~ L'Ame Fière ~


« Tu peux y arriver Koma, tu es bien assez fort pour invoquer mon grand frère maintenant tu sais, alors ne t’en fait pas autant ! Tu fais comme lorsque tu m’invoques, même si il te faut, bien entendu, bien plus de chakra que pour moi, après tout Shioma-nii-san est beaucoup plus fort que moi, et il sait combattre lui, ce que je ne peux pas faire… »

Cette phrase pleine d’encouragement avait été prononcée par une jolie jeune fille allongée sur le ventre à même le sol de la petite clairière rocailleuse dans laquelle elle avait prit ses habitudes avec son jeune compagnon. Ses longs cheveux bleus comme l’eau des lagons du sud, étaient rattachés en deux longues couettes hautes se déversant sur le sol comme deux trainées d’eau, laissant quelques mèches encadrer son visage gracile et doux tournés vers le jeune garçon qui l’observait avec une mine soucieuse. Les lèvres de la fillette s’étirèrent en un sourire amusé, presque taquin alors qu’elle relevait davantage la tête vers lui, sa main se callant sous son menton alors que ses jambes battaient l’air dans un rythme indéfini. Avec cet air soucieux, le garçon faisait plus vieux que son âge, comme bien souvent.

« Ne soit pas si soucieux Koma ! Tu peux y arriver, fais moi confiance. »

Le dénommé Koma releva la tête vers elle pour river son regard émeraude dans ceux couleur de ciel de son interlocutrice, abandonnant le monde de ses pensées pour observer la jeune fille amusée par les doutes de son invocateur attitré. L’enfant était toujours habillé aussi simplement d’une tunique aux teintes claires accompagnées d’un pantacourt dans les mêmes tons alors qu’il avait rattaché ses cheveux couleur de nacre à la base de sa nuque à l’aide d’un lien noir. Sur son front elle pouvait entrevoir les deux points rouges au dessus de ses sourcils symbole de son clan disparut à travers les mèches de sa frange. Une caractéristique qu’il tentait de dissimuler derrière cette frange qu’il laissait à présent pousser et cela réussissait assez bien dans l’ensemble. Si on ne le savait pas, il était bien difficile de se rendre compte de leur présence…Sauf si le vent lui jouait des tours. Il n’était pas près de dire à la face du monde le nom de son clan, et l’invocation l’avait comprit bien rapidement et avait par conséquent cessée de l’appeler par son nom en entier comme elle avait l’habitude de le faire avec les nouveaux invocateurs.

Elle se souvenait encore avec un certain amusement de sa dernière invocatrice, elle avait mit un bon mois avant de l’appeler uniquement par son prénom…Mais ce souvenir pas si lointain raviva en elle cette douleur toujours présente en son cœur de la plaie toujours ouverte par la disparition de cette ancienne contractante. Elle chassa de son esprit cette vague de tristesse pour de nouveau reporter son attention sur le genin.

Aujourd’hui, c’était avec lui qu’ils étaient liés et c’était lui qu’ils devaient protéger…Et ils ne laisseront pas cette tragédie se répéter une nouvelle fois…Alors pour que cela puisse se faire, Koma devait pouvoir invoquer un de ses frères, plus fort qu’elle et qui pourrait combattre ce qui l’atteindrait physiquement. Et Shioma était tout désigné pour remplir ce rôle, lui qui n’hésitait jamais à faire de son propre corps un bouclier inébranlable pour protéger celui avec qui ils avaient signé un pacte. Aucun d’entre eux ne voulait de nouveau échouer dans leur mission…

« Est-ce que ça va Namima ? »

La jeune fille redressa brusquement la tête pour faire face à l’étincelle d’inquiétude qui brillait dans le regard de mousse de son jeune contractant. La crainte de l’enfant était touchante, comme à son habitude, et pour le rassurer, elle secoua la tête de droite à gauche, un sourire de nouveau sur ses lèvres.

« Ne t’inquiète pas Koma…Et ne dévie pas la conversation ! Je croyais que cela te ferai plaisir d’être capable d’invoquer un autre membre de ma famille. Qu’est ce que tu crains comme ça… ? »
Elle fit une courte pause et regarda suspicieusement le genin.
« Ne me dis pas que tu as peur de Shioma… ? »

Le garçon baissa piteusement la tête face à la question de son invocation qui avait visiblement, touché juste. C’est qu’elle commençait à bien le connaître le petit homme ! Ce qui ne l’empêchait pas de ne pas tout comprendre cette histoire…Après tout, ce qu’elle avait dit de Shio-nii-san n’avait rien de bien effrayant qui pourrait faire craindre quoi que ce soit à Koma… La tête remplit de questions muettes, elle attendit qu’il se décide enfin à prendre la parole, ce qui ne tarda pas.

