Spoiler:

"Akate-san, je vous en prie... Ne pouvons-nous toujours pas la revoir? Notre enfant... M... ma petite fille..."

Tatsumi baissa le regard, secouant doucement la tête en signe de négation. Ces gens, il les appréciait. Forcément; sinon, jamais il ne leur aurait confié le plus grand trésor de ses défunts meilleurs amis. Mais tout ce qui arrivait aujourd'hui était aussi de leur faute, et il ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir.

"Si vous ne l'aviez jamais inscrite à l'académie, comme je vous l'avais demandé expressément, vous ne l'auriez pas perdue. En simple civile, jamais ses pas ne l'auraient menée si loin de vous."

*Kana et Keichirô ne voulaient pas de ça, de tous ces problèmes. Mais il faut croire que le destin s'acharne sur eux, et sur leur descendance... Maudites soient les lois stupides de l'univers des shinobis.*

Son regard sombre posé au sol, Akate Tatsumi ne daigna même pas regarder le jeune couple qui avait adopté Kahera, il y avait de cela seize ans, quand les véritables parents de l'enfant venaient d'être exécutés par les chasseurs de déserteurs de Suna. Kimiko Tashibana, éplorée comme à chacune des visites du marchand itinérant depuis la disparition de Kahera, sanglotait dans les bras de son époux, Kiyoshi Tashibana, plus calme, bien que touché par toute cette histoire lui aussi. Ils ne pouvaient que se rendre compte de la dure réalité des paroles de Tatsumi. S'ils ne s'étaient pas entêtés, contre sa volonté à lui qui souhaitait que Kahera reste simple civile, s'ils ne l'avaient pas envoyée à l'académie, persuadés que c'était le mieux pour elle, jamais elle n'aurait disparu aujourd'hui. Elle n'aurait jamais quitté le village, sans doute, même. Pas de missions dangereuses, pas de secrets si terribles qu'elle préférait ne rien leur en dire pour leur propre sécurité.

Oui, ç'aurait été tellement plus simple. Kiri comptait, après tout, bien assez de shinobis pour protéger le village et ses habitants. Ils n'auraient jamais du mettre la petite Kahera à l'académie. Aujourd'hui, au lieu de ne plus avoir leur fille adoptive à leurs côtés, ils auraient pu penser à la marier, à son avenir, à leurs futurs petits enfants. Tant de choses que le couple Tashibana regrettait aujourd'hui! D'autant plus que leur enfant, fut-elle adoptive, ils l'aimaient plus que tout au monde. Et ils savaient qu'elle aussi rêvait souvent d'une vie normale, de civile, de femme au foyer, aimée d'un homme juste, et portant ses enfants. Kahera savait pertinemment que cette vie lui était probablement à jamais impossible, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y rêver.

"Akate-san... Comment va-t-elle? Nous savons que vous ne nous direz pas grand-chose, que vous n'en avez pas le droit. Sans doute Kahera elle-même vous a-t-elle interdit de nous révéler la vérité, mais je vous en prie... Donnez-nous au moins quelques nouvelles de... notre enfant..."

Kiyoshi baissa la tête, tout en serrant tendrement son épouse dans ses bras, se voulant réconfortant. Installés dans le salon de leur humble demeure, leur invité face à eux, les Tashibana ne pouvaient rien faire d'autre que d'espérer recevoir quelques nouvelles, aussi courtes et résumées soient-elles. Et si le marchand se trouvait chez eux si tardivement, ce soir, c'était bien pour leur parler de leur fille, après tout. Comme à chacune de ses rares visites au pays de l'eau...

"Elle va bien. Elle ne désespère pas de pouvoir rentrer un jour, mais sa situation actuelle l'en empêche. Sa santé se porte bien, son moral aussi, sinon. Et elle n'est pas seule. Elle peut compter sur un ami de confiance, là où elle se trouve, et il la soutien. Aucune inquiétude à avoir, donc. Tout va, disons, au vu de la situation, 'pour le mieux'..."

Pour le mieux? Uniquement au vu de la situation, en effet. Mais Kimiko et Kiyoshi savaient pertinemment qu'ils n'obtiendraient pas la moindre information supplémentaire. Tatsumi ne leur dirait ni où se trouvait leur fille, ni pourquoi elle était coincée si loin de chez elle, encore moins pourquoi même les supérieurs hiérarchiques de Kahera ignoraient tout de sa situation actuelle, sinon qu'elle avait disparu sans laisser de trace depuis deux ans. La prudence en était la principale cause, mais sans doute aussi un peu la rancune du marchand à l'encontre de ces gens qui, en quelque sorte, l'avaient trahi. Il leur avait fait confiance, leur avait confié ce bébé, et leur avait fermement demandé de ne jamais la faire entraîner, cette enfant. Mais ils ne l'avaient pas écouté, et aujourd'hui, voilà dans quelle situation ils se retrouvaient...

"Sur ce, je vais vous laisser. J'ai de la route à faire, encore."

