.:°~Entraînement : La Fin d’un Enchaînement de Légende…~°:.

.:°~*Entraînement : La Fin d’un Enchaînement de Légende…*~°:.

.:°~*Partie 1 : Apprentissage du Bachiryu no Sagebu*~°:.

C’était un jour comme un autre. Un soleil radieux s’était levé et dardait la terre de ses rayons matinaux. Par-dessus la tête des mortels se trouvait toujours bien l’éther azuré. Chaque humain s’affairait à ses occupations coutumières à cette heure.

Dans ces humains, il y avait les shinobis. Et dans ce groupement, il y avait Nakashima. Ce dernier, plein d’enthousiasme, se préparait à un rude entraînement. Dans cette profession, il ne fallait surtout pas délaisser sa condition physique, auquel cas l’on risquait de ne pas faire long feu… Le juunin s’apprêtait à parfaire ses techniques en kenjutsu, l’art de manier les lames. Et, comme à chaque prélude d’entraînement, il ne pouvait s’empêcher de penser à celui qui lui avait inculqué l’art de manier le katana. Son senseï, ayant quitté les vivants à un âge relativement peu avancé.

*Ootani-senseï, vous êtes parti trop vite… Où que vous soyez, j’espère que vous vous portez bien… Si du moins on peut bien se porter après la mort…*

Nakashima attrapa son vieux compagnon de toujours, son katana, et sortit tranquillement hors de sa maison. Décidant que le meilleur terrain d’entraînement serait à proximité du lieu-dit des « Trois Troncs », il se hâta de s’y rendre. Une fois arrivé à destination, il jeta un regard circulaire pour redécouvrir ce lieu. Une plaine, parsemée d’arbres. En son centre se dressaient trois troncs imposants, qui avaient donné à cet endroit son nom. Et, cachée par un petit bosquet, il se trouvait une stèle aux morts honorables de Konoha. Nakashima avait déjà parcouru des yeux la longue liste des noms. Il y avait nombres d’inconnus, mais certains noms ressortissaient, comme celui de Minato Namikaze, et encore une poigné d’autres.

Mais l’heure n’était pas à pleurer sur la tombe des nombreux shinobis ayant donné leur vie pour protéger leur village. Non, il fallait absolument se concentrer sur le programme de la journée. Nakashima décida qu’il allait commencer par une petite course tout autour du terrain. A petites foulées, il longea les limites des « Trois Troncs », délimité d’un côté par les habitations, de l’autre par la forêt. Le juunin connaissait bien l’endroit, et ne prenait pas le temps d’admirer le paysage, mais se concentrait plutôt sur sa respiration et son rythme cardiaques, qui prouvaient tous deux à leur cadence lente, même après ce petit effort, ce qui prouvait que l’individu était en parfaite santé.

Nakashima enchaîna par quelques moulinets du katana dans le vide. Petit à petit, ses gestes s’ordonnèrent, et les coups hasardeux qu’il lançait se transformèrent en gestes précis, mesurés, et… destinés à être mortels. Le rythme des attaques dans le vide, d’abord rapides, puis qui s’était ralenti suite à l’affinement du style, revint à sa vitesse initiale, sans pour autant perdre la précision létale qu’il avait acquise. Le katana fendait l’air de plus en plus vite, et, en guise de final, Nakashima l’envoya d’un coup sec se planter dans le sol. La lame s’y ficha de manière oblique, laissant entre la garde et la surface du sol une dizaine de centimètres. Nakashima récupéra son arme, assez satisfait. Il décida qu’il était temps de s’attaquer à quelque chose de plus dense, qui apporterait un peu plus de résistance que l’air ambiant. Il n’avait que l’embarras du choix pour le matériel, mais ne voulait pas s’en prendre à quelque chose de vivant. Ni animal, ni végétal. Il se mit en quête d’une vielle souche morte dans les différents bosquets. Après une dizaine de minutes de recherche, il trouva un tronc d’une taille tout à fait respectable. Il le saisit, le souleva de terre, et le balança sur une pierre saillante. Le bois tout entier résista. Il était donc bien solide. Nakashima le dressa sur sa base, et, le bloquant comme il le pouvait, commença à donner plusieurs coups. Malheureusement pour le juunin, le bout de bois ne résista pas bien longtemps aux assauts du katana très bien affûté, et finit rapidement par ressembler à un gros cure-dents…

* Il va falloir que je change ma technique d’entraînement… Cela va bientôt ne plus me servir à rien…*

Le shinobi prit une position bizarre, et commença une série de mouvements amples et lents. Quiconque s’y connaissant un peu en arts martiaux aurait vite reconnu le style du Tai-Chi. Cet art permettait au juunin de détendre ses muscles, mais aussi de réfléchir posément. Après une bonne demi-heure de relaxation-réflexion, Nakashima décida qu’il irait voir à la bibliothèque s’il trouvait un ouvrage se rapportant à une méthode d’entraînement quotidien, ou encore sur le kenjutsu, ou un sujet s’y rapprochant.

*Soka, soka… Que du pipeau du côté « entraînement »… C’est uniquement pour les civils ou les vieux shinobis décrépits, ou encore pour les kunoïchis voulant absolument faire un régime… Pff… *

Légèrement frustré par sa recherche infructueuse, Nakashima referma d’un coup sec le livre intitulé « Comment garder la forme en trente et une leçons ? » et le rangea à sa place, dans l’étagère poussiéreuse. Apparemment, les livres dans le rayon d’entraînement n’avaient pas un franc succès auprès de la populace ; ce qui n’était pas le cas des livres étant sensés se trouver à dix mètres de là et commençant par les lettres « Ero… »… Quelle drôle de coïncidence… L’étagère présentait un grand vide, et était bourrée d’étiquettes indiquant « livre emprunté ».

Ne s’attardant pas plus longtemps sur ce genre de détails, le juunin se dirigea vers les rayons qui contenaient les lettres « Ken ». Arrivé à cette hauteur, il parcourut les titres affichés en grands caractères sur les tranches des bouquins.

