¤ Arrivée dans les Méandres de la Puissance ~ [Kimbly]

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:47, édité 1 fois

Dans la froideur d'un matin fait de brume, un corps sculpté, meurtri et meurtrier, vient couper le mince linceul blanc qui semble entourer les montagnes et bercer les plaines, le faisant glisser le long des muscles saillants ornés d'une peau pâle d'un homme au coeur de feu. Au maigre son de ses pas sur le sol, étouffés par la matière usée de ses chausses, vient s'ajouter, pour régner en maître, la tonitruance du glissement ératique de sa lame raclant le sol, formant un sillon perpétuel au sein des minéraux, des plantes, et de tout autre matériau qu'elle rencontrait. Le temps était subjectivement magnifique, à la fois calme et froid, mais dans le même temps habité par la brise puissante qui soufflait et faisait se nouer les cheveux de braise du Nukenin porteur de l'épée gigantesque et destructrice. Son corps sublimement terrifiant arbore des larmes de sang, empreintes de sa religion vivifiées par son oeuvre. Et d'un pas sûr, las mais mesuré, Yanosa Oterashi, qui était autrefois Shinobi de Kumo, va embrasser les Portes d'un nouveau Royaume.

Ces terres qu'il foule à présent jouissent d'une réputation toute particulière, qui leur valut d'attirer toute son attention lorsqu'il en entendit parler en ces termes pour la toute première fois:

" Cette terre, elle est dominée par le Démon ! Où que tu sois il te verras, dans ses caches faites de boue et d'argile. Là bas gît un pouvoir qui ne dort jamais, et qui dévore quiconque s'en approche... "

L'ennemi juré et invisible de Konoha Gakure, le seul pays ayant jamais pu mettre à sac la totalité du Village, en emportant par la même la vie du Sandaime Hokage. Le Pays qui habrite selon les récits de certains le grand Serpent, Oto no Kuni, repaire de tous les vices, et selon toute vraisemblance, hâvre de pouvoir. Dans le dos de Yanosa repose, en lieu et place de son épée qu'il tient en main depuis le début de son long voyage, un large rouleau qui, très justement, habrite lui aussi un secret pour lequel plusieurs générations de Shinobis ont donné leur vie, et qui représente pour son acquéreur une source de pouvoir connaissant peu de limites. Le Nukenin lui même s'était rendu possesseur des fabuleux Jutsu contenus dans le long parchemin, et n'en était devenu que plus dangereux aux yeux du monde. Ces yeux, en revanche, il n'avait cure de leur jugement irrationnel. Seul comptait la fierté que pouvait éprouver Jashin, son Dieu, à son égard, tandis que l'homme aux cheveux rougeoyants devenait chaque jour plus fort.

Les pas de Yanosa s'arrêtent d'eux même, à la vue du monument qui le tire de ses songes divins, pour finalement lui sussurer à l'oreille qu'il est arrivé à destination. En ces lieux il ne sait trop encore ce qu'il pourra récolter. Une seule conviction, qu'il tient des enseignements de Jashin, l'habite. Celle qui lui dit qu'il n'en ressortira que plus grand.

Depuis le porche d’un balcon, je surveillais les allées et venues des voyageurs. Certains entraient à Oto, le cœur plein d’espoir et les poches vides tandis que d’autres la quittaient, les poches toutes aussi vides et le cœur meurtri. Ces larves rampaient le long de la route, soit pour s’en aller soit pour venir, il semblait qu’elles n’avaient pas d’autres buts. Quelles aspirations pouvaient avoir de tels nomades dont l’existence ne se limitait qu’à une éternelle circulation entre les villages ? Ils me dégoutaient, tous ces pauvres voyageurs traînant leurs ballots… Pourquoi devais-je être ici ? Parce qu’un petit plaisantin avait trouvé bon de m’affecter à ce poste et je n’avais pu que me plier aux ordres. Certes je n’aurais aucun mal à ravager ce misérable bureau mais en tant que soldat, je me devais de faire preuve d’un minimum d’obéissance. Et ce fut donc comme un chien bien dressé que je me rendis jusqu’à mon lieu de travail où je devais patiemment attendre l’arrivée d’un trouble fête si j’espérais pouvoir m’amuser. Je pris donc mon mal en patience, gardant espoir qu’avant la fin de la journée, je pourrais me distraire un peu.