Le retenir? Ils ne le pouvaient. Ils n'en avaient d'ailleurs même plus la force. Akate possédait un psychologique puissant, et une volonté que personne à ce jour n'avait pu ébranler. On ne le ferait pas changer d'avis sur une chose qu'il avait décidée. Se levant donc, il salua poliment, mais presque froidement le jeune couple, et sortit dans la nuit noire, sans un mot de plus, les laissant seuls avec leurs remords.

Le ciel, noir d'ébène, était parsemé de milliers d'étoiles... que personne ne pouvait voir. Comme bien souvent en ce lieu, l'air ambiant se voyait chargé de bien trop d'humidité pour laisser apparaître le ciel et ses astres, le brouillard, dense, dissimulant ce spectacle aux yeux des terriens. Seuls les oiseaux ne craignant pas de voler au-delà des nuages pouvaient admirer la vue dégagée du ciel. Akate inspira profondément, ferma les yeux un instant, puis, son baluchon sur l'épaule pour tout bagage, il se dirigea vers la sortie du village, quand une sensation désagréable le fit stopper net sa démarche. Il était suivi. Indéniablement. Il n'était pas shinobi, ou du moins, s'il l'avait été un jour, ne l'était plus depuis bien longtemps. Mais Son instinct était à nul autre pareil. Il savait que quelqu'un le suivait. Il ignorait en revanche depuis combien de temps, mais le simple fait d'être épié ne présageait rien de bon.

"Bien, fini de jouer. Qui que vous soyez, montrez-vous. J'ai passé l'âge de jouer à cache-cache."

Spoiler:

Nuit noire plongée dans le brouillard. Comme toujours dans ce village, la brume prenait toujours possession du village dès que le soleil se couchait, comme si celle-ci fuyait l’astre. Cette nuit n’était pas bien différente des autres, aussi noir et brumeuse, donnant au village ninja son surnom et sa lugubre réputation. Tant de chose pouvait se dissimuler dans le brouillard…Tant d’hommes, de lame et de sang. C’est dans la brume que l’on cachait le plus de secret.

Malgré l’heure tardive et l’humidité ambiante, lui, il était toujours dehors. Après tout, les ombres étaient son univers que cela soit voulut ou non, il ne pouvait pas avouer le contraire. Il se plaisait dans la nuit, par ce qu’elle lui ressemblait et le dissimulait aux yeux des autres, alors il préférait arpenter les rues le soir que le matin – il y avait de toute manière trop de monde à ces heures, alors que tard, il pouvait être tranquille (lorsqu’il n’avait pas une mission à faire évidement…). Mais cela n’expliquait pas forcément ce qu’il faisait à cet endroit précis – c'est-à-dire, à coté de la demeure des Tashibana – même si celui ci était un adepte des balades nocturnes. Le pourquoi du comment…C’était un peu comme de demander à un gamin pourquoi il a fait une bêtise, le dis gamin n’en dira rien – et n’en saura souvent rien d’ailleurs – et Tokui était un peu dans cette explication là – ou dans cette absence d’explication justement -, un peu tordu et surtout pas compréhensible de son propre point de vue.

Il avait marché et ses pas l’avaient mené ici. A croire qu’une instance supérieur avait décidé à sa place et que le destin avait encore frapper au bon endroit – toujours pour sa pomme ces grandes choses là. Mais des fois il se sentait l’âme d’un papillon : il aimait s’approcher de la lumière même si celle-ci risquait de lui brûler les ailes. En l’occurrence sa lumière était plusieurs choses à la fois comme sa curiosité naturelle – et irrépressible – et puis d’autres sur lesquels il préférait ne pas mettre de nom au risque de faire une introspection complète de sa psyché – et il n’avait pas besoin de ça.

Alors c’est ainsi qu’il entendit un nom se perdre. Prénom oublié par la plupart mais qui malgré les années n’avait – étonnement – pas disparut de sa propre mémoire. Etonnant pas forcément, il avait pour habitude de ce souvenir de beaucoup de chose – trop pour son bien être et surtout pour son sommeil – mais tout de même, ça lui fit l’effet d’un raïton entre les côtes – le sang en moins. Il ne sut même pas comment il avait fait pour réussir à entendre ce prénom - et s’en moqua éperdument d’ailleurs. Parce que après tout, ce n’était pas étonnant que la famille parle de leur enfant, ce qui l’étonnait par contre c’est qu’ils parlaient d’elle en semblant savoir qu’elle était bel et bien en vie. C’était une vieille histoire à présent que celle de la disparition de l’une des espionnes les plus douées de Kiri, mais le village n’avait jamais été informé de sa possible mort alors un doute avait toujours plané au dessus de cette affaire.

