S’entrainer pour devenir ninja, pour avancer sur cette voie que j’avais choisit en connaissance de cause… Pour devenir plus fort, pour parvenir à devenir un soutien pour mon entourage, eux qui étaient si important à mes yeux.

La lame du kunai se ficha dans le tronc en face de moi…A 10 bon centimètres de ce qui était censé représenter une cible sur l’arbre mort sur lequel je m’entrainais. Qu’il soit mort était primordial à mes yeux : pas question de détruire une vie, même végétal, en envoyant stupidement une lame dans son écorce. Je répugnai déjà à envoyer l’arme face à quelque chose, si ce quelque chose était vivant, je préférai m’abstenir…c’était sans aucun doute stupide vu qu’en tant que nouveau genin, je me devais de me battre et d’attaquer, et donc, d’envoyer cette arme ninja contre mon adversaire mais je restai intraitable sur ma volonté à éviter ce genre d’alternative.
Je soupirai en allant récupérer le kunaï fiché de manière maladroite dans l’écorce noir et brulé de l’arbre qui avait du se recevoir il y a quelque temps un éclair. Dans ce pays, c’était normal au vu des orages récurant. Au moins avais je un peu moins d’état d’âme à entamer son écorce noircit. Mes doigts récupérèrent l’objet sans forcer et cela me fit grimacer malgré moi. Je n’étais vraiment pas doué dans cette exercice, et si cela avait été une épreuve de mon examen genin, sans doute que je ne l’aurai pas réussit aussi bien… Je l’aurai même surement échoué pour tout dire. Maigre consolation, je parvenais au moins à envoyer l’arme dans l’arbre que j’avais choisit de viser…
Très maigre consolation…je ne pouvais pas en être particulièrement fier. Je savais très bien que les autres genin voir même beaucoup d’aspirant étaient bien plus doués que moi dans cet exercice, et me sentais tout à coup particulièrement nul. Je préférais et de loin utiliser mon chakra, le contrôler et lui faire prendre forme pour employer telle ou telle technique, ou même appeler à moi Namima. C’était une sensation merveilleuse que de pouvoir créer quelque chose de si magique, et avec mes prédispositions naturelles, j’y arrivais plus facilement…
Mais pour ce qui était de bêtement envoyer une arme faite pour tuer…Cela me semblait tout simplement au dessus de mes forces.
Pourtant je ne doutai pas qu’en pleine action, en mission, cette capacité pouvait être on ne peut plus pratique ! Et pas forcément pout tuer mais aussi pour déclencher des pièges ou simplement éviter de se faire transpercer par des armes du même type…
Il fallait de la précision, du contrôle, de la vitesse…Beaucoup de chose et là encore, je ne parlais pas de cible mouvante ! Tout à coup, le poids du travail à accomplir me retomba sur le dos avec une certaine violence. J’en avais encore du chemin à parcourir avant de ne serai ce que pouvoir sortir du village sans être un poids pour personne…Je savais que mes invocations m’aideraient dans tous les cas – et qu’elles ne toléreraient pas d’être mise de côté - , mais je ne pouvais pas que compter sur elles…Je voulais pouvoir me protéger moi-même…Et pour cela je devais au moins être capable de me débrouiller seul pour tout ce qui était considéré comme standard.
Les techniques minimums, ce n’était pas le problème, maintenant pour les capacités générales…Pour ce qui était de l’envoi de kunaï, ce n’était pas ça…Et je savais également que niveau corps à corps, j’étais bien loin d’excellé… Tout ce qui touchait au combat pur en somme et ce n’était guère étonnant à mes yeux au vu de ma nature.
Mais je devais régler ça, même si je ne voulais pas utiliser ces capacités, c’était comme pour mon don. Au moins, je savais l’employer à minima, ce qui pourrait m’éviter bien des soucis surtout avec mon entourage, et puis peut être qu’un jour je lui trouverai une utilité quelconque. Peut être.

Mon arme de nouveau dans ma main, je me replaçai à une dizaine de mètre du tronc mort pour m’exercer de nouveau. J’inspirai avant de me positionner, ma jambe gauche d’appel en avant, l’arme dans ma main gauche, me concentrant sur ce point que j’avais tracé à même l’arbre calciné, prenant mon temps avant de lancer mon poignet vers l’avant dans un geste que je voulais sur…Mais qui l’était moins que prévue. La lame se ficha à quelques centimètres près au même point que lors de mon précédent lancé...
Nouveau soupir.
Je lançai un regard désabusé sur le poignard ninja avant d’en récupérer un second dans ma main que j’avais gardé jusque là dans ma sacoche.

