Sentant ses forces autant que sa conscience l'abandonner, la petite fille avait souri à Kenji, lui faisant confiance, remettant son sort entre ses mains, et surtout... priant intérieurement pour qu'il l'ait pardonnée. Puis, tout avait tourné, tout était devenu noir, et elle avait perdu conscience.

« Eh, oh? Réveille-toi, Himitsu. On lève le camp. »

Elle avait mis du temps à émerger, puis à réaliser. Ils s'en allaient? Déjà? Ah, oui... Cinq jours qu'ils étaient à Konoha, déjà... Le Mizukage était arrivé il y avait deux jours de cela, juste après qu'elle ait découvert la présence de Kenji près de l'auberge. Malgré tout, elle avait continué et terminé sa mission, et de ses longues séances d'espionnage, il n'était ressorti que des choses positives, ou presque. Les konohiens semblaient réceptifs au propositions de paix entre les deux villages et de commerce, même. Kiri renaissait peu à peu, sous la gouverne d'Arane Tashira, Godaïme Mizukage, et Kahera s'en réjouissait autant que le reste du peuple de la Brume. A sa façon, la petite espionne aidait le Godaïme dans sa bataille de tous les jours, dans ce nindo commun qu'ils avaient de panser les plaies d'un pays par trop trahi et jeté à terre, de lui rendre espoir et courage, pour le voir ensuite, un jour, aller à nouveau de l'avant. Ouvrir une route commerciale avec d'autres pays ferait prospérer l'économie, et c'était donc une bonne chose. Seul un groupe plutôt secret et difficile à espionner semblait moins heureux des liens que pouvaient tisser les deux villages, une certaine 'Racine', mais ça ne créerait pas de soucis pour cette fois, aussi Kahera se promit-elle juste d'y revenir en apprendre davantage ultérieurement, seule, en d'autres temps et circonstances. Pour l'heure, elle et Kuso pouvaient rentrer tranquillement au pays, ainsi que Kenji.

Durant ces deux derniers jours, elle s'était donnée à fond également, mais se reposait suffisamment pour se le permettre, aussi, veillant à ne plus trop pousser ses limites, ne désirant pas effrayer davantage son ami quant aux risques qu'elle pouvait bien prendre en mission. Son devoir passant avant tout, elle ne put néanmoins s'empêcher de déposer quelques mets et boissons, l'air de rien, au campement improvisé qu'il s'était fait dans les sous-bois, le rassurant rapidement sur son état à elle par la même occasion tout en veillant à sa santé à lui. Et le jour du départ, elle était venue le prévenir aussi. Durant le trajet, elle lui facilita le parcours sans qu'il ne le sache, usant d'un de ses jutsus pour le faire avancer plus vite sans efforts de sa part, comme... porté par les vents eux-mêmes. Elle, en revanche, ne se montra pas du voyage. De retour au pays, elle avait laissé Kenji et rejoint Kuso, au cerisier des oïnins, donner le résultat complet de cette semaine d'espionnage, son rapport dans les moindres détails, puis, empochant sa paye, elle rentra chez elle l'y ranger, avant de retourner à la baie de Katuga. Là, elle était allée rejoindre son ami, afin de lui fournir quelques explications et surtout, afin de passer du temps avec lui, maintenant qu'elle en avait un peu à elle, tant par plaisir d'en passer avec lui que pour se faire pardonner, d'ailleurs...

« Sempaï? Encore pardon pour cette semaine. Je n'ai pas le droit de dévoiler ce que je fais, à personne. Il faudra le garder secret, d'accord? Et ne pas vous inquiéter comme ça... Je... J'ai l'habitude, vous savez... Et puis, aussi... C'est presque agréable, de le faire maintenant, pour Tashira-sama. Avant, j'aurais donné cher pour pouvoir arrêter, car je n'aimais pas ce qu'on m'obligeait à faire, sous le règne du Sandaïme surtout... »

Elle avait frissonné, blêmi aussi, mais n'avait pas voulu en dire davantage, les blessures que lui avait laissées cette période de sa vie encore trop profondes pour qu'elle ne s'en sente capable. Dans tous les cas, elle avait tenté de rassurer au mieux son ami sur ce qu'elle pouvait bien prendre comme risque, lui expliquant qu'elle possédait une gamme de jutsus secrets lui permettant de toujours s'en sortir, et qu'il ne devait plus avoir peur pour elle. La petite fille lui avait également promis de toujours rester extrêmement prudente, et l'avait remercié de s'inquiéter ainsi pour elle, lui, au point d'avoir pris de tels risques en venant jusque Konoha pour elle...

« Merci. J'ai de la chance de vous avoir pour ami, Sempaï. »

Elle avait alors souri, e ce sourire si mignon, inclinant la tête sur le côté, ce qui la rendait tellement adorable... Comment imaginer que cette petite fille en kimono n'était autre que cet espion qui commençait à sérieusement faire parler de lui dans le monde shinobi tout entier, et qu'on savait venir de Kiri, mais sans plus...? Cet espion invisible, qui réussissait toutes ses missions sans bévues, sans jamais combattre ni se faire voir, ramenant à son pays toutes les informations dont il avait besoin? Cet espion que le Mizukage lui-même avait surnommé 'l'Ombre de la Brume'... Forcément, lorsque Kenji voyait ses capacités, du moins la maigre part sont elle lui faisait la démonstration lors de leurs jeux et entraînements, devait-il se douter qu'elle possédait suffisamment de cartes dans ses manches pour survivre à ses dangereuses missions, mais en même temps... En même temps, Ryûzoji Kenji n'avait toujours devant les yeux qu'une petite fille de onze ans, pacifiste comme pas permis, refusant tout combat que ce soit, toujours aimable et souriante, toujours si mignonne et à l'air si... fragile. Malgré tout, malgré ses capacités étonnantes, la petite Tashibana demeurait une enfant, si jeune, petite, fragile, et... manipulable, il devait s'en douter. Qu'elle tombe entre de mauvaises mains, et sans doute lui ferait-on faire des choses horribles et combien plus dangereuses, sous un chantage ou l'autre... Il l'ignorait encore, mais c'était bien de ce genre de choses que l'avait délivrée le règne du Godaïme, Arane Tashira. Et pour cela, l'enfant aux kimonos lui vouait une dévotion sans limite aucune.

TASHIBANA KAHERA
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Ton personnage me fascine, vraiment intéressante, et toujours fidèle à son Nindô, quoi qu'il advienne. J'aime comment tu écris, je n'ai pas grand chose à dire... Quelques petites fautes par-ci par-là, mais vu la quantité, je pense que c'est normal. Tu es maso avec toi-même, tout de même... Suggérer d'aller jouer dans l'eau malgré la phobie, laisser tomber ton parchemin... Fufu

24 points

VALIDE