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 Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore

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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
Kenshin Ryosuke

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MessageSujet: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-01-27, 19:46

Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore 100127081053738045

    Les aventures de Kenshi, celles qu'ils peut vivre au quotidien, au travers des rencontres ou des missions, le laissent en général dans un état de flou, puisqu'il ne sait comment aborder ses sentiments. On lui a inculqué une manière de penser en entrant dans la Racine et celle-ci ne laisse pas de place aux émotions. Aussi, comment pourrait-il parvenir à révéler ce qu’il ressent pour d’autres personnes ? De quelle manière, avec quels mots et avec quelle expression ? Ce dernier point est primordial pour Kenshin puisqu’il n’a plus vu les traits de son visage changer significativement depuis son entrée dans la Racine. Ou plutôt, depuis l’incident qui a marqué sa vie et qui l’a conduit à rejoindre la Racine. D’ailleurs, cette nuit-là, il repensa une nouvelle fois à cet événement qui obsédait régulièrement ses songes lorsqu’il fermait les yeux.
    Il se revoyait marcher discrètement de mur en mur, profitant au maximum de chaque zone d’ombre pour ne pas être vu de sa bien-aimée. Son pressentiment quant au danger qui la guettait était bien trop fort, il était obligé de la suivre, qu’elle le veuille ou non. Mais Kenshin n’aurait sûrement jamais pu imaginer l’issue de ce pressentiment. Il se voyait à son visage qu’elle ne marchait pas sereinement, comme si elle avait été prévenue que les choses iraient mal pour elle. Mais comment aurait-elle pu prévoir que l’élu de son cœur se trouverait à quelques mètres d’elle au moment où cela arriverait ? Dans les souvenirs de Kenshin tout était toujours net mais il était bien trop perturbé par cet événement tragique pour y faire attention. Or, cette fois-ci, il pu voir plus précisément le visage de la jeune femme qui s’était rapidement retournée une dernière fois avant de s’engager dans la rue où la mort l’attendait patiemment. Il paressait inquiet, mais cela il l’avait déjà remarqué lorsqu’elle était chez lui. Ce qu’il n’avait pas vu en revanche c’était les flots de larmes qui coulaient le long de ses joues. Il les avait vu, mais plus tard, une fois que son sabre eu accompli son sinistre travail. Kenshin cru alors naturellement qu’elles étaient des larmes de douleur. Elles étaient en réalité la preuve que la jeune femme savait ce qui l’attendait.
    En y repensant plus précisément, et en souffrant presque plus qu’a l’accoutumé car il se forçait à revoir la scène plusieurs fois de suite, Kenshin remarqua également que lorsque l’homme dans la ruelle se saisit de son bras, elle ne poussa que quelques gémissements. Parce qu’elle souffrait bien sur, mais même avec le caractère craintif que Kenshin lui connaissait, elle aurait pu crier, ou au moins hausser le ton de sa voix pour faire cesser cette douleur. Kenshin tenait alors en repensant à cela une nouvelle preuve de sa soumission au destin qui l’attendait. Elle ne voulait pas y échapper, comme si elle avait quelque chose à se reprocher. Mais Kenshin ne pu concéder qu’elle ai délibérément choisi de se diriger vers sa fin tout en sachant les sentiments puissants qui les unissaient. Il dormait mais sa rage était intense, il souffrait de l’intérieur et ses souvenirs lui paraissaient encore plus douloureux lorsqu’il essayait de les décrypter. Il voulait arrêter tout cela, se réveiller et oublier une nouvelle fois comment se termine son histoire. Mais il ne pouvait se contenter de cela, il ne pouvait pas négliger ces détails qui étaient peut être la clef de ses souffrances.
    Elle s’était enfin engagée dans la petite rue bordant plusieurs maisons plus ou moins coquettes. Kenshin s’était fait la réflexion, en la suivant, qu’il était déjà passé par là. Il ne se souvenait pas quand ni pourquoi car il était trop concentré sur sa filature. Pourtant, il aurait peut être pu éviter de gâcher sa vie en faisant ce petit effort, en remarquant que s’il était déjà venu ici c’était parce qu’il avait logé chez son père, l’homme qui habitait la maison au bout de la dite rue, l’homme qui était venu prendre sa belle par le bras pour lui reprocher son retour tardif. Il aurait également pu réfléchir sur les paroles de cet homme qui connaissait sans même l’ombre d’un doute la jeune femme. Pour quelle raison aurait-il pu la blâmer et de quel droit ? Kenshin ne savait rien de cet homme, il n’avait pas de raison de le tuer et aurait aussi bien pu essayer de l’intimider avec son sabre vu l’état d’ébriété avancé dans lequel il était. Kenshin continuait à se poser plusieurs autres questions de ce type mais il ne parvenait à pas à tenir de réels raisonnements logiques car ses pensées envers cet homme qui un jour avait pu prétendre être son père étaient systématiquement négatives. Il ne voyait que la haine et l’envie de vengeance qu’il ne pourrait jamais assouvir.
    Son sommeil était ce jour là particulier car tout semblait clair et Kenshin ne savait pas quoi en penser, ou plutôt il ne savait pas ce qu’il pourrait en penser. Car, pour le moment, il était encore endormi et on pouvait légitimement se demander comment il pouvait y parvenir en subissant aussi intensément les foudres de son cerveau, qui s’acharnait une nouvelle fois à lui envoyer ces terribles images. Dans tous les cas, il restait clair que Kenshin avait manqué un élément crucial le soir où sa vie s’était arrêtée. Un détail qui expliquerait peut être pourquoi il devait sans cesse revoir ces effroyables souvenirs.


Dernière édition par Kenshin Ryosuke le 2011-05-02, 13:39, édité 4 fois
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Moana Tilika
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-01-29, 21:51

Témoin bon gré, mal gré de la scène qui allait se dérouler sous son regard millénaire et déjà par trop témoin d'horreurs en tous genre, la lune, pleine ou presque, baignait la ruelle d'une lueur douce et inquiétante à la fois. Encore une fois, le sang allait couler, fut-ce un sang illusoire, rêvé, revu encore et encore comme un film rembobiné et revisionné ensuite sans cesse par celui qui l'avait enregistré. Une petite ombre féline, agile, bondit d'un toit à un autre, par-dessus les acteurs de la tragédie qui allait se dérouler sous peu, fuyant la zone, sans doute, avant que le drame n'ait lieu. Comme toujours, les animaux possédant un sixième sens plus développé que celui des humains, ils pressentaient lorsque quelque chose se tramait, et ce chat ne faisait pas exception à la règle, tout rêvé qu'il fut. Une jeune femme, un jeune homme, et un assassin... ou plusieurs... Malgré tout ce que pouvait imaginer ou espérer le shinobi désireux de protéger la demoiselle, cette nuit encore, elle n'échapperait sans doute pas non plus à son funeste destin. Et quand bien même sa vie serait-elle épargnée ce soir, elle ne serait qu'illusoire, songée, imaginée par l'esprit endormi de son Rêveur.

Tandis que plus un bruit excepté les pas de la jeune femme dans la sombre ruelle nocturne ne se faisait plus entendre, une autre présence fit son apparition, discrète, secrète, dans un petit coin du décor assombri. Minuscule et silencieuse petite silhouette, recroquevillée sur elle-même, Tilika se cacha immédiatement derrière un mur, dans un recoin de la scène, comme si sa place en ces lieux n'était pas celle d'un acteur comme les autres personnes ici présentes, mais celle du souffleur, dissimulé dans sa petite cahutte, invisible au public et son texte à la main. Sauf que Tilika ne possédait aucun texte et ignorait ce qui allait se passer. Tout ce que savait la petite fille, c'était qu'une fois de plus, elle venait d'atterrir, bien malgré elle, dans le songe d'une autre personne... et qu'elle n'avait dès lors qu'une envie: en ressortir et retourner dans ses propres songes, à elle.

Kenshin continuait de suivre la jeune fille, et la petite intruse le remarqua bien vite, depuis sa position, entre deux murs, dans un recoin plutôt étroit dans lequel, sans doute, seul un enfant d'aussi petite taille qu'elle pouvait se glisser. Au moins avait-elle l'assurance, à moins que ce Rêveur ne possède une bonne maîtrise de l'univers illusoire de son subconscient endormi, qu'il ne pourrait pas la débusquer hors de sa cachette. Quand bien même l'apercevrait-il, il ne pourrait l'atteindre. C'était toujours ça de gagné, dès fois que ce Rêveur ne fut pas du genre sympathique ou pacifique. Des personnes capables de faire du mal, sans raison ni scrupule aucun, à une enfant, elle en avait déjà croisé plus d'une... Autant ne prendre aucun risque, donc, et jouer ici la carte de la prudence.

Tant qu'à penser à ce maître mot, tant qu'à voyager une fois de plus dans l'esprit d'un parfait inconnu, Tilika lança un appel télépathique à son invocation... en vain. Une fois de plus, il ne répondait pas à l'appel... A quoi bon avoir signé ce pacte avec lui si, les seules fois où elle avait besoin de lui, jamais il ne pouvait répondre car lui-même profondément endormi, bercé par les doux bras de Morphée? A quoi bon avoir pactisé avec un Maître des Songes tel que Khanuk si, à chaque fois que le sommeil la guettait, Tilika ne pouvait compter que sur elle-même et son absence de pouvoir au sein des univers d'autres subconscients que le sien? Mais alors qu'elle grommelait intérieurement, une autre personne fit son apparition dans le songe... Une petite boule de laine qu'elle ne connaissait que trop bien.

* K... Kiny? Mais qu'est-ce que tu fais là?! *

* Aucune idée. Apparemment je t'ai suivie... Mais ce n'est pas plus mal, si? Au moins tu ne seras pas seule, cette fois, s'il t'arrive encore des bricoles! *

* Mouais... Bon. On est à Konoha, je crois. Mais j'sais pas qui ils sont eux. Donc chut, reste caché et fais pas de bruit! *

* Ça marche! *

Convaincu de son utilité, l'agneau minuscule adressa un large sourire ravi à sa non pas moins minuscule invocatrice. Il n'avait aucun pouvoir sur les songes, lui non plus, contrairement à son aîné, Khanuk. Mais il connaissait bien le problème, la malédiction de Tilika, son amie, sa complice, sa sœur... Tandis que celle-ci haussait les épaules et lui enjoignait de se montrer aussi silencieux et discret qu'elle-même, pelotonnés l'un contre l'autre dans cette faille entre deux bâtiments, ils observèrent donc la scène, tels les spectateurs d'une pièce de théâtre grandeur nature...
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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
Kenshin Ryosuke

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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-02-01, 13:27

Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore 100201020401802747

La rue dans laquelle elle s’était engagée paraissait ridiculement petite, car rien si ce n’était un lampadaire très fin ne l’éclairait. Kenshin était toujours derrière elle, bondissant jusqu’à chaque mur qui pourrait le cacher dès qu’elle avançait. Mais une fois dans cette ruelle, plus rien ne pouvait le dissimuler, et un œil entrainé aurait aisément pu voir sa tête fouineuse dépasser du mur d’angle du bâtiment. Toujours était-il que Kenshin avait lui pu assister au douloureux spectacle de sa bien-aimée souffrant des colères d’un homme ivre, sans que personne ne lui reproche quoi que ce soit. Le vieil homme tenait son bras fermement, elle gémissait mais ne criait pas. C’en était déjà trop pour Kenshin de la voir souffrir ainsi, personne ne devait la toucher. "C'est à cette heure-ci que tu rentre !? Hein ?! ...". Ces mots n’avaient aucun sens pour Kenshin, il n’était concentré que sur ce qu’il voyait, et ce que ses yeux lui montraient c’était uniquement la souffrance de la jeune femme qui ne cessait plus de gémir. Ce fut d’ailleurs ce qui poussa l’autre homme à briser la bouteille qu’il tenait dans la main contre le mur, pour la menacer de la faire taire si elle ne le faisait pas elle-même. Mais comment l’être chérissant qu’était Kenshin, trop jeune pour une telle relation de surcroit, aurait-il pu rester calme en voyant cela ? Le fait d’avoir une arme attachée à sa ceinture était également bien trop tentant. Comment aurait-il pu résister ?

Des mots étaient sortit de sa bouche au moment où il se précipitait sur le vieil homme, mais il ne s’en souvenait plus. Sa rage était concentrée sur un seul objectif, et tout ce qu’il avait pu faire à côté n’était qu’inconscient. Son sabre était en avant, preuve de sa maîtrise rudimentaire du sabre, il ne le tenait pas, il le considérait simplement comme un objet tranchant. Aussi, même un enfant aurait pu le voir venir et se prévenir contre son attaque. Un homme saoul le pouvait aussi, avec un peu moins de vigueur certes, mais il pouvait facilement se défaire de cette délicate situation avec une pirouette plus ou moins maîtrisée. Or, cet homme saoul n’eut pas les mêmes réflexes et choisit spontanément de se protéger avec ce qu’il avait sous la main, et en l’occurrence, une femme. De cet acte résulte l’événement le plus dramatique de la vie de Kenshin, lui qui voulait tant protéger sa belle contre tous les dangers qu’elle pourrait rencontrer, venait en fait de causer sa mort. Le sabre qu’il brandissait vint transpercer son petit corps fragile avant d’atteindre le cœur du vieil homme, rendant les cheveux roux de Kenshin plus rouges que jamais. Les mains ainsi entachées de sang, il ne pouvait rien faire d’autre que de contempler son erreur et de trembler.

Kenshin se rendait compte, tout en retirant le sabre des deux cadavres encore chauds, qu’il n’était peut être pas fait pour connaitre le bonheur, que son existence tout entière devait tourner autour de la mort et que ses instants de joie il ne les connaitrait que dans ceux de malheur. Car qu’aurait-il pu se dire d’autre en réalisant que sa mère qui s’était tant battue avait fini par mourir si jeune, que son père qui s’était avéré généreux avec Kenshin se trouvait en fait être le mari de celle dont il était amoureux, et que celle-ci avait finalement été tuée par celui qui avait juré de veiller sur elle ? Quels mots mieux choisis que « suicide » auraient pu lui venir à l’esprit ? Mais, tandis que Kenshin revoyait une nouvelle fois son souvenir, s’observant marcher de mur en mur dans les rues de Konoha, il sentit une déformation dans ses souvenirs. Près de la rue où le destin attendait sa bien-aimée, entre deux bâtiments, une zone trouble se dessinait, et Kenshin n’en comprenait pas l’origine. C’était d’ailleurs bien cela qui l’intriguait, plus que le fait de savoir si cette zone était dans ses précédents songes ou non.

