¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~

Sujet: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-15, 17:24

Son corps regorgeait d'énergies. Il en était plein, en débordait presque comme la lave d'un volcan en pleine éruption. Déjà robuste et endurant, son enveloppe semblait d'être encore endurcie des épreuves qu'il venait de traverser, et ce sceau... Malgré la réputation dont il souffrait, et qui le rendait en même temps si convoité par ceux connaissant son existence... Il en émanait une énergie malsaine et quasi incontrôlable, qui se déversait dans le corps de Yanosa comme dans un récipient taillé pour elle, à sa mesure... Ou plutôt, à sa démesure. Le jeune homme courait comme un fou, parcourant des kilomètres en traçant au travers d'amas naturels de forêts, de reliefs en tout genre, voir même de petits villages anodins, et pourtant, tout cela n'allait pas assez vite. Sa proie, il n'avait aucune idée précise sur l'endroit où elle pouvait maintenant se terrer. Ayant été privé de toute notion du temps pendant son incubation, il était d'autant plus difficile pour son esprit bestiale d'estimer à combien d'heures, de jours, il se trouvait du Sannin lubrique et insatiable, qui aurait pu, autant qu'il puisse en dire, avoir eu à faire dans n'importe quelle région du monde.

Yanosa avait malgré tout une piste à suivre... Ce repaire, où il avait été conduit en premier lieu afin de recevoir son dû, cette marque maudite, et qui trouvait son entrée au sein des forêts de l'Est. Peut-être était-il retourné là bas... Ou y était resté, tout simplement. Après tout, c'était sa dernière location connue pour le Nukenin qui, impatient et plein de fougue, alla jusqu'à laisser le sceau prendre possession de son corps pour augmenter encore sa vitesse. Les stries noires envahirent donc la surface de son épiderme jusqu'à hauteur de son cou, électrisant les courants de chakra de son organisme, et lui permettant malgré sa masse musculaire parfois contraignante, d'atteindre une vitesse prodigieuse. Ses pieds semblaient presque flotter au dessus des branches sur lesquelles il s'appuyait pour prendre à nouveau son élan, et un œil non averti n'aurait pu que sentir, le long de sa nuque, qu'une légère sensation de malaise l'empreindre pendant un instant... Se guidant avec ses souvenirs, le Nukenin ne concéda pas une seule pose.

Son objectif semblait tout proche, tandis que la topographie rappelait à Yanosa de plus en plus celle qui résidait en sa mémoire. Un talus, puis un cours d'eau tombant à pic à l'Ouest... Une clairière... Oui, il était tout prêt... A vrai dire.. il y était !
Le guerrier infléchit sa course, afin de rejoindre la terre ferme où pullulaient les roches recouvertes de mousse et les bois morts. L'entrée était là, juste en face de lui. Orochimaru avait du utilisé une once de chakra projeté pour en dévoiler l'ouverture, de même lorsqu'il l'avait refermé. Mais qu'importait pour le Jashiniste, qui n'avait cure à aucun moment de l'état dans lequel il laisserait ce repaire moisi et putride. Armant son poing, maintenant juste à visée de l'expérience le Sceau maudit actif, Yanosa frappa de plein fouet l'amalgame de roches et de bois formant la "porte" amenant au souterrain. La secousse fut terrible... Et le Serpent devait maintenant savoir qui était à sa porte, si tant était qu'il était bien présent -fait sur lequel pariait allégrement le jeune homme-.

Il était à présent temps de pénétrer une nouvelle fois dans ce repaire... Et cette fois, point de cadeau, point de politesse. Seulement une lutte à mort entre le plus belliqueux des reptiliens peuplant cette terre et le plus féroce et insatiable guerrier l'ayant foulé...

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-17, 21:16

Le moment était venu. IL est était venu. Orochimaru attendait patiemment sur un fauteuil, souriant. La puissance du Jashiniste avait dû considérablement augmenter pour qu'on puisse la ressentir d'aussi loin. Sa simple présence en elle même était satisfaisante, sans la moindre surprise. L'Otokage était convaincu qu'un homme de sa trempe ne pouvait mourir. Il n'aurait pas accepté de mourir. Lorsque l'on reniait quelque chose, parfois, un miracle s'accomplissait, et ce que l'on craignait alors de voir arriver, évènement proche et sans doute même inéluctable, n'arrivait pas. Un simple retard, ou un effacement total. Dans ce cas précis, Yanosa avait le corps et l'âme assez robustes pour résister à sa transformation, cette évolution de son Sceau.
Se levant lentement de son fauteuil, Orochimaru se dirigea vers l'entrée de son repaire. Son invité n'attendrait pas qu'on lui ouvre la porte. S'il ne voyait aucun accès, il en créerait un.