« Je n’aime vraiment pas ces armes… »
Je soupirai de nouveau avant d’inspirer une nouvelle fois pour me redonner du courage. J’avais attaché mes cheveux avec un lien en bas de ma nuque pour ne pas qu’ils me gênent et était simplement habillé d’une tunique clair, mon bandeau fraichement obtenu à ma taille.
Un nouveau genin qui ratait sa cible…

Je n’aimai pas les armes…C’était totalement contre ma nature que de brandir une lame devant moi pour attenter à la vie d’un autre. Parce que c’était le risque que l’on prenait lorsque l’on utilisait une arme contre un être vivant. Le but premier était de tuer l’autre…C’était normal et logique pour un ninja dont c’était même la principale utilité, mais je ne faisais pas vraiment parti de cette catégorie de personne dites ‘normale’... Alors envoyer ce poignard même contre un arbre était une aberration même dans mon esprit. Ce n’était pas comme envoyer une fléchette dans une cible pour s’amuser entre amis ! Ici, il y avait toute une signification morbide derrière ce simple geste même si je faisais de mon mieux pour l’ignorer à cet instant…Et il fallait avouer que j’avais bien du mal à le faire. Je ne pouvais pas non plus expliquer tous mes échecs répétés par cette seule raison mais cela pouvait aider en partie à les comprendre…
Sans doute.
Cet ainé n’avait pas ce problème, comme la plupart des ninja si ce n’est tous. Mais je ne voulais pas changer ça pour autant. C’était certes une façon de penser particulière pour un shinobi que de répugner à utiliser la violence et les armes, mais c’était grâce à cela que je parvenais à avancer, conciliant ainsi cette vie nouvelle avec celle ancienne à Kiri avec mon ancien tuteur. Une vie de lutte dans un corps pacifique. Une aberration…C’était un peu ce que j’étais de toute manière, petit orphelin survivant d’un clan guerrier élevé dans le respect du monde et de la vie…
Observant les kunaï que j’avais récupérés sur le tronc mort, j’en rangeai l’un en gardant l’autre dans ma main dans le but de m’entrainer de nouveau. Ne pas abandonner était devenu une partie de ce que les ninja appelaient nindo, je ne fuirai plus, même si c’était dur, même si c’était en partie contraire à ma façon d’être. Après tout, c’était à moi de choisir l’utilisation de cette capacité, et ça ne tenait qu’à moi de l’utiliser ou non…Comme pour mon don que je pouvais à présent utiliser en partie, ou plutôt ne pas utiliser dans l’état actuel des choses, même si j’étais bien loin de maitriser entièrement cette arcane... Mais je ne le souhaitai pas, alors tout était pour le mieux dans mon esprit et le paradoxe c’était dissipé à présent.
C’était à moi de choisir.

C’est avec une légère surprise que j’acquiesçai aux paroles de mon ainé. Seridan. Il n’avait pas l’air d’apprécier cette marque de respect que je considérai pourtant comme totalement naturelle. Guji m’avait enseigné que le respect de ses pairs et de ses ainés étaient très important et il était devenu logique pour moi d’employer les termes de déférences usuels comme il me l’avait apprit avec tous le monde. Ce n’était pas quelque chose qui était près de changer, mais si tel était la volonté du jeune homme alors soit, il n’y aura plus de sempaï pour lui…

« D’accord…Seridan. »
Un sourire accompagna mes paroles, comme bien souvent lorsque je m’adressai à quelqu’un.
Certain songeait que les sourires n’étaient guère plus que des façades mais c’était aussi un geste social, facilitateur du contact même si je ne songeai guère à ça lorsque je souriais. C’était une expression naturelle qui allait de paire avec ce que j’étais... Un enfant ouvert et sociable teinté de timidité.
La suite de ses paroles dissipa mon sourire et mes pensées, rendant mon expression plus mélancolique et mon regard plus lointain. Je savais tout ça. Tout ce qu’il disait sur les armes, leurs importances et la nécessité de savoir les utiliser pour pouvoir s’en sortir. Je préférai les ninjutsu…Peut être parce qu’il n’était pas directement relié à l’attaque...