En effet, souffrant particulièrement lorsqu’il revoyait ces images, il ne pouvait pas souvent prendre le temps d’observer des détails aussi secondaires. Mais cette fois-ci, il l’avait vu, et l’envie de savoir ce qui se cachait derrière cet amas flou le démangeait, bien plus que celle de revoir encore une fois le meurtre de sa bien-aimée. Aussi, comme un Kenshin dans le songe de Kenshin, il laissa son double plus jeune poursuivre sa sinistre destiné, et dirigea ses pensées vers ce sillon très fin entre les deux murs. Il ne savait pas ce qui pourrait s’y trouver, était-ce une personne ou un objet particulier ? Dans tous les cas, Kenshin se disait que ce qui se cachait ici, et qu’il n’avait pas vu après avoir pourtant visionné tant de fois la même scène, devait surement être la clef qui mettrait fin à ses souffrances.
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Moana Tilika
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-10, 00:47

La scène observée à l'instant n'avait rien de très gai ni rassurant. Sachant que si ces énergumènes - l'homme ivre et le shinobi armé d'un sabre qui venait de transpercer le premier et la donzelle - s'avéraient inamicaux envers elle également ensuite, Tilika prendrait forcément cher, la fillette préféra demeurer terrée dans son petit recoin. Kiny, pas plus rassuré qu'elle, tremblait, priant intérieurement pour ne pas que qui que ce soit ici ne les remarque.

* Pourvu qu'ils ne viennent pas ici! Pourvu que ce Rêveur ne nous remarque pas!!! *

* Arrête de trembler, tu vas nous faire remarquer!!! *

* J'fais c'que j'peux! J'ai la pétoche!!! T'es... T'es pas humaine toi, s'pas possible! T'as jamais peur?! *

Elle avait peur. Il le sentait. Il était plus qu'une simple invocation, pour elle. Chez les Moana, les ninjas n'avaient généralement qu'une seule et unique invocation, naissant en même temps qu'eux, et évoluant dans un même créneau également, l'un et l'autre progressant parallèlement au fil des ans. Ils se comprenaient, communiquaient généralement par télépathie, et résidaient dans un même univers, partageant tant et tellement de choses et de liens qu'on eut dit de vrais jumeaux de naissance. Ce n'était pas pour rien que le clan s'était vu obligé, en accord avec leurs invocations, d'instaurer une liste de lois applicables par tout membre de cette étrange famille, intransigeantes. Les parents de la petite fille n'avaient pas suivi ces lois. Résultat? Une enfant anormale, inhumaine, un monstre, même, d'après ceux du clan, s'ils avaient seulement eu vent de son existence. Ils l'auraient sans nul doute éliminée... Ça ne faisait pas un pli.

Des raisons d'avoir peur, dans sa vie, Tilika en possédait des milliers. Et son agneau lié, Kiny, savait pertinemment quand les événements la faisaient trembler ou pas. Sauf qu'elle... ne tremblait jamais, pas physiquement; seulement mentalement, sans que sa crainte ne soit visible pour personne. Elle possédait par trop d'orgueil et d'endurance physique, pour son jeune âge, que pour montrer à la cause de sa crainte une quelconque manifestation de sa terreur intérieure. Et pour l'heure, c'était pareil. Tilika craignait fort que cet espèce de samouraï - maintenant qu'il ne restait que lui, les deux autres ayant trépassé au fil de son sabre - ne s'en prenne à elle ou son compagnon à quatre pattes, mais elle n'en montrait rien. Pas un seul tressaillement, même lorsque la lame avait transpercé la chair... rien. Elle demeurait infaillible, de visu. Mais au fond de son être, la petite fille souffrait du même mal que l'agneau: elle avait peur.

* Tais-toi. *

* Mais j'dis rien! On parle par télépathie! Il peut rien entendre, le Rêveu... *

Elle venait de le faire 'taire', armée d'un regard plus que sombre dont elle venait de le menacer. Il l'agaçait, l'empêchait de réfléchir, de trouver une solution à leur problème, à savoir, comment se tirer de là, de ce songe dans lequel ils semblaient actuellement bel et bien prisonniers. Il leur fallait une clé de sortie, une porte de secours, un moyen de filer de cette ruelle lugubre à présente baignée d'autant de sang que de faible lueur de la lune elle-même. Seulement voilà... Sans Khanuk avec eux, sans l'aide du Maître des Songes pour leur prêter main, ou plutôt, patte forte... Comment se tirer d'ici?! Tilika avait beau chercher, aucune solution ne s'offrait à ses sens. Toujours terrée dans son petit coin, écrasant presque son ami à quatre pattes planqué derrière elle, la fillette surveillait discrètement le shinobi et ses deux victimes, demeurant bien dissimulée derrière son coin de mur, et espérant l'avènement soudain d'une idée brillante dans son esprit, encore trop juvénile et inexpérimenté à son goût.

* Pourvu que ce type se réveille vite, et ne nous repère pas avant! *

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Kenshin Ryosuke
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-10, 23:21


Un petit Kenshin s’en allait au loin pour réaliser une nouvelle fois son triste destin, tandis que l’esprit d’un Kenshin adulte et conscient d’une anomalie dans son rêve prenait un tout autre chemin. Il restait cependant tiraillé car, bien que sachant d’ores et déjà l’issue de son rêve, il ne parvenait pas à s’en exclure totalement, se disant que peut être, cette fois-ci, les choses pourraient être différentes. Cet écart entre les deux volontés du ninja de partir d’un côté ou de l’autre de son rêve se traduisait physiquement par des bronchements et des gigotements réguliers qui faisaient à chaque fois grincer son lit. Mais dans son rêve tout était clair lorsqu’il n’était plus lui-même, lorsqu’il n’était plus le jeune Kenshin déboussolé. En tant que spectateur, il pouvait ne ressentir que plus faiblement la tristesse qui allait découler de son histoire, il pouvait faire abstraction de cette future peine pour voir ce qu’il n’avait pas vu ce soir là. Et ce qu’il croyait ne pas avoir vu était une sorte de distorsion de l’espace dans la rue, comme une zone floue qui se dessinait entre deux bâtiments.

En s’y dirigeant, il pu ressentir un chakra différent du sien émaner des lieux et pu alors se rendre compte, par la même occasion, qu’il pouvait en partie utiliser ses facultés de ninja dans ses rêves. Cela pour être un atout majeur dans sa quête de réponse, tout comme ce qui se cachait dans ce coin de la rue. Il se dépêcha donc de rejoindre la zone floue, pensant y trouver un ninja qui aurait tout vu du meurtre et qui pourrait peut être renseigné Kenshin sur ce qui lui échappe encore. Mais au lieu de cela, ce fut un enfant qu’il rencontra. Elle ne parut pas effrayée de voir le ninja s’avancer, contrairement à un petit animal qui l’accompagnait et dont on pouvait voir, même dans le noir, la laine trembler. Il ne vint pas une seule seconde à l’esprit de Kenshin que cet individu pouvait être extérieur à son rêve. Premièrement parce qu’il n’avait jamais entendu parler de telles pratiques, et deuxièmement parce qu’il ne pouvait pas concevoir qu’un enfant puisse réellement lui faire du mal. Il n’avait donc aucune raison de rejeter la présence d’un étranger dans ses songes et il la considéra comme un simple mais néanmoins capital témoin de son histoire.

- Ca va petit ?
Avait-il chuchoté, pensant que son autre lui pourrait l’entendre. Il avait appelé l’enfant « petit », ne pouvant distinguer son sexe dans la pénombre. Mais devant la réaction de celui-ci, il fut évident que Kenshin avait bel et bien affaire à une demoiselle.



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Dernière édition par Kenshin Ryosuke le 2010-09-20, 11:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-13, 17:51

Spoiler:

Petit? La prenait-il pour un garçon, ce grand type aux cheveux rouges mal coiffés, qui venait d'assassiner deux personnes devant ses yeux d'enfants pour avoir ensuite le culot de s'approcher d'elle, tout gentil, tout mignonnet, comme si de rien n'était??? Elle n'était pas dupe! Il venait de faire couler le sang, et d'ailleurs, son sabre n'avait rien de plus engageant maintenant qu'il y avait un instant à peine. Pensait-il vraiment que se présenter de la sorte face à un mioche de son âge rassurerait celui-ci d'une quelconque façon que ce soit? Soit il était débile, soit il n'y connaissait rien en protocole humain, ou plus précisément, ignorait comment se comporter ou pas en face d'un gamin haut comme trois pommes. Gamin, ou gamine, mais pour Tilika, cela revenait au même. Elle se fichait bien qu'on la prenne pour un garçon; elle se comportait bien souvent comme tel, après tout. En revanche, s'il pensait pouvoir l'amadouer juste avec un air gentil et un ton de voix qui se voulait rassurant, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'au coude!

Reculant un peu plus, écrasant à moitié le pauvre Kiny dans le renfoncement qui leur avait servi de cachette jusqu'ici, la fillette fronça les sourcils. Démontrant clairement sa méfiance envers cet homme armé, ce meurtrier dont la lame suintait encore du sang de ses victimes, elle ne se laissait pas approcher. Pas question qu'il ne s'en prenne à eux en les amadouant d'abord par une pareille tentative de prise de confiance! Pour la peine, d'ailleurs, Tilika savait déjà quoi faire...

* Je vais bondir et le pousser un peu: profites-en pour filer! J'te rejoindrai ensuite. Faut qu'on lui échappe! *

Kiny aurait voulu protester, mais il était trop terrifié pour se sentir le courage d'un 'mais' éventuel. Il en ferait ainsi, comme elle l'avait décidé. Reculant au maximum dans leur minuscule renfoncement, Tilika et Kiny prenaient en fait leur élan. Puis, soudain, la gamine, haute comme trois pommes du haut de ses sept petites années, sauta au visage du Rêveur, griffant, mordant, se débattant, une vraie petite furie!!! Alors qu'il devait réagir face à cette drôle d'attaque sournoise, tachant de maîtriser la farouche petite sauvageonne qui s'en prenait ainsi soudain à lui, Kenshin ne pouvait retenir l'agneau, qui, ne demandant pas son reste, avait bondi par-dessus eux, sur le côté, fuyant à une rapidité phénoménale. Un animal effrayé court toujours à une vitesse incroyable, c'est bien connu... restait que la petite espérait bien suivre ensuite son compagnon à quatre pattes... Lâchant tout à coup prise sur le pauvre shinobi, elle poussa de toutes ses forces sur ses jambes, ses pieds appuyés sur le torse de Kenshin, pour bondir aussi loin de lui que possible et rouler sur elle-même pour ensuite se remettre debout et faisant volte face, filer elle aussi. Sauf qu'une petite fille de sept ans, ça ne court pas aussi vite qu'un petit mouton apeuré... ni qu'un shinobi adulte et surentraîné de la Racine elle-même...

* Il va sûrement courir plus vite que moi... Faut que j'trouve des endroits où lui peut pas aller! *

Dans son propre rêve, difficile! Pour tant est qu'il eut le moindre contrôle sur son propre subconscient, et ce type pourrait modifier son rêve comme ça lui chantait, de manière à ce qu'elle ne puisse pas lui échapper, quoi qu'elle fasse...
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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
Kenshin Ryosuke

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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-14, 22:43


*Ah … Ce n’était pas un garçon donc …* se dit Kenshin avec un air dépité en voyant la petite fille courir à toutes jambes. Tandis qu’elle filait vers l’horizon obscur où plus aucune lumière ne pouvait l’atteindre, le shinobi comprit qu’en voulant la ramener vers lui ainsi il pouvait l’avoir vexé ou effrayé. Un simple « Ca va » aurait au final pu suffire pour attirer l’enfant sans la brusquer plus que cela. Cependant, même s’il n’y connaissait rien en la matière et qu’il s’introduisait dans son propre rêve pour la première fois, Kenshin fut surprit de constater, contrairement à ce qu’il pensait, que la jeune fille puisse le voir, et surtout changer son comportement par rapport au déroulement habituel de ce rêve où elle n’était pas censé bouger avant le départ du jeune meurtrier. Quelque chose sonnait donc faux pour Kenshin, et le seul moyen de vérifier ses hypothèses s’était enfuit aussi vite qu’un lièvre dans un lâcher du même nom. Il pouvait donc se trouver n’importe où dans le village étant donné que le shinobi lui avait laissé une bonne minute d’avance, temps nécessaire pour retrouver une vue normale après les multiples griffures qu’avait pu laisser la petite furie.

Sa course ne tarda cependant pas plus longtemps et il s’engouffra à son tour dans la ruelle, sans même tenir compte de son jeune double qui aurait pu le remarquer. Etonnement, ses enjambées étaient plus fluides, il n’avait aucune peine à soulever ses jambes, comme s’il ne pouvait être fatigué et ce même en allant plus vite que jamais. Cette première course sonna donc comme une prise de conscience pour Kenshin qui pu ainsi avoir un avant-goût des possibilités offertes par ses rêves. Toutefois, courir vite et longtemps n’était qu’un relatif avantage dans une nuit plus noire encore que le charbon, où les seules lueurs que l’on pouvait apercevoir émanaient des quelques rares appartements encore habités à cette heure tardive. Kenshin ne pouvait donc compter que sur son expérience pour ressentir les chakras et sur une technique de détection simple, peu fructueuse, mais toujours nécessaire :

- Petite ? Tu es par ici ?
Tout en prononçant suffisamment fort ces paroles pour pouvoir être entendu dans un large rayon, le rouquin ralentit le rythme de sa course pour être moins gêné par le son du vent, bien plus tenace lorsque l’on pénètre l’air à grande vitesse. Il était donc désormais parfaitement à même d’entendre une réponse ou même un déplacement, aussi bref soit-il. Mais toujours rien ne se faisait entendre, et Kenshin commençait à désespérer de ne jamais pouvoir retrouver cette fillette qui pouvait pourtant être la pièce manquant à son complexe puzzle. Après une dizaine de minutes il cessa donc complètement sa course. L’envie d’en savoir plus sur cette demoiselle était toujours aussi vivace mais il était tout simplement perdu, il ne savait pas où chercher ni de quelle façon. Il décida donc de prendre son temps pour faire une nouvelle tentative de repérage, en se concentrant cette fois-ci sur son ouïe. Ainsi, de la même manière que ses jambes ne subissaient pas de fatigue, ses oreilles purent percevoir distinctement tous les sons qui l’entouraient, du léger battement d’aile d’un papillon aux tremblements incessants d’un petit mouton apeuré.