La discussion qu’il entendit tourna court – très même – et le jeune homme profita de la brume et de son habitude pour dissimuler sa présence. Il analysa et disséqua ce qu’il avait entendu, attendant que l’homme qui avait parlé en premier sorte pour pouvoir en apprendre plus sur cette histoire qui était devenu par la force des choses, une nouvelle mission. Car peu importe le temps qui était passé, si Kahera Tashibana était en vie, alors il fallait la récupérer – de gré ou de force, ce souvint il également un peu malgré lui. Dans tous les cas, c’était cet homme qui venait de sortir de la demeure des Tashibana qui en savait le plus – les parents avaient été interroger à sa disparition sans résultat, visiblement eux aussi ne savait pour où elle se trouvait au vu de ce qu’il venait d’apprendre – donc, tous venait de lui. Akate – si sa mémoire ou sa perception ne lui faisait pas défaut.

Et, alors qu’il le suivit – attendant le bon moment pour l’arrêter – le vieil homme s’arrêta de lui-même, lançant ses paroles à la cantonade – et surtout, au fameux « chat » qu’il était sans vouloir être trop gamin. Il se sentait être l’oiseau de mauvais augure. Mais il respecta les paroles de son aîné, s’approchant assez pour que celui-ci malgré le brouillard puisse le voir – sauf qu’il fallait qu’il se retourne pour cela. Et en le voyant, il serait difficile de ne pas remarquer que Tokui était un ninja – que ce soit par son bandeau ou par son épée toujours dans son dos. Un visage neutre à la limite de l’inexpressivité accueillerait l’homme.

« Pourquoi leurs cachés où elle se trouve ? »

C’était abrupt. Les mots étaient sortis avec un automatisme qu’il n’arrivait même plus à trouver déroutant. Pourquoi demander ça plutôt qu’autre chose ? Parce que sa voix était son miroir à lui, autant que ces yeux ambré pouvait l’être parfois, reflétant et murmurant ce qu’il finissait par dire tout haut. Du moins, aujourd’hui, c’était le cas.
Après tout, cet homme restait cruel…Malgré tout, même si il ne doutait pas non plus du danger, il n’était pas là pour juger, ni vraiment pour comprendre…

Juste savoir…

"Pourquoi? Ha! T'as pas plus intelligent comme question, gamin? On vous apprend quoi dans vos académies? Eh beh, au moins, j'ai pas de mouron à me faire, si ça commence comme ça!"

Riant, mais riant jaune, d'une certaine manière, Akate Tatsumi finit par se calmer, dévisageant le dit gamin. Il devait avoir la vingtaine d'années, et au vu de la taille de son épée, s'il savait s'en servir, ça devait faire mal. Mais sans aucun doute le jeune homme devait-il savoir que ce n'était pas en tuant le marchand qu'il obtiendrait la moindre réponse. Et si peu de gens à Kiri connaissaient bien le dit marchand, ceux qui en savaient un peu sur lui connaissaient sa ténacité. Pour le faire parler, il en faudrait davantage qu'une grosse épée.

"Alors que les choses soient claires. Je n'ai rien à te dire. Passe ton chemin, ou fais ce que tu penses être ton devoir, mais je ne dirai rien."

Trahir Kahera? Trahir par là les parents de la demoiselle, ses meilleurs amis à lui, Akate Tatsumi? Jamais. Qu'ils crèvent, tous, qu'ils le torturent, l'emprisonnent, il s'en foutait. S'il avait pu mieux protéger l'enfant de Kana et de Keichirô, il l'aurait fait. Mais voilà, il avait échoué... Kahera était dans la mouise jusqu'au cou, et davantage encore si les shinobis de Kiri retrouvaient sa trace, à présent. Tatsumi n'allait pas en rajouter en la trahissant auprès de ce pseudo shinobi à la noix, tout jeune et gringalet qu'il était! D'ailleurs, eut-il été plus âgé et sérieux, respectable ou impressionnant que Tokui, Akate n'aurait pas réagi différemment, sans doute.

"Bref. J'ai pas que ça à faire, et beaucoup de chemin à parcourir. Donc si t'as rien de plus intelligent à dire ou faire, j'te souhaite une bonne nuit, gamin."

Lui tournant le dos sans autre forme de procès, son baluchon toujours sur l'épaule, le marchand reprit sa marche vers la sortie du village, entamant ses premiers pas sur le grand pont qui reliait Kiri au grand continent...

Il encaissa sans mot dire la provocation de l’homme. Si cela pouvait lui faire tellement plaisir de le rabaisser, qu’il le fasse, mais ce n’était sans doute pas ça qui allait l’arrêter dans cette enquête qui venait tout juste d’être mise au goût du jour. Il n’empêchait malgré tout que ses précédente paroles étaient on ne peut plus sincère, bien qu’assimilé comme idiote par le vieil homme. Et puis de toute façon, ce n’était pas la première fis qu’on s’adressait ainsi à lui, et jamais encore il n’avait perdu son sang froid face à un tel être. Il aboyait plus fort qu’il ne mordait bien souvent, cependant, il ne mettait pas en doute sa ténacité, après tout, c’était bien une qualité que ce devait de posséder les shinobi – et que Tokui possédait.

Tous ça n’avait pas de sens. Pourquoi ne rien dire ? Après tout, Kahera était une shinobi de Kiri, si celle-ci avait eu un problème quelconque rencontré lors d’une mission, ils auraient put l’aider, non ? A moins que se soit la jeune fille qui avait délibérément fuit le village ?... Cela semblait si différent de la personnalité qu’il avait put percevoir chez la jeune fille. Mais peut être s’était il trompé et dans ce cas, elle était comme toutes les autres.

