas, si elle parvenait à réaliser ce fameux kinobori et à grimper le mur en courant dessus pour attraper le petit provocateur qui s'y trouvait perché, ce qu'il pourrait lui faire ensuite lui importait peu. Elle aurait réussi. Elle aurait appris à maîtriser un nouveau sort, une nouvelle technique, et vachement intéressante, surtout. S'il lui jouait un tour pendable une fois là-haut, qu'importait. Elle n'aurait qu'à se venger encore et encore jusqu'à ce qu'il comprenne à qui il avait affaire.

* Bien, s'il me cherche... On va profiter de ce qu'il sait. J'apprends vite, normalement. J'vois pas pourquoi j'y arriverai pas! Et quand j'arriverai à lui... J'lui fais bouffer son sourire moqueur, na mais oh!!! Va voir de quel bois ça se chauffe une Tilika!!! *[/i][/color]

Fichant son regard améthyste et empli de défi dans celui d'Udai, elle sourit aussi... Un sourire presque... carnassier. S'il avait du temps à perdre à la regarder s'entraîner, elle allait lui en donner pour son argent!!! Malaxant son chakkra, elle fonça ensuite vers le mur, prenant de l'élan, grimpa, grimpa, et... s'étala en arrière, une fois de plus. Elle voulait aller trop vite, comme d'habitude. Aussi, Tilika savait que sa bête noire, lors de l'apprentissage de nouveaux jutsus c'était justement de bien doser ses énergies, de malaxer un chakkra bien équilibré, et de le doser avec autant de précision ensuite lors de l'incantation.

* Je continuerai jusqu'à ce que j'y arrive! M'en fous si ça fait mal! M'en fous s'il se moque, j'le taperai encore plus fort s'il se fout de moi, après. M'en fous si j'ai l'air débile. J'y arriverai!!! *

Entêtée, elle continuait, se rétamait par terre, et fonçait à nouveau. Elle sentait son dos lui faire de plus en plus mal, couvert de plus de contusions à chaque nouvelle chute, mais que lui importait: elle devait réussir. Elle n'abandonnerait que lorsqu'elle aurait rejoint ce gamin qui la narguait, là-haut, et lui aurait donné la raclée qu'il semblait attendre. S'il la voulait, il l'aurait. Mais avant, Tilika devait l'atteindre... Une chute, deux chutes, trois chutes... Pour une mioche de son âge, elle possédait une endurance décidément à toute épreuve. Peut-être Udai s'en trouverait-il étonné... Peut-être même que c'était là la raison qui le poussait à observer, à provoquer, à titiller cette petite fille qui ne parlait pas mais prouvait de par son comportement qu'elle en avait dans le ventre malgré tout. Elle devait avoir quoi, cinq, six ans, au vu de sa petite taille, de sa stature minuscule! A cet âge, l'on entrait à peine à l'académie, pour ensuite y passer six ans avant de pouvoir tenter l'examen de genin.

Comment pouvait-elle déjà posséder une invocation, à moins d'être elle aussi une Moana? Pourtant, jamais Udai ne l'avait vue à aucun des rassemblements de la famille, pourtant très stricte sur le sujet... Personne ne pouvait se permettre de louper les fêtes ou rencontres de famille organisées par le doyen du clan. En contrepartie, ils vivaient tous assez libres, et pas reclus dans un domaine familial richissime et semblable à une prison, comme bien d'autres clans... Mais tout de même, ils se connaissaient tous. Et jamais Udai n'avait vu ou entendu parler de cette fille. Alors quoi, comment pouvait-elle posséder une invocation, si minuscule et inoffensive qu'elle lui eut parue?

Dans tous les cas, pour une gamine de sa taille et de son âge, elle ne manquait ni de cran, ni de culot, ni de courage, encore moins de détermination! Malgré les très nombreuses chutes subies, elle continuait de s'acharner, sans sembler se soucier de son pauvre petit corps de plus en plus meurtri, Udai ne pouvant apercevoir que des grimaces lorsqu'elle se relevait, à chaque fois. Dès qu'elle concentrait son chakkra et fonçait vers lui à nouveau, le regard de la fillette brillait de détermination, comme si cette dernière annihilait la douleur.

* Je t'aurai!!! *

Malaxer le chakkra, se concentrer, fixer le mur, prendre son élan, et courir, courir aussi vite que possible, aussi haut que possible... pour finalement retomber lourdement, douloureusement au sol. De plus en plus douloureusement d'ailleurs. Mais au point où parvenait sa douleur, Tilika ne la sentait plus, d'une certaine manière, l'adrénaline produite en quantité faramineuse par son organisme, additionnée à sa témérité, inhibant tout mal ressenti, le remplaçant par cette farouche volonté d'y parvenir, d'atteindre l'objectif visé. Fut-ce morte, elle arriverait à lui, là-haut!

Combien de fois Seridan n'avait-il pas du intervenir, décider lui-même de stopper les entraînements avant qu'elle ne se fasse de mal irréparable? Tilika n'écoutait plus rien ni personne, dans ces cas-là, pire encore que d'ordinaire. Comme dans un état second, elle ne visait plus, ne voyait plus que son objectif à atteindre, et se tuerait à la tâche si personne ne l'arrêtait. Plutôt rare chez une gamine de son âge, ce comportement risquait bien de causer sa perte un jour, si personne n'était alors là pour la stopper à temps! Mais au moins, dans un même temps, cet état d'esprit, cette témérité et ce surplus d'adrénaline produit par son organisme lui avaient permis d'atteindre des sommets qu'aucun aspirant de son âge ne pouvait se vanter d'avoir atteint, même à douze ans et coiffé du bandeau et du titre de genin. Tilika les dépassait tous. Elle agissait sans réfléchir, était dangereuse pour elle-même, mais malgré tout, elle était aussi et surtout capable d'atteindre un niveau à nul autre semblable pour son très jeune âge. Cela, personne ne pouvait le nier.

« Tu es trop en colère pour réussir. Tu dois te calmer. Fais donc une pause et va manger. Puchipanda t'a déposé un bol de ramen là-bas. Tu reprendras après. Et ne t'inquiète pas, je t'attendrai. »

Relevant le nez vers son interlocuteur, Tilika fronça les sourcils. Elle était en sueur, en transe, épuisée, mais, justement... Elle en était arrivé à ce point où, bourré d'adrénaline, et l'esprit aussi usé que son corps, elle ne ressentait plus rien, rien d'autre que sa rage de vaincre. Son bol de ramen, il pouvait se le garder. Lui envoyer comme projectile? Elle n'y pensa même pas. N'importait plus que son but: marcher sur ce foutu mur! Toujours sans un mot, sans un cri, sans un gémissement, rien, la petite fille repartit à l'assaut de son ennemi, la façade de ce bâtiment, qui la narguait depuis trop longtemps maintenant. Malaxage de chakkra, concentration, prise d'élan, course, et tentative d'escalade! Encore, et encore, et encore! Elle n'abandonnerait pas avant d'y être parvenue!!!