*Un Ninja puissant, une véritable bête sanguinaire sous mes ordres, revenu pour me montrer le résultat. J'ai hâte, kukuku......*

Quel niveau avait il atteint? Etait il devenu aussi puissant que le maitre des serpents? Plus, beaucoup plus encore? Si tel était le cas, Oto bénéficierait alors d'un gain de force notable. Une pièce maitresse qu'il ferait bon savoir canaliser, tant le bonhomme en lui même semblait instable. L'éventualité d'une trahison vallait pour tout et tous. Elle serait plus que probable s'il ne trouvait pas à cet homme de quoi étancher sa soif de massacre.
Le lâcher dans un village, peut être? Konoha, Suna, Kiri, Kumo, ou ailleurs.....qu'importait, s'il s'agissait d'un village peuplé d'imbéciles bon à vivre et à mourir sans plus d'intêrets pour leur vie et ce qu'ils pourraient en faire? Evidemment, une telle sollicitude envers le Jashiniste souleverait un problème de fond. Il n'hésiterait pas à tout dévaster, et si le Jashiniste avait donné sa parole qu'il ramenerait au moins quelques specimens en vie, il pourrait tout aussi bien se justifier en annoncant clairement que son Dieu désirait du sang, et qu'il ne pardonnerait pas de manquement à ses préceptes, cette fois ci. Après tout, ses compétences pouvait bien le mener à penser qu'il était désormais capable de se débrouiller seul......en ce mettant à dos, en plus d'éventuels ennemis revanchards prêts à l'attaquer le moment venu, le pays du Son tout entier.
Une secousse le fit sourire. Visiblement, il était toujours aussi impatient. Tout était normal, somme toute. Il était juste dommage d'avoir détruit sa petite illusion alors que celui qui attendait son retour n'était qu'à quelques mètres de lui.

-"C'est très prévenant de ta part de t'annoncer aussi clairement. Mais ce n'est pas ainsi qu'on frappe à une porte. Elle n'aurait pas répliqué, tu sais?"

Orochimaru se dévoila, traversant un nuage de fumée, de poussière provoqué par le coup porté. Un sourire carnassier au faciès, il observa sa toute nouvelle machine à tuer, désormais "équipé" d'une puissance dernier cri. Sa présence se faisait écrasante, comme si sa force s'appuyait déjà sur tout ce qui l'entourait, pour mieux signifier qu'il était désormais au dessus de tout et de tous. Un sentiment de grandeur qui pouvait très bien lui avoir fait tourner la tête.....ou pas. Restait à savoir si oui ou non, le Jachiniste était désormais enclin à commencer son carnage autour du monde, sans omettre de rendre le petit service promis en échange de la marque maudite.

-"Malgré la souffrance, tu as survécu, comme prévu. Comment te sens tu?"

Loin de vouloir s'enquérir de l'état de santé de son "patient", qu'il savait déjà excellent, Orochimaru se sentait plutôt curieux d'avoir son impression quant à son nouveau pouvoir. S'il lui demandait une démonstration, saurait il résister à un éventuel "appel du sang surprise" de sa capricieuse et tordue divinité?

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-18, 21:28

.:Classification Archive 28b:.
.:Manuscrit sous scellés. ref 186810.:.
Pensée pour l'ignorant : FuruKi Wo TazuNe Atara ShiKi Wo ShiRu.

Sakuraï toussa, ce qui provoqua une douleur foudroyante dans son flanc. Il y avait des arbres partout autour d'elle. Elle s'obligea à se relever, hoquetant lorsque la souffrance se propagea dans son corps en entier et qu'elle fut prise de vertiges. Elle passa sa main sur son front et sentit la présence de sang frais. Mais la douleur la plus intense était vraiment son flanc. Elle était maculé de fluides corporels et grimaça lorsqu'elle dut enlever l'étoffe de sa jupe qui compressait sa blessure pour la remplacer par une neuve. Elle respira bruyamment en retirant le long éclat de métal qui avait traversé sa robe pour s'enfoncer dans sa hanche. Une douleur aussi soudaine que foudroyante parcourut l'ensemble de son système nerveux. Sakuraï n'avait jamais ressenti une telle douleur de toute sa vie. Elle n'aurait jamais pu s'imaginer qu'une pareille souffrance était possible Elle fut prise de convulsions et se tordit au sol. Soudain, la douleur disparut, la laissant là, engourdie. Elle laissa tomber la pointe sanglante au sol. Au moins était-elle en vie, ce qui était déjà bien plus que tous les autres bougres éparpillés sur le sol de la cachette effondrée. Le souffle avait balayé les couloirs. De la fumé et de la poussière s'échappait des tas de débris. Les murs étaient partiellement noircis. Atour d'elle, beaucoup de cadavres ensanglantés étaient en feu. La puanteur de la viande et de la graisse brûlées lui retourna presque l'estomac. Elle toussa douloureusement et sentit le sol sous ses pieds vibrer lorsque de nouveaux débris s'effondrèrent un peu plus loin. Sakuraï entendit des hurlements. Elle se dirigea vers ses derniers, l'éloignant de l'enfer qui se propageait derrière elle. Un trio de ninja la dépassa en courant vers un couloir voisin et elle se dépêcha de partir. Elle sentit une nouvelle explosion secouer la pierre sous ses pieds et accéléra le pas, grimaçante de douleur. Elle devait évacuer au plus vite cette zone. Trébuchant au milieu de la fumée qui semblait s'épaissir de plus en plus, elle suivit la direction qu'elle pensait que l'homme aux cheveux rouges avait emprunté. Elle boitilla pour passer une porte à moitié ouverte, entrant dans un couloir de service habituellement fermé pour ceux qui fréquentaient la cachette. Elle enjamba un ninja mort, affalé au sol, la tête séparé de son corps. La lumière éclaira soudainement son visage quand elle approcha d'une sortie. Rassemblant ses forces, elle se jeta à corps perdu vers l'extérieur suivant les traces de sa Némésis.

