En ce jour, rien n’allait pour le Chef des Hyuuga. La veille, alors que sa femme avait été clouée au lit à cause d’une terrible maladie, était venu s’ajouter au désarroi de voir son épouse souffrir une noire nouvelle. Hiashi, qui jusque là n’avait jamais manqué une seule réunion des hauts placés de Konoha, avait cette fois ci brillé par son absence grâce au tant aimé Danzo qui ne s’était gêné pour critiquer ouvertement l’homme qui en ce soir n’avait pu être présent. Selon les dires du borgne au caractère farouche, le Hyuuga, jusque là Jounin à Konoha, ne méritait pas cette place du fait qu’il ne se consacrait pas à ses devoirs de ninja, même les plus basiques. Mais, même si tout le monde pensait qu’il était tout à fait normal pour le chef des blanches pupilles de ne pas remplir ces devoirs primaires, sous la pression de Danzo, il avait été tout de même décidé que si Hiashi, dans la semaine, ne prenait pas sous son aile un ninja autre qu’un membre du clan et qu’il ne remplissait pas ses devoirs de ninjas en participant à la vie du village, celui-ci serait rétrogradé. Fâcheuse nouvelle pour tout le clan qui en cette soirée ne s’était pas arrêté de maudire l’accusateur qui malheureusement avait quand même eu gain de cause. La sentence était tombée, il ne restait plus qu’une semaine à l’homme pour devenir le maître d’une personne autre qu’un Hyuuga et par la suite, il se devrait de se soumettre au fait que comme tout bon ninja, il devrait partir en mission même si cela était bien trop risqué pour le chef du clan qui était une des cibles favorites des ennemies du village. Après une longue discussion en compagnie des doyens du clan, il avait été décidé qu’Hiashi n’avait pas d’autre choix que de se plier à ces ridicules ordres et devrait trouver un élève le jour même. Enfin, comme la faible lueur d’une bougie lors d’une nuit sans lune, la visite qu’il devait faire à l’académie des ninjas lui redonna espoir. Il lui aurait été facile de trouver un nouvel élève dans ce baraquement à sang neuf mais, même si celui-ci était au bord du gouffre, Hiashi se décida à quand même faire le difficile, malgré l’opposition des anciens, en choisissant une élève particulière, cette pauvre ménagère qu’il avait surpris il y avait des mois. Oui, cette enfant qu’il avait surpris en train de l’espionner et qu’il avait congédié sous condition. A cette époque, il avait tenu parole et, le jour du rendez vous, celui-ci avait envoyé un de ses disciples voir ce qu’il en avait été et, soulagé qu’il n’avait pas mal fait en relâchant la curieuse, il avait repris sa vie normale tout en continuant à garder un discret œil sur cette Miho.

Lorsqu’accompagné de deux autres membres du clan chargés de le protéger, Hiashi était arrivé à l’académie, il avait été accueilli par le lourd silence de la cours vide. La porte de l’académie était fermée, les élèves étaient tous à l’intérieur. Outré par ce manque d’hospitalité, un des gardes pensa qu’il était tout à fait normal de se retirer mais, sans prêter attention à la demande de celui-ci, Hiashi les pria de l’attendre à l’entrée de la cours pendant qu’il irait seul faire la bonne surprise aux apprentis de l’académie que son léger retard, dû cette fois à un conseil de dernière minute, n’était pas signe de son absence. Une fois à la porte de bois peint en rouge ornée du symbole de la feuille, il se retourna pour regarder à la fois la cours et ses gardes qui n’avaient pas bougé. Depuis son enfance, rien n’avait changé ici. Il y avait toujours ce vieil arbre sur la branche duquel était installée une balançoire, les deux mannequins de paille jouant le rôle de cible, les parquets de fleurs limité par ces élégante barrières de fer blanc, les quelques jeux destinés aux plus jeunes et cette merveilleuse statue du premier Hokage, symbole du village mais principalement source d’amusement des petits qui jusqu’à ce jour, trouvait encore un intérêt à monter s’assoir sur l’épaule de pierre du Senju. Lorsqu’il poussa la porte, ce fut un long grincement à travers les couloirs vides et silencieux qui annonça sa venue. Seule témoin de cette féérique entrée, une ménagère fut surprise de voir le chef des Hyuuga qui se tenait à la porte de l’académie sans escortes ni hôtes. Trop impressionnée par l’homme, elle ne lui salua pas mais accourut jusqu’à la salle où Hiashi devait s’exprimer pour annoncer au professeur ninja sa venue. Et, sans attendre l’arrivée du professeur et sans redemander son reste, la bonne femme se pressa de rejoindre ses camarades, après avoir disparu dans un couloir. Lorsque le ninja fit son apparition, tout aussi surpris que la ménagère de le voir ici, il lui pria d’entrée dans la salle où tous les élèves s’étaient tût tout en l’inondant d’excuses pour le froid accueil qu’il avait reçu. Mais conscient qu’il en était l’entier responsable, Hiashi demanda à l’homme d’aller se rassoir à son bureau, lassé des perpétuelles excuses qu’il ressortait. Et une fois que tous les petits détails furent réglés, l’homme, après avoir balayé de ses yeux blancs la salle, put commencer son discours.

