La fatigue commençait à se faire sentir, OKita avait eût son compte d'émotions fortes pour la journée et pourtant il savait qu'il n'en avait pas encore terminé. Après avoir récupéré Tilika à l'académie, il l'avait ramené dans sa chambre. Il avait également insisté auprès du personnel médical pour qu'une personne de confiance reste en permanence à proximité de la fillette. Le chuunin ne pensait pas que Seridan revienne de sitôt mais il préférait prendre ses précautions.

Il installa sa protégée sur son lit et lui tendit la feuille et de quoi écrire.

"J'aimerais te laisser pour que tu te reposes mais je dois encore te poser quelques questions, tu veux bien y répondre ?"

Il soupira, il savait que sa première question n'était pas pour une enfant normale de cinq ans seulement Tilika avait prouvé par le passé que sa vision du monde différait de celle d'une gamine du même âge aussi se risqua-t-il :

"D'abord, j'aimerais que tu me parles de ta maman, que tu me dises à quoi elle ressemblait, je voudrais que tu me parles de ta famille également. Est-ce que tu as des frères et sœurs, des oncles, des tantes, des cousins ? Enfin, j'aimerais que tu parles de toi, ce que tu aimes, ce que tu désires...

Okita savait qu'il posait beaucoup de questions à la fois mais il espérait ainsi obtenir quelques embryons de réponse afin de pouvoir affiner son questionnaire par la suite. Dans le même temps, il réfléchissait à quelles pouvaient-être les autres informations utiles et urgentes à savoir. Une idée lui vînt :

"Dis-moi, aimerais-tu revoir le visage de ta mère une dernière fois ? As-tu des préférences quant à la façon de l'enterrer ?

Les mots qu'elle avait écrit sur le papier s'imposèrent alors au jeune homme, il se souvînt alors qu'elle avait vécue en tant qu'esclave et il se décida à la rassurer :

"Je te promets qu'ici, personne ne cherchera à te vendre, t'acheter ou à faire de toi une esclave de quelque façon que ce soit. Tu vas être placé dans une famille avec une personne pour s'occuper de toi mais plus jamais tu ne seras une esclave, tu as ma parole."

Trop d'événements en trop peu de temps; l'enfant ne savait plus trop où donner de la tête. Alors qu'elle craquait et fondait en larmes aux pieds de Seridan, serrant son espèce de grosse peluche blanche et laineuse dans ses petits bras, Gen'ei Okita avait pointé son nez dans la salle et lancé un jutsu au genin. Tilika ne comprit rien de ce qui se passa alors, ne pouvant que voir un Seridan aux yeux exorbités, paralysé, comme s'il venait de faire le pire de tous les cauchemars tout en étant debout et bien éveillé.

*Que... Qu'est-ce qu'il... lui a fait...???*

Ses larmes cessant de couler sous la surprise, la petite fille considéra alors Okita, un peu effrayée, serrant un peu plus son agneau contre elle. Elle n'eut pas le temps d'une quelconque autre réaction, car le chuunin la souleva dans ses bras pour l'emporter loin de là. Son agneau toujours dans les bras, elle ne put que se laisser faire, bien que tétanisée, sur le moment, son regard à nouveau fixé sur le pauvre Seridan. Sur le coup, la petite fille ne sut que "dire", que penser, que faire, trop sous le choc, encore... Mais en chemin vers l'hôpital, son petit corps se remit à trembler, tandis que de grosses larmes douloureuses inondaient ses grands yeux foncés.

Elle dut prendre son courage à deux mains, et rassembler toute sa force de volonté, pour pouvoir réagir enfin et répondre à Okita, une fois installée par ses soins dans une chambre tranquille de l'hôpital, un médecin restant désormais sur place pour surveiller qu'on ne l'en fasse plus sortir avant que le chuunin ne la déclare prête à quitter le lit. Prenant alors un profonde inspiration, elle fit de son mieux pour répondre, malgré les tremblements de sa main et ses larmes qui continuaient de couler, s'écrasant en silence sur le texte qu'elle s'appliquait à rédiger.

- Maman est très jolie, avec de longs cheveux violets clairs, comme moi, mais plus longs. Elle a des yeux turquoises, et elle porte un vieux kimono à fleurs. Moi et elle, on était les deux seules filles dans la caravane. -

Elle déglutit avant de poursuivre, la suite semblant difficile à "énoncer" pour l'enfant.

- Elle a dit que si il lui arrivait quelque chose, il fallait brûler son corps. Alors, s'il vous plaît, il faut le faire. C'est ce qu'elle voulait, c'est très important, elle a dit. -

Tilika baissa les yeux, marquant une pause. Oui, elle voulait revoir sa maman. Bien sûr, qu'elle le voulait... mais vivante! Elle voulait se blottir dans ses bras, qu'elle lui dise en lui caressant les cheveux, de sa voix douce et maternelle, que tout ceci n'était qu'un affreux cauchemar et qu'elle allait se réveiller. Mais la petite fille savait très bien que ce n'était pas un mauvais rêve. La dure réalité s'acharnait sur elle, et elle se montrait aussi forte et courageuse que le pouvait une gamine de son âge. Elle avait promis à sa mère de respecter cette volonté, et elle tiendrait bon. De toutes façons, entière ou brûlée, qu'importait, maintenant? Elle ignorait que cette volonté de sa mère n'était pas sans raison; il fallait détruire toute possibilité pour une personne mal intentionnée de faire des recherches sur le corps de la jeune femme, possesseur du don de son clan. Aujourd'hui, Tilika était la dernière représentante de ce dernier, et seule au monde à posséder le don en question... Ce fameux don qui la faisait voyager dans les songes d'autrui, lorsqu'elle dormait...

Revenant à la réalité, la petite fille tenta de remettre de l'ordre dans son esprit. Quelles questions Gen'ei lui avait-il posées, encore? Ah, oui... Si elle avait de la famille à part sa maman... Ce qu'elle aimerait, elle. Et aussi, il lui avait annoncé qu'à présent, elle ne serait plus une esclave. Il allait la faire recueillir par une famille qui allait s'occuper d'elle comme n'importe quel enfant libre. A dire vrai, elle avait du mal à comprendre vraiment, à imaginer ce que cela signifiait... Essuyant maladroitement son visage d'un revers de manche, elle rédigea la suite de ses réponses au chuunin.

- Il n'y a que maman et moi. Papa est parti. Et Maman dit qu'elle n'a pas de famille, et papa non plus. C'est un méchant de Kiri no Kuni, qui a abandonné maman et qui est parti en la laissant seule, alors il ne faut pas penser à lui, elle a dit. Mais un jour, je veux le retrouver et lui demander pourquoi il a laissé maman. Alors un jour, j'irai à Kiri. Si je suis plus une esclave, je peux? -

Se relisant, elle repassa quelques lettres, rendues floues par les larmes tombées sur la feuille, puis, la tendit à Gen'ei Okita. Elle considéra alors ce dernier dans l'attente de réponses, à son tour. Quelque chose qu'elle voulait? Sur le moment, oui. Elle l'avait dit à Seridan il y avait un instant à peine. Elle voulait revoir ce shinobi masqué de Kiri et lui parler. Il l'avait sauvée, et il venait de Kiri... Mais n'avait-il pas dit qu'il allait revenir? Devait-elle réitérer sa demande à Okita, donc, ou attendre sagement que le dénommé Loki revienne la voir avant de repartir accomplir la mission qui l'avait amené dans les parages?