Les jours et les nuits se mélangèrent en une longue, douloureuse et cauchemardesque existence. Sakuraï avait l'impression que ses bras avaient été ouverts par une multitude de lames, que des aiguilles étaient plongées dans ses chairs. Elle avait hurlé, foudroyée par la douleur. Ses veines lui avaient été semblé être consumées par le feu. Au bout de quelques jours, elle s'était aperçue qu'elle était capable de marcher, même si c'était avec difficulté et au prix d'une terrible souffrance. Faisant une pause, elle observa les ténèbres, qui étaient aussi claires que le jour à ses yeux. La pluie et le vent battaient son visage, mais elle s'en moquait. La proie était toute proche. Sakuraï observa ce qui l'entourait, tournant la tête d'un coté comme de l'autre, comme si elle se familiarisait avec la situation. Il était proche, et avec lui, le serpent était presque à sa portée. Elle avait commencé à supporter cette existence infernale à Oto, mais elle priait pour que le jour de sa libération arrive enfin. Pas la mort, non. Elle avait subi trop d'épreuves pour simplement périr. Elle était empli d'une nouvelle vitalité, ainsi que d'une ferveur qui lui donnaient la volonté de s'accrocher à la vie aussi longtemps qu'elle en serait capable. Elle voulait aller jusqu'au bout de ce calvaire, d'une façon ou d'une autre. Sakuraï pria pour être libérée et des larmes roulèrent sur ses joues pâles lorsqu'elle fut emportée par le sentiment d'être perdu. Pourquoi prier alors qu'elle ne croyait en rien. Pour la première fois depuis le début de son existence, Sakuraï ressentait un réel désespoir la submerger. Elle pria en vain quelqu'un, mais ne ressentit aucune sorte de réconfort. Non. Elle ne ressentait rien d'autre qu'un immense vide. L'instant d'après, elle avait déjà oublié pourquoi elle pleurait. Elle écrasa ses larme, confuse. Elle secoua la tête et continua sa traque. Orochimaru allait très vite être refroidit. A peine cette pensée disparu dans son esprit que l'homme au cheveux rouges se tenait non loin d'elle.

Levant les yeux, Sakuraï observa l'homme aux cheveux rouges. Enveloppé dans un linceul d'hostilité , il n'était pas particulièrement grand ou large d'épaule par rapport à un autre ninja. De façon étonnante, il émanait de lui cette violente puissance qui l'avait tant surprise, et cette vitalité incroyable qui lui était propre. Les hommes ne le craignait pas en raison de sa mortelle sauvagerie, même si la ninja savait qu'elle rôdait sous la surface d'un calme apparent. C'était peut-être la confiance de celui qui sait que ces actes sont approuvés par les dieux eux-mêmes qui la faisait trembler. Ou peut-être s'agissait-il de l'absolue conviction qui le portait, le eu de la foi qui incendiait son âme, ou le peu qu'il en restait, depuis le temps qu'elle avait été offerte et consacrée au dieu de la destruction. Quelle en soit la cause cet homme inspirait la peur,le respect et la dévotion de façon égale. Ses paroles égalaient l'impact du tonnerre, elles s'élevaient tel un hululement puissant, qui inspirait et terrifiait à la fois ceux qui l'entendaient. Elle regarda l'homme entrer dans ce qui semblait être un repaire secret du serpent. Allait-elle entrer à son tour et provoquer à la Clint Eastwood toutes les personnes se trouvant à l'intérieur ? Ou allait-elle attendre le moment propice pour se jeter telle une lionne sur ses ennemis ? Seule la narratrice le savait...

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-19, 12:28

Comme le serpent qu'il était, l'Otokage et son aura à l'odeur si particulière se laissèrent distinguer au travers de la poussière et des gravats, fruits de l'impatience et de la brutalité du Nukenin en quête d'un sacrifice légendaire. Le Sannin semblait on ne peut plus confiant, à l'aise,sûrement déjà adepte, voir maître dans l'art de duper les gens et de leur instiller l'idée que leurs idéaux et rêves n'étaient que pacotilles, et devaient le rejoindre pour le servir. Oui, il pensait sans doute réellement que Yanosa allait entamer avec lui un long discours, passionné, qui lui laisserait la vaine occasion de tenter de corrompre l'esprit flamboyant de brutalité du Jashiniste. Ses conceptions de la réalité étaient sans doute suffisantes pour amadouer et manipuler l'existence d'une grande majorité de personnes en ce bas monde... Mais certainement pas de la bête qui se trouvait devant lui. Yanosa ne s'était jamais senti aussi alerte, aussi électrisé dans tout son être, et surtout, prêt à livrer un combat fabuleux, qui l'enverrait aux firmaments du plaisir.

C'était une chose de dompter une bête lorsque l'on était un homme... Mais quepouvait faire l'homme, face à la chimère envoyée par Dieu ? Tenter de ladresser était futile, l'approcher relevait déjà de la pulsion suicidaire, etessayer de lui résister n'était que la tentative désespérée de défendre un rêveque l'on pensait bien à soit. Non, rien ne pouvait désormais plus stopperl'élan meurtrier dans lequel Yanosa s'était lui même propulsé. Pas mêmes lespouvoirs dits légendaires de l'Otokage.

" Comme l'homme qui tournera ta tête seule vers le firmament, encore dégoulinante de ton sang visqueux.