Pour ceux qui ne savent pas, je suis Hyuuga Hiashi, le chef des Hyuuga. Je suis venu aujourd’hui pour vous parler de mon clan qui sans doute, doit énormément vous intriguer. Ce qu’il faut tout d’abord savoir, c’est que notre clan a de très bonnes raisons d’être aussi renfermé… [Discours barbant] C’est pour cela que je peux affirmer que vous n’avez nullement à craindre de notre clan ainsi que de nous même car comme tous bons villageois de Konoha, notre priorité reste le village ! finit-il après une dizaine de minutes.

Lorsqu’il acheva son discours, l’expression qu’avait plus de la moitié des élèves la classe fit comprendre à l’orateur que ce qu’il venait de dire n’avait nullement intéressé tout ces petits qui n’avaient espéré qu’une seule chose durant tout le long de son élocution : qu’à un moment donné, celui-ci leur dévoile quelques croustillants secrets sur son clan. Dommage pour eux, si sous la torture il n’avait pas ouvert les lèvres, ça ne serait surement pas pour leurs minois plein d’innocences qu’il craquerait. Mais, alors qu’il vit s’afficher progressivement de la déception sur le visage de tous ces apprentis, il fut réconforté en voyant le regard plein d’intérêt de celle qui c’était faite remarquer par son entrée des plus fracassantes. Miho, cette petite ménagère à qui il y avait des mois il avait évité la torture, était venue avec empressement lorsqu’elle avait appris qu’il était à l’académie. Voir cette enfant dans cette salle le réconforta non pas à cause de la déception des petits mais parce que maintenant, il était complètement sûr que ce soir là, il n’avait pas fait le mauvais choix. De plus, l’avoir sous la main l’éviterait de devoir la chercher partout dans l’académie. Lorsque son discours fut définitivement terminé, ce fut à contrecœur que les enfants le saluèrent, trop dépités de ne pas en avoir appris plus. Le professeur, affreusement confus de la réaction de ses élèves recommença à couvrir l’homme d’excuses qui ne lui répondit pas. Même si il n’était pas dans ses habitudes d’avoir un tel comportement, voir cet homme se rabaissait à ce point le dégoutait trop pour qu’il y prête la moindre attention. Et avant de sortir, il lança un regard à la jeune demoiselle et l’appela de sa main. Une fois dans le couloir en compagnie de la petite et que la classe avait repris ses cours, Hiashi, seul avec la ménagère, était prêt à lui faire cette proposition. Même si cela le gênait énormément de faire une telle proposition à une simple servante, il était obstiné à ne vouloir personne d’autre comme élève car, même si cette jeune fille n’avait le rang que d’une banale femme à tout faire, il voyait en elle un grand potentiel et pour ça, il n’avait pas besoin de ses pupilles, c’était évident.

Cela fait bien longtemps que nous ne sommes pas vu. Je suis heureux de voir que tu ne m’avais pas menti… Enfin, si je t’ai amené dans ce couloir, ce n’est surement pas pour prendre des nouvelles, j’ai une proposition à te faire…