Fais ce que tu penses être ton devoir… Une phrase si simple à balancer dans la figure des autres – dans celle d’un ninja – mais un peu plus compliquée dans certain cas. Oh, son devoir il le connaissait. C’était si simple en réalité : réalisé cette mission, découvrir les information que cet homme dissimulait au village qu’il servait, et par extension, connaître la position de Kahera Tashibana, espionne de Kiri disparut il y a deux ans. Oui, c’était vrai…Tellement simple.

Alors la seule chose qu’il fit lorsque le vieil homme s’avança fut de relever la tête qu’il avait baissée inconsciemment lors de ses réflexions. Il la protégeait. C’était ce qu’on pouvait ressentir, peut être même que c’était la jeune fille qui lui avait demandé cela ? Peut être qu’il croyait à un mirage…Mais malgré tout, il ne pouvait pas le laisser passer.
Ton devoir.
C’était son devoir.

Alors c’est pour ce devoir qu’il se plaça devant l’homme qui comptait partir, lui coupant la route qui menait vers le continent. Peu importait les paroles de Akate Tatsumi, il n’avait pas le choix. En fait, si il l’avait, mais son choix avait déjà été choisit et était à présent irrévocable : Si la jeune fille était en vie, alors il s’occuperait de la ramené à son village…

« Je suis désolé… » Et ses mots étaient sincères, tout comme ses yeux ne mentait pas. Les yeux sont le miroir de l’âme, et son âme était peinée mais décidée. « Mais je ne peux pas vous laissez partir, tout en sachant que vous avez des informations sur Kahera. » Et sa raison de lui murmurer ‘elle est en vie’.

Pas de Tashibana, ou autre substitut : juste son prénom, pas par un quelconque irrespect, juste par une ancienne habitude. Simplement parce qu’il l’avait connu par son prénom. Son regard se fit plus déterminé. Des doutes, il y en avait toujours – n’était il pas humain ? – mais relégués si loin que leurs murmures n’effleuraient plus sa conscience.

« Je ne dois pas vous apprendre grand-chose en vous disant qu’elle est porté disparut depuis 2 ans et que la plupart la considère comme morte. » et lui faisait partie de ces derniers. « Mais si elle est en vie, qu’est ce qui la retient ? »

Un besoin de savoir. Normalement, ce genre de questions n’ont rien à faire dans le vocabulaire d’un Oi-nin. On demandait juste où, torturait jusqu’à ce qu’il avoue puis on s’occupait de ramener la personne. Mais après tout, Tokui n’avait pas son masque…

Ce qui la retenait? Tant de choses... Et ces choses, Tatsumi n'avait aucune envie de les partager avec qui que ce soit, encore moins avec ce parfait inconnu. Trahir sa protégée pour que ce petit freluquet s'en aille directement informer ses supérieurs et qu'on envoie une escouade d'oinins la chercher? Comme si elle n'avait pas déjà assez d'ennuis comme ça!

Le marchand aurait préféré continuer sa route comme si de rien était, mais il se doutait bien que son âge et le manque d'entraînement ne lui assureraient aucune victoire dans un jeu de chat et de souris avec ce jeune homme. S'il portait une arme, et surtout vu la taille de cette dernière, il était très probablement shinobi, peut-être même un de ces fameux épéistes du village de la Brume, et Akate n'était pas fou au point d'imaginer avoir la moindre chance face à lui, dans ces conditions.

Au vu des termes employés par le jeune homme, Akate se doutait déjà de son grade. Après deux ans sans nouvelles, comme Tokui lui-même l'avait bien dit, on pensait la jeune fille morte ou dans tous les cas, elle était portée disparue. Or, mis à part sa famille et ses amis proches, qui donc se soucierait d'obtenir réponse aux questions posées à part des oinins chargés de la retrouver et si possible, de la ramener à Kiri?

"T'es qui, un ami à elle?"

Son regard s'était fait neutre le temps de cette question, comme las, mais immédiatement après, alors qu'il enchaîna la suite de son interrogation, ses sourcils s'étaient froncés et son regard faisait presque peur à voir, même s'il n'était qu'un marchand itinérant, sans doute, aux yeux de l'oinin.

"Ou bien l'un de ces putain de shinobis chargés de la retrouver, morte ou vive, et de la ramener à ton chef?"

Il ne mâchait pas ses mots. Et comme pour intensifier l'expression du dégoût que les dits shinobis lui inspiraient, il cracha par terre, aux pieds de Tokui.

"De toutes façons, qui que tu sois, ma réponse sera à peu près pareille. Je n'ai rien à dire. Quand elle voudra revenir, si elle est toujours en vie, elle reviendra. Et si elle était devenue nukenin, s'pas moi qui vous aiderais à la r'trouver, pour sûr. Tsss!"

