Mélancolie, dérangée par un élément perturbateur... (Naïlo)

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Une ombre glissait parmi les rues, esquivant les divers passants qu'elle croisait sur son passage. Cette silhouette inconnue du village de Konoha, appartenait à une jeune femme brune, vêtue d'une manière quelque peu excentrique pour les environs. Mais cela ne se voyait pas, à cause du grand manteau qu'elle portait sur ses épaules, à l'exception des sandales retenues à ses pieds par des lanières de cuirs visibles tout au bas de son corps. Ses cheveux attachés laissaient une large vision sur les boucles d'oreilles pendant à ses lobes, dispersées sur une colonne de trois par oreille. Yozora Odori, déserteuse du village de Suna, inconnue de ces lieux. Elle n'avait pas de raison précise de se trouver dans Konoha, si ce n'était que pour voir du pays, un peu de verdure afin de changer de ses grandes étendues sableuses. Elle était parvenue au sein du village au sein de la charrette d'un marchant, en toute illégalité, mais sans se faire remarquer de ce fait. La brune n'avait que faire de se faire questionner, personne ne la connaissait en ces contrées bien lointaines, du point de vue de ses origines premières. Après son arrivée avec une adrénaline débordante dans ses veines, elle avait fini par partir à pied dans les rues, puis se perdre volontairement afin de profiter de la balade. Elle ne comptait pas rester bien longtemps, juste le temps de visiter un peu...

Suite à l'excitation propulsée dans son corps, la mélancolie vint poindre le bout de son nez. A la vue de ces lieux, des enfants main dans la main avec un de leurs parents, amis, elle poussa un long soupire. Le souvenir de ces temps là avant qu'elle ne décide de fuir, il y avait de cela un peu plus d'une année, revint de toute force. Elle se rendit compte de tout ce qu'elle avait perdu en l'espace d'une nuit, et de l'épée de Damoclès qui siégeait au dessus de son crâne à cause du statut qu'elle en avait retiré, meurtrière et traitresse. Les remords vinrent assiéger son crâne, si bien qu'elle les chassa en ne remuant que simplement la tête, de manière énergétique. Ce n'était pas le temps des remords, elle assumait totalement ses actes de toute manière. Il lui fallait juste se faire à certaines idées qu'elle ne gardait que pour elle-même, mais la vie qu'elle menait lui plaisait grandement, de toute sa splendeur de nukenin, elle était libre, comme le vent, la terre, et l'eau. Libre de faire ce qu'elle voulait, de poursuivre sa propre idéologie sans ne recevoir de sarcasmes incessants à propos des divers rituels entretenus par sa famille. Ils étaient ainsi, et alors ? Si chacun ne peut pas voir les autres, comme parvenir à s'assumer soi-même tel que l'on est ?

La tête de nouveau haute, l'indienne arriva dans une zone de plus grande affluence. Son pas se ralenti, préférant tout de même ne pas se faire remarquer en percutant bêtement plusieurs personnes. Puis, elle avait toute la vie devant elle. Pourquoi tant de monde tout à coup ? En s'avançant un peu plus et en prêtant attention aux environs, elle pu se rendre compte qu'elle se trouvait dans une rue plutôt commerçante, et qui attirait beaucoup de monde. Bon ou mauvais ? Avait-elle plus de chance de croiser un shinobi de Suna dans un lieu comme celui ci ? Mais il ne la remarquerait surement pas, et elle ne devait pas être vraiment connue. Les meurtres arrivaient de temps à autre, les chasseurs de prime ne devaient guère connaitre les têtes de tous les malfrats. Dans sa logique, les gens devaient être plus soulagés de la savoir ailleurs, et de toute évidence préféraient donc la garder hors du village du sable. La miss plaça ses mains dans les poches de son grand manteau, comme pour vérifier que les quelques kunais qu'elle gardait précieusement au fond étaient toujours bien présents. Une fois cette assurance faite, elle n'eut plus qu'à continuer d'avancer au milieu de la horde de personnes, en jetant un coup d'oeil distrait aux divers étalages, surtout préoccupée par ses pensées mélancoliques.

