Un mal pour un bien [PV]

Sujet: Un mal pour un bien [PV] 2009-12-30, 20:31

Citation :: Dépense Perdue
L'utilisateur à l'impression de continuer le combat alors qu'il est immobile. Il se fatigue seul.
Coût : 60PC puis 5PC par Tours.
Effet : Inflige Sappe.

Technique en apprentissage/

Ce n’était plus un entrainement, cela relevait essentiellement du test d’étanchéité. Il pleuvait dru depuis l’aube, cependant sans éclair pourfendant le ciel, à ma grande et heureuse surprise. J’avais dans l’optique de parfaire mon éducation au Genjutsu depuis quelques temps, de quoi m’offrir une plus large marge de manœuvre durant des combats, que ceux-ci soient amicaux ou à mort. La lassitude s’accapara rapidement de mon esprit, je voyais en la diversité un point essentiel de mon existence, juste de quoi ne pas me faire sombrer dans un ennui constant et mortel. De plus, je vivais dans une peur constante de me retrouver de nouveau nez à nez face à ceux de Suna. Et cette fois-ci, je ne pouvais me permettre de me faire avoir une fois de plus. Pour Koma, mon équipe, ceux de Kumo… Je ne me proclamais pas non plus comme étant indispensable à ma patrie, mais la protéger contre une attaque soudaine m’offrait la volonté de continuer cet entrainement journalier, jusqu’au moindre petit évènement que de me lever le matin. J’étais faite pour être ninja, et c’était dans cette voie que je me devais d’évoluer.

Nous n’avions pas marché très longtemps hors de Kumo, jugeant que le flan de la montagne nous offrirait suffisamment de paix vis-à-vis du village, mais aussi de quoi ne pas rencontrer des ennemis d’une contrée adverse. Cela aurait été une chose fort regrettable que de devoir achever un entrainement mental par une boucherie héroïque, et transformer l’herbe gorgée d’eau en une bouillasse carmine. Ce jour-là, mon « compagnon de voyage » était un shinobi peu connu des gens du village, peu désireux de troubler sa tranquillité fétiche, mais horriblement doué dans son domaine, l’art des illusions. Il ne savait aucunement se battre, ni tellement user des affinités élémentaires, mais compensait cette lacune de son savoir monstrueux. Je savais que cet entrainement allait être épuisant, peut-être même douloureux, cet homme n’était pas réputé pour sa pitié, ou bien sa gentillesse accentuée, du genre à aller directement à l’essentiel par la méthode la plus efficace. Il se savait puissant, et le laissait bien entendre à tous ceux désirant se frotter à lui. Je l’avais rencontré quelques temps auparavant, ce Stregazza. Il ne me confia jamais son prénom, mais il convient de préciser que je ne le cherchai aucunement, son identité ne m’important que très peu au final. Et ce fut d’avantage par le fruit du hasard qu’il accepta de partager avec moi l’une de ses nombreuses techniques maitrisées…

Mon pied glissa dans la boue, laissant mon genou gauche embrasser fougueusement le sol détrempé. Je sentis un liquide plus froid encore se frayer un passage jusqu’à ma peau au travers du tissu couleur charbon, pourtant j’étais déjà trempée sous le ciel larmoyant. L’autre arriva derrière moi, poussant un juron, et m’attrapant par le col de ma veste pour me remettre debout. Il avait de la force, beaucoup de force, bien qu’il ne sache s’en servir correctement. Cela ne m’intéressait que très peu, mais mon esprit nota cette référence. Une habitude, afin de toujours savoir à quoi m’en tenir suivant les personnes que je rencontrais au cours de mon existence. Avoir beaucoup de relations pouvait faciliter la tâche dans de nombreux domaines, et cet situation en était la preuve. "Attention où tu mets les pieds effrontée !" Je serrai les dents et ne répondit rien. Non il n’était pas sympathique, non il n’avait pas à me parler ainsi, d’autant plus que j’étais sa supérieure au sein de la hiérarchie du village. Mais oui, j’avais besoin de lui, et notre relation ne s’arrêterait qu’ici à mes yeux. Une fois la technique apprise, nous n’irions pas fêter cela comme il se doit dans un bar, à enfiler verre sur verre jusqu’à en perdre la raison. Je serrai mon poing droit pour calmer les pulsions remontant vers mon cœur, puis me remis en marche. Ce ne fut qu’au bout d’une demi-heure supplémentaire que nous arrivâmes au niveau d’un petit plateau recouvert d’un océan vert. Nous serions à peu près à l’abri dans un lieu calme, bercés par le son mélancolique des gouttes sur les feuilles. Bien entendu, j’aurais préféré rester simplement à Kumo dans un lieu sec, mais ce genre de situation nécessitait bien plus de concentration qu’à l’habituel, et ne pouvait qu’améliorer mes conditions mentales.