Et comme une main inconnue qui vous tire des abysses dans lesquels vous vous enfoncez lentement, un blanc bec vint m’arracher à mon fauteuil, apportant avec lui une inquiétude des plus croustillantes. Après l’avoir rapidement écouté déballer ses moindres craintes, je l’abandonnais en direction de celui qui selon l’apprenti ninja pouvait être un être potentiellement dangereux. Je me dirigeai donc vers l’endroit indiqué par la recrue et une fois sur les lieux, comme l’avait annoncé le blanc bec, celui qui l’intriguait ne fut pas difficile à repérer. En bordure de route se dressait un homme d’imposante stature qui gardait sur son dos une titanesque lame dans l’extrémité touchait le sol. Son air obscur semblait éloigner les quelques passants, comme s’il s’agissait là d’un fer chauffé à blanc dont la chaleur seule suffit à faire tomber les mouches. Celui-ci se tenait immobile, gardant un œil attentif sur l’entrée du village, y voyant surement une quelconque promesse de félicité. Il ne me fallut que peu de temps pour comprendre qui si un homme tel que lui n’avait toujours pas assailli les portes d’Oto, ce n’était que parce qu’il souhaitait s’y intégrer. Et en tant que gardien des portes, mon devoir était d’accueillir cet étranger.

Je quittai donc mon poste d’observation pour me diriger vers l’inconnu. La foule, apeurée par un ninja du village ne se fit pas prier, elle s’écarta d’elle-même avant même que je n’eus besoin de lui en ordonner. La distance fut rapidement couverte et une fois que je trouvai à portée de main du nouvel arrivant, je le saluai d’un geste élégant. N’ayant pas emmené mon chapeau, je n’eus pas besoin de le retirer, ce qui me facilita la tâche. Et avant de m’adresser au mystérieux voyageur, je l’analysai rapidement une dernière fois. Cette personne au physique démoniaque dégageait une aura sombre, ce qui m’enchanta. Je n’avais pas affaire avec un enfant de chœur, c’était déjà ça.

Bonjour, je me nomme Kimbly et je suis un ninja du village. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que vous n’êtes pas une personne ordinaire, cela va sans dire que vous n’êtes pas venu ici pour simplement voir du paysage. Je ne me trompe pas ? Lui demandais-je d’une voix presque amusée.

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:48, édité 1 fois

De sa contemplation inanimée échappe un léger ricannement, son inaudible qui s'évapore dans le lointain, mais qui porte avec lui l'essence des âmes fauchées par la main de Dieu, se posant désormais sur Oto Gakure telle un voile de mort supplémentaire, noirceur parmis la noirceur, tel un liquide se mêlant à l'eau de l'océan. Levant le bras en possession de sa lame dans les airs, lentement, le Nukenin aux habitudes si violentes lorsqu'il s'agissait de pénétrer dans un territoire qu'il ne connaissait pas rabat le métal froid et usé au sol, plantant le pointu de l'épée dans ce dernier. Non, cette fois-ci, il n'y aurait point d'entrée fracassante, ou de ruse audacieuse, pour rejoindre son but. Aujourd'hui, il se contenterait d'attendre, et de se laisser guider, par le jeune garçon qui était à l'entrée par exemple, et qu'il avait aperçu détaler à toutes jambes vers l'intérieur de l'enceinte. De son expérience, il avait retiré que de toutes les façons, aucun visage inconnu ne restait vierge de réactions de la part du Village aux portes duquel il apparaissait. Après réflexion, même en endossant une fausse identité, pénétrer dans ce genre de territoire se revélait souvent assez hardu, se rappela Yanosa en se remémorant son accueil plus que tendu par feu le Hokage lui même.