Il n’avait pas de temps à perdre, il devait partir rapidement de ce village pour reprendre la mission pour laquelle il était dans les alentours de Kumo et qu’il avait mis de coté pour ramener la fillette à l’hôpital. Pas de temps à perdre. C’était drôle à dire comme ça puisque, visiblement, Loki n’allait pas vraiment du coté des portes pour sortir du village. Sa conscience était sans doute un peu trop développée pour un ninja autant que son sens des promesses. Il lui avait dit qu’il reviendrait, ce n’était pourtant pas une promesse en soit, mais malgré tout, il n’aimait pas mentir ou trahir, même si c’était quelque chose de stupide. Alors il se dirigeait vers l’hôpital en passant par les toits et sans se préoccuper plus que cela des ombres qui le suivaient encore. Après tout il avait prouvé qu’il n’était pas venu pour faire du mal, mais qui sait…Et puis avec son Kage dans les alentours, notre bon Oi-nin préférait éviter les artères principales. Il assumait son geste parfaitement, mais jouer avec le feu – en l’occurrence le Mizukage – n’était pas non plus son activité favorite. De toute façon, il n’en avait pas pour longtemps…

C’est ainsi que pour la seconde fois en moins d’une heure – à peu près – Loki se retrouva devant le grand bâtiment blanc de Kumo, ne prenant même pas la peine de s’arrêter sur le parvis et rentrant directement dans l’hôpital. Encore cet air aseptisé et cette agitation dont cette fois ci, il profita pour se glisser entre les personnes présentes avec la discrétion de tout bon ninja. Après tout, il était inutile de se planter au milieu de la pièce blindée pour montrer qu’il était là…Alors notre jeune homme masqué se dirigea directement dans le hall en se rappelant du chemin qu’il avait pris pour amener la fillette aux cheveux parme. Il évita avec plus ou moins d’intérêt des infirmières –surprise ou habituée – avant de se retrouver au niveau de la chambre.

Il n’y entra pas immédiatement néanmoins. Il pris son temps, dos au mur à coté de la porte ouverte juste pour savoir un peu ce qu’il se passait avant de rentrer – tout en se demandant finalement si il allait rentrer…Ils étaient trois dans la pièce. Deux qu’il connaissait – Tilika et Okita Gen’ei – et l’autre inconnu – pas un ninja en tout cas. Il entendit les paroles de chuunin, ces demandes et ses questions sans vraiment y faire vraiment attention. Il y a juste les dernières paroles de celui-ci qui la fit réagir. Il poussa un soupir inaudible en levant le visage – masqué toujours – au plafond, l’air profondément las. Esclaves, hein…

« Tss. »

L’humanité avait parfois d’horrible usage. L’esclavage en faisait partie…Mais après tout, est ce que les ninja étaient bien meilleurs que les esclavagistes ? … Encore une question dont il fallait mieux mettre de coté pour le moment. Ce n’était pas vraiment l’occasion de philosopher là-dessus et il n’en avait guère l’envie. Mais au moins, il en savait un peu plus, de manière peu délicate…

C’est un peu après qu’il se décida à entrer dans la chambre, mal à l’aise sans vraiment le montrer. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de chose après tout. Il n’était sans doute pas attendu, mais il avait dit qu’il reviendrait et malgré ses doutes, il avait bien tenu parole. Il observa la petite derrière son masque qui avait pleurée sans doute à l’instant avec une peluche étrange à ses cotés.... Gen’ei avait une feuille et un médecin était présent également dans la pièce. Il ne savait pas bien ce qui c’était passé en son absence mais il y avait dut avoir encore quelque chose d’anormal… Il s’approcha davantage pour ce mettre à la hauteur du jeune homme près du lit de l’enfant, à un ou deux pas de distance malgré tout.

Et là, il faisait quoi après son acte de présence ?

« Vous devriez arrêter avec les questions…Gen’ei-san. »

Et bien il reprenait son ancien discours, celui d’avant son départ pour le bureau de la chef du village, à savoir « cesser de la harceler, elle n’est pas en état et ça peut attendre ». Après tout, en une heure ou même un peu plus, la petite fille n’avait pas eut le temps de faire le moindre deuil ! Déjà que pour un adulte – voir même un ninja – ce n’était pas chose aisé alors pour une gamine qui avait tout perdue…C’était tout simplement impossible. Et puis il y avait des questions qui ne se posaient tout simplement pas à une enfant de 5 ans.
C’était simple de parler aux adultes – ou au adolescent même – mais il remarquait que cela était un peu plus dur pour lui de parler avec un enfant. Il était simple de rabrouer les autres mais il doutait pourtant d’être plus simple avec la petite fille.

« Tu t’es bien reposée Tilika ? »

Comme c’était stupide. On pouvait pas dire que sur ce coup là, notre Oi-nin faisait preuve d’une originalité des plus révoltante…Mais au moins, ce n’était une question des plus compliquer à répondre. Enfin…peut être.

[HRP: désolé du mauvais post >>]

Okita avait posé une longue série de questions, trop peut-être pour la pauvre Tilika en plus d'être douloureuse pour certaines.
L'enfant fit un effort sur elle-même pour répondre. Elle saisit de quoi écrire et se mit au travail. Elle s'arrêta une première fois après avoir griffonné quelques mots. Un élan de compassion monta en le chuunin alors que la petite fille hésitait.
Pourtant il ne bougea pas et elle recommença à écrire, elle coucha une ou deux phrases sur le papier avant de s'arrêter à nouveau.
Avant que le grattement du stylo sur le papier ne recommence, Tilika se débarrassa des larmes coulant le long de ses joues et finit son message. Elle le relut soigneusement alors que le shinobi restait immobile puis lui tendit la feuille.
Okita parcouru rapidement du regard le message.
La description de la gamine correspondait parfaitement à l'un des corps qu'il avait ramené. La phrase suivante sur le papier interloqua néanmoins le jeune homme ; la mère de Tilika considérait essentiel que son corps mort parte en fumée et elle en avait averti sa fille, s'assurant qu'elle comprenait parfaitement le concept de l'incinération et l'importance qu'il avait pour elle. Le chuunin trouva étrange une telle exigence, il trouvait déplacé qu'une mère insiste auprès de sa fille à ce point sauf bien évidemment si elle possédait de bonnes raisons.

*Une ninja ?*

Son pressentiment lui fut confirmé quelques mots plus tard lorsque Tilika aborda le sujet et l'origine de son père. Kiri No Kuni, le village caché de la brume. Les révélations qu'il venait d'obtenir ne constituaient pas une preuve suffisante pour affirmer le métier de l'un ou l'autre des parents de la petite fille aux cheveux violets pourtant l'instinct d'Okita hurlait sa certitude.
En bon médecin, le jeune homme avait appris à se détacher de ses certitudes afin d'envisager d'autres éventualités et pouvoir soigner au mieux ses patients.

