Sujet: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-10-27, 06:37
Ambiance
" Aaaaaaaaaaahhhhhhhhh ! "
Une nouvelle fois, je me réveillai en sursaut, le corps en sueur. Cela faisait une semaine que je dormais mal, d’un sommeil agitée, troublé par des images aussi horribles les unes que les autres. Mais que voyais-je pour que mes nuits en soient chamboulées de la sorte. Rien d’autre que mon pire ennemi, soit moi-même. Je revoyais les images du massacre de mon clan, me revenait en songe toutes les fois où j’avais cédé ma place à mon alter égo. Dans ma tête défilaient les corps que j’avais dépecé voir décapiter, dans mes oreilles résonnaient les cris, réponse de l’apocalypse que j’avais fait vivre à biens des gens. Sur mon corps coulait le sang que j’avais versé à cause de ma faiblesse tandis que sur mes joues perlaient les nombreuses larmes qu’avait versé mon gardien, se croyant coupable de tous les crimes que j’avais commis. Serrant les dents, frappant rageusement des poings sur mon lit, mes ongles, moins tranchantes sous ces forme que ne pouvait l’être mes griffes, faisaient des petits trous dans mes drags blancs. Mes cheveux se collant sur mon visage à cause de la sueur, j’avais une mine des plus déplorables.
Oui, pourquoi cela devait-il toujours se terminer aussi dramatiquement ? J’avais failli tuer Hige pour suivre mes idées de vengeances, j’avais mis en danger ma vie autant que l’avenir de tout mon clan, qui reposait depuis dix ans maintenant sur mes épaules. Anji venait à peine de sortir de l’hôpital, où il avait été contraint de rester pendant près d’un mois à cause des blessures que je lui avais fait. Si Kakashi-sensei n’était pas intervenu, que serait-il advenu de l’équipe 7 ? Pour le moment, je contrôlais le tigre noir, qui sommeillait dans la cage dans laquelle je l’avais enfermé. Mais combien de temps resterait-il sans se manifester ? Combien de temps resterais-je inoffensif ? Personne ne le savait, moi encore moins. La peur de savoir que je restais un danger potentiel pour les personnes que j’aimais, me donnait à nouveau de m’exiler, de m’éloigner d’eux, non pas pour mon bien cette fois-ci, mais pour leur salut. Mais j’avais promis de rester qu’importait les difficultés, de leur faire confiance et de me fier à eux, si je n’allais pas bien. Ces paroles avaient beau être très réconfortantes, je n’arrivais à graver dans mon cerveau que je pouvais partager mon fardeau avec quelqu’un d’autre. Je les impliquais déjà beaucoup trop, uniquement en leur demandant de me contenir le jour où je viendrais à dériver de nouveau.
Je devais trouver seul un moyen de m’en sortir. J’étais l’Elu après tout. Il était inacceptable que quelqu’un de mon rang se voit obliger de s’abaisser ainsi devant son démon. Certes, j’avais un maître en la personne du petit Hyuuga. Mais il était trop faible pour le moment pour gérer le cas que j’étais et je n’oserais jamais, qu’importe le rituel que j’avais fait et prononcer, lui demander de remplacer Hige dans la lourde tâche qu’il avait de me contrôler. Mon second père avait bien trop souffert de cette situation pour que je fasse l’erreur de laisser Anji reprendre le flambeau. Et puis, le fondateur avait bien réussi à dompter sa bête, j’étais donc capable d’en faire tout autant. Le problème était que le seul à pouvoir me renseigner était mort depuis près de trois millénaires. Il m’était donc impossible de lui demander quoique se soit. Regardant mon reflet dans le miroir, après avoir pris une douche glacée pour me changer les idées et noyer cette énième nuit désagréable, je soupirai devant l’image que me renvoyait la glace. J’étais un piètre tigre comparé à mes pères, impérieux, majestueux, aussi loin que je pouvais m’en souvenir. Il avait du se tromper, je ne pouvais être le légendaire tigre, celui capable de porter l’avenir de tout son clan sur ses épaules. Je ne pouvais être ce tigre… Je ne pouvais même pas me caractériser d’humain. Qu’étais-je alors ? Une anomalie ? Une tare de la génétique ? Un chaînon inutile ? Toutes ses hypothèses n’égayèrent pas mon visage. Alors me revint ma mésaventure au pays de la neige.
* Mais bien sûr ! Le coffre ! *
Ce dernier m’était revenu après un affrontement avec les fils du diable qui m’avait privé de famille. J’avais appris plus tard, que les parchemins qu’il contenait n’étaient autres que le journal intime du fondateur et premier détenteur du titre de TigerJack, Sanji Shirorota. Voila la réponse que je cherchais tant. Celle que me donnerait notre père à tous, nous les tigres humains. M’habillant en toute hâte, je partis avec le coffre dans un endroit où j’aspirais à la tranquillité. Le mont Sakura ferait largement l’affaire. Ce fut au pas de course que je me rendis sur le site fleuri afin de faire une rencontre décisive avec mes racines. Une fois sur les lieux, je montai sur le plus grand des cerisiers, espérant le calme, même si ma touffe noire était visible à des kilomètres dans cet univers tout de rose peint. Ouvrant le coffre avec la clé qui se trouvait autour de mon cou, au bout d’un fil d’or, je fus surpris de découvrir en plus des parchemins un mot gravée sur la partie intérieur du couvercle de la petite malle. Lisant les mots, les prononçant comme des murmures de peur de réveiller celui qui les avaient inscrits, des larmes perlaient aux coins de mes yeux bleus. Les séchant d’un revers de manche, je continuai ma lecture.
" A celui qui me succédera dans le rôle du Créateur. Crains ta seconde face comme la peste, car aussi longtemps que tu vivras sur cette terre, son ombre couvrira tes traces. L’éliminer est une solution qui signifie mettre fin à tes jours. Or, ton rôle étant principalement de vivre, de te relever à chaque épreuve, à chaque obstacle, c’est une option que tu te dois d’enrayer de tes choix. Ton seule échappatoire est de suivre le chemin laissé par tes pères, le chemin que j’ai traces à coups de griffes, car ta sagesse seule scellera à jamais la bête vengeresse qui t’habite. Nourris-toi de la lumière pour pouvoir étreindre ses ténèbres sans avoir à craindre les mortelles conséquences. Fils de mes fils, si un jour tu lis ses lignes, sache que je suis plein de fierté, fier de pouvoir vivre en toi. J’ai trouvé en ma femme mon maître, trouve le tien, il saura faciliter ta quête de sagesse. Affectueusement. Sanji Shirotora. "
Alors que je finissais de prononcer les dernières paroles qu’avaient laissé celui qui s’avère être mon troisième père, car de tous les tigres, j’étais celui dans lequel coulait le sang du fondateur, avec une pureté inégalable, une odeur que je connaissais bien. Je fus surpris cependant de savoir qu’il était capable de venir me parler alors que je sentais encore une once de colère en lui. Malgré tout, je m’adressai à lui, avec autant de chaleur que ma détresse me permettait d’exprimer.
" Naruto… Quelle agréable surprise… On écoute aux arbres maintenant ? "
Je tentai la plaisanterie, mais elle sonna aussi faux à ses oreilles qu’aux miennes. Enfin, c’était mon avis.