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Ainsi plongée au fin fond de ses souvenirs, bercée par sa propre mélancolie, l'indienne dut être trop absente pour remarquer la fine et si petite silhouette qui la frôla alors, si légèrement qu'un courant d'air s'immisçant entre deux passants n'aurait pu être plus discret. D'ailleurs, au milieu de pareille foule, en cette chaleureuse matinée de marché, en plein centre du village caché de la Feuille, qui l'aurait sentie, cette brise légère qui vous chatouillait à peine, pour les plus sensibles, et ne faisait que passer sans se faire remarquer pour les autres? Sans toutefois repartir les mains vides, cependant, la petite fille aux deux nattes blondes et aux yeux bleus, vêtue de sa salopette en jeans clair, le sourire aux lèvres et son regard azur pétillant de malice se faufilait entre tous ces adultes, frôlant la poche de l'un, le sac de l'autre...

Qui aurait pu se douter de la véritable nature de cette adorable fillette, et de ce qu'elle était réellement en train de faire, se promenant ainsi "innocemment" parmi des badauds, avec ce sourire craquant aux lèvres? Passée maîtresse dans l'art du grimage, Naïlo profitait souvent de sa très petite taille pour se faire passer pour une enfant. Et malgré ses 20 printemps passés, elle y parvenait très bien! Avec ses joues roses, ses grands yeux enfantins, son visage rond aux traits fins, presque poupin encore, sa peau de bébé et sa silhouette miniature, quoi de plus facile, une fois sa petite poitrine solidement bandée et une tenue adéquate enfilée, que de se faire passer pour une adorable petite fille? A cela s'ajoutant les lentilles bleues et la perruque blonde à nattes, les mains dans les poches, l'attitude, tout y était. Vivre autant d'années qu'elle ne l'avait fait au sein d'une troupe de cirque, c'était un bon entraînement au grimage, forcément! Mais plus que cela, Naïlo semblait avoir ce métier de chipie aux mains baladeuses - surtout dans la poche ou le sac d'autrui - dans le sang, agile, adroite, et très bonne actrice depuis toujours.

*Hm... La chasse aux ryos s'avère bonne pour ce matin, hihi! Ah, mais... Qu'est-ce que c'est que ça...?*

La petite chipie venait de mettre la main sur quelques objets plus gros que des pièces d'argent, et aussi, plus pointus, alors qu'elle triait discrètement le contenu de sa poche, fruit de ses larcins... des kunaïs. Sur le moment, Naïlo s'était contentée de vider la poche de cette femme, plutôt basanée pour une habitante du pays... Une étrangère sans doute. Mais qu'est-ce qu'une étrangère venait faire ici armée de kunaïs? Haussant les épaules, la demoiselle aux mains voleuses se dit qu'après tout, cela ne la regardait pas, et qu'il valait mieux pour elle de ne pas se faire remarquer. Pourtant... Ce village, indirectement, c'était aussi le sien, depuis qu'elle l'avait adopté au point d'y séjourner deux bonnes années. Elle y tenait, l'aimait tel qu'il était, et ne voulait pas qu'il change. Si cette femme était venue ici avec des intentions peu louables, elle en aurait le cœur net!

Non contente de lui avoir dérobé ses kunaïs, donc, Naïlo se mit à la recherche de l'indienne, pour ensuite l'observer discrètement, de loin, assez habituée à ce genre de foules pour y poursuivre une personne sans se faire elle-même repérer, et capable de se fondre dans la masse aussi vite qu'on ne l'y aurait aperçue si l'on venait à la repérer. L'étrangère semblait perdue dans ses pensées, nostalgique, jetant un œil par-ci, par-là dans ce décor animé de cris, de publicités faites par les différents marchands, vantant les mérites de leurs produits, de rires, de quelques disputes, aussi. Le marché, un endroit que Naïlo appréciait, tant pour se remplir les poches et l'estomac, que pour se sentir un peu moins seule dans ce village qu'elle avait fait sien, mais qui ne l'avait pas encore faite sienne, elle. Encore eut-il fallu pour cela qu'on découvre son existence, à cette demoiselle qui se cachait à tous et toutes sous toutes sortes de grimages et déguisements, jouant moult rôles différents à chacune des rencontres qu'elle y faisait... Y aurait-il seulement une personne, dans Konoha, qui la connaissait sous son vrai visage...?