*Remettre en cause son diagnostic, une leçon importante, la première que j'ai apprise ici...*

Le chuunin ne se souvenait que trop bien des avertissements lancés par son sensei. Ce dernier avait su lui faire miroiter l'importance pour le bien-être et même la vie de ses patients de pouvoir se remettre en question. Le discours avait porté et Okita s'était entraîné à faire sienne cette règle de conduite.
Il voyait un moyen simple de vérifier son pressentiment mais il craignait qu'il n'aille à l'encontre des sentiments de Tilika : l'autopsie du corps. Il hésita sur la conduite à tenir, devait-il avertir ou non la petite fille des opérations post-mortem qui seraient infligés à sa mère.
Okita voulait établir une relation de confiance avec la fillette et il se voyait mal déjà lui mentir. Il ignorait complètement quelle pourrait être la réaction de l'enfant devant l'idée de l'autopsie cependant il savait que brûler le corps sans examen préalable serait pris comme une trahison envers Kumo.
Pour la première fois de sa courte existence, le chuunin se trouva devant un choix désagréable à faire. Il craignait le regard de Tilika si jamais elle apprenait que sa mère allait être disséquée et il tremblait devant la colère des autorités si jamais il venait à se débrouiller pour brûler le corps sans qu'un examen approfondi puisse avoir lieu.
Peut-être Tilika comprendrait l'importance de l'autopsie si jamais il lui en parlait ou peut-être ne poserait-elle pas de questions s'il se taisait.
Sa réflexion continua un moment et il remarqua à peine l'arrivée de l'oi-nin de Kiri, Loki. Lorsque ce dernier lui adressa la parole, le sens de la phrase mit du temps à pénétrer l'esprit embrumé du chuunin aussi garda-t-il le silence suffisamment longtemps pour que le shinobi du village de la brume s'adresse à la fillette.

Apparemment, le nouveau venu voulait qu'il ménage sa patiente. Okita trouva un certain réconfort dans l'idée de se taire pour ne pas aggraver la peine de l'enfant avant de se trouver lâche. Le dilemme continuait de le tourmenter néanmoins et afin de ménager Loki, il décida de garder le silence pour le moment sur ce sujet.
La fin du message de Tilika remonta alors à sa mémoire :

- Il n'y a que maman et moi. Papa est parti. Et Maman dit qu'elle n'a pas de famille, et papa non plus. C'est un méchant de Kiri no Kuni, qui a abandonné maman et qui est parti en la laissant seule, alors il ne faut pas penser à lui, elle a dit. Mais un jour, je veux le retrouver et lui demander pourquoi il a laissé maman. Alors un jour, j'irai à Kiri. Si je suis plus une esclave, je peux? -

Chassant de ses pensées le dilemme auquel il était confronté, le jeune homme choisit de répondre à la question de la petite :

"Honnêtement, j'ignore si tu pourras un jour te mettre à la recherche de ton père. Kiri... Kiri est comme Kumo... un village caché. Les relations entre nos deux villages sont pour le moment plutôt cordiales mais je ne peux prédire ce qu'il en sera dans une semaine. En plus, je ne connais pas ta situation familiale et tu pourrais te retrouver en danger en moins de deux."

Se rendant compte de la maladresse de sa déclaration il tenta de se rattraper :

"Je... Ne... Tu n'es plus une esclave Tilika, tant que tu trouves sous la protection de Kumo, tu ne pourras plus l'être. Néanmoins, néanmoins..."

Okita se mordit la lèvre avant de continuer :

"Néanmoins, les habitants du village ont certaines obligations... obligations que tu découvriras en grandissant... Je ne doute pas que tu trouveras des occasions pour accomplir ta quête de ton père mais je ne peux pas... je ne peux pas te promettre que les autorités du village acceptent de te laisser faire."

Le shinobi observa alors la réaction de l'enfant. Il craignait de s'être enfoncé mais aussi de l'avoir déçu. Il doutait également avoir réussi à se faire comprendre aussi préféra-t-il rajouter :

"Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux te dire... C'est difficile à expliquer... enfin à justifier. Pourquoi une personne se verrait-elle interdit de rechercher son père ? Quel monde absurde..."

Se rendant compte qu'il parlait à voix haute, le chuunin se tût, désemparé. Il garda le silence quelques secondes, gêné, avant de reprendre :

"Nous vivons dans un monde compliqué Tilika. J'espère que tu ne m'en veux pas trop de briser tes espoirs mais je me refuse à te mentir."

Immédiatement, une autre pensée s'imposa à lui :

*Par contre à te dissimuler des informations...* Se morigéna-t-il.

Même embarrassé dans de confuses explications, il ne pouvait se défaire du malaise qu'il ressentait depuis qu'il avait appris que l'enfant souhaitait que sa mère soit incinérée.

"Même si je ne peux t'assurer qu'un jour tu parviendras à retrouver ton père, je te souhaite quand même de pouvoir un jour lui poser la question..."

Mal à l'aise, Okita se décida à changer d'interlocuteur et se tourna vers Loki :

"J'en ai fini pour le moment avec les questions Loki san... J'espère que votre intervention ne vous sera pas reprochée et que vous n'aurez pas d'ennuis pour avoir sauvé Tilika."


[HRP : désolé, toujours pas d'internet chez moi, j'en profite chez les autres quand j'en ai le temps et je risque de ne pas pouvoir poster régulièrement pour un moment encore]

La petite fille écoutait docilement le shinobi Okita, même si elle ne comprenait pas tout ce qu'il tentait de lui expliquer, jusqu'à ce que l'onin de Kiri débarque. Soulagée et ravie de le revoir, elle s'était alors redressée vivement, ne prêtant plus la moindre attention aux paroles de Gen'ei. Bien sûr, Loki avait dit qu'il reviendrait. Mais malgré tout, Tilika avait craint, un instant, qu'il ne puisse pas tenir parole.

*Loki-sama!*

Elle reprit le carnet et le stylo, écrivant avec empressement un mot qu'elle tendit alors au jeune homme masqué.

- Merci d'être revenu. Je vais bien. Okita-sama s'occupe bien de moi. Est-ce que vous retournez à Kiri? -

Puis, le temps qu'il réponde, elle écrivit un autre mot, à l'intention d'Okita, cette fois.

- Je sais. Ce n'est pas votre faute. C'est bien que je ne sois plus esclave, déjà. Et que maman repose en paix. Je lui ai promis de laisser ses cendres voler. Je dois la libérer dans le vent. -

La libérer... dans le vent...

***********

"Promets-le moi, Tilika. Promets-le moi!"

L'enfant, à peine haute comme trois pommes, hocha la tête, en déglutissant. La promesse qu'elle venait de faire serait bien difficile à tenir, le jour où elle devrait s'exécuter, elle s'en doutait bien. La simple idée de perdre sa mère lui était déjà si dure, di douloureuse! Comment sa maman opuvait-elle lui demander une chose pareille?! Et pourtant, elle le lui demandait. ET Tilika avait promis.

"Ce n'est pas pour te faire de la peine, que je te demandes cela, tu le sais, ma chérie?"