« Je suis content ! Je suis même très heureux de pouvoir invoquer ton grand frère…Mais j’appréhende un peu…Qu’il ne m’apprécie pas ou que j’échoue lors de son appel… »

La jeune fille se redressa, s’asseyant en tailleur sur le sol puis ferma les yeux.

« Ne t’inquiète pas Koma et fais moi confiance. Tu vas y arriver, même si ce n’est pas dès la première fois. Tu es persévérant alors même si tu échoue une fois, et bien tu pourras continuer encore et encore jusqu’à y arriver, et je suis là pour t’aider en plus. Shioma-ni-san est un peu rugueux en apparence mais c’est quelqu’un de bien et de fier, pour lui, sa mission passe avant tout le reste, même bien avant lui, alors il répondra à ton appel puisque tu es sous la protection de notre famille. Ne t’en fais pas autant et essaye. »

Koma avait redressé la tête, pas certain d’être davantage rassuré sur le caractère de l’être qu’il devait invoquer et qui semblait à ses yeux bien plus impressionnant que ce que disait simplement la petite pouliche sous forme humaine. Elle en parlait avec une telle admiration dans la voix qu’il se sentait bien insignifiant à coté…Elle lui en avait parlé plusieurs fois, de son grand frère, et elle l’avait toujours décrit de cette même façon. Un être qui faisait passer sa mission avant tout le reste, qui se préoccupait bien peu de sa propre vie tant que celui que sa famille avait désignée était en sécurité et préservé. Rien que cette succincte description le rendait admiratif face au caractère de ce cheval qu’il avait hâte de rencontrer et qui en même temps le faisait douter sur ses propres capacités.

Lui qui semblait si imposant et si fort, ne serait il pas déçu de son invocateur, bien plus faible que lui ?
Shioma était, d’après les mots de la petite invocation, ce que Koma visait également : protéger ce qui lui importait en ignorant sa propre intégrité physique, ses propres blessures, le plus important étant les personnes qu’il protégeait…Alors c’était comme d’appeler à soi un être bien meilleur que lui qui n’aurait d’autre choix que d’obéir aveuglement au souhait de sa famille et de celui d’un être bien plus faible … Qui plus est, dans son cas, Shioma n’avait guère choisit la personne qu’il devait protéger…Et le garçon ne souhaitait pas l’obliger ou lui ordonner quoi que ce soit…
L’enfant se mordit les lèvres d’indécision puis soupira.

Namima avait raison. Il devait essayer jusqu'à temps qu’il y parvienne et ensuite, il n’aurait qu’à aviser le moment venu…Même si cette perspective ne le réjouissait pas vraiment, au moins pouvait il se dire que la jeune fille le pensait capable d’invoquer une créature plus puissante, ce qui était tout de même une bonne nouvelle ! Et puis assez des doutes ! Il avait fait une promesse : celle de devenir plus fort, alors il devait la respecter et cesser de tant douter, parce que le doute était source d’hésitation et que dans ce nouveau monde, l’hésitation était dangereuse…Il avait trop hésité dans sa vie et cela l’avait amener à des catastrophes sans cesse répétées…

« D’accord. Je vais le faire. »

Il inspira une bonne goulée d’air avant de se relever pour se mettre dans une position plus adéquate à sa technique et commença à se concentrer sous le regard attentif de Namima. Il devait de lui-même trouver le bon dosage de chakra pour appeler dans ce monde son grand frère. Elle était toujours aussi étonnée de voir de ses propres yeux la capacité qu’avait le garçon à canaliser son chakra et surtout à le contrôler avec une précision plus qu’appréciable pour son jeune âge et surtout, pour son expérience nouvelle dans le monde ninja. Elle était bonne…Voir même très bonne mais venant d’un enfant si calme cela n’était peut être pas si surprenant…Sans compter que l’héritage de son clan demandait naturellement un contrôle précis du chakra pour pouvoir être utiliser.

Elle sourit alors que Koma commençait son appel.

Il avait comprit à force d’invoquer Namima – ce qu’il faisait régulièrement cela allait sans dire – le lien qui le liait à l’invocation et dont elle lui avait parlé lors de leur première rencontre. Cette sorte de porte entrouverte au fin fond de son esprit qu’il parvenait avec de plus en plus de facilité à ouvrir pour appeler la pouliche qui lui répondait, leur chakra faisant alors écho pour permettre à l’invocation de se matérialiser dans ce monde. Il était l’ancre, le point de ralliement des êtres qu’il invoquait qui l’utilisaient comme tel.