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Yozora marchait, marchait parfois bousculée par un passant, sans ne rien répondre à une telle preuve d'impolitesse. Oui, bousculer un peu passe encore, mais un violent coup d'épaule comme celui que ce sale type venait de lui mettre, non. Au moins, cela eu l'effet bénéfique de la faire sortir de son esprit, et de prêter d'avantage d'attention tout autour d'elle. Ses yeux revinrent dans leurs orbites, ce qui lui permit d'esquiver une nouvelle personne. Qu'ils étaient pressés dans ce village bon dieu ! La forêt il n'y avait rien de tel pour respirer l'air pur, une parcelle d'oxygène qui n'aurait pas été préalablement inhalée par des dizaines d'individus. L'indienne ne comptait pas rester bien longtemps dans les parages, la masse grouillante n'avait jamais été sa tasse de thé, bien qu'elle ne soit en aucun cas agoraphobe. Non, juste une simple personne qui aimait avoir de la place, être libre de ses paroles et de ses actes, bien que les contraintes dues à son visage placardé sur un avis de recherche étaient élevées. Mais c'était bien ça qui était bon, la peur du lendemain, ne pas savoir si l'on verrait le soleil se coucher une dernière fois avant de mourir d'une panière pathétique. Sur cette pensée, la nukenin plaça de nouveau sa main droite dans sa poche...

*Que...*

Le touché du métal froid qu'elle appréciait tant ne se fit pas sentir. Elle enfonça plus profondément l'extrémité de son bras dans la vaste ouverture de tissus, mais rien, la vacuité, le néant complet. Son cœur commença à changer de rythme, s'accélérant à la même cadence que l'énervement montait en elle. Qui avait pu, et pour quelle raison ? Peut-être que l'individu était derrière elle, prêt à la tuer dès qu'elle se situerait en zone moins peuplée, espérant la démunir en lui dérobant ainsi ses kunaïs. Mais à la base, comment aurait-il pu savoir ? L'ivresse du moment lui monta à la tête, provoquée par l'adrénaline qui électrisait ses veines, et la peur qui lui rongeait les boyaux. L'insécurité du moment se fit ressentir d'un seul coup, comme une nausée subite. Elle plaça sa main dans son dos, et pu constater dans un soupire que son éventail était toujours là. Un petit sourire naquit aux cotés de ses lèvres. D'un geste brusque, elle se mit à hâter le pas, se faufilant entre les diverses personnes lui barrant la route. Elle se prit de nouveau une personne de plein fouet, pesta sur le coup, puis rétablit son équilibre avant de repartir de plus belle, un peu à l'écart de cette foule dont elle n'était aucunement habituée.

Elle arriva dans une petite ruelle annexe, ou elle put se poser du coté d'un mur afin d'éviter la fourmilière. Rapidement, elle détacha son éventail puis le posa devant elle, à la verticale. Tout en gardant la main droite posée sur son arme, elle jeta des coups d'œil furtifs de ci et là de la foule, comme pour essayer de griller à l'avance son "agresseur" afin de ne pas se laisser surprendre, et se faire tuer. Dans sa tête, tout ceci semblait irréel, comment aurait elle pu se faire voir aussi rapidement... A moins qu'on l'eut suivi durant plusieurs jours sans qu'elle ne s'en aperçoive. Les dents serrées, la miss trépignait sur place, comme avec l'envie d'avoir ce combat, de frôler une fois de plus la mort de prêt, cette vicieuse qui s'empare de votre existence d'un simple coup de faux. Méfiante, elle ne bougeait plus, seules ses rétines étaient encore en mouvement...

Les dieux lui imposaient une nouvelle épreuve.

