Tout ce qui compte, c'est l'âme. [PV]

Sujet: Tout ce qui compte, c'est l'âme. [PV] 2009-05-11, 13:29

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Tout ce qui compte, c'est l'âme. [PV] Thpersona3

». Sitting Alone Inside Your Head.

Est-ce que cette mascarade continuerait encore longtemps? Quand cesserait-il de subir sa vie? Un fardeau trop lourd à porter, un monde trop lourd à vivre. Certes, des émotions peuvent animer les pantins, mais seul un destin peut les guider. Comment montrer le chemin à quelqu'un qui ne peut plus voir. Aveuglé et perdu, Kanna l'était. Il n'était plus que cela, une coquille vide. Il se cherchait, malgré toute son expérience, ses agissements réfléchis et les pensées romantiques qui ne cessaient de tourmenter son esprit. Frêle corps encaissant la froideur et le sadisme de l'amour, peut-être n'avait il brillé qu'une fois, mais pourquoi ne pas regarder en avant? Tout simplement un regard souillé, trop lésé que pour continuer. L'aristocrate aurait voulu tout arrêter, s'isoler du monde. Il est dur d'échapper à la réalité lorsque celle-ci n'est que rêverie pour vous, pourquoi cet univers n'était-il pas meilleur, pourquoi cela ne ressemblait-il pas à un conte de fées. Le Sibyllin Acariâtre était tombé du nimbus séraphique où trônaient ses songes. Pensif, Kanna se noyait dans la noirceur de son cœur. Impensable existence, illusoires envies. Ici était la Terre, ici il demeurait. Dans la douleur et la peine, dans les ténèbres et l'obscur. Prince déchu, prisonnier d'un amour défunt, n'aurait-il eu qu'une chance de connaitre le bonheur? Funèbre Conciliabule de ses réflexions tout aussi philosophiques que pénibles pour lui. La vie n'est-elle pas triste quand on ne fait que vivre? Un mal-être fébrile rongeant sa psychologie. Proximité inexistante d'un sentiment agréable rendant une vie plus facile.

Les songes dans l'infini, le regard tourné vers l'inconnu. Ses pupilles vitreuses scrutant le néant continuel perpétuant sur son champ de vision. Iris céruléens bercés par les doux rayons du soleil couchant, presque reposant sur l'entièreté de son corps. Nonobstant l'existence du monde, seul son enthousiasme impulsif le plongeant dans sa musique. Un sourire spontané mais éphémère se dessina sur ses lippes, avant de s'évanouir dans quelques nouvelles notes d'une chansonnette de son lecteur électronique. Kanna passa un doigt sur la roulette contrôlant le volume de chacun des écouteurs en polyplastique verni dans les tons des ondes, plus fort... Que la musique l'emmène encore plus loin. Sempiternel Adorateur des notes symphoniques, il n'aurait su vivre très longtemps si le son n'avait existé. Il s'enfuyait, il changeait de monde avec pour simple vaisseau cette pièce rechargeable dont les tons bleus flashant avaient tout l'air de rappeler une pièce preuve de modernité. Son accoutrement ténébreux dansant au gré du chaud vent d'un nouvel été avenant, seules les mémoires pouvant imager la scène musicale et philosophique à laquelle il s'adonnait. Une véritable photo, comme figé. Désorienté par des sentiments aussi ambigus et complexes les uns que les autres, une chaleur parcourait son organisme pour se concentrer en un seul et unique point: son cœur. Éprouvait-il des regrets? Un sentiment d'allégresse le menant dans un bonheur passager au rappel de ses plus jeunes années

Du haut de son perchoir improvisé, simplement assis sur l'une des imposantes croix de marbre encrassé marquant la fin de la flamme de quelconque entité humaine. Il menait le plus dur combat que n'importe qui au monde ne pourrait relever, le combat contre soi-même. Contre ses pensées, ses réflexions, ses agissements. L'ami de la sagesse se devait simplement de faire le point, une remise en question sur son existence toute entière, naturellement plongée dans le désespoir. De nombreux changements plus ou moins importants que les autres l'avaient aidé à apprécier sa vie, aussi réelle -Ou même fictive.- qu'elle ne le soit pour Kanna. L'enténébré avait simplement décidé d'oublier son passé à présent, ne vivre que pour aujourd'hui et pour le futur. Peut-être que, un jour. Il se réjouirait de la vie qu'il mène, ayant uniquement pris le côté positif du fil de vie qu'il tenait et tissait selon ses désirs. Le vingt-huitième devait prendre sa vie en main, et arrêter de subir le monde chaque journée passant. Les rêves ne façonnent pas notre monde, ils nous aident simplement à le rendre meilleur que ce qu'il n'est. Divin romancier de songes fantastiques, sans doute que ses pensées n'étaient pas imaginables, mais que leur beauté était utopique... Un détail parvint à le sortir de la fiction dans laquelle il était plongée: le lacet de cuir qu'il portait à son cou se défait, laissant son décolleté immaculé embarrassé de quelques vents. D'un geste machinal, deux nouvelles boucles furent dessinées par les fins doigts du porteur avant de reprendre place sur son torse, simple et frivole écart de la situation. Dans un simple murmure, il revint à notre douce réalité...

« Le vrai rêveur est celui qui rêve de l'impossible. »