L’enfant dans un geste devenu plus sur qu’à ses débuts se trancha la paume de la main à l’aide d’un kunaï pour faire couler le sang. Le tribut habituel à payer qui permettait de raviver ce lien, d’ouvrir franchement cette porte au fond de son esprit et qui, autant que le chakra qu’il allait devoir dépenser, permettait d’amener la créature dans ce monde. Tout était nécessaire, complémentaire, chaque étape devenant primordiale pour la suite une fois que celles-ci seraient mises bout à bout.
De nouveau, Koma n’utilisa pas le catalyseur normalement indispensable pour tout débutant en Kuchiyose, se contentant d’appeler à lui une plus grande quantité de chakra et surtout, de se concentrer bien davantage. Cela lui demandait plus de temps mais lorsqu’il aurait prit l’habitude, ça ne serait plus un problème, comme ce qu’il s’était passé avec Namima. Il se débrouillait plus que bien malgré ses dires et ses doutes injustifiés, mais il ne voyait jamais ses qualités ou les masquait par ses défauts toujours trop visibles à ses yeux.

Normalement, lorsque l’invocateur appelle une nouvelle créature à ses cotés, il utilise son instinct pour savoir quel quantité d’énergie utilisé pour que la technique fonctionne. La jeune fille se souvenait de tous les noms des protégés de sa famille, leurs liens persistaient au delà de la mort. Certain étaient mort de vieillesse, d’autre de maladie, d’autre encore en combat…Tant d’êtres si différents, d’âge, d’apparence, d’idéal, aux capacités diverses et au talent l’étant tout autant. Certains avaient mit des mois voir même des années avant de parvenir à invoquer un être de sa famille, d’autres y étaient parvenus en quelques jours à peine, faisant fis de la difficulté de la tâche.

Mais aujourd’hui, en observant Koma mettre tant d’ardeur à sa tâche, elle se souvenait avec plus de force encore leur dernière contractante. Ils se ressemblaient. Tous les deux supportant un poids trop lourd pour leur épaules mais refusant de le partager avec qui que se soit, se refusant même cette consolation volée…Avec le recul, Namima savait qu’ils ne l’avaient pas assez protégée, cette délicate petite poupée, ne sachant que faire, ils l’avaient laissée s’effondrer, se désagrégé dans le vent comme une statue de sable…Elle avait été leur amie…Et ils s’étaient mutuellement tourné le dos, la jeune fille ne les appelant plus après ce terrible événement…Et eux, attendant, sans rien faire qu’elle se décide à faire appelle à leur force…Mais la fleur des sables avait fanée…Tristement. Seule. Dans l’oublie et le dénie, et ils n’avaient put que contempler, impuissant, le lien se désagréger, disparaitre en même temps que la vie qui fuyait la délicate jeune femme.

Une douleur qu’aucun d’eux ne voulaient revivre de nouveau, la plaie n’ayant toujours pas cicatrisé pour la plupart, aussi, lorsque Koma avait signé leur rouleau de pacte, sa famille avait été partagée entre la joie et la peur, voir pour certain la méfiance. Mais elle, elle avait comprit lorsqu’elle l’avait vu, que ce nom était pour lui davantage une malédiction à porter tous les jours qu’un chemin à suivre. Il était bien trop gentil pour être un Kaguya…Ou pour simplement être résumé par ce seul patronyme.

Alors maintenant qu’il avait été accepté par elle, sa famille l’acceptait également. La responsabilité de Namima était bien plus grande que ce qu’elle avait put dire à Koma, puisque c’était elle qui apportait la décision finale sur celui qui avait apposé son nom dans leur rouleau, étant la première à devoir être invoquée. Il y avait leur propre conseil, statuant sur le sang et le nom, présidé par leur mère à tous, mais au final, c’était à elle que l’on remettait l’acceptation finale ou la dissolution du pacte. Cela était déjà arrivé par le passé. Alors sans le savoir, Koma avait réussit ce premier test et aujourd’hui comme tous les autres jours depuis ce moment, la jeune fille en était heureuse. Il leur rendait la vie, ce souffle indispensable à toutes invocations pour se sentir exister pleinement.
Ils protégeaient, vivaient dans ce but que son grand frère avait fait sien avec tant de force et d’ardeur, mais était également des soutiens de tous les jours, des alliés en pleine bataille, des compagnons de voyages ou des amis éloignant une solitude trop pesante.

Alors pour Koma, ils seraient tout ça, et elle se faisait la promesse que la tragédie qui avait touchée leur dernière contractante n’arrive jamais au garçon. Même si aucun d’entre eux ne pouvaient l’obliger à les invoquer en cas de problème, ils feraient tout pour qu’il le fasse, que cela devienne pour lui un réflexe en lui faisant comprendre ce qu’ils ressentaient si ils étaient relégués en arrière. Ses frères bien plus qu’elle…Shioma bien plus que les autres, mais elle lui faisait confiance pour mettre les points sur les i du genin.