"Et si..." Akate ne lui donnait aucune information, même involontairement. Il était bien trop malin pour cela, allant jusqu'à utiliser le conditionnel, comme s'il ignorait tout de la situation actuelle de la jeune fille. Pourtant, des choses, il en savait. Que Kahera, par un malheureux hasard, s'était retrouvée à Suna. Qu'elle avait perdu la mémoire suite au choc qui l'avait laissée pour morte non loin du village du Sable, puis retrouvé ses souvenirs au fil du temps, sous la tutelle de son cousin, Shitatsumaki Kamikaze. Qu'elle y avait appris la vérité sur ses parents et sa propre existence, et que le clan Kamikaze, dont elle faisait partie de par de foutus liens de sang, la retenait plus ou moins prisonnière auprès d'eux. Que le moindre faux pas de la jeune fille la ferait passer comme nukenin, soit de Kiri, soit de Suna.

Oh, ça oui, des choses, il en savait. Mais aucune qu'il n'ait la moindre envie d'énoncer. Il ne dirait rien, qu'importe à qui. Les Tashibana? Ils n'avaient que ce qu'ils méritaient. S'ils l'avaient écouté, la jeune Kahera ne serait pas aujourd'hui dans un tel pétrin. Les shinobis de Kiri? Pour quoi faire? Ils iraient la chercher, la ramèneraient au village, et feraient ainsi d'elle une nukenin de Suna, pourchassée par l'Ordre du Sable, les chasseurs de déserteurs du pays du Vent. La belle affaire! Elle ne pourrait plus mener aucune mission en dehors de Kiri sans risquer de se faire trouver et éliminer sans autre forme de procès par les Kamikazes qui avaient déjà ôté la vie à ses pauvres parents, le clan ayant ses propres assassins. Aussi douée fut-elle, à quoi bon une espionne qui ne peut plus sortir du village? Bien sûr, il lui restait la médecine. Mais il savait Kahera bien trop avide de liberté et de grands espaces que pour la voir contrainte à une vie pareille.

*Elle te ressemble tellement, Kana, si tu savais...*

Spoiler:

Kana Miruga, la mère biologique de Kahera. Une femme aussi sauvage et fière que l'oiseau de feu dans le ciel, embrasant sa vie de passion et de détermination. Pas étonnant que Keichirô Kamikaze en soit tombé fou amoureux. Le plus étonnant fut plutôt qu'elle tomba elle aussi amoureuse de lui, beaucoup plus doux, calme et posé qu'elle, et porté sur la paix avant tout, tandis qu'elle ne rêvait que d'aventure, de défis et surtout, d'une incommensurable liberté. Sans grands espaces et contrainte à quelque loi que ce fut sinon celles de son cœur, Kana dépérissait. C'était sans aucun doute ce qui l'avait poussée à fuir les siens et devenir nukenin... Et aussi ce qui fut sa perte. Son cœur. Elle avait aimé, et celui qu'elle aimait n'avait pas son talent pour échapper aux oinins et autres chasseurs de déserteurs. Elle était morte en tentant de sauver sa vie, à lui, en vain. Mais leur idylle avait néanmoins duré assez longtemps pour donner le jour à une vie nouvelle, qu'ils avaient confiée à leur meilleur et seul ami, Akate Tatsumi. Depuis ce jour, il ne vivait que pour veiller sur le bien le plus précieux de ses défunts amis. Pas question, donc, de laisser qui que ce soit blesser davantage ce petit être fragile qu'on lui avait confié; la Vie et les caprices du Destin ne s'en occupaient déjà que trop à son goût.

Ami… Ce mot résonna plusieurs secondes dans sa tête. Il trouvait ce terme absurde. Tout du moins le trouvait il étrange lorsque celui-ci étai accolé à lui. Peu de personne rentrait dans cette catégorie chez Tokui à cause de ce manque de confiance, considérant chaque personne comme un éventuel ennemi à abattre, et préférant se retirer de la vie pour faire ce qu’on lui ordonnait de faire. Un assassin, ça n’a pas le droit d’avoir d’attache. Ça ne devait qu’obéir aux ordres comme un gentil petit soldat. Alors il ne pouvait pas dire qu’ils avaient été amis. Ce n’était pas ce genre de relation qui lui avait fait connaître la jeune infirmière.

« Elle m’a aidée… »

D’une certaine manière et dans plusieurs sens. Il n’arrivait pas clairement à définir en quoi, il voyait en Kahera plus qu’une simple infirmière qui l’avait soignée d'une blessure au retour d'une mission qui avait faillit mal finir pour lui. Peut être simplement parce qu’elle n’avait pas fait que ça – ou plutôt parce qu’elle l’avait fait à sa façon.
Mais peu importait ce qu’il pouvait dire, rien ne réussirait à faire avouer l’homme qu’il avait en face de lui. Son antipathie pour les shinobi – pouvait il lui en vouloir pour ça ? – l’en empêcherait sans aucun doute. Comment lui en vouloir. Ce monde, il le connaissait bien lui qui avait baigné dedans depuis l’enfance. Les ninja ne sont que des pantins aux services de leur chef et les Oi-nin dont il faisait partie était sans doute la pire caste…Son regard ambré se porta sur l’homme qui lui faisait face, écumant de rage.