S'accroupissant devant son enfant, la jeune femme l'enlaça, après avoir plongé un instant le turquoise vif de son regard dans celui, violet sombre, se sa progéniture. Elle la berça un moment, se voulant rassurante, apaisante, douce, maternelle et pleine de tendre compassion.

"Tu sais pourquoi je te demande ça?"

Bien sûr que non, que la petite fille ne savait pas. elle n'y comprenait rien, bien trop jeune et innocente, encore, pour saisir les cruautés de ce monde injuste. Sa maman le savait, et c'est pourquoi elle ne lui donna pas la véritable raison. Cette raison-là, Tilika la comprendrait en temps voulu, quand elle grandirait et se souviendrait des recommandations de sa maman quant à ses rêves, entre autres...

"Parce que comme ça, je serai libre comme l'air, je serai portée par les courants, je volerai tel un oiseau invisible, haut dans le ciel, pour veiller sur toi. Ce sera merveilleux, plutôt que de rester sous terre, tu ne crois pas? D'ailleurs, quand viendra ton heure, je suis sûre que toi aussi, tu préféreras voler haut dans le ciel plutôt que d'être enterrée, n'est-ce pas?"

La gamine réfléchit un instant, puis, hocha la tête, encore un peu hésitante. Parler de leur mort future n'avait rien de très gai, même si l'idée de voler haut dans le ciel, elle, n'était pas si moche. Et puis, elle n'en était pas à la première demande étrange venant de sa mère.

- Promis, maman. Je ferai s'envoler tes cendres très, très haut dans le ciel. Mais toi, tu dois me promettre de ne pas mourir avant très, très longtemps, d'accord? -

Voilà une promesse que la pauvre Kazuya ne pouvait pas tenir, hélas. Pourtant, elle promit, tout en remettant le petit carnet de sa fille à cette dernière. Sans ce dernier, elle n'avait pas grand moyen de communiquer...

"Bien sûr! Je suis encore jeune, hé! Et toi aussi! Hihi... Tout ça, c'est pour dans longtemps!"

***********

Kazuya faisant voler sa petite fille en l'air, tournant sur elle-même, tenant bien les mains de sa chère enfant. Tel était le dernier souvenir de Tilika sur cet épisode de son passé avec sa maman. Et ces promesses... Sa maman n'avait pas pu tenir la sienne, mais ce n'était pas de sa faute. Alors, elle, elle devait tenir la sienne, de promesse.

- C'est bien, il y a des montagnes, ici! je pourrai libérer maman très, très haut dans le ciel! -

Et sur ces dernières paroles écrites tendues à Okita, la gosse adressa aux deux shinobis un large sourire heureux. Malgré tout ce qui pouvait lui arriver, malgré la douleur des récents événements, cette gosse faisait de son mieux pour se montrer forte, courageuse, et ne pas perdre le moral. Malgré ses joues couvertes de larmes séchées, ses yeux rougis et la douleur qui broyait son cœur, elle se réjouissait sincèrement à l'idée de libérer sa maman "haut, très haut dans le ciel"...

La réponse de Loki stupéfia autant qu'émerveilla Okita qui se força néanmoins à garder un masque impassible. L'oi-nin avait apparemment résolu les dilemmes auxquels les shinobis devaient parfois faire face. Sa propre situation lui paru bien dérisoire comparée à celle du ninja de Kiri. obligé de choisir entre son devoir et la vie ainsi que le bien-être d'une petite fille. Malgré ce constat, la malaise continuait de le tourmenter et il se sentait toujours en porte à faux avec la petite Tilika. Lâchement, il songea que pour le moment, il n'avait plus besoin de parler.

Le chuunin grinça intérieurement, il y avait du comique dans la situation, un tueur consacrant du temps à une gamine était plus honnête qu'un médecin, qu'un apprenti médecin.
Okita se demanda alors si ce genre de mensonges ne deviendraient pas son quotidien s'il continuait dans cette voie. Il se souvînt alors que, déjà par le passé, ses formateurs utilisaient le mensonge pour rassurer un patient. Il en conclut que ce genre d'attitude devait être courante chez le personnel médical, parfois dans des buts non avouables.
Lui qui aimait la vérité, cet aspect lui déplaisait au plus haut point.
Encouragé par le discours de Loki, le jeune homme prit alors une résolution : dès que la fillette serait en état de sortir, elle aurait les cendres de sa mère dans une urne et la vérité. Le ninja se doutait qu'il risquait de briser la confiance qu'il bâtissait en ce moment même avec Tilika pourtant il se sentit soulagé d'avoir pris cette décision.

*Tel sera ma réponse... Je comprend l'importance de ménager mes patients tant qu'ils sont dans une situation critique. Cacher la vérité peut parfois les aider à remonter la pente où les rassurer quant à leur sort futur mais je trouverais toujours un moment pour dire. Je refuse de porter ce poids toute ma vie ; je refuse d'assumer des mensonges.*

Une facette de son nindo venait d'apparaître ; Okita, jusque là, ne faisait que chercher une voie à emprunter et pour la première fois de sa courte existence, il parvenait à distinguer un chemin à suivre.

"Merci, Loki san." Murmura-t-il le plus discrètement possible.

Le chuunin avait senti le besoin d'extérioriser le soulagement qui le gagnait. Il espérait cependant ne pas avoir été entendu : il ne souhaitait pas que quiconque lui demande les raisons de ces remerciements.

Loki prononça alors sa dernière phrase avant de se taire. L'oi-nin semblait troublé par l'origine du père de Tilika, du moins, Okita interpréta ainsi l'intonation de la voix du shinobi de Kiri. Le jeune homme revînt alors sur les informations qu'il avait du père de la fillette. La version qu'elle donnait faisait de ce dernier, un triste constat. Le chuunin se prit à détester de façon irrationnelle cet être qu'il ne connaissait pas.

*Si jamais ce salopard me tombe entre les mains... et s'il s'avère qu'il a bien abandonné sa famille, je lui ferais regretter d'être venu au monde...*

Un éclair de raison lui traversa alors l'esprit, la mère pouvait très bien avoir menti, être partie de son plein gré et déclaré à Tilika que son père ne voulait plus d'elles.
Il se calma aussitôt et rangea ses projets de dissection dans un coin de sa tête puis il attendit la possible réponse de la petite. Si jamais elle connaissait le nom de son père, les évènements pouvaient s'accélérer. Loki connaissait peut-être cet homme et avec de la chance, il irait le voir, lui expliquerait la situation...

*Et peut-être lui demanderait-il des comptes...* Conclut pour lui-même OKita.

[Désolé d'avoir mis aussi longtemps à répondre. Désormais, je suis de retour à plein temps.]

Encore perdue dans ses pensées quant à faire s'envoler sa maman du haut d'une des montagnes avoisinantes, Tilika ne réagit pas tout de suite à la question de l'oinin. Son regard violet sombre s'était perdu par-delà la fenêtre, à l'horizon, sans doute sur l'un des sommets entourant le village et que l'on pouvait voir d'ici.

"Ton père est originaire de Kiri ?...Tu connais son nom ?"