Dernière édition par Kyosuke Shirotora le 2009-11-08, 04:05, édité 3 fois
Uzumaki Naruto Genin de Konoha
Nombre de messages : 176 Age : 32 Village : Konoha Gakure No Satô Date d'inscription : 28/03/2009
Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-10-28, 12:34
Si certaines âmes sensibles se trouvaient en ce moment même en proie aux pires cauchemars pouvant s'emparer d'un esprit humain, le produit de mon inconscient se trouvait être d'un tout autre registre. Après une errance dans un néant où d'effroyables yeux rouges me fixaient de leur regard globuleux et impitoyable, j'atterrissais comme par enchantement derrière une imposante palissade où s'échappaient de l'autre côté d'imposants volutes de fumée, accompagnés de rires caractéristiques de discussions typiquement féminines. Ce ne fut qu'après un court temps de pause que je me rendis compte de la légèreté de mon accoutrement, sommairement composé d'une serviette blanche nouée autour de mes hanches, me couvrant les cuisses jusqu'aux genoux. Autour de mon cou gisait l'éternel cristal hexagonal, précieux don de Godaime Hokage, et sur mon front nu tombaient quelques mèches blondes dont le reste, hérissé en pics irréguliers sur la totalité de mon crâne, faisait franchement peine à voir. Le torse dépourvu de tout vêtement, j'avais l'impression, à en juger par l'aspect légèrement collant de ma peau, d'être à peine sorti de l'un ce des bains. Mais que faisais-je si près de celui des filles ? La réponse vint d'elle-même, inéluctable. Un orifice circulaire, située à hauteur d'œil au milieu de la barrière de bois m'encourageai à venir y coller unes de mes iris bleutées, avides de découvrir ce qui s'y dissimulait derrière. Retenant mon souffle, la mine soudainement sérieuse, je m'y avançai d'un pas tremblant tout en tâchant de rester discret et collai doucement mon œil droit contre la paroi. Le spectacle que j'y vis fut sans précédent, Ero-Sennin en aurait sûrement eu de quoi écrire tout un roman. Devant moi parlaient, riaient et murmuraient des dizaines de jeunes filles qui m'étaient inconnues, mais dont la commune caractéristique était de posséder de sublimes courbes hors du commun. Certaines laissaient entrevoir malgré elles une parcelle de leur poitrine dénudée que je dévorai du regard. D'autres, en revanche, se levaient par moment afin de changer de place, et le contour de leurs hanches menues à demi dissimulées par la vapeur du bain leur donnait une allure mystique, insaisissable. Je déglutis avec difficulté, pris d'une soudaine peur d'être découvert et passé à tabac par une troupe de jeunes femmes enragées. Mais je restai, incapable de contrôler mes muscles qui me forçaient ainsi à contempler toute la scène, faisant progressivement virer mes joues à un rouge soutenu. L'absence de Sakura-Chan ne me permettait pas de profiter de ce moment au maximum, car si j'avais voulu espionner quelqu'un en particulier, c'aurait été elle.
" Naaaaaaruuuutooooooo ... "
* C'est la voix de Sakura-Chan !! * pensai-je soudainement en ôtant mes mains humides de la palissade, l'œil toujours agglutiné contre cette barrière me séparant d'une sorte d'autre monde. Mes pupilles s'agitaient, impatientes d'entrapercevoir le chevelure rose de mon Adorée, mais rien n'y fit. Dépité mais résolu à ne pas renoncer, je ressentis soudainement derrière moi la présence dérangeante une aura néfaste, soudainement apparue. Retournant lentement la tête, une sueur froide me parcourant progressivement tout le dos, j'aperçus une Sakura légèrement vêtue, la colère déformant son visage. Entourée d'une serviette dissimulant sa poitrine et la moitié de ses cuisses, elle se craquait les phalanges, ses yeux de braise à l'affût d'une proie. Moi.
" Attends Sakura-Chan, ce n'est pas ce que tu crois 'ttebayo !! "
Agitant mes mains devant moi, assis face à elle, à sa merci, son poing droit me heurta la joue si violemment que je tombai de mon lit, m'étalant sur mon parquet. Le choc, bien entendu, me réveilla sur le coup, et je me retrouvai dans la chambre, un mince filet de bave coulant au coin de mes lèvres et chemise imbibée de sueur. Je mis un certain temps avant de me relever, encore en proie au délice puis à la terreur éprouvées presque simultanément cette nuit. Le coup porté par Sakura-Chan m'avait paru si réaliste que je me passai une main sur la joue qui, en vérité, me faisait mal à cause de ma chute. Les faibles rayons filtrant à travers mes volets fermés m'indiquaient que l'aube était passée, et que par conséquent, il était préférable de se lever maintenant si je voulais profiter d'une pleine journée d'entraînement. Traînant des pieds, me laissant bailler au corneil, je me dirigeai d'un pas lent, le regard encore imbibé de sommeil, vers ma salle de bain, où le contact avec l'eau chaude me réveilla assez vite. L'appel du râmen se faisant de plus en plus violent, j'abrégeai ma séance de nettoyage au profit d'un petit-déjeuner assez lourd, qui aurait fait crier d'effroi Sakura-Chan. Deux bols de nouilles plus tard, et enfin repu, je retournai dans ma chambre en m'étirant afin de me mettre quelque chose de plus chaud sur le dos qu'une simple serviette. Une fois le rituel vestimentaire quasi codifié, je vérifiai l'intégralité de mon équipement, principalement composé de kunaïs et shurikens, et nouai mon bandeau Ninja adoré autour de mon front, preuve irréfutable de mon appartenance au village de Konoha ainsi que de ma réussite à l'examen Genin. Un dernier sourire dans le miroir, et j'étais parti. L'air frais de cette matinée ensoleillée me fit un bien fou. J'en oubliai presque mon rêve de la nuit passée et je pensais plus qu'à une chose : un entraînement rigoureux. Si je voulais surpasser Sas'ke, je devais fournir un effort quotidien intensif sous peine de me faire étaler à nouveau lors de notre prochaine rencontre. Plus jamais je ne le laisserais me qualifier de faible et de pitoyable petit shinobi. Ce temps était révolu, et j'étais fermement décidé à traîne le Uchiha ici, par tous les moyens !! Mes pas me conduisirent non loin du Mont Sakura, où je m'attardai parfois à l'ombre d'un imposant cerisier, tantôt rêvassant, tantôt dégustant un bol bouillant du plus délicieux mets qui puisse exister. Cette fois pourtant, ce ne fut pas la beauté de l'endroit qui attira mon attention mais des sanglots étouffés. A quelques mètres de moi se tenait, et je le reconnus presque aussitôt, un de mes camarades de l'équipe 7, le plus énigmatique si j'avais à le qualifier. Dissimulé derrière un arvre, j'observai Shiotora Kyosuke qui plongé dans sa lecture, ne semblait pas avoir remarqué ma présence. Mais je semblai oublier les étranges capacités olfactives du jeune homme qui décela bien vite ma présence, s'adressant à moi d'une voix si différente de celle à laquelle j'étais depuis le temps habitué. J'avais écouté malgré moi le contenue de cette lettre, a priori privée, et je comprenais désormais la détresse de mon coéquipier, quand bien même ma rancœur suite à sa tentative de fuite laissait en moi un sentiment de colère à son égard. Sortant de ma cachette, je n'eus pas un seul sourire, pas un seul signe de sympathie, aucun regard compatissant envers mon interlocuteur, chose qui me ressemblait assez peu. Je m'approchai de lui et croisai les bras sur ma poitrine en fixant l'herbe verte imbibée de soleil sous mes pieds. Depuis l'hospitalisation d'Anji, nous ne nous étions plus adressés la parole. Sans doute l'instant était venu de mettre les choses au clair.
" Qu'espérais-tu changer en trahissant Konoha ' ttebayo ? "
Le ton de ma voix était dur et empreint d'une certaine tristesse, signe que je ne lui avais toujours pas pardonné sa fuite qui s'était soldée par un piteux échec.
Dernière édition par Uzumaki Naruto le 2009-11-22, 16:28, édité 1 fois
Kyosuke Shirotora Genin de Konoha
Nombre de messages : 138 Age : 34 Village : Konoha no Kuni Date d'inscription : 17/02/2009
Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-10-28, 20:18
Depuis combien de temps était-il là, dissimulé par les feuillages, à écouter mon entretien ? Assez longtemps apparemment. Une fois découvert, il se montra, se plantant devant l’arbre sur lequel j’étais perché, les bras croisés, ne m’offrant qu’un visage dur et froid. Je ne répondis cependant par à la colère qu’il y avait dans ses traits. A son expression repoussante, je fermais les yeux, en lui souriant. Que pouvais-je faire d’autre ? Descendre et lui offrir ma joue à claquer ? Il n’était pas mon maître, donc je n’avais aucune raison de lui donner le plaisir de me frapper volontairement. Je détournais par la suite mon regard, caressant, la nostalgie dans mes yeux, les lettres creusées dans le bois, que j’avais lu quelques minutes plus tôt. Ces paroles m’avaient vraiment touché. Elles exprimaient l’affection qu’avait mon père originel pour moi, pour tous ces descendants. En moi, l’esprit du clan chantait la joie qu’il avait de se savoir la fierté de leur Créateur. Je me faisais hermétique à ce sentiment heureux pour le moment. Je ne pouvais me réjouir avec les autres tant que mon problème persistait. Aujourd’hui commençait ma quête de sagesse.
Alors, il me posa la question qui semblait le démanger depuis longtemps déjà. Ce que j’espérais changer en fuyant. Sa question ricocha dans ma tête, avant de se perdre dans les ténèbres de mon esprit, comme bon nombre de questions auparavant. Trois choses clochaient dans l’interrogation qu’il formula, trois mots qui, pour moi, n’avaient pas vraiment leur place dans cette phrase. Le premier n’était autre que le verbe trahir, le second, le verbe espérer et en dernier, le verbe changer. Je ne voyais pas comment il avait pu mettre ses trois verbes ensemble, pourtant la question me toucha, comme une lance de glace transperçant mon cœur. Pendant un court instant, je ne pus réprimer un petit rire, qui sortit aussi silencieusement qu’un murmure de mes lèvres closes. Qui avait-il de drôle dans cette question ou dans l’attitude de mon ami blond ? Absolument rien. Le rire n’allait pas du tout dans le contexte qui était en place en ce moment. Mais je ris malgré tout, uniquement pour mieux afficher ma tristesse par la suite, face à l’aveu que je me fis à moi-même. C’était une bien bonne question.