C’est dans la brume que l’on dissimule le plus de secret. Dans le brouillard sanglant du village le plus redouté.

Il ne répondit pas aux phrases de Tatsumi. Après tout, il y avait de cela, et Tokui n’était pas du genre à mentir aussi bassement pour réussir ce genre d’entreprise. « Qui ne dit mot, consent. ». Pas plus qu’il ne voulait interroger cet homme en l’emmenant dans les geôles du village. Il en avait pourtant l’accès et même le devoir en tant que chasseur de déserteur. Mais non…Quel drôle de ninja, n’est ce pas ?
Mais aux dernières paroles du marchand, il se sentit presque blessé.

« Je me souviens d’une jeune fille aimant son village…Je n’ai jamais pensé qu’elle puisse déserter un jour. » Mais à ce moment, il l’avait cru morte à sa disparition…La donne avait changée. « Et puis cela voudrait dire que ce que vous avez dit à ces parents n’était qu’un mensonge. »

Il se raccrochait à ce qu’il avait entendu, tout en m’étant pas persuadé non plus. Il aurait très bien put leur mentir. Et en même temps, il avait du mal a voir Kahera déserter son village et pourtant…La connaissait il tant que ça ? Il n’avait pas partagé tant de chose avec elle, et puis, on ne connaît jamais suffisamment quelqu’un. C’était l’une des seules choses qu’il savait être totalement exacte pour l’avoir vécu – et avoir souffert. C’était aussi pour cela que les attaches faisaient mal, même lorsque l’on croyait qu’elles n’existaient pas…

Finalement, il s’était peut être trompé de nouveau ?

Il chassa cette idée. Innocent jusqu’à preuve du contraire, c’est ainsi qu’il fonctionnait, ainsi qu’il avait apprit à vivre. Il n’était pas très bon pour juger les autres puisqu’il se trompait bien souvent…Oubli. Ce serait plus simple…

« A-t-elle au moins les moyens de revenir si elle le désir ? »

Il questionnait à coté du plus important, tournant en rond comme il le faisait si bien. Peut être était ce pour déstabiliser cette adversaire ? Non. Pas réellement. Ces questions étaient sans doute pour lui, aussi importante que celle qu’il devrait finir par poser…Mais dont il n’aurait sans doute aucune réponse.

"Elle t'a aidé? La belle affaire. Elle pense toujours à aider les autres et jamais à s'aider elle-même..."

Akate soupira, fermant les yeux un instant. Bien sûr, qu'elle en avait aidé, du monde, à Kiri, avant de disparaître du village. Le souvenir de Tokui n'était pas qu'un souvenir, d'ailleurs; Kahera n'avait jamais vraiment changé, malgré la distance qui la séparait de chez elle depuis maintenant deux bonnes années. Faute de pouvoir aider autrui à l'hôpital de Kiri, elle se rendait parfois utile à celui de Suna, à présent. Son devoir de sauver des vies l'enflammait toujours aussi intensément, même si le pays dans lequel elle pratiquait son art médical n'était plus le même. Cela dit, elle espérait toujours rentrer à Kiri et continuer d'y accomplir ce même devoir...

"Je me souviens d’une jeune fille aimant son village… Je n’ai jamais pensé qu’elle puisse déserter un jour."

"Pense ce qui te plait, jeune homme."

Jeune homme, et plus Gamin? Progrès, ou simple moment de distraction du marchand? Lâchant à nouveau un soupir, tout en haussant les épaules, Tatsumi fixa ensuite Tokui droit dans les yeux. Si Kahera voulait revenir, elle le pouvait. Mais ce serait alors au risque de se voir traquée à vie par l'Ordre du Sable. Inutile d'imaginer que dans de telles conditions, et tant qu'elle ne trouvait pas de solution intermédiaire à son problème, la jeune fille préférait rester sagement là-bas, sous la tutelle du clan Kamikaze. Au vu des relations plutôt tendues entre ses deux villages, Kahera ne pouvait se permettre aucun faux pas. Tatsumi le savait, et buté qu'il était, bien décidé à n'en faire aucun non plus qui puisse compliquer davantage la situation de sa protégée, il fixait l'oinin sans répondre à ses questions.

"Si tu veux vraiment la remercier pour l'aide qu'elle a pu t'apporter, laisse-la donc gérer ses affaires sans y mêler tes petits copains shinobis, voire qui sait, ces assassins d'oinins. Tout ce que je te dirai, c'est qu'elle ne peut se permettre de rentrer à Kiri. Pas pour le moment, s'tout. Plus tard, peut-être. Dans tous les cas, j'lui fais confiance; elle fera au mieux pour provoquer le moins de dégâts possibles quand elle prendra une décision, quelle qu'elle soit."

