Première vision de Kumo : Les portes électrifiées !

Sujet: Première vision de Kumo : Les portes électrifiées ! 2008-12-12, 23:41

Les adieux avaient été déchirants pour Aiko, et une blessure profonde venait de se former dans son petit cœur déjà dans déchiré de son enfance terrible. Elle était partie sans un regard en arrière, ou presque, en promettant à son sensei de revenir dès que possible. Elle avait marché toute la longue nuit en direction de kumo, en traversant konoha, taki, yuki, oto, pour enfin pénétrer dans sa nouvelle terre d’accueil. Le voyage avait été long et hautement périlleux en raison de tous ces pays louches traversés, notamment Oto, où elle avait failli se faire capturer par une bande de ninjas carrément vicieux tendant un piège aux voyageurs nocturnes. Heureusement pour elle, elle avait des facultés de réflexion hors du commun des mortels, et avait pu esquiver tranquillement leur piège minable. Mais tout de même, c’est l’intention qui compte : ils attaquaient les passants ! Mais quelle bande de charognard ! Malheureusement pour elle, elle n’avait jamais mis les pieds hors de son calme pays de l’herbe, et ne savait rien, ou presque, de toutes les atrocités se produisant dans le reste du monde ninja … Outre ces quelques incidents, elle apprécia la traversée continentale, observant et s’abreuvant littéralement des différentes facettes de la si belle nature, admirant la flore sous la neige, les grands arbres du pays du feu, les rizières d’Oto, … Toutes ces informations nouvelles, elle les engrangeait avec délice et, ne semblant jamais rassasiée de la vue, explorait aussi du toucher et de l’odorat. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Les premiers rayons lumineux du brillant astre solaire éclairaient la magnifique scène d’arrivée. La belle kunoichi avait voyagé de nuit pour arriver à cet instant précis, où les feux de l’aube pointent en même temps qu’elle, faisant ressortir le puissant éclat des immenses portes d’entrées. Ces géantes plaques de métal d’une épaisseur certainement phénoménales étaient à même de retenir tout, ou presque !, qui venait s’y heurter, l’électrocutant par la même, l’énergie étant puisée depuis le paratonnerre de la ville, recueillant la foudre du ciel pour le redistribuer ailleurs. On pouvait remarquer quelques impacts sur les parois magistrales, mais sans plus : elles avaient dû résister aux éventuels assauts passés avec brio, et le village étant encore libre, on pouvait se dire que ces portes inspiraient de la peur aux potentiels assaillants. Bien, au moins, elle ne risquerait pas de devoir protéger son futur village d’accueil des agressions extérieures. Le reflet du soleil dans le métal vint lui percuter la rétine. L’effet était tellement spectaculaire qu’un instant, elle oublia son chagrin de la veille au soir. Sa joie se tempéra, mais la première vue du village lui laissa un vague sourire sur le visage. Le ciel était totalement dégagé, d’un bleu très pur sans aucun nuage, et le soleil montait vite : l’image même du bonheur et de la douceur de vivre, même si elle regrettait les basses collines herbeuses de Kusa. Ici, tout était dans le roc, et la végétation avait, si ce n’est jamais existé, tout du moins disparue : seules quelques touffes épars subsistaient tant bien que mal dans les quelques coins ombragés ou humides, plus des fougères que des arbres, plus des plantes résistantes et parasites que de belles œuvres d’art de mère nature. Les lignes droites et rêches du paysage contrastant avec les belles courbes de son pays natal, mais, se dit elle, c’est mieux que rien : elle s’en accommoderait, elle le devait.