Se retournant enfin vers son interrogateur, la petite fille mit un moment avant de réaliser quelle question il lui avait posée, mais elle y répondit aussitôt que son esprit fut revenu pour de bon à la réalité présente. Reprenant son stylo, elle se remit à la rédaction des mots qu'elle ne pouvait lui exprimer oralement, puis, tendit la feuille à Loki.

- Je ne sais pas. Maman ne me disait rien d'autre sur papa. Mais je crois qu'elle ne me disait pas la vérité. Donc je veux le retrouver. Je crois qu'il s'est passé quelque chose, mais que maman ne voulait pas m'en parler, alors elle a juste dit qu'il nous avait abandonnées. Mais je ne le crois pas. maman était trop belle et gentille pour que mon papa la laisse comme ça, sans raison. -

Et la gamine, en fixant Loki, en attendant sa réaction face à cette réponse, semblait tout à fait persuadée de ce qu'elle venait d'écrire. Soit elle était très naïve, ce qui était, en somme, normal à son âge, soit elle était trop lucide pour ses 5 petites années de vie... Au final, tout ce que sa mère lui avait dit, elle qui pourtant lui en disait tant, à son petit bout de chou, semblait bien dérisoire. C'était un peu trop court et simple comme récit pour que la petite y croit, sans doute, parmi toutes les choses si compliquées que sa maman lui disait ou lui demandait si souvent. Et aussi, tout au fond de son petit cœur d'orpheline, devait-elle vouloir garder espoir que son papa fut en vie, qu'elle puisse le retrouver, et qu'il ne soit pas le père indigne décrit. D'une certaine manière, cet homme inconnu était sa seule famille, à présent...

Reportant ensuite son regard sur Okita, elle s'adressa à lui, cette fois, e remettant à gribouiller aussi vite qu'elle le pouvait. Certes, Loki avait apparemment quelque chose à faire avant de rentrer à Kiri, et Okita lui avait dit plus tôt qu'il ne pouvait en rien lui garantir qu'on la laisse partir de Kumo, mais... Savoir que son père était Kirien ne changeait-il pas la donne? Du moins, c'est sur cette idée qu'elle finit d'écrire et qu'elle tendit le mot au shinobi.

- Si mon papa est de Kiri, ça veut dire que moi aussi, non? Donc je peux aller à Kiri? Si mon papa est en vie, c'est avec lui que je dois aller vivre, je crois. S'il est de Kiri, alors je suis de Kiri aussi, vu que je suis sa fille, non? -

"Elémentaire, mon cher Watson!", dirait-on dans un autre univers... L'enfant venait de mettre le doigt sur un point essentiel à la question de savoir ce qu'il adviendrait d'elle, à présent, où plus précisément et surtout, OÙ irait-elle... Si son père était kirien, et s'il était en vie, elle appartenait effectivement à Kiri, au même village que lui, c'était logique. Même si le père en question l'avait abandonnée, ou même d'ailleurs si ce dernier était mort; on ignorait certes le village d'origine de la mère de la gosse, mais en connaissance du village de son père, en toute légalité, la petite Tilika "appartenait" au village de la brume...

Okita profita du moment où Tilika reprenait son crayon pour lire le mot qu'elle avait adressé à Loki. La fillette ignorait le nom de son père aussi les recherches seraient très compliquées ; avec le temps, la difficulté augmenterait encore.
L'oi-nin matérialisa la pensée du shinobi de Kumo.

Lorsque la fillette lui tendit à nouveau la feuille, Okita faillit s'étrangler : aller à Kiri puisque son père faisait parti de ce village ? Une réaction logique pour une enfant de cet âge, ignorante des protocoles et des relations entre les ninjas. Le jeune homme pesa soigneusement ces mots avant de répondre à l'espoir de Tilika :

"Malheureusement, ce n'est pas si simple. Si ton père est de Kiri, ta mère l'était-elle également ? Si elle ne l'était pas, ton paternel pourrait avoir de sérieux ennuis si tu apparaissais dans le village comme ça, la bouche en cœur. Les règles auxquelles nous obéissons sont extrêmement strictes et je crains que tes parents n'en aient pas respecté quelques unes. Je vois mal comment la femme d'un shinobi peut terminer esclave... Soit ta mère fuyait ton père, et dans ce cas, il vaudrait mieux que tu te demandes si elle ne cherchait pas à te mettre à l'abri ; tu ne lui rendrais alors pas hommage en retournant te fourrer dans les pattes de ton père, soit ils n'ont pas respecté les lois et dans ce cas, ton père risque une punition exemplaire si les autorités de Kiri sont mis au courant de ton existence."

Okita reprit son souffle avant de reprendre :

"Je te brosse un tableau très sombre de la situation et il se peut que je me trompe et que ta recherche soit sans danger mais je ne parierais pas ma tête là-dessus."

A nouveau le chuunin fit une pause, cette fois pour planter son regard dans celui de Tilika et essayé de lui faire percevoir la complexité et le danger potentiel de la situation :

"En plus, je ne pense pas que nos supérieurs acceptent de détacher l'un des nôtres pour t'accompagner à Kiri... et si tu attends de grandir pour faire le voyage, les autorités refuseront catégoriquement que tu intègres le village de la brume. Tu disposeras de trop d'informations sur Kumo pour qu'ils acceptent ton changement de domicile..."

OKita poussa un profond soupir devant le constat qu'il venait de faire.

*Dans quel monde vivons-nous pour qu'une fillette ne puisse pas faire les recherches qu'elle souhaite pour retrouver sa famille...*

Ses sinistres pensées le hantaient aussi se força-t-il à terminer son monologue par une lueur d'espoir :

"Je viens de te donner mon avis, celui de la raikage peut très bien être différent... Elle seule pourra te dire ce qui est possible et ce qui ne l'est pas..."

Que de complications! Trop pour l'esprit logique, mais simpliste de l'enfant. Une petite moue vint resserrer ses lèvres, tandis que son regard, fixé d'abord sur Loki, puis sur Okita, se faisait plus sombre, inquiet, perdu. Si Loki rentrait à Kiri ensuite, pourquoi ne la laissait-on pas tout simplement rentrer avec lui au village de son papa? Pas besoin de détacher un shinobi de Kumo pour cela! Et puis, quelle était donc cette histoire d'en savoir trop sur Kumo, une fois grandie, que pour qu'on la laisse partir? Vraiment, les adultes étaient trop compliqués pour elle! Baissant la tête à la fin de la réponse du médical nin, la petite fille sentit les larmes lui remonter aux yeux. Elle ne les retint qu'avec difficulté, mais si elle eut parlé plutôt qu'écrit sa réponse, nul doute que le ton de sa voix aurait trahi les sanglots qu'elle contenait à grand peine.

- D'accord. Alors je vais demander à la rakaïgé. -

Elle ne connaissait même pas le terme de Raikage. Et trop perturbée pour avoir bien tout enregistré, elle n'avait pas bien entendu le mot. Le papier sur lequel elle venait d'inscrire sa réponse, elle le tendit à peine aux deux hommes. Elle était lasse, et fatiguée. Au final, depuis le décès de sa maman, elle n'avait toujours pas pu se reposer vraiment, et ses limites commençaient sérieusement à se faire sentir. Privé de repos, le corps comme l'esprit de l'enfant criaient au scandale, et réclamaient leur part de sommeil, de tranquillité, de paix.