* "Le kenjutsu pour les nuls"… Pas pour moi… "Kendoka professionnel, ou amateur brandissant un cure-dent ?"… Qu’est-ce que c’est que ce titre ?! "Ken et Barbie"… Gné ? C’est quoi ce truc ?? Bah, la couleur rose flashy me donne pas trop envie de lire… "Les mouvements basiques du kenjutsu"… Pas pour moi non plus si les mouvements sont basiques… "Comment progresser en kenjutsu ? (Edition pour les civils)"… Tiens, tiens… Voyons voir à côté… " Comment progresser en kenjutsu ? (Edition pour les shinobis)"… Haha ! Peut-être quelque chose d’intéressant…*

Se saisissant du livre convoité, il feuilleta quelques pages, et le trouva fort bien fait : il y avait des explications claires et concises, et quelques schémas pour illustrer le tout. Nakashima reconnut quelques mouvements qu’il savait déjà pratiquer. Plus on avançait dans les pages du livres, plus les techniques explicitées devenaient difficiles à maîtriser. Le livre plaisait bien à Nakashima, qui décida de l’emprunter. Il arriva près de la sortie, devant un vieux bureau en bois usé. Derrière celui-ci se tenait un homme d’un âge avancé, nanti de lunette style « Cul de bouteilles ». Posant des yeux de crapauds sur Nakashima, l’homme demanda d’une voix basse et très légèrement tremblotante :

« Vous désirez ? Emprunter ce livre, je suppose… ‘faut une carte de membre… Je peux vous la faire tout de suite si vous voulez… »

Le shinobi accepta, et en deux minutes, il avait accompli toutes les démarches administratives nécessaires pour pouvoir enfin emprunter le livre qu’il désirait. Il ne prêta pas attention à l’homme qui marmonnait qu’il fallait renouveler la carte chaque année, et qu’il fallait rapporter les livres empruntés ou effectuer une prolongation endéans les quinze jours suivant leur emprunt. Son attention était focalisée sur le titre du livre écrit en lettres argentées. Il avait un peu l’air d’un gamin qui allait recevoir un nouveau jouet très, mais alors très attirant.

Il rentra en trombe à son domicile, et se jeta sur sa couche, dévorant l’ouvrage. Arrivé plus ou moins au milieu, il avait appris deux ou trois informations complémentaires à ce qu’il savait déjà, mais il continuait de trouver que le bouquin était rudement bien fait. Intrigué, il se rendit aux dernières pages, et trouva aisément ce qu’il cherchait : une biographie de l’auteur. Il se trouvait que celui-ci était anonyme, et qu’on ne savait pas grand-chose sur lui. Il était apparu un jour dans une auberge, et avait mis en fuite grâce à son arme de nombreux bandits assaillant celle-ci. En guise de remerciement, il avait demandé à l’aubergiste de publier un livre avec un gros tas de parchemins manuscrits. Il avait ensuite disparu aussi mystérieusement qu’il était venu. Nakashima, ayant lu cela, se dit qu’il faudrait à l’avenir avoir un œil un peu plus critique sur le contenu du livre.

Il continua à parcourir les pages en diagonale, puis, légèrement lassé, tourna une vingtaine de pages d’un coup, arrivant à nouveau sur les dernières pages. Un des titres attira son attention : Enchaînement du Dragon noir – Kamen Muteki no Katsu - « Le masque invincible de la victoire ». Prétentieux, comme nom, mais intriguant, pensa Nakashima. Il semblait que ces techniques étaient les dernières du livre… Donc les plus compliquées et… les plus puissantes ? Nakashima se pencha attentivement sur le préambule introduisant cet enchaînement :

Citation :: Pour réussir cette attaque le kendôka doit avant tout avoir le désir de vivre.
Il s'agit d'une technique d'Ai Uchi ( art martial dérivant de l'Iai-jutsu, l'art de dégainer ) : il s'agit donc d'une technique en un coup interdisant toute défense à celui qui l'effectue et qu'il est impossible d'enchaîner.
Au delà du désir de vivre, le kenjutsuka doit transcender sa peur de la mort pour dépasser ses propres limites.
La rapidité de cette technique est due au fait que le Habaki ( partie métallique qui permet au sabre de s'emboîter dans le fourreau ) est laissé au fourreau, ce qui entraîne une accumulation d'énergie avant que le sabre soit dégainé, et donc un bien plus grande accélération de la coupe, c'est à dire une force de coupe supérieure à la normale.
A cela s'ajoute une action de levier de la jambe gauche mise en avant.

Chacun des coups ici présent ne peuvent se faire sans le précédent, et l'utilisateur de l'enchaînement ne peut faire d'autres actions entre temps, annulant l'enchaînement. Les « Kai » sont ici des mots, alors qu’en théorie, ce sont des cris. *

*Alors ça, c’est exactement ce que je cherchais…*

[hrpg]* Orochimaru, bien évidemment :p .[/hrpg]

Dernière édition par Fujiwara Nakashima le 2009-08-19, 18:53, édité 1 fois

Nakashima se pencha attentivement sur la première des quatre techniques. C’était aussi la plus simple : il suffisait de laisser traîner sa lame sur le sol, tout en continuant à forcer dessus, pour ainsi la faire gagner en puissance. Cependant, le coup donné à la suite, bien que puissant, était lent, ce qui réduisait les dégâts causés sur l’adversaire. Le coup devait être oblique, de gauche à droite pour les droitiers, et de droite à gauche pour les gauchers, et synchronisé avec un kai. En voyant cette description, Nakashima se souvint soudain qu’il avait déjà appris une technique étrangement similaire par le passé, du temps où son senseï, Ootani, respirait toujours.

. :°~*~° :.

« Nakashima ! Concentre-toi ! Si je t’ai convoqué à un cours particulier, ce n’est pas pour te voir regarder ailleurs ! »

Le jeune garçon rougit. Gêné, il détourna le regard de celui de son maître.

« Oui, maître… Cela ne se reproduira plus ! »

Un petit sourire apparut sur le faciès de l’homme aux longs cheveux blonds et aux yeux bleu clair.

