Spoiler:

Comme je revenais d’une mission qui avait été plutôt exigeante, j’allais avoir quelques jours de congé avant de m’en voir confier une autre. Pour une des rares fois dans ma vie, j’avais décidé de m’accorder une véritable pause. Aujourd’hui, je n’allais pas m’entrainer. Ne sachant pas trop quoi faire d’autre, je me mis à marcher au hasard des rues. Laissant mes pieds me guider, je me perdis quelque peu dans mes pensées. Si j’avais décidé de prendre une petite pause, mes pensées ne semblaient pas vraiment d’accord. Alors que je me disais que cela ne me ferait pas de tord de remettre un peu a jour mon équipement, mes pieds prirent naturellement la direction du centre ville. Il y avait toujours là bas des marchands ambulants qui vendaient de l’équipement unique en son genre. Je n’avais que peu de ryos à dépenser, pour ne pas dire aucuns, mais il ne coutait rien de regarder ce qui s’offrait à moi.

En regardant les étalages, je vis plusieurs marchands d’armes et autres équipements, mais leurs étalages n’avaient rien d’exceptionnels. J’allais abandonner quand je vis un étalage qui avait l’air intéressant. Une fois devant le stand, je pus constater que je ne m’étais pas trompée. Son étale regorgeait de pièces d’armure comme je n’en avais pas vu souvent. Aussitôt qu’il vit que je m’intéressais à ce qu’il avait à vendre, il ce mit à venter ses produits. Il y avait certaines choses qui éveillèrent mon intérêt, mais pas au point que je me les achète. Déçue, j’allais renoncer à m’acheter quoi que se soit quand les paroles de l’homme qui tenait le kiosque éveillèrent ma curiosité. Il s’était mis à marmonner pour lui-même, mais j’avais réussis à entendre des brides de ce qu’il disait.

-Encore une autre vente de perdue… veulent tous des trucs uniques… si seulement j’arrivais encore à me procurer des trucs rares… poignets spectrales… foutu con de revendeur qui s’est fait tuer…

Me retournant vers l’homme, je le questionnai sur ce que je venais d’entendre.

-Excusez-moi, qu'est ce que c'est que ces ''poignets spectrales'' dont vous venez de parler?

Il me parla alors d'une pièce d'équipement qui titilla enfin assez mon intérêt pour que je veuille me le procurer. Ce serait définitivement très utile. Il me dit que c'était un objet rare qu'il avait toujours dans son inventaire jusqu'à tout récemment, mais que son fournisseur, un ninja d'un autre pays, avait récemment été tuer pendant une mission. Il refusa de m'en dire plus, ne voulant pas prendre le risque que je m'intéresse de trop près à ses transactions qui ne semblaient pas très légales.

Après une longue discussion durant laquelle j'utilisai tout mes charmes, je finis par réussir à lui tirer les vers du nez. Il ne savait malheureusement pas grand chose sur la façon dont son fournisseur se procurait ces ''poignets spectrales'', mais il me donna quand même quelques informations qui pourraient s'avérer utiles. La plus intéressante d'entres elles était le nom d'un homme qui aurait surement plus d'informations sur le sujet. Le marchand n'avait pas voulu me dire pourquoi cet homme aurait plus d'informations sur le sujet, mais peu importais, j'allais le découvrir par moi même. C'est donc avec la ferme intention de trouver cet homme que je me dirigeai vers l'autre bout du centre ville, là où cet homme avait un petit appartement au troisième étage d'un édifice qui vendait divers sortes de kunais. Je ne savais pas ce qui m'attendais de l'autre côté de la porte, mais je cognai quand même avec force (mais pas trop).

Heureusement pour moi, Bunmei Manabu se montra très coopératif. J'avais redouter que l'homme refuse de dévoiler les informations qu'il possédait. J'aurais alors eut à lui tirer les vers du nez, mais on obtenais jamais le maximum de résultats de cette façon. Si on ne posait pas les bonnes questions, on pouvais manquer de précieuses informations.

J'écoutai avec attention son petit discours sans importance sur qui il était et tout ces petits détails qui ne m'intéressaient pas vraiment. Quand il eut enfin fini, il me parla des poignets spectraux dont il connaissait l'emplacement, bien qu'il resta plutôt vague dans les informations qu'il me donna. J'aurais aimer qu'il me donne toute ses informations sur les trois endroits où je pourrais peut-être trouver ce que je cherchais. de cette façon, j'aurais pu faire un choix tout à fait éclairé quand a savoir lequel des trois j'allais tenter de récupérer. Enfin, peu importe, je devais faire un choix si je voulais obtenir l'information qu'il me faudrait. Je réfléchis à la question quelques instants.

Si je pouvais l'éviter, j'aimais mieux ne pas avoir à combattre toute une bande de bandits et leurs chefs. Je ne connaissais pas leur force, mais il y avait une forte probabilité que je n'arrive pas à tous les vaincre. De plus, même si j'arrivais à remporter la victoire, je risquait de devoir enlever la vie de certains d'entre eux afin d'obtenir ce que je voulais. Cet équipement était certes puissant, mais il ne valait pas la peine de sacrifier la vie de plusieurs personnes, même des bandits.

La troisième proposition me semblait plus envisageable. J'étais plutôt douée en traque et il n'y avait aucun danger apparent dans ce que m'en avait dit Manabu-san. Je savais que c'étais peut-être une fausse impression et d'ailleurs quelque chose me tracassais. Le marchand avait apparemment disparut depuis quelques jours. Peut-être avait-il été enlevé ou tué par quelqu'un d'autre qui s'intéressait aux poignets spectrales? Était-il déjà trop tard? Aurais-je vraiment une chance d'obtenir ce que je recherchais?