Une pointe d’anxiété vint lui troubler le cerveau : que trouverait elle dans ce village ? Aurait elle … des amis ? Depuis la mort de ses parents, un choc à l’intérieur d’elle s’était opéré, et elle s’était rapidement refermée sur elle-même, son seul compagnon fut sa propre conscience, tâchée par l’image des corps de ses géniteurs. Puis était venu son adorable petit chat, sans doute son premier véritable ami, ses anciens l’ayant fuis sans demander leur reste après l’enterrement de ses parents : Elle avait coupé les ponts avec ses petits camarades faux cul. Son petit chat, elle l’emmenait presque partout et tout le temps avec elle, vivant ses aventures avec lui tant qu’elle le pouvait, même s’il n’était pas fait pour résister à la moindre attaque hostile. Ainsi, ayant pour seul ami son chat, et pour seul contact humain son mentor, elle était morte socialement parlant, avant même d’avoir vraiment vécu. Mais le temps avait changé, et elle voulait pouvoir faire partager ses envies, ses sentiments, impressions, émotions, avec quelqu’un, pour peu qu’il (ou elle !) soit aimable, calme, et ‘humain’ (pas un monstre de cruauté, et physiquement correcte). Mais, et cette question la taraudait, la trouverait elle, cette personne idéale ? Seul le futur le dira, et elle aimait s’en remettre au futur, d’où son expression favorite : alea jacta est ! Comme pour mettre sa pensée en pratique, elle s’avança en direction de la porte, pour héler un hypothétique habitant susceptible de venir lui ouvrir. Elle avait le pouvoir de le faire elle-même, techniquement, vu qu’elle maîtrisait le raiton, mais elle ne voulait pas brusquer les choses …

Il y a quelqu’un ?

Elle prit le parti de s’asseoir pour attendre une âme charitable. Viendrait on lui prendre la main pour lui faire faire une visite guidée, viendrait on lui ouvrir la porte avec le grognement guttural de celui qu’on dérange, ou … ne viendrait on tout simplement pas … ? Seul l’avenir le dira, encore une fois.

Invité

Oo Le long de la route, je croise ton regard oO
(post en allant à Yuki)
Spoiler:

Réveil brutal aux cotés de mon ombre, forme sinueuse sur le sol. Ou étais-je ? Je venais de me réveiller au sommet d’une montagne enneigé, tout autour de moi étincelait d’une lueur aveuglante. Je me levai avec peine, prenant appuis de mes jambes sur ce sol mou et froid. J’étais vêtu tout de blanc et tout autour de moi semblait vouloir me prendre, faire de moi quelqu’un de propre au paysage. Je marchais le long d’une paroi rocheuse, guidé par le souffle du vent qui faisait virevolter mes cheveux pâles, mes mains tremblantes étaient couvertes d’engelures. Ou étais-je ? Que faisais-je ici ? Malgré ces questions sans réponse, je réussi à trouver refuge a l’intérieur d’une grotte. Un feu y était déjà allumé, je m’approchais de celui-ci sans faire le moindre bruit, les flammes rougeoyantes de ce brasier ne vacillaient pas au grès du vent comme semblait me le faire croire mon esprit torturé par les lieux. Un éclair de lumière au milieu de la nuit, une silhouette fit son apparition devant l’entrée, elle s’approchait lentement de moi, le pas lent et lourd. Je n’eus pas le temps de réagir, déjà je sentais mon âme se perdre dans le craquement de cet âtre rougeoyant. Ma dernière vision fut celle de la personne inconnue, droite, dressée devant moi, prêt à tout endurer, ces yeux semblaient tout voir, tout savoir. C’était déjà la fin ? Oui…

Le même rêve une fois de plus. Je m’étais évanoui le long du chemin pour rejoindre Yuki, le pays de mes ancêtres. A en juger par le chemin qu’avait fait le soleil, sa faisait plus ou moins une heure que je dormais le long du chemin. L’air était de plus en plus frais. Je me devais de faire vite, j’allais trouver refuge à Kumo no Kuni, passage obligatoire pour rejoindre les terres hostiles du pays de la neige. Quelques lilas le long de la route me rappelaient cette fille que j’avais accueillit a Oto. Que devenait-elle cette kunoichi ? Je me relevais avec peine et déjà je reprenais la route. La cicatrice en forme de crucifix sous mon œil gauche me brulait un peu, je faisais avec, comme toujours. J’étais partie sans trop réfléchir au but de mon voyage, pourquoi être partie d’Oto si subitement à cause d’un rêve ? Pourquoi comme sa, si vite… ? Tant de question sans réponse, je savais qu’au fond de moi dormait un terrible secret, celui de ma famille, il reposait a Oto et je me devais de mettre la main dessus et de m’en faire le dernier confident. Je pouvais enfin apercevoir les portes de Kumo, des portes qui brillaient de part leurs aspects électrisant. Mais je n’étais visiblement pas seul. Je sentais une certaine aura, une fille… Plus je me rapprochais des portes, plus cette sensation d’être en résonnance avec quelqu’un était forte. Je ne m’étais pas trompé. Elle était bien là, juste devant moi. Qu’attendait-elle ainsi devant les portes de Kumo ? Une réponse quelconque à un appel lancé envers le village, c’était surement ça. Mes pas étaient légers, je ne savais même pas si elle m’avait entendue m’approcher, je déposai une main sur son épaule et pris finalement la parole.