Le moins de dégâts possible... Kahera veillait toujours à la paix autant qu'elle le pouvait, ce n'était pas nouveau. Si sa situation actuelle menaçait de générer le moindre conflit entre quelques factions que ce soit, il était certain qu'elle préfèrerait ne rien faire et se tenir à carreau. Rien ne l'horrifierait davantage que d'être la cause d'un conflit sanglant, et ça, Loki pouvait sans peine l'imaginer, même s'il ignorait entre quelles factions la jeune fille pourrait créer un quelconque conflit, justement. Comment pouvait-il deviner? Personne ne savait. Seul le clan Kamikaze, Tatsumi et Kahera elle-même connaissaient la vérité quant à son passé. La kunoichi aux deux clans, aux deux villages, voilà ce qu'était Kahera, et sa situation n'avait rien de simple et encore moins d'enviable. A la moindre erreur de sa part, qui savait ce qu'elle pourrait provoquer entre Suna et Kiri, qui n'étaient pas spécialement alliés, déjà?

"Et puis cela voudrait dire que ce que vous avez dit à ces parents n’était qu’un mensonge."

Un mensonge? Et alors? Ces gens, au regard de Tatsumi, n'avaient que la juste punition qu'ils méritaient pour ne pas l'avoir écouté. Et puis, quel mensonge? Il ne leur avait pas menti. Certes, il ne leur avait pas tout dit, mais ça, il ne le leur avait pas caché. Kahera ne souhaitait pas que ses parents, fussent-ils adoptifs, se voient au courant d'assez de choses la concernant pour subir un interrogatoire de ses supérieurs, "made in Kiri"... Elle ne connaissait que trop bien l'impassibilité et surtout, la cruauté dont certains shinobis spécialistes des interrogatoires de ce genre étaient capables...

"A-t-elle au moins les moyens de revenir si elle le désire?"

Oui et non... Oui dans le sens où Kahera possédait toujours ce don qui faisait d'elle la meilleure au jeu de la fuite et de la dissimulation. Echapper à des poursuivants n'était certes pas un soucis pour elle. Personne ne pouvait rivaliser à la course avec elle, et d'ailleurs, pour la courser, encore fallait-il la voir ou au moins, la sentir, de quelque façon que ce soit, ce que son Mienaï rendait impossible. Cependant, comme tout shinobi, comme toute personne normale, elle ne possédait pas de réserve illimitée de chakkra, et devait forcément prendre des pauses pour récupérer, ainsi que pour manger, boire, dormir. C'est dans ces moments-là qu'elle devenait vulnérable.

Qui plus est, toute personne connaissant un minimum la jeune fille pouvait sans difficulté se douter qu'un ennemi futé pourrait toujours la berner et profiter de l'une de ses trop nombreuses faiblesses, la plupart étant sentimentales... Quand bien même parviendrait-elle à rentrer à Kiri, donc, elle serait toujours en danger. Même en ne quittant pas le village, elle risquait à tout moment d'être retrouvée par l'Ordre du Sable ou d'autres assassins du clan Kamikaze. Et puis, si elle ne pouvait plus aller et venir aussi librement qu'avant, à quoi bon être la meilleure espionne du Mizukage? A quoi lui servirait-elle si pour sa propre sécurité, elle ne pouvait plus agir seule, menacée par l'un ou l'autre assassin lancé à ses trousses? Car il ne fallait pas rêver: eux aussi savaient s'infiltrer en territoire étranger. Le fait qu'elle soit à Kiri ne les arrêterait pas.

"Bon, on ne va pas y passer la nuit. Je ne répondrai pas à cette question, ni à d'autres, et je pense que tu t'en doutes. Alors autant en finir, non?"

Comme si c'était aussi simple! Mais il n'était pas stupide, le Tatsumi. Il savait très bien qu'il allait soit avoir droit à la séance d'interrogatoire "spéciale shinobi", soit, l'espoir faisant vivre, que ce jeune homme allait le laisser filer. Mais là, l'espoir faisait vraiment vivre...

Quelle situation des plus compliqué. C’était comme si il se retrouvait à percer un mur d’acier avec pour seul instrument une petite cuillère. Bien sur, il n’avait pas espéré que l’homme parle rapidement, tout du moins n’y aurait il pas crut – les gens mentent si facilement de nos jours. Mais il fallait avouer que c’était un dialogue de sourd qui ne lui laissait aucune réponse ni échappatoire viable. La seule chose qu’il pouvait dire avec pseudo certitude c’est que celle qu’il avait crut morte ne l’était pas et qu’elle se retrouvait dans une situation peu enviable – déjà il pouvait le déduire quant à son statut à Kiri qui la poursuivrait en tant que déserteur si sa survit était officielle. Et ça, il préférait l’éviter. Tant qu’il y aurait une chance même infime de passer au travers des mailles du filet, il le ferait. Parce que si il y avait une raison à tous cela - à cette disparition – alors la mort était une punition trop lourde. Et puis, il avait toujours été ainsi, Loki, l’oi-nin qui n’en faisait qu’à sa tête.