Qu'en était-il de la première option? De toute évidence, d'autres personnes étaient au courant de la présence de cet objet rare dans les ruines de la cachette des bandits. Si j'allais vers une autre piste et que cela ne donnait rien, il serait surement trop tard pour me tourner vers cet option. Les poignets spectrales qui s'y trouvaient n'y resteraient surement pas longtemps. Il n'y avait, à première vue, pas plus de danger que pour le marchand perdu. De plus, il était peut-être déjà trop tard pour récupérer son exemplaire de l'équipement désiré et c'étais sans compter le temps qu'il me faudrait pour me rendre dans le pays de la foudre et réussir à le localiser. La première option semblais donc la meilleur.
Après un trop long moment de silence, que j'avais passé à réfléchir, je finis par répondre à l'homme qui attendais toujours près de ce classeur qui renfermait, je l'espérais, les informations qui me guideraient vers ma nouvelle pièce d'équipement.

- J'aimerais tout d'abord vous remercier de m'accorder votre aide qui m'est si précieuse. Je suis consciente que la recherche de cet équipement ne sera pas de tout repos, mais je suis prête a relever le défis. J'ai confiance en mes habiletés de kunoichi et je vois cette quête comme un moyens d'améliorer ces habiletés autant que comme une façon d'obtenir un nouvel équipement.

M'inclinant respectueusement, je repris tout de suite après.

-J'ai hésité, mais je crois que le mieux pour moi serais de partir à la recherche du premier dont vous m'ayez parlé. Je n'ai aucune envie d'investir une base de bandits et le trajet jusqu'au pays de la foudre est bien trop long, quelqu'un d'autre aurais tout le temps de s'emparer des poignets spectrales avant même que je ne franchisse la frontière du pays. S'il vous plait, Manabu-senpai, Dites-moi tout ce que vous savez sur cette cache militaire et les bandits qui y l'ont jadis possédé.

Nouvelle révérence, puis attente.

[HRP] Gouahaha ! Bon, maintenant, quelques détails concernant ton équipement et la façon de t'en servir :

- Le sac-à-dos (sac-à-dos, sac-à-dos !) : Léger, résistant, il te permet de porter une bonne partie de tes affaires sans te gêner dans tes déplacements ou, éventuellement, tes combats. Pour le moment, il contient des rations de survie, de l'eau et un rouleau de corde.

- L'oreillette. Cet objet te servira à communiquer directement avec Bunmei tant que tu te trouveras sur le territoire de Suna. Il n'est donc utilisable que pour cette piste. Le Jônin, expert en recherche, peut à n'importe quel moment essayer de répondre à tes questions ou te venir en aide. Pour cela, si tu as une question, pose-la simplement dans ton rp, j'y répondrais dans mon post pnj suivant. Sinon, si tu veux l'incorporer dans tes propres messages, envoie-moi un mp avec tes questions ou essaye de m'avoir sur la Box !

Attention : les infos et idées de Bunmei ne sont pas forcément exactes ! Méfiance, donc !

- Le dossier : évidemment, tu repars avec le dossier complet de l'affaire. Il s'agit d'un autre système d'aide. Il contient, entre autre, des témoignages de brigands. Ainsi, mettons que tu arrives dans l'une des salles et que tu souhaites des renseignements. Tu consultes le dossier, et je t'indiquerais si certains documents sont en rapport avec l'endroit où tu te trouves.

Attention : là encore, les infos ne sont pas forcément bonnes. On peut même dire qu'elles sont bien moins fiables que Bunmei, car elles proviennent de brigands pas tous très coopératifs...


Voilà ! Bonne chance à toi ! [/HRP]

Jamais je n’aurais pu espérer tant d’aide de la part de cet homme. Il m’avait aidé bien au-delà de ce que j’aurais cru. Non seulement il m’avait donné un grand nombre d’informations précieuses, mais il m’avait même donné un peu d’équipement. Quand je fus de retour dans la rue, après avoir longuement remercié Manabu-san à grands coups de révérences, je me mis à analyser le grand nombre d’informations qu’il m’avait donné. Cette quête personnelle allait de toute évidence être remplie de dangers, mais ce serait un bon moyen de tester mes capacités. J’avais confiance que j’y arriverais, mais je devais me préparer convenablement.

Après avoir fait un détour par le bureau du kazekage pour l’avertir que je serais absente un certain temps, je pris la direction de mon appartement afin de récupérer mon équipement. Après avoir rangé avec soin mon équipement dans ma sacoche et avoir attaché cette dernière au dos de mon obi, je sortis le dossier que m’avait donné Manabu-san du sac à dos qu’il m’avait également donné. Je pris quelques minutes pour le feuilleter rapidement avant de le ranger à nouveau entre la corde et les rations de survie, auxquelles je rajoutai quelques petits trucs. Jetant un rapide regard circulaire à la pièce pour m’assurer que je n’oubliais rien, je sortis de chez moi pour me diriger vers les portes du village, puis vers les ruines dans lesquels je trouverais l’objet tant convoité.

La route fut moins longue que je ne l’avais anticipé. Quelques heures à peine après être sortie du village, j’atteignais déjà les ruines. Peut-être que j’avais marché plus rapidement qu’à mon habitude. Il est vrai que la journée était particulièrement radieuse et que, avec ce tout petit vent et cette chaleur beaucoup moins oppressante qu’à l’ordinaire, les conditions étaient idéales pour une avancée rapide à travers le désert.

Arrivé devant les ruines, je me mis à chercher le tunnel dont m’avait parlé Manabu-san. Je le trouvai assez facilement, car la bâche qui était sensée en cacher l’entrée ne cachait plus rien. Visiblement, quelqu’un d’autre était arrivé avant moi. Est-ce qu’il y avait encore quelqu’un dans les ruines? Les poignets spectrales étaient-ils encore au fond de cette ancienne base militaire, ou est-ce que j’arrivais trop tard? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir, je devais entrer et aller voir de moi-même. C’est donc avec précautions, tous mes sens en alerte, que j’entrepris de descendre dans cet étroit tunnel.