Le bol de ramen refroidissait lentement, tandis que l'énergie de la petite fille semblait plutôt toujours aussi échauffée, elle. Les minutes, les heures passèrent. Au final, elle ne savait même pas si le dénommé Udai était toujours là. Il avait dit qu'il l'attendrait... Mais pourquoi? Pourquoi se montrait-il gentil avec elle, professeur en herbe? Juste parce qu'elle ne l'avait pas dénoncé, tout à l'heure? Elle n'en savait rien. Les relations sociales et les réactions humaines, ce n'était pas son fort. A dire vrai, d'ailleurs, elle ne pensait même pas à tout cela. L'objectif, c'était ce mur, le toit au-dessus à atteindre. Tout le reste n'avait plus aucune espèce d'importance. Le panda serait-il repassé dans son dos qu'elle ne l'aurait ni vu, ni entendu, ni senti, rien. Tilika ne se focalisait que sur un point, un unique mot: réussir.

* J'dois y arriver! Je ne peux pas rater!!! Je rentrerai pas avant d'avoir réussi!!! *

Seridan pouvait s'inquiéter, elle s'en moquait. Peut-être même allait-il la punir en lui interdisant de voir Fract le lendemain. Mais sur le moment, même de cela, elle se fichait bien. Elle voulait qu'il soit fier d'elle, Fract. Comment pouvait-il l'être, si elle n'atteignait pas son objectif et rentrait perdante d'un combat, fut-ce mené contre elle-même?

* Encore. Encore! ENCORE!!! *

Encore et encore, elle s'acharnait. L'une se ses baskets ayant lâché suite à trop de dérapages sur les briques de la façade, Tilika les avait ôtées pour ne pas trébucher. Ses petits pieds étaient presque en sang, à présent, ainsi que ses mains, s'accrochant de ces dernières aussi, n'arrivant décidément pas à concentrer le chakkra uniquement dans ses pieds. Le répartissant entre ses membres, Tilika commençait à monter de plus en plus haut sur le mur. L'air de rien, lentement, mais sûrement, elle commençait à piger le truc. Pas comme l'aurait sans doute imaginé son professeur improvisé, mais à sa manière, la fillette parvenait à concentrer son chakkra de façon à tenir au mur. Car ce dernier n'offrait aucune prise, pas plus à ses mains qu'à ses pieds... Juste que Tilika avait trouvé plus facile de partager ce chakkra entre quatre membres que juste dans ses pieds, pieds qu'elle ne sentait d'ailleurs plus, presque. A quatre pattes, elle montait de plus en plus haut. Une chute ou deux, encore, puis, lentement, presque sans élan pris avant, cette fois, la fillette montait, la plante de ses pieds ainsi que les paumes de ses mains plaquées contre la façade de briques et de ciment, s'y accrochant grâce au chakkra qu'elle y avait fixé. Elle avançait, montait... parvint lentement à la hauteur d'Udai, à côté de lui plus qu'en face, monta encore, atteignit le toit... et s'effondra.

Sur le dos, bras et jambes écartés, elle fixait le ciel, le regard flou, soufflant comme un bœuf. Ses pieds ne ressemblaient plus à rien, pas plus que ses paumes, couvertes d'échardes, de bouts de brique et du gravier couvrant ce sol sur lequel elle était tombée et retombée, maintes et maintes fois, d'écorchures et de blessures. Ses vêtements eux-mêmes avaient souffertes des nombreux dérapages sur la façade de l'immeuble. Mais elle s'en foutait. Elle avait réussi. Peut-être pas encore comme lui, debout, à croupi, super à l'aise et juste sur ses pieds. Mais elle avait réussi. Elle avait grimpé la façade, escaladé l'entièreté des étages du bâtiment sur cette surfaces sans prise à laquelle s'accrocher autrement qu'en fixant son chakkra dans ses pieds, et dans son cas, aussi dans ses mains. Elle l'avait fait. Fermant ses paupières, qui lui paraissaient extrêmement lourdes soudain, Tilika sombra dans l'inconscience, avant même de trouver encore la force d'envoyer un regard provocateur à son pseudo professeur, un « Je l'ai fait, et toc! » comme elle l'aurait fait en d'autres circonstances. Pour l'heure, la fillette avait dépensé trop d'énergie, et, une fois de plus, dépassé ses limites...

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[HRP: Me doutant que Udai va effacer sa bêtise de ce soir quand il éditera son post pour répondre pour de vrai au mien... j'la copie-colle ici dessous, huhu. Il pourra pas l'effacer, comme ça. Muahaha. ]

Udai s'approcha, sortit son Kunai, et égorgea la petite fille. Puis il la jeta dans le vide pour qu'elle s'écrase sur le sol, laissant une large marre de sang dans l'impasse. Enfin, il l'a rejoint, et la planta par vingt et une fois, la découpa en petit morceau, et la mangea avec son panda, afin d'être sûr qu'elle ne puisse revivre.

[Je te jure... XD]

Un songe... Un second ensuite... Et un autre encore après. Tilika ne savait pas combien de temps elle avait bien pu dormir. A dire vrai, lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle se demanda surtout si elle ne rêvait pas encore. Car le décor et les sons, les odeurs, tout ce qui s'offrait à ses sens ici n'avait rien de semblable à tout ce qu'elle connaissait à ce jour. Le décor n'avait surtout rien de familier pour elle, qui ne s'était jamais éveillée ailleurs que chez Seridan depuis qu'il l'avait prise sous sa tutelle. Ah, si, à l'hôpital, une ou deux fois, et aussi, dans les plaines foudroyées, dans un gros arbre sur lequel elle aimait faire des siestes, isolée de tout et de tous... Mais jamais encore elle n'avait émergé d'une période de sommeil quelconque en ce lieu, elle en était certaine. Le décor n'était pas seul à être inconnu, 'pas à sa place', d'ailleurs. La fillette, en se redressant en position assise dans le lit dans lequel on l'avait mise, se rendit compte qu'on l'avait changée. Affolée, elle sauta hors du lit et fouilla la chambre à la recherche de ses vêtements. Un kimono... Voilà bien un vêtement qui ne servait qu'à faire joli, absolument pas pratique pour s'entraîner ni même pour faire quoi que ce soit! Qui donc avait pu oser l'affubler de pareil accoutrement?! C'était presque cette idée qui choquait le plus Tilika, davantage même que l'idée que quelqu'un, pour l'avoir changée ainsi, l'avait vue nue et même, en y pensant, lavée. Elle ne sentait plus la transpiration, n'était plus sale.