Ton rôle sur cette Terre vient de s'achever, mais ne t'en fais pas... Je serais là pour sublimer ton désarroi ! "

Sur ces mots cinglants et cérémonieux, le Nukenin porta à sa bouche, l'un après l'autre, ses poignets nus et déjà porteurs d'innombrables cicatrices, n'en formant plus qu'une grande et effrayante. Non, Yanosa n'avait jamais tenté de se suicider... Il aurait eu bien de la peine à y parvenir par ce biais de toute façon, étant donnée la bénédiction qui lui avait été accordée. Faisant jouer de ses crocs, il déchira littéralement ses veines dans le creux de ses poignets,laissant immédiatement s'écouler des gerbes épaisses de sang presque noir, dont le rouge semblait enfoui, comme une part de son humanité perdue. Sitôt fait, il éleva les deux sources de sang ainsi créée vers le ciel, laissant le liquide s'étendre sur lui comme un ingrédient tribal. Ses épaules, son torse, ses bras... Tout fut recouvert de cet habillage macabre, et le Jashiniste semblait exulter de bonheur alors que son propre sang baignait déjà la scène dans un océan de douleur et de souffrance.

" A présent... Montre moi. Montre moi ce qui construit des légendes commela tienne. Montre moi le pilier de ta puissance, ce qui t'élève au dessus de l'ignorant.

Montre moi tout ce qui ne pourra pas empêcher ta chute... "

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-22, 08:05

Déplaisant. Se dissipsant lentement, le sourire d'Orochimaru laissa place à une moue décue. Ainsi, il ne pourrait pas profiter librement de la puissance du Jachiniste. Celui ci semblait l'apprécier à sa juste valeur, mais pas en faire l'usage correct. Le village du Son n'aura donc pas de renfort aussi important. Quel gâchis.

-"C'est l'une des rares choses que les diamants et les cailloux ont en communs. Ils se sentent capable de faire les mêmes bêtises sans échouer....."

Bien des fois, il avait entendu des Ninjas, parfois même des simples idiots sans la moindre maitrise de leur chakra, le menacer, lui, de la sorte. La belle affaire. La plupart n'avaient aucun intêret à ses yeux, et ceux qui se démarquaient un minimum du lot n'avaient eu que le bon sens de se livrer d'eux même à celui qui saurait tirer parti de leur corps dans leurs moindres détails. Des corps déjà utilisés tant par lui que par son second et ses assistants, et dont il commencait à manquer. Visiblement, il y en aurait un de plus. Mais cette fois, ce combat serait plus ardu. Il ne s'agissait pas d'un simple déchet venu s'offrir à la mort, non, mais bien d'une créature affreusement bien lotie en matière de puissance.
Invoquant rapidement Kusanagi, Orochimaru se mit en position de combat, attendant simplement que la bête ne vienne. Après tout, sa volonté de détruire, de tuer l'un des Sannins, son "offrande légendaire" le ferait attaquer en premier. Ce qu'il restait de l'entrée de son repaire témoignait de son impatience.

-"Par contre, m'elever si facilement au dessus de l'ignorant.....je ne te savais pas si sévère envers toi même. Tu vaux mieux que cela."

Même s'il n'avait pas besoin de provoquer Yanosa pour le pousser à attaquer, Orochimaru s'amusait de l'asticoter si facilement. Son adversaire était aussi bestial que spirituel, duo de caractères ironique au possible. Au final, son plan n'avait pas fonctionné et le Jashiniste l'avait bel et bien trahi pour une simple question de satisfaction divine. Son cadavre serait il divinement intéressant, lui aussi? La fin du combat lui donnerait une réponse bien plus claire.

Spoiler:

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-26, 00:13

La bataille n'avait même pas encore commencé que déjà, le sang maudit du Nukenin fendait l'air, goutte à goutte, s'écoulant de ses mains que l'on aurait pu dire peintes d'un liquide délicieux et subtile. Sa parade guerrière était achevée, et c'était au tour du Sannin d'exécuter la sienne. Bien plus sobre, celle-ci ne consista qu'en un bref spasme animant son cou, faisant bientôt jaillir la légendaire lame de Kusanagi de sa bouche luisante de fluide visqueux et dégoûtant. Sa main grisâtre, dénaturée, amas de chaire prisonnier d'une âme viciée, agrippa le manche fin et aquilin de l'épée, faisant briller son tranchant dans un bref mouvement latéral, la prise en main du maître... Un dernier pique oral lancé à l'attention du Jashiniste, et voilà les deux combattants prêts, conscients de leur destiné toute proche: un océan de chaos et de sang. Le Serpent, se disait Yanosa, allait enfin pouvoir goûter la saveur de son propre sang, froid et insipide, et connaître l'effroi d'une mort définitive et absolue... A moins que... Cet homme n'ait réellement les capacités de le mettre lui, ardent serviteur de Jashin, en échec... ?

Cette pensée semblait tellement vide de sens, improbable, et surtout futile à l'esprit du Nukenin qu'il n'y accorda pas l'attention que, peut-être, elle méritait.
Mais après tout, cette bestialité qui était sienne lui soufflait probablement la bonne conduite... Il n'y avait qu'en se jetant à corps perdu dans le combat et l'anarchie que l'on pouvait découvrir la vraie nature d'un homme, son lui profond. Il n'y avait que comme ça qu'on distinguait les entrailles du pourceau sacrifié des divines tripailles envoyées en cadeau à Dieu. Et Yanosa allait se faire un plaisir de "mettre à nu" ces dîtes entrailles, pour qu'au monde soit révélé le mystère de l'Otokage. Oui, il ferait ça... Mais il prendrait son temps pour le faire, oui. Il ne voulait rien gâcher de ce si beau sacrifice, il voulait tout révéler, explorer les limites de l'homme fait Dieu qui régnait comme tel sur des brebis apeurées à travers le monde. Il allait commencer... En douceur...