Arrivée dans l’immense hall, je pus constater que Manabu-san avait eu raison de dire que ce dernier était resté en très bon état. Après avoir jeté un rapide coup d’œil pour m’assurer que personne ne ce trouvait dans la pièce, j’entrepris de la traversé pour atteindre la porte qui ce trouvait à l’autre bout du long hall. Avançant avec prudence, au cas où un piège aurait été oublié, je vis bientôt que la porte était légèrement entrouverte. Quand je ne fus plus qu’à deux ou trois mètres de celle-ci, un bruit me parvint de l’autre pièce. Tendant l’oreille, je compris que ce bruit était celui de voix. La porte étouffait leurs paroles et je ne pouvais pas comprendre ce qu’ils se disaient, mais il y avait sans erreurs possibles quelqu’un dans la pièce voisine.

Je savais que cela pouvait arriver, mais j’avais espéré que non. Ces personnes étaient sans aucuns doutes là pour la même raison que moi, ils cherchaient les trésors que recelaient ces ruines. Plusieurs questions me passèrent par la tête : combien étaient-ils? Étaient-ils plus forts que moi? Avaient-ils déjà en leur possession les poignets spectrales et les autres trésors qui ce trouvaient surement dans la salle où Manabu-san m’avait dit que les poignets spectrales étaient sensé se trouver? Toutes ces questions, il n’y avait qu’une seule façon de trouver leurs réponses : je devais entrer dans cette pièce et voir ce qui s’y trouvait et, surtout, qui s’y trouvait.

Avec prudence, je franchis donc les quelques mètres qui me séparaient encore de l’entrée de la pièce. Je fis une pause devant la porte entrebâillée, tendant l’oreille. J’entendais encore des bruits en provenance de la pièce voisine, mais il n’y avait plus de voix, il m’était donc impossible de déterminer qui ils étaient, combien ils étaient ou même pourquoi ils étaient-là, bien que j’eus une bonne idée là-dessus.

J’entrouvris un peu plus la porte, essayant de voir à l’intérieur, mais je n’y arrivais pas et, si j’ouvrais trop la porte, les personnes à l’intérieur risqueraient de s’en rendre compte. Je n’avais pas bien bien le choix, prenant un kunai d’une main, j’ouvris la porte d’un coup sec avant de me précipiter à l’entrée de la pièce.

Aussitôt mon entrée faite, les personnes qui se trouvaient dans la pièce avaient sorti leurs armes et s'étaient avancées vers moi. Je me préparais au combat quand l'un d’eux ordonna aux autres d'abandonner. Il me fit alors une proposition inattendue. Il voulait que je fasse équipe avec eux afin de les aider à se rendre jusqu'au trésor que renfermait ces ruines.

S’il ne s'était agi que de simples bandits, je les aurais simplement mis hors d'état de nuire avant de poursuivre ma route. Le problème, c'est que l'un d'eux avait soi-disant une éducation de ninja. Je savais que je serais en mesure de les vaincre, mais était-ce vraiment la meilleure solution?

Si je les tuais maintenant, je serais ensuite épuisée et peut-être blessé, ce qui rendrait plus difficile le reste de la traversée des ruines. Par contre, si je faisais semblant d'accepter leur offre, je pourrais bénéficier de leur aide autant qu'eux de la mienne. Avec un peu de chance, les pièges qu'il ne manquerait pas d'y avoir tout le long du chemin s'occuperaient peut-être de mettre certains d'entre eux hors service à ma place. Par contre, c'était risqué. En plus de rester sur mes gardes, je devrais me méfier d'eux, qui pourraient me trahir à tout instant et m'attaquer par derrière.

Je pourrais aussi ressortir de la pièce et les laisser aller chercher le trésor eux même. Je pourrais alors les attaquer et récupérer ainsi le trésor en faisant un minimum d'efforts. Cependant, il n'était pas dit qu'ils arriveraient à ce rendre jusqu'au bout des ruines et je pourrais perdre mon temps à attendre pendant des heures qu'ils reviennent. De plus, je n'aimais pas ce genre de méthode.

Écartant donc bien vite cette possibilité, je me mis à réfléchir sur les deux autres options qui s'offraient à moi. Je pourrais aussi fuir, mais ce n'aurait pas été digne d'une kunoichi de Suna que de s'enfuir au premier obstacle. Je voulais ces poignets et j'allais faire ce qu'il fallait pour arriver à les obtenir. Même, m'allier à une bande d'ignobles bandits? Oui! Restait à savoir quelle attitude adopter avec eux.

Décidant qu'il ne servait à rien de jouer la comédie avec des gens qui n'allaient pas sortir vivant de ses ruines de toute façon, soit tuer par les pièges ou par ma main, je décidai, pour une rare fois dans ma vie, d'être totalement moi même avec eux.

-Si vous croyez que vos menaces me font peur, vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Cependant, je ne dirais pas non à avoir un peu de chair à canon à offrir à ma place aux nombreux pièges que renferment ces ruines. Alors voila le deal que moi je vous propose: on fait équipe jusqu'a la salle où se trouve le trésor et, ensuite on décidera comment le partager. À partir de maintenant, c'est moi le chef! Si cela ne plait pas à quelqu'un, qu'il le dise maintenant que je puisse m'occuper de lui sans attendre. Je ne tolèrerai pas de mutinerie. Je pourrais vous tuer sur le champ alors, estimez-vous heureux de pouvoir vivre un peu plus longtemps. Fermez vos sales gueules, obéissez-moi et tout ira bien. Avec un peu de chance, vous pourrez même sortir vivants de ces ruines.