Kenshin était devenu difficilement impressionnable, après toutes ces années passées à souffrir tout en subissant l’entrainement rude de la Racine, mais ses yeux s’écarquillèrent et un frisson parcouru son dos lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il était en train de faire. Ses sens étaient surdéveloppés, il ne ressentait pas la fatigue et il restait surement encore une foule de chose auxquelles il avait accès sans le savoir. Alors, puisqu’il avait repéré à l’oreille la position approximative de sa petite proie, il y avait une chose qu’il voulait essayer avant de l’attraper pour de bon. En effet, l’élément qui l’empêchait réellement de repérer la petite fille était tout simplement le manque de lumière, puisque les rues qu’il empruntait étaient remplies de caisses en tous genres. Il était donc facile pour l’enfant de s’y faufiler, et extrêmement ardu pour le shinobi de la retrouver.

Il essaya donc, malgré un esprit habituellement rationnel qui n’aurait jamais tenté une telle manipulation en-dehors d’un rêve, de se concentrer sur une des caisses placées devant lui, parmi les seules qu’il pouvait distinguer, et de la soulever. Il ne savait pas comment s’y prendre, ne sachant même pas si son expérience pouvait aboutir positivement. Il prononça donc des ordres à haute voix, des « Soulèves toi » discrets notamment. Puis, après ces essais infructueux, il pensa simplement avec intensité à ce qu’il voulait, et lorsqu’il rouvrit les yeux, la caisse se trouvait déjà plus de deux mètres du sol. Devant le surréalisme de son acte, Kenshin se déconcentra totalement et fit chuter l’objet qui vint s’écraser juste devant lui, manquant de peu de l’écraser. La violence du choc fit se briser en partie les planches de bois qui composaient le conteneur, forçant le shinobi à s’écarter du point d’impact. Ce petit retour à la réalité physique de ses capacités ne lui permettait cependant pas de réaliser ce qu’il venait de faire, mais aussi et surtout ce qu’il pouvait faire. Et ce dont il avait envie, pour connaitre la vérité sur son histoire, c’était de débusquer la jeune fuyarde. Il ne lésina donc pas sur les moyens et s’attaqua directement à ce qu’il pouvait trouver de plus gros

*Tourne !* Pensa-t-il avec passion. Il ne savait pas s’il y avait une formule magique ou une manière de faire, toujours était-il qu’en fermant les yeux et en se concentrant avec intensité, il était parvenu à soulever une caisse de bois. Pourquoi, donc, ne pourrait-il pas faire tourner la Terre ? *Allez tourne bon sang !*, et comme si l’univers entier lui obéissait, le sol se mit effectivement à bouger. Ce ne furent pas les sensations d’un tremblement habituel qui pourraient causer toutes les catastrophes imaginables, mais bien une impression de vitesse. Et la preuve la plus flagrante de celle-ci ne fut autre que l’apparition rapide du soleil. On le vit d’abord pointer timidement, irisant l’horizon de ses douces couleurs, puis beaucoup plus franchement, jusqu’à atteindre son point le plus haut, où le laissa volontairement Kenshin. En rouvrant les yeux, il ne pu en revenir lui-même. Il venait de modifier l’ordre naturel tout entier juste par la pensée et cela lui faisait complètement oublier où il était : un cauchemar. Il se souvint cependant rapidement de sa mission, repartant au plus vite dans la direction où son ouïe hyper sensible le guidait. Il aurait tout aussi bien pu essayer de voir à travers les caisses ou de tâcher de tout savoir sur tout, mais cela n’aurait pas été très utile étant donné qu’après quelques mètres de course il tomba nez à nez avec la demoiselle. Elle s’était enfouie entre deux caisses qui en supportaient une troisième et qui ne laissait donc voir que le haut de ses cheveux violets.
- Ca va petite ?
Réentendre cette petite phrase à peine modifiée remémora au shinobi les douloureuses griffures qu’il avait encore au visage, ainsi que la potentialité que la jeune fille ne bondisse à nouveau pour recommencer en l’entendant. Il s’empressa donc de rajouter :

- Tu n’as rien à craindre de moi voyons … Si j’avais voulu te faire du mal je ne te demanderai pas de sortir par toi-même.
Il essayait tant bien que mal de sourire, mais à dire vrai, cela faisait bien longtemps qu'il avait oublié comment faire...






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Moana Tilika
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-16, 21:16

La fuite semblait partie à son avantage, Tilika distançant rapidement le shinobi, trop surpris et prenant le temps de se remettre avant de partir à sa recherche. Puis, la chance avait tourné... Ce Rêveur, s'il ne maîtrisait pas déjà ses songes avant, venait en tous cas de comprendre qu'il le pouvait, et s'amusait avec le décor d'une manière plutôt désagréable et déstabilisante. Désireux de pouvoir chercher la demoiselle en pleine lumière plutôt que dans l'obscurité presque totale de la nuit... cet idiot n'avait rien trouvé de plus malin que de faire tourner la Terre entière sur elle-même afin que la nuit se termine et que le jour pointe. Tilika et Kiny s'étaient vus et sentis perdre l'équilibre tous deux, comme s'ils avaient, le temps d'un instant, tenté de tenir droits sur leurs pattes tout en chevauchant une toupie lancée à grande vitesse. L'effet devait bien valoir celui des pires attractions que les forains aient pu imaginer pour distraire leurs clients amateurs de sensations fortes! Et pour être honnête, Tilika n'aimait pas, mais alors pas du tout ce genre de sensations fortes-là...

Une voix s'était faite entendre peu après, tendis qu'une main secourable lui était tendue. Sauf que la voix autant que la main appartenaient toujours à cet homme armé et, apparemment, complètement jeté, en prime. En revanche, il tentait de se faire... rassurant? Malgré tout? Malgré son double meurtre dont elle et Kiny avaient étés témoins? Malgré la façon dont elle lui avait bondi dessus et labouré le visage avant de filer en quatrième vitesse? Ah, mais...

Petite... Au moins avait-il tilté son sexe, et ne la prenait-il plus pour un garçon. Bien qu'au fond, être prise pour un gars ne la gênait pas vraiment... Mais... Petite? En s'observant, Tilika soupira. Effectivement, elle n'était encore qu'une petite fille d'à peine cinq ou six ans, d'apparence, dans ce songe. Elle ignorait pourquoi cet âge et cette foutue apparence miniature revenaient sans cesse à travers la majorité des songes dans lesquels elle débarquait involontairement, mais soit. Elle commençait à s'y faire. Dans le rêve de ce Legaia, la veille, ç'avait été pareil. Sans doute un blocage, quelque part, dans son subconscient à elle. Blocage qui n'intéressait que fort peu la gamine.

Demeurer si jeune, petite et fragile face aux Rêveurs du monde shinobi, généralement tous plus tarés ou dangereux les uns que les autres, n'avait rien de très avantageux pour elle, ni de rassurant d'ailleurs. D'autant plus lorsqu'on savait que, quand un rêveur entre dans le songe d'un autre, s'il se mange une mandale, il en subira les désagrément au réveil, comme s'il l'avait réellement reçue... Tilika ne se souvenait que trop bien de certains réveils douloureux, Fract ou même Seridan ne comprenant pas ce qu'elle pouvait bien avoir, inquiets tous les deux quand les médical nins eux-mêmes ne pouvaient expliquer la source du mal de la petite. Elle l'avait parfois échappée belle, de justesse, et un jour, peut-être, même, y passerait-elle... Mais en contrepartie de cet état de faiblesse et cette fragile et bien mignonne apparence, Tilika se savait protégée dans la réalité. Khanuk le lui avait expliqué, et elle l'avait vite compris: ainsi, peu de Rêveurs d'entre ceux qui comprendraient à quoi ils avaient affaire lorsqu'ils se retrouvaient en face d'elle dans leur songe, pourraient la reconnaître s'ils la croisaient ensuite bien éveillés. Mieux valait pour elle être le plus méconnaissable possible, même, en fait. Et quand Khanuk était là pour l'aider, la petite invocatrice ne ressemblait souvent plus du tout à Tilika, mais à d'autres avatars choisis selon les besoins. Ce soir, elle ne pouvait profiter des pouvoirs du Maître des Songes, mais au moins, sous cette forme, cet homme ne pourrait-il sans doute pas la reconnaître s'il la croisait ensuite en vrai, un jour.

Bon, il insistait, le sabreur en kimono et aux cheveux en pétard, là... Soupirant, laissant Kiny se planquer encore s'il le voulait, la gamine haute comme trois pommes sortit de sous ses caisses et fixa Kenshin droit dans les yeux, sans ciller. Il lui voulait quoi, ce grand benêt assez stupide pour faire tourner la Terre elle-même au lieu d'imaginer le ciel s'allumer d'un claquement de doigt? Ah, vraiment, ces Rêveur débutants en matière de maîtrise! Quelle plaie!

* Il me veut quoi, et pourquoi il s'intéresse tant à moi? J'veux rien avoir à faire avec lui, moi! *

Elle ne semblait pas effrayée par lui, de prime abord. Sans un mot, elle le fixait, droit dans les yeux, presque provocatrice, genre « Tu bouges, tu tentes quoi que ce soit, et je te démonte, même si je t'arrive à peine à la ceinture en taille! ». C'était presque... amusant, en y pensant. Une minuscule mioche face au shinobi surentraîné et expérimenté de la Racine, une souris face à un lion... Et elle osait ainsi l'affronter du regard, ses tout petits poings serrés de chaque côté de sa silhouette miniature.
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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-17, 23:18


La première chose qui vint à l’esprit de Kenshin, en voyant ce petit être en rogne, fut un certain respect pour le courage dont elle faisait preuve malgré sa différence de taille avec son adversaire. Il se dit alors qu’elle pouvait être inconsciente du danger que le shinobi pouvait représenter ou bien simplement peu prudente, mais elle n’aurait dans de tels cas pas eu besoin de prendre ses jambes à son cou quelques minutes auparavant. Il en conclu donc sans hésiter plus longtemps qu’elle était l’inverse total de son compagnon laineux, fonceuse et casse-cou. Son petit mouton était d’ailleurs resté derrière elle, ne voulant pas risquer de prendre un mauvais coup. Mais la jeune fille semblait ne pas s’en soucier et même être prête à en découdre avec le rouquin.

- Hola, doucement fillette … ton regard en dit long sur ton envie de m’étrangler, mais je te le répète : je ne te veux aucun mal !
C’était comme si Kenshin avait parlé directement à un mur. La petite fille n’avait absolument rien à faire de ce que l’on pouvait lui dire, comme si de toutes les façons, rien ne pouvait être dit pour la faire changer d’avis. La colère mêlée à la peur que l’on pouvait lire dans ses yeux expliquait sa position défensive face aux propositions maladroites du shinobi. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Son dernier contact avec un enfant devait remonter à plus dix ans, lorsqu’il était encore sur les bancs de l’école. Il tenta donc de lui montrer toute sa sincérité, comme il l’aurait fait avec un réel adversaire, ou plutôt avec un adversaire à sa taille, et lui tendit le seul sabre utilisable qu’il avait à la ceinture. Il espérait que par ce geste elle puisse comprendre sa bonne volonté, sa passivité et surtout son réel besoin de l’entendre prononcer un mot. En effet, depuis leur plus ou moins bonne première rencontre, elle n’avait toujours pas ouvert la bouche et faisait passer ses ressentiments par son regard, qu’elle avait d’ailleurs encore sévère. Elle prit l’arme en gardant la même expression rivée sur le visage mais ne broncha pas plus.

- Allons bon, tu ne veux pas me parler ?
Kenshin ne croyait même pas à ce qu’il disait. En effet, au vu du caractère bien trempé qu’avait cette jeune fille, il paraissait totalement invraisemblable qu’elle ne proteste pas, même une seule fois, pour réprimander le shinobi sur son comportement. Elle semblait d’ailleurs du même avis puisqu’en entendant les paroles de Kenshin elle écarquilla les yeux de surprise, avant de froncer à nouveau sévèrement ses sourcils et de secouer la tête de gauche à droite pour lui montrer son désaccord. Elle eu ensuite un long soupir et un une expression désespérée, comme si le rouquin était le dernier des imbéciles, capable des plus grandes prouesses au combat mais sous-doué pour le reste. En comprenant cela, Kenshin prit la mouche et commença à regretter d’avoir suivit cette enfant bornée et muette de surcroit. A quoi pourrait-elle bien lui servir si elle ne pouvait même pas utiliser sa propre langue ? Il en arrivait même à se demander si elle avait pu voir la dramatique scène de là où elle se trouvait, à se demander, donc, si elle pouvait au final en savoir plus que lui sur cet événement. Il n’aurait en tous cas eu aucun intérêt à la tuer sur place, surtout dans un rêve, mais la secouer pour lui faire trouver un moyen de communiquer par elle-même lui semblait être une bonne chose.

Donc, l’empoignant rapidement par les épaules, d’où il pouvait faire pression sur ses bras pour les plaquer contre son corps, il la secoua vivement d’avant en arrière, rapprochant son visage de celui de l’enfant sans même le vouloir et se mettant ainsi à portée de morsure. Il savait la fillette capable des pires gestes pour se sortir du pétrin, en ayant déjà fait les frais, mais tout ce à quoi il pensait était de la faire parler à tout prix, pour pouvoir ne serait-ce qu’espérer en savoir plus sur l’événement qu’il considèrait déjà comme la fin de son existence.

- Tu vas parler oui ?! Allez, parles maintenant !
Et sous les beaux yeux verts de Kenshin, grand ouverts pour la première fois depuis des années, elle s’exécuta.


Dernière édition par Kenshin Ryosuke le 2010-09-20, 11:40, édité 4 fois
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Moana Tilika
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-19, 16:42

Tiens tiens... Le Rêveur voulait qu'elle parle. Il le voulait très fort... et au vu de ses dernières performances, Tilika ne douta pas un instant qu'il puisse lui prêter la fonction orale. En revanche, être ainsi empoignée et secouée ne lui plaisait guère. Fut-elle dans ce corps de mioche de cinq ou six ans à peine, toute minuscule fillette à l'air chétif et presque fragile, elle ne comptait pas se laisser ainsi traiter, bigre, non! Déjà qu'il lui avait limite donné l'envie de remettre sur le sol de ce songe tout ce qu'elle avait bien pu avaler de sa journée, après son coup de toupie terrestre... Il voulait qu'elle cause? Soit. Mais pour la peine, Tilika comptait bien le faire crier en premier!

* Prends ça, vilain!!! *

Comme il avait fait la bêtise d'approcher son visage trop près du sien, elle ouvrit la bouche, vivement, et reclapa ses petites dents de lait, mais pointues, sur le nez du malheureux sabreur.

* Tocard! *

Ne le lâchant qu'après l'avoir bien amoché, elle profita de l'effet de surprise du à la douleur du pauvre bougre pour lui balancer son pied en plein dans son entrejambe, avant de reculer d'un bond en arrière, fière de son méfait, poings sur les hanches.