Je pris le premier parchemin, celui qui devait normalement être le support des premiers écrits de mon père. Du bout des doigts, je pris la ficèle qui maintenait le parchemin en rouleau et tirai lentement dessus. Le papier se déroula par la suite dans mes mains, me laissant le bonheur de découvrir des lignes d’un langage différent de celui qu’employait les hommes, un langage que seuls les Shirotora pouvaient déchiffrer. Je passai le doigt sur l’encre séchée, retenant les larmes qui menaçaient de brouiller les renseignements si chers à mon cœur. Le premier mot avait de quoi m’émouvoir, car je le connaissais, je l’avais enduré, vécu, je m’étais noyé dedans jusqu’à ce que je comprenne que j’avais été dans l’erreur. Ce mot, Naruto devait aussi le connaître, j’étais arrivé à cette conclusion après notre dernière entrevue à l’hôpital. Ce mot, je le prononçais à voix haute, pour qu’il puisse l’entendre.
" La solitude… "
Je le dis, en un souffle, comme le dernier mot que prononçait un homme agonisant. Car pour moi, ce mot était synonyme de mort, tuant à petit feu sa victime jusqu’à lui ôter toute raison, toute envie, tout sentiment. Enfin je me décidai à répondre à sa question. D’un ton solennel, utilisant le langage soutenu que j’employais dans mon enfance, je m’exprimai.
" Ecoute, car voici la réponse du Créateur. Espérer, me dis-tu ? Au moment où l’évidence me fit comprendre que, seul, je n’aurais jamais la force de m’adapter, je n’avais ni cœur ni raison. Je n’étais pas en mesure d’espérer quoique ce soit d’un monde qui m’a tout enlevé. Non, Naruto… J’étais vide à l’intérieur et l’espoir n’avait point de chance de m’atteindre à ce moment. "
Je reposai le parchemin dans son coffre une fois l’avoir enroulé de nouveau. Même s’il ne comprendrait pas les signes gravés sur ce papier de papyrus, je ne pouvais faire tant honneur à mon camarade en le laissant voir le trésor de ma famille. M’allongeant sur la branche du cerisier, humant le parfum des fleurs les plus belles qu’il m’eut été donné de voir, croisant les mais sur le dessus de mon coffre, avant d’y poser ma tête, je repris mon discours, sans changer ma façon de m’exprimer, avec la même tristesse dans ma voix, car il m’était douloureux de me remémorer l’horreur dont j’avais été l’auteur un mois plus tôt.
" Changer ? Je n’en suis pas certain. Sais-tu comment m’appelaient les membres de mon clan, de leur vivant ? Le Créateur, TigerJack, l’Elu qui ressuciterait le clan comme le phénix renait de ses cendres. Comme, ce nom l’indique, mon rôle n’est point de changer, mais de créer. De ce fait, jamais l’idée d’un changement ne m’a traversé l’esprit. Aujourd’hui encore, ce mot me fait horreur. Ce qui pour toi mérite un changement, moi, je le crée de nouveau, qu’importe la base qui m’est donnée. "
M’étirant tout mon long, je ronronnai, réclamant les caresses du passé que je n’aurais sûrement plus, même de la part d’Anji. J’arrivais bientôt à la conclusion, la réponse qu’attendait avec impatiente le réceptacle du démon renard à neuf queues. Je découvris le bandeau que mes cheveux en batailles cachaient tout le temps, depuis que j’avais décidé de mon appartenance à ce village, un mois auparavant.
" Trahir, c’est pour toi le crime que j’ai commis ? Ce bandeau que tu vois, il y a un mois était encore dans le tiroir de ma table de chevet. Konoha ne m’ayant jamais accepté tout entier, je n’ai jamais éprouvé le désir de l’accepter. Il y a peu de temps, je ne me considérais que comme un exilé, perdu dans un village qui me méprise. Alors, le fuir pour moi ne relève guère de la trahison, car la seule terre que j’ai désertée est Kazan. Si aujourd’hui, je me considère comme une feuille du grand arbre qu’est Konoha, c’est uniquement grâce à Anji. Si, un jour, je réitère mon acte, j’accepterais l’étiquette de déserteur que tu me colleras au front. D’ici là, je te prierai de surveiller ton langage, futur Kage intrépide. "
Enfin, je me redressai, plantant mes griffes dans la branche épaisse sur laquelle je reposai il n’y avait que quelques secondes, pour énoncer ma conclusion. Dans cette dernière, je laissai transparaître toute la douleur, l’océan de tristesse, que cette question avait fait naître en moi.
" C’était une bonne question, je n’irai point le nier, mais ne penses-tu pas que tu devrais la poser à la bonne personne ? Qu’importe le lien qui me lit en ce jour au petit Hyuuga, je ne serais jamais comme cet ami que tu désires tant ramener. Je ne sais, si comme moi, la vengeance a dicté ses pas, mais contrairement à lui, je suis encore là pour celui qui a voulu me ramener. J’ai compris, qu’ici aussi, j’avais une famille, tout comme celle qui a été décimé, ne m’a point quitté. Libre à toi maintenant, d’être toujours un membre de cette famille, Naruto. "
Ce fut les dernières paroles que je dis, avant de me cacher de nouveau dans les feuillages fleuris du grand cerisier.
Uzumaki Naruto Genin de Konoha
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-11-01, 17:07
Kyosuke avait l'étrange manie de se percher aux arbres. Lors de notre première rencontre, qui était également le premier entraînement de la Team 7, il s'était dissimulé dans l'imposant feuillage d'un vieil arbre, et Kakashi-Senseï avait du venir en personne le tirer hors de sa cachette afin de pouvoir commencer son cours. Sans doute était-il resté nostalgique de son enfance, ou encore ce rituel symbolisait-il une envie de se cacher, de dissimuler aux yeux des autres son imposante stature et son existence même ? Je ne savais comment aborder ce sujet qui, à vrai dire, ne me préoccupait guère. Ce qui m'importait sur l'instant, c'était la réponse de Kyosuke face à ma bien curieuse question. J'avais toujours souhaité effectuer une demande semblable à mon éternel rival, Uchiha déserteur dont la renommée grandissait de jour en jour, ternissant par la même occasion l'image de son clan ainsi que la réputation du Pays du Feu. Toutefois, ce dernier n'avait jamais laissé une telle occasion de profiler à l'horizon. Depuis notre dernière rencontre, je n'avais cessé de penser à ce que j'aurais pu dire ou faire afin de changer la situation. Mais, comme toujours, Sasuke s'était montré distant, et n'avait pas hésité à nous attaquer. Contrairement à ce personnage si peu disposé à la parole, mon camarade ici présent acceptait le dialogue et laissait sa fierté de côté, affichant publiquement son mal être du moment. Sa voix, ce rire faux qu'il venait de prononcer trahissait une souffrance intérieure, un malaise tel que j'avais l'impression qu'il était sur le point de défaillir d'un moment à l'autre, tombant par la même occasion de son perchoir. La question l'avait fait méditer quelques secondes durant lesquelles un silence pesant s'installa, atténué par le léger souffle du vent caressant mes joues rosées, me dérobant quelques mèches blondes au passage. Le tirer hors de sa cachette me semblait inapproprié. Je préférais grimper à l'arbre, l'escaladant aisément au moyen d'un jutsu que j'avais appris avec Sask'e aux environs de Kiri, il y a bien longtemps déjà. Le cerisier aux branches solides me permit de m'installer aisément, laissant pendre mes deux jambes jointes dans le vide à quelques mètres du sol. Non loin de mon interlocuteur, je fixai d'un regard intrigué le parchemin qu'il avait précédemment déployé d'un geste fébrile. Puis un mot, un seul, plus soufflé que prononcé, me remémora de pénibles souvenirs que je tentais vainement de cicatriser. Toute mon enfance avait tourné autour de ce mot. C'était, pour ainsi dire, le seul sentiment qui, fut un temps, avait régi ma vie. Il contrait le lien de haine des habitants de Konoha et mon propre dégoût envers moi-même, accompagné d'une tristesse quasi quotidienne. Face à l'instant présent, je ne pouvais que compatir silencieusement à la détresse de Kyosuke, et sur le coup mes traits se firent moins durs et plus attendrissants. Sans prononcer un seul mot, j'écoutai en fixant un point devant moi la lecture de mon coéquipier, suivie de quelques commentaires qui m'étaient directement adressés. Me contentant d'accumuler ses dires, de les assimiler intérieurement, me rendant compte à quel point ils corroboraient ce que j'avais enduré étant enfant. Et tout cela à cause d'un maudit monstre, ce satané Kyubi qui après avoir presque réduit le village de Konoha à l'état de cendres, m'avait