Elle sourit à cette pensée qui ne manquerait pas d’être amusante alors que le nouveau shinobi composait déjà les mudra pour l’invocation. Lorsqu’il eut finit sa série, il se concentra davantage faisant appel à son chakra, augmentant encore et encore son intensité pour parvenir au niveau qui lui semblait bon. Ce n’était pas facile. Concentré, l’enfant projeta cette énergie vers cette porte, ravivé par le sang et le chakra, appelant la créature qu’il désirait invoquer sur terre. Lorsqu’il déposa sa main sur le sol, les arabesques se formèrent, serpentaire avant de se dissoudre comme si il manquait d’encre pour les continuer. Le souffle coupé, Koma se mordit la lèvre mais n’abandonna pas, bien au contraire et reprit depuis le début le rituel d’invocation. Même si ça pouvait être long. Même si ça pouvait être dur. Il avait décidé de ne plus abandonner…Alors il continuerait. Et puis il n’avait jamais rechigné à la tâche, alors ce n’était pas maintenant qu’il allait commencer.

Le sourire de l’invocation sous son henge s’agrandit face à la détermination de son invocateur. Sa volonté n’était plus aussi vacillante qu’avant et elle le voyait grandir devant ses yeux, attendrit par sa concentration. Il deviendrait fort à n’en pas douter, si il continuait ainsi dans la voie qu’il avait choisit.

Il recommença, encore et encore, plusieurs fois qui se finirent en échec plus ou moins cuisant. Il y avait quelque chose qui clochait, qu'il ne parvenait pas à voir ou à faire. Un instant il songea à demander soutien auprès de la petite invocation mais finalement, il ne le fit pas. Il sentait que ce qu'il cherchait était tout proche...Il souffla un peu le temps de remettre de l'ordre dans son cerveau.

Que ressentait il lorsqu'il invoquait Namima? Il ferma les yeux. Il la percevait tout simplement, que cela soit mentalement ou physiquement...Ensuite il ne lui restait qu'à doser son chakra pour l'invoquer sur terre. Et là...avec le grand frère de la petite invocation...Et il comprit. C'était ça ! C'était ça qui lui manquait pour appeler la créature! Qu'il était stupide lorsqu'il s'y mettait !

Armé de cette nouvelle conviction, il recommença ou plutôt tenta autre chose... Il devait mieux doser son chakra et surtout, mieux fixer son appel. La présence de Shioma était encore trop vague dans son esprit, pas assez palpable pour pouvoir le saisir et l’amener devant lui, alors il devait rendre cette présence trop diffuse plus tangible, réel. Il laissa de coté son hésitation, ses doutes, son appréhension pour se concentrer uniquement sur cet être, cette présence forte et fière qui l’attendait. L’enfant se heurta à une résistance rugueuse purement défensive mais celle-ci tomba tout à coup et il effleura doucement l’être immatériel. Les yeux fermés, ce n’était qu’un agglomérat de sensation diverses, d’impressions diffuse mais claire comme de l’eau. Koma laissa cette main immatérielle caresser le chanfrein chimérique de la créature qui se laissa faire après un premier sursaut, ce premier contact entre eux n’étant au final que la projection de deux esprits liés par le sang.

Et le genin comprit les paroles de Namima et son admiration pour cet être si fort et impressionnant, son âme semblant emplir son propre esprit d’une force inépuisable et de sécurité. Sa foi en sa mission était palpable, son attachement à sa famille ne faisant que confirmer cet état de fait et sous ce couvert de créature fière, il entrevoyait sa fougue et sa sauvagerie dissimulées par son apparence intimidante.
Et il attendait, la tête haute, le regard flamboyant de sa volonté intarissable que l’être choisit par son clan daigne faire appel à son inépuisable force. Il l’attendait lui.

Un violent frisson parcourut le corps de Koma lorsqu’il rouvrit les yeux sur son monde, bouleversé parce qu’il venait de vivre à l’instant. Un instant qu’il avait cru devenir éternité tant il s’était noyé dans la présence de l’être. Il passa une main à moitié tremblante sur son cœur, le souffle coupé et tomba à genoux de choc et de fatigue soudaine sous le regard devenu inquiet de la jeune fille. Mais avant qu’elle ne fasse quoi que se soit, il s’était relevé maladroitement, un sourire timide mais présent sur ses lèvres, son regard se fixant sur cette main qui avait caressée la peau translucide de l’animal fabuleux.
Quelle étrange émotion ! Quelle situation surprenante ! Comme si leur deux âmes c’étaient effleurées, jaugées mutuellement pour savoir, comprendre l’une et l’autre.
L’enfant reprenait son souffle, lentement, comprenant tous les tenants et aboutissants de ce qu’il venait de vivre. Quel être stupéfiant ! Il avait ressentit une telle présence combative et pourtant rassurante, douce et agressive à la fois, sauvage comme un étalon protégeant sa harde, sauf que lui protégeait sa mission, sa fierté, si belle et brillante mais marquée d’ombres tapies, les deux ne pouvant pourtant vivre séparées.
Stupéfait par la créature, le garçon mit plusieurs minutes de plus avant de se rendre compte du lien qui s’était indubitablement renforcé entre lui et Shioma. Lorsqu’il avait essayé la première fois de l’appeler, il n’y avait eu qu’une présence lointaine et diffuse comme une brume au loin qui représentait l’animal. A présent, comme pour Namima, il pouvait le voir alors qu’il fermait les yeux, ou plutôt, le percevoir dans son ensemble même si le lien promettait de devenir encore plus fort à l’avenir. C’était comme si ils s’étaient connectés…

Son sourire s’agrandit et il se retourna sur la jeune fille qui avait réussit à comprendre également, elle même étant connectée à tout les membres de son clan. Elle lui fit son plus beau sourire.