* J'ai mal à la tête… *

Une seconde, elle hésita, jetant un dernier regard à Loki, à Okita, puis encore à Loki, comme si, malgré tout, elle espérait encore quelque chose d'insensé, de miraculeux, un espoir, quelque chose, n'importe quoi… puis elle se coucha, se blottissant sous la couverture, roulée en boule comme un bébé dans le ventre de sa mère, ne laissant à découvert que le bout de son nez. Ce monde cruel et dur, elle l'affrontait tous les jours depuis sa naissance. Mais pas seule. Aujourd'hui, elle avait sans aucun doute vécu la plus éprouvante journée de sa vie d'enfant de cinq malheureux petits printemps.

* Maman… *

Une paire de bras chaleureux et réconfortants, voilà ce qu'elle aurait voulu par-dessus tout. Des genoux, des bras offerts, un sourire, une berceuse, n'importe quoi. Quelque chose de doux et de maternel, ou au moins, fraternel. Aussi courageuse fut-elle, Tilika n'avait que cinq ans. C'était une toute petite fille, qui avait encore grand besoin de sa maman disparue trop tôt. Et parmi ces étrangers, malgré ses efforts, elle se sentait perdue, inquiète, brisée et désemparée.

* Je veux… ma… maman… *

Ne tenant plus, mais ne voulant pas gêner les deux shinobis, qui de toute évidence semblaient trop étrangers aux gestes dont elle avait besoin, la petite fille dissimula finalement tout son être sous la couverture. La seule chose que pouvaient à présent voir Loki et Okita, c'était une grosse boule de couverture blanche d'hôpital, remuant très légèrement, au rythme des sanglots silencieux de l'enfant muette…

Spoiler:

Ce sentir inutile. C’était bien quelque chose que la plupart des hommes n’appréciait guère, devoir rester passif dans une quelconque situation restant la plupart du temps détestable pour une majorité de personne, dont Loki faisait malheureusement partie. Lorsque l’on fauche tous les espoirs d’une gamine d’un coup, il y avait en effet, de quoi se sentir coupable bien qu’il n’en soit pourtant pas responsable. Il fallait le dire…Okita n’avait pas fait preuve de la plus grande des délicatesse à l’égard de la fillette, mais il était pourtant difficile de lui en vouloir. Cette gamine semblant plus forte que la moyenne ne restait pourtant qu’une simple enfant abandonnée dans un monde dont elle ne connaissait pas les rouages et les règles…C’était aussi de sa faute pour l’avoir emmener ici.

Le jeune médecin y allait malgré tout un peu fort. Après tout, elle n’était pas une ninja. A 5 ans, on est qu’un gosse et dans son cas, elle n’était qu’une gamine malmenée par les courants de la vie. Alors parler de tout ça… C’était sans doute de trop. Un pas puis deux pour le rapprocher du chuunin qui avait fait un long et éprouvant discours, puis il plaça sa main ganté sur l’épaule de celui-ci pour, d’une certaine manière, l’intimer au silence. Le masque blanc aux griffures rouges se tourna vers le visage du jeune ninja, totalement insondable.

« Tilika n’est pas une ninja, mais une civile. Les choix ou les erreurs des parents ne sont pas héréditaires, alors cette enfant est une civile malgré que son père ait été un ninja. Qui plus est, ce n’est peut être pas une information fiable… » Une courte pause, histoire de bien remettre les pendules à l’heures. «Alors pour l’instant, elle n’est pas de notre monde. »

Loki était le genre d’homme qui parlait peu, mais efficacement. D’une certaine manière, il venait purement et simplement de faire la morale à un jeune ninja médecin. Cela pouvait s’avérer ironique aux vus des protagonistes, le contraire aurait sans doute été plus logique... Certes, il n’avait aucun pouvoir dans ce village, sa parole n’avait donc pas énormément de crédit, mais il se permettait quand même de le faire. Peu importe au final pourquoi il le faisait, n’est ce pas ? Que se soit pour une enfant qu’il avait sauvé trop tard ou pour qui que se soit d’autre…
Il relâcha l’épaule de son compagnon d’infortune, songeant que le message avait été assez clair et que le prolonger ne servait pas à grand-chose. Ce chuunin était quelqu’un d’intelligent d’après ses dires, mais un peu trop protocolaire, trop’ règle ninja’. Les règles les plus importantes on les portait en nous, dans notre cœur. C’était la façon dont on était élevé qui gravait celles-ci dans notre tête, devenant par la suite un code qui nous étaient propres. C’est sans doute parce que Keii Tokui avait vécu dans une famille possédant son propre code, qu’il avait finit par assimiler si bien cette notion et qu’il l’utilisait bien souvent.

Et puis le dernier papier de la petite qu’il lut avant de le donner au chuunin, même pas surpris de voir ces mots écrits dessus. Visiblement, cette fillette était déterminée à venir à Kiri, mais… Pourquoi devait il toujours y avoir des mais ? La Raikage était quelqu’un de censé d’après ce qu’il avait put en voir, mais il n’était pas certain qu’elle accepterait la requête d’une petite fille autre comme 3 pommes et qui venait de perdre sa mère. Cette même petite fille qui maintenant se cachait dans ses couvertures, et a qui on demandait sans aucun doute trop. Trop de rupture, trop d’incompréhension d’un monde qu’elle ne connaissait pas…
Lui, il ne pouvait que rester rigide, essayant de réfléchir à tout allure sur ce qu’il pourrait faire pour faire pencher cette balance invisible. C’était ridicule. Il était chasseur de déserteur, un assassin hors paire qui passait plus de temps à l’extérieure de son village que dedans. Il était un chasseur après tout ! Mais…Malgré tout, cette gamine avait besoin d’une aide. Il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était, et disparaître comme un coup de vent alors qu’il avait chamboulé une grande partie de sa vie. Même si il l’aurait souhaité, préféré peut être…Il ne pouvait pas.

Mais son temps restait compté ici. Il s’était déjà attardé trop longtemps.

« Je vais devoir y aller Tilika… »

Il y avait une lâcheté sou jacente dans ses mots qui le faisait vomir, mais même si il ne craignait pas une punition, le temps passer ici raccourcissait peut être la vie de personne qui allait se retrouver sur le chemin de sa cible.

« Mais lorsque j’en aurais finit avec ma mission, je passerais à Kumo sur le chemin du retour, et si cela n’a pas été réglé, j’irais parlé en ta faveur à la Raikage. Mais pendant ce temps, j’aimerais que tu y réfléchisses sérieusement, d’accord ? Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, ni pour toi, ni pour moi. »

Qu’est ce qu’il racontait là ? En effet, cette fameuse décision d’emmener – dans la mesure du possible – Tilika à Kiri n’était pas vraiment quelque chose de simple pour lui. Prendre la responsabilité d’une mort était son quotidien, mais d’une vie en était autre chose…même si à l’heure actuel, il ne parlait que d’être responsable du voyage et de son acceptation au village.