été confié par le Yondaime Hokage, faisant de moi le bouc émissaire officiel, le monstre en liberté qu'il fallait éviter à tout prix. Et, quelques années plus tard, le massacre du clan Uchiha avait également contraint Sasuke à la solitude. Durant de nombreuses saisons, nous l'avions partagé indirectement, dans l'espoir secret de changer les choses un jour ... Et ce fut sur ce verbe que Kyosuke poursuivit sa réflexion. A mesure de la progression de ses paroles, je lui découvrais une nouvelle facette, symbolisée par la mention de surnoms qui l'avaient jadis qualifié. Il me dévoilait son passé aussi promptement que lorsqu'il avait tenté de justifier l'état d'Anji à l'hôpital, le tout accompagné de belles paroles qui contournaient habilement ma question. Sans manifester la moindre attention, je décidai de lever le nez vers les fleurs de sakura, en pleine floraison, posant mon dos contre le tronc lisse de l'arbre. Cette couleur rose ravivée par les rayons du soleil me fit momentanément oublier la situation dans laquelle je me trouvai. La douce brise caressant leurs pétales me fit penser à la chevelure de l'apprentie de Tsunade baa-Chan, aussi souple et délicate, si lumineuse que ma main peinait à ne pas en cueillir une sur le champ. Plaçant mes paumes derrière ma tête, un bruit de tissu me fit tourner la tête vers Kyosuke qui venait de prendre ses aises. La branche qui nous supportait tout les deux ne flancha pas d'un millimètre, comme si elle avait l'habitude d'accueillir des hommes aux cœur lourd en son sein maternel. La conversation s'orienta vers le dernier verbe que j'avais usité, celui qui des trois me faisait le plus mal intérieurement : Trahir. Sa réponse m'inspira un profond dégoût, doublé d'une colère que je n'arrivais plus à contenir. Depuis l'incident avec Anji et par respect envers ce dernier, je m'étais difficilement retenu d'administrer à Kyosuke une bonne correction, mais ça c'en était tout simplement trop. Je m'avançai alors vers lui, toujours allongé, et m'accroupissais en agrippant fermement son col de chemise. Le tissu, tendu, se resserrait dans ma main presque fermée tandis que je portai le visage de Kyosuke au niveau du mien, plongeant mes iris bleutées dans les siennes en me retenant de le secouer comme une poupée de chiffon. Nous faire tomber de l'arbre n'était pas une bonne idée, mais je tenais à mettre les choses au clair, car son explication m'avait brutalement horripilé.
* Tu vas voir si je dois surveiller mon langage !! * " Konoha t'a accueilli quand tu n'avais plus de famille, elle t'a intégré à son immense feuillage pour que tu puisses tisser des liens avec ses habitants ! Tourner le dos à sa maison et à ses proches en en blessant un mortellement, celui que tu considères comme ton frère, est le pire des actes qu'un ninja puisse accomplir ! Et tu penses tenter à nouveau de fuir le village, de nous fuir et d'aller affronter ton passé ?! Si tel est le cas, tu es indigne des liens noués avec les gens de village ... tu me dégoûtes ... " * Ton avenir est ici ... avec nous ... * " Durant mon enfance, j'ai toujours été seul. Plus que de ne pas m'accepter tout entier comme tu le dis si bien, le village dans sa totalité me haïssait. Mais la haine ne mène nulle part, si ce n'est à une destruction mutuelle. Voilà pourquoi je souhaite ardemment devenir Hokage. Je veux m'intégrer, prouver à tous la solidité de mon existence et porter ma volonté du feu au-delà des frontières du pays. " Relâchant la pression, je m'asseyais à nouveau, le visage crispé par le venin que je venais de lui cracher à la figure. J'aurais tant voulu dire cela à Sasuke ... ce combat, à la vallée de la Fin ... si je l'avais gagné, si j'avais été assez fort, rien de tout cela ne serait jamais arrivé. Un léger soupir vint évacuer la colère sommeillant en moi, tandis que je tâchai de répondre à Kyosuke.
" Il y a bien des choses que j'aurais voulu lui dire, tant de choses que j'aurais espéré changer en les améliorant pour qu'il puisse abandonner sa quête de vengeance. Tes intentions sont plus nobles que celles de Sasuke qui, contrairement à toi, a coupé tout lien avec ses propres racines. C'est pourquoi n'essaie plus d'emprunter cette voie ... reste avec nous ... 'ttebayo. "
Kyosuke Shirotora Genin de Konoha
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-11-01, 21:37
Naruto m’avait rejoint sur mon arbre, comme si le fait d’être regardé de haut le dérangeait. Personnellement, je n’avais jamais aimé être au sol. Non pas que je reniais ma nature de tigre, ou d’animal terrestre, mais j’aimais être haut perché, tout comme courir ou chasser. A Kazan, j’avais toujours pour habitude de me cacher dans les arbres les plus hauts de la jungle quand je ne voulais pas suivre les enseignements de mon gardien ou quand je jouais avec ma sœur. Certes, les sens des membres de ma famille avait toujours fait tomber à l’eau mes vaines tentatives pour dissimuler ma présence, mais je ne pouvais m’empêcher de grimper toujours plus haut. Cette manie, ce tic, était tout simplement une manière que j’avais de montré mon côté ambitieux, de façon assez innocente. En effet, l’ambition était toujours mal vue, car elle avait tendance à corrompre les cœurs et assombrir les âmes. Contrairement à ceux qui cherchaient la force ou le pouvoir pour asservir, moi, je voulais tout cela dans l’unique but de vaincre un seul ennemi, qui n’était autre que mon alter égo. Le tigre noir était, et cela depuis ma naissance, l’épine dans mon pied, le chaos de mon ordre, le destructeur de mes fondations. Sa simple existence avait décuplé les malheurs qui caractérisaient ma courte vie. Je devais absolument remédier à la gêne qu’il était.
L’enfant renard avait écouté silencieusement la réponse que je lui avais donné, tantôt avec attention, puis d’une oreille distraite. La solitude fut ce qui le toucha le plus, ce mot que je lus sur le parchemin poussiéreux de mon père. Je ne savais pas à quel point, et très sincèrement, je m’en moquais comme de mon premier hochet, mon petit blondinet avait énormément souffert de ce sentiment. Il craignait ce mot autant que moi, si ce n’était pas plus. J’ignorai l’existence du démon qui l’utilisait comme habitacle, parce que je n’avais jamais pris la peine d’écouter les leçons que me donnait mon protecteur sur notre village adoptif. Savoir que nous partagions un mal presque identique aurait peut-être facilité notre entente, mais à quoi bon. Une amitié était bien plus forte quand elle avait vu et survécu à des péripéties plus difficiles les unes que les autres. J’avais fini de décortiquer la question qui m’avait été posé et avait formulé ma conclusion. Je n’attendais que la réaction de mon camarade. Je me doutais un peu de ce qui allait arriver. Le caractère de Naruto permettait de prédire la majeure partie des actions de notre impétueux personnage. Je connaissais ses pensées et je savais que mes paroles ne l’inspirerait rien de clément. Je pensais chaque mot que j’avais dit, car c’était ainsi que je voyais les choses il y avait peu. Or j’avais eu une raison bien particulière d’employer des termes aussi secs.
Je me laissais faire, quand il m’empoigna fermement par le col, ne détournant mon regard azuré du sien. Nos yeux reflétaient deux sentiments bien différents, les siens, une colère que je ne pourrais jamais nommée, mais que j’avais si souvent ressenti, vu le nombre incalculable de fois où mon autre face s’était révélé au monde, les miens, une indifférence sans nom, car ses paroles tombaient, pour ainsi dire, dans les oreilles d’un sourd. Je ne cillais pas, m’obligeant à ne pas bailler tant ses paroles m’importaient peu. Cependant, mon sourcil s’arqua quand il énonça une courte partie de sa triste histoire. Voilà donc la raison pour laquelle il criait à qui voulait l’entendre qu’il dirigerait un jour ce village. Devenir Hokage pour être reconnu, pour détruire l’absurdité d’un monde où régnait la solitude. Une quête bien noble. Quand il eut assez crié, assez juré, assez insulté, il se calma, relâchant lentement la poigne avec laquelle il me maintenant si près de son visage, pour enfin répondre à la question que je lui avais posé en retour. Il me fit part de sa demande, celle d’abandonner mon désir de fuite, de rester avec eux, ma nouvelle famille. Et il se tut, laissant le vent troubler le silence qui cherchait à s’installer.