« Je sais…Je sais tout ça. Je connais la théorie, mais la pratique c’est une autre histoire…Je…Je n’apprécie pas les armes pour tout avouer... »
Mon regard se posa sur le kunaï que je tenais entre mes mains. Ce n’était pas une question d’aimer ou non les armes, être ninja, je savais ce que ça signifiait mais j’espérai…non, je voulais marcher sur une voie parallèle.
« Prendre les armes, c’est un cycle sans fin… » Murmurai je pour personne en particulier, simple constatation s’envolant au vent on ne peut plus véridique.
Même moi, je le savais. Même moi, je l’avais vécu.
Je redressai la tête lorsqu’il reprit la parole. Mes jutsus…j’en connaissais assez peu pour tout avouer.

« Ceux de base que l’on apprend à l’académie, donc le Bunshin et le Henge. J’ai également appris l’invocation de chevaux mais je ne sais qu’invoquer Namima…Elle ne combat pas mais elle est très gentille et elle sait beaucoup de chose vous savez ! Même si elle est un peu maladroite parfois, elle est très observatrice et puis elle m’a parlé de ses frères, et bientôt j’essayerai de les invoquer aussi, elle m’a dit que j’étais assez fort pour le faire maintenant … »
Je m’étais un peu emporté…Lorsque je le remarquai, je rougis malgré moi en baissant de nouveau la tête vers le sol.
« Enfin…je ne connais pas grand-chose à part ça…Je ne crache pas du feu ou de l’eau, je ne connais même pas mes affinités… »

Etre plus fort…Je voulais l’être. Pas forcément par rapport aux autres et à tout ceux qui m’entouraient dans le seul but de les dépasser et de pouvoir me targuer d’être plus puissant…Mais simplement de dépasser cette barrière en moi, cette faiblesse qui m’empêchait de protéger ce qui était précieux à mes yeux. Et je savais que pour protéger et aider, je devais être plus fort que ce que j’étais aujourd’hui…Certes, cela signifiait également que je devais devenir plus fort que les autres – certain - et également ceux qui en avait après moi – dans le cas où, j’espérai toujours que ce ne soit qu’un cas de figure chimérique - mais ce n’était pas mon but premier, simplement une conséquence de ma volonté première…
Alors les paroles de Seridan étaient étranges à mes yeux. Je n’avais pas réellement prit conscience de ce que signifiait ‘être plus fort’ et de toutes les conséquences que cela pourrait donner pour moi…Et puis si moi je progressai, et bien lui aussi aurait l’occasion de progresser également et je ne doutais pas qu’il était déjà bien plus fort que moi ! Il était mon ainé, et pour moi, cela signifiait en toute logique qu’il était plus fort que moi qui, de plus, venais à peine de remporter le titre de ninja d’une manière encore bien incomplète.
Redressant la tête vers lui, je ne pus m’empêcher de répliquer à ses paroles.

« Ça ne veut rien dire. Et puis je ne veux pas être plus fort pour le plaisir de l’être ou de le dire, je veux l’être parce qu’il y a des personnes qui compte sur moi. J’ai promis…Alors c’est pour ça que je n’abandonnerai pas, et pour vous, c’est la même chose ! Tant qu’on à la volonté, alors il n’y a rien d’impossible… »

Des paroles que l’on pouvaient considérer comme naïve mais j’y croyais réellement, et difficile de douter de cette vérité lorsque l’on regardait mon visage confiant. Je restai un enfant et même si l’avenir m’était totalement impénétrable, celui-ci me faisait beaucoup moins peur maintenant que je m’étais fixé des objectifs et que j’avais créé des liens avec d’autres personnes. Raï et Tilika. C’était mes liens les plus forts dans ce village, ceux pour qui j’étais près à tout.

Devenir beaucoup de chose.
Ne pas avoir de limite…C’était le reflet de mes propres mots et de ma volonté qui restait malgré tout encore incertaine. Je sais ce que je voulais faire dans un futur proche, mais j’avais encore beaucoup de mal à savoir comment le faire et parvenir à mon objectif final. Devenir plus fort et protéger ce qui m’était important était une chose mais la manière de le réaliser dans l’avenir en était une autre. Je n’y avais pas trop réfléchit en réalité, me contentant de réaliser des objectifs à court terme comme apprendre une technique ou réussir mon examen genin, mais pour un avenir plus lointain…je ne savais pas. Cette constatation nouvelle me surprit plus que je ne l’aurai cru. Peut être était il temps de me concentrer sur quelque chose de plus précis…