Une fois en place, je crus qu’il allait commencer à m’enseigner les quelques rudiments préliminaires quant à ma nouvelle acquisition, mais il n’en fit rien à mon grand regret. Ce qu’il ne m’avait guère préciser en partant, c’était qu’un test m’attendait en début de parcours afin de juger si oui ou non j’étais digne d’apprendre de sa main. Un long soupire s’extirpa de mes lèvres, et j’acquiesçai avec lenteur, à contrecœur. Tout d’abord, l’étape de la méditation afin de purifier mon corps ainsi que mon cœur. Je trouvais inutile, ce n’était que du Genjutsu après tout, une affinité comme une autre –bien que plus vicieuse, je vous l’accorde-. J’avais l’impression d’être initiée à un rite ancestrale, quelque chose qui ne se délivre que de père en fils en des temps ordinaires, ou bien une sorte de célébration chaman. Je voulais protester, mais il m’arrêta net en posant son index sur mes lèvres. Un geste simple et complexe à la fois, le genre qui vous informe de tellement de choses à la fois que vous en savez plus où donner de la tête. Là, si je me rebellais, non seulement je n’allais pas apprendre ce que je convoitais depuis sa rencontre, mais en plus il allait y avoir des conséquences à supporter. Encore des conséquences, toujours des conséquences, je commençais à croire que même respirer aller finir par me retomber sur le coin de la gueule un jour ou l’autre.

Je finis par m’assoir dans le sol boueux –vu mon état, je n’étais plus à ça prêt-, et prit une soi-disant position de méditation. Cela, je le faisais quotidiennement un bon quart d’heure chaque jour afin d’évacuer toutes les pensées néfastes encombrant mon esprit, mais là… Je n’en avais pas envie, alors je pensais à tout autre chose, sans ne chercher à vider totalement mon esprit. Je repensais à Suna, et ma motivation première quant à devenir encore plus forte. Je refusai de me retrouver démunie de la sorte une nouvelle fois, même si j’étais consciente qu’il n’y avait pas que des chaines qui pouvaient m’anéantir. Si jamais un gueux venait à enlever Koma, il était probable que je ne puisse plus répondre de moi durant un petit bout de temps, laissant le Joker reprendre le contrôle de mon corps. Il n’attendait que ça, tapis dans l’ombre, revenir sur les devant de la scène avec ses blagues de mauvais goût envers les autres. Jugeant qu’il s’était écoulé suffisamment de temps, je tentais d’ouvrir les yeux. Mais là, mes paupières demeuraient closes, et ma tête se mit à me faire un mal de chien. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait tant la douleur était aigue et atroce, m’empêchant de reprendre un contrôle mental des plus élémentaires. Je me redressai d’un geste brusque, et sentis tout vaciller autour de moi une fois sur mes jambes. Je n’entendais plus rien d’autre qu’un vaste bourdonnement, je ne ressentais plus la nature autour de moi. Là, je m’effondrai en arrière, puis perdis connaissance.

Sujet: Re: Un mal pour un bien [PV] 2010-01-13, 21:50

Mon corps n’était plus là, ou plutôt mon âme l’avait quitté. Je me sentais flotter dans les airs, à trois cent lieues de là où j’aurais du me trouver, dans cette clairière détrempée. Non, je flottais à quelques mètres au-dessus du sol, à contempler mon corps inerte par terre. Je m’en rapprochai, tenter de le toucher de mes doigts ectoplasmiques sans ne jamais y parvenir. Ils passaient à travers ma peau, mes cheveux, et même les végétaux alentours. Je voulais paniquer, sentir mon cœur battre à une allure bien supérieure à la moyenne, et pourtant j’en étais incapable. Je ne ressentais plus rien. Vide de tout sentiment, vide de toute vitalité, voir même vide de toute humanité. Je n’étais plus qu’ombre parmi les ombres, seuls mes souvenirs subsistaient. Lui, l’autre, celui qui m’avait dit de méditer, il m’avait envoyé dans un univers tout autre. Il n’y avait ni paradis, ni enfer, et pourtant je me sentais morte, démunie de tout pouvoir. Incapable de me mouvoir d’avantage, mes yeux ne pouvaient que contempler ce qui avait été autrefois mon enveloppe charnelle, comme encore reliée à elle par un fil invisible et incassable. Pourquoi tant de haine ? Moi qui avais réussis à survivre à Suna grâce à un miracle, pourquoi mourir en cet instant précis, sans aucune raison apparente ? A moins que je n’eus pas vu d’ennemi dans les parages, ou que l’autre m’ait tendu un piège.. D’ailleurs, où était-il ? Je ne le voyais pas. Les arbres se mirent à flétrir à vue d’œil, tandis que les fleurs fanaient en une poignée de secondes seulement. Quand à mon corps… Il pourrissait, se momifiait comme si une personne avait appuyé sur une touche quelconque afin que le temps défile plus vite. Mais quelque chose n’allait pas dans ce tableau atroce. Le gout dans ma bouche, métallique, excitant mes papilles d’une manière bien trop réelle.