« Va y Koma, il t’attend. »

Il acquiesça vivement, heureux et à présent impatient d’invoquer la créature dont il avait touché la conscience. Il avait même oublié son hésitation première, son esprit uniquement concentré sur cet être qu’il voulait à présent voir de ses propres yeux. Emporté par cette allégresse, il reprit sa concentration, utilisa son kunaï pour se trancher la paume franchement en esquissant une grimace de douleur furtive le sang s’écoulant avant que la plaie ne se referme pratiquement immédiatement grâce à son don. L’enfant enchaina alors les mudra et concentra son chakra et son esprit. La présence de Shioma était si claire maintenant…Il grimaça pourtant, peinant à rassembler l’énergie nécessaire à l’invocation de la créature fabuleuse. Il en avait déjà utilisé une grande quantité et malheureusement, sa réserve de chakra était loin d’être illimité même si déjà importante pour son âge.
Il inspira, les yeux clos, concentré et rassembla tout ce qui lui restait. Si il échouait, il devrait se reposer pour retenter mais trop impatient, il mit toutes ses forces dans cette technique quitte à s’écrouler d’épuisement une fois celle-ci lancée ! Foi de Koma Kaguya !

Une fois tout son chakra rassemblé, ses mudras réalisés, il posa sa main souillée de sang sur le sol sur lequel se dessinèrent des arabesques noires composant l’appel de la chimère et il sentit son énergie se faire aspirer rapidement par le sceau qu’il venait d’apposer. Il se mordit la lèvre pour résister jusqu’au bout. Il sentait son appel se faire plus hésitant et pour éviter que celui-ci soit de nouveau un échec, injecta dans son sceau les derniers résidus de chakra qu’il possédait. Les arabesques noires serpentèrent de nouveaux avec une vivacité renouvelée par l’apport d’énergie puis un nuage de fumé se forma devant les yeux entrouvert du garçon.
Il vit à peine la haute silhouette de la chimère, si impressionnante à travers le rideau de fumée s’écartant, devenant plus froid et humide comme un voile de brume, avant que tout ne disparaisse derrière la barrière de ses paupières.

« Koma ! Réveille toi Koma ! »

Qu’est ce qui se passait… ? Sa tête était lourde, il se sentait épuisé, vidé. Cette voix, il la reconnaissait…C’était Namima…Qu’est ce que…

« Calme toi Nami. Le secouer ne le ramènera pas plus vite. »

Il ne connaissait pas cette voix par contre. Elle était grave et profonde appartenant sans nul doute possible à un homme. Il reprenait conscience petit à petit, difficilement, peinant à rassembler les morceaux pour savoir ce qui c’était passé mais conservant une part de lucidité quant à la discussion entre Namima et cet inconnu.

« Mais…Il a été stupide ! Et moi je ne l’ai même pas arrêté ! Pire je l’ai encouragée ! Je suis vraiment nulle ! Il ne devrait même pas m’invoquer, je ne peux même pas veiller sur lui comme je le devrai ! »

Non c’était faux !
Koma se fit violence pour ouvrir les paupières, pour lui dire que tout allait bien, que ce n’était pas de la faute de la jeune pouliche si…Si quoi ? Peu importait. Ses paupières se rouvrirent, clignèrent plusieurs fois le temps de s’habituer à la luminosité nouvelle puis avant que sa vision ne se soit rétablit, le garçon se redressa en plaquant une de ses mains sur son crâne.

« Aie, ma tête… »

Il entendit un hoquet, à mi chemin entre la surprise et l’amusement alors que le monde tournait dans le mauvais sens devant ses yeux. Une main dans son dos lui permit de maintenir cette position assise de manière plus stable alors qu’en face de lui, la jeune fille aux cheveux bleus l’observait de ses grands yeux trop brillants.