La question allait être posée, tout allait se jouer maintenant. Hiashi espérait qu’elle accepterait sa demande, il ne voulait personne d’autre qu’elle en tant qu’élève. Pourquoi ? Et bien, même si rien ne semblait le pousser à croire en cette petite, elle était la seule personne hormis les membres de son clan qui l’intéressait. Même lui ne comprenait pas pourquoi il tenait tant à ne vouloir qu’elle comme élève, quelque chose au fond de lui, quelque chose de fort l’obliger à croire en cette simple ménagère dont les ambitions étouffaient ses capacités. Elle pouvait être un ninja, elle pouvait devenir quelqu’un mais, elle ne le voulait pas et l’homme sentait qu’il était de son devoir de l’aider. Pour une fois dans sa vie, il était torturé par une force bien trop mystérieuse et puissante pour l’ignorer. C’était comme si les dieux, lassés de sa monotone vie, l’avait pris en main pour le mettre sur une route qui le changerait. Pendant un long moment, se sentir contraint ainsi l’avait dégouté mais plus le temps avait passé, plus il s’était rendu compte qu’il n’avait pas d’autres choix, il devait faire ce qu’il avait à faire. Cela était son destin. Même si il ne croyait pas en la destinée, cette fois là, il n’avait pu que s’engouffrer dans cette voie unique, voie qui croisait celle de Miho. Et même si le fait d’apprendre qu’il avait été contraint de trouver un élève l’avait enragé, la situation dans laquelle on l’avait mis ne lui avait pas autant déplu qu’il avait voulu le faire croire car, même si il avait longuement souhaité prendre cette enfant sous son aile, son statut de chef ne lui avait pas permis. Et Danzo qui avait pensé mal agir avait rendu un fier service à l’homme qui maintenant allait pouvoir se soulager de son fardeau de chef en commençant tout d’abord par assurer un rôle de maître. Hiashi ne reniait pas son statut, il en voulait juste un peu plus.

Et si je devenais ton maître, qu’en dirais-tu ?

La question avait retenti dans tout le couloir vide. Aux oreilles de Miho, celle-ci avait dû être aussi merveilleuse que l’écho d’une chute à travers les montagnes. Quant à Hiashi, il se sentait vidé d’un poids, comme si les mots qu’il venait de prononcer étaient des boulets qui soudainement avaient gagné des ailes pour s’envoler et abandonner celui sur qui ils pesaient. Même si il gardait une sévère expression sur le visage, intérieurement, il éprouvait un immense soulagement, comme le bien être qu’on ressent quand d’un geste, on arrache de notre corps cette flèche qui nous fait tant souffrir et avec qui s’en va la douleur. Maintenant, il n’y avait plus que le silence de couloir, pesant et torturant, devenant de plus en plus long. Hiashi, se rendant compte qu’il commençait à se laisser envahir par trop de sentiments, d’une expiration discrète, évacua à la fois le petit bonheur qu’il ressentait ainsi que son impatience. Il fallait qu’il se reprenne, il ne lui était pas arrivé de se surprendre dans un tel depuis bien longtemps ! Même si il n’était qu’un homme comme tant d’autres, proie à ses sentiments, il se devait d’être aussi distant que possible des faiblesses que représentaient les sentiments. Il se devait d’être fort, il se devait d’être au dessus de ces futilités, il n’avait pas d’autre choix que de se comporter en tant que chef et non en tant qu’homme. Et lorsque la réponse fut enfin déclarée, le Hyuuga fut à la fois ravi par cette réponse positive mais à la fois troublé par cet éternel « mais » qui trouvait toujours utile de s’infiltrer dans tous les discours important. Car même si Miho avait partiellement accepté cette idée, il n’y avait pas de doute sur le fait que quelque chose l’empêchait d’être totalement d’accord avec ce qu’elle voulait. Ce petit oiseau se trouvant dans sa cage pourtant grande ouverte, regardait le monde extérieur tandis que son envol était retenu par ce fin morceau de ficelle attaché à sa patte. Et c’était cette fragile chaîne qui retenait ce petit animal qui pourtant si le voulait pourrait sans aucun problème briser ce lien mais, il semblait qu’aussi fragile était-il, sa présence n’était pas injustifiée. Et comme cet animal, Miho avait des raisons qui ne pouvaient qu’être importantes. Qu’est ce qui pouvait bien empêcher cette enfant de réaliser ses rêves à part un possible côté sombre de sa vie qu’elle ne pouvait oublier ? Du moins, ce fut ce qu’avança l’homme le temps d’une pause. Et une fois qu’elle reprit son discours, elle ne put qu’attirer l’attention de l’homme sur l’importance de ce « mais » car si elle n’osait pas s’exprimer dans ce couloir vide et souhaitait aller dans un endroit encore plus isolé, ce n’était surement pas pour lui donner une anodine justification. C’était qu’elle avait quelque chose de vraiment grave à cacher, quelque chose que seules quelques rares oreilles pouvaient ouïr.

Et bien, si tu ne tiens pas à parler ici, allons sur le toit, cela m’étonnerait qu’on y croise quelqu’un.