La patience ne faisait aucunement parti des vertues que l'on pouvait attribuer au Nukenin, si pieux de son état, mais fort heureusement, elle n'eut pas à être trop éprouvée, la réaction attendue se manifestant plus que promptement, au travers d'un jeune homme tout à fait à l'opposé tant physiquement que prestement à celui qui ne devait être qu'un messager de bas étage et qui avait plus tôt pris ses jambes à son cou. La paume de sa main reposant sur le pommeau massif de sa lame à demi enterrée, le jeune et non pas moins massif Jashiniste observait avec un intérêt nouveau celui qui serait son interlocuteur. Propre sur lui, il n'en paraissait pas moins dangereux à des yeux avertis, et devait malgré son style vestimentaire classieu, à l'opposé de celui de Yanosa, avoir fait ses classes de Shinobis, voir, être allé au delà. L'homme ne tarda pas à arriver à hauteur du criminel recherché à grande échelle par au moins deux grandes puissances du monde Shinobi, main tendue en signe de salutation. Très peu coutumier de ce genre de manière, et ne se préoccupant absolument pas du manque de respect que cela représentait dans le monde moderne de ne pas répondre à un tel geste, le jeune Jashiniste se contenta de poser quelques instants son regard, bouche légèrement entrouverte en signe de perplexité, sur les doigts enfiladés d'un tissu de grande qualité qui lui étaient tendus.

Plus attentif aux premiers mots du Shinobi d'Oto, toutefois, il ne marqua aucun temps de pause pour lui répondre, allant directement au plus utile, à ce dont il avait l'habitude, et surtout, avec tout le peu de délicatesse dont il était capable en de pareilles circonstances.

" Je pense que c'est assez évident, oui. Je veux voir votre maître, celui que l'on nomme le Grand Serpent. J'ai de sérieux sujets à aborder avec lui. Annoncez Yanosa Oterashi - peut-être cela lui dira-t-il quelque chose-, puis menez moi à lui. S'il vous plaît. "

Les derniers mots sonnant contre nature de la bouche du Nukenin, ils n'en restaient pas moins le fruit d'un effort réel qu'il avait fait, afin de pouvoir accélérer le déroulement des choses. Car pour le jeune homme à la chevelure de feu, rien n'importait plus qu'aller droit au but, et de rendre ses aspirations divines réalités le plus rapidement possible. Transformer le monde pour son Dieu, et en faire un hâvre de mort.

Je ne fus pas outré du comportement du voyageur car au fond de moi, je m’attendais à une telle réaction de sa part. Je n’avais fait preuve de courtoisie que par formalité. Et heureusement le voyageur ne sembla pas se soucier de ma réaction, preuve que son irrespect n’avait été que les restes d’une mauvaise éducation. L’homme voulut aller droit au but, il n’avait pas cherché à étaler notre conversation et cela me fit plaisir car moi aussi, je n’appréciais guère toutes ces règles de bien séance que je m’étais néanmoins inculpé. Et en plus de cela, j’avais fait mouche, cet étranger voulait en effet entrer en contact avec Oto, évidemment représenté par le Serpent. Je ne sus comment réagir à sa demande, devais-je être amusé de l’espoir de cet inconnu ou devais-je être choqué par le fait qu’il pensait accéder au trône d’Orochimaru par simple demande ? J’optai donc pour un tout autre comportement, mon expression ne changea pas, ne trahissant aucune des émotions que j’aurais voulu éprouver. Il ne fallait pas être un génie pour savoir que mes réactions imaginées n’auraient pas plu à ce vagabond qui se serait alors empressé d’assaillir les portes. Et si dans le meilleur des cas, je serais arrivé à me défaire de lui, qu’aurais-je du dire au Seigneur ? Donc, pour le moment, la meilleure solution était de ne rien faire, du moins, essayer de comprendre un peu plus ce voyageur plein d’ambitions.

Votre demande est bien problématique… Je ne sais ni où Maître Orochimaru se trouve en ce moment, ni s’il accepterait votre demande dans d’aussi bref délais. En général, c’est plutôt sur demande du Seigneur que nous venons le voir et non le contraire.