Sans autre expression qu'un faciès souriant et carnassier, Yanosa prit une impulsion le premier, son pied gauche au sol propulsant immédiatement l'ensemble de son corps musculeux vers le Sannin, droit, immobile. Sa jambe droite balaya de son ampleur véloce la surface du sol, là où Orochimaru se tenait, tentant une mise au sol pure et simple, quoi que vouée à un échec grossier. L'entame se devait toujours d'être timide, se disait le Nukenin, pour que la pleine expression du chaos puisse prendre ensuite son envol... Son coup ne trouva donc en effet pas sa cible, mais Yanosa ne s'arrêta pas là, faisant virevolter sa jambe gauche droit vers le haut, là où sa proie s'était sûrement rendue afin d'esquiver le premier coup. Les mains maintenant appuyées au sol pour donner tout son dynamisme à son coup ascendant, le jeune Jashiniste donna une vélocité plus grande à celui-ci, augmentant déjà d'un cran la pression...
Encore à un niveau plus que bas, celle-ci n'en finirait sans doute pas de grimper... Jusqu'à ce que mort s'en suive, pour l'un comme pour l'autre.

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-27, 15:33

Exactement ce qu'il avait prévu. Aucun mal, de toute manière, à deviner les mouvements du Jachiniste. Une bête féroce n'était jamais vraiment maligne et cherchait avant tout le sang, la chair et tout ce qu'elle pouvait déchiqueter. Qu'un adversaire pareil se permette de penser pouvoir tourner sa tête vers les Cieux en guise de triomphe était drôle et insultant à la fois. Son génie avait le droit d'être mis en doute, mais pas par quelqu'un comme lui. Comme à tous les autres, il infiltrerait la peur, la douleur et enfin, la mort en guise de punition. Bien que pour le troisième, ce ne fut encore certain. Le monstre était encore une belle source d'intêrets pour le Serpent.
D'un geste rapide, Orochimaru esquiva le premier coup donné par Yanosa, bondissant dans les airs afin de porter une attaque avec son épée. Une attaque aussi naîve pouvait entrainer des conséquences terribles.....même pour un simple coup d'échauffement. Mais était ce vraiment le cas?
Le coup suivant interrompit son idée de planter Kusanagi dans le corps de son ennemi. Le sourire aux lèvres, il avanca rapidement son pied vers celui qui le menacait, s'appuyant dessus pour faire comprendre à l'impudent que de simples gesticulations ne seraient pas suffisantes. L'élan du coup l'envoya bien plus loin qu'il ne l'avait imaginé, mais il n'en avait cure. Au moins était il certain d'une chose: S'il voulait trancher Yanosa en morceaux, il devait être certain de subir le moins de dégats possible. Tant pour éviter la corrosion dont il avait déjà été sujet que pour l'éventuelle contre attaque qui suivrait la tentative de charcuterie.

*Puis je vraiment le capturer sans trop l'abimer? Ce serait dommage....*

Un corps capable d'endurer des souffrances terribles au point de s'en régaler, capable de survivre au Sceau Maudit et mieux, rempli de sang corrosif à souhait......et tant de secrets restaient à découvrir à propos de ce monstre. Il lui fallait vraiment le capturer.
Tendant la main vers son adversaire, Orochimaru fit surgir des milliers de serpent qui se ruèrent vers leur proie. S'il pouvait l'occuper....le distraire, ce serait parfait.

*Kukuku.....montre moi donc jusqu'où vont les limites d'un prédateur crédule!*

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-09-28, 18:00

Le pied élancé à toute allure toucha sa cible, mais se contenta de tout juste l'effleurer, le Sannin faisant jouer de son agilité hors paire pour prendre appui du mieux qu'il pu sur ce coup féroce, qui l'envoya malgré tout exécuter son salto arrière loin en retrait, ce qui témoigna de la force déjà très respectable que Yanosa avait insufflé dans son coup de pied. L'entame avait maintenant bel et bien été faite, et le Nukenin sanguinaire n'aspirait désormais qu'à faire monter la tension, encore un peu plus, pour qu'au final de cette confrontation l'Otokage se rende finalement compte de son erreur... Le Jashiniste se remettant sur pied d'une impulsion manuelle brute vers l'avant, il banda les muscles de ses bras comme jamais, augmentant d'un cran le danger que son corps lui même représentait. L'espace d'un instant, le jeune homme prit la pose d'un guerrier féroce, que l'on aurait cru croisé avec une bête mythique, campé sur ses jambes que l'on pouvait apercevoir au travers des trous de sa parure inférieure, penché en avant comme pour donner la charge, une nouvelle fois.

