Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2

Suite de la Partie 1

Je ne savais pas ce qu'Ero-Sennin mijotait, mais le fait de subir tant d'attente me faisait littéralement imploser. Je ne tenais plus en place tant mon désir d'en savoir plus était ardant. Trépignant littéralement d'impatience tel un enfant capricieux à qui on aurait refusé un jouet, je me languissais d'obtenir de mon Senseï aux mœurs volages une quelconque information sur le véritable but de ce pèlerinage. Il me semblait que nous n'avions jamais marché aussi rapidement ni aussi loin du village de Konoha que nous avions quitté il y a deux jours, assez précipitamment je dois dire. L'Ermite pas Nette avait l'air d'avoir voulu effectuer ce voyage sur un simple coup de tête car lorsqu'il me l'a annoncé, j'avais à peine rassemblé mes affaires ainsi qu'un peu de nourriture que nous étions déjà en route. Tant de mystère me rappela l'entraînement au Rasengan, cette puissante technique héritée du Yondaime Hokage que j'avais réussi à maîtriser en un temps record : Durant trois jours, un exercice quotidien sans relâche m'avait permis de me surpasser, de chercher mes limites et de les repousser psychiquement. grâce aux enseignements du Sannin de Konoha, je mûrissais de jour en jour, plus fort, certes, mais espérons-le, plus raisonnable. Il était donc fermement décidé à jouer à nouveau avec mes nerfs, et j'avais un mal fou à me contrôler, de crainte qu'il ne décide subitement de rebrousser chemin. Un silence, brisé par les bruits tantôt furtifs et tantôt lents de nos déplacements en direction d'un mont. Allait-on devoir l'escalader, se perdre dans ses hauteurs, au sein de reliefs abruptes où chaque seconde nous mettions notre vie en jeu ? J'avais du mal à le croire, mais connaissant Ero-Sennin, je craignais désormais le pire. Toutefois, l'endroit était encore assez loin de notre situation actuelle, et nous dûmes nous concéder plusieurs haltes nutritives avant d'espérer l'atteindre, ce qui advint bien assez vite.Mes jambes me faisaient atrocement souffrir. Je ne sentais plus mon estomac tant la faim le tenaillait inlassablement, et ce depuis des jours. Ma tête, lourde, peinait à tenir en place et oscillait à mesure de mes interminables déplacements à travers cette étendue de terres sauvages où l'homme ne semblait avoir jamais mis pied. Ce ne fut que lorsque nous atteignîmes le pied du mont qu'Ero-Sennin débuta les révélations. Joyeux et frais comme au premier jour, je m'approchai de lui sans contenir un sourire espiègle, avide de confidences, tandis que mon corps exprimait également son contentement en me procurant un frisson qui, depuis la nuque, parcourut tout mon dos pour aller se perdre sur mes hanches. Tant de mystère, tant de dissimulations .. parlez, Senseï !!!

Le premier indice résida dans le déroulement théâtral et savamment orchestré d'un imposant rouleau sur lequel figuraient plusieurs noms, précédés du mien. Inscrit il y a de cela quelques années, lorsque mon apprentissage au Kuchiyose batracien avait débuté, j'observai tour à tour d'un œil intrigué ceux de mes prédécesseurs, marqués d'une couleur vive, un rouge sang, comme lors du premier jour. Plus qu'un simple accord, le véritable enjeu du pacte des crapauds reposait sur une confiance et un respect mutuel, sur des serments solides et inébranlables, le tout symbolisé par l'union du nom et du sang. A l'époque, je n'avais pas saisi encore les contraintes que sous entendaient ce pacte, n'ayant eu d'yeux que pour ses indéniables avantages : l'invocation demeurait un privilège exclusif aux hauts gradés, et je me considérais comme particulièrement chanceux de pouvoir y accéder au simple rang de Genin. Bien entendu, un acharnement quotidien avait été le principal instigateur de ma réussite, en plus d'un soutien moral résidant dans la personne de l'Ermite de Konoha. Placés côte à côté, nous fixâmes quelques temps l'objet, puis mon Senseï s'entailla délibérément une parcelle de chair sur son pouce, faisant glisser le sombre liquide jusqu'au creux de sa main en très faible quantité. Tandis que j'admirai tout le savoir faire de l'Homme, résidant dans sa connaissance sans faille des sceaux ninjas et de leurs enchaînements compliqués, je sentis une main se poser doucement sur mon épaule, symbole d'un lien unissant le maître et l'apprenti. La sensation qui suivit fut unique, et sans précédents. Mes sens, troublés par l'apparition d'une brusque fumée blanchâtre, semblable à celle que provoquait le Kage Bunshin, me firent presque perdre sous l'effet de surprise mon équilibre. Et, lorsque l'épais et aveuglant brouillard daigna enfin se dissiper, les environs du Mont semblaient s'être volatilisés avec lui, pour laisser place à un paysage inhabituel et fantaisiste. Sous mes pieds et partout ailleurs, d'étranges plantes à la saveur exotique prenaient vie, déroutant ma vue de leurs foisonnantes et si diverses couleurs vives. L'air était pesant et comprimait mon torse, l'humidité omniprésente faisait déjà apparaître quelques perles de sueur sur mes tempes et ma nuque. Mais ma stupeur, elle, demeura. Dévisageant mon Senseï d'un air ébahi et rayonnant, j'exprimai sans retenue ma joie et mon impatience, le tout se résumant en un seul mot.

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Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 4n98i

Qu'allait-il m'arriver ? Je n'avais aucune crainte, pas la moindre appréhension ne germait en mon esprit. Confiant envers cette nature bienveillante et le regard protecteur d'Ero-Sennin, je n'attendais plus qu'une chose : davantage de révélations !!

Invité

Tout à fait impatient de lire sur son visage l'expression de l'heureuse surprise qui le caractérisait dans ces moments, je snobais quelques instants la vue du paysage unique et versatile de la Vallée Batracienne qui s'étendait sous nos yeux pour le regarder lui, et son tempérament tout feu tout flamme, s'embraser comme un foyer sur lequel on venait de jetter de l'huile, ou un alcool autrement plus fort. Ca, pour avoir réussi mon effet j'y étais arrivé ! C'était tellement simple, mais à la fois tellement plaisant. Ses yeux pétillants, ses jambes gesticulant d'elles mêmes comme sous l'action d'un marionettiste, je finis par me retourner vers la candeur toute naturelle et clinquante de la verdure qui nous entourait, étendant ses apendices millénaires, dans ce lieu que rien ne semblait pouvoir souiller, au fil des années. Les baobabs caractéristiques demeuraient à leur place, dans un désordre harmonieux qui faisait plaisir à observer, voir à contempler, lorsque l'humeur s'y prêtait, et les aspérités naturelles, accueillantes, sur lesquelles il faisait bon s'asseoir tout simplement comme dans une alcôve, émergeaient de toute part comme autant d'occasions et de points de vue différents sur ce merveilleux spectacle. Personne à l'horizon. Ca ne m'étonnait pas. Comme à mon habitude inavouée, j'arrivais pour l'heure du déjeuner traditionnel des maîtres grenouilles, les mentors sans doute les plus sages que j'eux la chance de cotoyer, avec le Sandaime. Une occasion pour prendre le temps, et apprécier la balade, ce qui n'allait sûrement pas être du goût du blondinet.

Amorçant une nouvelle marche bien plus sereine et reposée que la précédente, j'anticipais de suite la réaction de mon élève turbulent et indiscipliné en lui énonçant de suite plus de détails -choses dont il était friand, mais qui parfois dépassaient son entendement de simple trouble-fête-.

" Content que ça te plaise ! Allez, viens ne traîne pas ! Je vais t'expliquer de quoi il retourne.. "

Certains d'avoir son attention dans la poche à présent, je pouvais me permettre toutes les digressions qui pourraient me passer par la tête. Une souplesse verbiale qui n'était pas sans me déplaire, et que je ne pouvais me permettre qu'avec lui.

" Cet endroit.. se nomme le Mont Myouboku. Et il est à l'origine de tout ce que je sais, ou presque, et par conséquent, de ce que tu sauras toi même à l'avenir. Les statues, là bas, dis-je en pointant les figures batraciennes figées dans la pierre, elles ne te rappellent rien ? "

Je ne lui laissai en réalité qu'une infime chance de répondre, emporté par un lyrisme propre aux romanciers tels que moi, qui s'emparait de nous sans crier gare et nous lâchait dans une avalanche, une cascade de mots chargés de passé et d'émotions. Un vrai poète !

" C'est ici que résident le Grand Bunta, Gama Ken-san, Gama Kichi, que tu connais bien, et bien d'autres que tu ne connais pas...

Nous sommes au Royaume des Crapauds, Naruto ! lançais-je en écartant d'un grand coup les bras vers le haut, comme un conquistador.

Ici, mon petit, tu apprendras ce qu'est réellement le pouvoir d'un Ermite ! Et tu pourras atteindre le firmament de la classe incarnée, le summun de la virilité auquel même ta petite Sakura ne pourra résister ! Hahaaa, qu'est-ce que tu dis d'ça ! ? "

Confiant, je savais que mon discours ne pouvait que stimuler d'avantage le blondinet aux aspirations haut perchées, et que s'il n'allait pas tomber dans les pommes, il en serait à la limite physique ! Mais, mon attention drainée par un bruit de fond qui vint à sévir derrière moi, je n'eus pas le temps de me retourner qu'une paire de patte palmée vint m'écraser au sol par la nuque. La tête ainsi littéralement enfoncée dans l'amalgame de terre et de végétation abondante, je ne pu que marmonner, indistinctement, un juron dont jamais je n'aurais permi qu'il figure dans l'une de mes oeuvres.

" Pfa ! Qh'eustf fque fu fou !!! "

Je le savais, sur ma tête trônait à présent la plus petite et en apparence la plus sage des grenouilles peuplant cette région -qui cela dit en passant était aussi la plus espiègle, à ses heures perdues-, et comme un bruit diffus, je pu entendre sa voix graîllée s'élever au dessus de moi, de son timbre sans équivalent.

" Alors c'est donc toi, Naruto-kun ! Je t'en prie ! Je te souhaite la bienvenue parmis notre humble communauté ! Que tu es grand... D'après les dires de Jiraiya-chan, tu me semblais plus petit et turbulent. Tu es tout calme, ça va ? Viens donc ! on va aller se rafraîchir. "

Soudain libéré de la pression exercée jusque là sur ma tête par ce pernicieu et agaçant batracien, je relevais doucement la tête, dépité. Derrière moi, le vieux sénil entraînait déjà MON élève avec lui, faisant les présentations avec les autres grenouilles qui venaient s'agglutiner autours de Naruto, sans doute intriguées par la nouvelle venue d'un visage neuf.

" Ca fait plaisir de te revoir aussi, Jiraiya-chan ! "

* Tu parles !* pensais-je pour moi, en me relevant de tout mon haut et en me dépéchant de les rejoindre, ces uluberlus qui prenaient déjà une satanée avance sur le chemin vierge de pas humains. Ce séjour s'annonçait peut être pas aussi excitant que prévu pour moi, finalement...

On avait rarement eu l'occasion de me voir dans un état si poussé d'extase, de volonté d'en découdre avec un entraînement, ou du moins le supposai-je, des plus rigoureux dont seul Ero-Sennin avait le secret, d'envie de percer les secrets de cet étrange endroit dans lequel il m'avait mené à l'improviste. Bien vite, nous nous retrouvâmes à arpenter d'une démarche solennelle ces lieux à la mysticité affirmée par l'éclosion inattendue de la faune à divers endroits, l'apparition soudaine et presque féérique de plantes uniques qu'il serait impossible de faire pousser sur Terre. Tout cela me laissait présager une situation hors du commun, un événement si extraordinaire qu'il resterait gravé en notre mémoire et en celle de ce décor où les visites d'êtres humains devaient être exceptionnelles. Subjugué par tant de nouveautés en un délai temporel si court, je m'égarai en de perpétuelles divagations concernant la raison de ma présence ici : une nouvelle épreuve m'attendait-elle ? Que recelait ces lieux, ces plantes exotiques, cette étrange lueur semblable à celle de l'aube et du crépuscule unis d'un même ton, quelles âmes dont la portée dépassait l'entendement humain y résidait ? J'allais très bientôt le découvrir ... d'autant plus qu'avec Ero-Sennin en guise de guide, je ne craignais rien ! Sous le coup de l'enthousiasme, mon corps oubliait la fatigue accumulée au cours des derniers jours de marche, me donnant l'impression de renaître sans pour autant effacer de pénibles souvenirs, je respirai mieux et mon sourire, comme éternellement présent sur mon visage, témoignait de ma folie du moment. Buvant littéralement les paroles de mon Senseï, j'écoutai avec une attention dont je ne saisissais même pas l'ampleur ses moindres paroles, fixant le vieux pervers d'un regard à la fois admiratif et envieux. Oui, j'admirais sa personne, je désirais savoir maîtriser aussi bien que lui les Jutsus qui lui avaient valu le surnom peu sensuel d' "Ermite des Crapauds. " Si Sasuke avait trouvé refuge dans l'Antre du Serpent Blanc, auprès de qui il avait du certainement apprendre de puissantes techniques, j'étais certain de pouvoir rivaliser avec lui le jour où ma maîtrise de l'art d'invoquer les crapauds atteindra son but tant escompté.