« S'tu veux que j'te cause, déjà, tues pas des gens devant moi et Kiny, et fais pas n'importe quoi avec ton rêve, espèce de malade! Et puis, s'en prendre à une petite fille comme ça, pour un grand comme toi, c'est trop la honte!!! Peuuuh! »

Effrontée, elle lui tira la langue. S'il voulait la bagarre, il allait l'avoir, se disait-elle sur le moment, inconsciente qu'elle était. En même temps, réfléchir avant d'agir ne faisait pas partie de la mentalité générale de la gamine. La diplomatie encore moins... Comme elle se plaisait à le répondre à ses senseïs, proches et à son tuteur lorsqu'ils le lui faisaient remarquer, Tilika répondait en haussant les épaules que la diplomatie, ce n'était pas un truc pour les muets... Elle n'avait pas tout à fait tort, mais bon. Versant dans l'extrême inverse, la petite fille semblait née pour s'attirer des ennuis, décidément. Après tout, ce type en kimono et aux cheveux roux, là, armé de son sabre, pouvait s'avérer dangereux, et qui savait, s'énerver pour de bon contre elle, fut-elle qu'une enfant haute comme trois pommes dans son songe à lui... Et Tilika ne savait que trop bien ce qu'elle risquait, s'il l'attaquait ici... Elle ne s'en tirerait clairement pas indemne, et le réveil, si réveil il y avait alors ensuite, serait douloureux et prometteur d'une visite d'urgence au centre de soins de Kumo. Pourtant... c'était plus fort qu'elle. Ce gars l'avait énervée, et elle fonçait tête baissée dans les emmerdes en ne lui témoignant, dès lors, aucun respect, en plus d'une agressivité et d'un vocabulaire provocateurs malgré son désavantage certain s'il s'énervait à son tour à son encontre.

« Mon nom, t'as pas à le savoir. Et je veux même pas savoir le tien non plus! Laisse-moi juste tranquille, et Kiny aussi! On t'avait rien fait, alors fiche-nous la paix et retourne faire ton rêve comme si on n'était pas là!!! »

Sourcils froncés, furieuse, la petite fille ne semblait décidément pas du tout le craindre, que du contraire. Folle? Téméraire? Audacieuse? Dans tous les cas, s'il s'agissait d'une personne réelle et non d'une simple image étrange de son subconscient endormi, Kenshin dut se dire qu'elle ne vivrait pas bien longtemps en ce bas monde avec une mentalité et un comportement pareils. Mais existait-elle réellement ailleurs que dans son subconscient à lui? N'était-elle pas qu'une part de son imagination? Après tout, les songes pouvaient être réalistes comme complètement loufoques et tordus, irréalistes, illogiques... Et comment diable une tierce personne autre que lui-même aurait-elle pu entrer dans sa tête de la sorte, alors qu'il dormait? Un genjutsu? Ça n'avait aucun sens, c'était impossible... S'il s'agissait d'une personne bien réelle et existant en dehors de ce songe, elle devait posséder quelque technique très spéciale ou un kekkai genkai particulier le lui permettant, forcément. Pour autant qu'il s'agisse bien d'une personne réelle, ce que le shinobi ne pouvait savoir...
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Kenshin Ryosuke
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-20, 11:50


Un nez et des bijoux de famille en moins, Kenshin savait maintenant parfaitement à quoi s’en tenir, ou plutôt se tenir, après le passage de la petite furie, encore trop craintive pour oser révéler son nom. Se faire secouer par le shinobi lui avait semble-t-il permit de retrouver la parole, et il paraissait clair maintenant au rouquin, que la brusquer un peu pouvait déboucher sur des résultats concluants. Au détail près du sacrifice majeur de ses parties, qui lui faisaient encore souffrir le martyre. Kenshin aurait voulu la découper en petites rondelles, couvrir le sol de son sang et faire brûler tout en les contemplant les restes de son corps. Mais tout ceci il ne pouvait pas y penser parce qu’enfin, elle parlait, et même si le dialogue pouvait paraître un totalement fermé, au moins, elle parlait.

- S'tu veux que j'te cause, déjà, tues pas des gens devant moi et Kiny, et fais pas n'importe quoi avec ton rêve, espèce de malade! Et puis, s'en prendre à une petite fille comme ça, pour un grand comme toi, c'est trop la honte!!! Peuuuh!
Non seulement elle parlait, mais elle savait en plus quoi dire, comme si tout ce qu’elle avait pu voir jusque là était resté contenu en elle et qu’elle y déversait à présent en un seul flot de reproches au shinobi. Tout d’abord, elle l’accusait de meurtre, et elle n’avait pas tort, mais comment lui expliquer qu’elle était dans un rêve et que le Kenshin qui lui faisait face n’était pas celui qu’elle avait pu voir commettre son crime, mais celui du présent, songeant une nouvelle fois à ce dramatique accident. Même si elle paraissait très éveillée pour son âge, il n’aurait pas été facile d’expliquer à une enfant comment pouvaient fonctionner les divers espaces-temps, et comment Kenshin pouvait maîtriser ce lieu qui était son rêve, sans compter qu’il n’en savait rien lui-même. La suite de la phrase, prononcée par la petite tornade, était toutefois encore plus intéressante pour le shinobi. En effet, comment un membre à part entière de son rêve aurait pu imaginer une seule seconde être dans un rêve ? De plus, comment aurait-elle pu avoir conscience d’être dans un espace imaginaire contrôlé par Kenshin lui-même ?

Les autres reproches n’eurent à partir de ce moment là plus aucun écho dans l’esprit du shinobi. Il y avait là un os qu’il se devait d’éliminer avant de décider quoi que ce soit concernant la fillette. Sans compter que, enchainant ses discours avec ferveur, elle avait rajouté d’autres indices dans les phrases suivantes.

- On t'avait rien fait, alors fiche-nous la paix et retourne faire ton rêve comme si on n'était pas là!!!
Elle savait donc parfaitement qu’elle se trouvait dans le rêve de quelqu’un d’autre mais n’en paraissait pas choquée, comme si elle avait l’habitude de voyager ainsi de songe en songe et de voir des apprentis rêveurs modifier leur imagination à volonté. Mais ce qui attira le plus l’attention de Kenshin dans cette phrase fut l’ordre qu’elle lui adressa, de continuer à rêver comme si elle n’était pas là, ce qui dans son esprit de shinobi méfiant comme nul autre, car élevé par la Racine, sonnait comme une intrusion volontaire dans ses rêves. Tout était plus claire désormais pour Kenshin, cette petite fille était là de son plein grès, elle maîtrisait un jutsu très puissant permettant de pénétrer les songes d’autrui à volonté et elle s’en servait pour espionner. Quelle formidable source d’informations pour le village qui la possédait si elle pouvait même rejoindre l’esprit des membres de la Racine, au fait des plus sombres desseins de leur chef Danzô.

Le simple fait de penser à de l’espionnage mit Kenshin dans tous ses états. En effet, la prudence était un travail du quotidien pour lui, et jamais, du moins il le pensait, les hommes que l’on avait envoyé pour l’espionner n’avait pu parvenir à leur fins, tant il était méfiant. Mais que pouvait-il faire contre un être immatériel, sans doute capable de quitter ce rêve à tout moment. Pouvait-il la tuer finalement ? Le fait d’avoir pu la saisir un instant ne faisait pas d’elle un être réel, sensible à la douleur. Il n’y avait en tous cas pas un instant de plus à perdre, car la demoiselle ne voulait pas parler à Kenshin mais elle pouvait très bien s’apprêter à aller le faire à d’autres ninjas, ravis d’apprendre à quoi pouvait penser un anbu Ne.

Il sauta donc sur son sabre, offert, finalement par erreur, un peu plus tôt, et le dégaina sans plus attendre, avec une rapidité qui expliquait parfaitement son rang. N’ayant rien le temps de voir venir, il pu saisir, par la gorge, la fillette encore surprise des gestes vifs du shinobi, pour la soulever et la plaquer contre le mur le plus proche. Puis, glissant sa lame sous sa gorge, il prit cet air froid et menaçant, celui qu’il arborait toujours en mission spéciale où les cibles devaient avoir comme dernier souvenir une représentation physique du mot terreur, avant de lui jeter ces paroles sur un ton beaucoup moins amical qu'auparavant.

- Je ne sais pas qui tu es mais tu sais visiblement où tu te trouves, et il s’avère que moi … je n’aime pas les fouineurs dans ton genre.
Marquant une pose pour parvenir à percer le regard beaucoup moins effronté de la jeune fille, il continua, toujours sur le même ton, pour bien lui faire comprendre à qui elle avait à faire.

- Alors, si j’ai bien un quelconque pouvoir sur toi dans cette dimension, je te conseille de me dire rapidement ce que tu fous ici et pour qui tu travailles.
Puis, avant de marquer un temps pour la laisser répondre, il ajouta :

- Et je n’ai pas besoin de te préciser que toute tentative pour te sortir de mon emprise sera vaine, car non seulement tu n’y parviendras pas, mais si en plus tu venais à tenter quoi que ce soit, je me ferai une véritable joie de t’arracher les membres un à un.
Il n’y avait désormais plus rien à dire. Si les menaces du shinobi pouvaient être réalisées, la fillette viendrait nécessairement à parler, même seulement pour pour l’insulter. Dans le cas contraire, elle fuirait à nouveau, là où Kenshin ne pourrait pas la suivre.
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Moana Tilika
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-20, 14:31

La fillette n'avait rien vu venir; elle n'en avait pas eu le temps. Kiny non plus, d'ailleurs, toujours terré sous ses caisses, terrifié. Les réactions du Rêveur n'avaient rien de bien rassurant, non plus, et vu comme Tilika l'avait cherché... Maintenue contre ce mur, cette grosse main d'homme adulte et surentraîné au combat plaquée sur sa gorge, la gamine n'en menait pas large. Il n'avait même pas besoin de la menacer de son arme, en fait... Elle étouffait à moitié, se débattant vainement, ses petites mains d'enfant retenant à peine le poignet de son adversaire, comme pur tenter de le faire lâcher prise. Comme si elle le pouvait...

« G... gh!!! »

Malgré la peur qui la tenaillait elle aussi, fortement consciente de ce qu'elle risquait si cet homme mettait ses menaces en application, Tilika se débattait, tentait vainement de lui échapper, de se libérer de sa poigne. Elle ne voulait pas finir comme ça, pour sur!!! Sur quel genre de malade était-elle encore tombée?! Bon, elle l'avait un peu cherché... un peu, quoi! C'était un adulte, et elle, une minuscule gamine, haute comme trois pommes! Mal élevée, oui, et après? Était-ce une raison de la malmener de la sorte??? Pourquoi s'en prenait-il aussi violemment à elle, au fond? Quelques insultes et un énervement plutôt excusable après l'avoir vu assassiner deux personnes devant ses yeux ne méritaient pas pareil traitement, si? Quant à la suite... Il n'avait qu'à pas l'avoir agrippée puis secouée de la sorte, nom de nom! Elle n'en serait pas venue aux gestes d'autodéfense!

« S'il vous plaît, non, monsieur, ne lui faites pas de mal!!!!!!! »

« K... Ki... ny!!! T... Tu... Casses-toi!!! Gh!!! »

L'agneau, malgré sa peur, venait de se placer devant le sabreur, suppliant, ses énormes yeux couleur ciel dégoulinant de larmes d'angoisse. Il l'implorait littéralement, bien plus humble que sa jeune et téméraire invocatrice, lui... Invocatrice qui, d'ailleurs, n'en menait pas large, et pourtant, cherchait encore à se débattre et à faire comprendre au mouton qu'elle préférait qu'il la mette en veilleuse.

« Non! Tu sais très bien que je ne peux pas me taire, là!!! Je ne sais pas qui est cet homme, mais Khanuk est pas là, moi j'ai pas son pouvoir, et toi non plus! »

Il en disait trop... Beaucoup trop. Tilika semblait furieuse, emplie d'une rage impuissante phénoménale, mais ne pouvant strictement rien face à la force de son adversaire. Il était le maître, et elle... n'était rien qu'un moustique dans sa paume. Même sans user de son épée, il lui suffisait de resserrer un tant soit peu l'étreinte de sa main sur la gorge de la petite, et il pourrait lui tordre le cou comme celui d'un poulet. Il pouvait l'étouffer lentement... La faire souffrir pour la faire parler, s'il en avait les couilles. Car s'en prendre à une mioche aussi jeune et fragile, ce n'était pas donné à tout le monde. Même en ce bas monde, peu de shinobis, même parmi les plus puissants, les plus terrifiants et les plus ignobles, peu pouvaient se targuer d'être capables de faire du mal à un enfant. Kenshin semblait doté d'assez peu de scrupules pour ce faire, surtout après le traitement dont il fut victime un peu plus tôt, tandis qu'ayant secoué la gamine, elle s'était défendue, tant oralement que physiquement, avec toute la véhémence dont elle fut capable...

« Par pitié, monsieur, ne lui faites pas de mal! Je vais vous répondre, moi! Elle a pas choisi d'être ici! C'est une malédiction contre laquelle on peut rien faire, elle est projetée dans les rêves des gens, des inconnus, et elle peut rien faire face à eux, ni face à vous... S'il vous plait, laissez-là! Elle est... Elle... »

Il pleurait à chaudes larmes, mignon, tout terrifié qu'il était, essayant de faire compatir le bourreau de sa jeune et trop audacieuse invocatrice pour qu'il ne lui fasse pas de mal. Car s'il la blessait, ou pire, la tuait... Kiny savait qu'elle pourrait bien ne jamais se réveiller, une fois le songe de ce Rêveur terminé...

« Elle n'a fait que se défendre, parce que même si elle le montre pas, vous lui faites peur. Moi aussi, j'ai très peur! Alors, elle a voulu nous défendre, quand vous l'avez empoignée. Et elle est mal élevée, mais c'est la faute à son tuteur, ça! Et puis, elle pense toujours que si elle attire l'attention sur elle, les Rêveurs me feront pas de mal à moi. Il faut pas faire attention à ce qu'elle dit, elle fait la méchante, la dure, mais au fond, Tilika n'est qu'une petite fille comme les autres, et très gentille, vous savez!!! Alors, s'il vous plait, je... je vous en supplie... Lui faites pas de mal!!! »

Il devait avoir touché juste, ce petit agneau, car mine de rien, la fillette, bien que se débattant toujours, ne portait plus son attention sur son bourreau, mais plutôt sur son invocation, le fusillant d'un regard sombre, presque noir, furibond. Il en disait trop, beaucoup, beaucoup trop, et ça ne lui plaisait pas du tout. Surtout qu'implorer la clémence et la pitié d'un adversaire, ce n'était pas du tout du genre de la fillette... et ça ne garantissait en rien qu'il les épargne. La seule différence serait qu'elle disparaitrait dans la honte plutôt que dans la fierté... pensait-elle, du moins.
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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-20, 18:12


Quel revirement de situation, la gamine effrontée et malpolie, forcée de s’incliner devant la force de l’anbu qui, malgré la retenue dont il avait fait preuve depuis leur première rencontre, venait de céder totalement. En tant que membre de la Racine, il n’aurait de toute façon pas pu réagir autrement. Imaginer, même un seul instant, que des informations concernant les actions secrètes de Konoha puissent être utilisées par d’autres villages, était tout simplement impossible pour Kenshin. Aussi, si cette fillette avait réellement été un espion, aucune trace de son passage ne devait subsister, même s’il dut pour cela la faire taire à jamais.

La demoiselle, qui aurait mérité son surnom d’en « détresse », ne pouvait qu’essayer de se débattre face à la poigne ferme de Kenshin, leurs forces respectives étant radicalement différentes. La seule chose qui pouvait encore lui venir en aide était plus petite que la gamine elle-même, et habituellement muette. Mais cet animal-ci savait parfaitement manier les mots et il ne s’en priva pas pour tenter de sortir son ami de ce mauvais pas.

Ce qu’il avait à dire était d’un intérêt tout particulier pour Kenshin qui commençait à se rendre compte qu’il n’avait finalement pas à faire à une espionne mais à une « maudite », envoyée dans les rêves d’autrui malgré elle. Il y avait donc une amélioration pour le shinobi, car, sauf si l’agneau mentait, la petite fille n’avait pas la possibilité de choisir dans quel esprit elle allait s’introduire. Elle ne pouvait donc pas être envoyé par qui que ce soit pour collecter des informations, étant donné qu’elle ne pouvait prévoir où elle allait atterrir. De plus, l’aspect imposé de cette malédiction ressortait particulièrement dans le discours de l’animal :

- Et puis, elle pense toujours que si elle attire l'attention sur elle, les Rêveurs me feront pas de mal à moi.
Comme si elle faisait ces voyages régulièrement et qu’à chaque fois c’était une véritable opération de survie. Kenshin commençait alors à se demander s’il n’était pas en train d’en faire trop, de maltraiter un enfant finalement sans défense et n’ayant pas choisit d’atterrir dans son esprit. Il ne pouvait cependant pas mettre de côté aussi facilement le fait que cette fillette soit une espionne, le manipulant du début à la fin. Il se pouvait même tout à fait qu’elle ne soit pas dans son propre corps, que l’image que Kenshin pouvait voir d’elle soit celle qu’elle avait choisit pour détourner l’attention et chercher tranquillement les informations dont elle avait besoin.

Mais ce mouton changeait tout à la donne. Agir sur soi-même était une chose, mais modifier l’apparence de quelqu’un d’autre requérait des compétences plus avancées. Donc, à moins que deux personnes possédaient les mêmes capacités et en usaient au même moment de manière aussi synchronisée, il y avait peu de chance que toute cette affaire soit un coup monté. De plus, bien qu’il soit un animal, l’on n’avait aucune difficulté à ressentir la sincérité de ses revendications, et même Kenshin, pourtant insensible depuis bien longtemps, comprenait sa peine. Le shinobi lâcha donc prise, laissant tomber la fillette du mur, et tâcha d’en comprendre un peu plus.

- Si ce qu’il dit est vrai, je n’ai rien à craindre de toi, contrairement à ce que je pensais…
Il recula d’un pas avant de se retourner pour se saisir de son fourreau, jeté à terre lors de ses précédents mouvements, et d’y ranger son sabre. Puis il renoua celui-ci à sa ceinture, à côté de celui qu’il tenait encore scellé par des bandages. Puis il refit face à l’enfant avant de la questionner.

- Mais si ce n’est pas le cas… Alors tu es une ennemie de mon village et la seule option qu’il me reste est de mettre fin à tes jours, puisque visiblement j’en ai le pouvoir, même dans ce rêve.
Après avoir parlé, toujours en fixant dans les yeux la jeune fille, il s’était dirigé vers l’une des caisses, pour s’y assoir. Il savait que même si son adversaire du moment tentait de fuir, il pourrait la rattraper sans mal, et elle devait bien s’en douter elle aussi.

- Je suppose que j’ai tout mon temps, étant donné que je rêve, mais si tu pouvais répondre à mes questions sans faire plus d’histoire, cela m’arrangerait grandement.
Il l’invita ensuite, d’un geste du bras, à venir s’assoir à côté de lui. Il ne cherchait plus à l’intimider, pensant en avoir déjà assez fait pour la calmer, et rester ainsi à s’affronter du regard n’aurait rien apporté à leur problème.

- De toute façon, je ne pense pas que tu puisses refuser de me rejoindre. Si tu avais réellement cette solution à disposition, je pense que tu ne serais déjà plus ici. Sans compter que ton compagnon n’aurait pas eu à me supplier pour que je te laisse tranquille.
La fillette réagit rapidement et l'anbu pu poursuivre.

- Bien… Alors, reprenons depuis le début : Je suis Kenshin, de Konoha. Et toi ?
L’intonation de cette dernière phrase semblait vouloir sourire à la place du shinobi, incapable de montrer réellement à cette enfant qu’il était calmé, pour le moment.

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Moana Tilika
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-20, 23:41

Furieuse. Il n'y avait pas d'autre mot pour décrire l'état actuel de Tilika, lorsque, se relevant en titubant, une main sur sa gorge, déglutissant tout en cherchant à reprendre son souffle, elle s'écarta du sabreur en fusillant son invocation du regard. Vraiment, quel abruti, ce Kiny! Si la gamine avait bien conscience que sans son intervention, l'autre l'aurait peut-être vraiment égorgée, là contre ce mur, sans qu'elle ne puisse seulement tenter de se sauver, elle n'en démordait pas qu'à son goût, il en avait trop, beaucoup trop dit au Rêveur. Mais à présent, il était trop tard pour faire marche arrière. Kiny se prendrait une raclée hors de ce songe, plus tard, s'ils en ressortaient vivants, foi de Tilika! D'ici-là... Elle s'était fichée face au shinobi, assis sur ses caisses, lui, et bras croisés, le regard mécontent lui lançant des éclairs, comme si toute frayeur l'avait déjà quittée, la téméraire enfant lui répondit.

« J'ai déjà assez de tarés sur le dos, chaque soir, pour pas en plus leur donner mon adresse, tu crois pas, monsieur le shinobi de Konoha? Tu veux pas une invitation à venir manger chez nous, non plus?

Moi aussi j'ai des gens que je veux protéger, figure-toi. Et j'ai pas du tout confiance en un inconnu comme toi au point d'aller te dire où je vis et qui je suis. En plus... Kiny te l'a dit: on n'a pas choisi d'arriver dans ta tête. Je m'en serais même bien passée, et j'ai aucune envie de me souvenir de toi et de ce à quoi tu peux bien rêver après!!! J'en vois tous les jours, des rêves de tarés, d'assassins, de violeurs, de psychopathes, de... de tous les genres! Et j'ai aucune envie de donner mon nom et mon adresse à ce genre de personnes! Tu peux comprendre ça j'pense? »


« T... Tili-chan! Arrête! Il... Il va encore t'attaquer! »

Kiny n'en menait toujours pas large, lui, terrifié, pleurant encore sous le coup de l'angoisse pesante qu'avaient fait naître en lui les actes précédents du Rêveur, ce dénommé Kenshin... Il tremblait des sabots aux bouts de la queue et des cornes, et cette fichue tête de mule de Tilika qui en rajoutait... Bon, elle n'avait pas tout tort, dans le sens que plus ils donneraient d'informations à ce rêveur, plus ils prenaient de risques de le voir agir dans la vie réelle à leur encontre. Après tout, une fois le nom et les coordonnées de la gamine connues, qu'est-ce qui empêcheraient ce Kenshin de se rendre à Kumo et d'y éliminer toute personne proche de Tilika? Dans le doute infini de savoir si oui ou non la petite avait pu user de ce don, ou de cette malédiction, à des fins moins innocentes, pour le compte de quelqu'un de plus malin qu'elle, le sabreur pouvait très bien préférer éliminer tout risque.

* J'ai rien à lui dire, c'est tout. Je veux pas qu'il débarque à la maison et s'en prenne à toi, ou à Fract, ou à Koma, moi! *

* Oui, mais... Si tu lui dis rien... Il va encore s'énerver, et... et... Et s'il te tue?! *

Elle soupira, cherchant à se calmer un peu. La situation l'avait clairement mise à cran, les nerfs à vif, tant de par la frousse qu'elle avait pu ressentir au moment où cette main la plaquait contre ce mur, par la gorge, l'étouffant à moitié tandis que l'autre main de son adversaire lui avait posé une lame froide contre sa peau à ce même endroit, que par les menaces qu'il avait pu proférer à son égard. Sans compter les actes et paroles de son poltron de mouton invoqué... Kiny, celui-là, alors!!! Il ne pouvait pas simplement la boucler?

Trop fière que pour reconnaître qu'il lui avait probablement sauvé la vie, Tilika inspirait et expirait profondément, puis, elle reprit la parole, se forçant à détourner le regard pour paraître moins effrontée, même si ce dernier n'en demeurait pas moins sombre et furibond... Au moins n'assassinait-il plus que le sol et non plus le pauvre Kiny ou, pire, leur agresseur.

« Si t'as compris que c'est pas drôle pour nous d'atterrir comme ça n'importe quand, n'importe comment, dans la tête de n'importe quel abruti plus ou moins dangereux de ce foutu monde de merde... Tu pourrais pas juste faire comme si on n'était pas là d'ici à ce que tu te réveilles...? »

Tentative maladroite de l'adolescente qu'elle était, et qui dut sans doute, de par son vocabulaire et sa façon de se tenir, faire comprendre à son interlocuteur qu'elle n'était sans doute pas si jeune que d'apparence. Mais elle avait au moins tenté de demander grâce, à sa façon, bien trop orgueilleuse et fière que pour supplier comme l'aurait fait Kiny à sa place... Au moins s'était-elle calmée un peu, et tentait-elle de demander une trêve à leur adversaire, sur un ton bas et un peu bougon, mais sans agressivité exacerbée ni insultes gratuites à volonté, cette fois.
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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-22, 14:35


Quel caractère ! N’importe quel individu, en voyant le comportement de la fillette, aurait pu se dire « mais quel sale gosse ! ». Soit elle ne voulait pas parler, soit elle agressait littéralement son interlocuteur, oubliant visiblement dans son emportement, à qui elle s’adressait. Sans compter qu’elle était loin d’être la dernière des idiotes, jouant les victimes pour « attendrir » le shinobi, sans pour autant démordre de son regard furieux et agacé. Mais avant ce brin de comédie, elle avait eu le temps de délivrer à Kenshin un nouveau flot d’insultes et de réprimandes, jouant un peu plus encore sur les nerfs déjà à vifs du rouquin.

Il eut d’ailleurs un haussement de sourcils assez révélateur de sa colère montante, à chacune des injures que pouvait lancer la petite, mais aussi à chaque intonation de voix un peu trop élevé. En effet, elle marquait certaines de ses paroles, transmettant sa fureur contenue jusque là uniquement dans ses yeux, à sa voix.

- J'en vois tous les jours, des rêves de tarés, d'assassins, de violeurs, de psychopathes, de... de tous les genres! Et j'ai aucune envie de donner mon nom et mon adresse à ce genre de personnes! Tu peux comprendre ça j'pense?
Kenshin aurait parfaitement pu reprendre sa position précédente et laisser l’enfant suffoquer à nouveau. Qui dans sa situation n’aurait pas pensé la même chose devant l’insubordination de la gamine, encore haute comme trois, ou plutôt deux pommes, et pourtant si fière devant la menace que pouvait représenter le shinobi ? Seul le petit mouton, encore tout paniqué, restait raisonnable et tentait de calmer l’enfant. Kenshin voulu souligner ce trait de bon sens, mais la fillette ne lâchait pas le morceau, et reprit son souffle avant de continuer plus calmement.

- Si t'as compris que c'est pas drôle pour nous d'atterrir comme ça n'importe quand, n'importe comment, dans la tête de n'importe quel abruti plus ou moins dangereux de ce foutu monde de merde... Tu pourrais pas juste faire comme si on n'était pas là d'ici à ce que tu te réveilles...?
Ce n’était même plus de la colère qui emplissait Kenshin mais du pur étonnement. Comment pouvait-elle penser un seul instant que jouer la carte de la compassion après le numéro qu’elle venait de lui sortir, pourrait être payant ? Le rouquin n’avait jamais particulièrement apprécié ce genre de dialogue interminable, surtout quand il avait un aussi net avantage sur son interlocuteur. Il reprit donc son air sérieux, montrant bien à la jeune fille que même dans son rêve, il n’était pas là pour plaisanter, et lui lança ces quelques mots :

- C’est ce que je devrais faire selon toi ? Attendre de me réveiller, me forcer à me réveiller même, et faire comme si on ne s’était jamais parlé ?
Le ton encore calme qu’il avait employé pouvait paraitre ironiquement rassurant, compte tenu du contenu de sa tirade. L’enfant aurait alors très bien pu s’apprêter à répondre à cette question, qui n’attendait pourtant, et elle devait le savoir, aucun ajout, mais Kenshin reprit de plus belle après avoir marqué un léger temps. Il était cette fois-ci bien plus violent, parlant rapidement et avec fermeté.

- Je crois que tu n’as toujours pas comprit ce que j’essayais de te dire ! Il y a un ton précis à employer lorsque l’on parle, et en particulier à quelqu’un capable de t’égorger en un éclair. Si tu veux jouer les victimes avec moi, essai déjà de choisir le bon registre, les larmes et les sanglots seront bien plus efficaces que des insultes pour me convaincre que tu ne cherche pas à me nuire en pénétrant mes songes sans mon accord !
Le shinobi n’étant pas coutumier de tels emportements se surprit lui-même à employer un ton aussi convaincant. Satisfait de l’effet que pouvait donc provoquer ses paroles, il continua de plus belle :

- Je ne t’ai pas demandé ton adresse, ton nom de famille ni même celui des personnes auxquelles tu tiens, mais ton prénom et ton origine pour pouvoir commencer à discuter calmement !
Cette dernière phrase sonnait faux puisque prononcée par un individu loin, très loin, d’être calme. Mais au moins, la messe était dite, et Kenshin saurait ce qu’il aurait à faire si la fillette s’accordait le droit de refuser à nouveau de répondre.