Alors, je levais la main, avec nonchalance jusqu’au niveau de son front. Je lui fis une petite pichenette, rien de bien méchant, avant d’afficher ce sourire arrogant qu’on me connaissait bien.
La voila, la raison de la dureté de mes paroles, ce que je cherchais à faire depuis un mois déjà : évacuer tout la colère qu’avait le réceptacle du démon renard à mon égard. Nous ne nous étions plus entretenus depuis ce jour à l’hôpital et le hasard avait voulu qu’on se rencontre afin de s’expliquer seul à seul. Garder ses sentiments mauvais n’aurait fait qu’affaiblir le lien qui nous unissait tous mais surtout refroidir l’atmosphère joyeuse qu’il y avait toujours au sein que l’équipe 7. De plus, en agissant ainsi, je l’avais en partie libéré du poids de la culpabilité qui le rongeait. Ne pas avoir réussi à ramener son ami le travaillait beaucoup et la similitude de son histoire avec celle que je partageais avec l’enfant aux pupilles blanches avait, bien malgré moi, ravivé les plaies de son passé. Continuant avec un petit rire malicieux, je repris la parole.
" Heureusement que j’avais dit " si un jour… ". Je ne compte pas partir… pas de manière définitive en tout cas. Par vengeance, par faiblesse, j’avais versé du sang, trop de sang. Mes pattes sont assez souillées, comme ça. Alors tranquillise-toi, mon ami, mon frère. J’ai longtemps été sourd à l’esprit des miens. Maintenant que je peux les entendre, il y a peu de chance que je dérive. "
Otant sa main de mon col, d’un geste fluide et amical, je m’éloignai de lui, pour reporter mon attention sur le coffre qu’il m'avait obligé à délaisser un instant. Je l’ouvris de nouveau et piochai un parchemin que, selon moi, je pouvais lui montrer. En effet, en ouvrant le papyrus, il remarquait qu’il n’y avait qu’un dessin, magnifique illustration à l’encre de chine, qui ne représentait rien d’autre que mon démon, ma bête sous sa forme animal. Se dressait sur le papier, un tigre d’un noir abyssal, entouré d’une aura maléfique qui semblait flamboyer comme les flammes noires de l’enfer. Alors, j’entrepris de dissiper le malentendu qu’avait pu causer le début de ma première tirade.
" Tant que je ne contrôlerais pas ce monstre qui dort en moi, je ne pourrais jamais vivre en paix. C’est pour ça que je dois retourner à Kazan. Il y a là-bas des écrits qui peuvent m’éclairer. Ceux que j’ai en ma possession ne sont que le tiers de ce que je dois savoir. Pour notre bien à tous, je dois mettre la patte sur les parchemins manquants… "
Tout en disant cela, je regardais l’image du mal que je représentais, ce mal qui menaçait éternellement Konoha si je ne parvenais pas à le sceller avant qu’il ne refasse surface.
Uzumaki Naruto Genin de Konoha
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-11-08, 01:19
L'image de Sasuke vaquait encore dans mon esprit alourdi par la dureté de mes paroles qui, progressivement, s'étaient adoucies et empreintes d'une profonde mélancolie que je m'obstinai à réfuter. Quotidiennement bien présente, je le revoyais souvent me tournant le dos lors de cette fameuse rencontre au sommet dont le seul témoin oculaire avait été la nature, à jamais silencieuse. Sa silhouette si familière disparaissait soudainement, s'engouffrant dans les ténèbres, ne demeurant qu'un souvenir parmi les tant d'autres que j'avais accumulés durant cette courte vie de shinobi ... Si j'avais à juger le fruit de mes expériences acquises en prenant du recul, ce trait de mémoire spécifique serait incontestablement le plus douloureux d'entre tous. il était la preuve d'une faiblesse que je m'obstinai à combattre, d'un rêve perdu qui s'était glissé entre mes doigts ouverts, désespérément tendus vers cette ombre qui s'en allait cueillir les racines du Mal, délaissant ceux qui lui offraient leur amour. Mais le survivant du Clan Maudit avait beau le nier de toute sa splendeur, ses racines, sa véritable demeure, étaient scellées en Konoha à jamais. Devenir plus fort de jour en jour, accroître l'espoir secret de le voir revenir parmi les siens, de rattraper toutes ces années où son absence nous faisait, me faisait tant souffrir ... tels étaient mes aspirations.
Un silence pesant s'installa, brisé par intervalles irrégulières grâce au vent, un élément que j'affectionnais particulièrement puisqu'il faisait en un certain sens partie de moi. Je l'avais découvert très récemment, cette affinité Fûûton qui sommeillait en moi, attendant le moment propice pour s'éveiller en m'aidant à parfaire mes entraînements réguliers. Ses murmures silencieux à mes oreilles avaient l'étrange vertu de m'apaiser, me rassurant, encourageant les efforts que je fournissais au jour le jour afin d'accomplir mon Nindô. A cette hauteur et non loin de nous se dessinait, semi recouverte par les fleurs de sakura qui m'entravaient la vue, l'imposante falaise des Hokage,véritable héritage transmis depuis la naissance du village par ses pères fondateurs, de vaillants combattants envers qui je portai un respect sans bornes. Voir mon visage gravé un jour à leurs côtés serait le plus grand des honneurs, mais je ne souhaitais m'arrêter là. Les surpasser s'avérait être mon but, ma raison de vivre. Ce désir ravivait ma volonté de feu, insatiable et perpétuellement grandissante ... de plus, seule cette brise avait le pouvoir de ramener Sasuke. Après tout, un feu sans vent n'avait aucune raison d'être ... afin de ses perpétrer, il lui fallait puiser dans l'oxygène ambiant les ressources nécessaires pour se raviver continuellement. Oui, cet élément me correspondait à merveille, quand bien même il soit inférieur en puissance à l'ire dévastatrice des flammes vengeresses qui animaient mon ancien coéquipier. Kyosuke mit un terme à cette réflexion en exerçant sur mon front une légère chiquenaude que je sentis à peine, stoppée par le cadre métallique où l'effigie du village de la feuille resplendissait au soleil comme jamais. Le matériau en contact avec les doigts du jeunes homme résonna brièvement tandis que ce dernier arborait désormais une expression familière, si souvent vue qu'elle m'était presque naturelle. Par la suite, ses paroles me firent sourire malgré moi. Un rictus en coin, si peu semblable de mes grimaces habituelles qui débordaient de joie de vivre. Je n'étais vraiment pas dans mon assiette, le souvenir de Sasuke m'ayant fait quelque peu plonger dans un stade de mélancolie qui avait comme effet positif de redoubler mon intarissable désir de le ramener auprès de moi. Je n'arrivais pas à comprendre ce geste qui, de la part de mon coéquipier au passé mystérieux, était assez inhabituel. Avait-il cherché à se faire pardonner en adoptant une attitude si inhabituelle, ou bien continuait-il à me taquiner en jouant au plus fourbe ?