Je venais de montrer ma vraie personnalité pour la première fois depuis de nombreuses années et personne qui m'avait vue sous mon vrai jour n'avait encore survécu pour s'en vanter. Leur lançant un regard noir, J'attendis leur réponse, toujours en position de combat. S'ils n'acceptaient pas mon offre, ils mourraient maintenant. S'ils acceptaient et qu'ils essayaient de me trahir, ils mourraient quelque part dans ces ruines. S'ils venaient vraiment avec moi jusqu'au trésor sans rien faire qui ne me plaise pas, je les tuerais dans la dernière salle et abandonnerais leurs corps là en emportant avec moi les poignets spectrales.

Et bien, apparemment, le chef de la petite bande tenait autant à sa vie qu’à celle de son compagnon criblé de flèches qui gisait par terre. Il avait l’air de ne pas être d’accord avec la proposition que je venais de lui faire. Cela lui aurait pourtant permis de vivre un peu plus longtemps. Enfin, c’était comme ils voulaient. Moi, qu’ils m’accompagnent ou pas, peu importe.

Je savais qu’aucun d’eux n’aurait osé m’attaquer s’il avait été seul. Ils croyaient avoir l’avantage, mais je savais qu’ils ne faisaient pas le poids. Le seul qui m’inquiétait un peu était le chef, qui avait soi-disant fait ses études de ninja. Je savais cependant qu’il ne devait pas être très fort, car j’avais eu à maintes reprises l’occasion de voir que la force d’un chef se mesurait à la force de ses larbins. S’il n’avait même pas trouvé de shinobis pour se mettre sous ses ordres, c’était surement qu’il n’était pas assez fort pour leur imposer le respect. Il y avait bien sûr la possibilité qu’il se soit allié à des gens plus faibles que lui pour être certain de pouvoir résister à une éventuelle mutinerie. Cela serait quand même un signe de faiblesse, car un homme qui se sait puissant ne craindrait pas de se faire voler le pouvoir.

Ils furent bientôt en position, prêts à frapper. Alors que je me préparais à les recevoir, je me demandais lequel je devrais mettre K.O. en premier. La réponse était évidente : le chef. Quand on coupe la tête, les bras continuent rarement de frapper. En tuant leur chef devant leurs yeux, les autres bandits hésiteraient certainement à continuer leur attaque. Ils seraient peut-être même impressionnés de me voir vaincre le plus fort d’entre eux. Je gagnerais probablement un peu de respect. Ils accepteraient peut-être même de me servir de chair à canon pour les pièges finalement.

Quand les trois bandits me foncèrent dessus, je ne réagis même pas et j’encaissai leurs coups sans broncher. Je devais les impressionner le plus possible si je voulais ma chair à canon et je la voulais. Il me serait très utile de pouvoir les envoyer devant moi dans ces pièces pleines de pièges afin qu’ils se les mangent dans la tronche à ma place.

Leur chef passa alors à l’attaque. Ses mouvements furent plus rapides que je ne l’aurais imaginé et je ne parvins pas à l’éviter. L’attaque restait cependant somme toute assez moyenne. Alors que je me disais cela, je fus prise de terribles tremblements dans tout le corps. C’est donc avec difficulté que je parvins à composer les mantras nécessaires à mon attaque.

-Suiton, Kaihodan

Aussitôt dit, aussitôt fait, un jet d’eau à forte pression sortit de ma bouche pour aller frapper le torse de l’homme, qui se retrouva trempé et surement un peu sonné.

Spoiler:

Mon plan semblait fonctionner encore mieux que je ne l'aurais cru. Je croyais que je serais obligé de tuer leur chef avant que les autres bandits n'arrêtent de se battre. L'un d'entre eux semblait pourtant être assez intelligent pour comprendre qu'ils ne faisaient pas le poids. Il se tenait en retrait, tout comme le chef de la bande, qui semblait lui aussi avoir compris à qui ils avaient à faire.

Les deux autres, eux, n'étaient pas aussi intelligents que leurs compagnons, ils réattaquaient. Je me demandais qui je devrais attaquer en prochain. Mon but premier était de tuer leur chef, mais celui si semblait déjà avoir abandonné le combat. La femme et un autre bandit, eux, attaquaient à nouveau. Je ne pouvais pas les laisser m'attaquer comme sa, sans répliquer.

Attendent donc qu'ils s'approchent, pour me retrouver au corps à corps contre eux, je me préparais à repasser à l'attaque. Ne m'occupant pas de la femme, je commençais à tourner alentour de l'autre bandit quand celui-ci tenta de m'atteindre avec son sabre de bois.

-Ira no maï

Tournant un peu plus vite autour de mon ennemi, je me mis à le ruer de petits coups. C'était le nombre de coups plus que leur force, qui importait pour cette technique. Ce n'était pas une de mes techniques les plus fortes, mais cela suffirait surement à les décourager. De plus, il était inutile de dépenser trop de chakra sur ces piètres adversaires.

Après un dernier coup de poing, qui atteignit le visage de l'homme, je m'arrêtai dans une glissade gracieuse qui me rapprocha par le fait même du chef de la bande. Ce dernier s’était relevé et avait observé le petit échange de coups. Que pensait-il maintenant? Allait-il repasser à l'attaque, ou ordonner à ses hommes de cesser leurs attaques?

Observant la réaction de mes adversaires, je demeurais en position défensive, prête à continuer ce combat, dans lequel il semblait plus important d'impressionner que de blesser réellement.

Spoiler:

Le combat semblait enfin terminé et j’allais avoir ma chair à canon pour les pièges qu’il me faudrait encore traverser. Je n’aurais cependant jamais cru que le combat allait se finir ainsi. L’un des bandits avait froidement assassiné son chef, en signe de soumission. Ce comportement était horrible et me révulsait au plus haut point. Me promettant intérieurement que ce serait lui qui mourrait le premier, j’écoutai attentivement ce que la femme avait à dire.