* Que...?! *

Décidément, elle n'était pas au bout de ses surprises! Stoppant un instant ses recherches, la fillette chercha à se remémorer ce qui avait bien pu l'amener là. Déjà, quelle heure était-il? Combien de temps avait-elle dormi? Au vu de ce qu'elle apercevait au travers de la fenêtre de la chambre, il était encore tôt. Le soleil se levait à peine. Elle avait donc passé la nuit ici, dans cette maison inconnue. Qui...? Le gamin de la veille? Ce Udai? Après tout, il lui avait ramené un bol de ramen lorsqu'elle s'entraînait... Mais tout de même, aurait-il osé aller jusqu'à la ramener chez lui lorsque, épuisée, son exploit accompli au péril de son propre état physique et même de sa santé, Tilika s'était laissée choir sur ce toit? L'hypothèse n'était pas à écarter. En tous cas était-ce là la plus plausible à l'esprit de la gamine. Soupirant, elle s'imaginait que le gamin devait avoir des parents, et qu'elle se trouvait dans la demeure familiale, là... La barbe. En plus, à ne pas l'avoir vue rentrer de la nuit, Seridan avait du rager sévère, et Fract, se ronger les sangs à l'idée de tous les malheurs qui avaient pu lui arriver, dehors, toute seule la nuit... Si elle n'était pas rentrée, il devait y avoir une raison! Et depuis qu'elle se montrait sage et disciplinée auprès de Seridan afin de pouvoir passer du temps avec Fract, il était certain que le genin allait trouver très inquiétant et étrange que cette nuit, Tilika ne soit pas rentrée sagement 'à la maison' comme elle le faisait tous les soirs depuis la conclusion de son 'pacte' avec Seridan concernant Fract...

* Pfff, et j'ai même pas fini ce fichu entraînement. Je vais me faire rouspéter... Il voudra me punir en m'empêchant de revoir Fract ou un truc du genre, je parie. Faut au moins que je finisse ce que j'ai commencé et que j'y arrive. Je dois y arriver sans les mains!!! Mais j'peux pas m'entraîner comme ça... Raaah, sont où mes vêtements?! J'vais le tuer si je le retrouve, Udai! *

Mécontente, la petite fille fouillait frénétiquement toute la chambre, en vain. Sans doute avait-il jeté ses vêtements, trop usés et abimés qu'ils étaient après l'entraînement de la veille. Ou alors les avait-il envoyés à nettoyer... Ce qui était pire encore. Tilika ne voulait pas devoir quoi que ce soit à ce type, encore moins à sa famille, qu'elle ne connaissait pas et ne souhaitait pas spécialement connaître. Malgré les quelques ouvertures que le jeune Koma avait réussi à créer en elle, Tilika demeurait encore fort renfermée sur elle-même, s'isolant énormément et fuyant la plupart des compagnies à sa portée. Elle ne voulait même pas apprendre à connaître autrui. Connaître, c'était prendre le risque d'apprécier, de s'attacher... et de souffrir, d'avoir peur chaque jour de ce qui pourrait alors arriver à ces personnes appréciées, lorsqu'elles partaient en mission par exemple. Après tout, peu des concitoyens de Tilika n'étaient pas shinobis... Et la vie de ninja, c'est une vie emplie de risques. Aimer Koma comme elle l'aimait, ainsi que Fract, et vouloir veiller sur eux, les protéger, faire en sorte qu'il ne leur arrive rien de mal, c'était déjà un poids énorme sur ses frêles épaules. Tilika préférait se montrer désagréable envers tout autre, du coup, et faire fuir plutôt qu'attirer une quelconque sympathie de qui que ce soit. C'était, de son point de vue naïf, innocent, enfantin et simpliste, la meilleure façon de se prémunir de nouvelles pertes d'êtres chers...

Abandonnant l'idée de retrouver ses vêtements, elle finit par soupirer, et laisser tomber. Qu'ils en fassent ce qu'ils veulent, elle ne réclamerait rien. En fait, elle n'aurait qu'à leur ramener le kimono, une fois qu'elle se serait changée. Connaissant le village par cœur, retrouver cette demeure parmi les autres ne serait qu'un jeu d'enfant pour la petite fille. Alors, bondissant en direction de la fenêtre, Tilika concentra son chakkra. Elle y était parvenue la veille. Elle savait que ce fut suite à un long et pénible entraînement, et non un simple coup de chance. Seulement, elle ne parvenait pas encore à ne répartir son chakkra que dans ses pieds et non dans ses mains également. Cela viendrait. Elle avait toute la journée pour s'y entraîner, après tout, non? Mais avant, elle devait renter à la maison, s'expliquer auprès de Seridan et Fract, se changer, ramener ce truc inconfortable et peu pratique à ses propriétaires discrétos avec un mot de remerciement histoire de faire semblant d'être bien élevée, puis, seulement, pourrait-elle enfin reprendre son entraînement où elle l'avait laissé la veille. Grimpant sur le rebord de la fenêtre, elle concentra donc son chakkra dans ses pieds et ses mains, se pencha hors de la chambre, posa ses mains sur le mur extérieur de la maison, puis ses pieds... Ça accrochait bien, ouf! Ne restait plus qu'à entamer la descente, maintenant qu'elle était comme aimantée à la façade de la demeure des Moana Pandarens...

Un pas... Deux pas... Tout doucement, avec précaution, la fillette descendait le long de la façade, plutôt crade en y regardant de près, de la maison d'Udai. Décidément, ils étaient dégoûtants, ces gens! Des bouteilles d'alcool vide ou même pleines de partout, dans la chambre, du vomi et de l'urine sur la façade, bravo! Comment diantre avaient-ils pu même faire parvenir ces liquides immondes jusque sur la façade de leur habitation? Ils buvaient et dansaient à l'horizontale, avec le kinobori, ou quoi? C'étaient quoi ces nouveaux tarés?! Déjà qu'user du kinobori ne lui était pas encore aisé, alors à devoir en plus éviter ces flaques nauséabondes et répugnantes, la pauvre Tilika peinait, avec cet inconfortable kimono, pour slalomer jusqu'en bas sans se salir les mains... D'ailleurs, en bas, elle n'y parvint pas. Arrivée au rez de chaussée, quelque chose d'énorme, de noir et de poilu, et de puissant aussi, sortit par la fenêtre et lui attrapa la cheville, lui faisant perdre l'équilibre et lâcher ses prises sur le mur. Se retrouvant pendue par la dite cheville, tête en bas, le kimono retombant par-dessus et lui cachant la vue - en revanche il en offrait une belle au panda... - Tilika se débattit vivement, agacée que rien n'aille comme elle l'aurait voulu, mais surtout, surprise et un peu paniquée, il fallait bien l'avouer.

* C'est quoi ça maintenant?! *

Secouée, la fillette se retrouva sur l'épaule de la créature inconnue, comme un vulgaire sac à patates, et ne put se défaire de son emprise. Il était énorme, du haut de ses presque trois mètres de haut, et possédait une force contre laquelle les siennes, toutes maigres qu'elles étaient pour une enfant si petite et si jeune, et - humaine - ne pouvaient strictement rien. Il la déposa finalement sur un coussin, devant une table basse sur laquelle un type dormait en serrant un pot de fleurs dans ses bras, sourire béat aux lèvres, et que le panda bougea afin de faire un peu de place, avant de lui servir des céréales dans du lait, se servant lui-même des mêmes céréales, mais avec... du saké. Drôle de mélange... Et ça empestait l'alcool! Une horreur!