Il se demanda tout de même, au fur et à mesure de cet entretient particulier, si ce homme n’avait pas eut un peu plus de considération pour lui. Cette réflexion disparut aussi rapidement qu’elle était venue. Ce n’était pas vraiment le moment, et puis peu importait comment on le considérait, il ne montrait pas réellement sa nature ici. Ici, il n’avait pas le statut d’un chasseur de déserteur, il était juste un shinobi haut gradé de Kiri, ni plus ni moins.

Et alors que le vieux marchand continuait de répondre à coté de ses questions, lui réfléchissait à tout allure. Si on apprenait cela, il était certain que sa caste foncerait droit devant et n’hésiterait pas à interroger l’homme avec des arguments frappants. Il était loin d’être pour ce genre d’interrogatoire, surtout lorsque cela concernait un homme sans arme souhaitant seulement protéger une personne – car ça, il en était sur. C’était contre les principes qu’on lui avait inculqués. Mais si cela s’ébruitait malgré tout…Il n’y avait pas de raison après tout. Mais, et la jeune fille ? Qu’est ce qu’elle en penserait elle ? N’aurait elle pas besoin d’une quelconque aide extérieur que ne pourrait pas lui donner le marchand semblant savoir exactement où elle était et comment elle allait ?

Bon, ce n’était pas non plus comme si il connaissait vraiment sa situation. Il savait juste qu’elle n’était pour l’instant pas en danger immédiat, mais que cela risquait forcément de s’inverser si cette conversation s’ébruitait dans le village. Bien. Il n’aurait juste qu’à pas en parler. Ce n’était pas comme si il avait de nombreux ami à qui blablater de chose et d’autre. Bien sur, il connaissait les risques pour lui-même. Ne pas avertir ces supérieur de cette nouvelle pourrait être passible d’une mise à pied voir même de mort dans le pire des cas. Rien d’enviable en somme, mais pourtant ce n’était pas ce qui l’inquiétait le plus. Tokui était un funambuliste. Depuis toujours il marchait sur une fine limite entre son devoir ninja et ses principes, et parfois, il était obligé de mettre un pied dans le vide quitte à tomber pour préserver sa dignité. La dignité, c’était bien un truc inutile pour un ninja, mais ce n’était pas à son âge qu’il allait changer sa façon de faire ou de voir les choses.

Autant en finir. Il n’avait pas tord sur ce point. Que faire ? Sérieusement, l’idée de laisser la jeune fille qu’il savait à présent en vie lui laissait un goût amer dans la bouche. Après tout, il avait une dette envers elle, non ? Observant le marchand, il se dit que dans tous les cas insister ne servirait à rien – et comme l’interrogatoire à grand renfort de petit bistouri était éliminé, il ne restait plus grand-chose. Sauf ce qu’il savait faire de mieux. Le petiot n’était pas Chasseur de déserteur juste par simple plaisir, il avait tout de même quelques capacités qui faisait de lui un bon chasseur.
Alors sans doute à la plus grande surprise du marchand, Tokui s’écarta de la voie que le marchand devait prendre pour partir.

« Vous pouvez partir. Je garderais cette conversation pour moi. »

A lui de le croire ou non mais cela ne dépendait plus de lui. Tokui était une drôle d’énergumène : il ne mentait pas – ce qui pour un shinobi était on ne peut plus mal venu – était guidé par une chose étrange que certain appelait code de conduite ou principes moraux – qui n’existait pas chez la plupart des assassins. En mec bizarre quoi.
Un léger sourire releva le coin de ses lèvres alors qu’il marchait vers le marchand dans l’intention de partir.

« Je ne suis pas un grand admirateur des interrogatoires façon brume sanglante. »

Brume sanglante. Le nom qui ne cessait de coller à Kiri pour de nombreuses raisons. Le village n’était aucunement purgé de cette partie sanglante de son histoire, lui-même étant l’une des dernières générations à avoir subit sa cruelle tyrannie. Son sourire évanescent disparut lorsqu’il fut à plusieurs pas du marchand, le regardant droit dans les yeux en parlant :

« Mais je ne fais aucune promesse quant à mes agissements. »

Malgré les risques.

Citation :

°¤ Evaluation ¤°

Enfin, un peu moins de brume dans l'histoire de Kahera, avec ces posts dans le futur, dans le passé et dans le présent, difficile de retrouver son chemin. Tout devient plus clair à présent, cette rencontre entre le marchand et Tokui permet bien des choses, un éclaircisemment, de nouvelles questions (...)
Tokui est touchant, je me souviens du fameux post à l'hôpital entre Tokui et Kahera, Toku est mimi à voir, à croire qu'il considère Kahera comme quelqu'un de différent à ses yeux, et surement peut être plus comme un ami .. qui sait.
Le marchand joue bien son rôle, conserve le mystère, reste sur ses positions tout en dévoilant certaines choses, en tout cas, le rendu est excellent, et la mise en abime réussie. En tout cas, tout est très bien écrit, le ton est posé mlagré la tension qui règne.
Tokui =) quelques petites fautes de conjugaison, mais elles sont ponctuelles.

8 points pour Kahera / 7 points pour Tokui