Étrange comportement pour une simple civile en visite au village de la Feuille, se dit Naïlo. La jeune femme qu'elle espionnait dorénavant se comportait davantage comme un animal traqué et déjà prêt à en découdre qu'en simple touriste. Aurait-elle donc visé juste? Cette étrangère avait-elle quelque chose à se reprocher? Désireuse d'en savoir plus, mais moins pressée de s'attirer d'ennuis plus ou moins graves et surtout, de se faire remarquer, la petite fille aux nattes blondes et aux yeux bleus préféra rester discrète, mêlée à la foule, dans un premier temps. Sauf que voilà, l'étrangère s'était retirée dans une ruelle annexe de la place du marché, et de cette position, repérer la gamine en salopette qui l'épiait depuis la foule ne serait qu'un jeu d'enfant... En même temps, qui se méfierait d'une gamine haute comme trois pommes observant simplement une étrangère au comportement bizarre?

*Y a plein de monde autour, et même si je m'approche d'elle, la place regorge de shinobis en civils... Au moindre souci, je pourrai toujours appeler à l'aide... Allez, courage, ma grande, on s'lance! Et on joue le grand jeu!*

Sortant de la foule, la pseudo gamine s'approcha de la nukenin, mais pas de trop près non plus, comme si elle restait quelque peu méfiante et effrayée par l'étrangère qu'elle était. Tout à fait crédible, Naïlo jouait son rôle à la perfection, autant que son costume et sa taille ne laissaient pas le doute sur son identité, à savoir celle d'une petite fille vadrouillant au marché comme tant d'autres enfants, seuls ou accompagnés selon leur âge...

"Bonjour... Z'êtes une touriste? J'vous ai jamais vu ici... Pourtant, je connais presque tout le monde, au village, héhé!"

Un grand sourire enfantin, des joues rondes et roses, le ton de la voix, la façon de se tenir; tout y était. Personne n'aurait pu se douter que sous cette apparence et ce rôle merveilleusement bien joué se dissimulait en réalité une jeune femme de la vingtaine. Sa petite taille et son art du déguisement l'aidaient dans ce genre de rôles, mais n'avaient d'égal que son talent pour jouer ces rôles en question!

"Et puis, s'quoi, ce grand machin?" ajouta-t-elle en désignant l'arme posée au sol. "Une arme? Vous êtes shinobi, alors, vous aussi? Comme ma grande sœur? S'quoi votre spécialité? Et votre affinité? Et comment vous vous appelez? Vous venez d'où?"

Et les questions fusaient, comme de la bouche d'une petite fille curieuse, tout simplement, tout naïvement, tout innocemment. Qu'un voleur à la tire aie dérobé les kunaïs de la nukenin, que pouvait en savoir une adorable petite tête blonde apparemment fan des shinobis et de leur art et simplement trop curieuse? Les poings dans les poches, Naïlo continuait sa tirade, posant question après question, avec exagération comme l'aurait fat un enfant curieux d'une dizaine d'années, du haut de son petit mètre vingt et quelques qui rendait encore plus de crédibilité au rôle qu'elle jouait là. Inclinant soudain la tête sur le côté, elle sembla se rendre compte de quelque chose, et rit en se grattant la tête d'une main.

"Haha, mais, j'suis pas polie! J'vous demande votre nom et je me présente même pas. Heureusement que maman n'est pas là, elle m'aurait encore grondée... J'm'appelle Chiyoné Myabin. Et vous, madame???"