Voyant le mal qu’elle avait à s’exprimer en ces lieux, Hiashi avait décidé de se rendre dans un lieu qui à cet heure ne devait surement pas abriter quelqu’un. Le toit de l’académie, lieu où durant sa jeunesse il avait trouvé refuge les jours tamisés où rien de bon ne s’était profilé à l’horizon. Ayant encore connaissance du chemin à prendre, le Jounin n’eut pas besoin de demander la route à la ménagère qui devait surement mieux connaître les lieux. Et une fois que la porte de métal qui séparait le toit des escaliers fut ouverte, l’homme et le futur ninja purent prendre place sur de vieilles caisses vides. Du haut de cet éternel bâtiment qui avait vu plus d’une génération, les deux compagnons surplombaient une partie du village derrière laquelle apparaissait clairement le colossal bâtiment où le Hokage se trouvait. C’est alors que le Hyuuga se rappela l’époque où il avait trouvé le réconfort dans ce panorama qui l’avait prouvé que le monde même si grisé par de mauvais jours, était toujours resté aussi beau. Et c’était en ce jour qu’il espérait que sous ce ciel bleu et face à la vue l’adolescente arriverait à laisser s’envoler ses peines et que sans problème, elle arriverait à satisfaire la curiosité, peut être malsaine, qu’avait l’homme quant au sujet de ce « mais ». Il ne pouvait pas le cacher, même s’il essayait, il en voulait en savoir plus car, même si cette fille était en règle, depuis leur rencontre, il savait qu’elle lui cachait bien plus de choses qu’elle voulait lui faire croire. Durant les mois qui s’étaient écoulés entre leur discussion et maintenant, il avait discrètement mené quelques recherches sur cette soit disant servante mais sa soif d’en apprendre plus n’avait pu être satisfaite du fait de la restriction des informations que le village avait sur cette simplette ménagère. Non pas qu’elle essayait de cacher quoique ce soit au village mais, ce n’était pas dans les habitudes des dirigeants de Konoha d’amasser trop d’informations sur des civils sans intérêts. Et lorsque Hiashi s’était retrouvé face au fait que Miho n’avait rien eu à se reprocher, il avait été des plus déçus. Déçu de savoir qu’il n’avait abouti à rien et déçu d’être face à une impasse. En effet, à cette époque, il n’avait pas souhaité se faire remarquer et il avait donc été contraint d’arrêter sa collecte d’informations. Et en ce jour, sur ce toit, il allait enfin savoir ce qu’il en était.

Alors, qui a-t-il de si important pour te troubler ainsi ? demanda-t-il tout en ne prêtant son regard qu’au village.

Tandis que le silence commençait à prendre une place bien trop importante dans cette petite discussion, Hiashi continuait d’observer calmement ce qui s’offrait à lui. Le village, d’ici, était un tableau aux milles couleurs. Les bâtiments floués par les fumées semblaient être dessinés grossièrement au fusain et leurs couleurs semblaient être faîtes à la pastelle. Fuyardes, brumeuses mais pourtant si élégantes. Une toile, mélangeant les matériaux et les styles, le village, un lieu de mélange de toutes les beautés… Il n’y avait rien à dire, Konoha était vraiment un lieu magnifique. Ce village, partie intégrante de l’existence du Hyuuga, était sa muse. C’était entre ces bâtiments qu’il trouvait l’inspiration qui lui permettait de donner des couleurs à sa vie, c’était dans l’emblème du pays du feu qu’il puisait sa force, c’était en les villageois qui trouvait son espoir et c’était en haut de l’académie qu’il atteignait les réponses… Et ce fut au moment où son esprit ne se dédia qu’aux réponses qu’il en reçut enfin une de la vagabonde qui, dans un élan de franchise, n’hésita pas à se confier au ninja impassible. Les mots se déversèrent, sa vie, comme une chute d’eau, vint baigner l’esprit de l’homme qui ne put que s’apitoyer sur une telle misère tandis qu’il restait immobile, toujours face au village. Lui qui pendant bien longtemps s’était plaint de vivre dans les luxueux quartiers du village, lui qui s’étaient plaint d’être surprotégé par sa famille, lui qui avait tout n’avait été qu’un enfant capricieux. Petit, il avait été un oiseau enfermé dans une cage d’or rêvant de liberté tandis que cette femme, n’était qu’un animal sauvage rêvant de la chaleur d’un foyer… Jamais l’homme n’est satisfait, il enviera toujours le bien d’autrui… Hiashi qui avait toujours souhaité une vie emplie de liberté se retrouvait face à une personne qui ne cherchait qu’un lieu pour s’établir. L’un qui rêvait de grands espaces, l’autre qui enviait les familles, deux insatisfaits qui peut être trouveraient des solutions l’un dans l’autre. Chacun avait eu une vie qui pour eux avait été insatisfaisante et sans aucun doute, silencieusement, ils s’enviaient mutuellement, regrettant chacun de ne pas avoir eu la vie de l’autre. Telle était la vie, elle avait beau faire de son mieux, ce n’était jamais la bonne personne qu’elle satisfaisait.