Mes explications avaient été courtes mais je ne pouvais faire plus explicite. Je n’avais qu’exposé au voyageur les réels problèmes de sa demande et bien sûr d’une façon assez retravaillé pour ne pas le blesser. Cela m’avait en effet dérangé de ne pas ajouter à mes propos quelques rapides touches d’ironie mais en bon diplomate, j’avais mis mon plaisir de côté, du moins pendant un court moment. Cela ne faisait pas de doute qu’il fallait manipuler cet étranger avec expertise, il n’était pas de ceux qui se faisaient mater en peu de temps. Il ne m’avait fallu qu’un rapide coup d’œil sur lui pour conclure qu’il pourrait être un redoutable adversaire que je ne pouvais prendre à la légère. Kabuto m’avait été une épreuve éreintante, je n’imaginais même pas la tournure d’un combat entre cette personne et moi aux portes du village. C’était pour cela que j’avais opté pour la raison car si mon nouveau compagnon en avait suffisamment dans la tête, il pourrait alors comprendre l’impossible même de sa demande. Mais je ne comptais m’arrêter à de si plates excuses, je savais que je ne pouvais satisfaire la soif de cet inconnu avec si peu. C’était pour cela que je décidai, même si cela me serait ardu, d’occuper quelques temps l’inconnu, du moins jusqu’à que je puisse m’arranger avec lui.

J’espère que vous me comprenez, je ne puis appeler Orochimaru sur un claquement de doigt, il faut quand même un peu de temps… Mais, étant moi-même assez proche du Seigneur, je pourrais, pour le moment, servir d’intermédiaire le temps que votre demande arrive aux oreilles du Serpent.

Sur ce, je fis appeler le blanc bec qui m’avait averti de la présence du vagabond. Celui-ci arriva, après une course maladroite et s’étala à mes pieds, comme si j’avais l’importance d’un roi. Je relevai l’enfant, tout en riant discrètement et lui demanda d’apporter à Kabuto une missive que j’avais rapidement griffonné. Celui-ci s’exécuta et disparut dans la foule après avoir manqué de renverser une charrette dont le conducteur ne manqua de le complimenter. Après m’être certifié que le jeune ninja était parti dans la bonne direction, je me retournai vers l’étranger.

J’ai transmis un message à Kabuto, le Bras Droit du Serpent. Je ne sais pas combien d’heures, de jours ou de semaines cela prendra mais je vous assure que tôt ou tard, vous pourrez rencontrer Orochimaru… Ne restons pas planter ici, seriez vous partant pour aller de l’autre côté de la porte quelque part où nous pourrions discuter loin des oreilles indiscrètes ? Lui demandais-je en lui montrant avec discrétion les passants qui ne pouvaient s’empêcher de nous épier.

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:49, édité 1 fois

Le Shinobi qui recevait depuis quelques secondes déjà le sombre Nukenin aux Portes de son Village ne sembla pas s'offusquer du manque de tacte dont il faisait preuve, s'y étant sans aucun doute préparé. Kimbly, c'était le nom qu'il avait donné, garda le même timbre de voix, à la fois galant et ferme, pour formuler une réponse qui d'après Yanosa était toute faite, insérée à ce moment de la conversation d'une façon des plus lambda et stérile. Le jeune Jashiniste savait qu'on ne lui aurait probablement pas déroulé un tapis orné de dorures pour l'accueillir dès son arrivée, et à l'énonciation de ses exigences, mais ce qu'il savait aussi, c'est que d'aucune façon il ne se laisserait abuser de la sorte par des palabres de language, assemblages grossiers de mots destinés à imposer une domination sur l'autre de la plus subtile manière qui soit. Il était au fait de sa propre incapacité à employer ce type de language, bien sûr, mais ne concevait pas du tout cela comme une tare à combler. De lui ou du Monde, l'un devait s'adapter. Et ce n'était certainement pas l'homme aux mille larmes de sang versées qui accomplissait la volonté de Dieu qui devrait s'y coller. Une évidence, dont le raisonnement n'avait même pas sa place dans l'esprit de Yanosa.

Selon toute vraisemblance, le dénommé Kimbly, dont l'allégeance semblait absolue au maître des lieux, était décidé à mener le dialogue, de façon à emmener là où il le souhaitait son invité surprise sans le moindre soubresaut de violence. Le jeune homme le laissa parler, l'observant, appeler son sous-fifre et lui confier une notice à l'attention d'un autre et énième subordonné,.. Tout ceci, pensa Yanosa, n'avait pas de fin. Que ce soit par politesse, ou quoi que ce soit d'autre, il laissa néanmoins Kimbly finir son exposé de la situation, si compliquée de prime abord, mais que le Nukenin allait vite s'employer à simplifier.

