Hikari était fatigué. De nombreuses courbatures s’ajoutaient à sa fatigue et noircissait son humeur. Après plusieurs jours sans autres nourritures que des fruits des bois à l’odeur de pisse de renard et du pain rassis à l’étrange odeur de moisi, le corps se rebelle. Son visage creusé et crispé lui donnait la face d’une sorte de perturbé perdu au fi fond d’une forêt… Après réflexion il est bel et bien un perturbé perdu au fin fond d’une forêt. Il marchait, encore, encore et encore… Et toujours ! Le genre de mission insupportable. Il avait été chargé d’apporter un simple petit message à Oto. Un simple message… Mais il fallait que le destinataire soit une espèce d’ermite délurée abandonné, exilé dans une grotte surplombant des rizières.
Hikari vomissait. Après les fruits des bois indigestes il s »était attaqué aux champignons tout aussi infâmes… La dure loi de la nature se montrait particulièrement plus sévère avec lui.
Il l’avait vu… Il en était sûr. Le bout d’une longue et interminable route :
Le grand village attribué à Kaminari no kuni se profilait à l’horizon. Kumo, le village des nuages.
Hikari marchait calmement, profitant au mieux du paysage magnifique bordé des rayons de soleil. Après la dernière mission qu’il venait de subir il espérait grandement pouvoir retourner dans son petit appartement et s’y reposer tranquillement. Il était vrai que depuis sa promotion au rang chuunin il n’avait plus beaucoup de temps pour lui. Tant tôt il formait des élèves, une autre fois il partait en mission et revenait la plus part du temps dans une chambre d’hôpital. Mais cette fois là la mission fût une réussite merveilleuse. Il allait pouvoir retrouver son lit sans encombre après 6 nuits à la balle étoile dans un sac de couchage envahit par mites et fourmis.
Après encore plusieurs heures de marches, le village était bel et bien devant lui. Les bâtiments de bétons s’élevant jusqu’à percer les nuages. L’énorme muraille dont l’entrée était aussi fidèle à la sensation de grandeur. Hikari avait oublié à quel point son village caché était voyant. Depuis des générations les Raikage et le peuple s’enquirent à bâtir toujours plus haut, comme pour atteindre les nuages. Le village avait ainsi perdu sa mélodie rurale d’entant pour devenir une forêt de béton. Mais bon, l’évolution est nécessaire à toute chose.
Hikari s’avança jusqu’au portail électrique et salua les gardes. Légèrement tendu, retenant avec peine sa surexcitation à l’idée de retrouver son doux foyer il poussa une sorte d’exultation de joie particulièrement effrayante. Il s’adressa à un deux ninjas portiers. Et la routine revenait prendre sa place sur la dure vie à l’état sauvage. Car était venu le retour des formalités. Montrer sa carte d’identité. Signer l’attestation de la réussite de mission, recevoir le chèque du salaire, signer les documents médicaux etc.… Dans l’imagination des enfants qui contemplent les ninjas, ceux-ci ne sont que des guerriers surpuissants soumettant la nature. Mais les enfants oublient trop souvent la face cachée d’un travail. Derrière les lancés de Kunai, les éclaires foudroyant se cache l’administration…
- Hikari tout est en ordre. Bon retour au village. N’oubliez pas de donner le certificat au trésorier, sans ça pas de salaire…
Hikari salua le portier affable et pénétra la grande citée des nuages. Un labyrinthe de pierre où là, au moins, il ne se perd pas. Il amorça son retour. Rêvant déjà à son doux foyer, si doux… le foyer doux… Un si doux foyer… Les mots résonnaient dans sa tête. La joie de retrouver un mode civilisé mélangé avec les dernières tentions accumulées étaient sur le point de le faire craquer. Il y était, son immeuble. Le concierge toujours aussi aigrit. Le voisin partit en missions depuis des lustres, les plantes crevées au balcon, plantes nommées étrangement : décoration. Sa porte. Il insère la clé, et il y est, de retour à Kumo.