Mais ce fut Orochimaru qui prit cette fois les devants, se réceptionnant à peine, tendant vivement une main grisâtre vers son chasseur. Il laissa soudainement des centaines, voir, qui savait, des milliers de serpents jaillir de sa manche, un tour de passe passe meurtrier, qui sembla ne jamais prendre fin, tel un bon numéro de clown. Bientôt, tout l'horizon du Nukenin fut recouvert de cette masse grouillante et venimeuse, qui fondait sur lui animée par une seule volonté: celle du Serpent Blanc, soit disant immortel, mais qui se cachait toujours volontiers derrière le nombre de ses sbires. La forêt venait officiellement de se transformer en champ de bataille pour Shinobi -ou pour créatures imbibées de sang, selon le point de vue-, et chaque mouvement serait à présent décisif pour l'un comme pour l'autre, pouvant mener à une mort, ou à une blessure mortelle expéditive.
Souriant toujours, Yanosa songea un moment au Sceau Maudit, sur son torse. Devait-il libérer son pouvoir dès maintenant ? Était-ce sage, aux yeux de Dieu, que d'écourter ainsi ce sacrifice, sûrement un des plus majestueux qu'il aurait à faire ? Se ravisant, le Jashiniste se dit finalement que, non, il n'avait pas besoin de ça -pas encore-, pour pousser le Serpent à sortir de sa tanière sous-terraine. Ce regret, qu'il susciterait en lui le moment venu, ce regret de lui avoir conféré ce fameux pouvoir, il se le réservait pour plus tard, oui. Pour une occasion plus opportune, voir, dramatique, d'éveiller ce sentiment chez le Sannin, si tant était qu'il possède encore un tel flux émotionnel.

Résolu et plus bestial que jamais, Yanosa commença alors à laisser les ténèbres s'emparer de son corps. Pas les ténèbres du Sceau Maudit, non. Ses ténèbres à lui, les siennes propres. Son instinct de tuer aller être difficile à contrôler, si il laissait cette énergie l'envahir, comme il l'avait fait à Taki, mais plus il la laissait s'éveiller, plus le Nukenin parvenait à la dompter, à la canaliser en un flux unique. Et c'est tout en réveillant ce flux qu'il sauta dans les airs, au dessus de l'amas indiscernable de serpents, déployant toute la dynamique sauvage de ses muscles en accélérant lui même sa chute, poing déjà brandit droit vers le sol, recouvert de plusieurs mètres d'épaisseur de reptiles grouillants.
Son corps eu beau disparaître un instant dans cette masse dégoûtante, la secousse qui se mit à se propager l'instant d'après ne trompa pas quant à son état réel. Le sol, jusque là tout ce qu'il y avait de plus intègre, se disloqua sous la force de colosse qui avait été employée pour le frapper, fendant la terre, et laissant les innombrables serpents tomber dans un oublis sous-terrain des plus morne et sinistre. La secousse et ses effets parvinrent même jusqu'au Sannin, qui n'était néanmoins pas visé, et déracina de nombreux arbres sur son passage, dans sa volée destructrice digne d'un tremblement de terre.

Mais c'est alors que le chaos semblait tout juste se calmer, d'une manière très relative, que l'ombre d'une menace brutale se déplaça soudainement dans le dos d'Orochimaru. Le corps de Yanosa, mué en énergie noire à l'état brut, s'était comme transposé directement derrière lui, tel un assassin, qui n'avait cependant rien de discret.

" Sauras-tu reconnaître la mort, dans l'océan de coups dont je vais te noyer, hun ? "

Son poing toujours aussi fulgurant, maculé d'une épaisse poussière provenant directement de la Terre elle-même, prit directement la direction de la tête de l'Otokage, comme un missile auquel on aurait donné ses ordres. Le déchaînement des forces en présence ne faisait que commencer, et pourtant, tout donnait déjà l'impression d'être hors de tout contrôle... Une bête affrontait un monstre, et le sang versé nourrirait certainement la terre pour des décennies...

Spoiler:

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-10-01, 20:51

Observant la vague de serpents qui foncait désormais sur Yanosa, Orochimaru se prépara pour la suite. Sa puissance n'était rien dans ce genre d'affrontement. Il était capable de grandes choses, mais le Sannin avait bien plus d'un tour dans son sac, et savait en tirer les meilleurs effets. Cette fois ci ne ferait pas exception. Mais sa cible sauta avant d'être atteint par les reptiles, ne replongeant dans cette mare dangereuse qu'en préparant un coup de poing dont Orochimaru connaissait déjà la destination et les effets.
Une secousse le déstabilisa soudainement. Comprenant très vite ce qu'il se passait, le Maitre des Serpents esquissa un mouvement de recul, en prenant toutes les précautions nécessaires. Un sol instable n'était jamais agréable à fouler de ses pieds.

*Il sait vraiment se débattre. Je n'en attendais pas moins, kukuku....*

Malgré cette pensée admirative, Orochimaru était, une fois encore, déçu. Son adversaire ne savait donc que tout détruire sans chercher à comprendre? Une hérésie pour lui, grand savant à la passion sans doute à jamais dévorante, qui aspirait à découvrir ce qui ne l'avait pas, ce qui ne l'avait jamais été.
Mais le Jashiniste n'avait pas que des aptitudes de destruction. Sans qu'il ne comprenne comment, le Sannin se retrouva attaqué de dos par son adversaire, comme s'il s'était soudainement téléporté. Sans perdre un instant, le Serpent esquiva, à sa manière, cette attaque surprenante et surement aussi dévastatrice que les coups précédents, dont le sol se souviendrait longtemps. Le coup de Yanosa porta, pulvérisant un corps qui se morcela, dispersant des corps de serpents sur toute la zone, ainsi que la lame du serpent, gisant sur le sol. Plusieurs mètres plus loin, celui qui s'était servi d'eux pour ne pas subir un coup aussi meurtrier observait son commanditaire, sans se départir de son sourire.

-"Intéressante capacité, bien qu'ayant un effet plutôt basique. Jashin sait retenir ses dons envers les simplets."