* Sas'ke ... prépare-toi, ttebayoooo !! *

Suite aux paroles de Jiraiya, mon regard et le sien convergèrent vers un point fixe, une statue de pierre représentant un imposant crapaud au regard presque vivant. Loin d'être une anomalie dans ce décor, j'eus l'impression que cette statue n'avait été façonnée par aucune main experte. C'était comme si elle était apparue en même temps que la faune qui l'entourait, qu'elle avait germé de nulle part et que le sol en avait fait sa pièce maîtresse. Une image singulière, peu banale, qui ne manquait pas d'attiser ma curiosité, piquant au vif mon désir ardant d'en apprendre plus. Sans perdre une seule seconde, je fis travailler avec acharnement mon encéphale, cherchant au plus profond de moi même n'importe quel souvenir pouvant me remémorer cet animal à la peau du ventre tendu. Bien entendu, je songeai dans les quelques secondes qui suivirent ma réflexion aux invocations qu'Ero-Sennin m'avait transmis au moyen d'un entraînement rigoureux. Toutefois, je ne parvenais pas à établir de lien direct entre cette figure et mes souvenirs, et j'avais beau me creuser la tête, rien de consistant n'envahissait mon esprit. Fort heureusement, l'Ermite pas Nette apporta quelques précisions à mon égarement intellectuel. Ainsi donc, nous étions dans la demeure exclusive de nos amis batraciens ... tenté sur le coup de remettre en question les dires de me Senseï, je haussai légèrement deux sourcils blonds symbolisant mon étonnement du moment. Les yeux écarquillés de surprise, mes iris bleutées suivant d'un étonnement certain le mouvement large du bras de Jiraya qui semblait embrasser la totalité du lieu, je découvrais enfin l'objectif qu'il m'avait confié, et mes entrailles semblèrent soudainement s'attiser sous l'effet d'un feu soudain.

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" Ouaaaaaah, j'ai vraiment hâte, Ero-Sennin, 'ttebayooooo !! Enseignez-moi tout cela vite !! "

Une voix jusque lors inconnue s'éleva, interrompant mon monologue et me faisant sursauter. Sur le crâne à l'épaisse et pointue chevelure blanche s'exposait désormais un crapaud d'un âge avançé, à en juger par les nombreux plis présents sur son faciès ainsi qu'une barbe blancheâtre sommeillant sur son menton. Sa voix nasillarde assez désagréable retentit bien vite dans mes oreilles, me forçant ainsi à écouter ce qu'il avait à dire. Ses premières paroles me furent directement adressées, et se trouvaient chaleureuses à souhaits. Je semblais être attendu depuis quelques temps, à en juger par le fait que ce vieux sage connaissait mon prénom ainsi que mon comportement. Qu'est-ce qu'Ero-Sennin était encore allé leur raconter ?! Moi, turbulent et surtout petit ? Voilà que je passais désormais pour un novice ! Mais ma brusque colère céda face à un nouvel étonnement lorsque l'entraperçus à mes pieds plusieurs grenouilles aux yeux globuleux pétillants de curiosité. De toute évidence, j'étais l'objet de toutes leurs attentions présentes, et je fis attention à ne pas poser imprudemment mon pied sur l'une d'entre elles. Suivant d'un pas attentif, j'essayai de m'adapter à ceux du vieux crapaud dont les enjambées se résumaient à l'écart entre mon pouce et mon index. Sans cérémonies, je posais la première question qui me traversait l'esprit à L'Ermite Pas Nette, lui glissant subtilement ces paroles à voix basse.

" Où nous emmène ce vieux crapaud tout plissé ? "

Invité

" Hey, gamin, qui tu traites de crapaud tout plissé là ?? "

La remarque, je le savais, n'allait pas rester sans réponse bien longtemps, et des par-dessous de 'Pa, je pu apercevoir la forme distinctive que je connaissais moi même si bien, la canne régulatrice de Chakra, se dégager de ses petites mains expertes. Etait-ce vraiment mon devoir, en ces circonstances, d'éviter à mon élève une terrible douleur crânienne ? Le dilemme aurait pu me tenir éveillé des heures durant, mais il ne fallut qu'une demi seconde à mon ami batracien pour trancher la question. Le coup porté sur la tignasse blonde de Naruto n'était pas assez fort pour le mettre à terre, mais suffisament pour lui arracher un cri de douleur bien senti. Ralala, il n'avait décidément pas tardé à faire sa première gaffe. Ne jamais, au grand jamais, aborder le sujet délicat des rides chez les crapauds. C'était la règle de base, qu'il devait déjà être en train de mûrire à ce moment précis, et que, s'il était assez malin, s'empresserait de respecter. Le rejoignant par la droite, j'apposais doucement ma main sur l'épaule de mon apprenti, en qui je me retrouvais parfois tellement, en signe de réconfort. * T'inquiètes pas, pensais-je, je suis sûr que tu vas te plaire ici. *

" - Pour une fois qu'une décennie ne sépare pas deux de mes voyages jusque chez vous, Kaeru-sama !
Cependant, cette fois-ci, il y aura fort à faire !

- A parce que tu crois que ça a été facile avec toi, Jiraiya-chan ? Héhé, turbulent comme tu étais, j'ai dû t'assagir à coup de baguette !

- Hrum, certes...

- Je taquine ton Sensei, Naruto-kun. Sache que cet homme a été le premier à atteindre dans toute l'histoire du Monde une telle maîtrise, complète et absolue de nos arts ancestraux. "

A l'annonce de ces propos, je ne pouvais m'empêcher de rougir en portant une main au sommet de mon crâne, feignant de me gratter le cuir chevelu. C'était vrai, néanmoins, je m'étais entraîné comme un forcenné sur ces terres sacrées pour atteindre le niveau que j'avais aujourd'hui. Levant mon autre main de son épaule jusqu'à la tête de Naruto, je l'ébouriffai vivement comme pour affermir ma position d'enseignant, mais aussi -surtout ?- pour lui faire savoir qu'il ne serait pas seul dans cet apprentissage dur et long qu'était celui des Arts Ermites. Tout autours le moi, la Nature me rappellait à elle comme une mère le fait de son enfant. Moi qui n'avait jamais connu de vrais parents, je m'étais en quelque sorte fait adopter par ce lieu à la fois étrange et empli de spiritisme, et à présent, alors que j'étais sans doute celui qui pouvait le plus représenter un père pour Naruto, en ma qualité de parrain, j'étais sur le point de le confier à la plus stricte et diligente des mères, la seule, toutefois, qui ne laissait jamais tomber qui que ce soit... Mettant un terme à mes revâsseries momentanées, je repris la parole, soucieux que les choses se passent au mieux.

" - Héhé, vous me flattez, vraiment...! Je pense que vous savez pourquoi je vous l'ai amené n'est-ce pas ? Ce petit bout d'homme, je pense qu'il est prêt à apprendre les Arcanes du Senjutsu ! Vous nous montrez la voie jusqu'à nos couchettes ? Je pense que je vais rester ici durant la durée de son entraînement, histoire de... Enfin, vous voyez !

- Pas de problème Jiraiya-chan, tu es toujours le bienvenu ! Et toi aussi, petit ! Si Jiraiya pense que tu es prêt alors je lui fais confiance, mais tâche de ne pas me décevoir.

- Hum, à propos, vous n'êtes pas sensés manger à cette heure-ci ? Ou bien j'ai eu de la chance ce coup-ci de ne pas vous interrompre ?

- A dire vrai, l'ancien nous avait prévenu de votre venue en ce jour précis ! Et pour une fois qu'une de ses prédictions était aussi précise, on ne voulait pas rater l'occasion de la vérifier !

- En effet, ça en valait la peine, vu le flou artistique dans lequel il nage le plus souvent...
Allez, en route Naruto ! On va aller se reposer un peu et faire quelques exercices avant la fin du jour, puis, demain, on commencera les choses sérieuses ! "

Emboîtant le pas à 'Pa qui gravissait déjà les premiers mètres de côte menant à la "métropole batracienne" comme je l'appelais, je fis signe à mon élève de me suvire, un grand sourire aux lèvres. Ceci, pensais-je, allait marquer le début d'une nouvelle ère. Et je pressentais que Naruto allait être au centre de celle-ci, et que beaucoup de choses allaient dépendre de lui. Mon soutient, dès lors, lui serait probablement primordial, pour affronter les pires infâmies du monde, qu'il commençait déjà à trop bien connaître.

Un nouveau tétârd plongeait dans le bassin !

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" Aaaaaaaaaieeeeeuhhh ! "

Le Vieil Ermite m'ayant précédemment adressé la parole me retourna bien vite le compliment en m'envoyant sans préavis sur le crâne une canne deux fois plus grande que lui. Aussi dure que de l'acier, je sentis un début de bosse apparaître à l'endroit de l'impact que je recouvrai désormais de mes mains, aplatissant au passage quelques mèches blondes récalcitrantes. Il me fallut quelques instants de répit à mes yeux avant de voir à nouveau clair, le choc m'ayant légèrement étourdi. De plus, la force employée par une créature d'apparence et de corpulence aussi chétive m'étonnait quelque peu. J'avais plutôt imaginé l'Ermite des Grenouilles comme un homme d'une assez grande taille, la silhouette robuste et le regard fier empreint d'une sagesse propre à un homme de sa condition. Mais la vérité, et je ne le remarquai que maintenant, était tout autre. Mon attitude, songeai-je, allait devoir s'améliorer, sous peine de sévères corrections, la grenouille ne semblant pas aussi clémente que Kakashi-Senseï ou même Ero-Sennin. D'un geste compatissant, ce dernier vint apposer une main réconfortante sur mon épaule, m'adressant au passage un regard qui me fit ravaler les quelques larmes de douleurs ayant eu le temps d'apparaître aux coins de mes yeux. * Vous auriez pu au moins me prévenir, Ero-Sennin !! * pensai-je en le fixant d'une manière qui voulait tout dire. Après tout, nombreux étaient ceux qui lisaient en moi comme dans un livre ouvert, mais la relation que j'avais développé avec Jiraiya-Senseï était telle que nous semblâmes nous comprendre d'un simple coup d'oeil. Profitant donc de ce lien a priori fort unissant un maître de son disciple, je me chargeai de transmettre à l'écrivain un regard noir, signe qu'il aurait du de toute évidence m'avertir du risque que j'encourrai en prononçant l'objet de mon châtiment corporel. Et, tandis que Senseï s'entretenait avec mon bourreau, ce dernier ne tarda guère à faire l'éloge de son apprenti, devenu selon lui un maître dans l'art des Crapauds. Face à tant de flatteries, le faciès jusque lors peu coloré d'Ero-Sennin vira subitement à un rose prononcé, et je ne pus m'empêcher d'afficher un sourire amusé. L'expression qu'il laissait transparaître sur son visage était semblable à celle qu'il obtenait après une soirée où les réserves de saké avaient considérablement réduit.
Un sympathique ébouriffage de cheveux envers ma personne s'ensuivit presque naturellement. Il n'était pas rare de voir Jiraiya effectuer ce signe d'attachement envers son seul élève qui, depuis le temps avait bien grandi, lui compliquant la tâche au fil des années. Moi qui avais eu pour habitude de m'entraîner seul durant mon enfance, je me retrouvai progressivement sous la tutelle exclusive de Senseïs dont la renommée dépassait de loin les frontières du Pays du Feu, et mon moral ne pouvait que s'en trouver renforcé. Le fait qu'Ero-Sennin accepte de surveiller la totalité de mon entraînement me rassurait énormément, et même si j'avais envie de lui rétorquer que je pouvais très bien me passer de lui, la peur de me faire corriger à nouveau commençait à me hanter. La conversation ne tarda pas à s'orienter vers le repas, rituel quotidien me tenant particulièrement à cœur. Passant furtivement une main sur mon épais survêtement criard en direction de mon ventre, je me surpris à l'entendre grincer à plusieurs reprises, tel un vieux plancher usé. Le périple m'avait fatigué, et même si l'envie de débuter l'entraînement se faisait imminente, la voix de la sagesse prima, et je dus me contraindre à prendre une journée de repos. De toute évidence, demain ne serait pas un jour comme les autres mais qu'importe, j'avais hâte de mesurer mes véritables capacités !!

" J'ai vraiment hâte, Ero-Sennin !! "

Les batraciens nous menèrent vers ce qui semblait être leur lieu d'habitat. Grouillants de partout, se mêlant à la flore au moyen de leur collante couleur de peau, je m'empressai de rejoindre d'un pas vif Jiraiya, seul médiateur entre moi et ces créatures dont j'avais hâte de maîtriser les moindres secrets. Le Senjutsu ... quelle était sa véritable source de pouvoir ? Qu'offrait-il à son détenteur ? Et surtout, quels dangers pouvaient-ils représenter ? Car, et je l'ai su bien assez tôt, tout pouvoir gigantesque comporte une part tout aussi imposantes de risques. Ces derniers n'allaient sûrement pas se révéler anodins ... patience, les réponses viendront demain, j'en suis persuadé !!

Invité

La journée arriva vite à son terme. J'eus l'occasion de présenter Naruto au reste de la clique batracienne, en saisissant l'opportunité durant le repas du soir qui s'avéra ma foi fort agréable. Les remarques fusèrent sur moi, alors que je faisais le lien entre le nouveau venu qu'était mon élève et la population curieuse de le connaître qui s'était vue conviée au repas. Une situation un peu embarassante, mais qui, au fond, formerait très certainement un souvenir dont je serais heureux d'avoir la mémoire à l'avenir. Le ciel étoilé formant son arc parfait au dessus de nos têtes, le petit blondinet s'était endormi comme une souche sitôt son repas terminé. D'ailleurs, je m'étais bien gardé de lui dire mais... Il s'agirait de la dernière fois avant des semaines qu'il aurait l'occasion de manger, comme à son habitude, des mets tels que des nouilles ou autre pâtes de riz. Je m'en exclaffais d'avance, à le voir ingurgiter avec dépit la nourriture Spécial Kaeru-Kaeru préparée par 'Ma elle-même, chaque jour ! Rien que pour ça, pensais-je, le séjour allait en valoir la peine pour moi. Naruto endormi, j'en profitais pour aborder les sujets sensibles avec 'Pa, nous remémorant tout deux le passé, et tournant nos inquiétudes vers le future, tels de soucieux vieillards au coin du feu. Mon regard, parfois, se posait nonchalament, empli d'amour, vers ce petit bout d'homme, qui représentait une esquisse d'avenir radieux et prospère. Mais, en bons jardiniers, il incombait à moi et 'Pa de faire grandir cette jeune pousse, suffisament pour qu'elle puisse attraper le soleil !