Mon regard se rabaissa sur l’arme que je tenais toujours dans ma main. Un ninja c’était être une arme, mais comme le disait si bien Seridan, être ninja c’était également protéger, surveiller…soigner, aider. Il n’y avait pas que le combat…Du moins, c’est ce que j’espérai. Les paroles du jeune homme étaient…Rassurantes. A mes yeux, elles l’étaient. Cela voulait dire que ma façon de penser n’était pas unique, qu’il y avait d’autres personnes qui pouvaient penser de cette manière et que d’autres respectaient cela. Au moins ses mots trouvaient un écho en moi et me poussaient à continuer mon propre combat aussi inutile pouvait il paraître au premier abord. Mais j’allais m’accrocher ! De toute manière, je ne voulais plus abandonner quoi que se soit, et puis, j’avais fait une promesse à Tilika. Devenir fort et surtout, pouvoir être un soutien pour elle et pour Raï également même si cela restait plus anecdotique…Mais après tout, même elle était humaine et avait ses faiblesses, ses instants de doute…

« Vous avez raison…Je ferai tout pour y arriver en tout cas, protéger les autres, les aider lorsqu’ils en ont besoin sans faire appel aux armes pour cela…Je veux y croire, même si je suis tout seul à le penser, ce n’est pas ça qui me fera renoncer. »
Je souris.
« Merci en tout cas. Et ça veut dire aussi qu’il n’y a pas de limite pour vous également. Vous pourrez devenir plus fort si vous le souhaitez ou faire ce que vous désirer faire vraiment tant que vous en avez la volonté et que vous y croyiez. »

Lui aussi après tout pouvait faire ce qu’il voulait tant qu’il croyait. Il n’y avait aucune raison que cela marche pour une personne et pas pour d’autre ! Et j’étais certain qu’il pourrait être plus fort…Après tout, ce n’était pas une compétition ! Du moins je ne le voyais pas ainsi ...

Voir les choses…
Je méditai en silence sur ses quelques mots qui semblaient représenter le désir de Seridan, celui pour lequel il voulait se battre ou tout du moins vivre. C’était différent de mon nindo, si tant soit peut que je pouvais nommer ma volonté de protéger et d’aider de cette manière, mais cela allait avec ma nature…Alors son nindo à lui devait également aller avec sa propre nature : celle de savoir et connaître ? Je ne faisais que de simple conjecture un peu rapide, sans doute naïve mais je connaissais bien peu de chose sur mon ainé…Et cette phrase était si énigmatique ! Une énigme que j’essayai de résoudre de manière un peu rapide sans aucun doute mais qui me semblait important sur le coup…Mais bien heureusement, il précisa davantage sa pensée première, qui était sans doute simplement ça, une pensée qu’il avait exprimée un peu vite.
Ainsi c’était beaucoup plus clair avec les explications complémentaires.
La force d’interagir avec les autres ou peut être même carrément avec le monde…Il n’y avait que lui qui pouvait le savoir et mettre une limite à son désir. C’était original, comme nindo. C’était encore assez vague dans mon esprit, cette volonté d’interagir…Celle de vouloir tout vivre en allant même jusqu’à subir volontairement. Tout le monde subissait les affres de la vie, parfois à cause des autres, d’autre à cause de nous même et d’un mauvais tour du destin…C’était la réalité de la vie d’humain aussi cruelle pouvait elle paraître parfois...Mais on s’y faisait, on acceptait…
Je redressai la tête vers Seridan par la suite. Ce n’était pas un mal de vouloir être fort simplement pour soi, pour son objectif propre…Au moins avait il un objectif aussi étrange pouvait il paraitre pour les autres et en cela, cela différait de l’ancienne Tilika, celle qui voulait devenir plus forte simplement pour l’être et le proclamer…Au moins Seridan désirait interagir ce que l’objectif de la fillette ne laissait pas présager. Mais elle avait changée…Et j’essayerai de l’aider tant que je le pourrai avec mes forces aussi maigres pouvaient elles être.

« Vous savez…Parfois on peut aider les autres sans même s’en rendre compte…Ce n’est peut être pas votre objectif, comme vous le dites, mais il suffit de peut de chose pour venir en aide à quelqu’un…Pas besoin de le vouloir pour le faire… »