Son souffle se faisait de plus en plus bref, en des temps anciens l'on aurait pu la croire en transe sous l'emprise de la drogue de puissants chamans. Les rétines dilatées, elle ne savait où donner de la tête tant le monde grouillait en ces lieux. Puis soudain, quelque chose attira son attention, une gamine qui s'approcha d'elle. L'indienne ne fit pas immédiatement état les lieux, rien à faire de celle-là, elle cherchait une personne qui pourrait être potentiellement un agresseur. Pour ce qui en était du vol, elle n'y pensait plus, de toute manière jamais elle ne pourrait retrouver son bien disparut. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin. Elle détourna les yeux quand la petite lui adressa la parole. Elle l'écouta à moitié, hochant affirmativement la tête pour ses premières paroles. Quant à la suite, elle n'en répondit rien, et se contenta de ranger son éventail à sa place initiale. L'impression de danger s'était évaporée, comme par magie, ce qui lui fit hausser les épaules d'un air désinvolte. Yozora finit par détourner entièrement son visage pour plonger son regard dans celui de celle qui s'était présentée en tant que Chiyoné. Sur ce coup là, elle se sentit bien forcée de répondre. Mais que dire ? Après tout, peut-être que son faciès était placardé sur un mur à deux rues d'ici, et qu'elle avait déjà rencontré ce nom quelque part. Ou entendu, si sa grande sœur était une kunochi. Mais il n'y avait pas de raison, elle se savait connue à Suna, et encore. Mais on lui avait toujours enseigné quelque chose, le mensonge comme une chose mauvaise, même si parfois il se montre bien utile. Mais peu importe, on ne contredit pas l'opinion des Dieux.

"Les miens m'appelaient Sariwang. Comme la fraîcheur que la nuit exerce sur le désert."

Son regard se fit plus vide, et se focalisa essentiellement sur la petite fille. Elle l'observa de haut en bas, la dévisageant au passage, comme pour graver cette personne dans sa tête. Il lui fallait être vigilante, ne pas faire que mémoriser des noms, mais pouvoir placer ces derniers sur des visages. Chose essentielle à ses yeux, au moins elle pouvait vite se rendre compte si on la suivait ou non, si une supercherie se tramait non loin d'elle... Yozora fit un pas en arrière, puis se retrouva dos collé au mur, tandis qu'elle vérifia que personne d'autre n'arrivait aux alentours, en passant rapidement sa main sur le dessus de sa poche. Toujours le manque des kunais, comme avait elle pu laisser passer cela sans s'en rendre compte... Un si grand manque de vigilance aurait pu lui couter la vie, une gorge est si facilement et rapidement tranchée, puis quelques secondes suffisent pour que vous vous vidiez de votre liquide vital sans que personne ne puisse strictement rien faire pour vous. Puis une autre suspicion lui traversa l'esprit. Cette gamine lui avait posé un sacré nombre de questions, comme tous les mômes certes, mais si elle avait été entrainée à cela ? Dans le monde des shinobis, on n'était jamais sur de rien... L'indienne préféra alors répondre brièvement aux questions qui lui revinrent en tête, d'un air totalement détaché, fixé sur un mur un peu plus loin derrière.

"Oui, comme ta grande sœur surement alors." Son ton était toujours un peu sec, bien qu'elle faisait de son mieux pour sembler plus aimable. Pas facile d'être détendu quand le stress inonde le moindre de vos canaux sanguins. Idée ! Changement de sujet, tout de suite. Elle détacha de nouveau l'arme qui était dans son dos, puis le posa devant elle, dans un geste un peu brusque, tout en se redressant un peu -la demoiselle s'étant adossée sur le mur-. "Ça ! Oui c'est une arme, un éventail pour être plus précis. Ça sert à faire du vent, comme ses collègues miniatures quoi, sauf que les vagues de vent sont plus puissantes !" Elle avait tenté de prendre un air un peu plus concluant, mais ce n'était toujours pas ça. Parler, ne pas lui laisser le temps de répliquer. Ou alors, lui poser des questions sur elle. Ouais, pourquoi pas, puis en reposer d'autres en cas de retour. "Et toi, tu veux aussi revenir une kunochi ? Pour faire comme ta grande sœur ?" Yozora s'efforça de lui sourire, dans un rictus qui ne semblait presque pas feint. Qu'est ce qu'elle en avait à faire de la drôlesse... Mais mieux valait éviter de trop se faire remarquer non ? Et entrer dans son jeu donc...

[Navrée pour le retard et le post en bois...]

"Oui, c'est ça!"