« Je suis désolée ! Mais tu n’aurais pas dû…Tu as été imprudent Koma Kaguya ! Tu étais fatigué, tu aurais dû attendre un peu avant de reprendre et… »

Sa tête me faisait encore un peu mal, mais la confusion s’effaçait petit à petit devant les mots de Namima qui ne savait même plus si elle devait simplement être heureuse qu’il aille bien, désolée de ne pas l’avoir empêché de continuer, ou si elle devait l’engueuler pour son imprudence. C’était vrai, il avait été imprudent mais…Il avait tellement souhaité invoquer Shioma ! Il pensait qu’il aurait réussit en utilisant presque tout son chakra mais il n’avait fait que s’épuiser pour rien...Mais malgré tout, il avait échoué. Il soupira un peu déçu par cet énième échec.
La petite invocation soupira et devant la mine dépitée du garçon, abandonna son sermon. Elle était rassurée maintenant même si elle avait eut particulièrement peur lorsque le corps de son contractant avait basculé en avant. Heureusement qu’il l’avait rattrapé avant qu’il ne touche le sol. Elle sourit.

« Tu ne devrais pas faire cette tête triste Koma…Après tout, tu as réussis…Même si c’était dangereux et stupide d’utiliser autant de chakra alors que tu étais si proche de la fin de ta réserve ! »

Face à ses paroles, le genin l’observa sans comprendre. Réussis ? Pourtant il ne voyait nulle part une trace du grand cheval qu’il avait entraperçut dans son esprit quelques instants plus tôt. Mais c’est à ce moment là qu’il prit conscience que quelque chose clochait. En effet, si Namima était devant lui alors qui le maintenait dans sa position ? Doucement pour éviter de malmener sa tête encore un peu brumeuse, il se tourna pour observer cette nouvelle personne. Car personne était le mot exact. C’était un homme d’une vingtaine d’année tout au plus, d’une taille sans doute moyenne mais qui pour le moment accroupit à coté de lui ne pouvait qu’être hypothétique. Ses longs cheveux cobalts étaient rattachés en une longue natte lâche alors que des mèches coulaient sur ses épaules et encadrait son visage sérieux et neutre. Ses yeux de la même teinte que ses cheveux l’observaient, intimidant le jeune garçon qui n’avait pas l’habitude de ce genre de regard…Si franc et déterminé, intense, comme si il pouvait pénétrer dans son esprit et y lire tout ce qu’il souhaitait. Mais l’étonnement était bien plus grand qu’une quelconque peur ou hésitation parce qu’il connaissait cette présence.

« Shio…ma ? »

L’homme inclina la tête pour seul réponse.
C’était toujours étrange pour le garçon que de voir ces créatures fantastiques prendre une apparence humaine, certes peu banale, mais humaine malgré tout. Son regard restait rivé sur l’invocation alors qu’en face de lui, Namima reprit la parole.

« Lorsque tu es tombé dans les pommes en invoquant Shioma-nii-san, il c’est transformer pour te rattraper avant que tu ne tombe par terre. Tu as eu de la chance ! Shioma-nii-san a de très bon réflexe ! »

Namima était purement extatique face à la réaction de son grand frère. Voir tout simplement face à celui-ci qu’elle admirait tout simplement. Il représentait un idéal qu’elle ne pourrait jamais atteindre malgré les années.

« J’ai senti qu’il utilisait une grande quantité de chakra comparativement à ses réserves…Je m’y attendais, voila tout. »

La voix grave de Shioma, un brin lassé ne suffit pas à faire retomber la joie de la jeune fille. A présent que le danger était écarté pour son jeune invocateur, elle se sentait heureuse pour lui ainsi que pour sa famille. Maintenant, il pourrait appeler son grand frère, bien plus apte qu’elle à la protection pour l’aider en cas de besoin…ou de bataille, et c’était une grande nouvelle !...Même si la prochaine fois, il ne devrait pas utiliser autant de chakra.

« Je … Pardon, je ne voulais pas…Mais…Je… »

L’enfant baissa la tête pour éviter le regard de l’invocation. Il se trouvait tout à coup bien stupide et surtout…Bien faible. La première chose qu’avait vue la créature à son appel avait été son invocateur évanoui. On ne pouvait faire pire situation ! Il se sentait honteux…Honteux d’être ainsi vue par la puissante âme qui le soutenait malgré sa faiblesse.
Le silence s’étira affreusement, rendant l’enfant plus gêné qu’il ne l’était déjà, mais au moins ce temps lui permettait de reprendre des forces. Il n’avait plus besoin du soutien de Shioma qui ôta sa main de son dos, ramenant le genin à la réalité, et le blessant un peu plus.

« Vous n’avez pas à vous excuser. C’est à cause de mon appel que vous avez été mit dans cet état. »

La surprise se peignit sur le visage de Koma qui se retourna vivement sur l’invocation qui lui avait parlé…Et surtout vouvoyé ! Même Namima ne lui avait pas ainsi adressé la parole lors de leur première rencontre, avec une telle déférence qu’il trouvait totalement injustifié. Il n’était qu’un gamin ! Un simple gamin qui ne méritait pas tant de considération de la part de cet être bien plus âgé que lui et sans aucun doute plus sage aussi.