Ce scepticisme latent s'évapora aussi vite qu'il m'était apparu, et je hochai la tête d'un air affirmatif en faisant légèrement la moue, déçu de m'être emporté. Il y a quelques années, j'aurais pesté, rugi comme un lion et blasphemé de toutes parts à l'encontre de mon camarade, mais mon attitude présente me montrait que je commençais à faire preuve de maturité, et ce n'était certes pas pur me déplaire. Bien entendu, quelques viles tentations dont je n'arrivai à me débarrasser résidaient toujours, comme l'Oioke No Jutsu, véritable chef d'œuvre de mon invention, ou encore toute l'affection que j'éprouvais envers Sakura-Chan qui me le faisait cher payer, mais dans l'ensemble je ne m'étais pas contenté d'affiner ma silhouette. Être un ninja nécessitait aussi une dose non négligeable de maturité ainsi qu'un certain sens des responsabilités. Je sentais que mes liens avec Kyosuke ne cessaient de s'étendre de jour en jour, raffermissant et entretenant une amitié que j'espérais longue et sans soucis majeurs. L'aisance avec laquelle il mettait son cœur à nu, dévoilant ainsi ses véritables sentiments du moment, acheva d'enterrer mes précédentes ardeurs. Je m'éloignai de lui, desserrant l'étreinte provoquée sur son col par mon poing et prenais à nouveau place non loin de sa personne. Un bruit de papier m'indiqua que le jeune shinobi achevait de dérouler ce qui semblait être un parchemin dont il se hâta de me montrer le contenu. A sa seule vue, je ne pus réprimer la consternation s'emparant de mes traits de visage. A quelques centimètres de mon nez se tenait la silhouette d'une créature d'outre tombe, entourée d'une aura néfaste dont j'avais l'impression de sentir la terreur qu'elle dégageait sur chaque parcelle de ma peau. La ressemblance avec l'être sommeillant dans mon ventre était saisissante ... " Tu aurais du nous en parler plus tôt, Kyosuke ... "
Spoiler:
Dernière édition par Uzumaki Naruto le 2009-11-08, 10:23, édité 1 fois
Kyosuke Shirotora Genin de Konoha
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-11-08, 03:52
Le silence. Il avait bien des vertus mais pouvait être aussi la cause de tout autant de maux. Pour moi, il était utile, bien que neutre. Le temps n’a point d’emprise sur lui, car les indications des cadrans importent peu à ceux qui observent le silence. C’était le cas ici, en ce moment. Ce silence m’avait parut si court, vu que c’était moi qui avait fini par le briser. Mais pour mon camarade blond, il semblait avoir duré des années, des siècles, voire des millénaires. Mon petit geste l’avait si brutalement ramené à la réalité que je pouvais facilement savoir où son esprit tourmenté l’avait encore emporté. Sasuke. Le nom du traitre donc il était question maintenant. Je me moquais de savoir qu’il avait déserté le village et encore moi ses raisons, mais sa fuite était pour Naruto la plaie le plus profonde de son existence. Son enfance solitaire semblait être un sujet plus facilement abordable que celui traitant de son ami désormais aux abonnés absents. Je ne pouvais définitivement pas apprécier sa façon d’agir, parce que, d’expérience, je savais les dégâts qu’elle occasionnait. Cependant, l’enfant renard parlait de lui avec tant d’affection dans le regard que je me perdis moi aussi dans mes pensées, me demandant à quoi pouvait bien ressembler ce ténébreux personnage.
Mon esprit ne s’attarda guère sur cette histoire cependant, car déjà, le Jinchuriki répondait à ma question. J’étais content de voir qu’il avait pu se vider. Avoir servi de bouc émissaire ne m’avait pas dérangé le moins du monde, car j’avais, étrangement, l’impression qu’on n’aurait pas à en venir aux mains. Chose qui s’est avéré vrai. Mes intuitions n’étaient si mauvaises quand je décidais de m’y mettre sérieusement. Je laissais un petit rire moqueur s’échapper quand il fit la moue. Son attitude semblait le déplaire, ce qui était en un sens assez hilarant. Je fus cependant surpris de ne pas le voir bouder pour être si facilement entré dans mon jeu. L’impétuosité de mon blondinet m’avait toujours laissé croire qu’il avait des réactions assez infantiles de temps à autre. Je m’étais peut-être tromper sur ce point ou c’était tout simplement les circonstances qui le poussaient à agir ainsi. Je ne m’attardai pas plus sur les hypothèses qui me venaient, de peur de me faire distraire, comme cela avait si souvent l’habitude de m’arriver. Briser un tel climax aurait été pur sacrilège de ma part. Et je ne voulais pas m’attirer les foudres du porteur de Kyubi une nouvelle fois.
Vint l’ouverture de parchemin. Me voir, car le tigre noir n’était qu’une manifestation vivante doté d’une conscience bien trop importante de son existence, ainsi ne me réjouissait pas. Mais je ne m’étais attendu à ce que mon équipier réagisse de la sorte. Ses traits se déformaient afin de laisser transparaître toute l’horreur que pouvait lui inspirer cette image. Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir, vu que je ne pouvais même pas supporter ma propre image. Mais quelque part, je sentais aussi qu’il comprenait mon calvaire, comme s’il le vivait aussi. Les paroles qui suivirent ne firent que renforcer mon hypothèse, que je préférais taire pour le moment. Il n’avait pas besoin de tourmenter plus qu’il ne l’était en ce moment. Ses mots me réconfortèrent, mais, la proposition qu’il me fit par la suite me laissa perplexe. Les terres où je me rendais appartenaient aux tigres. Quand il devait y avoir rencontre avec les être complètement humains, le lieu de rendez-vous était toujours désigné de manière à ce qu’il se trouve loin de notre territoire. Très peu d’hommes savaient vraiment où se trouvait la résidence, aujourd’hui en ruines, de mon clan. C’était d’ailleurs sûrement l’un des ses hommes qui nous avaient vendu, de bon gré ou sous la torture. Le comment du pourquoi ne m’importait plus cependant. Ne sachant quoi répondre à mon ami, à cause de ce fait, je décidai de m’entretenir avec les miens. Fermant les yeux, je fis le vide dans ma tête, me laissant dériver loin dans les profondeurs de mon esprit.
*Papa… Hige… M’entendez-vous ? Je ne dois pas choisir seul. Quelle sera la réponse du clan ?*
J’avais attendu, après avoir adressé cette requête mentale à ce que je savais résident dans mon fort intérieur. La réponse mis cependant plus de temps que je ne l’aurai pensé. Je commençai à désespérer, me disant que l’échange ne pouvait se faire que d’un seul sens. Ma bêtise, que je savais très grande, me parut gigantesque tout d’un coup. J’allais me résigner quand un rire étouffé me parvint, dans l’abysse lumineux de mon âme. Je soupirai, en silence, devant la gaminerie de mes deux pères. Kurogane, mon géniteur et Hige, mon éducateur, avait un point un commun, une particularité qui m’agaçait autant chez l’un que chez l’autre. Ils étaient très taquins et ne manquaient jamais une occasion de se jouer de moi. Même dans une situation comme celle-ci, que je considérais comme importante, ils ne pouvaient s’empêcher de faire les guignols. Leur voix résonna en moi avec toujours autant d’harmonie.
*Questions stupides, fils. Nous sommes toujours ouverts à ta voix. N’aie crainte d’amener tes compagnons à Kazan. Les terres ne sont que matériel. Elles ont déjà été profanées et souillées de notre sang. Elles n’ont plus aucune valeur, encore moins pour des morts. De plus, te savoir en bonne compagnie nous rassurera. Courage, car la quête de sagesse est longue TigerJack…*
Comme à chaque fois, l’union vocale des deux barytons s’estompa dans ma tête, comme le souffle de vent s’en allant. J’avais ma réponse et j’en fis par sur le champ au blondinet qui se tenait toujours haut perché avec moi.
"Le clan est d’accord. Allons-y tous ensemble."
Mon regard se posa de nouveau sur le parchemin que j’avais, déroulé, entre mes mains. Je ne pouvais décemment pas laisser cette nuisance avoir le dessus une énième fois sur moi. Alors que cette pensée me traversait l’esprit, le rire fourbe du tigre noir se fit entendre, en écho à mes réflexions. Ce ne fut pas clair, mais je fus certain de l’entendre rire, en disant que tout ce que j’entreprendrais serait vain. Alors que son rire malfaisant ricochait encore dans mon esprit, je m’énervais, fatigué des pics qu’il me lançait sans relâche. Entre mes dents serrées par la rage, de ma gorge enflammée par la colère, un grondement plein de fureur remontait, tandis que mes pupilles d’un bleu azuré, petit à petit, prirent la forme de croissants de lune dorés.
Sans m’en rendre compte, j’avais crié cet ordre destiné à mon hôte à voix haute. Il avait décidemment le don de me mettre en rogne. Fatigué d’avoir son image devant les yeux et ne voulant plus jamais avoir à la contempler de nouveau car je me faisais horreur quand j’étais ainsi, le chakra ardent afflua en abondance au niveau de mes mains tremblantes, pour enflammer le papyrus représentant mon pire cauchemar. Ne pouvant retenir le grondement qui naissait depuis un bon moment en moi, je le laissai sortir, espérant qu’il emportait par la même occasion ma colère, tandis que le parchemin brûlait dans mes mains et que les larmes perlaient au coin de mes yeux.