Je n’avais pas oublié la fin de ses paroles, aussi étonnante pouvait elle paraître à mes yeux mais je souhaitai absolument lui dire ça. Aider mon prochain, c’était devenu ma volonté d’être et de vivre, alors cette personne particulière à laquelle faisait référence Seridan m’intrigua. Est-ce qu’il se sentait aussi incapable d’aider un autre ? Cela me semblait étrange, bien plus que ce qu’il avait dit jusqu’alors. Il ne me semblait pourtant pas dénué de cette force particulière qui permettait de soutenir les autres en cas de besoin, ni de gentillesse, puisqu’il me parlait gentiment, et allait jusqu’à mettre entre les mains d’un autre une de ses responsabilités…
Avait il…peur ?
Comme Tilika avait eu peur de s’attacher à un autre…Comme moi j’avais hésité brièvement avant de le faire ? Ou alors simplement peur de prendre ses responsabilités…Je ne le connaissais pas assez pour le dire ou pour le juger, mais il n’avait pourtant pas l’air mauvais cet homme…
Mes yeux s’écarquillèrent aux paroles qui suivirent alors qu’il me parlait de cette fameuse personne qu’il souhaitait que j’aide. J’aurai put en rire tellement la situation était incongru. Il parlait de Tilika ! Tilika, cette petite fille que j’avais rencontrée par hasard et qui à présent avait acceptée que nous soyons liés par une amitié que je souhaitai inébranlable. Pour l’aider, la soutenir de toutes mes forces, ensemble pour avancer plus facilement sur le chemin de la vie qui ne nous avait pas toujours épargnée…
Alors c’était lui, le tuteur de la fillette qui était devenue mon amie officielle depuis ce rêve étrange où elle avait put décharger une partie de ses démons. Je l’observai sous un nouveau jour, un nouveau statut. Il n’était plus qu’un ninja de Kumo qui était mon ainé, il était devenu la personne qui s’occupait de mon amie. Seridan et moi nous étions liés par la fillette…Comme c’était étrange !
Je ris un peu malgré moi.

« Pardon. C’est une situation vraiment bizarre vous savez, parce que, je la connais Tilika. Je ne savais pas que vous étiez son tuteur, elle ne m’a pas beaucoup parlé de vous…Enfin, pas vraiment parler mais…Mais vous comprenez ce que je veux dire ! »
Je fis une légère pause, gêné par ma maladresse. C’était idiot pourtant d’être gêné pour si peu, mais je ne savais pas toujours sur quel pied danser dans cette histoire…Et puis dans le rêve, elle parlait réellement…Je me repris cependant rapidement.
« Mais ce n’est pas la peine vous savez, de me demander ça, parce que, j’ai déjà accepté d’aider Tilika. Nous sommes devenus amis, alors c’est normal que je veuille la soutenir n’est ce pas ? Et puis…Je crois qu’elle va un peu mieux…je n’en suis pas certain, mais la dernière fois…Je crois que ça lui a fait du bien…»
Ma voix s’était faite plus lointaine sur la fin de ma tirade. La dernière fois, elle avait pleurée, beaucoup, mais je crois que ça lui avait fait du bien…Au moins elle s’était expliquée, avait extériorisé une partie des démons qui la poursuivaient et que je connaissais en partie…
C’était une situation étrange que de parler avec le tuteur de la fillette. Je ne le connaissais pas, Tilika ne m’avait jamais parlé de lui, mais lui-même disait qu’il n’arrivait pas être à la hauteur pour elle…

« Pourquoi ? Pourquoi me demander ça à moi ? Pourquoi est ce que vous sentez vous incapable de vous occuper de son cœur ? De soigner ses blessures ? »

Ce n’était pas des accusations, mais des questions innocentes, enfantines et sans jugement d’aucune sorte comme l’indiquait parfaitement le ton de ma voix plus curieux qu'autre chose. Je voulais savoir par simple curiosité, pour savoir la raison de ses paroles précédentes, de son doute... Après tout il était son tuteur…Raï arrivait à me faire sentir en sécurité et pourtant…Il semblait que ce n’était pas le cas pour Tilika, sinon, pourquoi aurait elle ainsi craquée dans mon songe ? Et puis les paroles de Seridan elles mêmes le prouvaient…Affirmait qu’il était incapable, ou du moins…qu’il s’en sentait incapable.