Une autre provocation. Décidément, il ne pouvait pas se contrôler. Et il n'avait aucune envie, aucun besoin de le faire. Si ces mots n'atteignaient pas le Jashiniste, ainsi soit il. Sinon, le malheureux paierait certainement très cher son manque de self-control.
Brusquement, Orochimaru fit sortir un clone de sa bouche, qui fonca à pleine vitesse sur sa proie, prêt à le mordre au cou. Qu'importait que ce clone finisse par se désintégrer à cause du sang de Yanosa. Selon ce qu'il ferait, il n'aurait qu'à aviser, et alors, cet homme serait sien.....ou mort.

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2010-10-08, 11:48

La masse de phalanges serrées les unes contre les autres fit éclater la tête du Sannin en milliers d'éclats écailleux et de chaire rosée, provenant directement des serpent servit en pâture à l'assaut du Jashiniste par le véritable Otokage, qui s'était servi de cette diversion de la dernière chance pour se dégager quelques mètres plus loin, à l'abri, pour le moment, de la sainte furie qui commençait à poindre dans tous les recoins du corps de Yanosa. Poussant un peu plus le momentum du combat qui venait de s'instaurer, Orochimaru prit le temps de lâcher à nouveau l'une de ses piques si judicieusement mûries et placées avec parcimonie au sein de ce "dialogue" musclé qui le faisait interagir avec le Nukenin. A l'écoute de cette ironie à peine déguisée, le sourire de Yanosa ne fit que s'élargir, bien conscient que ces provocations ne visaient qu'à, éventuellement, le pousser à l'erreur, improbable, inconsistante pour lui ne serait-ce qu'en tant que concept. Quelle erreur pouvait-il bien commettre, quelle erreur pouvait bien sauver l'âme viciée du Sannin face à sa croisade ? Il aurait pu se laisser battre à mort, que l'issue de cet affrontement n'aurait malgré tout aucunement changé.
Le destin d'Orochimaru était déjà gravé dans les poings de son chasseur...

Sans laisser plus de place au repos, ce dernier laissa une réplique visqueuse de lui même glisser le long de sa large bouche, dégoutante, qui chargea immédiatement en direction de Yanosa, resté en position face à sa proie. Sans broncher face à cette attaque qui rivalisait de finesse avec les siennes -sans en avoir l'impact, toutefois-, Yanosa laissa les crocs sans vie du clone lui perforer la jugulaire, lui offrant presque sur un plateau en tendant le cou sur le côté. Le sang coula alors à flot presque ininterrompu, entamant la chaire artificielle de la réplique encore visqueuse.

" De ta bouche, il ne sort vraiment que des immondices, Serpent. "

Sur ces mots, Yanosa saisit de ses deux bras le buste et la taille de son agresseur sacrifié, et déchire littéralement en deux le clone inutile, réplique d'un être qui était déjà à moitié mort, pour ensuite détacher la tête pendue à son cou, laissant encore plus de sang le maculer sur tout son corps. Le liquide vital semblait se mêler à l'aura de ténèbres qui se répandait par les pores de sa peau, formant autours de lui ce halo meurtrier qui ne pouvait inspirer que la peur, ou la fascination. Son corps maintenant devenu d'un noir aux reflets de rubis, il se mit à avancer vers le Sannin, trop lentement pour lancer un quelconque assaut, se retrouvant bientôt presque nez à nez avec lui. Il était temps, se dit-il. Temps de créer en cet être perdu dans les limbes de l'inconscience le sentiment de regret, et ensuite, de peur. Son aura meurtrière déjà pleinement discernable autours de lui, c'est un autre pouvoir qu'il voulait à présent faire peser sur sa proie. Au centre de son poitrail, les trois stries noires se mirent alors lentement à scintiller, alors que Yanosa se tenait toujours à à peine un mètre d'Orochimaru.

" Mûri bien tes prochaines paroles. Tu n'auras peut-être bientôt plus l'occasion d'utiliser ta bouche ! "

Une droite tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, mais qui prenait une importance démesurée provenant du Nukenin, partit en direction de la dite bouche, sans autre forme de procès. Sûrement l'Otokage n'était-il pas très coutumier des combats où son adversaire s'offrait à ses coups, et répliquait aussi grossièrement. Mais une chose était certaine: s'il ne pouvait pas mettre le guerrier plein de fougue au tapis, alors c'est lui qui mordrait la poussière, d'une façon très expéditive...

Spoiler:

Sujet: Re: ¤ La Kabbale des Enfers: Une ère prend fin ~ 2011-04-11, 12:59

De là commencèrent à zébrer en tout sens ce qui pouvait s'apparenter à une infinité de traits, tantôt sombres comme la mort, tantôt revêtant la clarté de l'éclair, et pourfendant toute matière entre eux et leur cible. Le climat tempéré dont bénéficiait la région se voyait perturbé au point qu'on pouvait à présent se croire en plein désert de brume, un entrelat indescriptible de cratères et d'humidité parsemant le champ de bataille. Les cadavres déjà putréfiés de dizaines, de centaines, peut-être de milliers de serpents de toutes tailles jonchaient le sol, éventrés, calcinés, ou simplement coupés net. La vallée boisée laissait parfois s'instaurer un bref instant de paix, pour ne laisser retentir que plus fort l'impact suivant, abattant les arbres, fendant la roche, écartant la terre sous sa force. Le combat qui opposait la Bête et l'insidieux Serpent faisait rage...