« Très bien, alors écoute. Je vais te montrer l’un des enchaînements les plus puissants qui soient dans le monde du kenjutsu. Il n’existe que quelques rares techniques capables de surclasser celles-ci en puissance ! Regarde attentivement les dégâts que je peux faire rien qu’avec un simple boken! »

S’élançant dans sa vitesse divine, le jeune homme svelte laissa sa lame tracer un grand sillon, soulevant de petits nuages de poussière au passage. Puis, arrivé au niveau de son « adversaire », un pantin de bois servant à l’entraînement, il décocha un puissant coup oblique et hurla « KAMEN ! ». Le jeune Nakashima se rendit compte que le cri l’avait étourdi pendant une fraction de seconde, mais qu’il n’avait rien perdu de la suite. A une vitesse incroyable, il fit un tour sur lui-même, et plaça un nouveau coup oblique, encore plus violent que le premier, et à nouveau accompagné d’un cri : « MUTEKI ! ». Encore plus rapidement, le boken se leva et s’abattit cruellement sur le bras du pantin, à nouveau ponctué d’un kai : « NO ! ». Sous la violence du choc, les articulations situées à l’épaule du pantin s’étaient démises, et le bras était tombé. Mais avant qu’il n’ait pu toucher le sol, Ootani termina l’enchaînement meurtrier par un salto, et une retombée lourde du boken sur le crâne de l’infortuné pantin, et un nouveau kaï, plus puissant que tous : « KATSU ! ». La tête toute entière du mannequin d’entraînement se fendit, fracassée par le terrible coup final asséné par le senseï. Nakashima resta bouche bée.

« Alors, ça te plairait de l’apprendre ? »

Nakashima sentit une vague d’énergie monter en lui, mais il ne parvenait pas à la libérer. Etait-ce à cause du pouvoir des kaïs ? Tout d’un coup, un hurlement sortit de sa bouche :

« OUI ! »

Il vit un sourire apparaître sur le visage de son senseï une nouvelle fois.

« Hé bien, c’est ce que nous allons faire. Pour les kaïs, tu sembles avoir compris le truc, vu le cri que tu viens de me sortir. Tu verras que si tu sais les utiliser, ils deviendront une arme tout aussi redoutable que ton katana. Maintenant, essaye d’imiter ce que j’ai fait. La première étape. »

Nakashima fit traîner son boken par terre, puis donna un coup oblique aussi puissant que lui permettaient ses jeunes muscles, et cria enfin le kaï : « KAMEN ! »

« Hmm… Il y a pas mal de choses à revoir. Pour commencer, tu ne dois pas tout simplement laisser traîner ton arme par terre, mais tu dois forcer dessus, quitte à le ralentir, car, justement, c’est le but. Ensuite, ton coup était très bien, mais il doit impérativement être accompagné du kaï dans le même temps. En parlant de celui-ci, il doit aussi être mieux réalisé : tu dois vider tout l’air de tes poumons, faire résonner le son dans tes tripes et dans tout ton corps, et enfin le laisser sortir comme il est : sauvage et indomptable… »

[…]

La rude journée d’entraînement touchait déjà à sa fin…

« Très bien, Nakashima, tu connais maintenant les deux premières étapes de cet enchaînement… La semaine prochaine, nous verrons pour la suite. »

. :°~*~° :.

Mais le destin voulut que la semaine suivante, Ootani parte pour une mission qui lui fut fatale. Il s’en était allé, mais avait laissé son héritage de connaissance et de manière de penser à de nombreux élèves. Et il avait laissé à Nakashima, et à lui seul, une des plus puissantes techniques de l’école de kenjutsu qu’il fréquentait, sans que celui-ci ne s’en doute une seule seconde… Et il était plus que temps que Nakashima achève cet enchaînement légendaire…

Dernière édition par Fujiwara Nakashima le 2009-08-18, 10:21, édité 1 fois

Attrapant son katana, le livre toujours à la main, le juunin se précipita à l’étage inférieur. Il y avait là sa salle d’entraînement personnelle : une ancienne forge abandonnée par son père. Nakashima avait poussé tout le fatras que composaient les outils sur le côté, et avait installé quelques tatamis. Il avait pu aussi récupérer un vieux mannequin d’entraînement mis à la rue devant un dojo, se composant ainsi une petite salle d’entraînement à domicile.

Nakashima fit face à son « adversaire », le patin inanimé en bois. Il ne dégaina pas, mais attacha le sageo du fourreau à la garde ; ainsi, les coups seraient contondants et non tranchants, et il n’abîmerait pas son pantin. Levant son boken improvisé, il se prépara à vérifier s’il n’avait rien oublié des deux premières étapes de l’enchaînement. En fermant les yeux, il se rappela clairement les consignes de son senseï pour la première technique :

« Pour commencer, tu ne dois pas tout simplement laisser traîner ton arme par terre, mais tu dois forcer dessus, quitte à le ralentir, car, justement, c’est le but. Ensuite, ton coup doit impérativement être accompagné du kaï dans le même temps. En parlant de celui-ci, il doit être réalisé de la sorte : tu dois vider tout l’air de tes poumons, faire résonner le son dans tes tripes et dans tout ton corps, et enfin le laisser sortir comme il est : sauvage et indomptable… »

Ensuite, Nakashima tenta de se remémorer les consignes d’Ootani pour la deuxième technique. Après avoir rassemblé les quelques fragments de sa mémoire, il parvint à reproduire plus ou moins les conseils de son senseï :

« Il faut garder l’élan de ton premier coup pour le prolonger par un mouvement circulaire de ta lame. Fais très attention à ton jeu de jambes à ce moment-là, car l’exécution est tellement rapide qu’à la moindre erreur de positionnement, tu peux tomber, et te blesser avec ta propre arme. Après la rotation de ta lame, tu donnes un puissant coup de haut en bas, en oblique, de façon à ce que tes deux coups forment une croix sur le corps de l’adversaire. En même temps que ton coup, tu cries le kaï : MUTEKI ! »

Ayant tous ces détails en tête, le juunin se plaça à une dizaine de mètres de sa cible, et exécuta les mouvements qu’il connaissait déjà. Avec une rapidité extraordinaire, le saya du katana vint frapper le mannequin en deux coups et deux kaïs sortirent naturellement de la bouche du shinobi. Il semblait qu’il n’avait rien oublié à ces techniques qu’il avait apprises étant plus jeune. Tant mieux, cela permettait de faire avancer les choses. Il fallait maintenant passer à la troisième et pénultième étape.

Nakashima se saisit une nouvelle fois de son livre, et lut attentivement les explications données.