Uzumaki Naruto Genin de Konoha
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-11-22, 18:29
Combien de temps étions-nous restés perchés ici, à nous chamailler comme de jeunes élèves fraîchement sortis de l'académie Ninja ? Depuis quand connaissais-je Kyosuke, et depuis quand tant de tensions s'étaient-elles instaurées entre nous ? J'avais beau chercher le moindre détail me permettant de répondre à ces demandes, rien ne me revenait à l'esprit, signe incontestable de mon trouble intérieur agitant et portant à la confusion mes moindres pensées. En empoignant assez brutalement Kyosuke tout à l'heure, j'avais eu l'occasion de me défouler en laissant enfin éclater au grand jour toute la rancœur, la haine mais également la tristesse que j'étais capable de contenir pendant des jours, mois, années, envers une seule et même personne. Le jeune Tigre n'était rien de plus qu'un intermède, un élément perturbateur qui avait déclenché à nouveau ces maux endormis que je m'obstinai à réfréner sans pouvoir du moins les amputer totalement de mon inconscient. Et, à y songer à deux reprises, il m'était totalement impensable d'équilibrer, voir même de comparer l'aversion que je lui portai en ce moment même avec la souffrance infligée par Sasuke le jour de son départ. Après tout, l'affaire ne regardait que mes deux camarade, quand bien même je me sois senti personnellement meurtri en apprenant l'horrible nouvelle de l'état d'Anji. Se sentir impuissant, vouloir vainement rebrousser chemin afin de changer ce qui ne pouvait être changé ... j'avais, de toute évidence, encore bien des marques de faiblesse à amputer. " Comment sauver ceux que l'on aime ? Comment ne plus les faire souffrir ? " trouver la réponse ne serait chose aisée pour personne, encore moins pour moi, car même si j'avais appris à l'accepter avec le temps, un créature malveillante sommeillait encore en moi-même, profitant de mes instants de faiblesse et de détresse pour s'emparer de mon enveloppe charnelle. J'en avais déjà eu l'amère l'expérience - je me remémorai tout particulièrement l'entraînement avec Ero-Sennin durant lequel je l'avais poussé jusqu'à la frontière de la mort - et je ne souhaitais en aucun cas que cela se reproduise. En m'entraînant, je devenais plus fort. En devenant plus fort, je pouvais résister à l'emprise de Kyubi, voir même à le manipuler quand bien même la chose s'avère toutefois dangereuse, égale à une prise de risque dans laquelle j'hésitai à m'engager. Par la même occasion, j'apprenai à renforcer mon mental, affirmant ainsi mon Nindô. Enfin de compte, je ne serais jamais assez fort pour ramener Sas'ke au village si je n'avais pas au préalable accomplis les points énumérés précédemment. Au fil des histoires, des enlacements d'intrigues plus ou moins complexes, de mes voyages ainsi que des relations que j'avais pu entretenir avec de nombreuses personnes, je me découvrais progressivement et apprenais à vivre avec le fruit de mes multiples victoires et échecs sans pour autant ne pas éprouver d'immenses regrets. Car j'aurais j'aurais du modifier le cours des choses. Réparer mes erreurs, Même s'il était bien souvent trop tard, ainsi que faire fructifier le résultats de mes de mes longues heures d'apprentissage faisaient partie de mes priorités en tant que shinobi. Plus qu'une simple aspiration, c'était un devoir qui m'avait été légué par ce village au travers duquel je vivais au jour le jour. Nous ne faisions qu'un, formant un arbre immense aux branches à la fois solides et bienveillantes, et je devais perpétrer les fondements du villages instaurés par ses fondateurs en m'érigeant à mesure de l'expérience de toute une vie au rang de Hokage, point culminant de ma quête ninja. Devenir celui dont le visage restera à jamais gravé dans la pierre brut composant la falaise des Kage du pays du Feu, montrant l'exemple aux nouvelles générations et perpétrant cette si mystérieuse et ardente volonté du feu sommeillant en chaque habitant de cette contrée. L'élite, un jour prochain, me reconnaîtrai enfin à sa juste valeur. A ce moment là, je comprendrais que j'aurais achevé mon but : devenir fort pour et grâce aux autres. Kyosuke ne semblait pas réagir face à ma demande, celle de l'accompagner tout au long de son périple jusqu'à son pays natal dont je ne connaissais ni le nom, ni la précise localisation. D'ores et déjà, d'étranges silhouettes à la démarche et à l'attitude semblables à celles de mon coéquipier venaient peupler mon esprit, me faisant imaginer des choses que je savais insensées et dénuées de réalité. Parallèlement, mon esprit commençait à façonner un environnement sauvage et quasi exotique dans lequel tout novice se perdrait en l'espace de deux minutes. Tout compte fait, je me demandais si ma proposition allait tenir la route bien longtemps ... la peur de l'inconnu subsistait encore, plus faible qu'avant, certes, mais encore omniprésente en mon for intérieur. Le jeune garçon se hâta bien vite de corroborer mes dires en affichant haut et fort son accord. N'ayant pas très bien compris ce que le mot " clan " venait faire au début de sa phrase, ses paroles me rassurèrent et j'osai me prêter à sourire. Un simple rictus en coin, yeux semi plissés, faisait parfois son effet. Mais alors que je m'apprêtai à demander davantage d'indications au Shiotora, le silence fut soudainement rompu par un cri semblable à un rugissement que venait d'opérer le garçon. Je n'avais pas tellement observé l'expression de son visage qui, depuis tout à l'heure, avait subi de multiples changements notoires, arrivant finalement au stade d'une colère qu'il n'était plus à même de contenir. Sur le coup, la peur me fit sursauter, perdant toute notion d'équilibre, et je me sentis partir en arrière, attiré par le sol. Mes bras s'agitaient dans les airs dans une vaine et désespérée tentative de m'éviter une douloureuse chute, mais rien n'y fit et je faillis au passage mettre une gifle à Kyosuke qui, quelque part, la méritait. Enfin, je basculais en avant, tête la première, me recroquevillant instinctivement sous l'effet de la dégringolade, sans pouvoir réussir à me raccrocher à quoi que ce soit. En parfait amateur et boulet de service, le choc fut violent, en plein sur le ventre, ma tête ayant servi de réception. Durant les quelques instants qui suivirent mon cri de douleur à vous en déchirer les tympans, je me surpris à gigoter dans tout les sens, mains contre mon visage virant désormais à un beau rouge cramoisi.
" J'ai maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaalllll "
Et comble du pire, je ressentais une honte extrême de m'être retrouvé dans une telle situation. relevant la tête vers Kyosuke en écartant légèrement les doigts, j'aperçus de fines gouttelettes glisser le long de ses joues. Se fichait-il de moi ??!!
" C'est pas drôle, Kyos'ke !! "
Kyosuke Shirotora Genin de Konoha
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-11-30, 20:19
La légende de BlackTiger s’était propagée comme une trainée de poudre, il y avait de cela trois mille ans, faisant de Sanji notre héro plus que notre père à tous. Cette facette de notre personnalité, à nous que l’on appelait les Créateurs, était craint comme la pire des maladies, obligeant les membres du clan à porter des attentions particulières au porteur de ce fardeau. Malheureusement, les seules personnes ayant l’obligation d’affronter ce problème s’avérait être seules. Le fondateur, pour avoir été le premier Shirotora, avait du combattre le tigre vengeur tapis dans les ténèbres de ses limbes, seul. Moi, Kyosuke Shirotora, pour avoir été privé de mon clan de la manière la pluie sanglante qui soit, était contraint de faire face à un monstre dont j’ignorais tout. Et pourtant, j’étais haï, vanné, détesté pour une chose que je ne contrôlais pas, pour un démon qui m’avait été imposé par ma lignée. Comme il était difficile d’être à ce point fustigé par sa propre nature. Parce que j’étais né tigre, parce qu’on m’avait conçu exceptionnel, je devais aussi, pour équilibrer la balance porter sur mes frêles épaules un fardeau aussi lourd que la terre. Soudain, la compassion me submergea, quand l’histoire d’Atlas me revint à l’esprit.
Pourquoi suis-je venu au monde ? Mieux aurait valut que je ne naisse pas. Ces phrases, elles passaient en boucle dans ma tête depuis l’apocalypse qui avait survenu à l’aube de mon cinquième printemps. Ma bonne étoile, pour moi, était morte lorsque j’avais failli perdre la vie sur les terres glacées du pays de la neige, entrainant dans le sillage de ma bêtise, mon dévoué gardien. J’avais toujours fermé mon esprit aux miens, ignorant que je pouvais garder contact avec les défunts de mon clan car nous étions tous liés par un lien dans lequel j’avais refusé d’avoir foi, souhaitant plus que tout éloigner la souffrance qui frappait, toujours avec plus d’ardeur, aux portes de mon cœur meurtri. Aujourd’hui, je commençais à retrouver la joie de vivre, croyant finalement ma bonne étoilé ressuscitée, me croyant capable d’assez de retenu pour contenir le second démon qui menaçait l’existence du village de la feuille. Mais comme toujours, je n’étais qu’arrogance, voyant la force et le pouvoir là où il n’était point, confondant silence et résignation, omettant les paroles qu’il s’acharnait à faire défiler dans mon esprit en proie aux pires tortures possibles et imaginables. Son rire résonna, telles les trompettes annonciatrices de la fin du monde, de mon monde. Finalement, je finis par douter, ne pouvant plus apercevoir ce futur heureux dans lequel je le soumettais, n’étant témoin que du funeste croquis de la destruction de mon univers. Je n’avais aucun pouvoir…
Mais la fuite était une option exclue, ne me laissant que la voie du combat, comme solution salutaire. Aujourd’hui, sous ce cerisier en fleur, j’avais pensé trouver mon absolution, la paix de mon âme, la purification. Or, tout ce qui se présentait à moi n’était qu’une nouvelle haine, plus brûlante que les précédentes, consumant ma raison plus qu’à l’accoutumé, une nouvelle menace pour les gens que j’aimais tant. Moi, si protecteur envers mes frères, cela me tuait de savoir que j’étais celui qui leur ferait subir l’enfer sur terre. Là encore, aveuglé par ma colère, j’en avais oublié le plus essentiel : je n’étais pas seul. Naruto, perché avec moi sur l’arbre centaine, avait été bien plus secoué par la manifestation vocale de ma rage que je ne l’aurais pensé. A la fois surpris par mon brusque changement facial et pour le grondement sauvage qui s’échappa de mon gorge. Ma colère s’évanouie aussitôt cependant, dès l’instant où je sentis la branche bouger. Mon coéquipier allait tomber. Le temps que je me retourne, le blondinet chutait déjà. Et s’il touchait le sol, il souffrirait encore par ma faute. Ne réfléchissant pas, agissant plus par instinct, je me jetai aussi dans le vide sa suite.