Et une fois que la demoiselle finit son discours, qui s’était clos sur l’état présent de la vagabonde, Hiashi se retourna enfin pour poser sur celle-ci ses pupilles blanches dont il était impossible d’apercevoir le moindre sentiment. D’abord, il resta silencieux, plongeant son regard sans vie dans celui de la soit disant ménagère, comme pour y lire son âme. Elle n’avait pas l’air d’une menteuse, cela le rassura. Après tout, pourquoi irait-elle chercher une telle histoire pour un mensonge ? Hiashi, après avoir réfléchi un moment sur l’écart de la possibilité que cette femme soit une espionne, s’avança à pas lents dans sa direction. Tout en marchant, il ne lâcha pas du regard la demoiselle qui semblait des plus troublées par un tel comportement. Après tout, il y avait de quoi car dans ce regard, Hiashi avait placé une grande force. Car s’il s’avérait qu’elle se jouait de lui ou lui cachait quelque chose, c’était grâce à cet ultime regard qu’il était sûr de la voir se confesser sans plus attendre. Mais le silence qui suivit le fit définitivement comprendre qu’il n’avait rien à craindre, rien à suspecter et rien à imaginer. La situation lui avait été présentée, celle qui connaissait du prénom de Miho ne lui cachait plus rien. Même un idiot aurait pu le comprendre, cette femme avait eu une vie qui l’avait fragilisé, son enfance lui avait fait perdre son identité et c’était dans toute cette mascarade qu’elle essayait de se créer des vies qu’elles auraient tant voulu avoir. Hiashi, même si bouleversé par une telle façon d’agir, put tout de même comprendre ce que pouvait ressentir cette enfant perdue qui ne savait pas qui être. Une fois qu’il fut prêt de son interlocutrice, le Hyuuga, gracieusement, posa sa main sur l’épaule de la perdue. Dans ce geste, plus qu’inhabituel pour lui, il plaça le peu de chaleur qu’il y avait dans son cœur puisqu’il savait qu’il n’y avait rien d’autre pour réconforter cette enfant après ce qu’il allait dire car, face à une telle situation, tout ce qu’il pouvait faire s’était d’être honnête.

En fait, tu espères trouver une identité qui te plaise dans un de tes avatars pour avoir une petite vie parfaite montée de toute pièce ?... Si c’est le cas, même si je peux le comprendre, cette existence est des plus pitoyables.

Cette fois ci, Hiashi fit preuve d’une dureté sans failles. Même si il aurait pu voiler ses propos par quelques images, l’envie lui avait manqué, il avait préféré aller droit au but pour toucher cette femme. Car si pour le moment il n’y avait que très peu de solutions à ce problème, l’homme préférait opter pour d’abord régler les problèmes qu’endurait cette usurpatrice avec elle-même. Elle devait à tout prix cesser ce petit jeu des plus ridicules, elle devait se retrouver, elle devait être elle-même et affronter ses propres démons comme jadis l’avait le Hyuuga lorsqu’il s’était abandonné au désespoir causé par la mort de son frère. Il la comprenait, il savait à quel point on pouvait parfois avoir envie de vivre une autre existence, entièrement écrite par leurs propres mains et même si leurs futurs pouvaient être modelés quand bon leur semblaient, toujours venait sur son grand cheval noir la destinée qui même si refoulée par de nombreux hommes, arrivait toujours à prendre partiellement le contrôle de notre histoire, qui malheureusement n’était que rarement comme on le voudrait. Cette femme avait perdu ses parents, Hiashi avait perdu son frère, elle avait préféré se créer d’autres existences bien plus roses, il avait fait face à son chagrin, elle était maintenant dans une impasse, il s’était relevé depuis bien longtemps… Miho ou il ne savait qui faisait en ce moment preuve d’une grande faiblesse et vivait dans bien trop mensonges. Ce fut à partir de ce moment, qu’intérieurement, que Hiashi fit le serment d’aider cette âme errante ayant perdu son vrai visage et il se promit aussi de faire de cet avatar parmi tant d’autres la personne qu’elle avait toujours été.

Écoute, il est temps de faire tomber tes masques, deviens ce que tu as toujours été, abandonne tes autres vies, cesse de vivre dans un mensonge… Je m’occuperais du cas de tes autres personnalités.