Citation :: Une fois la « croix » formée, le kenjutsuka doit effectuer une rotation rapide de son katana pour ne pas perdre l’élan et la puissance de la lame. Celle-ci doit partir à la verticale, à droite de l’adversaire pour les droitiers, à gauche pour les gauchers. La lame doit ensuite se placer en une nouvelle rotation sur elle-même au-dessus de la tête de l’adversaire, le tranchant vers le bas. Enfin, le kenjutsuka donne un puissant coup sur le bras de son adversaire, l’accompagnant d’un kaï : « NO ! » (pour apprendre à réaliser un kaï correctement, voir page 56).

Accompagnée de quelques schémas, l’explication semblait claire. Nakashima recommença une nouvelle fois son enchaînement, mais cette fois plus lentement, pour être sûr de placer correctement le troisième coup. Ce faisant, il n’eut aucun mal à le réaliser parfaitement. Il se plaça à nouveau à une dizaine de mètres de sa victime. Les deux premiers coups furent réalisés avec mæstria, mais s’achevèrent par un coup de katana dans le tatami. C’était donc cela la difficulté : redresser le sabre tout en gardant l’élan et la force contenue dedans. Procédant une nouvelle fois à l’enchaînement au ralenti, il parvint à atteindre la troisième étape. Puis accélérant le mouvement, il se rendit compte que la difficulté pour redresser le katana augmentait de manière exponentielle à la vitesse. Il s’entraîna donc à donner les trois coups, d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement. Petit à petit, il acquit le truc pour pouvoir maîtriser au mieux ses mouvements. Après une bonne heure de mouvements ralentis puis accélérés, il tenta une nouvelle fois l’enchaînement, se reculant encore sur sa position de départ, à une dizaine de mètres.

« KAMEN ! MUTEKI ! NO ! …»

Tout avait fonctionné sans problèmes. Les mouvements lui étaient venus, comme naturellement, rapides, précis, létaux. Le bras droit du pauvre pantin s’était retrouvé arraché à l’articulation de l’épaule, et gisait par terre. Nakashima sentit une bouffée de fierté l’envahir. Il y était parvenu.

Sentant une grande vague de fatigue s’abattre sur lui, il décida qu’il s’attaquerait à l’ultime technique le lendemain. Pour l’heure, il était temps de rejoindre le pays des songes…

[hrpg] Technique à valider (ou non) :

Citation :: Bachiryu no Sagebu
Cri du Dragon Divin
Une fois la croix formée, le maître lève sa lame aussitôt pour tenter de couper le bras de son adversaire.
Cout : 40 PC
Dégats : +20 PV + perte de l’usage d’un bras, récupérable avec les soins d’un médecin.
Effet : L’adversaire ne peut plus utiliser de Jutsu.
Kai : « NO ! »

[/hrpg]

.:°~*Partie 2 : Apprentissage du Bachiryu no Ozora*~°:.

Nakashima n’avait pas passé une bonne nuit. Il était tout émoustillé à l’idée d’apprendre une technique « surpuissante ». Il n’avait pas arrêté d’y réfléchir pendant la nuit, et s’était retourné maintes fois dans son lit avant de pouvoir trouver le sommeil. Il devait avoir dormi une heure ou deux tout au plus…

Mais rien ne pouvait entamer son enthousiasme, et c’est joyeusement que le juunin s’était levé de bonne heure. Ayant accompli les rituels matinaux (douche, petit-déjeuner, etc….), il put enfin ouvrir son livre à la page décrivant l’ultime étape pour maîtriser l’enchaînement tant convoité. Suivant une sorte de rituel, Nakashima ouvrit solennellement le bouquin, et posa ses yeux sur la fine écriture calligraphiée de l’auteur.

Citation :: L’ultime technique : Bachiryu no Ozora.

Je ne peux malheureusement poser la description de cette technique sur papier, car elle est impossible à expliquer indirectement, et l’ancienne tradition des kenjutsuka veut que cette technique ne soit transmise que oralement. Si vous souhaitez maîtriser cette technique, il faudra donc vous adresser à l’un des rares maîtres en kendo pour pouvoir l’acquérir.

Sur ces lignes, j’achève cet ouvrage qui, je l’espère, vous aura servi à quelque chose.

Après avoir lu ces lignes, le shinobi tomba des nues. Tous ses espoirs s’étaient écroulés d’un seul coup. Il ne pourrait jamais connaître cette technique. Mais qu’espérait-il ? Que croyait-il ? Qu’il allait devenir invincible après avoir appris une malheureuse petite suite de mouvements ? …

*… Bon, il ne faut pas se laisser abattre. Konoha n’est pas un tout petit village… Il doit sûrement y avoir un maître qui pourrait m’apprendre cette technique… Si Ootani-senseï pouvait la réaliser, pourquoi pas un autre, hein ? Oui, mais en même temps, ça ne se croise pas à tous les coins de rue… Ok, aujourd’hui, je me mets en quête d’un maître pouvant m’apprendre cette putain de technique.*

Nakashima se couvrit d’un ample manteau sombre, l’enserra d’une ceinture rouge foncée, et y attacha son katana. Puis, se dirigeant vers la porte, il aperçut le présentoir en bois noir laqué sur lequel était posé un wakisashi. Le wakisashi de son père… non, son wakisashi. Le juunin se dit qu’un homme portant le daïsho paraîtrait sûrement plus sérieux qu’un homme ne portant qu’un katana. Il s’arma donc de la courte lame, et sortit de sa demeure.

Errant dans les rues, il prit distraitement un chemin qu’il connaissait bien : celui qui l’avait mené de nombreuses fois à son dojo. Il se retrouva devant, surpris. Tiens, et si l’un des senseïs connaissait cette technique ? Après tout, cela ne coûtait rien d’essayer… Nakashima se prépara à entrer, mais un écriteau attira son attention : « Fermé définitivement ». Qu’avait-il pu bien se passer ? Pourquoi ce dojo qu’il avait quitté un an plus tôt avait-il dû fermer ses portes ? Décidant qu’il s’agissait d’un mystère à éclaircir, le shinobi se rendit devant la maison d’un senseï, située dans une rue voisine. Il frappa trois coups, et, une quinzaine de secondes plus tard, la porte coulissa, laissant apparaître un homme d’un âge avancé. Son crâne dégarni, ses cheveux gris, son visage ridé et sa posture courbée prouvaient bien qu’il n’était plus tout jeune… L’homme regarda Nakashima avec un air tout à fait neutre, et, la seconde d’après, l’ayant reconnu, son regard changea et se chargea de bienveillance.