« Je ne peux te faire aucune promesse. Mais ça ne coûte rien d’essayer, n’est ce pas Gen’ei-san ? »

Loki se tourna vers le médecin à ses derniers mots. Après tout, si il n’était pas d’accord et restait campé sur ses positions, nul doute qu’il serait contre. De plus, confier la vie d’une enfant à un Oi-nin n’était peut être pas ce qu’il y avait de plus rassurant. Cependant, il ne disait pas qu’il allait s’occuper d’elle en tant que tuteur. Ça ne lui avait, pour l’instant, pas du tout effleuré l’esprit…

Tilika se raccrocha au faible espoir évoqué par l'apprenti-médecin quelques secondes plus tôt. Quand à Loki, indigné par l'apparent manque de compassion du jeune Gen'ei, il lui expliqua sa manière de penser de manière détournée.
Okita savait que son petit discours n'aiderait pas Tilika a retrouver sa joie de vivre, il risquait même de la tirer un peu plus vers les abîmes du désespoir, cependant, il la pensait suffisamment forte pour accepter ses informations.

*Vérité où mensonge à un patient...*

Ce dilemme tournait en boucle dans son esprit sans qu'il ne parvienne à trouver une solution satisfaisante. Il conclut que ce choix était un pari à faire en fonction de ce que le médecin croyait connaître de la personne concernée.
Le chuunin garda le silence. Il ne savait pas quoi répondre à l'oi-nin qui venait de lui faire la leçon et il se refusait de continuer la discussion avec Tilika. Il ne voulait pas lui donner de faux espoirs. Okita n'approuva pas la décision du ninja de Kiri de distinguer la situation de la fillette du monde des ninjas.

*L'une des pires injustices sur cette terre que nous foulons de nos pieds, c'est bien que les erreurs de nos parents se répercutent sur leurs enfants...*

La question que lui posa Loki prit le jeune homme au dépourvu.
Il venait d'évoquer la possibilité de ramener la petite fille à Kiri afin de lui permettre d'être sur place pour rechercher son père. Il faillit s'étrangler devant cette idée, d'autant plus que son interlocuteur lui demandait son avis.

*Aucune promesse mais ça ne coûte rien d'essayer...*

*Finalement*, estima l'apprenti-médecin, *Il n'a pas tord. Demander à Kazumi sama son avis ne peut pas faire de mal. Et si jamais cet homme prenait Tilika sous sa protection, il pourrait arranger la situation. Il donnerait du poids à la demande de Tilika pour la recherche de son père et s'il allait jusqu'au bout, il pourrait la protéger des éventuels conséquences des bêtises du paternel.*

La suite des évènements dépendrait alors de la confiance que l'on pouvait accorder à un oi-nin. L'ironie du sort n'échappa pas à Okita : confier une vie à un donneur de mort ; une décision compliquée à prendre. Heureusement pour lui, le choix ne pouvait lui revenir au final. Il n'avait pas l'autorité nécessaire 0 kumo pour accepter où rejeter une telle demande.
Cependant, il s'inquiétait de devoir donner son avis.
Loki lui avait fait une bonne impression depuis leur rencontre. L'homme semblait disposer d'une volonté d'acier et de profondes convictions. En tout cas, il n'hésitait pas à affirmer, devant des inconnus, certains principes qu'Okita ne s'attendait pas à retrouver chez un assassin.
En toute honnêteté, le chuunin savait que ses bons sentiments à l'heure actuel pour l'étranger qui lui faisait face ne suffirait pas pour accorder sa confiance. Néanmoins, comme la décision finale ne lui reviendrait pas, il finit par répondre :

"En effet, ça ne coûte rien d'en parler avec Kazumi Sama."

Cette réponse ne coûtait rien non plus à celui qui la prononçait. Le jeune homme maudit sa lâcheté seulement il ne pouvait se résoudre à donner son avis sur la question au risque de blesser sa petite patiente.

Pendant ce temps, Tilika s'était réfugiée sous ses couvertures. Okita avait fait tout son possible pour la réconforter et il se retrouvait désormais sans solution. Désemparé, il décida de sortir pour laisser la fillette se reposer et évacuer un peu des douloureux souvenirs qui la tenaillaient.
Il partit vers la porte de la chambre et l'ouvrit doucement :

"Si tu as besoin de quoique ce soit Tilika, n'hésite pas à appuyer sur le bouton sur le mur. Quelqu'un viendra rapidement voir."

L'apprenti médecin attendit ensuite le prochain mouvement de Loki. Il attendait de voir l'oi-nin sortir avant de se retirer.

Appuyer sur un bouton était bien la dernière des choses dont la petite fille avait envie. Tout ce dont elle avait besoin, là, c'était d'un peu de chaleur humaine, de réconfort, d'une paire de bras entre lesquels se blottir. Mais elle n'avait rien reçu de tout cela. Et à présent, malgré tous ses efforts pour rester forte et digne, du haut de ses cinq malheureux printemps, elle pleurait, dissimulée sous la couverture blanche, de ce lit blanc, dans cette pièce blanche. Blanc, vide, presque gris, éclairé par le temps pluvieux du dehors; tel était le décor dans lequel allait se terminer ce triste chapitre de la vie de Tilika. Elle avait perdu sa maman. Elle avait tout perdu. Okita ne reçut aucune réponse.

Quant à réfléchir à la décision que Loki lui demandait de prendre, ce n'était pas mieux; comment pouvait-elle tenter seulement de faire un choix, alors que la décision d'accepter ou non ce choix ne dépendait ni d'elle, ni de l'oinin? Encore une idée d'adulte pour lui donner de faux espoirs? A quoi bon? Si cela ne tenait qu'à elle, bien sur, que sa décision était déjà toute choisie! S'il y avait la moindre chance que son père fut encore en vie, quel qu'il soit, elle voulait le retrouver. Et s'il fallait aller à Kiri pour cela, pour sur, elle suivrait Loki jusqu'à son village une fois sa mission terminée! Si cela ne dépendait que d'elle. Mais ce n'était pas le cas.

Sanglotant un peu plus encore à ces pensées sans espoir, l'enfant se recroquevilla davantage sur elle-même, serrant dans ses bras l'étrange peluche en forme d'agneau qu'elle avait avec elle, toujours dissimulée par les draps aussi tristement incolores que le reste de la chambre.

*Kiny-kun… Je veux… maman… Même si on était des servantes, même si la vie était parfois difficile, je veux retourner avec maman, comme avant…*

Triste pour elle, et bien incapable d'exaucer le vœu de sa petite protégée, la créature aux petites cornes et à la laine aussi douce que soyeuse ne put rien lui répondre. De toutes façons, il jouait la peluche tant qu'il savait y avoir des yeux ou des oreilles pour le repérer, prudent. Mais il pouvait communiquer avec son amie par un autre moyen, fort heureusement; la télépathie. Maladroit, mais se voulant rassurant, il se blottit bien contre la fillette.

*C'est impossible, Tili-chan. Mais ne t'inquiète pas. Ces gens, ici, semblent gentils et compétents. Tout ira bien. Ils vont très bien s'occuper de toi, j'en suis sûr. Et dans le cas contraire, j'appelle Khanuk et on leur botte les fesses!*

L'enfant sourit à peine, hochant vaguement la tête en signe d'approbation, vaincue, avant de sombrer dans le sommeil, petit à petit, épuisée par cette journée, bien trop dure pour elle, pauvre bout de chou haut comme trios pommes qu'elle était.

Spoiler:

(Pour voir Kiny-kun, c'est par ici!!!)

Elle n’était pas en état de faire quoi que se soit. Il en était un peu désolé, mais en même temps il ne pouvait pas faire grand-chose pour changer cet état de fait – malheureusement d’ailleurs. Il n’y pouvait plus rien. C’était trop tard. Plein de phrase qui n’arrivait pas vraiment à contenir cette impression de culpabilité qui l’étreignait. C’était un fait, il n’y était pour rien, et pourtant…
Il acquiesça dans le vague à la réponse du jeune médecin, ne sachant pas si il devait lui en être reconnaissant ou non et si celui-ci pensait vraiment ce qu’il disait. C’était ça, les humains. Ils mentaient quand ça leurs chantaient mais il ne lui en voudrait pas. Il pourrait se débrouiller seul si le besoin s’en faisait sentir comme il l’avait toujours fait précédemment. Mais avoir un allié ne serait pas plus mal…Il retint un soupir. Quel manque de confiance avait il envers ses semblables…

Mais il ne pouvait rien faire de plus que ce qu’il avait déjà dit. Le mot essayé était le seul qu’il pouvait employer pour l’instant, n’ayant aucune certitude sur ce qu’il allait advenir par la suite pour cette enfant. Okita lui se décida a attendre près de la porte alors que notre Oi-nin se disait qu’il était peut être temps pour lui de partir, quelque peu invité par la réaction du médecin. Mais à ce moment là, il ne savait pas trop que dire. Sa nature lui disait de simplement partir sans rien dire comme il l’aurait fait avec n’importe qui d’autre, mais là, on parlait d’une gamine… Bien qu’il doutait de toute manière réussir quoique se soit pour elle –ou pour les autres d’ailleurs. C’était un peu pour ça qu’il avait choisit d’être Oi-nin…Etre utile en mettant à profit ce qu’il était.

Il aurait aimé être plus utile, mais il ne le pouvait pas. Ce serait comme briser son masque de céramique, il ne le pouvait pas. Pas encore. Sans doute. Sérieusement…Il était vraiment pas doué avec les enfants (ou peut être était ce avec les humains en générales ? il commençait vraiment à ce le demander. Lorsque cela concernai une mission, ça allait, mais les interactions humaines semblaient être devenue tellement difficile, comme si il avait oublié les mécanismes, les gestes a faire et les paroles à murmurer.

Une arme n’était pas faite pour ça…Après tout…Il ne servait pas à soulager les peurs ou les pleurs…

Son regard voilé par son masque observa une dernière fois la petite boule de couverture sous laquelle c’était réfugié l’enfant pour cacher ses larmes. Il avait trop tardé. On ne l’attendrait pas.

« Courage Tilika »

Un murmure. Une phrase presque inaudible, à peine articulée. Peut être pour se donner quelque chose, n’importe quoi qui pourrait lui dire que lorsqu’il reviendra, elle sera toujours là, en forme, et qu’elle garde espoir même si elle ne l’entendait pas. Quel chose ridicule que les mots, totalement désuet et source d’innombrable malentendu.

Loki se retourna pour se diriger vers la porte et par extension le jeune médecin qui visiblement, attendait de le voir partir. Difficile de faire confiance à un assassin. Il n’avait sans doute pas tord, la nature de nos actes ne quitte jamais bien longtemps notre ombre. Lorsqu’il passa à coté de Okita, il s’arrêta ne prenant même pas la peine de diriger son masque vers lui, pas par arrogance.

« Si vous n’êtes pas convaincu, je ne vous oblige pas à m’aider… » Simple, clair et concis, comme toujours. Il n’attendit même pas une réponse avant de continuer sa marche, mais lâcha juste un « Occupez vous bien d’elle. » avant de disparaître dans le couloir.

Il ne restait qu’à retrouver cette fameuse cible…

Tilika garda le silence. Loki, lui, resta encore immobile, quelques instants. Mais qui pouvait prétendre savoir ce qu'une telle seconde pouvait apporter ? Du réconfort, du désespoir ? L'assurance, l'incertitude ? Les deux adultes choisissaient l'un où l'autre de ces comportements en fonction de leurs convictions. Okita ignorait quelle attitude conviendrait à la fillette, peut-être aucune des deux, mais le mal était fait, si jamais il se trompait. Il ne pouvait plus revenir en arrière. Il avait choisi, l'oi-nin aussi avait choisi et pour le moment la petite fille se blottissait dans les couvertures, pleurant face au monde cruel qui la séparait de sa famille... Et il n'y pouvait rien. Okita sentit son impuissance et des larmes lui montèrent aux yeux devant une telle injustice. Dans un mouvement irrationnel, il se prit à haïr son monde. Sa colère passa brièvement dans son regard avant de s'éteindre.

*Inutile de haïr* se répétait-il sans cesse. *Cette émotion ne changera pas le monde. *

Enfin Loki se retourna pour passer la porte que le chuunin tenait encore. Lorsque les deux hommes furent côte à côte, ils ne se regardaient pas. Okita ne s'en sentait pas le courage quand au ninja de Kiri, lui seul pouvait expliquer son geste.
Les quelques mots que prononça le chasseur de déserteur se gravèrent au fer rouge dans la mémoire de l'apprenti-médecin ; le premier lança un dernier ordre et il partit, sans attendre une réponse.
Le shinobi de Kumo garda le silence, une seconde. Un instant de trop sans doute qui donna le temps à son interlocuteur de disparaître à l'angle du couloir.

"Je suis convaincu de votre bonne foi Loki-san, c'est de notre univers que je doute. J'ai peur qu'il n'écrase cette petite sous son talon. Combien d'enfants ont déjà vu l'horreur à cause de nos guerres ? Le monde peut-il se soucier d'une petite fille qui a perdu sa mère ? En tout cas, je m'occuperais de Tilika. Je la surveillerais... Elle sera prête à prendre la route quand vous repasserez... Je le promet."

Sans doute le monde ne changerait pas de visage pour une gamine perdue, seulement un homme pouvait se mobiliser et apporter un peu de réconfort aux âmes en peine. Une goutte d'eau dans l'océan mais qu'importe, en allant au fond des choses, chaque petit rien compte dans l'addition finale et peut-être les efforts d'Okita soutiendrait Tilika dans son malheur, peut-être même parviendrait-il à lui faire retrouver la joie de vivre.
Quelque soit le cas de figure, il allait essayer...
Il sortit dans le couloir et ferma doucement la porte en murmurant :

"Reposes-toi Tilika."

Perturbé par les évènements, il demanda à rentrer chez lui. Son sensei lui accorda et il partit immédiatement. Il devait faire le point, se recentrer afin de pouvoir affronter le lendemain.

Citation :

¤° Evaluation °¤

Tilika =) je suis toujours aussi fan, c'est trop Mignon !

Je manque de..mots on va dire /Vos échanges sont toujours très sympatiques. Simples, concis, efficaces. Des RP très touchants en tout cas

15 Points chacun x/