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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-22, 18:15

« ... Je m'appelle Tilika. »

Réponse simple et concise, donnée sur un ton presque boudeur, résigné, mais pas suffisamment domptée ou menacée, sans doute, que pour qu'elle n'en dise plus. Après tout, il pouvait dire ce qu'il voulait, ce type, elle ne le connaissait pas. Si au moins Khanuk avait été là, elle ne serait pas dans pareille panade! Quelle poisse! Surtout que ce gars, ce Kenshin, là, ne plaisantait pas... Tilika ne savait que trop bien ce qu'elle risquait réellement s'il lui faisait du mal, dans son songe à lui. Dans un songe issu de son propre subconscient à elle, la petite fille ne risquait rien. Même, elle aurait alors tout pouvoir sur le décor autant que sur les personnages l'habitant ou le visitant... Ici, dans le subconscient endormi d'une personne tierce et étrangère, elle risquait toujours de souffrir des maux qui pourraient lui être infligés lorsqu'elle se réveillerait, dans le monde réel...

Il pensait qu'elle tentait de faire naître de la compassions à son égard... Ce n'était pas tout à fait juste. Elle détestait qu'on la prenne en pitié. Et elle était d'ailleurs bien incapable d'implorer, de supplier. Elle préférait mourir que de se rabaisser à ça, du moins, là, comme ça. Sans doute supplierait-elle s'il la poussait à bout, dans les retranchements de son incroyable force mentale. Car il fallait bien l'avouer, pour une gamine de son âge, la petite avait un certain courage. D'autres enfants auraient sans doute déjà mouillé leur culotte face aux premières menaces et aux gestes tout aussi menaçants et inquiétants du shinobi!

Lui-même semblait s'en être rendu compte, d'ailleurs, et lui avait fait remarquer que des larmes et des sanglots passeraient bien mieux, si elle voulait l'amadouer et lui faire croire qu'elle disait vrai, qu'elle souffrait plus qu'autre chose de cette situation qu'était la sienne, à être ainsi propulsée dans la tête d'inconnus, à y risquer sa peau à chaque fois, etc. Mais voilà, elle n'était pas malhonnête pour la peine. Il devait aussi s'être rendu compte qu'elle souffrait de bien trop d'orgueil, d'impulsivité et de franc-parler que pour lui mentir. Si elle prétendait que c'était difficile à vivre, sans doute était-ce vrai. Ce qui n'empêchait pas une autre remarque du sabreur de s'avérer exacte: la petite manquait cruellement de discernement et, surtout, de respect de ses aînés, supérieurs, et des autres en général d'ailleurs...

« J'aime pas pleurer. Ce sont les faibles qui pleurent. Et quand on est faible, on crève. Et... je veux pas mourir. Je pourrai pas protéger Koma, sinon. Je lui ai promis de le protéger. Donc je dois être forte, et pour ça, je dois pas pleurer. Mais c'est pas pour ça que je te mens. J'aime pas arriver dans le rêve des gens. Si ça pouvait s'arrêter, ce truc, je demanderais pas mieux. »

Bougonne, elle détourna la tête. Elle ne l'agressait plus, du moins pour le moment, même si elle ne lui en disait sans doute pas tant qu'il l'aurait voulu. Calmée, la gamine maîtrisait un peu mieux ses mots. Le flot de paroles injurieuses qui pouvait sortir de sa bouche lorsqu'il l'énervait et la poussait à la colère avait au moins l'avantage qu'elle ne faisait plus du tout attention à ce qu'elle disait... Dans le flot d'injures et de grognements pouvait-il alors découvrir quelque nouvel indice concernant l'identité et la provenance de la gosse. Mais là, calmée, parlant sur un ton plus bas et un rien plus respectueux, la dénommée Tilika filtrait davantage les informations qu'elle lui servirait ou non. Et en l'occurrence, pour l'instant, il ne savait que son prénom. Prénom qu'il avait déjà entendu de la bouche de l'agneau, précédemment, d'ailleurs, en fait. Aucune nouvelle information, donc...

« Que... nous voulez-vous, en fait... monsieur Kenshin...? Parce que... Si on vous dit de quel village on vient... Qu'est-ce qui nous dit que vos intentions ne sont pas mauvaises pour nous et nos proches? Vous savez... Tilika rencontre souvent des gens... qu'on préfèrerait ne pas rencontrer, et qui... veulent se servir d'elle ou lui faire du mal, ou se servir de ceux qu'elle aime pour ça... Alors, comprenez qu'elle soit réticente à vous dire d'où nous venons et à vous donner d'autres informations sur elle que... simplement son nom... Qu'attendez-vous de nous, exactement? »

La gamine n'ajouta rien. Kiny venait, en quelques mots adressés respectueusement au shinobi, de résumer la situation et ce qui l'empêchait, elle, de se confier davantage, refusant toujours d'éclairer la lanterne de son curieux d'interlocuteur...
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Kenshin Ryosuke
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-23, 00:53


- Hmm …
Il en fallait plus à Kenshin, plus que ce que le petit groupe ligué contre lui avait bien voulu lui donner à ronger. Le petite Tilika avait donc cédé son prénom, une maigre piste pour le shinobi mais qui lui permettait au moins de progresser. Avec une attitude cette fois plus enfantine que téméraire, comme si elle venait d’être disputé par ses parents pour avoir cassé le vase l’entrée, elle ajouta aussi une certaine confession, un résumé de ses souffrances, expliquant une nouvelle fois qu’elle ne choisissait pas de venir dans les rêves d’autrui. Elle ajoutait également, et c’est cela qui sonna comme une confession plutôt inattendue pour Kenshin, une partie de son ressentit général, une introspection qu’elle dévoilait au shinobi sans vraiment se rendre compte qu’elle délivrait par la même occasion des noms, qu’elle tenait visiblement à garder secrets.

Puis Kiny, dans sa sagesse visiblement habituelle qui le faisait agir avec tact, même envers le pire des bourreaux, vint apporter toute sa logique à la scène, complétant ainsi le caractère bougon de la fillette. Il questionnait, tel un véritable enquêteur, et questionnait encore. Voulant savoir les plus profondes pensées du rouquin pour déterminer si oui ou non, il leur voulait du mal. Le pire en réalité fut que sous son air tendre il puisse parvenir à retourner la situation, interrogeant celui qui jusqu’à lors les interrogeait.

- Tu semble plus inquiet pour ton sort que cette fillette, et ça me rassure à vrai dire …
Kenshin avait relevé sa jambe gauche afin de glisser son pied sur son genou droit. Puis il s’était empoigné le ventre avec une main avant de se frotter le visage avec l’autre. Ceci car il commençait doucement mais sûrement à s’inquiéter, sentant la situation lui glisser d’entre les doigts. Premièrement, le coup de sang avec lequel il avait effrayé la fillette auparavant voyait son effet s’estomper au fur et à mesure que Kenshin se calmait. Ensuite, plus aucune crainte ne se faisait maintenant sentir, le petit mouton pourtant loin d’être brave venait d’en apporter la preuve. Kenshin devait donc miser sur ce qu’il tenait encore, un dialogue à peu près stable qui, même s’il n’aboutissait pas sur des réponses très utiles, pouvait permettre à l’anbu qu’était le rouquin d’en apprendre un peu plus.

- Il semblerait qu’une menace seule ne soit pas suffisante pour te faire plier, Tilika… C’est un trait de caractère admirable… Chez un prisonnier de guerre dont on souhaiterai obtenir des aveux. Chez une enfant telle que toi, c’est plutôt… Agaçant.
Il marqua un temps, presque d’une dizaine de secondes, durant lesquelles il baissa la tête, et ferma les yeux. Puis il se redressa et reprit. Il espérait que chacune des ses paroles étaient bien digérée par l’enfant, car s’il ne doutait pas de la soumission de l’animal, la fillette, elle, était complètement maître d’elle-même.

- Quoi qu’il en soit, je ne peux avoir confiance en la parole d’une enfant et de sa peluche.
Doublement touché. Il savait que ses deux interlocuteurs seraient piqués au vif, même s’il n’en montrerait rien par la suite.

- Mais je peux tout de même concevoir que tu ne choisisses pas dans quel songe tu atterrisses.
Il se stoppa une nouvelle fois, comme pour laisser un espoir à la fillette et surtout au mouton. Cette pause fut bien plus courte car sans vouloir tenter quelque manipulation que ce soit, Kenshin tenait surtout à lancer cette dernière phrase :

- Le réel problème est en fait très simple. Que tu choisisses où non où tu arrives, cela ne t’empêche pas d’y récupérer des informations. Aussi, tant que je n’aurai pas la preuve que ce que tu as vu ce soir ne sera pas divulgué à je ne sais qui…
Il venait de rouvrir ses yeux, restés clos depuis qu’il avait relevé la tête. Ils étaient de toutes les manières si fins que seule la belle couleur verte de ses pupilles ressortait une fois ses paupières ouvertes. Sa voix était quant à elle plus calme que jamais et froide au possible.

- Mes menaces resteront d’actualité.

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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-24, 17:04

(RP fait sur msn => Tilika en mauve, Kenshin en rouge.)

=======

Tilika fit la moue. Franchement, comment voulait-il qu'elle et Kiny lui prouvent CA?! Il en avait de bonnes, cet idiot de Rêveur-là!

"Je peux pas prouver ça, moi! Comment tu veux que je prouve ça?! C'est impossible!"

Kiny n'ajouta rien; c'était en effet, à première vue, une requête à laquelle ils ne pouvaient pas accéder.


Kenshin s'attendait à cette réponse, et même à ce style culotté, commençant à connaitre l'animal indomptable qu'il devait affronter.

- Crois-tu vraiment que je vais me contenter de ça ? Tu pourrais être l'espion de je ne sais quel village, être en train de préparer la pire des attaques contre le miens, et tu voudrais que je te laisse partir ainsi ?

Le calme se brisait peu à peu, au fil que ce dialogue avançait. Il anticipa ensuite ce qu'il s'attendait à entendre de la part de l'enfant.

- Et ne me dis pas qu'à ton âge personne n'est espion. Premièrement c'est loin d'être la vérité, ensuite, ton apparence ne m'inspire pas confiance ...


Il recommençait à l'énerver, sérieusement, ce monsieur-là. Malgré ses efforts pour demeurer calme et respectueuse, la fillette répondit avec un peu plus d'agacement dans la voix, le fixant à nouveau dans les yeux, aussi, comme pour l'affronter.

"Si j'étais espionne, j'essayerais d'en savoir plus sur toi et ton foutu rêve, tu crois pas? J'viens de te dire que je m'en foutais de toi et de ton rêve et que je préférais ne pas être là et vous oublier! Je dois le dire en quelle langue? Ah, tiens, te l'écrire peut-être? Parait que les paroles s'envolent, tandis que les écrits restent... Pfff!"

"Ti... Tilika... chut, t'énerves pas..."

Kiny n'était pas rassuré... Lui, contrairement à sa téméraire invocatrice, était pour le moins... couillon de nature. Ou prudent, selon les avis...


Son sourcil droit se mit à trembler. La rage montait, petit à petit, mais elle ne tarderait pas à atteindre un point que les deux principaux protagonistes regretteraient au final.

- Ta peluche à finalement perdu la raison, moi qui la croyait raisonnable. La personne qu'il ne faut pas énerver ici, c'est plutôt moi...

Il se mit debout, jouant sur la carte du physique pour rappeler sa supériorité à la fillette, qui semblait l'avoir bien trop vite oublié.

- Je ne suis pas ton ami, bien ! Si tel est ton souhait, il en sera ainsi. Mais trouver cette preuve n'est pas une option pour toi... Si tu veux vivre, trouves là, car ma solution dans le cas contraire sera très simple...


"Mais... Mais comment tu veux que je trouve une preuve pareille?! J'en sais rien moi, comment je peux te prouver que je suis pas une espionne, zut!!! Je... j'en sais rien!!!"

Elle n'avait pas cillé lorsqu'il s'était relevé, mais, méfiante malgré tout, elle avait adopté une posture de défense, prête à réagir s'il tentait quelque chose à son encontre. Entre les deux, Kiny, peu rassuré, la queue entre les pattes, reculait, s'éloignant, pleutre, lui... Surtout qu'il savait bien ne posséder aucune technique ou quoi pour les sortir de leur mauvaise situation, lui et Tilika... Il était, à très juste titre... plutôt inquiet de la tournure des événements.


L'atmosphère devenait tendue. La nouvelle posture de Kenshin, maintenant la main sur son sabre, la mise en défense de Tilika, prête à lancer un jutsu, et les tremblements incessants de la boule de poils entre les deux.

- Est-ce moi qui ai besoin de répondre à tes questions ? Est-ce à moi de justifier ma présence dans le rêve d'autrui ? Tu ne me prendrais pas à la légère quand même ?

Un rire eut été de rigueur après cette phrase légère et cinglante à la fois. Mais cela n'était toujours pas dans les habitudes du shinobi de laisser échapper le moindre rictus, il amorça donc simplement une lente avancée vers son interlocutrice.


Avancée qu'elle ne prit pas à la légère, en revanche... Plutôt inquiète à l'idée des intentions plus que menaçantes du Rêveur à son égard, Tilika fit deux choses. Elle congédia l'agneau, d'abord, assez rapidement et presque, sèchement.

"Kiny... casse-toi. Il veut rien entendre, il nous croit pas, alors... qu'au moins y ait que moi qui trinque. Va-t-en."

Il hésita, mais le regard qu'elle lui lança ne laissait pas de place à un quelconque "mais" de protestation. Il baissa la tête, déglutit, et, dans un pouf sonore et de fumée typique, l'invocation disparut. Puis, profitant de cette légère distraction pour le shinobi, elle invoqua un bunshin et se barra de là en quatrième vitesse, filant se planquer dans les rues de Konoha que, à première vue, elle ne connaissait pas trop mal, laissant Kenshin seul face à son clone. un simple Bunshin.


Un bunshin pourtant indécelable pour l'anbu qui, distrait par le petit animal, ne pu voir la disparition de son véritable adversaire. Craignant en tous cas que la fillette ne puisse s'éclipser comme son ami, Kenshin lui servit l'une des techniques les plus inesquivables qu'il avait en stock. Il fila vers elle avec une vitesse digne de l'anbu Ne qu'il était, et enchaîna très rapidement, une fois à sa portée, une série de coups de lame couvrant un large périmètre. Il ne pouvait donc y avoir d'issues pour la fillette qui se trouverait de toute façon touchée par l'une ou l'autre des attaques. Mais, à la grande surprise de Kenshin, seul un nouveau nuage de poussière résulta de ces estocades. Alors, et n'importe qui le connaissant un peu en aurait été choqué, il se mit à rire. Un rire froid qui en disait long sur l'incapacité du shinobi à ressentir pleinement des émotions.