" Les manières que vous, Shinobis d'Oto, employez avec votre maître ne me concernent pas ! Si il existe -et j'en suis persuadé- un chemin plus court que ces facéties administratives afin que je m'entretienne avec lui, alors montrez-le moi. Ou bien je serais obligé de le chercher par moi même, et Mon Dieu sait que lorsque je cherche quelque chose, je le trouve.
De plus... "

Coupant pour quelques instants son discours, le dangereux Nukenin releva sa main, jusque là restée inerte sur son pommeau, en direction de son dos, dégraphant avec dureté une attache faite à la va-vite, mais qui avait tenu les longs kilomètres de voyage jusqu'à Oto Gakure. Passant son autre main dans le creux de ses reins, Yanosa se saisit d'une poigne de fer du rouleau massif qu'il transportait. L'objet en main, il marqua une pause, jouissant d'un rare moment où lui, pour une fois, aurait le bénéfice d'une pression non-violente, plus puissante encore que le language: le geste. Le rouleau gît entre ses mains, presque impérieux. Puis, Yanosa se décide enfin à dérouler quelques centimètres du parchemin. Les premières inscriptions, intitulés du contenu, deviennent visibles aux yeux de son interlocuteur, et ayant estimé le temps de lecture suffisant, il s'empresse d'ajouter:

" Je doute qu'Orochimaru, votre maître, tolère que vous le dispensiez du savoir qu'il a toujours recherché, et que je tiens en ma possession. "

On pouvait lire, sur la partie découverte du papier:

Citation :: ~ Konoha no Kinjutsu ~
Ichiban no Jutsu: Kage Bunshin

" Je vous résume rapidement la chose pour que l'on évite de perdre plus de temps. Soit vous faites ce que je dis, soit vous me laissez aller chercher votre maître par moi même. Si vous exceptez ces deux choix, alors la mort vous attend, de la main du Serpent, ou de la mienne. " finit-il en rangeant prestement les écritures jusque là exibées dans leur rouleau, et rattachant les lanières dorsales maintenant ce dernier.

Il n'était désormais plus question d'un quelconque compromis vaseux, et Yanosa commençait à regretter de ne pas avoir pénétré à Oto de la même manière, brutale et directe, qu'il avait employé à Konoha par le passé, pensant qu'à l'heure qu'il était à présent, il serait peut-être déjà arrivé là où sa destinée l'attendait. Ne restait plus, cependant, qu'à écouter ce que le Gardien, Kimbly, allait décider. Deux façons de vivre, deux façons pour mourire. Il en était ainsi.

Il semblait que mon nouveau compagnon était prêt à tout pour me forcer à en venir à la violence. Alors que j’avais espéré qu’il avait un QI suffisant pour comprendre la complexité de sa demande, comme un gamin devant la vitrine du magasin de jouet fermé réclamant la babiole du l’autre côté de la vitre, celui-ci s’entêtait à vouloir rencontrer le Serpent, ne se privant pas de menaces. Comment devais-je réagir ? Alors que mon côté criminel me hurlait au visage de réduire en cendre cet opportun, ma raison me rappelait que celui-ci pouvait avoir une trop grande importance. Je dus donc trancher, je comptais bien mater cet insolent sans pourtant en arriver aux mains. Mais lorsque je m’apprêtai à mon tour à sortir les armes verbales, le voyageur m’arrêta, en délogeant de son dos un imposant rouleau. Mon intrigue quant au sujet de cet objet ne fut pas longue, l’étranger ne tarda pas à m’apprendre la nature de ce petit trésor. Ce parchemin contenait en effet un secret inestimable, cela intéresserait surement le Serpent toujours aussi friand de connaissance. Donc, raison de plus pour ne pas exterminer cette vermine à la langue bien pendue. Cela allait être éprouvant mais je me devais de me limiter aux paroles. C’était déjà cela, j’allais pouvoir m’amuser un peu. J’allais donc commencer par une rapide réflexion sur la certitude qu’il avait que ma destinée était vouée à une mort prochaine. Devais-je commencer par le rappeler que j’avais trop d’importance pour mon maître pour qu’il ne me tue ou par le faire remarquer que je n’étais pas de la même trempe que les autres ninjas ? Ne voulant pas paraître pour un toutou bien dressé fier de son os, je décidai donc de m’attarder sur l’autre point, bien décidé à faire comprendre à mon compagnon que je n’étais pas un vulgaire pion sans potentiel.