* Ça pue chez Udai... Pouah! *

Encore un détail qui choquait davantage la gamine que la taille et l'aspect de la créature qui venait de l'intercepter et de l'asseoir à cette table ensuite sans lui demander son avis. Elle n'avait pas peur, elle était juste... surprise. Tilika savait que Udai se promenait avec un panda, mais ce dernier était bien plus petit et moins imposant que celui-ci! Il en avait plusieurs, alors? En tous cas, sacrée bestiole que cette invocation-là! Et voilà qu'il s'adressait à elle, maintenant... « Mange et arrête de faire du bruit. Il est trop tôt pour aller courir en pyjama. Je te rendrai tes vêtements tout à l'heure. » Cesser de faire du bruit? Quel bruit? Celui d'avoir fouillé la chambre à la recherche de ses vêtements, au vu de la fin de sa réplique. Après tout, muette, Tilika n'avait pas pu faire grand bruit à part celui de ses recherches infructueuses, d'autant plus qu'une ois décidée à sortir de la maison pour rentrer chez elle, la fillette n'avait plus fait le moindre bruit, justement.

* Non mais pour qui il se prend lui aussi? C'est dans leur famille de faire la morale aux gens comme ça et donner des leçons? Je veux juste rentrer chez Sarian Senseï avant qu'il me tue pour de bon de pas être rentrée de la nuit! Et puis je veux pas rester avec ce truc, je veux mes vêtements! Et puis s'plus une heure pour dormir!!! *

Bon gré, mal gré, la gamine considéra le bol de céréales. L'odeur d'alcool, et plus tôt, sur cette foutue façade, de vomi et de pisse, ne lui donnaient pas spécialement envie d'avaler quoi que ce soit, surtout dans cette demeure... Elle n'avait pas de temps à perdre, de plus. Seridan la gronderait sans nul doute déjà suffisamment comme ça, et la priverait aussi certainement de 'droit de visite' à Fract. Il n'était donc pas utile d'en ajouter à la note que lui coûterait cette nuit passée hors du domicile Sarian. Ouvrant son petit carnet,m qu'Udai semblait avoir eu la bonté de lui laisser lorsque lui ou elle ne savait qui d'autre l'avait lavée et changée la veille, Tilika se mit à écrire, sourcils froncés, énervée, avant de tendre la page couverte de sa réplique au panda, tout en le fusillant du regard.

- Je ferai pas de bruit si vous me laissez rentrer chez moi. Je vais me faire gronder, je peux pas rester. Et j'ai pas faim. -

Mensonge. Surtout après les épreuves de la veille, la gamine mourrait de faim. Du moins son corps réclamerait-il sous peu qu'elle lui redonne des forces sous forme comestible au plus vite, une fois sortie de cet enfer alcoolique empestant de partout... Là, vraiment, Tilika ne se sentait pas capable d'avaler quoi que ce soit. D'un regard en direction du hamac de Udai, elle se demanda d'ailleurs si elle devait le remercier de ne pas l'avoir abandonnée sur ce toit, la veille, ou lui faire la tête au carré pour avoir osé la ramener chez lui, dans pareille habitation, peuplée de pareils buveurs et surtout, bien crades personnages... A côté des flaques de vomi et d'urine sur les murs, Tilika trouvait que ses escapades hors du village, qui l'obligeaient à passer par les égouts de Kumo, ressemblaient à une promenade de santé. Et au moins, hors des tunnels nauséabonds, il y avait le grand air, al pluie, les vastes plaines couvertes d'arbres, d'herbes folles, de rocher, et surtout, surtout, un air pur dont emplir ses poumons, qui souffraient, là...

[HRP : Réponse rapide pendant que je suis au boulot (pas bien^^)]

Udai regarda l'homme les yeux mi-clos. Il avait toujours son bol de céréales et mangeait lentement en écoutant son interlocuteur. Il jeta un œil vers le soleil et vit qu'il était vraiment bas dans le ciel. La petite fille les avait vraiment réveillé trop tôt. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait déjà recouché. Mais les Moana Pandarens se devaient d'être accueillants avec leurs invités, le genin n'allait pas déroger à cette règle. Puis ça faisait toujours plaisir d'avoir du monde à la maison, c'était une excuse pour faire la fête et boire comme des trous. D'ailleurs, cette famille était tellement bourrée dans ces moments là que le garçon trouvait toujours le moyen de voler une bouteille qu'il partageait alors avec Puchipanda.

Bien qu'à moitié endormi, Udai remarqua tout de même sur l'homme se comportait bizarrement. Avant même que ce-dernier ne commence à parler, il semblait distant puis surpris que ce soit le jeune genin qui ouvre la porte. En plus, l'homme lui parlait de la fillette qu'il avait recueillit mais vu qu'il était mal à l'aise, c'était peut-être pour lui faire de vilaines choses... comme l'enlever ! L'apprenti shinobi imaginait déjà des scénarios digne d'un bon polar. Néanmoins, toutes ces suppositions s'éclipsèrent quand il entendit le ventre de son interlocuteur gargouiller. Aussitôt, ses yeux s'illuminèrent et il dit d'une voix enjouée :

'Ah ! Elle s'appelle Tilika ? Oui oui, votre petite peste est à la maison. Elle a voulu grimper aux murs comme moi, mais sans savoir comment faire et s'est bien fait mal en essayant. J'ai pas pu l'empêcher de persévérer, alors je lui ai appris cette technique. Maintenant elle se débrouille pas trop mal, mais j'ai dû la soigner ici, elle était blessée et s'est évanouie après tant d'efforts.'

Udai commença à faire demi-tour en sautillant, laissant la porte du jardin ouverte. Il ajouta alors sans se retourner :

'Suivez-moi, elle est sur la terrasse. Mai oubliez pas de fermer la porte hein !?'

Sur la dites terrasse attendaient pas très sagement les parents d'Udai, le père de Puchipanda. et la petite Tilika coincée entre eux tous. Elle avait l'air vraiment minuscule au milieu de tout ces alcooliques, surtout à côté du panda de trois mètres de haut ! Malgré l'heure matinale et le fait qu'ils dormaient presque, ils avaient tous l'air heureux et plein de bonne humeur. A priori, le fillette était tombé sur de gentilles personnes... mais ça aurait pu être pire...

Tilika n'avait pas pu entendre ce que s'étaient dit Udai et Seridan. A dire vrai, elle ignorait même que c'était lui qui venait de frapper à la porte de la demeure des Moana Pandaren. Toujours coincée entre l'énorme ours noir et blanc et le père du genin, elle fixait son bol de céréales sans grande envie de l'entamer. Elle préférait de loin rentrer chez elle rassurer son tuteur et au passage, sans doute, encourir sa colère ainsi qu'une punition méritée pour ne pas être rentrée de la nuit. Plus elle passait de temps ici, plus elle augmenterait sa peine, une fois de retour au bercail, forcément. Et puis, entre l'odeur de saké omniprésente, le souvenir des flaques nauséabondes contournées plus tôt sur la façade de la maison, et les questions du paternel d'Udai, la fillette ne savait plus trop où donner de la tête. Vraiment, quelle famille étrange!

Le shinobi avait finalement laissé tomber ses questions, du moins pour le moment, mais elles n'en hantaient pas moins l'esprit de la petite pour autant. « Dis-moi petite, c'est surprenant que tu puisses invoquer à mouton un ton âge. Tu es très forte! Comment as-tu appris ça? Tu pourrais me dire qui sont tes parents? » Tant de questions à la fois... Et pourquoi ces interrogations? Elle était douée, voilà tout, non? Qu'y avait-il de si particulier, sinon, à invoquer une créature? N'était-ce pas là 'que' du kushiyose, après tout? Non, c'était bien davantage. Mais elle ne pouvait s'en douter, elle. Au vu de l'apparence de Kiny, pour ce qu'avaient pu en voir Udai et Puchi avant qu'il ne disparaisse, il devait forcément être aussi jeune que sa petite invocatrice. En général, un shinobi spé kushiyose invoque des créatures qui grandissent, certes, mais pas au même rythme que lui. A moins d'un sacré hasard, Puchi pouvait bel et bien avouer être tombé sur une invocation possédant le même âge que son invocatrice, tout comme lui et Udai, tout comme chacun des élus Moana. Et un autre élément venait compléter les déductions du père suite à tous ces événements contés la veille par le jeuen panda: l'arrivée du tuteur de la fillette. Comment pouvait-il savoir où elle était? Rien ni personne ne pouvait l'avoir guidé jusqu'ici excepté un hasard auquel il ne croirait certainement pas ou... une invocation liée d'assez près, assez fortement à la petite fille que pour être capable de toujours la retrouver, où qu'elle soit.

- Je n'ai pas faim, monsieur. Et je fais juste du kushiyose. Et je n'ai plus de parent. C'est un tuteur qui s'occupe de moi. Laissez-moi rentrer, je vais me faire gronder plus fort encore si je ne rentre pas maintenant! S'il vous plait! -

Tendant le papier au père Moana Pandaren, Tilika ne vit débarquer Udai suivi de Seridan qu'après. Abandonnant alors son regard suppliant dédié à son actuel interlocuteur, elle rédigea dare d'are un nouveau message, pour Seridan, cette fois, se précipitant ensuite dans sa direction pour le lui donner.

- Pardon! Ils ont pas voulu me laisser rentrer! Je me suis entraînée hier puis j'ai dormi un peu, mais cet Udai m'a ramenée chez lui et ils ne voulaient pas me laisser rentrer! -

Curieuse façon de reporter la faute sur l'autre. Elle ne mentait pas sur un point: elle voulait rentrer. D'autant plus que son ventre commençait également à sérieusement crier famine, mais que l'odeur du saké versé dans les céréales du père panda lui coupait toute envie de manger ici. Manger chez Seridan lui semblait bien plus attrayant. Pourtant, la famille Moana Pandaren n'était pas méchante. Au contraire, l'on pouvait même dire qu'ils se montraient plutôt sympathiques envers elle, toute peste mal élevée qu'elle se comportait envers eux... Mais voilà, la sociabilité, c'était encore loin d'être un des points forts de la petite fille. Il lui faudrait du temps et un entraînement sans doute plus difficile pour elle que ceux d'un shinobi, pour parvenir à ouvrir son cœur à davantage de monde. Pour l'heure, seules quelques rares personnes avaient accès à son cœur...

Apercevant Kiny, elle le prit dans ses bras, comme une grosse peluche, tout en s'excusant mentalement auprès de lui pour ce qu'il avait subi depuis la veille... S'être fait écraser ainsi puis ne plus avoir eu de nouvelle de sa part, et s'être inquiété de son absence, maintenant... D'une petite lèche sur le menton, Kiny lui assura que ce n'était rien. En revanche, il trouvait cet endroit et tous ces pandas de taille respectable face à sa minuscule stature plutôt inquiétants...

Fract! C'était lui qui était venu la chercher! Au vu de son comportement envers elle, il n'y avait pas photo... Au moins, pour le moment, ne se ferait-elle pas gronder trop sévèrement, ou pas sans sentiment du moins. Seridan la punissait pour ses bêtises, point. Fract, en revanche, lui faisait prendre conscience de ce qu'elle avait fait, et ne la punissait pas sans tenter au moins de lui faire comprendre pourquoi son comportement méritait punition. Bizarrement, bien que ce fut plus compliqué et parfois, difficile à gérer avec son orgueil, la fillette préférait cette seconde méthode. Au moins prouvait-il par là qu'il tenait à elle, qu'il s'inquiétait de ce qui pouvait lui arriver. Il l'aimait. Et elle l'aimait beaucoup aussi. Par contre, les paroles du genin la surprirent plusieurs fois...

« Tilika est un peu dure à canaliser, parfois. Mais elle est vraiment gentille. » Gentille, elle? Le pensait-il vraiment? Sortant de sa bouche, et même si elle savait que c'était Fract et non Seridan qui parlait à l'instant, ça la surprit beaucoup. Tout en prononçant ces mots, il lui avait doucement, fraternellement posé une main sur la tête, d'ailleurs. Encore un de ces gestes que jamais Seridan n'avait eu à son égard, et qui bien que simples, la remplissaient de bonheur, d'une joie intense qu'elle ne s'expliquait pas vraiment. Ça lui faisait tout chaud dans la poitrine, comme si elle existait vraiment, à présent qu'elle savait compter pour celui qui s'occupait d'elle.

« Je crois surtout que l'environnement dans lequel elle s'est retrouvée l'a un peu... effrayée. » Effrayée?! Ah non, ça, non! Tilika n'avait peur de rien ni de personne, non mais oh! Elle le signifia d'ailleurs à son tuteur par une moue boudeuse et en secouant négativement la tête à cette affirmation de sa part. Non, elle n'avait pas peur. Elle se comportait de manière grossière, était asociale, ça oui, mais elle n'avait pas peur! D'ailleurs, la suite des explications du genin furent plus claires quant à cette pseudo peur... « Elle n'a pas l'habitude de se retrouver avec autant de monde. » Voilà qui était déjà plus correct. La gamine préférait la solitude, et s'isolait les trois quarts du temps. Ses seules fréquentations se résumaient à son tuteur, ses invocations, et Koma. Sinon, bien sûr, elle croisait des gens, entre autres la tutrice de son meilleur ami, et les gens de la grande bibliothèque de Kumo, qu'elle ne pouvait éviter si elle désirait apprendre, s'enseigner par le biais de la multitude d'ouvrages de ce lieu, ainsi que les commerçants auxquels elle achetait nourriture et vêtements, mais elle ne fréquentait tous ces gens que d'aussi loin que possible.

« Et surtout... avec ce genre d'odeurs. Nous n'aimons pas trop l'alcool, moi et elle, désolé... » Là, il n'avait pas tort. Pas que Tilika n'aime pas spécialement l'alcool; elle n'y connaissait rien. Mais elle était fort jeune encore pour comprendre et apprécier ce genre de choses. Au degré d'alcool présent dans l'air, en ce lieu, la fillette sentait presque la tête lui tourner, déjà. Et ne plus être maîtresse de son corps l'angoissait, la rendait nerveuse... Ça, Fract l'avait bien compris. Sans doute fut-ce pour cela qu'il demanda poliment à ce qu'on les laisse partir, ensuite. « Si possible, j'aimerais que vous me laissiez la ramenez chez nous. Et... je vous rendrai les habits que vous lui avez prêtés. Merci beaucoup, à ce sujet. » Les vêtements... Sur le coup, la fillette n'y pensait même plus. Kiny, en revanche, lui tournait autour...

« T'es plutôt mignonne là-dedans. Tu devrais porter des vêtements de fille! C'est dommage que tu sois toujours habillée comme un garçon et avec des trucs trop grands en plus... »

D'une tape sur le museau de son agneau accompagnée d'un regard noir, la fillette lui fit comprendre qu'il était hors de question pour elle de changer ses habitudes vestimentaires. Elle s'en foutait bien d'être mignonne. Ce qu'elle cherchait, c'était avant tout un côté pratique, confortable et peu onéreux. Ses vêtements de garçon, comme le disait Kiny, c'étaient des vêtements solides, bons marché et qui de par leur taille, justement, pouvaient être portés très longtemps même si elle grandissait vite. Quoi que de ce côté-là, Tilika n'avait apparemment pas trop à s'en faire... Elle avait l'impression de rester toujours aussi minuscule, quoi qu'elle fasse. Elle avait bien pris quelques centimètres depuis son arrivée à Kumo, mais sans plus. Bah, au moins cela lui permettait-il de se faufiler hors du village par cette faille, dans les grilles d'évacuation des égouts, et par laquelle aucune grande personne n'aurait pu passer... Si le prix à payer pour un peu de liberté et de solitude véritables était une taille minuscule, tant pis. Et puis, en combat, une petite taille pouvait aussi servir...

« MAIS ÇA VA PAS! » Sursautant violemment, Tilika s'était tournée vers l'auteur de ce cri indigné, toujours haut de presque trois mètres... Au moins avait-il une voix adaptée à la taille de son coffre... Sacrée bestiole! La suite de ses protestations ne se faisant pas attendre, la fillette comprit rapidement de quoi il en retournait. « MON ALCOOL EST LE MEILLEUR DE TOUT LE PAYS MONSIEUR! ET LE PLUS FORT! » Ah, ça, oui, le plus fort, y avait aucun doute! Même sans savoir comment pouvaient être les autres alcools du dit pays, Tilika ne doutait pas des dires du gros ours bicolore. Du même avis que Seridan, elle aurait bien aimé partir de là, et ne plus sentir sa tête lui tourner de la sorte... Et l'autre indigné qui continuait, offusqué au plus haut point par le fait que des gens puissent ne pas aimer l'alcool, apparemment: « COMMENT NE POUVEZ-VOUS PAS AIMER UNE ODEUR SI ENIVRANTE !! COMMENT POUVEZ-VOus n... »

Il s'était interrompu. Reniflant l'air comme s'il vérifiait que l'odeur de l'alcool était toujours bien là, son regard et son attitude démontrèrent bientôt aux deux invités qu'il ne humait pas les effluves alcoolisées de leur si précieux saké, en fait, mais bel et bien un danger qui semblait soudain les menacer. L'ayant compris, et connaissant aussi la source du dit danger, à première vue, le père d'Udai avait posé une main sur l'épaule de Fract, tout en s'adressant à lui. « Certains... extrémistes de la famille Moana arrivent... Vous devriez vous cacher dans la maison le temps qu'on les fasse partir. La petite a d'étranges capacités qui... Enfin, je vous en dirai plus après, allez dans le salon! Vite! » Ne laissant même pas répliquer le genin,qui préférait sans doute prendre carrément congé, autant que la petite fille, il les poussa en direction de la pièce indiquée, dans laquelle tous deux se retrouvèrent alors, seuls, les Moana Pandaren étant restés dehors à accueillir leurs cousins, cousines, frères, sœurs, tantes, oncles... Ils n'en savaient rien, au fond. Des extrémistes du clan, voilà tout ce qu'ils leur avaient indiqué. Mais pourquoi devaient-ils se cacher? C'était quoi, encore, que ces histoires? Qu'est-ce que les pouvoirs de Tilika venaient fiche là-dedans? Tout aussi intrigué, c'est Kiny qui posa la question en premier, à Fract, une fois seuls tous les trois dans le salon. Chuchotant, il demanda:

« De quoi parlait-il? Qu'est-ce que les capacités de Tili-chan viennent faire dans leurs histoires de clan? »

Lui non plus ne savait rien de ses origines, pas plus que sa jeune invocatrice. Seul Khanuk connaissait toute l'histoire, et sans doute pensait-il qu'ils étaient trop jeunes pour leur en parler. Quant à Seridan... Khanuk et lui ne s'entendaient que parce qu'il le fallait bien. Pourtant, il aurait été plus judicieux de prévenir le tuteur de la petite qu'elle et Kiny venaient de ce clan, non...? Dans tous les cas, Tilika n'avait aucune envie de se prendre la tête pour ça. Déjà un peu ronde à force de respirer les effluves d'alcool depuis la veille, dans son sommeil et maintenant qu'elle était éveillée, en activité et à jeun elle aussi... Une fois seule avec Kiny et Fract dans l'immense salon de cette étrange famille, avec ses quatre mètres de hauteur nécessaires pour que le père panda puisse s'y mouvoir librement, aisément, la gamine n'eut plus qu'une idée en tête: montrer à Fract pourquoi elle avait été absente, ses progrès, en somme, et le découvrir fier d'elle! Haussant les épaules suite à la question de Kiny, donc, Tilika se dirigea vers un mur plus ou moins libre de meubles, et malaxa son chakkra, le concentrant dans ses mains et ses pieds. Posant ses paumes sur le mur, puis la plante de ses pieds nus, elle commença son ascension. Lentement, mais sûrement, avec précaution mais assurance malgré tout, elle parvint en haut, au niveau du plafond. De là, elle hésita à tenter le dit plafond, mais finalement, la tête lui tournant trop, elle préféra redescendre. Le but était que Fract soit fier d'elle, pas qu'il pouffe de rire ou s'inquiète de la voir se louper et se vautrer au sol depuis la hauteur du plafond de cette pièce, après tout. Une fois de retour au sol, elle se planta face à lui, un papier dans la main, y ayant rédigé quelques mots.

- Tu as vu? Je fais du konobori! Pas encore avec juste les pieds, mais je sais déjà grimper avec mon chakkra! -

Pour elle, c'était un gros pas en avant, une fois de plus, et elle espérait qu'il serait aussi fier d'elle qu'elle ne l'était d'elle-même, sur le moment. Elle ne pensait pas du tout au fait qu'user ainsi de son chakkra rendait leur présence bien moins secrète aux nouveaux arrivants de la maison, pour peu qu'ils fussent shinobis et attentifs aux flux de chakkra dans les environs directs... Seul lui importait ce que pouvait ressentir Fract pour elle et ses progrès.

S'il y avait bien une chose pouvant perturber la petite fille, c'était quand 'ses deux tuteurs' jouaient au yoyo entre l'un et l'autre dans une seule et même conversation. Un jour sur deux l'un, un jour sur deux l'autre, c'était nickel, mais comme ça, là, c'était incompréhensible, agaçant et très perturbant, de les voir agir et parler chacun leur tour en à peine cinq minutes! Et si l'on additionnait à cela les effets de l'alcool parvenant en longues et fourbes effluves jusqu'à l'organisme de la petite, celle-ci n'avait plus toute la maîtrise d'elle-même. Ni son corps, ni son esprit ne semblaient coopératifs à cent pour cent, et elle se sentait bizarre. Jamais encore Tilika n'avait eu à subir les effets de l'alcool sur sa personne, et cette découverte, elle se serait bien passée de la faire maintenant...

Ayant sursauté lorsque Seridan lui avait arraché son mot des mains, la fillette avait ensuite reculé de plusieurs pas, sourcils froncés et moue aux lèvres. Il avait repris la place, et remballé Fract? Fallait savoir! Une fois le genin lui disait blanc, deux secondes après, noir (ou rouge et vert, s'pareil! )... Elle devait y grimper, à ce mur, ou pas? A dire vrai elle ne comprenait pas ce qui se passait, cette histoire d'extrémistes - elle ne savait même pas ce que c'était qu'un extrémiste, à son âge – de céréales au saké, de gens qui ne se lèvent pas le matin, de tuteur qui un coup l'encourage, un coup l'engueule et l'agresse pour elle ne savait trop quelle faute commise outre celle de ne pas être rentrée cette nuit... Tilika ne savait tout simplement plus où donner de la tête! A ses pieds, Kiny semblait tout aussi perdu. Néanmoins, il obéit à Seridan lorsque celui-ci lui demanda de disparaître.

De toutes façons, Fract ne lui demandait pas de le faire pour lui montrer de quoi elle était capable, mais pour donner le change. Tilika ne comprenait pas non plus cette notion, ni celle du chakkra que d'autres pouvaient déceler à distance. Elle ignorait que l'on pouvait pister des shinobis grâce à leurs émanations de chakkra, justement. Après tout, elle n'avait que six ans, et même si elle était en avance sur beaucoup de choses comparativement aux autres enfants de son âge, elle ne pouvait pas tout savoir!

- J'ai plus envie. Je veux juste rentrer. -

Elle était déçue, triste, mais tentait de faire celle qui se fiche de tout, question d'honneur. Elle s'y réentraînerait seule, au kinobori, tant pis. Peut-être espérait-il qu'elle y parvienne sans les mains? Peut-être ses progrès n'étaient-ils pas suffisants après une nuit entière d'absence pour que Fract puisse lui dire que c'était bien et qu'il était fier d'elle? Peut-être en attendait-il tout simplement davantage de la part de sa petite prodige de protégée? Se fixant sur cette dernière idée, Tilika se jura de s'entraîner sans relâche jusqu'à ce qu'elle puisse danser le ballet la tête en bas au plafond de chez eux, sur la pointe des pieds! Mais alors que, boudeuse puis pensive, la petite fille s'était assise dans un coin de la pièce, des voix se firent entendre au-dehors, se rapprochant. La voix de leur visiteur,à la famille Panda, n'était pas des plus agréables à entendre. Tout autre enfant que Tilika en aurait eu peur et se serait réfugié dans les jupons de sa mère juste à l'avoir entendue. Mais voilà, Tilika était d'une toute autre trempe. Il en fallait bien davantage pour lui filer les chocottes, après tant de cauchemars étrangers de traversés au cours de ses nuits, des songes les plus étranges au plus sombres, émanant des esprits les plus tordus et psychopathes de ce monde. Elle était rodée à l'horreur, à la terreur, et à dire vrai, ces derniers temps, à l'exception de ses propres sentiments, rien ni personne ne semblait capable de l'effrayer excepté les genjutsus de Kichigaino...

« Alors... Vous devez sûrement savoir pourquoi je suis là, n'est-ce pas ? Il paraîtrait que vous hébergez une jeune prodige... Mmmmh... capable d'invoquer des... moutons ? Je croyais qu'on s'était définitivement débarrassé de ces misérables créatures il y près de 8 ans... mais à priori, je me trompais, n'est-ce pas... Il va falloir exterminer cette menace au plus vite... Mmmmh... » Jeune prodigue capable d'invoquer des moutons? Déjà, comment savait-il? Les Moana Pandarens l'avaient donc trahie durant son sommeil? Le petit cfardeur, Udai ou son panda! Tilika ne comprenait qu'un quart de ce qui se disait, de ce qui se tramait, mais sur le coup, elle se dit qu'elle aurait mieux fait de le cafarder à son professeur, la veille, pour la peine! Quoique, plus tard dans cette conversation qu'elle et Fract pouvaient entendre, le même Udai mentit pour... pourquoi en fait? Pour la protéger? Après tout, ce gars avait parlé d'exterminer une menace! C'était elle, cette menace??? Qu'est-ce que c'était donc que toute cette histoire, bon sang?

« NE PRONONCE PLUS JAMAIS CES NOMS DEVANT MOI ! Ils ont trahi le clan en enfreignant notre plus ancienne règle ! Si jamais la petite est celle que l'on pense, elle devra en subir les conséquences, peu importe son âge. » Sursautant malgré elle au son des cris de cet homme désagréable et malvenu, Tilika réfléchissait à toute vitesse. Naki et Keni? C'étaient quoi ces noms? En quoi toute cette histoire la concernait-elle? Car c'était sur, on parlait d'elle! Mais pourquoi? Qu'avait-elle à voir avec un clan quelconque et ce type qui gueulait, là-dehors, sur les pauvres gens pourtant sympathiques qui lui avaient ouvert leur porte? Et de quelles conséquences à subir parlait encore cet homme? Il cherchait la bagarre? Il voulait se battre ou quoi? S'il avait quelque chose à lui reprocher, qu'il le fasse en face, plutôt que de s'en prendre à ces gens qui ne lui avaient rien fait! Si c'était elle qu'il visait, qu'il leur foute la paix à eux, ils n'avaient rien à voir avec elle, sinon qu'ils l'aient hébergée une nuit. Tilika ne comprenait qu'une chose: ce type insupportait et elle n'avait qu'une envie, se jeter sur lui et lui casser les burnes comme lui les cassait aux autres!