J’attendais sa réponse, patiemment, me demandant bien ce qui lui faisait peur ou tout du moins, la raison de cette demande étrange faite par le tuteur de Tilika. Le hasard faisait bien les choses. Cette situation si banale en premier lieu avait à présent prit une tournure bien différente de ce que j’aurai put songer en venant m’entrainer ici. Au moins avais je l’occasion de connaître cet homme qui s’occupait de mon amie et dont je ne savais pour tout avouer, absolument rien. Ma première impression était plutôt bonne même si la conversation prenait une direction étrange. Ses paroles rompirent le fil de mes pensées.
C’était de grave maux qu’il s’accusait d’avoir créé dans le cœur de sa pupille. Etait ce réellement de sa faute ? Si il n’avait pas réussit à soigner ses blessures…Il avait réussit à la rendre plus résistante mais cela avait dissimulé la faiblesse de son cœur qu’elle avait essayée de cacher derrière un mur de glace infranchissable. Un contraste entre sa force de caractère et pourtant la fragilité de son cœur d’enfant…Alors il disait que c’était de sa faute si cela c’était passé de cette manière…Peut être en effet…parce qu’il n’avait pas réagit de la bonne manière ou peut être autre chose, je n’en savais rien, connaissant bien peu de chose sur cette personne qui me faisait face. Mais en me souvenant de la détresse de la fillette et de son enfermement, je ne savais que penser.
Est-ce que je pensais, moi, que cela pouvait être de la faute du shinobi ?

« Il…Il ne faut pas dire ça…Tilika n’est pas … déformée...»

Je n’aimai pas ce mot, et associé à la fillette si délicate que pouvait l’être Tilika, cela me semblait abominable, incongru et totalement hors de propos. Elle était simplement toute seule, trop seule, en manque de quelques choses de primordial pour une petite fille et en cela, je pouvais en vouloir au jeune homme qui me faisait face pour ne pas lui avoir offert son soutien…Et en même temps, j’en étais bien incapable. Je savais que chaque personne possédait ses propres raisons pour agir d’une certaine manière, même si cette manière pouvait nous apparaître comme anormale au premier abord. Et puis je ne connaissais pas son histoire, ce qui les liait, lui et la fillette qui était devenue mon ami, et ce qu’ils s’étaient passé entre eux.
Alors pour le moment, je ne pouvais pas le juger – et n’en avait aucune intention même dans l’avenir -, avec les cartes que j’avais en main, je ne pouvais pas réellement comprendre ses intentions…Mais il s’accusait des blessures de la petite fille et en cela, il me semblait plus sympathique qu’une personne qui aurait renier ses propres responsabilités, en partie tout du moins.
Mais la suite fut une autre histoire.
Mon visage ne trahit aucune émotion qui aurait put s’installer dans mon cœur, je ne faisais qu’écouter, patiemment ce qu’il m’expliquait sur lui-même et en partie sur la vie de Tilika. C’était avec cet homme qu’elle vivait tous les jours que les dieux faisaient, depuis qu’elle était orpheline tout du moins. La prochaine fois que je la verrai, je lui demanderai de me parler d’elle, de sa vie, de ce qu’elle avait vécue jusqu’à aujourd’hui…En espérant qu’elle voudrait bien me confier une partie de son passé, aussi infime pourrait elle être. Je voulais vraiment en apprendre plus sur elle, et encore une fois, je remarquai à quel point j’en savais bien peu sur elle…

Seridan n’était pas comme Raï…Mais je ne pensais pas qu’il était si mauvais que cela. Après tout, n’essayait il pas de changer les choses pour Tilika, même si c’était d’une manière maladroite et étrange ? Certes, il se sentait incapable de changer sa façon d’être, mais il voulait offrir autre chose à sa jeune pupille…Pour qu’elle aille mieux…
C’était un homme étrange, mais que je ne considérai pas comme méchant, même si il pouvait paraître égoïste et l’était sans doute.
Une légère surprise s’afficha sur mes traits lorsqu’il parla du caractère confidentiel de cette conversation, mais je l’acceptai en acquiesçant doucement, un peu hésitant malgré tout.

« Je n’en parlerai pas…Si vous pensez que c’est mieux comme ça, alors je ne dirai rien sur ce que vous m’avez demandé. »
Même si pour le coup, je ne voyais pas trop l’intérêt d’un tel secret.
« Dans tous les cas, j’essayerai de l’aider, de la soutenir et de la protéger, je lui en ai déjà fait la promesse et je compte bien la tenir…Avec ou sans votre soutien. »