« Bonsoir… Je suis Element Emishi, je cherche l’hospitalité pour la nuit… Si tu appartiens a ce village, pourrais-tu me dire comment y entrer… De préférence sans y être vue… »

Des demandes qui pouvaient paraitre bizarre, dénuées de sens, pourquoi une kunoichi laisserait entrer un shinobi étranger dans un village à la protection déjà assez faibles. Mais elle, elle n’avait pas l’air d’être vraiment enchantée non plus. Dans un murmure, je demandai alors :

« Qui es-tu… ? Kunoichi errante… »

Spoiler:

Ça faisait déjà quelques petites minutes qu’elle attendait devant ce village toujours fermé, au milieu de cette végétation toujours inexistante, et de ce calme plat à rendre fou un sage. Une douce brise montait parfois sur cette montagne rocheuse où le village avait été construit. Mais enfin, pourquoi se terrer si haut et si loin de tout ? Le soleil continuait sa course folle et interminable dans le ciel, qui, d’ailleurs, perdait de sa superbe clarté pour se parsemer de nuages toujours plus gros et plus noirs. En même temps, il faut bien de l’énergie pour faire fonctionner le paratonnerre et les portes … Le temps s’était couvert assez rapidement, malgré l’habituel beau temps des débuts de journée. C’est au moment où elle allait se lever pour finalement ouvrir les portes elle-même, après avoir crié une bonne dizaine de fois qu’on vienne les lui ouvrir, qu’une présence provoqua la première action externe significative depuis le lever du soleil. Des bruits de pas. Bien heureux celui qui l’a fait naître dans un clan d’assassins ! Si ce type était un ennemi, son entraînement lui permettrait au moins de ne pas mourir bêtement par derrière. Les pas approchaient, saccadés, discrets au possible, mais assez significatifs pour ne pas être ceux d’un meurtrier entraîné qui lui en voudrait personnellement : la longueur de la marche, la manière de celle-ci, renseignaient sur le sexe de la personne : un homme. Et la fréquence changeante de ses foulées indiquait clairement qu’il était usé la fatigue. Un voyageur qui tente de rentabiliser son périple en agressant de jeunes filles ? Eh bien, il n’aura que ce qu’il cherche … Même de dos, elle sentait l’autre arriver. Elle savait le situer exactement dans l’espace. Merci sensei pour ces années de dur labeur, fructueuses à souhaits dans des situations telles que celles-ci ! Un instant, elle voulu se retourner d’un seul bloc pour faire front. Les sens, bien qu’utiles, ne remplacent pas une bonne vision. Mais elle pressentait autre chose … Elle n’entendit pas le bruit d’une arme qu’on dégainait, et lorsque l’homme approcha sa main, elle savait qu’il ne la blesserait pas. Du moins elle le pensait …

« Bonsoir… Je suis Element Emishi, je cherche l’hospitalité pour la nuit… Si tu appartiens a ce village, pourrais-tu me dire comment y entrer… De préférence sans y être vue… »