« Ce…Ce n’est pas de votre faute…Ni la tienne Namima, ne t’inquiète pas, d’accord ? C’est moi qui l’ai voulut, je suis désolé de t’avoir fait peur…Et pardon de vous avoir appelez dans de tel condition Shioma… »

Il se sentait tellement mal à l’aise face au regard cobalt de l’homme ! Si insignifiant comparé à lui…A présent son hésitation première revenait sur le devant de la scène.

Un rire clair jaillit de la gorge de la demoiselle du groupe qui s’était relevée et observait ses deux vis-à-vis avec un amusement moqueur. Qu’ils étaient idiots ! L’un autant que l’autre…Son grand frère tellement pétrie dans son rôle qu’il n’arrivait pas à parler simplement et cet invocateur qui mal à l’aise ne savait que dire. Tous les deux restaient engoncés dans des rôles pré établies, semblant si peu naturel que cela la faisait rire malgré la froideur protocolaire de la scène.

« Pardon…Mais vous êtes tellement idiots tous les deux…c’est trop drôle ! »

Shioma fronça les sourcils face à l’éclat de rire de la jeune fille alors que de son coté, Koma prenait conscience du ridicule de la situation et bien que gêné, lui aussi se laissa aller, petit à petit à un rire. Shioma se laissa aller à un sourire qui adoucit son visage humain et le rendit pour le coup, bien plus accessible à son invocateur. Elle avait eut raison, sa petite sœur quand elle avait parlé du jeune shinobi qui avait signé leur pacte. Il était étonnant, non pas en lui-même, puisqu’il restait un petit garçon gentil presque banal…Presque parce que lui aussi avait vu cet être différemment. Il était son invocateur et dans son âme brillait une force qui ne demandait qu’à s’épanouir. Une lumière précieuse à protéger et qui protégerait également son entourage lorsque celui-ci serait devenu un peu plus fort.
Namima avait eut raison.
Comme toujours, car malgré ses mots et son air enfantin et maladroit, elle était celle qui donnait l’aval, acceptait ou refusait un contractant à leur clan. Elle se fiait à son cœur sans les aprioris que certain d’entre eux avaient ressentis devant ce nom aux consonances funestes. Elle était l’une des seules avec leur mère à pouvoir juger les hommes sur leurs sangs et leurs âmes…Ce que lui ne pouvait guère faire, se fiant bien plus souvent à des jugements hâtifs ou à des ordres lancer à la va vite. Il était un combattant, ce n’était pas ce qu’on lui demandait de faire, lui se contentant de se battre contre les adversaires qu’on lui désignait pour protéger l’être avec lequel sa famille était lié.

Il n’était pas comme cette petite sœur pleine de joie de vivre et ouverte, transpirant gentillesse et un courage qu’elle ne voyait jamais. Elle partageait sa vivacité et sa gaité. Lui était le bouclier et l’épée de leur invocateur, et pour se faire, il n’avait pas besoin d’être ouvert ou agréable, il avait juste à se battre et obéir jusqu’à un certain degré. C’était sa tâche qu’il accomplissait avec son propre plaisir, différent de celui que devait ressentir sa jeune sœur mais lui appartenant.
Mais ça ne lui coutait rien de faire un effort.

L’homme se releva alors que les rires des deux plus jeunes se turent et l’observèrent l’un interrogateur l’autre plus gêné. Koma se posa soudainement une centaine de question. Est-ce qu’il l’avait énervé ? Embarrassé ? Offusqué ? Déçu ? Le jeune garçon se dit qu’il avait fait la plus belle bourde de sa vie. Il ne voulait pas que la créature qu’il avait trouvée si belle ne prenne mal ses paroles ! Il ne voulait pas lui faire du mal de cette manière et entacher la fierté de l’animal. Et si il partait… ? Est-ce que Shioma refuserait à jamais de se faire invoquer par lui ? Il le regretterait, oh que oui, il regretterait ce rire si cela devait arriver, alors c’est avec appréhension qu’il regarda l’invocation.

La haute silhouette disparut soudainement dans un nuage de brume, et Koma crut que ses pires craintes soient fondées finalement.
Mais entre les fumées blanchâtres apparues une forme chevaline qui se détacha rapidement à travers le nuage formé par sa technique. Un frison parcourut la peau du garçon. L’air c’était un peu rafraichit ou plutôt humidifié mais cela était bien le dernier souci du garçon.
Le cheval s’ébroua, faisant voler sa crinière cristalline comme de l’eau, alors que Koma ne pouvait détacher ses yeux de la créature à la robe éclatante. Elle luisait de reflets bleus, ciselant les muscles de son corps dans cette alliance de puissance brute mais harmonieuse qui sied à ces animaux libre et sauvage, fragile et magnifique. Et ce qu’il voyait en posant son regard sur la robe éclatante de Shioma, c’était cette alchimie si délicate entre la puissance de ses sabots d’airains et l’agilité gracile de ses longues jambes, la force qui se dégageait de chacun de ses muscles tendus et la beauté harmonieuse de tout son être.