Je rouvris mes paupières, lourdes comme le plomb, pour voir l’autre penché sur moi, la main gauche en retrait. A sentir la douleur traversant ma joue, cet empaffé venait de me coller au moins un revers. Voir deux ou trois, puisque je me tournais vers le coté pour cracher un glaviot de sang. Encore à moitié sonnée par je ne savais quoi, je ne pus prendre la décision de me relever seule. Si bien qu'il me choppa par le col, me souleva sans le moindre effort apparent, et me remis sur mes jambes. Ces dernières plièrent, me laissant de nouveau tomber à genoux. "Tu es faible. Si tu ne tiens plus sur tes jambes pour une petite illusion de rien du tout, tu n'es pas digne d'apprendre ma technique." Illusion... Mes esprits me revenaient peu à peu, je n'avais rien vu venir. Tout ceci avait l'air si réel, cet enfoiré maniait l'art avec une dextérité irritante. Je ne sus que lui répondre, et je n'étais plus sure d'en avoir envie après l'avoir vu à l'œuvre. En un coup, il m'avait eu, il aurait pu me laisser moisir ici jusqu'à la fin des temps si l'envie l'avait prit. Mes doigts allèrent se planter dans la bouillasse dans laquelle je venais de chuter lourdement, et je poussais sur mes genoux. Je parvins à me redresser, me retrouvant de la sorte à la verticale comme un humain normal, quoi qu'un léger déséquilibre en disait long sur mon état actuel. Je me félicitais intérieurement de ma fierté de fer, sans laquelle je n'aurais jamais pu me relever. Je voulais apprendre de ses mains, apprendre cette technique dont on m'avait tant vanté les effets sur l'adversaire. Il y avait encore tellement de chose à apprendre en ce monde...

Lorsqu'il me redemanda de me mettre à genoux, puis de méditer, je le fis sans ronchonner, et sans pensées. Je ne voulais pas que cela me rejoue des tours, d'autant plus que je n'arrivais plus à réfléchir correctement suite à la vision de ma mort prématurée, et ce qui en suivit. Je fis le vide dans ma tête, chose qui fut moins simple que ce que beaucoup de personnes semblaient croire. Je n'étais pas qu'une imbécile avec rien dans la caboche, et j'étais décidée à le leur prouver à tous. Surtout à ceux de Suna, que je n'étais guère une femme à prendre à la légère. Je me laissais aller, à la barrière entre la conscience et le songe. Je ne faisais plus qu’un avec les alentours, j’étais chacune des feuilles dont le bruissement parvenait à mes tympans, chaque particule d’air que je venais à inhaler. En osmose avec les éléments, le temps semblait passer à une vitesse effrénée. Je restais ainsi, n'attendant rien, n'entendant rien, jusqu'à ce qu'une main se pose sur mon épaule. Mes yeux se levèrent vers son possesseur, pour rencontrer le visage un peu déridé de mon mentor. Il semblait content de moi, un bon point. Peut-être serait-il enfin plus enclin à m'apprendre sa technique, et à me rendre autrement plus puissante, plus à même de me défendre face à de coriaces adversaires. D'un signe de la tête, il m'invita à me relever. Ce que je fis, je commençais sérieusement à avoir froid dans la flotte. Tel un père avec son enfant, il me mit la main dans le dos, puis m'invita à avancer. Ne voulant en aucun cas le contrarier, je me laissais faire, toutefois avec une mine interrogative. Je me demandais où il pouvait bien m'amener, je n'avais rien vu d'autre que des arbres dans les alentours. Nous fîmes peut-être un kilomètre dans le silence le plus absolu, en nous rapprochant d'une paroi abrupte. Une grotte. Où nous entrâmes.