Mon regard se voila.
Je m’en souvenais aussi…Des paroles dénués d’humanité de la petite fille qui désirait tant devenir forte dans le simple but d’être plus puissante que les autres, de toujours rechercher, autre part, cette puissance qu’elle se devait d’acquérir, encore et toujours sans guère s’intéresser à autre chose. Alors même si les paroles de mon ainé étaient dures et cyniques, je savais également qu’elles n’étaient pas sans fondement. Hélas. J’espérai cependant qu’à présent, elles n’auraient plus lieu d’être et que Tilika ne serait pas aussi assoiffés dans cette quête de puissance qui se solderait à coup sur par une tragédie. Ce que je voulais bien entendu éviter…Alors je ne rajoutai rien à ses mots, se suffisant à eux même dans leur caractère morbide que le jeune homme semblait prendre avec un certain amusement, ou peut être davantage avec de l’ironie mordante. Maintenant, il fallait que je sois à la hauteur de ce que l’on demandait de moi – et ce que je me demandai également, après tout, Seridan n’avais rien demandé de plus que ce que je souhaitai réaliser de mon propre chef.
Tilika était elle aussi sauvage que ce qu’il semblait le penser ? Ou plutôt même, le vivre ?
Mon amie semblait mener la vie dure au jeune homme, en plus de ne pas le porter particulièrement dans son cœur…Elle ne m’en avait pas parler…A moins que… ? Peut être qu’elle m’en avait un peu parlé, mais pour le savoir, il fallait moi aussi que je pose mes questions…
Il fallait dire que mes rencontres avec la fillette avaient été spéciales et écourtées qui plus est assez brusquement, alors cela n’était peut être pas la meilleure vitrine possible pour la comprendre dans son entièreté. Seridan vivait avec elle, chaque jour…Il était normal – sans doute – que les avis divergent sur certain point.

Je redressai la tête par la suite. Comme toujours, lorsque je réfléchissais sur quelques choses ma tête se baissait de manière totalement inconsciente de ma part, ce qui m’obligeai à chaque fois à redresser la tête pour croiser le visage de mes interlocuteurs plus ou moins patients ou bavard. En l’occurrence, Seridan avait repris la parole et avec cela ses questions. Ce qui allait me permettre d’enchainer également la suite…
Mais ce n’était pas encore la suite, aussi je songeai à ce que j’allai lui répondre sans en dire trop, en laissant comme de coutume depuis quelques temps mon passé au pays de l’eau – à Oto également qui restait plus que secret – de coté…Tout autant que mon nom de famille, mais après tout, un orphelin sans nom de famille, ce n’était pas bien étrange…Et encore heureux ! Mais malgré tout, un mot me laissa un peu perplexe.

« Mon domaine… ? »

Je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait aussi l’innocence de ma question pouvait paraître comme révélateur de mon manque de savoir. Je décidai de laisser cette incompréhension de côté en espérant que ce que j’allai lui dire le renseignerait sur ce qu’il voulait savoir.

« Je suis à Kumo depuis seulement quelques mois, en fait. Une kunoichi du village m’a recueillit et je suis arrivé comme ça ici. Peut être que vous la connaissez… » J’eu un court instant d’hésitation avant de reprendre. « Elle s’appelle Raï Ilyena, elle est une des Raïu de Kumo. »

Les Raïu était connu dans le village, même si on ne les connaissait pas tous, ou qu’on préférait simplement ne pas tomber sur certain d’entre eux…Je crois que j’étais resté assez vague sur mon passé…
Je savais que j’avais eu beaucoup de chance de tomber sur elle et pas sur une autre personne plus belliqueuse. Elle me laissait ma liberté, m’accompagnait et me soutenait, n’hésitait jamais à m’aider…Et niveau confort, je me savais privilégier également, mais n’en prenais pas la grosse tête pour autant. J’étais chanceux…Et parfois j’avais l’impression de ne pas mériter tout ça, qu’un autre enfant méritait davantage ma place à ses cotés… Ou que Raï n’avait pas besoin d’un boulet tel que moi dans ses pattes…
Je chassai ses pensées maussades d’une baffe mentale. Et puis moi aussi, j’avais une question à poser après tout. Aussi c’est avec une curiosité toute naturelle que je le questionnai également…

« Excusez moi mais…Est-ce que, par hasard, votre nom de famille serait Sarian ? »

Juste de la curiosité.