L’enfant se releva alors que Namima c’était reculée de quelques pas, regardant avec autant d’admiration que son invocateur, la forme chimérique de son grand frère, taillé pour les combat au contraire de son petit corps de pouliche.

« Mon nom est Shio no Uma, du clan des chevaux. Je serai votre épée et votre bouclier dans les batailles qui vous attendent… »

L’enfant bloqua sa respiration durant la prise de parole de la créature, sa voix grave emplissant l’air et sonnant comme une tirade, mainte et mainte fois répété. Protocolaire.

« Mais vous pouvez m’appeler Shioma…Et me tutoyer également. Je suis votre invocation et non l’inverse. De plus… » Son regard cobalt se fit plus flamboyant. « Je vous conseil de m’invoquer dès que vous en aurez besoin. Je suis là pour vous protéger, alors si vous ne m’appeler pas je serai inutile et je n’aimerai pas qu’il vous arrive quelque chose, tout comme le reste de ma famille. »

L’impériosité de sa voix fit comprendre au garçon que cette demande n’en était pas réellement une. C’était un ordre plus qu’un simple conseil. Il baissa la tête. Pouvait-il réellement appeler une créature pour lui servir de bouclier ? C’était égoïste…Et lui ne se sentait pas si supérieur pour le faire sans état d’âme. Namima avait dit qu’ils étaient amis après tout non ? Pouvait on envoyer un ami combattre à sa place même si celui-ci le demandait ?
Quelque chose le sortit brusquement de ses pensées et tapa contre son front. Son premier réflexe fut de lever la tête et de porter ses mains à son front endolori, ce qu’il vit faillit le faire reculer de plusieurs pas mais il se retrouvait comme figé par le rapprochement soudain de la créature.
Si proche qu’il pouvait sentir son souffle chaud et l’air humide qui semblait le nimber.

« Je sais ce que ça peut vous coûter, mais respectez ma volonté. N’ayez pas peur pour nous, nous avons l’habitude de nous battre, cela fait des années et des années que nous le faisons et nous sommes toujours là. Ça ne changera pas aussi facilement, alors, faites nous confiance jeune Koma. C’est ce que nous vous demandons...Mon clan et moi… »

Ils étaient toujours là…Pas tous.
Le visage de la jeune fille s’attrista malgré elle. C’était vrai, la plupart d’entre eux étaient toujours en vie mais ils avaient une perte terrible par le passé qui meurtrirait à jamais leurs cœurs. Mais là n’était pas la question et Namima se fit violence pour oublier la réflexion de son grand frère. Ce qu’il disait était malgré tout vrai. Alors elle se rapprocha du garçon hésitant, déposant doucement sa main sur son épaule pour attirer son attention et lui offrir un sourire.

« Il a raison, tu sais. Et puis Shioma-nii-san est fort et il adore se battre ! Alors il ne faut pas s’inquiéter pour lui ! D’accord ? »

Le garçon observa la jeune fille puis son regard glissa jusqu’au cheval cristallin qui lui faisait face.
Cela semblait si simple pour lui de se battre…Se battre pour un inconnu…Mais l’était il réellement ? Il commençait à en douter avec ce lien qu’il avait affirmé avec l’invocation.
Lentement et avec timidité, la main du jeune garçon alla à la rencontre du chanfrein de l’animal qui se laissa faire, fermant paresseusement les yeux au contact.

« Je vais essayer…Mais s’il…S’il te plait…Je ne veux pas… »

« Je sais. Nous savons. Mais nous attaquerons si la vie de notre contractant est en danger. Nous ne voulons pas qu’il arrive du mal à celui avec lequel nous sommes liés, comprenez le. Et puis Mort votre idéal ne subsistera pas, alors notre volonté et notre devoir. »

« D’accord…Alors je n’aurai qu’une seule demande, si tu le veux bien Shioma. Tutoie moi s’il te plait, tu veux bien ? J’ai l’impression…D’être plus important que je ne le suis… »

Dans une synchronisation parfaite, les deux invocations soupirèrent. Quand comprendrait-il qu’il était aussi important pour leur clan ? Mais après un coup d’œil à son grand frère lui faisant comprendre que c’était le moins qu’il puisse faire, Shioma secoua de nouveau sa tête après avoir souffler de l’air de ses naseaux. Ce qu’il ne fallait pas faire parfois.

« Bien. Si tu le souhaite. »

Koma lui offrit un sourire ravi en réponse.
Certes, Shioma était très différent de sa petite sœur bien plus ouverte que lui, mais à sa manière, sa présence, bien qu’impressionnante était aussi rassurante…Et ça ne faisait que commencer…