- Allons bon, je pensais que tu serais plus maligne que ça tout de même. C'est la première fois que je vis cela, et pourtant je semble savoir mieux que toi combien il m'est facile de manipuler cet endroit !

Sa voix avait retenti dans tout le village, impossible pour Tilika de ne pas l'entendre. Kenshin avait expressément amélioré le volume de sa voix, prenant goût à la modification de son rêve.

- Je sais d'ores et déjà où tu trouves. Tu me déçois tu sais, je pensais que tu userai d'un peu plus de finesse, toi qui voyage depuis si longtemps dans les songes. Cependant, je te rassure, je n'éprouve aucun plaisir à te traquer, et cette course, je vais y mettre un terme tout de suite.

S'exécutant, il se téléporta naturellement dans le dos de Tilika, maniant comme un véritable expert la matière dont était composé son rêve.


"A... ah!!!"

Elle se retourna, surprise malgré tout. Il avait compris trop vite comment masteriser, modeler son propre subconscient, c'en était terrifiant. Elle déglutit et fit un bond en arrière pour tenter d'au moins ne pas rester à portée de son arme.

"Arrête! Purée, si j'étais une espionne ou une ennemie, tu crois pas que je pourrais au moins quelque chose contre toi?! Si j'étais ton ennemie, tu crois vraiment que j'serais venue dans ton rêve sans moyen de me défendre?!?!?!"

Son petit cœur battait à deux cent à l'heure. Elle se savait en très mauvaise posture... Mais que pouvait-elle y faire?! Tenter de lui échapper le temps qu'il s'éveille, en priant pour que ce moment arrive vite... suffisamment pour lui sauver la vie...? Joignant ses mains pour un nouveau jutsu, elle cherchait désespérément quoi faire, là. Il ne pouvait que voir que sa panique n'était pas feinte, et qu'elle se savait acculée...
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-24, 17:05

- Me prendrais-tu pour un ninja de second ordre ? J'ai déjà vu des hommes prêts à se casser le nez simplement pour accomplir une mission. Sacrifier même la plus parfaite des protections pour ton don est plutôt légitime selon moi.

Puis il vit la fillette joindre ses mains pour tenter savait-on quelle technique. Mais quel jutsu aurait pu la sortir de ce si mauvais pas ? L'invocation du Dieu des songes peut-être, mais existait-il réellement ? Ne voulant craindre de perdre plus de temps à courir après elle, il se déplaça donc à toute allure à sa hauteur puis lança son sabre vers l'arrière avant de le rabattre sur sa proie cette fois chargé d'une énergie nouvelle, celle du Sanda Saaburu. Ce n'était rien de moins que la technique de raïton la plus puissante qu'il avait en stock et il comptait sur son vaste champ d'action pour que même une dizaine de clones ne puisse la sortir de ce pétrin.


Cette fois paniquée pour de bon, la gamine utilisa un Shunshin no Jutsu pour s'écarter juste à temps de la zone visée par l'attaque de son adversaire. Elle n'était que genin, bon sang! Il était plus têtu qu'une mule, obtus comme pas possible et... crétin, ce type, ou quoi!? Que devait-elle faire pour qu'il comprenne qu'elle n'était qu'une gamine, malgré tout, et que si elle avait dégusté son attaque, elle ne serait sans doute même plus de ce monde?!

"A... arrête!!!"

Elle tremblait, la terreur commençant sérieusement à s'emparer d'elle, à présent que l'autre attaquait sérieusement.

"Tu vas me tuer!!! Arrête!!!"

Elle était déjà prête à user d'un nouveau Shunshin no Jutsu pour esquiver une prochaine attaque, mais à ce rythme, il la coincerait très vite... Leurs niveaux différaient radicalement et elle en avait bien conscience.


Surprit de voir la fillette réagir avec autant de vivacité, Kenshin profita à outrance de son pouvoir divin accordé en ce rêve pour le moins inhabituel, et accéléra une nouvelle fois son rythme de course. Ainsi, où qu'elle put aller, Tilika aurait sans cesse un anbu prêt à tout à ses trousses, et pas une seule de ses paroles ne pourrait l'apaiser.

- Ah ! Mais tu crois encore que j'essaie de t'effrayer ? Pauvre enfant, tu emporteras au moins avec toi l'intacte innocence qui te va si bien !

Puis, battant l'air par d'interminables bruits de pas ininterrompus, il passa son sabre dans sa main gauche et fila en un instant à portée de Tilika. Sa main droite libre il pouvait maintenant adresser à l'enfant son fameux Dengeki chokugeki, une onde de choc violente qui parcourait la cible depuis le point de contact qui était ici la main du shinobi. Ce coup fit virevolter la fillette dans les airs.


Elle atterrit de manière peu élégante et plutôt douloureuse, même, un peu plus loin, dans un gémissement sourd. Sans doute Kenshin pensait-il pouvoir l'achever, à présent, tandis que la petite fille peinait à se relever. L'attaque de l'adulte surentraîné lui avait méchamment coupé le souffle, et la chute ne fut pas pour améliorer son état.

Elle releva un regard empli d'angoisse et de terreur sur son tortionnaire, tenant, elle, à peine sur ses petites jambes. Déjà qu'en vrai, elle n'avait que onze ans, et là, en plus de ne pas avoir d'option pour se tirer de cette foutue impasse, Khanuk n'étant pas présent, elle se retrouvait dans ce corps minuscule et si fragile de la fillette qu'elle était à cinq ans à peine... Il allait la tuer, cet enfoiré! Et elle ne possédait aucun moyen de répliquer... au mieux, en dernier recours, venait-elle de jouer sa dernière carte pour tenter de lui échapper... S'il abattait son arme ou un quelconque jutsu sur le pauvre kage bunshin qu'il avait à présent sous les yeux, sans doute n'aurait-il pas le temps de se rendre compte que, pendant qu'elle cherchait à nouveau à se cacher, se dissimulant dans le décor de son songe à l'aide d'un
Bikou Ninjutsu, les huit autres Tilika qu'elle avait disséminées un peu partout dans ce même décor l'occuperaient de leur mieux, le temps que le Rêveur s'éveille et qu'elle soit, elle l'espérait, tirée d'affaire... pour cette fois... ou pas...


Tout de s'ébranlait dans les rues de Konoha. Après un pan de mur entier rasé par l'explosion de Kenshin, la dizaine de Tilika qui venait d'apparaitre n'arrangeait en rien la visibilité du shinobi quant à son environnement. Mais étant encore et toujours maître de cet espace si surchargé, il prit la simple décision de changer de terrain, faisant purement et simplement disparaitre tout objet plus haut que le sol. Il put ainsi apercevoir au loin une Tilika, apparue comme par magie après que le mur contre lequel elle était appuyée ait disparu. Il n'y avait donc plus de doute sur l'emplacement de la vraie fillette, Kenshin passa donc outre ses clones pour s'empresser de la rejoindre. C'est alors que, pendant qu'il filait, à une allure cette fois plus normale, étant satisfait de son petit tour pour la repérer, il fut stoppé dans sa course.

Les neuf kage bunshin, derrière lui, se sentant distancés et voyant leur invocatrice en danger, venaient d'user d'un Shunshin no Jutsu pour le rattraper et se jeter sur lui, cherchant à le retenir, à le désarmer, aussi, dans une dernière tentative désespérée de sauver la peau de l'originale. Cette dernière, pour la peine, n'en menait vraiment pas large, cette fois. Elle avait tout donné, ses misérables moyens, elle qui ne possédait même pas d'attaque, rien. Elle pleurait, silencieusement, des larmes d'angoisse débordant de ses grands yeux sombres, et elle demeurait figée, terrifiée à l'idée de ce qui l'attendait et qu'elle ne pouvait plus esquiver, si cet homme ne se réveillait pas avant que ses clones ne disparaissent tous sous ses coups...

Acculé par cette horde de fillettes toutes prêtes à se sacrifier, même si cela leur coûtait peu au final, pour sauver leur créatrice, Kenshin ne parvenait pas à utiliser son sabre comme il le voulait. Il était gêné par le poids des gamines, pourtant bien faible, mais lui laissant une pression belle et bien notable sur membres. De plus, dans la désordre provoqué par la scène, il ne pensa même pas à user de ses nouveaux dons pour améliorer ses capacités physiques. Tout ce qu'il trouva à faire fut de créer un bouclier de foudre autour de lui, suffisant normalement pour se débarrasser de simples clones. Mais, et le shinobi parvenait enfin à comprendre toute l'étrangeté de la situation dans laquelle il se trouvait, les bunshins restèrent à leur poste, frappant et mordant sans vergogne chaque partie du rouquin, et même les plus intimes. Ce dernier coup particulièrement douloureux le fit réagir et il prolongea cette fois-ci son bouclier jusqu'à ce qu'il parvienne à l'effet escompté. Une fois le nuage de poussière dissipé et le calme revenu, Kenshin contempla l'enfant au loin, en larmes et paniquée comme jamais, et eut un sourire de fascination pour elle. Non seulement elle lui donnait de quoi s'occuper pendant toute la nuit, une course poursuite de ce type pouvant rapidement épuiser un homme dans la vie réelle, mais en plus elle trouvait encore le culot de lui mentir en étant à présent au seuil du trépas.

Elle venait d'employer un des Kinjutsus de Konoha sous les yeux d'un membre de la Racine et espérait encore pouvoir s'en sortir. Il n'avait pourtant rien vu avant, trop occupé par l'action agitée qui les entourait. Mais il était maintenant clair qu'elle maitrisait ce jutsu, les clones du Kage Bunshin étant les seuls à pouvoir se mouvoir librement et user de techniques sans imiter pour autant leur créateur. Or, c'était bien ce qu'il venait de se produire, les bunshins s'était rués sur le pauvre rouquin, martelant au passage ses précieux bijoux, tandis que leur créatrice toujours apeurée ne parvenait à faire le moindre mouvement. Il y avait donc eu une fuite pour que ce rouleau interdit puisse être connu d'une telle fillette, ce qui en disait long sur la sécurité actuelle du village.

Dans tous les cas, si même un anbu Ne ne pouvait avoir accès à un jutsu de ce type, un enfant ne devait même pas être au courant de son existence, et Kenshin allait mettre un point d'honneur à ce que tout rentre dans l'ordre. Il devait toutefois accomplir une dernière mission avant de jouer le sinistre rôle de la Mort, celle de trouver la provenance de la fuite, de trouver qui était le traitre.

-Hmmf, nous sommes intimes maintenant, et puis... Sachant que tu ne vivras plus dans quelques minutes, tu peux bien être franche avec moi, non ? Comment as-tu pu apprendre cette technique ?

Tout en parlant, il continuait de s'approcher d'elle, pas à pas cette fois-ci pour lui laisser le temps de répondre.
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-24, 17:06

Elle tremblait, ne savait plus que lui répondre. Les mots de l'anbu ne l'encourageaient pas à une quelconque confiance à son égard, non plus, ce dernier lui décrétant qu'à présent, elle allait mourir. Dès lors, il trouvait normal qu'elle se confie... Intimes, eux? S'il se moquait d'elle, Tilika s'en fichait bien. Elle n'était même plus capable de s'en rendre compte. Elle était terrorisée, tout simplement, et ne parvenait même plus à bouger, son corps refusant de lui obéir, pris par de trop violents tremblements.

"Je... je veux pas... mourir... S... s'il vous plait... ne... ne me tuez pas... beuheuh..."


Elle ? Supplier ? Il y a avait donc eu un grand mal de fait pour que la fillette bornée et injurieuse d'il y a avait encore quelques minutes finisse par supplier qui que ce soit. Cela en venait presque à émouvoir Kenshin qui, loin de compatir, aurait été prêt à l'épargner si elle s'était résolue à parler. Malheureusement, lui demander de survire ne ferait pas avancer ses affaires. Kenshin avait besoin d'un nom, et dusse-t-il fouiller le cerveau de l'enfant avec une fourchette, il le trouverait.

- Bien, je vois qu'on avance. Tu ne penses pas qu'il serait sage maintenant de me dire ce que tu sais ?

La seule chose dont était désormais sûr le shinobi, persuadé qu'aucun enfant au monde ne serait capable de résister à la torture, était que cette fillette-là était bien innocente dans ce qu'elle avait pu révéler jusqu'à lors. Que son don qu'elle ne pouvait maîtriser était bien une malédiction et qu'elle pouvait en trouver une nouvelle preuve aujourd'hui.


"V... vous... allez me tuer, si... si je vous dis tout...?"

Ce n'était qu'une enfant. La peur de mourir, de disparaitre, et même, tout simplement, de souffrir se lisait clairement dans son regard, à présent qu'il l'avait acculée. Et dans son esprit encore bien innocent et juvénile, la fillette ne craignait plus qu'une chose: mourir. Si elle lui disait tout ce qu'il voulait savoir... allait-il l'épargner...?


- Ai-je vraiment l'air aussi sadique ?

Kenshin ne riait pas du tout. Il n'avait réellement prit aucun plaisir à la traquer ainsi, il tâchait simplement de rendre son rôle suffisamment convaincant pour que la fillette en vienne à craquer, comme c'était le cas à présent. Son questionnement remettait en question son rôle, puisqu'il devait réellement paraitre sadique.

- Je ne me réjouis pas à l'idée de t'éliminer, je tâche simplement de protéger mon village, peu importe les moyens que j'utilise pour parvenir à ce but. Mais je te rappelle qu'il y a quelques minutes encore je te demandais de me trouver une preuve de ta sincérité et de ton innocence.

Il marqua un temps, la laissant se remémorer ce court épisode, comme si elle en avait réellement besoin.

- Et bien je t'annonce et te jure, même si tu ne dois plus vraiment avoir confiance en ce que je peux bien dire, que ce que tu pourras me révéler au sujet de cette technique sera pour moi une preuve suffisante.

Une nouvelle fois, il brisait sans le vouloir ce qu'il pouvait avoir construit d'effrayant ou, dans ce cas précis, de convaincant, en lui promettant quelque chose qu'il remettait immédiatement en question par la suite. Personne n'aurait donc pu avoir confiance en ces mots étrangement assemblés, et surtout pas une enfant déjà prête à quitter ce monde.


Elle insista, d'une toute petite voix chevrotante, comme un dernier appel à une promesse de vivre si elle lui donnait ce qu'il voulait. Recroquevillée sur elle-même, ses petits bras entourant son propre torse comme pour tenter en vain de calmer les battements trop frénétiques de son cœur, Tilika avait l'impression qu'il allait exploser et bondir hors de sa poitrine tant elle se sentait mal.