- À vous qui souhaitez entrer dans notre groupe, des épreuves vous seront imposées. La mort attend ceux qui, inaptes, vont échouer. En cette salle, votre cerveau vous devrez faire fonctionner. Quatre gardes surveillent cette entrée, seul un d'entre eux, à ouvrir, est habilité. Moins puissant ou moins solide de prime abord que mes pairs éléments, le temps et mon plus précieux allié. Parfois incroyablement violent, souvent bien tranquille, personne ne peut cependant m'échapper et même les plus hautes falaises finissent, par mon action et le poids des années, par se transformer. Le désert au-dessus de vos têtes et l'une des plus belles preuves de mon pouvoir acharné.

Prenant le papier que me tendait avec hésitation la femme, je relis quelques fois l’énigme. Incertaine de la réponse, j’entrai dans l’autre pièce afin de voir de mes propres yeux de quoi il en retournait. La pièce était faite en longueur, plutôt en ruines, mais encore ornée de quatre magnifiques bas-reliefs. M’approchant de l’un d’eux (une femme assise sur ce qui semblait être un trône, au sommet d’une montagne, une énorme masse sur les genoux), je vis que de petites statuettes étaient posées aux pieds de chaque fresque. Il s’agissait de parfaites répliques des fresques et, en y regardant de plus près, je vis que leurs armes étaient amovibles.

Me tournant vers la porte suivante, je vis, sous l’énigme, un orifice qui semblait attendre qu’on y incère une clef. Reliant les pièces du casse-tête entre eux, je compris que je devais trouver la réponse à l’énigme et l’associer à l’une des fresques. C’est l’arme de celle-ci qui était la clef de cette porte. Observant les quartes fresques, je pus facilement déterminer laquelle correspondait à quel élément, car c’était visiblement de sa qu’il était question.

Relisant à nouveau l’énigme, je fis, comme il était écrit, fonctionner mon cerveau pour trouver la réponse. « Le désert au-dessus de vos têtes et l'une des plus belles preuves de mon pouvoir acharné. » Cette phrase à elle seule venait rayer l’eau des possibilités. Le feu semblait aussi hors sujet. Il ne restait donc plus que l’air et la terre. Croyant d’abord à la terre, je m’approchais de la fresque représentant la femme sur son trône. Hésitant encore, je relis l’énigme et vis mon erreur. L’énigme disait : « personne ne peut cependant m'échapper et même les plus hautes falaises finissent, par mon action et le poids des années, par se transformer ». Il était facile d’échapper à la terre, en prenant un bateau. De plus, les falaises sont en soi une représentation de la terre. On ne peut donc pas, en toute logique, dire que la terre se transforme par l’action de la terre. Il devait plutôt être question de l’érosion que cause l’air.

Je m’approchai donc de la représentation d’un homme dans les nuages, les cheveux dans le vent. Tendant la main vers la lance que tenait la statue, j’hésitais à la prendre. Je me demandais ce qui se passerait si je n’avais pas la bonne réponse. Un piège se déclencherait surement, mais lequel? Je m’interrogeais également quant à savoir quand le piège se déclencherait. Le plus logique serait qu’il se déclenche quand on entrait le mauvais objet dans l’orifice, mais il n’était pas impossible qu’il ne se déclenche dès que j’aurais touché à la mauvaise arme. Me demandant quoi faire, je me rappelai du micro que m’avait donné Manabu-san. Si j’avais été seule, je l’aurais surement appelé au secours afin de confirmer ma réponse, mais j’avais à ma disposition un peu de chair à canon. Me retournant vers les trois bandits encore en vie, je pointai celui qui avait tué son chef, celui qui mourrait en premier.

-Toi! J’ai trouvé la réponse à l’énigme, mais on n’est jamais trop prudents, alors c’est toi qui vas ouvrir la porte. Si je me suis trompé, ce dont je doute, c’est toi qui mourras pour l’erreur. Les autres, on reste à l’écart pour éviter l’éventuel déclenchement d’un quelconque piège.

Sans attendre qu’ils acceptent ou pas d’obéir à mes ordres, je poursuivis.

-Tu vas prendre la lance que tient cette statuette et l’insérer dans cet orifice près de la porte. Je te conseille fortement de m’obéir et de ne rien tenter de croche, car, si tu tentes quoi que ce soit, c’est moi qui te tuerai. Tu as plus de chance de t’en sortir avec le piège, crois moi.

Voilà, l’ordre était donné. Il ne me restait plus qu’à reculer vers l’entrée de la pièce et à attendre de voir ce qui se passerait. Confiante en ma réponse, je croisais quand même les doigts pour souhaiter ne pas m’être trompé.

De toute évidence, le bandit était terrifié. C’était ce que je voulais. Il avait agi lâchement en assassinant son chef et en fuyant le combat. Il méritait de mourir, surtout que, s’il avait déjà fait un acte de mutinerie, il pouvait très bien recommencer. Il serait le premier à mourir, j’en avais décidé ainsi. J’espérais toute fois que ça n’arrive pas trop vite. Je voulais avoir la bonne réponse à cette énigme, plus par orgueils que par souci de préserver la vie de cet homme.

Quand ce dernier fini par ce décider à insérer la lance dans l’orifice prévu à cet effet, j’eus confirmation que je ne m’étais pas trompé. Le moment de joie que je ressentis en voyant les portes commencer à s’ouvrir s’estompa de plus en plus, à mesure que les portes s’ouvraient. Plus les portes s’ouvraient, plus on pouvait distinguer ce qui se trouvait de l’autre côté. Dans la pénombre, je crus distinguer les silhouettes de plusieurs hommes attendant surement notre arrivée pour passer à l’action, mais ce ne pouvait pas être ça. Manabu-san m’avait pourtant dit qu’il ne restait personne dans les ruines. Et puis, des humains auraient bougé, mais les silhouettes restaient parfaitement immobiles.

