[RP Libre] Un dernier regard

Ce soir là, les étoiles inondaient le ciel par milliards. Au milieu de celles-ci trônait la lune qui radiait le monde nocturne d’une douce lumière blanche. Au loin les feuillages bruissaient, amoureusement ballotés par les brises nocturnes qui parcouraient le pays du Riz. Tout n’était que calme, même les loups n’osaient hurler leur chagrin à la lune. Une tension inconnue pesait sur le pays, tous le sentait, les jours avenirs étaient annonciateurs de changement. Bons ou mauvais, seul le futur pourrait le dire. Le monde, qui ne cesse jamais d’avancer, entraînait le pays dans sa course effrénée. Impuissant lui et ses enfants étaient ballotés vers un avenir incertain mais toujours plus surprenant. Qu’allait-il se passer, peu le savait mais beaucoup méditer. Il fallait être aveugle pour ne pouvoir remarquer qu’une étrange ombre s’étendait sur le monde, qu’à la fois elle alimentait crainte et espoir et qu’indéniablement elle approchait…

Seul à contempler le ciel, celui qui était sans doute l’un des plus fidèles serviteurs du seigneur de ce pays était empêtré dans un interminable songe. Kimbly l’avait remarqué, Orochimaru n’était plus le même ces temps ci, il se faisait plus renfermer, ne voyait plus que Kabuto. Un comportement qui n’était pas le sien, une façon d’agir qui pouvait trahir chez lui un semblant d’humanité. Il semblait pris de regret, ceux qui vous accablent avant un départ et qui vous amène à la clairvoyance. Lui qui avait asservi le pays du Riz semblait maintenant portait sur celui-ci un regard presque paternel. L’Ecarlate n’avait pu rester impassible face à ces changements mais ses recherches n’avaient pas abouti. Las de creuser le marbre avec une cuillère, il s’en était allé ce matin là pour un cours voyage. Il avait parcouru des routes du pays à la recherche de réponses mais le pays était aussi silencieux que sont maître. Les villageois n’avaient rien remarqué, ni les ninjas, personne… Sachant qu’il n’avait pu avoir une trop grande imagination, l’Homme s’en était allé vers la forêt pour s’isoler et réfléchir. Et il en était arrivé là, à être perché à la cime d’un arbre à contempler le ciel. Il avait pu réfléchir pendant longtemps, il était désormais certains qu’il ne pouvait se tromper, le monde changeait et n’hésitait pas à abandonner ceux qui ne pouvaient tenir le rythme. Kimbly ne voulait pas être de ceux là, simplement spectateur des changements, il voulait y avoir sa place.

A l’aube…

Attiré par une étrange lueur à l’horizon, avant même que le jour ne commence, le ninja s’en était allé vers la source de la lumière. Il ne marcha que pendant peu de temps, seuls quelques lieux le séparaient de sa destination. Une fois arrivé sur place, il ne vit que des décombres, le feu avait œuvré il y avait peu et n’avait laissé que désolation. Un spectacle qui fit sourire l’Homme vêtu de blanc, admirant ce fruit de l’art des flammes. Il aurait voulu être arrivé plus tôt, il aurait alors pu assister à l’œuvre du feu. Mais il se satisfaisait des décombres, cela valait mieux que rien. Faute de n’avoir pu voir l’artiste créer sa toile, il se suffisait à la contempler et à essayer de distinguer le message laissé par le peintre parmi ses coups de pinceaux.

Mais il ne resta pas longtemps à regarder ce qui restait de la bâtisse, une présence qui jusque là avait passé inaperçu inondait maintenant les environs. L’Ecarlate, pendant son admiration, n’avait pas été assez ouvert pour la remarquer mais maintenant, il la sentait, Orochimaru était ici. D’un pas lent, il se dirigea vers l’origine de l’aura qui à mesure qu’il se rapprochait croissait. Après avoir fait le tour des décombres, il vit au loin deux silhouettes se dessinaient sur les feux ardents de l’aube. Le Serpent et Kabuto étaient côte à côte immobiles, regardant dans la direction du pays du Feu. Kimbly resta d’abord lui aussi immobile, ne voulant déranger son maître mais après quelques secondes d’hésitations, il s’en alla à sa rencontre. Il couvrit rapidement les dizaines de mètres qui le séparaient d’eux, malgré sa démarche sereine. Et une fois arrivé, il s’annonça d’une manière bien étrange.

Le monde change, le pays du Riz aussi, je l’ai remarqué. Va commencer une course que peu pourront suivre, surtout ceux qui ignorent qu’elle aura lieu mais moi, j’y participerai… déclara-t-il. Vous ne risquez pas de partir seuls.