« Nakashima ! Cela me fait plaisir de te revoir ! Comment vas-tu ? »

Le vieil homme étreignit le juunin et l’invita à entrer. Ceci fait, il alla chercher une bouteille de sake et les deux hommes trinquèrent. Après de longues gorgées, Nakashima parla enfin au senseï de ce qui le turlupinait. Son interlocuteur prit un air sombre et commença :

« Il y a de cela six mois, le dojo n’avait jamais aussi bien tourné depuis la mort d’Ootani. De nombreux élèves s’étaient inscrits, et nous étions en manque d’enseignants. Nous avons engagé quelqu’un qui nous paraissait sérieux. Tout allait pour le mieux, et, pendant deux semaines, nous n’avions rien à redire sur le nouveau senseï. Ce n’est qu’après que nous avons découvert qu’il s’agissait d’un dangereux pédophile. Un soir, après une séance d’entraînement, il a attiré une jeune fille de quatorze ans loin de tout le monde, et l’a violée. Evidemment, ce drame s’est vite su, et presque tous les parents ont retiré leurs enfants du dojo. Notre réputation était ruinée, et le dojo a dû fermer. L’auteur des méfaits avait bien entendu pris la fuite, et la pauvre petite est traumatisée… C’est une bien sombre histoire… Mais bon, c’est du passé tout cela. Et toi, pourquoi traînes-tu à nouveau dans les parages ? »

Le shinobi expliqua à son ancien senseï la raison de sa venue. Prenant un air songeur, ce dernier dit, après un petit silence :

« Hmm… Oui, Ootani m’avait déjà fait la démonstration de cet enchaînement très impressionnant… Il m’avait aussi dit que seules deux autres personnes que lui savaient la réaliser. Je connais l’une des deux, tu pourrais la contacter… C’est un vieux maître en kendo, s’occupant d’un grand dojo au nord de Konoha. Tiens, je te donne l’adresse… »

Prenant un petit bout de papier, le vieux griffonna une adresse et le tendit à Nakashima. Puis, lui souhaitant bonne chance, il le raccompagna vers la sortie. Le cœur battant, le shinobi se rendit à l’adresse indiquée par le bout de papier.

Dernière édition par Fujiwara Nakashima le 2009-08-19, 18:51, édité 1 fois

La porte du dojo était ouverte, laissant entrer qui voulait. Ne se faisant pas prier, Nakashima franchit le seuil de la porte, ôta ses sandales ninja, et pénétra dans le bâtiment. Un homme, seul, était assis à genoux sur les tatamis. Apparemment dérangé par l’intrusion du juunin, l’homme regarda Nakashima d’un regard qui se voulait cordial, mais légèrement faussé par son outrance. Il se leva, et le juunin constata qu'il le dépassait d'une demi tête. Il avait des cheveux noirs et des yeux tout aussi sombres et perfides.

« Monsieur ? Que désirez-vous ? Nous ne donnons pas de leçons aujourd’hui… »

Nakashima hésita un peu avant de répondre à cet homme qui paraissait des plus faux culs.

« Je désirerais voir le maître du dojo. »

Il avait parlé sur un ton calme et posé, comme s’il voulait dire par ce message « Je suis Nakashima Fujiwara, et je viens en paix ». Mais l’homme qui était en face de lui lui répondit avec un sourire méprisant :

« Je suis sincèrement désolé, monsieur, mais le maître n’a pas de temps à considérer à un homme comme v… de votre envergure »

Il avait fini sa phrase avec un regard narquois vers le Daïsho de Nakashima. Celui-ci sentit l’envie irrépressible d’envoyer son poing dire bonjour à sa manière au nez de son interlocuteur, et il l’aurait peut-être fait si une autre personne n’était pas entrée dans la pièce à ce moment là.

« Hé bien, que se passe-t-il, ici ? Matsuda, qui est cet homme ? »

Le dénommé Matsuda, qui n’était autre que l’homme se trouvant face au juunin, répondit avec un petit ricanement :

« Cet homme tenait absolument à vous voir, senseï… »

L’intervenant était donc le maître de ce dojo. Par un pur hasard, Nakashima avait pu rencontrer le maître. S’il n’était pas entré dans la pièce, le shinobi n’aurait probablement jamais eu l’occasion de le voir. Saisissant sa chance, Nakashima lui demanda :

« Maître, je souhaite apprendre le dernier mouvement de l’enchaînement Kamen Muteki No Katsu. Pouvez-vous m’aider ?... »

Avant qu’il n’ait pu finir sa phrase, Matsuda, avec un ton encore plus méprisant qu’à l’accoutumée, lança :

« Ha ! Cet enchaînement est devenu plus une légende qu’une véritable technique de kendo ! Rares sont les personnes qui le connaissent encore ! Et, de toute façon, seuls les shinobis peuvent accomplir cet enchaînement ! »

Nakashima se retint de lui rétorquer « Ben justement… », et concentra son attention sur le senseï. Celui-ci regardait le juunin avec intérêt. Nakashima fit de même, détaillant le physique de cet homme qui avait déjà pas mal vécu. Il était assez petit, portait des cheveux longs d’un blanc pur attachés en queue de cheval, et une longue barbe de même couleur. Des yeux bleus luisants d’intelligence. Un petit sourire se dessina sur son visage.

« C’est d’accord. »

Matsuda, déconfit et outré, intervint :

« Mais enfin, maître, vous allez apprendre cette technique à ce… cet homme ?!? Il n’en vaut même pas la… »

« SILENCE, MATSUDA ! »

Le maître avait parlé d’une voix puissante, légèrement effrayante. Matsuda se tut directement, ne cherchant pas les ennuis avec son propre senseï. Celui-ci poursuivit, en se tournant vers Nakashima :

« C’est d’accord, mais je veux d’abord savoir ce que tu vaux. Prends un shinai, et bats-toi contre Matsuda. De ce combat dépendra ma décision… »

Nakashima était satisfait. Non seulement, il allait enfin pouvoir apprendre cette technique qui l’obsédait, mais il allait pouvoir taper sur le mec qui l’excédait, et tout cela avec la bénédiction du maître. Que pouvait-il demander de plus ? Il se dirigea vers l’un des présentoirs à shinai, imitations de katana en bambou, et se saisit de son « arme ». Celle-ci ne pesait à peine que quelques grammes. Il se retourna vers son adversaire, et constata que celui-ci n’avait non pas un shinai, comme le juunin, mais un boken. Cette arme ne valait pas un katana, mais était déjà beaucoup plus dangereuse qu’un bout de bambou, bien qu’en bois aussi. En effet, les dégâts maximaux qu’un shinai pouvait faire, c’était tout au plus quelques bleus et quelques bosses. Un boken, quand on savait s’en servir, pouvait tuer. Comme s’il lisait dans ses pensées, Matsuda lança :

« Si tu es un véritable shinobi, tu devrais pouvoir te débarrasser de moi-même si je brandissais un katana dans chaque main, et que toi tu n’avais qu’un cure-dents, n’est-ce pas ? »

Nakashima lança un regard noir à son antagoniste, bien décidé à lui faire ravaler toutes ses paroles. Le combat allait commencer, il ne suffisait que d’un signal du maître.

« Adjime ! »

Le combat commençait. Les deux opposants se regardèrent, firent tous deux un pas lent à leur droite, puis encore un autre, et continuèrent à tourner en rond pendant encore quelques secondes. Enfin, Matsuda se décida à frapper. Il leva son boken, et se précipita sur sa cible. Nakashima, sentant venir l’attaque, mit son shinai juste devant son front, et, le prenant à deux mais, vida ses poumons et contracta ses muscles pour encaisser au mieux le coup. Mais aucun choc ne se fit ressentir dans ses bras. Non, avant que Nakashima n’ait pu se rendre compte de quelque chose, Matsuda avait baissé son arme, et, avec un sourire moqueur, donna un puissant coup dans la mâchoire du juunin, le soulevant à quelques centimètres du sol, et le faisant retomber lentement, déséquilibré.

*Que s’est-il passé ? Pourquoi ais-je aussi mal ? Mais… Il a réussi à m’avoir avec une technique que je connaissais moi-même !*

Le corps s’écrasa lourdement sur le sol. Mais Matsuda n’allait pas laisser de répit à son rival. Dominant Nakashima de toute sa hauteur, il leva une nouvelle fois son boken, et frappa violemment à la tête. Nakashima sentit une explosion de douleur au niveau de son crâne, sa tête devint lourde, et tous les évènements devinrent plus durs à assimiler. Mastuda abattit un troisième coup, similaire au précédent, et encore plus puissant, mais le juunin, dans un réflexe, roula sur lui-même. Le boken frappa le tatami, sur lequel il laissa une marque profonde. Ce coup aurait très certainement brisé le crâne de Nakashima, ce qui l’aurait mené à… la mort. Ce fut comme un coup de fouet qu’on lui avait donné.

*Fini de rire…*

Nakashima se releva d’un bond, et, dans le même mouvement, donna un coup rapide dans la hanche de son rival. Il enchaîna directement par un deuxième coup dans le ventre, et un nouveau coup dans le plexus, visant à lui couper la respiration. Pour la première fois, Nakashima utilisait toute sa vitesse, et il fut surpris de voir l’étendue de celle-ci, et la facilité instinctive avec laquelle il plaçait ses coups. Matsuda, quant à lui, éprouvait quelques difficultés à reprendre son souffle. Son faciès était rouge, et il respirait de manière saccadée. Mais cette scène n’atteignit pas la pitié de Nakashima. Matsuda allait payer. Nakashima commença à faire de larges mouvements extrêmement rapides et maîtrisés, et il assaillait son antagoniste d’une pluie de coups plus ravageurs les uns que les autres. Enfin, Nakashima donna un ultime coup sur l’épaule de Matsuda, et celui-ci s’écroula, abattu et battu.

« Mate ! »

Nakashima porta sa main libre à son front. Le coup de Matsu l’avait littéralement assommé, mais pas assez pour qu’il tombe inconscient. Cependant, une méchante bosse se faisait ressentir. Mais son état n’était rien comparé à celui de son rival : celui-ci se tenait recroquevillé, les bras enserrant son ventre, toujours haletant. A voir le résultat de ce combat, on pouvait aisément deviner qui était le vainqueur, et qui était le vaincu.

Sans dire un mot, le maître se préoccupa de son élève, se penchant pour vérifier son état. Puis, faisant preuve d’une force et d’une vivacité exceptionnelles pour son âge, il souleva le corps et s’éclipsa dans une pièce voisine, le conduisant probablement à l’infirmerie. Nakashima, quant à lui, entra dans les vestiaires. Il se passa un coup d’eau sur la tête, puis, constatant que cela n’était pas assez, il remplit l’évier d’eau et plongea carrément toute sa tête dedans. Une fois ressortie, il sentit que ses idées étaient à nouveau claires. Il se sentit revigoré, et… il sentit un goût étrangement salé dans sa bouche. Se penchant vers l’évier, il cracha une petite quantité de sang. Il comprit alors que, suite au coup que Matsuda lui avait asséné dans la mâchoire, il s’était mordu la langue, mais, heureusement pour lui, superficiellement. Il sortit des vestiaires et vit que le vieux maître était à croupis sur les tatamis.

« Tu as bien compris que si vous vous étiez battus avec de vrais katanas, tu serait probablement mort… Mais j’ai bien vu qu’au début, tu ne prenais pas le duel au sérieux. Ce n’est qu’à la fin que tu nous a montré toute l’étendue de ton impressionnante puissance. N’oublie jamais que l’attaque la plus puissante est celle qu’on porte en premier. Mais à part ça, je tiens à te féliciter. D’après ton style, je dirais que tu viens d’un dojo anciennement réputé de Konoha, celui d’Ootani. Un shinobi remarquable, que j’ai bien connu… Bref, passons… Au vu de ta puissance et de ton potentiel, j’accepte de t’inculquer la dernière étape pour achever ton apprentissage de l’enchaînement Kamen Muteki No Katsu. Mais attention, ce ne sera pas de tout repos, détrompe-toi ! »

Le vieux fit signe à Nakashima de le suivre. Plein d’enthousiasme, il s’exécuta. Ils entrèrent dans un long couloir. Le maître laissa passer trois portes, et poussa la quatrième. Ils débouchèrent tous deux sur une salle qui ressemblait à un gymnase. Le vieillard désigna un objet, et dit :

« C’est avec ça que nous allons nous entraîner. »

Nakashima regarda l’objet en question perplexe.

*Heuu… un… un… trampoline ? Mais que veut-il faire avec ça ?...*

« Comme tu le sais sans doute déjà, la technique requiert de savoir faire un salto avec une puissante. C’est donc pour ça que j’ai choisi un trampoline, pour faciliter l’apprentissage. Tu vas monter dessus. Pour réaliser un salto, il faudra, quand tu seras en l’air, lancer tout le haut de ton corps en avant. Ainsi, tu pourras faire une rotation sur toi-même, et retomber sur tes pieds, sans perdre l’équilibre. Fais attention à ne pas te mettre le genou dans le nez quand tu seras en l’air… »

Cela ne parut pas très compliqué à Nakashima. Il monta sur la toile du trampoline, fit quelques bonds, et se sentit prêt. Tandis qu’il descendait et allait toucher la toile, il se prépara à se lancer en avant. Dès que ses pieds entrèrent en contact avec la toile, il s’exécuta, et… malheureusement pour lui, il n’y avait pas de filet de protection l’empêchant de dépasser les limites du trampoline. Il fit donc un vol plané, et s’écrasa, la tête la première à deux mètres du trampoline.

« Ah, évidemment, tu t’es penché trop tôt, donc tu as été projeté comme une balle de travers… Va laver tout ce sang qui est sur ton visage, et reviens me voir. »

En effet, le juunin, passant la main sous son nez, sentit un liquide chaud couler sur son visage. Il s’agissait bien de sang. Nakashima se rendit compte que son nez avait été amoché par la chute. Il le sentit un peu tordu. Prenant son courage -ou plutôt son nez- à deux mains, il se le replaça normalement. Un craquement sinistre se fit entendre, et le juunin mordit ses joues pour réprimer un cri de douleur. Le point positif était que son nez avait retrouvé sa forme normale. Nakashima se rendit une nouvelle fois aux vestiaires pour éponger le sang qui s’enfuyait abondamment de ses voies nasales. Une fois l’hémorragie calmée, il retourna au gymnase. Le maître ne semblait pas avoir bougé depuis que Nakashima était parti.

Il se plaça une nouvelle fois sur le trampoline, il retenta l’opération, mais cette fois-ci, attendant plus avant de se jeter en avant. Le début de l’opération marcha à merveille, mais, la fin fut légèrement moins brillante : le juunin ne réussit pas à retomber sur ses pieds, mais sur son postérieur. Tout ce que le maître trouva à dire était qu’il fallait plus d’entrain, plus de conviction quand il devait se lancer en avant. Le juunin écouta ces conseils, et les appliqua. L’avantage d’être un shinobi, c’est qu’on réalise plus vite et plus facilement des choses qui peuvent prendre des années à un simple civil. Nakashima retomba pile poil sur ses pieds. Avec un sentiment de fierté, il se tourna vers son senseï.

« Pas mal, pas mal… Fais-moi encore une dizaine de saltos, et puis nous essayerons sans trampoline… »

Le shinobi fit un grand nombre de saltos à la suite, à en donner le tournis rien qu’à quelqu’un le regardant. Il descendit du trampoline, un peu titubant, et saisit sa tête pour faire cesser cette sensation qui lui faisait croire que la pièce où il se trouvait n’arrêtait pas de tourner. Une fois calmé, il vit que son maître avait préparé une espèce de matelas. D’un mouvement explicite des yeux, il le désigna. Nakashima comprit qu’il allait faire tout d’abord ses saltos sur ce matelas pour éviter de se blesser en cas de chute. Il tenta une pirouette, mais retomba sur le dos. Il remercia intérieurement le senseï, car la chute lui aurait fait très mal s’il n’y avait pas eu de quoi amortir son plantage. Il lui fallut de nombreuses tentatives avant de pouvoir retomber sur ses pieds, comme quoi, le trampoline n’était pas un élément anodin.

« Bien, bien, mais tes saltos sont stagnants. Tu dois pouvoir avancer d’au moins un mètre en faisant ta cabriole. »

Nakashima pensa tout de suite pour s’aider à la technique qu’avaient les shinobis pour se déplacer rapidement. Il faisaient de grands bonds, sautant de branches en branches, ou de toit en toit,… Et s’il appliquait cette technique, tout en faisant un salto, quel serait le résultat ? Tentant le tout pour le tout, Nakashima prit une grande impulsion, et fit un salto non pas d’un mètre mais bien de sept ! Et encore, il n’avait pas donné le maximum…

« Les prouesses des shinobis m’ont toujours étonné… Mais c’est très bien, tu maîtrises la première partie de la quatrième technique. Suis-moi, nous sortons dehors… »

Les deux hommes débouchèrent sur une petite cour ensoleillée. Le vieux maître entra dans ce qui semblait être un abri de jardin, et ressortit avec deux tréteaux et une bûche au diamètre très honorable, ce qui surprit une fois de plus Nakashima, qui se demandait comment un homme de cet âge et civil de surcroît pouvait soulever une telle charge. Il déplia les tréteaux, et posa par-dessus la bûche. Il se tourna alors vers le shinobi.

« Tout ce que tu as à faire, c’est faire une entaille qui ait une profondeur d’au moins la moitié du diamètre de cette souche en un seul coup de katana. Reviens me voir à l’intérieur du dojo une fois que tu y seras parvenu… Ah oui, il y a encore deux bûches neuves dans la remise. »

Sur ce, il rentra dans le dojo sans ajouter un mot, laissant Nakashima avec ce problème épineux. La tâche aurait été plus simple si le katana du juunin pouvait se transformer en hache, ou en claymore, si lourde qu’il en serait presque impossible de la soulever du sol… Mais ce n’était pas le cas, et la tache n’en serait que d’autant plus ardue. La bûche devait faire une trentaine de centimètres de diamètre, ce qui voulait dire une entaille profonde de quinze… en un coup. Autant utiliser un kunaï, ce serait presque aussi rapide… Se résolvant à tout de même essayer de relever ce défi. Il dégaina son arme et tâtonna le bois pour voir quelle serait sa résistance. Malheureusement pour lui, le bois n’était ni tout sec, ni pourri. Il avait été récemment coupé, ayant donc presque une résistance et une souplesse de bois vert. Nakashima donna un petit coup timide sur la bûche, ce qui ne fit qu’une coupure superficielle dans l’écorce. Puis, prenant son katana à deux mains, il frappa de toutes ses forces. Une entaille d’une profondeur d’approximativement cinq centimètres. Ce n’était pas mal, pour un début… Peut-être qu’avec de l’entraînement… Nakashima commença à donner des coups répétitifs, en faisant des entailles espacées d’un ou deux millimètres. Il frappait avec une cadence d’environ deux coups par seconde. Après mille quatre cent trente-huit coups exactement, soit vingt-trois minutes et vingt-neuf secondes non-stop, il s’effondra, à bout de souffle. Il avait utilisé chaque parcelle de bûche qu’il pouvait trouver, et la profondeur record de ses entailles était de sept centimètres et trois millimètres, moins de la moitié de son but. Essoufflé mais pas pour autant découragé, le shinobi récupéra quelque peu, et s’acharna encore pendant une vingtaine de minutes à réduire la bûche à l’état de poussière à coups de katana.