C’est quand les torches s’allumèrent que je compris de quoi il s’agissait. Les statues de pierre étaient toutes alignées, regardant vers la porte qui venait de s’ouvrir. La gigantesque statue de l’homme de feu, au fond de la pièce, lançait un regard menaçant vers ceux qui venaient d’entrer dans sa pièce. Avant même que les statues ne se mettent en branle et que les écritures de feu ne deviennent lisibles, j’avais cru comprendre la suite et un brin de panique était en train de naitre en moi. Comment j’allais bien pouvoir me débrouiller contre cette petite armée de pierre? Mes jutsus seraient-ils au moins efficace contre ces corps sans vie?

Soudain, une lueur d’espoir apparut dans ma tête. Il y avait peut-être quelque chose qui pourrait m’aider dans le dossier que m’avait laissé Manabu-san. Le problème, c’est que je n’aurais jamais le temps de fouiller dedans, avec ces statues qui s’approchaient de nous. Je pourrais aussi l’appeler avec le micro qu’il m’avait donné, mais il n’avait plus le dossier et aurait peut-être oublié certains détails qui pourraient être utiles. Décidant de ne pas prendre de risques, je choisis de faire les deux et, fouillant dans mon sac à dos, je m’adressai à la femme bandit, qui se trouvait près de moi.

-Toi, tu sais lire non? Tu as lu l’énigme tout à l’heure. Prends ce dossier (je le lui tendis) et essaye de trouver des informations sur ces statues et la pièce où ils se trouvent. Il y a surement un moyen d’éliminer tous ces tas de pierres et il faut le trouver.

Replongeant la main dans le sac, j’en sortis l’oreillette que lui avait laissée Manabu-san. L’activant, elle demanda immédiatement l’aide de l’homme, sans prendre le temps de dire bonjour ou d’expliquer convenablement la situation. Du temps, elle n’en avait pas vraiment.

-Manabu-senpai, vous êtes là? J’ai besoin de votre aide. Je dois trouver un moyen de détruire une mini armée de statues de pierres. Vous pouvez me conseiller?

Finalement, j’avais eus raison de faire appel à Manabu-san. Il m’avait été d’une grande aide. Quand Il m’avait dit de détruire les parchemins qu’il y avait sur le front des statues, je m’étais tout de suite demandé comment faire. J’avais à peine eut le temps de me demander si les talismans de papier résisteraient à l’eau de mes jutsus, que la jeune femme bandit me donna la réponse à la question : « comment détruire ces parchemins ». Le feu!

C’était bien beau de savoir qu’il fallait bruler les papiers pour stopper les statues, le problème, c’est que je ne connaissais pas le katon moi! Où pourrais-je dénicher du feu? Jetant un regard circulaire sur la pièce dans laquelle je me trouvais, je ne vis d’abord rien, mais, en regardant par la porte qui menait à la pièce voisine, je vis enfin la solution. Il y avait en effet assez de torches dans la salle voisine pour faire flamber trois fois les parchemins des statues.

-LES TORCHES!

En moins de deux, j’étais à nouveau debout et je m’élançais vers la pièce suivant. Utilisant le kinobiri, je gravis le mur à toute vitesse, piétinant au passage une statue qui tentait de m’arrêter. Aussitôt rendue au niveau des torches, j’entrepris de les détacher du mur et de les lancer par la porte qui menait à la salle où étaient restés les trois bandits. Quand j’en eus lancé cinq, j’en pris une dernière et, la gardant en main, je redescendis du mur. Brulant un ou deux parchemins au passage, je retournai dans la pièce d’à côté, le temps de crier un ordre aux bandits.

-Prenez les torches et brulez les parchemins qu’ils ont sur le front. Sa les fera s’arrêter net. Il faut tous les arrêter. Ne vous faites pas blesser, parce que je n’ai que peu de remèdes et je n’ai pas l’intention d’en gaspiller sur vous.

Sans attendre de voir s’ils m’obéissaient ou pas, je repris ma course à travers les statues. A coups d’esquives et de pirouettes, je parvenais assez facilement à éviter les coups. Mon entrainement au taijutsu m’avais rendue souple et agile et cela me serais bien utile aujourd’hui.

Spoiler:

Les trois bandits avaient bien travaillé. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils s’en tirent aussi bien. Il faut dire, tout de même, que ces ennemis de pierre étaient d’une lenteur considérable. C’est leur nombre que faisait leur force, pas leur puissance d’attaque. Quand le dernier des parchemins qu’ils avaient sur le front eut brulé, il y eut un retour au calme bien mérité. Les trois bandits semblaient épuisés, mais aucun n’avait été blessé. Leur bien-être m’importait peu, mais je devais quand même avouer que, sans leur aide, j’aurais eu bien plus de difficultés à venir à bout de toutes ces statues.

Tournant mon regard vers la porte, j’attendais qu’elle s’ouvre pour découvrir ce qui se trouvait de l’autre côté. À mon grand étonnement, elle n’en fit rien. À la place, la banderole qui pendait au dessus de la porte, suspendue au sabre de la statue de l’homme du feu se mit à briller. Les mots qui s’y formaient n’annonçaient rien de bon. Soudain, le bas de la banderole se détacha du reste et se sépara en petits morceaux qui allèrent se fixer aux fronts des statues. Les guerriers de pierres se remirent en marche.

Repensant aux mots qui s’étaient inscrits sur la banderole, je compris mon erreur. Ce que j’avais devant les yeux était similaire au kugutsu, l’art de la manipulation des marionnettes. J’avais cru que le simple fait de détruire les parchemins suffirait à contrer ces marionnettes de pierre, mais j’avais tort. Ayant déjà combattu un maitre marionnettiste, j’aurais dû savoir qu’il ne servait à rien de s’en prendre aux marionnettes en eux même. C’est celui qui les manipule qui doit être éliminé si on veut remporter la victoire. Avec ce qui venait de se passer, je comprenais enfin que les statues n’étaient que des marionnettes et que le marionnettiste, c’était l’homme du feu.