Ce fût une nuit courte, mais revigorante. Je sentais couler en moi le fluide qui entourait littéralement le Mont, et le berçait de ses effluves bénéfiques, alors que je me redressais torse nu de ma couche. Mon apprenti toujours endormi, il bavait sur son duvet comme un alcoolo ayant pris sa cuite la veille. Un spectacle affligeant, mais, c'était Naruto. Passant les volets de toile de la hute qui nous servait de tente, j'admirais quelques instants le soleil radieux, entrecoupé de végétaux pointant haut vers le ciel. Une belle journée, où la chaleur serait de mise et procurerait à l'entraînement un plus non négligeable. Parfait. Me dirigeant jusqu'au puit, sceau à la main, qui n'était qu'à quelques mètres, j'aperçus au loin 'Pa, me faisant signe de la tête. Nous étant parfaitement compris d'emblée, il ne semblait pas nécessaire d'adjoindre la parole à ce mouvement. Partant en sautillant vers la vallée, il disparut, me laissant tirer l'eau du puit à ma guise. La hute allait être trempée... M'enfin, un prix très faible pour ce que j'achetais: un réveil typique et ô combien agréable ! Revenant sur mes pas, sceau rempli, j'en jettai nonchalament le contenu avec vivacité sur la bouille endormie de Naruto. Raaa, quelle tête il fît à ce moment là ! Réjoui, je me détournais de l'intérieur de la hute, annonçant:

" Allez, aujourd'hui, on commence !! Suis-moi vite ! Kaeru-sama nous attend déjà ! "

En trombe, je quittais les lieux en courant, sautant parfois à l'écorce des arbres pour m'y accrocher d'une légère infusion de chakra. Je ne pris pas la peine de vérifier si le jeune intrépide me suivait. Je savais que c'était le cas. Je l'avais senti bouillir d'impatience, littéralement, tout au long de la journée d'hier. Ce ne serait certainement pas pour laisser passer quoi que ce soit maintenant ! Au loin, j'apercevais déjà au bout de ma route les pics caractéristiques, ainsi que l'esquisse de la vallée des statues, au sein de laquelle trônait la fontaine... Fichue fontaine, quand j'y repensais ! Autrefois, cette dernière avait vraiment failli me prendre toute humanité et toute beauté, c'en était effrayant, presque.

A voir si Naruto, lui, ferait mieux que moi ou pas... Héhéé.

Le reste de la journée fut consacré à une sorte de visite guidée afin de me familiariser avec les lieux et l'environnement qui, je devais l'avouer, était assez singulier. On nous présenta tellement de grenouilles que lorsque nous eûmes enfin l'occasion de manger un morceau, ma tête grouillait de prénoms sur lesquels je n'arrivais à apposer aucun visage. Les créatures, de plus en plus nombreuses, m'avaient tout le long de la balade dévisagées avec intérêt. Face à ma totale incompréhension, Jiraiya-Senseï me vint en aide en m'expliquant que seuls des, selon lui, privilégiés avaient l'occasion de pénétrer en ces lieux et de faire connaissance avec cette société ancestrale. Le flot incessant de grenouilles aux ton et formes variés augmentait à mesure de nos pas, notre seule présence provoquant de soudaines apparitions et murmures au sein de cette foule de plus en plus dense et compacte. Je dus à plusieurs reprises marcher sur la pointe des pieds, slalomant littéralement entre des groupes disparates comportant des batraciens de toutes tailles, ce qui n'arrangeait guère les choses. Il semblait que toutes les espèces s'étaient donné rendez vous en un lieu commun, vivant en complète harmonie au sein d'un environnement qui leur était favorable, la chaleur et l'humidité élevée étant au rendez-vous. Le crépuscule approchant rafraîchit toutefois l'atmosphère, favorisant l'apparition d'une légère brise qui vint embrasser toute la vallée de sa fraîcheur nocturne. L'heure était enfin venue de passer à table, et il faut dire que les récents événement m'avaient quelque peu mis en appétit ! Ce fut donc sans plus attendre que nous nous attablâmes en compagnie de plusieurs petits êtres qui s'empressèrent de nous apporter de succulents mets ... enfin, presque.

La dénommée 'Ma, dont l'âge avoisinait celui qu'Ero-Sennin qualifiait de 'Pa, me servit personnellement, arborant le plat avec fierté, tel un trophée de chasse dûment gagné. L'odeur faisant vibrer les sens gustatifs et olfactifs des autres convives me donnait envie de vomir. Jamais je n'avais vu un tel mélange d'éléments entassés pèle-mêle dans un bol commun. Sous la vapeur tiède se distinguaient des bouts de brindilles, des pattes de sauterelles, quelques nénuphars en guise de verdure et la tête crue d'un poisson, le tout parsemé d'insectes à la peau reluisante. Il me semblait donc plus qu'évident que l'eau prenne une telle couleur, virant de son habituel reflet pour atteindre une teinte vaseuse et fade qui me donnait envie de tout jeter par terre. Conscient néanmoins que ceci était le seul plat consistant que j'aurais l'occasion de manger et qu'ayant fini mes réserves de nourriture il fallait bien que je me mette quelque chose sous la dent, j'attrapai fébrilement une fourchette et portai à ma bouche un insecte non identifié. Le goût était atroce, et je ne parvenais à l'avaler tant j'étais répugné par sa seule saveur.

Les bouchées se succédèrent sans grand enthousiasme de ma part, et lorsque je m'attaquai aux brochettes dans l'espoir d'y trouver quelque chose de plus mangeable, je me rendis compte que la plupart étaient composées d'insectes aussi dégoûtants que ceux de ma soupe. Le repas sembla durer des heures, et en dépit de mon peu d'appétit, je terminai mon plat. Désormais repu, ou du moins en apparences, et avec un arrière goût peu appréciable d'insecte grouillants, je l'enroulai dans mon duvet non loin d'Ero-Sennin, qui en l'espace de dix secondes s'était déjà endormi. La voûte nocturne éclairait les environs par la présence de milliers d'étoiles me donnant l'impression de me trouver au beau milieu d'un océan céleste, et semblait si proche que j'aurais pu les attraper une à une en levant simplement le bras. Néanmoins, la fatigue eut raison de moi, et Morphée m'emporta dans un doux repos sans rêve. Mais déjà, le jour illuminait les environs, chassant les ténèbres et camouflant les étoiles sans pour autant me réveiller. Torse nu et en caleçon, je m'étalai sur la totalité de ma couette, allant jusqu'à déborder sur celle de mon Senseï, qui, et je l'ignorai, était déjà debout. La bave au coin des lèvres, je reçus soudainement en quantité non négligeable le contenu d'une bassine entière d'eau qui me fit réveiller en sursaut, alerté par cette brusque agression qui n'était en fin de compte qu'une supercherie. Je dévisageai l'attaquant, Ero-Sennin, en marmonnant qu'un tel réveil en fanfare ne resterait pas impuni ... j'allais lui montrer de quoi j'étais véritablement capable ! Sans perdre une seule seconde, j'attrapai mes vêtements, m'habillai à la va-vite et emboîtai rapidement le pas de peur de me perdre au beau milieu de cet espace exotique. Une boule au ventre caractéristique de mon désir de débuter l'entraînement remplaçait la faim qui me tenaillait l'estomac. En l'espace de quelques secondes, nous étions sur place. Commençant mes exercices quotidiens par une série d'échauffements rapides, j'attendais, excessivement impatient, davantage de clarifications sur ce pourquoi nous avions fait tant de trajet.

" Bon, quand commence-t-on, 'ttebayoooo ?!! "

Invité

Comme je l'avais prédi, le petit eut vite fait de me rejoindre sur la route menant jusqu'à son tout premier entraînement au Mont Myouboku. A mesure que nous approchions, le bruit de la fameuse cascade se faisait de plus en plus pressant, intimant à mon esprit les images de mes exercices passés en ces mêmes terres, et de leur difficulté atroce pour moi à l'époque. Tout ça, c'était bel et bien du passé, mais il me tardait de revivre par procuration, et avec le point de vu typiquement hilarant du vieux ayant déjà vécu tout cela, les facéties imposées par cet apprentissage. Mes pieds se posant soulevèrent un léger nuage de poussière, très vite suivi par le blondinet aux ardentes aspirations. Face à moi, 'Pa me lança un clin d'oeil furtif, signe qui me poussait à croire que je pourrais me contenter d'observer avec humour la prochaine lutte acharnée de mon protégé ave l'huile. Me mettant donc en retrait du lieu sacré, je m'adossais à un tronc d'arbre non loin, bras croisés sur le torse et affichant dans l'ombre sadique procuré par celui-ci un sourire en coin des plus évocateur. C'est alors que 'Pa commença.

" Bien, Naruto-chan ! Commençons.

D'abord, avant de commencer un quelconque exercice, je vais t'expliquer en quoi consiste le Senjutsu, l'Art Ermite, en lui même. En résumé, c'est une question d'énergie. Pour l'instant, dans ta vie de Shinobi, tu devais composer avec l'usage de deux d'entre elles. L'énergie physique, brute, et ta réserve de chakra, nécessaire pour l'exécution de toute technique. Jusque là, aucun problème, n'est-ce pas ?

Là où ça se complique, c'est lors de l'incorporation.. De l'énergie Naturelle ! Tout ton entraînement sera dirigé là dessus.

Tout autours de toi réside une énergie dont tu n'as peut-être jamais soupçonné l'existence, l'essence brute de la Nature. L'objet de cet entraînement sera d'attirer cette énergie à toi, de fusionner avec elle pour être dans la capacité d'utiliser sa force.
Mais attention ! Tu devras être capable, à terme, de maintenir un parfait équilibre entre énergie physique, spirituelle, et naturelle, sinon... Et bienn... Jiraiya-chan, tu peux lui expliquer ? "

Tiré de mes rêveries, attendant impatiament la phase critique, et surtout comique, de cette journée, je répondais tout de même, avec un temps de latence:

" -Hum, et bien, si tu laisses le chakra naturel prendre trop l'ascendant sur toi, Naruto, tu... Hmm. Tu vois ces statues tout autours ?

Tu te transfomeras en l'une d'elle. Enjoy, mon cher élève !

- Il dit vrai, en effet. Et, a contrario, si tu ne laisses pas assez cette énergie entrer en toi, tu ne pourras pas prétendre maîtriser un quelconque Art Ermite.

Ici, nous mettrons en pratique le premier entraînement, destiné à te familiariser avec l'énergie naturelle. Viens, approche prêt de cette cascade. Cette huile qui y coule... Elle va te permettre d'artificiellement ressentir cette énergie, et de tenter de la maîtriser.

Des questions avant que l'on commence ? "

A l'énoncé de cette question, mon sourire devint un grand croissant. Alala, s'il savait, ce pauvre 'Pa... Il venait de donner le batôn pour se faire battre, étant donné l'avalanche de questions que je préssentais venir. A quoi d'autre pouvait-on avoir droit après tout venant de Naruto, le plus imprévisible des Shinobi de la feuille ?

C'était l'endroit le plus insolite qui m'ait été donné de voir. La faune sauvage et tropicale s'estompait légèrement, entourant de ses feuilles géantes le périmètre dans lequel je me trouvai d'une allure protectrice. Au centre du lieu au sol terreux se trouvait une cascade où coulait abondamment un liquide à la couleur peu ragoutante, un gris pâle, lui donnant une allure presque compacte. Le tout s'entassait dans un bassin creusé à même la pierre qui, fréquemment heurtée par la puissance de l'élément, arborait une surface lisse quasi douce au toucher. Une série de petites marches faisaient office de voie d'accès principale à la fontaine, encadrée d'un vaste plateau rocailleux où des grenouilles taillées dans la pierre dominaient de par leurs statures imposantes et leur nombre pharamineux, une cinquantaine, tout au moins. Leurs visages bienveillants et solennels reflétaient un état de méditation, à en juger par la position en tailleur que chacune d'entre elles avaient adopté. Quand avaient-elles été érigées ? Et surtout, comment ? Était-il vraiment possible pour de si petites créatures de construire tant de pièces si majestueuses ? J'avais du mal à le croire, mais la présence de ces chefs d'œuvre me prouvait le contraire. Quoi qu'il en soit, je trouvais cette aire très appropriée pour débuter un rigoureux entraînement. L'aura dégagée par les statues invitait à une séance de méditation, d'apaisement spirituel et corporel, de recherche de soi, tandis que le bruit de la cascade se voulait d'apaiser les esprits trop contrariés. Pour preuve, le nœud au ventre que je traînais depuis ce matin s'était progressivement estompé, laissant place à un feu ardant qui sans préavis s'empara de mon corps, échauffant mes muscles et me faisant presque ignorer la faim qui me tenaillait l'estomac. Une dernière série d'assouplissements musculaires, et j'étais fin prêt ! Légèrement en retrait, Jiraiya faisait office de spectateur, mon Senseï du moment étant la vieille grenouille qui, la veille, m'avait asséné d'un violent coup de canne. Me passant furtivement une main dans les cheveux, j'en ressentis une bosse qui avait eu toute la nuit pour prendre de l'ampleur. Tout ce que j'espérais pour le moment était que Papi Grenouille ne prenne pas cette fâcheuse habitude.
J'expirai bruyamment en entendant les premiers mots à moitié croassés par le dénommé 'Pa. De la théorie, encore et toujours de la maudite théorie ! Toutes ces explications qui me donnaient un mal de crâne fou ne faisaient que me désorienter car la plupart du temps je n'y comprenais strictement rien. Il suffisait de me voir à l'œuvre lors d'un entraînement avec Kakashi-Senseï par exemple, durant lequel je devais souvent me faire expliquer les grandes lignes des affinités et techniques ninjas.