Réponse simple, efficace, et honnête, au moins en partie. Oui, Naïlo souhaitait devenir ninja, mais elle doutait fort d'en avoir un jour le droit. Soudain mélancolique, la petite fille perdit en partie son sourire, l'air pensif. Finalement, cette femme étrange ne l'intéressait plus. A quoi bon? Si c'était une simple touriste, elle n'avait aucune raison de l'embêter davantage. Lui avoir dérobé son bien suffisait amplement; inutile d'ajouter de méfait à sa liste, déjà trop longue. Si la dame à l'éventail était une ennemie de Konoha, en revanche, Naïlo doutait de pouvoir y faire grand-chose. Après tout, que pouvait une simple civile, qui plus est clandestine inconnue et sans papiers, dans pareil cas, sinon appeler à l'aide et se planquer ensuite au plus vite pour que les shinobis du village s'intéressent de plus près à l'étrangère sans la découvrir, elle?

Un léger soupir s'échappa des lèvres de la petites fille aux nattes blondes, tandis que ses grands yeux couleur ciel démentaient une tristesse évidente, enfouie depuis longtemps, tandis q'elle tentait de reprendre le dessus sur ses émotions.

"Du vent... Si ça en fait plus qu'un éventail normal, ça doit être pratique, quand il fait chaud, non? A Suna, par exemple, il parait qu'il fait toujours, toujours très chaud! Alors, pour voyager dans des pays si chauds, un éventail aussi gros, ça doit vraiment être pratique! Mais ici, il fait bon, y a pas besoin. Puis c'est lourd, aussi, non? Vous n'avez pas trop mal aux bras quand vous l'utilisez???"

Le fait que le dit éventail serve au combat ne semblait pas tilter dans l'esprit de la mioche. Mais quoi de plus normal pour un enfant encore si jeune que de focaliser ses pensées sur une idée à la fois? En l'occurrence, sans doute la petite n'avait-elle jamais vu personne se battre avec un objet servant, dans sa tête à elle, uniquement à s'aérer quand on a trop chaud. Du moins était-ce là ce que pouvait en déduire Yozora.

En réalité, Naïlo ne parvenait pas à chasser la mélancolie qui s'était soudain emparée d'elle, et bénissait son déguisement et son identité actuelle de lui permettre pareils écarts de pensées sans que ça ne paraisse louche ou inquiétant au regard de son interlocutrice. Garder cet enthousiasme et cet esprit interrogateur et toujours plus curieux qu'ont les enfants ne lui était pas trop difficile malgré les circonstances, mais malgré tout, Naïlo aurait donné n'importe quoi, sur le moment, pour disparaître. Une excuse... Il lui fallait une excuse pour filer en douce et s'en aller s'isoler un moment quelque part, loin de tout regard, de tout jugement, loin de tout. Lorsqu'on vit dans le secret et dans la solitude, l'on ne peut compter que sur soi-même, et l'on ne peut pleurer que dans ses propres bras...

"A... ah... mais, vous avez l'heure, madame Sariwang? Faut pas que je sois en retard pour rentrer à la maison, sinon je vais me faire gronder, encore! Je dois y aller, désolée! J'aurais bien voulu encore parler, mais je peux pas..."

Et hop, un nouveau sourire innocent, et un regard désolé. Malgré ses états d'âme actuels, Naïlo parvenait à jouer son rôle de manière convaincante. Mais elle n'avait plus aucune envie de le jouer, ce rôle. Si un shinobi trouvait important de s'intéresser à cette étrangère, il le ferait. Ce n'était pas son boulot, à elle, simple clandestine. Elle n'avait aucun droit, aucun devoir, ici à Konoha. Ce n'était pas chez elle, tout simplement... Abandonnant donc sur place la nukenin, la "fillette" fit demi-tour en une fraction de seconde, et fila à toutes jambes en direction de la foule, puis des quartiers d'habitations, derrière la place du marché... Elle rentrait, même si ce n'était pas vraiment chez elle.

Mar 28 Juil - 13:32 a écrit:: °¤ Evaluation ¤°

Un échange intéressant, quelle pipelette cette Nailo
Mais tout comme Yozora, je ne suis pas très bavarde non plus >

8 points chacune