Effectivement…Ma déduction c’était avéré bonne.
Alors cela voulait simplement dire que le tuteur de Tilika était également son senseï…Au fond, ça n’avait peut être pas grand-chose de bien étonnant que l’un soi l’autre, c’était même parfaitement logique et compréhensif vu que la fillette n’était pas genin et qu’elle n’allait, en plus, pas à l’académie de Kumo – et n’avait visiblement aucune envie d’y aller…Entre autre, à cause de ce fameux Sarian-senseï…auquel je pouvais mettre à présent un visage et même un prénom, voir même un statut vu qu’il avait dit être genin. Alors lui aussi faisait partie de cette catégorie du monde ninja, tout comme moi…Ce qui ne voulait pas dire que notre niveau était le même, après tout, il devait être ninja depuis bien plus longtemps que moi qui venait à peine de réussir mon examen !
Mais à présent que je le savais et qu’il me demandait comment je le savais, je ne pouvais m’empêcher d’être un peu gêner d’en parler. Après tout, Tilika n’avait pas été particulièrement gentille dans ses paroles lorsqu’elle m’avait parlée de son professeur et donc l’homme qui me faisait face. Je ne pouvais pas lui dire comme ça, tant par respect pour lui que pour mon amie. Ce n’était pas polie de sa part d’avoir dit ça mais je ne voulais pas non plus qu’elle soit punit pour cela, le risque étant trop grand à mes yeux. Je ne pouvais pas mentir non plus, cela m’étant totalement impossible d’un coté purement morale. Mon choix fut vite fait.

« C’est Tilika…Elle m’avait parlée d’un ‘Sarian-senseï’, alors je me suis dit que c’était peut être vous… »

Je n’arrivai pas à me sentir un peu fier de cette déduction puisque la situation et surtout l’ajout de la fillette après ce Sarian senseï m’était gênant. Je ne voulais pas blesser mon aîné qui ne le méritait aucunement à mes yeux, et puis Tilika n’était pas très bien lorsqu’elle avait dit ça, en colère, même si cela n’empêchait pas qu’elle l’avait pensée…Mais dit sous le coup de l’émotion, c’était autre chose, n’est ce pas ?
Peu importait. Je repris en relevant la tête, me faisant littéralement violence pour ôter ses pensées de mon esprit.

« Elle ne m’a pas beaucoup parlé de vous pour tout avouer…Ni vraiment d’elle en réalité… »

Et cela m’attristait un peu. Et pourtant, nous avions échangés nos secrets…A croire que nous avions fait totalement l’inverse des rencontres normales, qui consistait d’abord à parler de nous pour ensuite, une fois une confiance mutuelle acquise, échanger les secrets, les choses inavouables de nos vies…Mais la confiance avait été immédiate et réciproque entre nous, étrangement, peut être parce que nos histoires étaient liés par leur ressemblance... ? Nous étions deux orphelins, tout deux élevés par des inconnus… Nous avions tous les deux perdus des êtres chers à nos cœurs et cela nous avaient profondément blessés, trop jeune pour faire face à ce genre de tragédie et qui avait obscurcit notre innocence d’enfant…

Mon regard se perdit un peu dans les alentour avant de se poser sur le soleil qui entamait la fin de sa course de la journée. Cette information mit plusieurs minutes avant d’être comprise dans son ensemble…Et je sursautai une fois que ce fut le cas, me rendant compte que j’étais ici depuis plusieurs heures alors que je m’étais promis de n’y rester qu’une heure tout au plus. Cela m’était totalement sortie de l’esprit…Il n’était pas tard à proprement parler, mais j’avais des choses à faire à la maison…
La maison. Ce foyer chaleureux avec une personne qui m’attendait…Est-ce que Tilika ressentait la même chose à l’adresse de Seridan ?

« Je suis désolé, mais je vais devoir vous laisser Seridan. Je me suis un peu trop attardé…ici

Je lui souris un peu gauchement avant de reprendre avec plus de joie dans la voix, après avoir rangé le kunaï que je tenais toujours dans ma main depuis le début de notre échange.
« Mais ça a été un plaisir de vous rencontrer ! J’espère que tout se passera bien par la suite…Et puis passez le bonjour à Tilika de ma part, si vous le voulez bien ! »

Après lui avoir offert un sourire chaleureux je repris timidement. Quel tête en l'air je pouvais faire...

« Excusez moi de vous abandonner aussi brusquement, mais j’avais oublié que j’avais d’autre chose à faire aujourd’hui…En tout cas, je vous remercie beaucoup pour vos conseils, je ne manquerai pas de les utiliser lors de mon prochain entrainement ! Et puis… » Courte pause. « Ne vous en faites pas pour Tilika…Je vais l’aider… »

Je me retournai, jetant un dernier regard et un dernier signe de main en guise d’au revoir.

« On se reverra sans doute ! »

Il fallait que je rentre ou plutôt que j'aille faire quelques courses avant de rentrer...

[Huhu et voila x) Excuse moi pour cette fin de rp...naze >> Mais je crois qu'on avait fait le tour et puis ce n'est qu'une première rencontre! A la prochaine huhu =>]