"Vous... me tuerez pas, si je vous dis tout ce que vous voulez savoir... p... promis...?"


- Tu as ma parole, la plus sincère que j'ai pu donner de toute mon existence.

Kenshin, malgré sa voix maintenant plus calme et l'arrêt de sa marche lente ne pouvait donner une impression rassurante à la fillette après tout ce qu'il venait d'accomplir. Il aurait pu tenter de modifier ce décor vide pour l'amener dans une atmosphère plus douillette par exemple. Mais il ne savait pas lui même
quelle ambiance pouvait être douce et réconfortante, aussi, cette idée ne lui traversa même pas l'esprit.


Il n'en eut pas besoin. S'il en avait trop fait, sans doute se serait-elle même méfiée du changement de décor, comme s'il tentait de l'amadouer, d'attirer le chaton avec une écuelle de lait pour mieux l'attraper ensuite... Tilika était trop méfiante pour gober ce genre de niaiseries. En revanche, la menace de mort, elle, avait largement fait effet, tout comme la promesse de vivre si elle lui disait
ce qu'il voulait savoir.

"Je..."

Que devait-elle lui dire, encore? Que voulait-il savoir? Sur le coup, les idées confuses, elle se souvint surtout du début de leur conversation, tout à l'heure...

"Je m'appelle Moana Tilika, et je vis à Kumo... Je... Je suis genin et j'ai onze ans..."

Inquiète, elle osa à peine relever son regard sur celui du sabreur, espérant qu'il tiendrait sa promesse de la laisser vivre... et qu'il poserait ses questions si elle oubliait quelque chose, dans sa panique totale.


Déconcerté de voir son plan agir après autant de temps et de travail, surtout pour entendre une réponse à une question qui n'avait désormais plus aucun sens, Kenshin, fixant encore et toujours l'enfant reprit :

- Bien mais...

Il parut alors gêné pour la fillette, comme si la voir craquer ainsi n'avait plus d'intérêt par rapport au petit jeu de poursuite qui lui avait donné l'occasion de s'amuser, tout simplement.

- Ce que je souhaite savoir c'est la manière dont tu as appris ce Kinjutsu...


"Le... kage bunshin...?"

Elle le considéra, interdite. C'était tout ce qui lui importait? Bon, d'accord, c'était un kinjutsu, mais bon... De là à ne plus vouloir savoir que cela, et la menacer de mort pour la peine... Dans tous les cas, Tilika réfléchit à sa réponse, perdue. Devait-elle dénoncer son professeur...? Comment se dénoncer elle sans mettre en danger son ami?


Sa réponse faisait sourcilier Kenshin une nouvelle fois et il lui répondit sèchement.

- Ah, parce que tu en connais d'autres en plus ?

L'information, si elle se révélait être exacte, méritait qu'on y porte un brin d'attention. Assécher une telle source de Kinjutsus uniquement parce qu'elle en savait trop pouvait s'avérer être une bien lourde erreur, ne serait-ce que vis à vis du supérieur du rouquin.
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-24, 17:06

"N... non..."

Elle secoua la tête négativement, en déglutissant.

"Je connais que les jutsus de base et celui-là..."


- Hmm...

Le shinobi avait du mal à y croire. Peu importait de quelle manière elle était parvenu à récupérer de telles techniques, si elle avait pu apprendre le kage bunshin, nul doute qu'elle puisse également être au fait de jutsus tout aussi puissants. Puis, maintenant plus calme, il se remémora le dramatique incident qu'avait subit son village, quelques mois auparavant, coutant la vie de son kage, qu'il avait pourtant juré de protéger, et le vol de rouleaux interdits, dont faisait partie le Kage Bunshin.

- J'ai de toute façon une manière simple de vérifier tes dires...

Sa prochaine phrase tournait et tournait encore dans sa tête, de sorte à ce que lorsqu'il la délivre, l'enfant n'ai d'autres choix que de se mettre à table.

- Pour la dernière fois, dis moi de qui tu tiens cette technique !!

C'était un véritable cri qu'il avait lancé et, pourtant loin d'elle, il en fit trembler la fillette.


"Je... je peux pas... vous... vous allez... pas lui faire du mal...? Il... Il a rien fait de mal, il m'a juste aidée à devenir plus forte, parce que je veux pouvoir protéger les gens que j'aime et que je suis pas assez forte pour ça, et... et... Il est gentil, je veux pas que vous lui fassiez du mal..."

Elle pleurait, perdue et effrayée. Que devait-elle faire? Au vu du comportement de son interlocuteur, qu'allait-il faire subir au malheureux responsable du fait qu'elle connaisse le kage bunshin, s'il apprenait qui il était?! Mais à onze ans, malgré tout son courage et son désir de protéger ceux qu'elle aimait, la petite fille ne savait plus quoi faire... trahir pour survivre, ou mourir pour protéger...?


- Lui faire du mal ? Sais-tu ce que l'on fait aux traitres, et même à Kumo ? Leur sentence est pire que ce que tu penses t'apprêter à subir. J'ai déjà vu des hommes vivre avec une partie de cerveau en moins, étant conscients de leur sort mais incapables de faire quoi que ce soit pour le changer. J'ai déjà vu des hommes vivre avec les yeux crevés, les oreilles bouchées par des morceaux de leur propre langue. On ne leur avait même pas laissé leurs mains. Trahir est tout simplement l'acte le plus bas qui soit sur cette terre, et si l'homme qui t'as renseigné informe aussi d'autres personnes plus influentes que toi, alors il ne mérite d'autres châtiments que ceux dont je t'ai parlé. Alors, si tu le penses si gentil, prouve ce que tu avances et nous verrons s'il mérite vraiment un quelconque pardon !

La fillette blêmissait un peu plus à chacune des paroles du shinobi. Ferait-il vraiment de telles atrocités au si gentil Naruto?!

"Il... il est gentil!!! Et il veut protéger Konoha, vous avez pas de raison de dire que c'est un traitre!!!"

C'était sorti tout seul. Elle tremblait toujours de tout son être, mais, dans un sursaut de courage, tentait encore de protéger les autres, elle qui, pourtant,
prétendait préférer la solitude et se montrait si détestable envers chacun... Tout un masque qu'elle ne pouvait plus afficher devant cet homme. Elle était mise à nu, et il ne restait plus rien de l'orgueilleuse et solitaire pré-adolescente. Il ne restait que la Tilika qu'avait décrite Kiny plus tôt... une petite fille au grand cœur qui, en fait, se préoccupait davantage des autres que d'elle-même...


La fillette balayait sans le savoir l'hypothèse de Kenshin. L'on savait de source sûre que l'Hokage avait été assassiné par un nukenin de renom et que la seule personne autre que lui ayant pu avoir accès aux rouleaux était supposée être une femme. Il n'y avait donc aucune chance, dans un cas comme dans l'autre, que cette personne voulant protéger Konoha soit l'un d'entre eux.

- On avance petite... Avec ce que tu viens de me dire, je peux t'assurer que j'ai maintenant foi en ta sincérité. A dire vrai, je pense même que la personne que tu cherches à protéger n'est pas mauvaise. Si tel avait été le cas, tu m'aurais craché au visage plutôt que de me donner même un aussi maigre indice que son village d'origine... Nous allons donc supposer qu'il t'as apprit une technique, le plus simplement du monde, sans se douter que tu existais vraiment hors de ses rêves, ou en se disant que de toute façon, vu ta taille, tu ne pourrais pas être plus dangereuse avec que sans cette technique... J'ai bon pour le moment ?


"..."

Elle baissa les yeux au sol, pas vraiment certaine d'être sur la bonne voie en en dévoilant autant au shinobi...

"Je... Oui... Je... J'ai pu l'apprendre... dans un rêve."


Kenshin sentait l'excitation montée au fur et à mesure qu'il s'approchait de la réponse finale.

- Bien, alors toujours en supposant, je pense qu'il faut avoir un esprit assez simple ou être relativement jeune... Ou même les deux à vrai dire... Pour pouvoir délivrer à la première venue une technique de si haut rang... Je chauffe ?

C'était un véritable jeu, jouissif pour n'importe quel homme suffisamment sadique pour apprécier la torture mentale qu'il faisait subir à l'enfant, mais à peine appréciable pour Kenshin.


"Vous... ne lui ferez pas de mal... promis...?"

C'était tout ce qu'elle parvint à répondre, le suppliant du regard, qu'elle venait de relever vers le sien, avec toute la peine du monde.


- Ça, c'est une affaire qui se réglera entre lui et moi ...

Il marqua un léger temps. La fillette sembla retenir sa respiration à l'idée que le shinobi puisse trahir sa promesse. Puis il laissa couler une phrase, plus doucement qu'auparavant.

- Mais si nous parlons bien de la même personne, pas une goutte de son sang ne saurait être versé en guise de châtiment.


Elle avait peur... terriblement peur de mal faire, de trahir... Qu'avait-elle donc dans le ventre pour être aussi lâche, bon sang, elle qui se voulait forte et courageuse quoi qu'il arrive?!

"J... je..."

Je quoi? Elle se sentait minable. Elle avait rabaissé les yeux au sol, chipotant nerveusement entre ses mains, sur ses genoux.

"C'est... Je veux pas qu'il ait... d'ennuis..."
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Kenshin Ryosuke
Anbu "Ne"
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2010-09-25, 01:27


- C’est… Je veux pas qu’il ait… d’ennuis…
Sans acquiescer réellement, Tilika, par son manque de négation dans sa réponse, venait de confirmer les présomptions du shinobi. Celui-ci savait donc désormais qui s’était rendu responsable d’un tel crime envers son village. Mais il savait aussi qu’il ne serait pas facile de lui administrer le jugement qu’il devait mériter, de part son statut de Jinchuriki. La seule chose dont il restait sûr était qu’il devait maintenant faire un rapport au seigneur Danzô, à propos de la trahison mais aussi des possibilités qu’offrait la fillette, à qui saurait s’en servir. Kenshin n’était techniquement pas habilité à entreprendre de tels plans, mais la Racine comptait aussi sur ce genre d’idées de la part de ses membres pour parvenir à ses fins.

- Bien, maintenant nous allons …
Où était passé la fillette et les rues de Konoha ? Tout était devenu noir, comme si Kenshin tenait ses yeux clos.

- C’est un de tes tours ? C’est ça ?
Mais Tilika ne répondit pas. A vrai dire, même le vent ne répondait plus. En revanche, la température avait nettement augmentée et Kenshin pouvait sentir couler quelques gouttes de sueur, le long de ses tempes. Il n’y avait donc plus de doute à avoir, il ouvrit les yeux et prit conscience de l’endroit où il se trouvait.

- Merde !
S’il ne voyait que du noir, c’était bel et bien parce que ses paupières étaient abaissées, et s’il avait chaud, c’était parce que l’agitation de son rêve l’avait également marqué dans la réalité. Il avait dû se tourner et se retourner dans ses draps, pensant vivre un cauchemar lorsqu’on lui lacérait le visage ou qu’on lui martelait les fruits à coque. Il avait prononcé cet unique mot en se redressant précipitamment, s’en voulant de n’avoir pu questionner plus longtemps sa proie. Mais il était rare qu’il dorme bien longtemps la nuit, trop perturbé par ses cauchemars incessants. Son corps s’était donc habitué à avoir peu de repos et l’avait réveillé à cet instant précis où Kenshin ne le souhaitait pas.

Ne perdant pas une seconde de plus à se torturer les méninges pour savoir si oui ou non la petite fille était le fruit de son imagination, le shinobi sauta de son lit avant de fonçer vers sa douche pour parvenir à se réveiller complètement, en s’aspergeant d’eau froide. Une fois ce rapide nettoyage effectué, il sortit d’une trappe murale, dissimulée au fond d’un placard, sa tenue d’anbu. Il ne s’équipa pas du long manteau blanc, pourtant rendu obligatoire par la Racine pour cacher entièrement son apparence, de peur d’être gêné dans ses mouvements. Il était hors de question pour lui de laisser à la gamine le temps de se préparer à un éventuel plan d’attaque de Danzô, aussi, plus tôt celui-ci serait au courant des aventures de Kenshin, moins elle pourrait mettre en place sa défense.

Avant de sortir de chez lui, il n’oublia cependant pas de mettre en place son masque d’anbu. Il avait tout de même un minimum à respecter. De là, les bonds s’enchainèrent, le faisant passer en quelques minutes du quartier des habitations où il logeait, à l’arbre-porte lui permettant de rejoindre le QG de la Racine. Mais, pendant ce court laps de temps, Kenshin eu tout de même l’occasion de réfléchir.

S’il s’avérait qu’il avait intégralement imaginé son rêve, que la fillette soit fictive et ses renseignements inventés, alors il risquait gros en faisant réveiller son chef à cette heure-ci de la nuit, le jour ne pointant pas son nez avant au moins deux heures. Le rouquin se devait donc d’obtenir des preuves lui permettant de convaincre son supérieur de l’importance de cette histoire, et la seule qu’il pouvait réellement avoir devait à cet instant dormir paisiblement, seul dans son appartement. Avant de se lancer dans un nouveau plan de bataille, Kenshin entreprit donc de rendre une petite visite à cette chère tête blonde.



Citation :
Suite : Un jour son prince viendra
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Mujô Hinako
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty2011-05-05, 23:47

Bonsoir mes chéris ♥

Rp vraiment, vraiment éprouvant ! J'en frétille encore. J'ai été ballottée par les émotions, sourires et pleurs. Vraiment, vraiment, agréable (mais un peu perturbant je dois avouer).
Je tiens à préciser que, comme vous avez inclus une partie de "rp msn", je vais attribuer des points pour la qualité rp et rajouter un supplément en fonction de la pertinence du dialogue !

Je rappelle que les critères sont :
♠ Orthographe,style
♠ Mise en page, enchainement des paragraphes et du rp
♠ Type de rp, objectif, mise en abyme du personnage,
♠ Cohérence avec le personnage, évolution de son Récit


KENSHIN RYOSUKE
Dix publications

Rien à dire depuis tout à l'heure, mêmes choses. Plus je te lis, plus j'apprécie.
(Mais attention aux fautes~ )
Spoiler:

POINTS ACCORDES : 25 POINTS + 4 POINTS (RP MSN)

MOANA TILIKA
Huit publications

Ma pauvre petite, tu te fais martyriser par un vilain roux... Razz
Cela mis à part, écriture fluide, cohérente. Tu joues bien le rôle de la petite gamine téméraire qui, au final, ne reste qu'une enfant. Très, très peu de fautes et un très bon jeu de rôle. Bravo.

POINTS ACCORDES : 21 POINTS + 5 POINTS (RP MSN)

VALIDE
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MessageSujet: Re: Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore   Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore Empty

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