*Il doit bien y avoir un moyen de faire une entaille de quinze centimètres dans cette putain de bûche… Il me faudrait un moyen de frapper deux fois plus fort… Mais comment ?*

Nakashima recommença une séance de réflexion personnalisée avec ses mouvements de Tai-chi, qui étaient les bienvenus, car ils détendaient les muscles qui avaient été fort sollicités. Pendant sa méditation, Nakashima envisagea toutes les possibilités, aussi farfelues soient-elles : utiliser son katana comme une scie, sauter sur sa lame, frapper le bois avec sa lame, et sa lame avec sa tête, retomber de tout son poids sur le katana, sauter et donner un coup en même temps qu’il retombait,… Tiens, cette idée n’était pas si bête, après tout… Et si… Mais oui ! Et s’il fallait faire un salto, et retomber en mettant tout son poids sur la lame ? Cela lui donnerait beaucoup plus de forces ! Nakashima partit dans l’abri de jardin, et ressortit avec une nouvelle bûche. Il renversa la carcasse de la première, et posa la deuxième sur les tréteaux. Il se recula de trois mètres, et exécuta un salto, faisant retomber sa lame cruelle sur la bûche. L’entaille ainsi faite était nettement plus profonde que les précédentes, mais il manquait moins d’un petit centimètre pour arriver à la taille requise.

*Peut-être qu’en donnant un coup de lame et non en s’appuyant dessus… Non, en faisant les deux ! Ca ne va pas être simple, mais il faut que j’y parviennes !*

Se reculant à nouveau à trois mètres le juunin prit une énorme impulsion, fit une pirouette, et abattit de toutes ses forces sa lame, en y mettant par la même occasion tout son poids. Machinalement, Nakashima tenta de retirer son katana d’un coup sec, mais n’y parvint pas. Il le regarda, étonné, et constata que celui-ci était pincé par la bûche, ce qui signifiait qu’il avait largement dépassé la moitié. L’entaille devait faire dans les dix-sept ou dix-huit centimètres. Bourré de fierté, Nakashima retira son katana en posant le pied sur la bûche et en le tirant horizontalement et non verticalement. Calmement, il replaça son arme dans son fourreau, et se dirigea vers le dojo. Il trouva rapidement le maître, et lui dit qu’il avait relevé le défi. Sans félicitations, sans même un sourire, le maître dit alors :

« Suis-moi. Nous allons vérifier cela. »

Le shinobi le suivit, s’attendant à devoir lui faire une démonstration sur la bûche. Mais le vieillard passa devant la porte qui donnait sur l’extérieur sans s’arrêter. Il poursuivit sa route jusqu’à une porte au fond du couloir. Ils entrèrent tout deux dans une salle de taille moyenne, totalement vide et austère, excepté quelques pantins d’entraînement situés près du mur opposé. Le maître se saisit d’un des mannequins, et le plaça au centre de la pièce.

« Fais-moi l’enchaînement du Masque Invincible de la Victoire – ou Kamen Muteki no Katsu, si tu préfères... »

Nakashima ne fut pas très surpris. Il voulut demander quel était le dernier kaï, ouvrit la bouche, mais la referma directement, ravalant sa salive. Si l’enchainement s’appelait « Kamen Muteki no Katsu », et que les trois premiers kaïs étaient « KAMEN ! », »MUTEKI » et « NO ! », il y avait énormément de chances pour que le dernier kaï soit « KATSU ! »…

Nakashima posa donc son katana contre les pavés dont était recouvert le sol. Il entama sa course, appuyant sur son arme et créant quelques petites étincelles. Il donna un puissant coup de bas en haut et de gauche à droite. « KAMEN ! » Il enchaîna par un tour sur lui-même et un coup encore plus puissant que le précédent. La vitesse était irréelle. « MUTEKI ! » Sans perdre aucunement son élan, Nakashima leva son arme par-dessus la tête du mannequin, et l’abattit avec une extrême violence sur le bras de l’infortuné mannequin. « NO ! » Les kaïs lui venaient naturellement, et sortaient tout aussi naturellement. Enfin, Nakashima donna le coup de grâce. Son salto ne devait pas couvrir de distance, il le fit donc en hauteur. Tel l’éclair, la lame s’abattit, causant de terribles dommages. « KATSU ! » La tête entière du pantin fut sectionnée nettement en deux parties, et la lame continua sa progression jusqu’au milieu du cou. Nakashima poussa un soupir, et se tourna vers son senseï. Celui-ci regardait son élève avec un regard ému.

« Tu es le troisième shinobi à qui j’inculque cette technique, et probablement le dernier… Sache t’en servir avec sagesse, et ne point causer la mort de quelqu’un qui ne la mérite guère. Sois juste, et tu deviendras probablement un kendoka remarquable. Je te félicite, mon élève… »

[…]

[hrpg]Technique à valider (ou non)

Citation :: Bachiryu no Ozora
Ciel du Dragon Divin
Une fois tous ces mouvements effectués, l’utilisateur prend une impulsion gigantesque, et après avoir fait un salto retombe violemment sur son adversaire, la lame tombant comme une flèche, et venant ainsi percer le crâne adverse.
Coût : 100 PC
Dégâts : +200 PV
Kai : « KATSU ! »

[/hrpg]

Citation :: °¤ Evaluation ¤°

Toujours beaucoup de plaisir à te lire. Bel entraînement et belle performance. Fais chaud au coeur de te revoir RP sur le forum, un vide n'est plus.
Rigoureux et régulier, rien à redire.

16 points + techniques validées