Mais alors que le pauvre Udai mentait courageusement au dénommé Hagutaka et son vautour, et que Tilika s'apprétait à faire une nouvelle bêtise en sortant régler son compte à cet emmerdeur et son piaf, un autre invité surprise venait de faire irruption dans le jardin... Ayant sauté par-dessus le portail, l'homme s'avançait, comme s'il était ici chez lui, tranquillement, souriant aimablement à tout le monde et saluant l'assemblée présente d'un signe de la main. Il fut autrefois ami tant avec les parents de Tilika, ainsi qu'avec tout le clan, les Pandas y compris. Seul le régent du clan Moana le trouvait un peu trop laxiste, mais sans plus, et Hagutaka ainsi que les Moana liés à d'éventuels félins, quand il y en avait, ne le supportaient pas. Moana Shiguré, toujours accompagné de son fidèle Soma, un chien noir de taille moyenne. Comme son invocation, il avait l'art d'apprécier la vie au jour le jour, simplement, sans se prendre la tête, et c'était sans doute une des raisons de son amitié avec tous ou presque, dont les habitants de cette maison-ci.



« Hoy, hoy, Hagutaka-san! C'est sûr que ce n'est pas à toi que ce genre de chose arriverait: qui aurait envie de coucher avec toi ou ton vautour?! »

Partant d'un grand éclat de rire, le jeune homme ébouriffa les cheveux de son neveu, le jeune Udai, qu'il adorait taquiner, comme tous les enfants d'ailleurs, puis fit un clin d'oeil complice aux autres, avant de refaire face aux deux vautours donc l'un venait sans doute de voir son visage s'empourprer sous la dernière remarque du nouvel arrivant. Et ce n'était que le commencement.

« D'autant plus que tous les Moana ont place au conseil, et tu le sais. Ceux-ci sont juste des lève-tard, et préfèrent picoler que de venir écouter tes palabres. Lors d'événements importants,cependant, ils sont présents, et aussi... Tu n'as aucun droit de fouiller leur maison. Si Udai-kun te dit que la fillette est repartie, c'est qu'elle est repartie, et tu ferais mieux d'en faire autant avant que je n'informe notre daimyo de tes grandes impolitesses... Ou peut-être même notre raïkage? Tu sais à quel point il adore les canidés... Je doute qu'il apprécie assez les charognards de ton genre que pour écouter ta version des faits, une fois la mienne exposée... »

Sans aucune gêne, avec une assurance incroable et une décontraction évidente, le dénommé Shiguré venait de faire comprendre à l'indésirable qu'il valait mieux pour lui rebrousser chemin. Ils parleraient de tout cela au soir, au dojô principal de la famille, celui du chef, comme toujours. Histoire que le vieil emmerdeur aie bien compris le message, il insista d'ailleurs, le poussant presque vers la sortie, déjà.

« Allez, ouste, tu te plaindras et crieras au scandale ce soir, au conseil du clan. Ta proie sera sans doute là aussi, et tu pourras cracher ton venin. D'ailleurs, c'est à se demander si t'es pas plutôt affilié aux serpents... non? Ah bon, autant pour moi! Allez, à ce soir, bon vent! »

Il était plus haut gradé que le vautour, malgré ses airs de grand laxiste décontracté, et Hagutaka n'avait hélas pour lui pas son mot à dire. Cependant, Shiguré ne doutait pas un instant que ce soir, les choses seraient moins évidentes à résoudre. Pourtant, il souriait à pleine dent et ce fut d'un ton jovial et entraînant qu'il s'adressa ensuite aux autres, vérifiant tout de même par-dessus son épaule que l'autre s'en aille bel et bien...

« Alors, mes chers amis, y a autre chose que du saké à boire, pour vos copains les toutous, de si bon matin? »

« Oh, oui, une écuelle d'eau fraîche, par exemple! »

Le chien noir qui l'accompagnait semblait plus discret, et ne prenait pas souvent la parole, se comportant davantage comme un chien que comme un humain, comme beaucoup d'invocations avaient tendance à le faire - surtout dans le clan Moana... - mais il n'était pas pour autant dépourvu du sens de la parole. Pouffant de rire, il ajouta, à l'adresse de son invocateur:

« Huhu, comment tu l'as remballé le vioque... Tu vas te faire gronder sévère ce soir, Shiguré... »

« Pas grave. Au moins on a le temps de se préparer. Fouiller la maison... Tsss, pour qui se prend-il! Heureusement que je l'avais suivi, hein, Kumaneko-chwan??? Ca mérite un câlin, de vous avoir sauvés de la sorte, non? Un bisou, un bisou!!! »

Dragueur comme toujours, il vint enlacer la mère d'Udai, charmeur, déjà prêt à esquiver l'attaque qui n'allait sans doute pas tarder de son époux... Shiguré était toujours ainsi, l'air innocemment de bonne humeur et gai en toute occasion. Mais en réalité, sous ses airs de toutou joueur et câlin, il avait du flair, et l'on oubliait souvent, suite à son attitude décontractée, que le chien demeure un bon chasseur et un tout aussi bon gardien...

Dans le salon, perdue, Tilika fixait Fract sans trop savoir ce qu'elle était sensée penser, 'dire' ou faire...

SARIAN SERIDAN
5 publications

Tu écris bien, très bien-même. Tes phrases se suivent dans un naturel fort plaisant, et ton personnage (tes personnages...?) sont intéressants, de ce que je vois !
Il me semble t'avoir vu connecté ces derniers jours...? Enfin, peu importe.
Je n'ai rien à dire, tout est ok pour moi ! Travaille peut-être davantage sur la longueur de tes publications, puisqu'elles sont parfois plus courtes que celles des deux autres joueurs... Mais pas pour autant moins pertinentes .
Bon travail !

Points :
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MOANA TILIKA
9 publications

J'espère que ça ne fait pas de moi une pédophile, mais... Je suis amoureuse ! xD
Tu écris superbement bien, et il n'y a pas un seul post où j'ai un commentaire négatif à faire... Je me suis beaucoup amusée ! Merci !
Petit commentaire sur la quatrième publi, avec ton edit -citation a priori- : Vous êtes dingues XD

Points :
18 points accordés

Détail :

Spoiler:

UDAI
10 publications

Bonjour ! Je ne crois pas que tu fréquentes encore le forum, mais bon... J'ai pris du plaisir à te lire aussi !
Comme tes deux autres comparses, tu écris bien, le style est fluide, c'est agréable... Fais attention aux quelques fautes qui se glissent dans tes rédactions et tout sera parfait !
Fais attention à la longueur aussi, c'est peut-être un peu court parfois par rapport à ce que pondent les autres joueurs !

Points :
15 points accordés

Détail :

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