Sachant maintenant que c’était la banderole qu’il me fallait détruire si je voulais pouvoir avancer, je passai à l’attaque. Sans même regarder ce que faisaient les trois bandits, je m’avançais vers la banderole de la même façon que j’avais atteint les torches. Marchant tantôt sur le sol, tantôt sur les têtes des statues, j’atteignis bientôt le mur du fond et, utilisant à nouveau le kinobiri, j’entrepris de m’approcher de l’immense statue de l’homme du feu. Une fois arrivé à destination, je tendis ma torche vers la banderole, qui prit feu immédiatement, espérant avoir vue juste.

Ça avait marché!! La banderole s’était consumée et les statues de pierre avaient cessé de bouger pour de bon. Rassurée de m’être sortie de là sans aucune blessure, mais tout de même épuisée, je redescendis au sol et attendis que la porte, qui avait commencé à s’ébranler, ait fini de s’ouvrir sur l’épreuve suivante. Je me tenais un peu à l’écart, de peur qu’un autre terrible ennemi ne me fonce dessus, mais cela sembla rapidement être une précaution inutile. Il ne semblait en effet pas y avoir d’ennemi dans cette salle remplie d’une eau claire.

Il ne semblait y avoir aucun danger dans cette salle incroyablement paisible, comparée à celle que je venais de traverser. Je savais cependant qu’il devait y avoir un piège quelconque et, à en juger par ce que j’avais vue jusqu’ici, il ne s’agissait certainement pas de quelque chose d’inoffensif. L’un des bandits, celui qui avait tué son chef, vint rapidement confirmer que j’avais raison de me méfier de cette étendue apparemment calme. Regardant l’énorme vague l’entrainer dans l’eau qui ne semblait pas avoir de fond, je sentis une vague de désespoir se lever en moi, mais je la repoussai bien vite. Je n’étais pas venue aussi loin pour faire demi-tour maintenant. Je voulais cette nouvelle pièce d’équipement.

Regardant les deux bandits restants, je vis qu’ils étaient épuisés. Ils ne me seraient d'aucunes utilité dans cet état. Comme j’avais moi-même bien besoin d’un instant de repos et que nous ne savions de toute façon pas comment continuer, je décidai de profiter de ce retour au calme momentané pour faire une pause. M’asseyant sur une statue inerte, je me mis à fouiller dans mon sac à dos pour en sortir un bout de pain.

-Reposez-vous tous les deux. Dans cet état de fatigue, vous ne m’êtes d'aucunes utilité.

M’installant un peu plus confortablement, je pris le dossier que m’avait rendu la femme bandit et entreprit de le feuilleter tout en mangeant mon pain. Peut-être que je trouverais quelque chose d’utile pour traverser cette étendue aqueuse qui semblait si surnaturelle en dessous du désert de mon pays natal.

Moi qui avais cru que mon affinité avec l’élément aqueux m’aiderait à passer à travers de la salle consacrée à l’eau, je ne savais pas du tout ce qu’il convenait de faire devant cette étendue sans fin qui semblait aimer dévorer les humains.

Spoiler:

Les informations que contenait le dossier n’étaient pas très utiles. Je ne comprenais pas ce qu’il fallait faire pour traverser cette pièce et un brin de désespoir commençait à fleurir en moi. Comme s’il avait lu dans mes pensés, la voix de Manabu-san vint mettre mes pensées en mots. Il me demandait si j’étais certaine de vouloir continuer. La réponse était simple : oui, je voulais continuer. Le problème, c’est que je ne savais plus si j’étais en mesure d’y arriver. J’ignorais totalement comment m’y prendre pour traverser cette pièce qui ne semblait avoir ni murs ni plafond.

Je de vais évaluer la situation. Le bandit qui était cité dans le dossier avait mentionné que le but du parcours était de les préparer à se retrouver devant toutes sortes d’ennemis. Si la pièce précédente avait pour but de les préparer à affronter un marionnettiste, peut-être que cette pièce si était en fait une autre forme d’art ninja. Je devais passer en revue toutes les options possibles, afin de trouver de quoi il s’agissait réellement.

Du ninjutsus? Peu probable. Il ne s’agissait certainement pas de taijutsu et il serait surprenant qu’il ne s’agisse encore de marionnettiste. Peut-être était-ce une invocation qui avait capturé le bandit. S’il ne s’agissait de rien de cela, il restait le genjutsu. Cette dernière option semblait vraisemblable. Il était difficile de croire qu’une si vaste étendue d’eau ne se trouve sous le désert, et nous n’étions certainement pas assez profondément sous le niveau du sol pour que le plafond soit hors de porté de nos yeux.

S’il s’agissait vraiment de genjutsu, le simple fait de me faire mal à moi-même ou l’utilisation d’un kai suffirait à briser l’illusion. Le problème, c’est que, pour que cela ne fonctionne, je devais être dans le genjutsu, ce qui voulait dire que je serais à la merci de la pièce piégé et que, si je m’étais trompé, je me retrouverais à la merci de cette eau qui semblait être en vie. C’était dangereux, mais je n’avais pas vraiment le choix si je voulais continuer de me rapprocher des poignets spectraux tant convoités.

M’approchant de la porte, mais sans en franchir le seuil, j’observai de plus près la pièce. Il n’y avait que de l’eau à perte de vue. Trois options donc : nager, marcher sur l’eau ou voler au dessus. J’avais entendu dire que les maitres du fuuton étaient capables, en utilisant leur affinité avec l’air, de voler quelques centimètres au dessus du sol. Personnellement, j’en étais bien incapable, ce qui éliminait cette possibilité. Restait à marcher dessus, ou nager sous sa surface. Vu ce qui était arrivé au bandit, je doutais que cette étendue d’eau ne me laisse la traverser sans réagir et j’ignorais où avait été entrainé le bandit, mais il n’avait certainement pas survécu si longtemps sous l’eau. Au moins, moi, j’avais toujours sur moi mon appareil à oxygénation artificielle.