Les paroles batraciennes furent donc accueillies par un soupçon d'appréhension teinté de frustration quant à ces explications forcées qui me torturaient les méninges. C'était presque pire que les coups de canne qui pourtant ne faisaient pas le plus grand bien. Croisant les bras en tentant de me concentrer, je me remémorai mentalement chaque mot présent dans chaque phrase afin de comprendre et d'assimiler ses dires. Et ce ne fut pas chose aisée, loin de là. La première phrase me gênait déjà, dissuadant potentiellement la suite des explications. Mais si je voulais acquérir ce nouveau jutsu qu'Ero-Sennin avait mis tant de temps à maîtriser, si je voulais ramener Sasuke et battre l'Akatsuki, je devais prendre sur moi même ces difficultés de compréhension sous peine d' être contraint à rebrousser chemin. Après tout, si Jiraiya-Senseï avait réussi à maîtriser ce fameux Senjutsu, j'en serais aussi capable ! Je tentai en conséquent de récapituler mentalement le peu d'éléments dont je disposai jusque là. En bref, il fallait que je capture une puissance extérieure dont j'ignorai l'existence même ... c'était un peu le même procédé que celui de Kyubi, excepté que ce cas ci se déroulait de façon interne. De plus, j'avais pleinement conscience des pouvoirs du Bijuu et m'acharnai souvent à les repousser, quand bien même le désir de les posséder était plutôt tentant. Dans ce cas de figure, je devais aussi apprendre à doser la quantité de puissance entre trois catégories. Encore une fois, je pouvais effectuer un rapprochement avec le monstre sommeillant au creux de mon ventre. S'il prenait trop de place, il risquait de me contrôler. Je devais donc me rendre maître de la situation, imposer ma volonté, sauf qu'ici l'exercice semblait plus subtil. Au gré des explications, je hochai la tête en avant afin d'encourager 'Pa à poursuivre son monologue. L'intervention de Jiraiya me fit cependant froid dans le dos. Regardant autour de moi d'un air hébété, je compris maintenant qu'aucune des créatures vivant en ce monde n'avait construit ces statues, car elles étaient à la base ... des êtres de chair et de sang ! Si je ne voulais pas finir comme elles, j'avais intérêt à m'appliquer ! Déglutissant avec difficulté, je braquai à nouveau mon regard azur sur la grenouille qui, d'un signe de main palmée, m'invita à la rejoindre. Intrigué mais obéissant, je me mis en route.

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Oa6gsz

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Oa6gsz

L'huile en question était le fameux liquide déversé dans le bassin à travers une gueule de crapaud de pierre. Pour l'instant j'ignorai son utilité mais dès que 'Pa m'autorisa à ouvrir le bec, je me pressai de l'assommer de questions une fois que je l'eus rejoint à la fontaine.

" Papi, je voulais savoir dans combien de temps je serais apte à utiliser le Senjutsu !! Ah, et puis je n'ai pas très bien compris le coup de l'énergie Naturelle , comment peut-on maîtriser quelque chose que l'on ne voit pas ?! Et puis à quoi sert cette huile ? Va-t-elle me rendre plus fort,'ttebayoooo ?? Et puis vous n'allez pas encore me taper avec votre canne hein ... si ? "

Invité

Mort de rire. C'est exactement l'état dans lequel j'étais après que mon cher élève en ait fini de ses questions. 'Pa lui, devait être beaucoup moins enthousiaste, étant confronté au phénomène pour la première fois de sa vie. Non pas qu'on s'y faisait, même après des mois d'entraînement avec lui, mais sur le coup, les premières fois, on avait surtout envie d'étriper le jeunot impatient et intrépide. Observant la scène pitoresque qui se déroulait sous mes yeux d'enfant adulte, je me mis silencieusement à ricaner, croisant momentanément le regard de 'Pa qui, désemparé, dût bien se rendre à l'évidence qu'àjouté à la difficulté même de l'entraînement, venait s'adjoindre un rempart encore plus grand: la personnalité de Naruto. Curieux, j'écoutais avec attention de quelle façon il allait tenter de s'en sortir... La solution miracle étant, bien sûr, le saut à la pratique. Mais dans le cas présent, c'était un risque bien trop grand à prendre.

" Euu, hrum, Naruto-chan... dit-il en laissant s'installer un silence.

Ne m'appele plus jamais Papi !! "

D'un saut typiquement batracien, je regarde 'Pa, agacé au plus profond de lui, sauter à la tête de Naruto avec son bâton. Aïe, erreur fatale, encore une fois, mon cher apprenti... Enfin, me dis-je, il fallait bien qu'il s'y fasse, à ces coups, de toute façon, étant donné le nombre sûrement astronomique qu'il devrait encaisser plus tard. Un léger écho se dégagea de l'impact, comme si on avait frappé une coquille à moitié vide... Etait-ce le bâton qui disposait d'un creux ou... ?... Question idiote, bien sûr.

" - Bon... Maintenant que ça, c'est clair, laisse moi répondre à tes interrogations...

Dans le meilleur des cas, tu auras assimilé les bases du Senjutsu dans 2 semaines. Pas moins. Et aprèc cela, il y aura encore beaucoup de travail, crois moi. Donc oublie tout concept de "vite fait bien fait" !!

Deuxio, c'est très justement pour cette raison que l'apprentissage du Senjutsu est très complexe. Tu dois apprendre à ressentir quelque chose qui dépasse ta condition d'humain, et ça ne s'improvise pas ! Ton Maître a mis des années pour parfaire sa maîtrise. Mais, cela est une autre histoire... Car, vois-tu, Jiraiya-chan à acquis le summum des Arts Crapauds, et je dis pas ça pour te flatter, vieux débris !

- Moi aussi je vous aime, Kaeru-sama !

- Hum, Bon. Pour finir, concernant cette huile. Elle ne te servira que durant l'apprentissage. En dehors du Mont Myouboku, elle perd toutes ses propriétés, et devient inutilisable. Il s'agit juste d'un MOYEN pour accéder dans un premier temps à l'énergie naturelle.
Plus tard, tu seras capable d'appeler de toi même cette énergie !

Bien alors, si tu n'as pas d'autre question, nous allons commencer. Enlève ton survêtement, et vient t'asseoir prêt de la cascade, en tailleur. "

Il s'était bien débrouillé le bougre. Il fallait dire que, je n'avais pas été un élève de ton repos à apprivoiser non plus, il ne partait donc pas les mains vides dans cette quête ô combien dangereuse pour la santé mentale que représentait l'apprentissage du blondinet. Que de souvenirs, décidément. Mais, maintenant, c'était à une nouvelle génération de devenir capable de relever les défis de l'avenir. Pour ça, j'avais confiance en lui...

Désolée du temps de réponse et du petit post, pas d'inspi' x/

Face à l'énumération confuse de mes multiples demandes, il semblait que la veille grenouille allait en perdre son latin tant l'expression qu'elle affichait en ce moment même prouvait à quel point elle semblait déboussolée. Elle avait beau connaître mon nom ainsi que la raison de ma présence ici, mes anodines questions avaient eu pour effet de la laisser totalement hébétée, comme si les paroles manquaient à venir par elles-mêmes. Et, comme à son habitude, Ero-Sennin demeurait encore et toujours en recul. Je l'entendais pouffer tout bas, allant jusqu'à s'esclaffer haut et fort de ma bêtise, signe que de toute évidence, j'avais mal saisi, pour ne pas dire pas du tout, la portée des propos tenus par le batracien. Me retournant vers mon Senseï aux cheveux argentés le visage rouge le colère, je m'empressai de l'enguirlander en balbutiant à moitié, honteux d'être l'objet d'une telle risée.

Après avoir brandi un poing vengeur vers l'homme, les yeux écarquillés de fureur et le teint rouge d'embarras, la grenouille mit fin à cet épique discours en m'assénant une nouvelle fois d'un coup de canne qui par un miracle inattendu, n'atteignit pas ma première bosse déjà fort enflée. Non, elle se contenta d'en créer une nouvelle, m'arrachant à nouveau un terrible cri de douleur, m'obligeant à porter mes mains tremblantes sur le sommet de mon crâne aux épines dorées. De très légères larmes vinrent perler mes yeux tandis que je me plaignais à nouveau de ce traitement, selon moi inadmissible.

" Arrêtez un peu 'ttebayooo !! Ca fait décidément très mal Pap ... j'ai rien dit ne me frappez pas davantage pitié !! "

Profondément agacé par tant d'attaques surprises envers lesquelles toute parade était impossible, j'écoutais en faisant la moue les explications plus approfondies du vieux crapaud. Tout d'abord, je demeurai abasourdi face à l'estimation de la durée que j'allais mettre à pouvoir commencer à cerner tout l'étendue du jutsu propres aux Sennins. Deux semaines minimum ?! C'était bien trop pour moi ! Un tel délai, synonyme d'une importante perte de temps, me paraissait inconcevable. Papi Grenouille ne me connaissait pas encore assez bien pour pouvoir convenablement juger de mes véritables capacités !! J'allais lui montrer qu'en deux semaines, voir moins, je serais capable de maîtriser cette nouvelle source de pouvoirs !! L'ancêtre allait apprendre que ma volonté de feu n'était pas du genre à se contenter d'une approximation temporelle, et qu'au travers de ma force psychologique j'avais pour but constant de toujours donner le meilleur de moi-même, en n'importe quelles circonstances !! Enfin, il suffisait juste que j'aie l'estomac suffisamment rempli, sans quoi s'entraîner à quêter ses propres limites deviendrait une tâche bien difficile ... Par la suite, je tentai de me remémorer les paroles du vieux sage dont la taille ne devait guère dépasser celle de mon fémur ... "ressentir quelque chose qui dépasse ta condition d'humain. " Je ne comprenais pas un traître mot , mais l'emploi du verbe dépasser me mettait sur la voie de la compréhension ... il était temps !! Sa dernière réponse vint titiller ma curiosité car elle concernait l'huile déferlant de manière continue à mes pieds, emprisonnée dans une sorte de bassin taillé dans la pierre. Ainsi donc, ce liquide allait m'aider à parfaire mon entraînement ... Bon, ça, j'étais sûr de l'avoir saisi. Sans plus attendre, j'obéissais et enlevai successivement pull, pantalon, chemise et bandeau ninja, le concernant qu'un caleçon (sale) et le collier, un cadeau de Tsunade Baa-Chan. Bien qu'à moitié nu, je me sentais toujours aussi bien, comme si je ne ressentais plus les effets du froid. Sans doute était-ce du à l'humidité pesante dont était emprunte l'atmosphère ... sans plus attendre, je me mettais en tailleur dans la position du lotus à l'endroit indiqué par la patte palmée de la grenouille, grand sourire aux lèvres. Davantage d'instructions, vite 'ttebayoo !!

Invité

Et ainsi le simulâcre de l'apprentissage prit son rythme de croisière, entrecoupé de coups de bâtons, d'explications, de nouveaux coups de bâtons, d'âneries,... Et ainsi de suite. Ca en pouvait pas se passer autrement, après tout, je connaissais trop bien Naruto pour espérer quoi que ce soit d'autre ! Mais, il y arriverait, j'en étais certain... Là où j'avais moi même rencontré le succès, il ne pouvait lui que faire jeu égal, si ce n'était me transcender à sa manière. Et là où j'avais échoué.. Il réussirais. Oui, j'en avais l'intime conviction. Et fort de celle-ci, je pus me retirer discrètement vers l'arrière, faisant disparaître ma silhouette déjà lointaine au sein des feuillages qui constituaient la forêt vierge de toute implantation humaine. A partir de là, c'était entre 'Pa et mon élève. Il n'y avait rien que je puisse lui apprendre à ce stade de son entraînement, ce qui ne m'empêchait pas d'être impatient qu'il ait franchi certaines étapes, pour pouvoir littéralement communier mon savoir avec lui. Moi, qui avait trouvé la voie animale de l'homme, et m'y était unifié pour le meilleur. Je ne savais trop combien de temps cela prendrait, mais j'étais sûr d'une chose: le blondinet vaincrait toujours mes pronostics !

Marchant à présent dos à mon apprenti, m'éloignant progressivement jusqu'aux confins des bois touffus qui donnaient, je le savais, sur une clairière bordée d'une source d'eau, je me demandais quel rôle je pourrais jouer dans l'avenir. Moi qui, jusqu'à présent, avait tout plus ou moins raté. J'avais eu beau essayer, encore et encore, rien de ce que j'avais entrepris n'avait jamais abouti. Même mes ouvrages, qui en eux mêmes, sont de vraies perles de la littérature, ne rencontrent en vérité qu'un succès élitiste, à l'image de Kakashi. Sans parler du reste... Mon Sensei, mon ancien élève, dont j'ai l'impression d'avoir plus appris de lui que lui même de moi... Je n'avais jamais réussi à protéger ces êtres chers à mon coeur, malgré toute ma volonté, malgré toute ma force mise au service de leur cause. Une bien triste histoire que la mienne, en effet. Mais, un jour viendra-t-il où je pourrais enfin rendre justice à mes efforts passés ? Marquer le monde d'un ultime acte héroïque que personne n'oubleirait ? A vrai dire, je pense que, cet acte légendaire, seul mon petit Naruto aura la force de le matérialiser... Et à cette pensée... Mon coeur se rechauffe, comme au coin d'un foyer chaleureux. Un réconfort inconsistant, encore fragile, mais qui vivifie mon esprit.. !

~ ¤ ~

" - Bon, Naruto-chan. Maintenant que tu es prêt, il est temps de se jetter à l'eau. Je vais tout d'abord te mettre une goutte d'huile sur le crâne. Cela aura pour effet d'attirer artificiellement l'énergie Naturelle à toi de façon brutale. Mais c'est le meilleur moyen pour t'y familiariser.

Ton but, garde-le bien en tête, est de maîtriser cette énergie qui va couler en toi ! Tu ne dois pas te laisser envahir, ni baisser ta vigilance !

Et, dernière chose. Ne t'étonnes pas si je te cogne la tête avec mon bâton... C'est pour ton bien.. Allons-y, je mets l'huile attention ! "

Petit up '_'

A présent installé de manière confortable à l'endroit désigné par la grenouille, je jubilais intérieurement, heureux de pouvoir enfin varier mes techniques en acquérant l'art Ermite tant prisé. Il faut dire que pour le moment, je n'étais pas vraiment diversifié dans l'utilisation de mes jutsus, qui depuis plusieurs années ne semblaient pas avoir pris une seule ride : ainsi, j'employais avec toujours autant d'assiduité le Kage Bunshin no jutsu que j'avais appris après m'être fait manipuler comme un imbécile par un junnin du village qui, depuis, croupissait dans les geôles de Konoha. Et, lorsque je repensais au temps qu'il m'avait fallu pour l'apprendre -quelques heures tout au plus-, je me rendais compte de la différence de niveau qu'il pouvait y avoir entre le jutsu de clonage et le rasengan, par exemple. J'avais maîtrisé l'orbe tourbillonant en seulement trois jours, une véritable prouesse, digne d'un ninja de mon envergure. Ero-Sennin m'avait en passant raconté que le créateur de cette même technique, le défunt Yondaime Hokage, avait mis plus de trois ans pour l'inventer et la modeler à mesure de ses diverses tentatives. Il avait, tout comme moi, du passer par trois stades intermédiaires que Jiraiya m'avait représenté sous la forme de balles d'air et de caoutchouc. En fixant mes mains approximativement saines, j'avais l'impression d'avoir appris la technique de rang A la veille tant le souvenir de l'entraînement restait gravé en ma mémoire comme au premier jour. Mes doigts avaient atrocement souffert, tout comme la moindre parcelle musculaire que contenaient mes mains. La totalité avait été soumise à un effort extrême qui, poussé à son paroxysme, aurait sans doute eu raison de moi si je ne l'avais pas maîtrisé par mon implacable force de volonté. Dans de telles situations, c'était le mental qui faisait tout et qui différenciait bien souvent un échec d'une réussite. Dans mon cas, l'entreprise fut couronnée de succès, et je pouvais désormais rivaliser de puissance avec le Chidori de Sas'ke. Durant nos deux duels, sur le toit de l'hôpital puis dans la vallée de la fin, j'avais eu recours à ce jutsu dans l'espoir de battre enfin celui que le village admirait tant, l'héritier du Sharingan légué par une famille qui avait été exterminée jusqu'au dernier. Mais à chaque fois, ma tentative n'avait été qu'un piteux échecs parmi les tant d'autres que j'avais eu le malheur de réaliser durant ma si courte vie de shinobi talentueux. Mais il était maintenant temps de rattraper le temps perdu en devenant plus fort grâce à ce nouveau pouvoir. Peut-être pourrai-je, avec lui, ramener enfin au village celui que je considérais comme un frère.
Les explications de papi Grenouille mirent fin à mes digressions. Trop occupé à écouter attentivement ce qu'il était en train de me dire, je n'avais pas remarqué l'éloignement progressif de mon Senseï aux cheveux argentés qui était resté passif, bien qu'hilare, durant la mise en place de l'entraînement. Bon, à première vue je semblais avoir saisi ce que le vieux me demandait maintenant d'exécuter. Rien de bien compliqué, en somme, du moins j'en aurais le cœur net après mon premier essai. Le liquide huileux allait donc m'être versé sur le crâne pour améliorer ma connexion avec l'énergie de la nature ... si cela pouvait m'aider à aller plus vite, j'étais prêt à me jeter tête la première dans le bassin ! Mais au risque de me prendre à nouveau un coup de canne sur la tête, je ne tenais pas à renouveler l'expérience ... du moins, pas pour le moment, héhé.

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Ad1577

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Ad1577

Il était désormais temps de commencer. Alors que la grenouille s'éloignait de quelques mètres pour aller puiser un peu d'huile dans le bassin, je fermai les yeux et joignit les mains, doigts pliés se touchant et paumes vers les ciel pour former une sorte de creux. Une position symbolique à travers laquelle je m'apprêtai à accueillir spirituellement l'énergie naturelle qui, et je l'espérais, foisonnerait bien vite en moi au moyen de l'huile. Tandis que j'achevai ma préparation mentale afin de réussir à contenir au mieux l'afflux d'énergie, je sentis une goutte perler depuis le milieu de mon crâne, glissant lentement le long de se dernier pour venir humidifier une de mes joues. Lors de son bref trajet, j'avais fermé les yeux, me laissant progressivement envahir par une force que je pressentis dès l'instant où le liquide entra en contact avec mon épiderme. La sensation était nouvelle et incroyable, presque unique si je pouvais essayer de la définir. Le me sentais bien et avait presque oublié la remarque de papi Grenouille concernant les frappes de bâtons qui n'allaient plus tarder à venir. Progressivement, la force invisible mais omniprésente s'emparait de moi, pénétrant chaque parcelle de ma peau dans un même souffle et m'apportant un élan de puissance ainsi qu'un regain d'énergie. J'avais l'impression de me sentir renaître et oubliai momentanément le but de l'exercice. Les effets secondaires ne mirent guère longtemps à se manifester et, à mon plus grand déplaisir, la canne allait bien vite faire son come back.

* Ce n'est pas le moment, Naruto! Reste concentré, 'ttebayooo !! *

La chose s'avérait plus compliquée que prévu, et je compris que j'allais passer deux semaines assez éprouvantes, durant lesquelles il faudrait que je donne tout ce que j'avais afin de prouver que j'étais digne de l'héritage légué par Ero-Sennin. Peu d'élus avaient eu l'occasion, voir le privilège, de fouler de leurs sandales ce lieu considéré par certains mortels comme sacré. En tout cas, c'est ce que m'avait confié Papi Grenouille lors de mon arrivée ici. Voilà pourquoi je m'estimai chanceux, et comptai bien mener mon entraînement jusqu'au bout dans les plus brefs délais. Toutefois, la méditation vira au cauchemar en l'espace de quelques secondes. Ma concentration encore vacillante produisit l'inverse de l'effet escompté. Au lieu d'équilibrer les énergies comme la grenouille me l'avait longuement expliqué afin de former un tout en parfaite symbiose, les puissances se mélangeaient, créant un véritable chaos à l'intérieur de mon organisme. Et, au bout d'un moment, les prévisions du vieux batracien advinrent. L'énergie naturelle prit le dessus sur les deux autres. Presque aussitôt, je ressentis les effets de ce surplus de force : mon visage s'allongea, mes joues grossirent démesurément et, tandis que ma bouche s'étirait dans un rictus atroce, je sentis ma peau devenir flasque et pâteuse, comme la vase d'un marais où aucun être vivant n'avait mis les pieds depuis des siècles. Mon apparence ressemblait à s'y méprendre à celle des grenouilles de marbre m'entourant. Aussitôt pris de panique, j'ouvris des yeux globuleux et tournai la tête dans tout les sens, complètement affolé. Fixant mes mains, je m'aperçurent qu'elles devenaient palmées et des verrues commençaient également à poindre sur mon torse et mes bras. Ce phénomène ne semblait pas décidé à s'arrêter, malgré mes nombreuses protestations.

" Aaaaaaaaaahhhh mais c'est quoi ce truc ??? A l'aide !!! "

Je secouai des bras comme un fou fêlé essayant tant bien que mal d'enlever sa camisole de force, faisant office de seconde peau. Ici, le schéma était identique, hormis un très léger détail, celui de ma peau perdant complètement son aspect humain au profit d'un nouvel épiderme caoutchouteux parsemé de taches brunes. Je comprenais maintenant quels étaient les fameux " risques " dont Papi Grenouille avait fait l'ellipse tout à l'heure. La puissance de cette fameuse énergie naturelle " débordait " et prenait le contrôle de mon corps, un peu comme lorsque Kyûbi profitait d'une forte émotion de ma part afin de prendre le dessus. Même si le jutsu ne faisait pas flancher ma conscience comme avec le roi des Bijuus, il n'en demeurait pas pour le moins dangereux. Me dépêtrer semblait ne servir à rien, mais mon senseï du moment guettait. D'un geste presque mécanique, il joignit ses deux mains palmées afin de former un seul et unique sceau. Un nuage de fumée apparut, enfermant en son sein non pas une casse mais une massue miniature, de petite taille, d'un noir luisant sous ce soleil de plomb. Sans plus attendre, l'objet rejoignit ma tête et une symphonie composée d'une note, celle de la batte heurtant l'arrière de ma tête dans un bruit sourd, retentit dans les environs.J'eus si mal sur le coup que je posai mes mains sur l'endroit meurtri en poussant des petits cris de douleur, indigné d'avoir à subir encore ce châtiment sans raison apparente cette fois.

" Héééééé mais j'ai rien fait !!! "

" Regarde-toi plutôt dans le lac d'huile au lieu de ronchonner " se contenta-t-il de me répondre en me désignant l'endroit de l'index.

Me relevant tant bien que mal, je finis par m'exécuter. Mon visage était redevenu normal, et je ne semblait garder aucune séquelle de ce malheureux événement. Poussant un soupir de soulagement, je m'assis en tailleur, prêt à reprendre l'entraînement. Mais avant, j'avais quelques questions à poser à mon drôle de professeur.

" Dîtes, pourquoi me suis-je transformé en grenouille ? C'est parce que j'ai mal équilibré la quantité d'énergie naturelle ?? "

Papi Grenouille hocha la tête, affirmatif, l'air toujours aussi sévère, et ses deux yeux jaunâtres à la pupille verticale me fixèrent quelques instants avec intensité. De toute évidence, il allait poursuivre les explications menées précédemment, plus en détails cette fois.

" Écoute bien : l'énergie naturelle doit être savamment dosée. Pour le moment, tu as la possibilité de l'acquérir grâce à l'huile et, lorsque tu seras suffisamment compétent, tu seras capable de l'invoquer sans avoir recours à cet intermédiaire. Mais en utilisant l'huile et vu que tu viens tout juste de débuter ton entraînement, il y a des risques. Si je t'ai à moitié assommé avec ma canne, c'est pour éviter que tu ne te métamorphoses complètement.

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 B7lurq

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 B7lurq

Si je n'avais pas été là, tu aurais sans doute terminé comme les statues se trouvant tout autour de toi. "

Un geste large de sa part, et son bras embrassa d'emblée la quasi totalité de la zone, qui comportait de grandes statues de pierre adoptant la même position de méditation que la mienne. Ainsi, ils avaient autrefois été humains, mais leur existence s'était arrêtée en ces lieux ... l'énergie naturelle avait pris le dessus, rendant leur nouvelle apparence immortelle. Les " victimes " se comptaient par centaines, car la présence de ce que j'avais pris pour des œuvres d'art s'étendait sur plusieurs mètres. Si je ne voulais pas les rejoindre, il fallait que je m'applique ! Commençant finalement à comprendre le véritable enjeu de cette épreuve, je pris à nouveau la pose de méditation, joignant mes mains au niveau de mon ventre, paumes vers le haut, le dos des doigts collés entre eux. j'entendis les petits pas de Papi Grenouille frôler la surface lisse de la pierre entourant la fontaine d'huile, signe qu'il se déplaçait vers cette dernière. Après avoir à nouveau puisé le précieux liquide, il se rapprocha et me le versa une seconde fois sur le crâne. La substance poisseuse se déversa sur mes cheveux, ruisselant dans mon cou et baignant mon torse. Je fermai les paupières, sourcils mi froncés, et tentai de percevoir l'énergie naturelle. L'espace d'un instant, je ne ressentis rien. Puis, progressivement, une chaleur inconnue apparut, provenant de mon ventre. Elle se répandait progressivement dans tout mon corps, signe que l'énergie naturelle tentait à nouveau d'asseoir sa supériorité. A moi de la contenir maintenant.

Les jours se succédaient à un rythme infernal, si cadencé que je n’avais pas une minute de répit. A la place de mes succulents bols de ramens qui, la plupart du temps, me calaient pour toute la journée, j’étais contraint d’ingérer la bouffe locale absolument immonde. Et, bien entendu, elle était proportionnelle à la taille des habitants de cet étrange monde. Autrement dit, je ne me mettais quasiment rien sous la dent. C’en était si désespérant que je rêvais parfois de nouilles chaudes, celles d’Ichiraku, qu’il me tardait de goûter à nouveau. Mais pour le moment, je n’avais pas vraiment le temps de penser à autre chose qu’à mon entraînement qui prenait de plus en plus de consistance à mesure du temps qui passait. Désormais habitué aux coups violents de la grenouille barbue, je perçevais plus distinctement l’énergie naturelle et mes métamorphoses catastrophiques étaient devenues moins fréquentes, sans pour autant disparaître totalement. Je me sentais étrangement plus fort, ou du moins plus résistants face à l’adversité éventuelle, preuve que je commençais à édifier et à consolider un lien avec ce qui m’entourait.

C’en était désormais fini des lichettes d’onguent huileux. Pa’ m’avait intimé l’ordre d’aller me placer directement sous la cascade, genoux dans le liquide et torse complètement poisseux. Malgré la situation peu enviable, je constatais mes progrès assez étonnants et rapides : un l’espace d’une semaine, j’étais parvenu à un niveau tout à faire satisfaisant, une sorte de transition entre le novice et le vétéran. Il s’agissait maintenant de pousser mes capacités jusque dans ses retranchements et d’assimiler parfaitement la technique. La journée qui s’annoncait, comme toujours, ensoleillée, m’encouragea de plus belle à poursuivre dans cette voie. En l’absence d’Ero-Sennin, c’était la vieille grenouille qui prenait tout en charge, et autant vous dire qu’elle était loin de constituer le maître « cool » et « sympa » que chaque apprenti souhaiterait avoir. Très exigent, râleur, entêté, le batracien ne me laissait pas une seconde et s’octroyait chaque jour un petit défi, à savoir me faire souffrir davantage en m’imposant mes séances de méditation dans les lieux les plus inappropriés : il y a quelques jours, je dus grimper au sommet d’une roche à l’embout rond où je pus m’installer à peu près confortablement. Néanmoins, les gamelles qui suivirent se comptèrent par dizaine, et parfois il suffisait de bien peu pour que je perde l’équilibre et me retrouve à une cinquantaine de mètres plus bas. Sans la résistance procurée par le Senjutsu qui me permettait d’amortir quelque peu les coups, il y aurait sans doute eu de la casse.

Aujourd’hui, retour sous la singulière cascade qui, se déversant en trombe sur mon torse nu, me fit au début l’effet d’un fouet me lacérant les muscles dorsaux. Bien vite, je dus apprendre à m’accoutumer à cette sensation qui devint passagère au bout d’un moment. Des minutes, des heures entières s’écoulaient sans que je ne daigne ouvrir l’œil tant ma concentration avait atteint un stade que je croyais injoignable. Mains jointes conformément à la posture conseillée par Pa’, menton légèrement baissé vers mon cou, je laissais le liquide glisser entre mes cheveux, pénétrant chaque pore de ma peau en me procurant une foule d’impressions étranges. Comme toujours, je ressentis cette chaleur inhabituelle s’emparer de tout mon corps, signe que l’énergie était présente. Puis, progressivement, je tentai de la contrôler non sans peine, bien que plus facilement lors du début de mon initiation, la concentrant essentiellement au creux de mon ventre. Même si j’avais franchi cette étape, la suivante s’annonçait particulièrement corsée ; Répartir les foutues énergies était la chose la plus difficile qu’il m’ait été donné de faire. A côté de cela, l’entraînement au Rasengan qui m’avait pris trois jours entiers avait été une partie de plaisir. Jamais je n’en avais autant bavé, et mon calvaire n’était pas encore terminé ! Ce chemin de croix me fascinait plus qu’il ne m’effrayait puisqu’il me prouvait que j’étais capable d’affronter n’importe quelle situation et d’en sortir vainqueur, si ma volonté ne vacillait pas bien entendu.

*J’y suis presque, je le sens … *

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 2nv5rh4

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 2nv5rh4

Presque, c’était le mot. Car l’énergie s’empara à nouveau de moi, transformant mon avant-bras droit en celui d’un batracien. Ni une, ni deux, la réaction de ‘Pa fut instantanée et en un rien de temps je m’étalai au milieu du bassin doré, le souffle court et le front imbibé de sueur. L’air frais m’apporta les senteurs de plantes exotiques qui me rappelèrent les odeurs du village de Konoha, et le bruit de l’eau déferlant avec force fit me remémorer la lutte de la vallée de la fin. Flottant quelques instants, les yeux entrouverts vers un ciel sans nuages étincelant, je me relevai lentement et décidai de m’accorder quelques minutes de pause, pas plus. J’allais en profiter pour faire une petite balade dans les alentours qui, à force, commençaient à devenir étrangement familiers. Malgré son désordre apparent, la densité de sa végétation et ses innombrables variations d’altitudes, ce monde me plaisait. Son côté hors du commun m’attirait sans que j’en comprenne vraiment la raison, et j’espérais avoir l’occasion d’y revenir aussi souvent que possible après en avoir fini avec l’apprentissage présent.

Plus j'avançais dans ma quête et plus j'avais l'impression de me découvrir. Jamais je n'aurais imaginé qu'un entraînement en apparence facile pouvait être aussi contraignant ; la position que la grenouille m'intimait d'adopter plusieurs heures par jour me faisait des courbatures épouvantables lorsque je me levai après être resté immobile je ne sais combien de temps. Afin de capturer l'énergie naturelle, il me fallait demeurer absolument stoïque, régulant même mon souffle et ignorant la faim qui me tiraillait l'estomac, quémandent un bol de râmen que je n'aurais pas, étant en régime forcé depuis maintenant une dizaine de jours. Aujourd'hui, après s'être concerté en silence, Papi Grenouille conclut que mon entraînement sous la cascade était bel et bien terminé, et qu'il fallait désormais que je collecte l'énergie sans recourir à l'huile graisseuse qui me collait les cheveux sur la figure et, afin de me motiver, il m'avait préparé une petite surprise. Après m'avoir réveillé au moyen d'un seau d'eau sur la tête, je dus le suivre en ronchonnant à moitié, ingérant sur le chemin quelques feuilles garnies d'insectes à la texture pâteuse. L'odeur me donnait la nausée et, une fois mon petit-déjeuner terminé, j'avais l'impression de n'avoir rien mangé tant les proportions qu'on me donnait étaient infimes. Je savais néanmoins qu'il était inutile de râler et de demander une autre portion sous peine de voir la masse noire accrochée à la main trapue du batracien rejoindre ma tête en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Le silence avant tout, y compris pour mon estomac qui, depuis le début de mon « séjour » semblait avoir diminué de volume.

Comme prévu et après quelques minutes de marche en guise d'échauffement matinal, nous arrivâmes au point d'entraînement, une étendue parcourue de pics affreusement hauts faits de pierre lisse. Après m'avoir fait passer une petite table de bois, Papi me désigna un point d'appui plus en hauteur que les précédents, comme pour m'obliger à m'appliquer davantage sous peine de faire une chute d'une cinquantaine de mètres. Les fois précédentes, il m'avait rattrapé avec sa langue visqueuse incroyablement forte, l'enroulant autour de ma taille en me ramenant sur ma planche, mais il m'avait plusieurs fois menacé de ne plus me sauver la peau. M'asseyant lentement sur mon point d'appui surplombant le vide, j'adoptai la position convenue et fermai les yeux, joignant les mains d'un geste solennel afin de faciliter le flux d'énergie à l'intérieur de mon organisme. Désormais, j'étais à même d'invoquer la puissance invisible seul, n'ayant plus besoin de l'appui de l'huile qui, auparavant, me servait d'intermédiaire. Le plus difficile dans l'affaire était demeurer parfaitement immobile tout en se concentrant à rassembler l'énergie. Le moindre mouvement et c'était l'échec. Après une ou deux tentatives infructueuses, je retentai le coup. A nouveau, l'énergie s'empara de moi, me donnant la sensation de me trouver sur la cascade d'huile puisqu'elle semblait envahir la moindre parcelle de chair, s'introduisant dans mon corps et dictant ses lois. A moi de la réfréner à présent ; sans plus attendre, je tâchai de canaliser la force en mon ventre, lui frayant une place entre les deux autres énergies, le tout devant être également réparti. Je les sentais s'affronter, s'étaler les unes sur les autres dans un chaos invraisemblable, mélange de couleurs et de sensations que je n'aurais jamais pu imaginer si je n'avais pas vécu cette expérience. Je retrouvais la sensation que me procurait Kyubi lorsqu'il tentait de m'assouvir, excepté que les énergies n'avaient rien de maléfique. Elles étaient au contraire saines, quoique légèrement belliqueuses, et me procurait un sentiment de bien-être … jamais je n'aurais pu penser la Nature autrement que par un interminable décor, de paysages de forêts et de collines vertes à n'en plus finir. L'énergie naturelle, c'était vraiment quelque chose d'extraordinaire.

Le regard de Papi était fixé sur moi, comme toujours. J'avais l'impression qu'il était capable de voir l'énergie circuler en mon sein, constatant ainsi ma progression ou au contraire mon incapacité à la canaliser, mais cela ne devait pas me déconcentrer pour autant. Aussi devais-je faire abstraction de mes soucis et de mes objectifs qui me torturaient au quotidien, comme celui de sauver Sas'ke de ses vieux démons, afin de me concentrer sur le mouvement des forces et de les répartir de façon juste.
Même si le processus semblait ne durer qu'une poignée de secondes, l'effort que je fournissais était colossal, presque aussi épuisant que l'entraînement avec les clones. Plus je produisais, plus la fatigue s'accumulait à vue d'œil et en fin de journée je peinais à marcher tant j'étais à bout. Outre la concentration, élément clé de cet entraînement, l'endurance était indéniablement le second facteur tout aussi déterminant que le premier, et il me fallait tenir jusqu'au bout, quoi qu'il m'en coûte. Un véritable marathon physique et mental, voilà ce qui m'animait au jour le jour.

Soudain, je sentis la présence d'une force nouvelle, surgir de la combinaison des trois énergies à l'intérieur de mon organisme. Mon ventre semblait en feu … non, il l'était, à vrai dire. Une véritable flamme brûlait en son sein, ravivée par la force continue de la nature omniprésente. Avais-je ... réussi ?!

Crevant littéralement parlant sous l'intensité de l'effort, je me surpris à ressentir un étrange, trop étrange même, calme au sein de mon organisme. Un peu comme une légère brise avant une tempête. Mon corps semblait parcouru de milliers de secousses électriques qui, si conjuguées ensemble, pouvaient aboutir à un résultat pour le moins consternant. Je parvenais à ressentir l'énergie du moindre élément vivant faisant partie du décor : la force des plantes exotiques, la puissance de la cascade d'huile déversant à torrent son contenu loin de moi, absolument tout. Les points cités ne m'apparaissaient pas toutefois clairement : je ressentais à vrai dire une sorte d'aura calme les entourant, parvenant ainsi à la conclusion suivante ; l'endroit baignait d'une sérénité absolue. Aucun élément perturbateur ne dérangeait cet équilibre constant, ce havre de paix et d'abondance où les grenouilles vivaient bon train une routine semblable à celle que je connaissais. Les yeux fermés et la respiration apaisée, je profitais du vent rafraîchissant afin d'améliorer ma concentration, ne pensant plus à la douleur de mes membres causée par les incessants coups de bâtons de la grenouille aux allures centenaires. Même, mes blessures semblaient avoir disparues, englobées dans ce halo réconfortant, dans cette énergie nouvelle et inépuisable … malgré moi, ne je pouvais m'empêcher de songer au chakra de Kyubi, lui aussi surpuissant de par sa quantité et ses effets terrifiants. Je me refusais à y avoir recours, et pourtant, à un moment ou à un autre, la bête parvenait toujours à l'emporter. J'étais faible, décidément très faible, et je comptais bien sur cette énergie récemment découverte pour m'amener cette force et combattre le démon. Après tout, j'étais le seul avec Ero-Sennin à être capable de l'utiliser. Il fallait donc se montrer digne de l'héritage du vieil ermite ! Aucune déception, aucun abandon, pas de ronchonnement et surtout, une bonne volonté omniprésente ! Telles étaient les qualités qu'il me fallait garder en tête !

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Sage_Naruto___Updated_by_agl89

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Sage_Naruto___Updated_by_agl89

C'est alors que l'énergie sembla atteindre son paroxysme, ou du moins, impossible pour moi d'en absorber davantage. Je sentais que cela n'était pas encore suffisant, mais elle affluait déjà en moi comme si cela avait toujours été le cas. En l'espace de quelques jours, les progrès accomplis s'étaient avérés remarquables. La crosse de Papi Grenouille rencontrait de moins en moins ma peau meurtrie par les multiples coups qu'il m'infligeait, et cette fois-ci, aucun bâton noir à l'horizon … de même, je ne me sentait pas me transformer en grenouille comme cela avait pu arriver les fois précédentes. Non, l'impression d'être toujours le même perdurait, mais il y avait ce grand quelque chose en plus qui faisait désormais, après une longue et quasi interminable séance de méditation, partie intégrante de moi. Le regard de mon maître du moment en dit long sur sa satisfaction : son semblant de lèvres s'étira, formant un léger sourire, regard confiant fixé dans ma direction. Je le soutint sans plus attendre, ivre de cette nouvelle forme de puissance que j'arrivais peu à peu à maîtriser. Et à vrai dire, il me tardait à présent de l'utiliser. Changer mon style, ou du moins l'adapter à celui que je m'apprêtai à épouser. Mais l'entraînement était encore loin d'être complet, quand bien même je puisse réunir l'énergie naturelle sans avoir besoin d'une seule goutte d'huile comme élément déclencheur. Le batracien leva brusquement un bras et l'agita dans sa direction, m'intimant indirectement l'ordre d'abandonner ma position de recueillement et de m'approcher de lui. Lentement, j'obéis et m'accroupis à sa hauteur, avide d'entendre quelques paroles, un avis sur ma prestation ou même un conseil. Mais à la place d'une parole réconfortante, la grenouille exerça une vive pression sur mon épaule gauche et me fit perdre l'équilibre. Je tentai vainement de le récupérer en balançant inutilement et par réflexe mes bras dans tout les sens, puis la gravité eut raison de moi et je débutai une chute longue, très longue. Mais plus le sol se rapprochait, plus je hurlai à m'en crever les tympans, et plus le choc me terrifiait. Lorsque je heurtai finalement le sol dans un insondable nuage de poussière, le choc m'immobilisa face contre terre quelques secondes. M'étais-je broyé les os ? Etait-il encore possible de se lever malgré la violence du coup ? Et surtout, oui surtout … pourquoi cette satanée grenouille avait-elle agi ainsi ?! D'emblée, je gonflai mes poumons à bloc et me relevai d'un bond souple, restant par la suite complètement stoïque, aberré par ce que je venais d'accomplir. Comment ça ? Une chute et pas le moindre bobo ? A cette hauteur, j'aurais pu me broyer les cervicales, me briser le squelette entier! Mais rien, rien du tout ! C'était donc ça, le véritable pouvoir du Senjutsu ?

Impressionnant !

" Hé, Papi ! Je ne me suis quasiment pas fait mal, c'est super ! "

~~~~~~

Mais, car il y avait toujours un mais dans ce genre de situation, les réjouissances allaient encore devoir être repoussées à un stade ultérieur. L'entraînement s'était terminé il y a de cela une heure, et je profitai de ce repos bien mérité afin d'engloutir une bonne portions d'insectes qui, il y a quelques jours, me donnaient la nausée rien qu'à l'aspect. Assis en tailleur au centre d'une maison exigüe au mobilier rare, je discutai avec Papi grenouille de mon exercice et de ma prestation. Apparemment, je ne savais pas encore tout, et la créature ne tarda pas à m'expliquer le pourquoi du comment. Entre deux gorgées d'un breuvage suspect, elle posa sa coupe lentement et m'exposa les faits tels qu'ils étaient de sa typique voix enrouée.

« Ecoute, Naruto-chan … le mode sage comporte des risques. En réunissant l'énergie nécessaire, il te sera impossible de te mouvoir sous peine d'annuler le processus. Autrement dit, tu seras une proie facile pour tout adversaire. C'est pourquoi » et il m'interrompit en lisant dans mon regard que je m'apprêtai à le bombarder de questions inutiles « il ne doit être utilisé qu'en présence d'alliés qui pourront te couvrir. Si tu te retrouves toutefois dans une situation où tu ne peux compter que sur toi même, il te faudra te replier le temps de rassembler l'énergie … »

Je me levai sans crier gare, heurtant de peu le plafond, en signe de protestation.

« A quoi bon l'apprendre alors ?? Si je me décarcasse pour rien c'est pas la peine ! Comment je vais me débrouiller en combat maintenant'ttebayo ?? »

« Il existe toutefois une solution bien simple … tu dois m'invoquer. Je te viendrai en aide le moment venu en fusionnant avec toi ! Tandis que tu seras encore maître de tes mouvements, j'absorberai l'énergie et te la transmettrai en demeurant immobile sur ton épaule. »

Je réprimai un soupir de soulagement et m'assis, plongeant un peu honteux la tête dans mon plat de feuilles séchées. L'espace d'un instant, je m'étais imaginé en sorte de monstre mi homme mi grenouille, semblable mais en pire à ce que je ressemblais quand, au tout début de l'entraînement, l'huile me transformait à moitié en batracien. Ce qui allait suivre s'annonçait particulièrement difficile, puisqu'en plus d'appliquer tout ce que je venais d'apprendre je devais assimiler une nouvelle forme de travail : celui d'équipe, de duo plus précisément. Papi Grenouille m'allait être d'un précieux secours : sa sagesse, sa puissance et son courage faisaient de lui la grenouille la plus intéressante jamais rencontrée auparavant. Décidément, j'avais hâte d'être à demain !

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 >

Un obstacle sur ma route ?! Impossible.

Comment avais-je pu en arriver là ? Que devais-je faire à présent ? A quoi avaient servi tout ces efforts accomplis durant ce qui m'avait paru des mois entiers, sans quasiment aucune interruption ?

« Naruto – chan … » me susurra une voix dans un bref souffle.

Le torse de Papi Grenouille oscillait frénétiquement au rythme de sa respiration saccadée. D'ici, j'entendais presque son coeur de batracien battre à tout rompre, menaçant à chaque instant de transpercer sa poitrine, et son corps tremblait si fort que j'avais l'impression qu'il en était de même pour le sol terreux. La traînée de poussière occasionnée par sa chute depuis mon épaule flotta quelques instants dans les airs, puis, emportée par une légère bise, de dispersa en un instant. Le regard de la créature, rivé sur son sillon, démontrait tant d'effroi qu'un frisson parcourut mon corps, telle une brusque décharge électrique. C'était la première fois que je voyais mon maître, d'habitude calme et posé, dans un état aussi chaotique. Ero-sennin lui-même n'avait, à ma connaissance, jamais arboré un tel faciès en ma présence, ce qui signifiait donc que cet état de terreur devait être du à une vision des plus terrifiantes. Se relevant avec difficulté, une paume au sol et l'autre sur son genou visqueux, l'ancien me toisa, soutenant mon regard dominé par l'incompréhension la plus totale. Il y a encore quelques minutes, nous mettions au point pour la toute première fois notre formation en duo : J'avais appris au cours de mon entraînement que le mode Ermite comportait de sévères contraintes qui, si employées lors d'un combat périlleux, pouvaient se révéler davantage encombrants qu'utiles.

Afin de palier à ce néfaste inconvénient, Papi Grenouille et moi-même avons tenté de procéder de la façon suivante, le but étant d'allier mouvement et immobilité afin d'économiser de précieuses minutes. Le procédé était simple et, maintenant que j'y pensais, évident de par son excessive banalité : après avoir invoqué comme il se devait Pa', ce dernier avait comme imminente mission de se nicher au plus vite dans le creux de l'une de mes épaules, m'autorisant également à conserver une certaine aisance dans mes futurs déplacements. Si je devais comparer notre coopération à un organisme, je dirais indéniablement qu'il serait l'intellect, en proie à une intense concentration dans le but de capter l'énergie naturelle. Quant à moi, je serais sans aucune hésitation les muscles, protecteurs avant tout envers les autres quoi qu'il en coûte à leur utilisateur. Jusque là, tout s'était déroulé comme prévu. Le rabougri avait exécuté ses mouvements en les calquant sur les miens, et j'avais pu ressentir à quel point il était réceptif à cette fameuse énergie naturelle. En un laps de temps relativement court, elle engloba la petite enveloppe charnelle d'une aura à la fois protectrice et intimidante, lui conférant une toute nouvelle vision de l'ordre des choses, la même que je pouvais désormais ressentir grâce aux fruits de mon entraînement. La force invisible capturait les éléments qui, consentants, fusionnaient dans la sérénité la plus absolue, me rappelant qu'avant l'apparition du mal, le monde était un vaste havre de paix et d'abondance.

La fin de cette douce chimère : le passé, une fois de plus, m'appelle en son ténébreux sein.

J'entendis soudainement Papi réprimer un cri, favorisant une chute croissante dans sa vitesse, sous l'effet vraisemblable d'un choc. Lorsque mon maître eut repris ses esprit et se fut redressé, je ne saisis pas tout de suite que le problème ne venait pas de lui. Mais de moi. Pour cela, la grenouille dut employer la force des mots et s'engager dans une explication pour le moins franche et dénuée de digressions. Son air grave me fit m'inquiéter encore davantage. Croisant des bras, son visage creusé de rides s'assombrit, bien qu'apaisé des tourments qui l'avaient précédemment animé. De sa voix croissante, à la limite du grincement de dents, il m'exposa abruptement les faits.

« On dirait que … tout ces efforts n'auront servi à rien … »

Face à ces paroles amères, je restai un instant interdit, brusquement inquiété par ces quelques mots qui se voulaient tout sauf réconfortants. Dans un second croassement, Papi Grenouille, après avoir réprimé un rire nerveux, fixa l'horizon d'un air abattu.

« Je crois que le chakra du renard à neuf queues … me rejette. Je ne peux pas fusionner avec toi. Sans fusion, impossible de poursuivre. »

~~~~~~

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 21ke79f

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 21ke79f

« QUUUUOOOOIIIII ??? »

Mon cri de désespoir fit s'envoler une nuée de volatiles, perchés plus en hauteurs dans de lointains horizons tropicaux. Cette annonce me mit tout simplement hors de moi : après tout ce temps, toute cette énergie déployée à m'efforcer d'acquérir une technique ancestrale peu maîtrisée, je devrais tout bonnement abandonner à cause de ce fichu renard ?! Hors de question !! Je cogitais déjà afin de trouver une solution à ce problème capital, sans quoi je reculerais au lieu d'avancer. Serrant rageusement des poings et crispant la mâchoire, je m'insurgeai contre l'air abattu qu'adoptait mon professeur. La colère m'étant montée à la tête, j'avais la sensation s'entendre mes oreilles siffler avec violence, et, presque simultanément, j'agitai mes bras en signe de protestation, afin d'appuyer mes propos.

« Mais … mais on ne peut pas abandonner maintenant ! Pas après tout ça ! Il existe forcément une autre solution ! »

« Je ne pensais pas que les problèmes apparaitraient à ce stade de l'apprentissage, Naruto-chan … nous ne pouvons rien faire de plus. »

« … »

Un silence de quelques secondes suffit à ancrer cette sensation de malaise qui, mêlée à la fatigue des deux protagonistes, me donnait encore plus envie de me rebeller contre cette injustice. Alors, je pensais à Ero-Sennin, et à tout ce qu'il m'avait inculqué depuis qu'il m'avait pris sous son aile, il y a de cela plusieurs années. Je pensais au nombres de fois où l'on m'avait soutenu que j'étais un raté, un demeuré, un bon à rien qui ne servait à rien d'autre qu'à faire rire ses petits camarades. Le boulet, en quelque sorte. Mais également le bouc émissaire du village, durant de longues années où moi-même j'ignorais qui j'étais réellement. Instinctivement, ma paume de main se posa sur mon ventre, me faisant ressentir la douceur de l'étoffe composant ma tenue ninja. Le sceau était là, encore et toujours, bien qu'affaibli, et le serai sans doute un bon bout de temps encore, même si avec le temps et l'expérience j'avais appris à ne plus céder ses caprices à la bête que j'abritais malgré moi. Après tout ces sacrifices, ces promesses bafouées, ces multiples échecs, il était inconcevable que je m'arrête en plein parcours sous prétexte que j'étais mis devant le fait accompli ! La situation était, à bien y réfléchir, semblable avec celle dans laquelle s'était ancré Sasuke : même si tout le monde affirmait le contraire, je serai dans la possibilité de ramener mon ancien coéquipier au village, sain et sauf, quoi qu'il m'en coûte !! Après tout, n'étais-je pas de surcroît l'élève de Jiraiya, Sannin légendaire qui m'avait en bonne partie transmis cette ardente volonté du feu qui brûlait chaque jour en moi tel un feu éternel ?!

« Je … Je suis le disciple d'Ero-sennin … »

« … Et je ne peux pas me contenter de baisser les bras maintenant, dattebayo !! »

Et la mine déconfite de celui qui l'arborait avec conviction laissa place à un sourire. Tout n'était pas perdu !!

Je crois que, parmi toutes les épreuves que j'avais eu l'occasion de vivre, et Dieu sait si elles avaient été nombreuses, la présente comptait parmi les plus ardues jamais rencontrées. Papi Grenouille, encore déconcerté par cette fâcheuse nouvelle, demeurait aussi silencieux et stoïque que les statues de batraciens, figées éternellement dans la pierre. A force de ressentir l'air au fort taux d'humidité, les rayons ardents de l'astre solaire nous toisant de toute sa magnificence ainsi que l'état de fatigue constant qui m'animait depuis plusieurs jours, mes habits s'imbibaient de sueur et de saleté dès les premières lueurs, sans que je ne puisse faire grand chose pour éviter cela. Mais à force, je n'y prêtais même plus attention, tant ma concentration était exclusivement focalisée sur une potentielle solution à ce problème drastique : puisque le chakra de Kyubi empêchait toute aide extérieure, je devais être dans la possibilité d'effectuer les deux rôles à la fois, quand bien même le mode Sennin m'oblige à demeurer immobile lors du rassemblement de l'énergie naturelle. Si je voulais surmonter cette difficulté, je devais apprendre à appeler ces forces tout en étant capable de me mouvoir. Ainsi, après une courte pause, je me mis à la tâche tandis que papi grenouille prenait une pause bien méritée. Installé à l'ombre d'une imposante feuille, son corps d'apparence frêle toujours recouvert d'un épais drap noir, il me toisait, curieux de découvrir quel stratagème je venais de concocter afin de me tirer d'affaire.

*C'est parti ! *

Je m'élançai sans cérémonies sur ce que je considérais désormais comme un terrain d'entraînement, la sempiternelle étendue terreuse, encadrée par une forte végétation, où le seul bruit audible provenait de la cascade d'huile se trouvant à une quinzaine de mètres de moi. Machinalement, mon corps se mit en route, mes muscles déjà chauffés obligèrent mes pieds à heurter le sol de plus en plus vite, m'emportant malgré moi dans une course effrénée où le sol semblait se dérober à chacun de mes pas. Tandis que j'accomplissais ce sprint impulsif, mes mains se joignirent dans un même mouvement alors que simultanément que je fermai les yeux, tentant de reproduire ce que j'avais appris en position immobile : rassembler les forces m'entourant. Bien vite, plusieurs inconvénients m'apparurent de façon si évidente que je doutais de ma réussite. Tout d'abord, je ne percevais pas aussi bien l'énergie qu'en position accroupie, et l'effort s'intensifiait de façon considérable. N'ayant pas l'habitude de coordonner mes capacités mentales à celles physiques, je peinais à maintenir ma concentration constante, et de néfastes effets se firent ressentir quasi immédiatement : mon faciès se transformait sur le coup du trop plein d'énergie accumulée, se déformant, changeant de couleur et de contours pour, petit à petit, arborer les traits d'une créature semblable à celles gisant tout autour du périmètre. Fort heureusement, Papi Grenouille ne se fit pas prier par deux fois pour m'administrer un sévère coup de canne en plein sur le front, me faisant chuter et provoquant au passage l'apparition d'une nouvelle bosse. Tâtant sa crosse dans sa paume opposée, le batracien ne me lâcha pas des yeux, et tandis que les miens s'embuaient lentement, je me relevai à nouveau, comme si la douleur n'était rien, comme si j'avais appris à vivre avec elle et à supporter son immense fardeau chaque jour. Et ça, c'était le cas, même si mon maître du moment ne devait sans doute pas savoir la façon dont on considérait un jinchuuriki au sein d'un village. Et voici qu'après cette période de calme, où je commençais péniblement à me faire apprécier à ma juste valeur, ces douloureux souvenirs surgissaient à nouveau en plein cœur de l'entraînement, me montrant ainsi que la raison à tant de souffrance était encore bel et bien présente. Maudit Kyubi.

« C'est inutile, Naruto-chan … j'admire ta persévérance mais je ne vois aucune autre solution … »

« Je n'abandonnerai pas à ce stade ! »

Les genoux tremblants et le souffle saccadé, témoins d'un exercice physique poussé, j'enlevai un peu de saleté qui traînait sur ma joue d'un revers de manche tout en tentant de reprendre une respiration à peu près normale après cette course effrénée. Les sourcils plissés sous le signe de l'effort, les membres courbatures et le dos en miettes, j'ignorai voire je supportai ce mal et me remettait à courir à travers cette parcelle de paysage exotique. Depuis combien de temps m'entraînai-je ? Toute cette énergie dépensé en valait-elle vraiment la peine ? Non, je ne devais en aucun cas remettre en doute mes acquis. Après tout, n'avais-je pas appris par Ero-Sennin en personne qu'il fallait que je réfléchisse avant tout à ce qui se tenait devant moi, et non pas derrière moi ? Se focaliser sur le futur par l'intensité de l'instant présent, au lieu de sombrer dans de profonds et inébranlables remords sous lesquels je me noierai à coup sûr. C'était ainsi que je devais concentrer ma pensée, rivée vers ce que j'allais accomplir avant tout ! Et les minutes passaient. Et moi, intransigeant avec mon corps comme avec mon esprit, je ne prenais pas une minute de repos tant l'avidité de la réussite m'empêchait de souffler ne serait-ce que quelques instants. Papi Grenouille, lui, après avoir tenté de me raisonner, s'attarda à plusieurs mètres de moi afin de me surveiller, en cas d'une éventuelle transformation en batracien. Et même si ces dernières survinrent plusieurs fois au cours des heures qui suivirent, je ne sentais plus la lourdeur et la dureté de la canne comme à mes débuts, signe que malgré cette perspective de régression de l'entraînement, j'avais tout de même progressé dans bien des domaines, en particulier dans celui du renforcement musculaire.

« J'admire ton courage, Naruto-chan, mais admets tout de même que tu te trouves dans une impasse ! »

« Peu importe, j'arriverai à trouver un moyen ! Je sens qu'il en existe un et je ferai tout mon possible pour me l'approprier ! »

« Être immobile et mouvant à la fois … c'est comme si tu souhaitais regarder dans deux directions opposées en même temps ! »

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Narudot

Pèlerinage batracien ~ La quête du Senjutsu ! [PV Ero-Sennin] ~ Partie 2 Narudot

La voix de mon maître, semblable à un croassement plus qu'autre chose, laissa place à un silence de ma part. Non pas que je n'arrivais pas à apporter une opposition tangible à son affirmation, mais que je me remémorai malgré moi les paroles qu'il venait de prononcer. La fin de la phrase m'interpellait, pour une raison encore inconnue. Deux direction … opposées … en même … temps ?

« Mais … bien sûr !! » m'écriai-je d'un air triomphant, le regard ravivé par la flamme de l'espoir, offert par cette phrase bien singulière.

C'était tellement évident, vu comme ça, avec le recul … comment avais-je pu ne pas y penser plus tôt ?! Inutile de traîner cette histoire de perte de temps, ce qui était fait était fait ! Face au regard éberlué de Papi Grenouille, partagé entre l'appréhension d'une blague de mauvais goût venant de ma part et d'un commentaire cynique, je me mettais sans plus tarder à l'œuvre, à la fois anxieux et excité de découvrir l'issue de cette idée que je jugeais brillante ! Pour une fois qu'une telle chose m'arrivait, c'était presque inespéré !

Une dernière ligne droite. Sous l'égide d'une indéniable promiscuité envers son but à accomplir, ma motivation ne fait que s'intensifier !

Mon objectif semblait alors si complet que j'avais l'impression de pouvoir l'effleurer du bout de l'index, la distance encore profondément creusée m'empêchant ainsi de savourer le fruit d'un travail dûment accompli. Car bon nombre d'obstacles a priori insurmontables s'étaient dressés sur ma route, à nouveau, afin de me compliquer la tâche en me dissuadant d'atteindre un but tant recherché. La quête du Senjutsu n'était pas seulement une recherche de puissance, et j'avais mis quelques temps afin de comprendre finalement les enseignements prodigués par Papi Grenouille. Outre le gain de puissance se détachait également de cet entraînement une recherche de soi, ou plutôt une découverte d'un for intérieur encore inconnu. J'avais ainsi appris à focaliser ma concentration, chose que ni Kakashi senseï, ni Ero sennin n'avaient réussi à me transmettre, du moins à un si haut degré. Je saisissais enfin l'enjeu d'allier puissance physique et puissance mentale, ainsi que le célèbre dicton « réfléchir avant d'agir » qui, si je l'avais suivi depuis mes débuts ninjas, m'aurait évité bien des embrouilles avec la population de Konoha et autres individus. Si on m'avait dit qu'un jour, je me serais retrouvé perché au sommet d'un pic haut d'une trentaine de mètres, avec comme seule base une planche de bois, assis en tailleur à travailler mon équilibre, j'aurais sans l'ombre d'un doute bien ri. Et, en contrepartie de cet intense effort, le Senjutsu me prodiguait un étonnant apaisement. Lorsque j'employai à réunir l'énergie nécessaire afin d'invoquer cette nouvelle force, je me sentais pratiquement renaître, comme si chaque souci, chaque angoisse, qu'elle soit passé, présente et future, s'évaporait lorsque j'intégrai l'énergie naturelle au cœur de mon organisme. Une présence rassurante apparaissait sitôt en mon sein, parcourant la quasi totalité de mon épiderme, se dispersant de ma tête à mes pieds dans un mouvement d'ensemble. Je ne ressentais ni peur, ni appréhension, ni rien. Une sérénité absolue semblait avoir tout balayé impunément en l'espace de quelques secondes, me plongeant dans un état a la fois chaotique et paisible. A la fois, j'avais l'impression d'être moi sans l'être, de devenir quelqu'un d'autre en conservant une partie de mon ancien moi, spontané et irréfléchi, quoi qu'à dose modérée à présent.

« Ca marche Papi !! »

Un cri triomphant couplé à mon sourire ivre de bonheur se faisaient les témoins d'une réussite sans égal. Après plusieurs heures de pénible recherches sur comment contrer l'influence néfaste du démon renard, le batracien qui me servait de maître m'avait, sans le vouloir, fourni un élément important, me mettant la puce à l'oreille quand à une possible solution. Alors que tout semblait ainsi perdu, j'avais trouvé le moyen de regarder dans deux directions opposées en même temps. Rien de plus simple, pour un utilisateur fréquent du Kage Bunshin … je faisais ainsi d'une pierre deux coups : en plus de palier à la contre attaque de Kyubi, je retournais la situation à mon avantage en contrecarrant également la limite de temps imposée par le Senjutsu. Je créai quatre clones qui, sous ma directive, se disposèrent en rangs au pied de la cascade d'huile, abondante comme toujours. Installés en position de méditation, jambes en tailleur et mains jointes symétriquement, leur concentration était telle que les quelques échos de volatiles bruyants alentours semblèrent soudainement s'affaisser à l'unisson. Après avoir joint l'énergie, le premier clone s'éclipsa dans un nuage de fumée, ne laissant derrière lui rien d'autre que le décor initial, l'habituel « pop » sonore retentissant encore dans mes tympans. Presque simultanément, je sentis une vive énergie affluer en moi, quand bien même je sois resté immobile durant le précédent laps de temps. La puissance accumulée par mon clone se trouvait à présent en mon être : cette petite astuce m'était bien familière, puisque c'était Kakashi senseï qui m'en avait soufflé mot lors de notre précédent entraînement. En effet, lorsqu'un clone disparaît, l'original, c'est à dire moi, absorbe l'expérience acquise par son double. Un avantage, vu qu'à présent et sans le moindre effort, je me trouvais à nouveau en mode Ermite. Mais également un inconvénient : dans le monde shinobi, loin de cet endroit privilégié, il me fallait invoquer le clone en question à l'aide d'un parchemin, puis le faire disparaître afin de bénéficier de ses compétences nouvellement admises. En somme, un enchaînement compliqué qui ne me laissait que quelques secondes de répit lors d'un combat. Je devais trouver les atouts suffisants pour apprendre à l'employer à la fois rapidement et efficacement. Ainsi, un coéquipier, ou même une invocation me seraient d'une aide précieuse. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais, à compter d'aujourd'hui, plus agir seul, ou du moins jusqu'à ce que j'apprenne à effectuer lesdites actions seul.

Ces futilités m'importaient peu. Je débordais littéralement de bonheur, fier d'avoir apporté une solution en ayant usé de mes capacités cérébrales, chose difficile à admettre pour quelqu'un me connaissant bien, et soulagé d'avoir enfin clôturé ce tortueux mais non pour autant agréable entraînement. Avoir passé autant de temps en compagnie d'être si différents de moi m'avait fait me rapprocher d'eux, tant et si bien que j'avais du mal à croire que mon retour à Konoha s'avérait imminent. Pa' décida néanmoins d'aller fêter ça en organisant une grande fête en mon honneur, où, le soir même, toutes les grenouilles du coins, grandes et petites, se réunirent autour d'une table débordant de mets ( insectes et compagnie ), un feu chatoyant faisant office d'éclairage. Puis, le lendemain, le départ. Après avoir remercié Ma' de son accueil, qui m'autorisa à revenir quand je le souhaitais, Papi Grenouille, sous l'impulsion d'une dernière entrevue maître-élève, me prit en aparté. Je m'accroupis à ses côtés afin d'arriver à sa hauteur, et sa voix croassante retentit bien vite dans le décor familier.

« Ecoute moi bien, Naruto-chan … avec cette puissance que tu possèdes désormais, de nouvelles responsabilités apparaissent. A toi de protéger et de chérir comme il se doit ton village et tes amis. Le mode Ermite n'a été maîtrisé que par de très rares et très talentueux ninjas, comme Jiraiya chan. A toi de montrer l'exemple et d'être digne de ce qui t'a été transmis ! »

Jamais je n'avais été aussi attentif à des paroles aussi sérieuses. L'air impassible s'affichant sur mon visage de devait pas m'être très commun et, à vrai dire, j'appréhendais l'utilisation de ce nouveau pouvoir. De grandes responsabilités … des vies reposaient entre mes mains, et le moindre choix mal effectué et c'était la catastrophe.

« J'te le promets, Papi ! »

Un high five pour sceller cette promesse, et je disparus dans un nuage de fumée. Le visage de mon maître resta gravé dans ma mémoire, tout comme ces semaines d'intensif entraînement, et tandis que je me retrouvai chez moi, en plein salon, je pensai, encore et toujours, à la rareté des enseignements prodigués. Mon regard empreint de nostalgie embrassa la pièce. J'étais à la fois triste et heureux de rentrer finalement chez moi. A moi de protéger et d'aimer mon prochain, quoi qu'il m'en coûte !!

~ FIN ~

_________________

1 Technique de Rang S à valider ( qui subira sans doute quelques modifications par la suite ) :

Nom: Mode Sennin

Traduction: Mode Ermite

Description: Jiraiya invoque le chakra de la Nature, et l'incorpore à sa propre énergie afin d'augmenter significativement ses capacités au combat. Est nécessaire une grande concentration durant l'incorporation du chakra naturel.

Effets: Augmente la Force, la Résistance, et la Vitesse de +15. Ajoute 1/2 des PC max de l'utilisateur. Ajoute le Bonus de "To Mon", sans le malus lié aux portes. Ouvre l'accès à un nouveau panel de techniques uniques.

Coût: 70PC, puis 5PC par action tant que Jiraiya concentre toujours l'énergie de la Nature.

Bien bien, un entraînement bien mené ma foi Very Happy

. On retrouve du Naruto vécu de l'intérieur, ça fait vraiment plaisir (à croire que la gente féminine s'en sort décidément mieux pour incarner ce personnage, que ce soit en Rp ou en doublage Razz

).

Même en étant un lecteur assidu du manga, redécouvrir cette séquence fut un vrai plaisir, d'autant plus que cette fois Jiraiya est encore en vie !

Soit ! Passons donc aux questions rémunératives...

¤ Naruto: 32 Points + Senjutsu acquis (il te faudra néanmoins encore jouer de persévérance pour acquérir toutes les techniques affiliées !)

Jiraiya: 10 Points (Mode auto-critique ON: des posts parfois inégaux qui ne portent parfois pas beaucoup de sens, mais malgré tout une bonne écriture globale... même si t'as abandonné Naruto dans son training, vile lâche !) ¤