" Naruto !! "
Je savais que je ne pouvais pas le rattraper de manière conventionnelle, alors, j’utilisai un peu de chakra. Alors que j’étais à quelques centimètres au-dessus de lui, centimètres qui ressemblaient plus à des kilomètres pour moi, je disparus de la vision du Jinchuriki, pour apparaître quelques secondes avant lui au point de chute. Les griffes plantées dans le sol, le dos légèrement arqué, j’attendis patiemment que mon ami finisse de tomber. Enfin, il rebondit sur moi, pour retomber lourdement sur le sol, tête la première. Je n’avais pas prévu ça, mais ayant amorti sa chute, je me sentis un peu moins coupable d’avoir provoqué son déséquilibre. Je m’étais redressé, les larmes coulant toujours sur mes joues, tandis que mon camarade se plaignait de sa douleur au visage. Comme il devait être compliqué d’avoir un sens de l’équilibre aussi défaillant. A peine conscient que mes lèvres bougeaient, je répétai mécaniquement ce que l’enfant renard venait de dire.
" Non, ce n’est pas drôle… "
Dans ma tête, résonnait encore ce rire malveillant, content du petit malheur qu’il venait de provoquer. Moi, impuissant, ma colère m’avait déserté, le feu m’avait quitté, j’étais froid. Alors il s’adressa à moi, du fin fond de sa cage, avec tant de conviction que je buvais ses paroles.
*Regarde, tu n’as pas besoin de moi pour faire souffrir tes camarades. Avoue ta faiblesse petit héritier et laisse la place à quelqu’un qui en vaut la peine. Evite les dégâts que tu provoqueras par ta malchance naturelle et donne moi l’opportunité de gérer nos vies.*
Je ne voulais pas, je réprimais l’envie d’accepter cette offre sordide. De plus, Naruto était encore présent. Il souffrirait, comme Anji avait souffert il y avait peu. Je ne pouvais me permettre de flancher maintenant, pas avant de l’avoir éloigné. Alors que ce dernier pensant encore que je me moquais de son chute hilarante, je lui criais dessus.
" Dégage, tu me gènes ! "
A cet ordre, j’ajoutai un feulement furieux, espérant que ma théâtralité suffirait à éloigner celui qui se proclamait avant l’heure Hokage. Mais déjà, je sentais que je lui cédais. N'attendant pas de voir si le blondinet suivait mes directives, je frappai le cerisier, faisant tomber le petit coffre clos dans mes bras, et je pris la pourdre d'escampette.
Uzumaki Naruto Genin de Konoha
Nombre de messages : 176 Age : 32 Village : Konoha Gakure No Satô Date d'inscription : 28/03/2009
Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2009-12-10, 20:55
Encore à moitié assommé par la chute, et songeant déjà au lendemain où j'aurais sans doute un magnifique bleu sur le point d'impact, je maudissais intérieurement Kyosuke pour ses fâcheuses crises de colère. Je me demandais vraiment pourquoi il m'infligeait un tel supplice, même si, en tant qu'être doué de raison, il avait tenté de me rattraper alors que je me faisais emporter par le vide. Mais ce fut peine perdue, car l'attraction terrestre eut raison de ma pauvre personne. Je m'étais si mal réceptionné que j'eus du mal à me relever, restant encore quelques secondes au sol dans un semi élan de paresse néanmoins justifié à travers la douleur bien présente. Il faut dire que nous nous étions perchés assez haut, et que je n'avais pas les mêmes habitudes que Kyosuke : si lui aimait flemmarder sur la cime des arbres, je préférais rester à même le sol ... au moins, impossible de tomber plus bas, comme le disait le célèbre adage. En brave félin, mon coéquipier avait adopté les caractéristiques propres à ces curieux animaux : aussi, au moment de son propre impact, s'était-il retrouvé "pattes" contre terre dans une position féline qui le protégeait de tout dommage lié à la chute. Mais à côté, ma performance semblait catastrophique, quasi clownesque même. Fort heureusement, j'étais tombé sur lui, mais bien loin de lui faire le moindre mal, il avait au contraire amortit ma chute, me faisant maladroitement rebondir à même l'herbe fraîche tel une poupée de chiffon. Je sentais ma joue enfler seconde après seconde, me déformant le visage comme si j'avais été piqué par un quelconque mais non moins nuisible insecte. A l'heure qu'il était, je devais sûrement ressembler à un insecte ou à une autre rongeur aux joues proéminentes. Bon, au moins il avait tenté quelque chose pour me sauver de cette encombrante situation, et je mis un certain temps à m'apercevoir des larmes qui coulaient depuis ses joues pour aller se perdre lentement sur le sol. M'approchant de lui, j'accompagnai mes dires d'un air interrogateur reflétant au mieux mon incompréhension face à ce brutal changement de caractère. " Pourquoi pleures-tu, Kyos'ke-kun ?? Je t'ai fait mal en tombant 'ttebayo ??! "
J'étais déboussolé. Jamais je ne l'avais vu dans cet état. c'est à peine si je le reconnaissais tant son visage semblait être déformé par une douleur intérieure que j'avais l'impression de ressentir rien qu'en le regardant. Même si la source de ses maux de coeur m'était inconnue, je me demandais si elle avait un quelconque lien avec le parchemin qu'il m'avait montré tout à l'heure. Rien qu'à repenser à l'illustration qu'y y figurait, sa seule remémoration me donna des frissons désagréables qui parcourent la totalité de mon dos pour se perdre sur mes hanches. Mal à l'aise de voir les choses prendre une telle tournure, je posai doucement une main sur une des épaules de Kyosuke afin de lui apporter un soutien, maigre mais présent tout de même.
" Ca va aller, Kyos'ke-kun, ne t'inquiè... "
Mais je fus coupé dans mon élan par une brusque et peu amicale réponse de la part du jeune homme. Repoussant l'aide que je lui apportait, il se dirigea d'un pas vif vers l'arbre, l'asséna d'un coup direct et franc, récupéra son coffre et ... s'en alla, tout simplement. Je restai quelques secondes impassible, éberlué par ce qui venait de se passer. Et mon corps prit lui-même les commandes : sans plus attendre, je me mettais à le poursuivre, le vent sifflant à mes oreilles et ébouriffant mes cheveux déjà fort mal coiffés. Bras vers l'arrière afin de donner à ma course plus de contenance, je filai telle une flèche, poursuivant sans relâche la silhouette du Genin qui, rapide elle aussi, s'éloignait à mesure de ma progression. Je dus à plusieurs reprises accélérer le pas afin de me maintenir à une distance relativement correcte. Ne surtout pas le perdre de vue. Mais plus important : que lui arrivait-il ? Un sentiment de colère et de frustration s'empara de moi lorsque je repensais à la totalité de la scène que nous venions de vivre. Ce n'était qu'un ingrat, égoïste et capricieux petit ninja, à ses heures perdu. Je n'avais jamais croisé quelqu'un d'aussi lunatique que lui, et j'avais beau chercher à comprendre, la raison de sa fuite demeurait inconnue.
" A... Attends !! "
Spoiler:
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Nombre de messages : 1167 Village : Kiri 4ever!!! Date d'inscription : 30/12/2008
Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto] 2010-09-13, 05:52
Citation :
Après Sas'ke, Kyo'ske ? è_é '__'
^^
Attention à la mise en page Kyosuke, ca rend les texte moins plaisant à lire ou parcourir xD.
Voila 10 points de RP chacun, et merci pour cet échange
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Sujet: Re: °¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto]
°¤°Une fleur salutaire pour un passé sanguinaire°¤° [PV Naruto]
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