Voilà, je venais d’épuiser toutes mes idées et je ne savais toujours pas laquelle était la bonne. Je devrais peut-être rebrousser chemin et essayer de me procurer l’un des deux autres bracelets dont m’avait parlé Manabu-san. Retrouver un vieux marchand ou affronter une bande de brigands serait certes moins complexe que d’affronter les pièges qui parsemaient encore ces ruines, mais le simple fait d’avoir affronté en vain les statues et l’énigme me dégoutait. Il n’était pas question que j’aie fait tout cela pour rien. Je n’avais plus qu’à entrer dans cette salle et espérer que tout irait bien. Les bandits ne pourraient surement pas me suivre, tant pis pour eux, moi j’arriverais jusqu’à cette sale aux trésors et je récupèrerais cet équipement tant désiré.

Sortant l’appareil qui me permettrait de survivre sous cette eau, je le mis et fis le pas qu’il me manquait pour franchir le seuil de la porte. Sans attendre de voir si la vague qui avait englouti le bandit allait me sauter dessus, je pris une profonde inspiration afin de crier haut et fort le kai qui allait peut-être m’éviter d’être mouillé.

Finalement, j’avais vu juste. À peine le kai avait-il été lancé que l’eau qui m’entourait avait disparu. L’immense salle aux proportions telles qu’on n’en voyait pas les murs ou le plafond avait disparu, faisant place à une pièce beaucoup plus petite. D’un regard circulaire à travers la pièce, je vérifiai qu’il n’y avait plus de pièges. Autre la statue de l’eau, il n’y avait que le premier bandit, qui semblait toujours sous l’emprise du genjutsu.

Soudainement, la femme bandit apparut à côté de moi, faisant une entrée qui manquait totalement de grâce. Elle se sortit quand même rapidement de l’illusion. J’étais étonnée de voir qu’elle avait compris de quoi il s’agissait et qu’elle ait eu le courage de me suivre, au risque de s’être trompée et de perdre la vie, noyée sous ces flots enragés. Cette femme m’impressionnait. Elle avait été plus efficace que les deux hommes contre les statues et elle venait de réussir à se sortir d’un genjutsu quand même assez puissant. Son comportement aussi m’intriguait un peu. Elle n’agissait pas comme un bandit aurait dû le faire. Je commençais à croire qu’elle aurait un certain potentiel pour être une kunoichi. Elle venait quand même de se sortir d’une puissante technique ninja.

Je n’eus pas le temps de me poser plus de questions à son sujet, car un bruit vint m’indiquer que la porte s’ouvrait sur la prochaine étape. La pièce voisine ne semblait contenir aucun ennemi, aucun piège, seulement un mur d’escalade. Pénétrant dans la salle, en faisant bien attention de ne pas déclencher un piège semblable à celui de la pièce que je venais de quitter, je pus voir que la pièce ne contenait effectivement rien d’autre que le mur d’escalade. Celui-ci s’élevait assez haut pour qu’on ait de la difficulté à en voir le bout, mais il était quand même visible, loin là-haut.

Retournant dans la salle de l’eau, je sortie un kunai et fit une profonde entaille dans la cuisse du bandit qui était toujours sous l’effet du genjutsu. Aussitôt, la douleur effaça l’illusion. Je me doutais que le mur d’escalade devait être piégé d’une façon ou d’une autre. Vu les autres pièces, il était impossible que ce soit aussi simple que d’escalader un mur. J’avais besoin de ma chair à canon pour pièges et je voulais essayer de laisser la vie sauve à la femme, car elle m’intriguait un peu. L’autre bandit étant resté dans la pièce des statues, il ne restait plus que celui-là pour faire le travail.

-Allez debout! C’est pas encore fini, je te signale. Va escalader ce mur, on verra bien s’il est piégé.

Le bandit, qui ne comprenait surement pas ce qui se passait, se leva malgré tout et se dirigea vers le mur du fond de la pièce suivante. La première prise qu’il toucha, de sa main droite, semblait normale, mais la deuxième, qu’il prit de la main gauche, émit un léger cliquetis. Quelques secondes plus tard à peine, un pic de terre sortit du mur, détruisant au passage la main du bandit. Entre son cri et sa main ensanglantée, j’ignorais ce qui était le pire.

Détournant les yeux de tout ce sang, je vis, sur un des autres murs de la salle, une inscription gravée dans la pierre : « La terre, moins fluide que l'eau, n'en cache pas moins autant de pièges. Gare à vous... tendez l'oreille ». Si j’avais vu cela avant, j’aurais peut-être pu éviter que tant de sang ne soit répandu, mais il était trop tard maintenant. De toute façon, j’avais décidé que cet homme allait mourir dans ces ruines.

Apparemment, son heure était arrivée. Comme il ne m’était plus d'aucunes utilité, ne pouvant plus escalader avec une main en moins, je pris la décision d’en finir avec lui. Reprenant le kunai avec lequel je l’avais tiré du genjutsu, je m’approchai de lui et lui tranchai la gorge. Abandonnant le kunai ensanglanté à ses côtés, je m’éloigné de lui pour aller parler à la femme bandit, qui semblait terrorisée.

-Bon, j’ai compris le principe pour cette salle. Tu vas escalader en premier, mais fais bien attention, si tu entends un cliquetis, dépêche-toi de t’éloigner avant qu’un des ces pics de roche ne te transpercent. Pour éviter de couvrir les cliquetis, nous allons escalader une à la suite de l’autre. Dépêche-toi quand même un peu, je n’ai pas que ça à faire.

En la faisant monter avant moi, j’aurais quelques pièges de moins à éviter. De plus, je pourrais peut-être trouver un « pattern » logique permettant de savoir où se trouvent les prises piégées.

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