La voix presque cassée, le souffle court, on pouvait bien admettre que c’était un voyageur de longue date, qui ne dormait pas assez, qui était dans la nécessité, et qui n’avait, pour le moment, rien d’hostile. Un frisson la parcouru quand il la toucha. Le contact avec les hommes … Elle n’en avait pas (ou peu !) reçu depuis son enfance. Et là, comme ça, un inconnu qui lui mettait la main sur l’épaule, elle avait presque envie de lui balancer son poing dans la figure. En se retournant, elle vit son visage, et se stoppa net. Une belle figure, assurément. Une cicatrice rouge en forme de crucifix. Les yeux injectés de sang. De beaux cheveux blanc, sales de poussière, mais pourtant magnifiques à regarder. Elle perdit toute velléité d’agressivité en un instant. Un ben homme, somme toute, pensa elle, après un rapide examen du coin de l’œil de son mystérieux invité surprise. Finalement, la réponse n’était pas venue de l’intérieur du village, mais de l’extérieur … Drôle d’ironie du sort.

« Qui es-tu… ? Kunoichi errante… »

Mais de quoi il se permettait, lui ? D’où prétendait il au droit de lui demander son nom ? Son a priori changea instantanément envers lui. Il était passé de potentiellement aimable à rustre. Mais quelque chose en elle s’était réveillé. Son cœur s’était mit à battre plus rapidement. Le coup de foudre ? Non, juste la perspective d’avoir un peu d’action avant même d’entrer officiellement dans ce village. Elle réexamina son partenaire du moment, envisageant déjà toutes les possibilités que lui offraient la compagnie aussi amusante qu’inattendue de ce jeune homme. Alors comme ça il voulait entrer en douce dans le village ? Un bandit, un espion, un tueur … ? Non, en voyant son physique, il ne correspondait à aucune de ces trois hypothèses. Elle avait bien évidemment passé sous silence la question sur son nom. Elle n’allait quand même pas le donner au premier venu. Plantant ses yeux dans les yeux de l’autre, elle tenta de déceler ses intentions sur ses rétines. Une technique que son maître maîtrisait à la perfection, mais qu’elle n’avait jamais su mettre en pratique. Et ce jour ci ne ferait pas exception : elle ne lut strictement rien. Mais cette attente lui avait permit de prendre une décision : cet homme ne voulait pas de mal à son nouveau village d’accueil. Elle allait donc lui permettre d’y entrer, du moins si elle le pouvait.

Bon, premièrement, je ne donne pas mon nom aux inconnus. Deuxièmement, si tu veux entrer discrètement, te mettre juste en face de la porte quand le soleil monte n’est pas la meilleure des idées. Viens avec moi, qu’on trouve un endroit où passer la journée à l’abri des regards. On tentera l’entrée la nuit, c’est plus simple je pense. Et enfin, je ne erre pas ! Maintenant viens.

Bref, clair et concis. Elle avait parlé calmement, d’une voix douce, mais un plan s’échafaudait déjà dans sa tête. Elle ne connaissait pas cet homme ni d’Êve ni d’Adam, mais était prête à prendre des risques pour lui : le faire entrer en fraude. M’enfin, elle n’avait complètement rien à cirer de ce village qu’elle ne connaissait pas, mais était friande de toute ce qui s’apparente à du suspens. Elle tourna donc les talons tranquillement, et marche dans la direction opposée aux portes, comme si de rien n’était. Si ce type avait deux sous de jugeote, il la suivrait tout aussi doucement, pour ne pas éveiller l’attention d’un quelconque observateur discret qui ne s’était pas manifesté … Preuve digne de l’esprit alambiqué de la jeune fille, qui cherchait à chaque fois à parer tout éventuel coup de l’adversaire potentiel et improbable, voire sadique pour se cacher ainsi et dénoncer ensuite. Enfin, le fait est qu’elle partit sans un regard en arrière, et scrutait déjà un probable emplacement plus bas dans la montagne pour passer la journée et en apprendre plus sur ce qui motivait ce si jeune homme à vouloir entrer discrètement … L’appât de l’aventure ? L’envie de connaissance d’autrui ? La volonté de faire quelque chose de sa journée ? Sûrement un peu des trois.

Qu’allait faire l’homme, maintenant qu’il avait eu une réponse à sa question principale mais pas à la seconde … ?