Mourir… La journée n’est pas assez sombre pour que je tombe. Mais qui sait, peut être que vos dons de voyance promettent l’arrivée d’un véritable guerrier prêt à en découdre. Car ici, je ne vois vraiment pas qui pourrait arriver à me tuer, fis-je remarquer à mon interlocuteur d’une voix saturée d’ironie.

Que cela pouvait être soulageant d’enfoncer une personne aussi hautaine ! Certes ma soif de vengeance n’était pas totalement satisfaite mais, cette remarque m’avait soulagé d’un poids. Je m’étais retenu pendant bien trop longtemps, je m’étais écrasé durant suffisamment de temps, l’heure de sortir les crocs avait sonné ! Du moins, la persistante sérénité qui m’avait fait essuyer chaque remarque du vagabond avait laissé place à mon sens de la repartie. Les crocs et les griffes étaient certes sortis, mais ils resteraient encore rangés dans mes poches et dans ma bouche un certains temps. Et maintenant que j’étais soulagé d’une partie de ma rage, je repris mes esprits, ne souhaitant pas pousser l’étranger à la violence comme il semblait avoir essayé de faire avec moi. Je devais la jouer fine, je ne pouvais pas non plus éternellement rétorquer chacune de ses remarques, il fallait que notre discussion avance, même si celle-ci allait être semée d’embuches. Je fis donc une de plus appel à mon sens de la diplomatie. M’étant accroupi au niveau de l’arrivant, comme si je portais un véritable intérêt à son bout de papier, je fis mine de songer à une quelconque possibilité de nous arranger tous les deux.

Et mis à part l’heure de ma mort, en revenant à nos moutons, je dirais que ce que vous trimballez là pourrait en effet intéresser le Serpent. Mais une fois de plus, je réitère ma demande, partons d’ici, les indiscrets ne se limitent plus qu’à écouter, leurs yeux font d’eux des témoins bien trop gênant. Et je ne crois pas qu’Orochimaru apprécierait que nous fassions un carnage ici, cela ne nous serait pas bénéfique.

En effet, nous n’étions désormais plus seuls. Certains passants, trop indiscrets, comme je l’avais dis, ne se gênaient pour nous épier ouvertement. Ils se tenaient là, à nous regarder comme si nous nous offrions en spectacle. Cela me choqua. Et comme si cela ne suffisait pas de devoir subir un tel manque de respect, ces curieux, à mesure d’apprendre d’avantage sur l’état du vagabond, devenaient des personnes potentiellement dangereuses. Elles allaient bientôt atteindre un stade critique où je n’aurais plus d’autre choix que de les éliminer. Et je devais éviter cela, car comme je l’avais fait remarquer à l’étranger, cela ne nous serait vraiment pas bénéfique.

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:49, édité 1 fois

¤ Arrivée dans les Méandres de la Puissance ~ [Kimbly] Alucar10

Surprenant, mais pas décevant. Au contraire même. Le fait que l'homme chargé de filtrer les entrées aux Portes tienne aussi fermement sur ses positions représentait un gage de force pour son interlocuteur dévoué à Jashin, et ce dernier ne pût d'ailleurs réprimer le mouvement qu'entamèrent à ce moment là les comissures de ses lèvres, s'étirant largement pour afficher un sourire qui n'avait rien de franchement amical, mais qui, paradoxalement, représentait toute la sympathie dont pourrait jamais témoigner Yanosa, son coeur embrasé par les préceptes de destruction de son Dieu Tout-Puissant. Kimbly ne semblait pas prendre les remarques du jeune homme à la légère, et témoignait pourtant d'un calme olympien qui était tout à son honneur. Cela ravissait intérieurement Yanosa, qui regrettait de s'être engagé sur la voie d'un dialogue tout relatif avec ce Shinobi, ce dernier n'étant selon toute vraisemblance pas un sous-fifre lambda qui prenait des décisions à la légère. Soit, donc, il était résolu à faire son possible pour conduire le Nukenin là où il le désirait, soit il était confiant, peut-être un peu trop, en sa force et ses réflexes.

Nonobstant totalement la pique que le Gardien lui avait lancé, frôlant dangereusement la provocation directe, