L'irruption, d'abord de la petite Kunoichi amatrice, puis de ses compagnons Ninja dans l'enceinte mal isolée qui était leur refuge provoqua une silencieuse panique, personne n'osant tenter de s'enfuir, n'en ayant pas même la force ni la volonté, les rares capables de courir restant par solidarité. Personne n'osa prendre la parole, pas mêmes les deux voleuses rescapées, vidées de toute énergie après leur course effrénée de tout à l'heure. Ils les avaient retrouvé, ces chiens, et ils allaient tout détruire... Détruire des gens qui étaient déjà en ruine. La petite violacée, pour une raison qui échappa aux "résidents" de ces débris couverts, ne leur adressa pas la parole, mais au lieu de ça, écrivit une note assez conséquente, un air plein de fermeté et de conviction sur le visage. Son écrit finit, elle le fit passer à la première dame venue.

La note fut passée de main en main, les regards vides se posant furtivement dessus. Ladite note ne suscita aucune réaction, et cela pour une bonne raison: personne, ou presque, ne savait lire au sein de cette "communauté". Et tandis que l'un des compagnons de la petite Kunoichi s'approchait pour appuyer ses propos à elle, une femme, plus jeune que la moyenne d'âge en ces lieux, se releva, la note à la main.

" Vous qui êtes ici, vous ne semblez pas comprendre. Vos dires sont sensés, bien sûr, mais pensez-vous que nous n'ayons pas toutes ici tenté à un moment ou à un autre de nous relever et de faire face ? Vos assomptions sont trop dominées par vos idées reçues.. J'étais enseignante, vous savez. C'est d'ailleurs pour ça que je suis la seule ici à pouvoir lire votre torchon...

Allez-y, emmenez nos sœurs, privez les enfants qu'elles ont à charge de toute attention maternelle, épuisez davantage nos ressources, privez-nous de tout sous prétexte que le travail résout tout. Vous les Ninjas ne savez pas ce que peut être la vie quand on ne possède aucun talent particulier ou que l'âge a déjà commencé à ronger nos articulations. Retournez vivre dans votre monde et laissez nous essayer de survivre dans le notre, vous serez bien gentils. "