Yanosa Oterashi. Nukenin. Aux yeux de tous, meurtrier, assassin, brute épaisse, et bien plus encore. Le jeune homme guidé par sa foi aveugle et absolue jouait là son destin, et affrontait aujourd'hui l'adversaire le plus redoutable et le plus impitoyable qu'il ait jamais défié. Son sourire prédateur, dont il était si coutumier, avait laissé place au faciès le plus concentré et déterminé que le Jashiniste n'avait jamais affiché, et ce pour une bonne raison: s'il abaissait sa garde ne serait-ce qu'un instant, la sanction serait, il le savait, immédiate. Un mauvais coup, un seul, et l'Otokage si répugnant pourrait goûter au doux parfum de la victoire totale. Ses serpents étaient nombreux, sa lame affûtée, et ses Jutsu d'une imprévisibilité stupéfiante. Toutefois, il y avait une chose qu'Orochimaru ne pouvait pas maintenir sous contrôle, ni même en avoir une perception assez juste, c'était les ressources dont disposait le corps de Yanosa. Aussi vif que l'électron, aussi dur que le diamant, et surtout, recélant d'une force mythologique, l'enveloppe qui abritait l'esprit du jeune homme était telle une forteresse, imprenable, implacable, inévitable.

Aussi, c'est cet atout que, dans tous ses assauts, Yanosa mettait le plus en exergue, chargeant, feintant à coup de Kage Bunshin, découpant à maintes reprise en plusieurs morceaux l'enveloppe charnelle d'un Sannin inhumain, changeant de corps, substituant ses cellules avec celles de reptiles condamnés, et s'échappant ainsi encore une fois d'une mort qui, malgré tout, ne tarderait pas à frapper.

Yanosa prenait du plaisir, un grand plaisir, à échanger les coups avec cet adversaire sans commune mesure, mais il lui fallait rester vigilant: les divers poisons qu'il s'était vu inoculés au cours de la bataille commençaient à altérer ses capacités. Il fut bientôt l'heure de démontrer au Serpent l'amplitude de l'erreur qu'il avait commise en gratifiant la Bête de son plus précieux don. L'Otokage devait se douter, quoi qu'il en fût, que celui qu'il ne voyait que comme une animal déchaîné utiliserait, à un moment ou à un autre, la puissance du Sceau. Ce qu'il ne devait pas avoir prévu, c'est que ses propres réserves d'énergie fussent autant entamées après avoir tenu tête au guerrier flamboyant pendant vingt bonnes minutes. probablement n'avait-il jamais eu à livrer bataille aussi longtemps depuis son combat contre le Sandaime, d'ailleurs. Et alors qu'il vit peu à peu le corps de Yanosa se métamorphoser, qu'il fut en mesure de sentir la puissance du Chakra qui s'en dégageait, l'Otokage, pour la seconde fois de sa longue, trop longue vie, put sentir un frisson tout ce qu'il y avait de plus humain lui remonter le long de l'échine. Ce monstre. Cette bête. Il devait se rendre à l'évidence: rien ne pouvait la contrôler, ni la contenir, et encore moins l'abattre.

Il avait eu la victoire à portée de main. Il avait eu l'occasion de s'en sortir, de se créer, au grand minimum, un sauf conduit hors de cette situation inextricable. Mais il ne l'avait pas fait. Trop peu de personnel, en ces temps troublés, pour se permettre de sacrifier un esclave sur l'autel de l'Edo Tensei. Quand bien même, il avait été plus que certain de réussir à mater la Bête sans le recours à cette technique. Il avait eu tord. Sans elle, point de salue pour le Serpent, condamné à combattre avec ses propres moyens, à essuyer les coups qu'il ne pouvait pas éviter et à mordre la poussière. Seul. Sanjô Rasshoumon ? Il n'avait plus le chakra pour ça. Une dernière substitution ? Pourquoi pas... Mais ça ne le sauverait pas.

Tel le chasseur qui honore sa proie, Yanosa ne fit arborer aucune fioriture à la mort de celui que beaucoup considéraient comme un demi-dieu, et que d'autres auraient bien aimé tuer de leurs propres mains. Un dernier mudra, une dernière ombre, et ce fut finalement le bras entier du Jashiniste aux apparences de monstre de cauchemar qui vint traverser le poitrail du Sannin, du Kage, de l'homme, perdu dans sa folie, qui resterait connu de tous sous le nom d'Orochimaru. Le poing serré et enduit d'un sang si sombre qu'on aurait pu le croire noir, Yanosa se contenta de sourire, tandis que la noirceur de sa peau se retirait peu à peu, jusque dans la marque. Il laissa choir au sol le corps inanimé du Serpent, dont on pouvait presque sentir s'échapper un tourment d'âmes, celles-là même qu'il avait fauché tout au long de sa vie. Un dernier râle se laissa entendre dans le silence retrouvé de la Vallée dévastée. Un ultime regret, peut-être, de ne pas avoir pu expier ses évidents pêchés, et de s'en aller, plus récent trophée d'un guerrier qui n'avait pas fini de faire pleuvoir la mort sur le monde.

Plus aucun bruit... Ce qui reste de la forêt se tait, et contemple. Et le sang coule, doucement, pour s'en aller nourrir la terre. Car la nature, elle, ne connait aucun préjugé, et boit le sang de quiconque lui offre... Pour peu que quelqu'un le fasse couler.

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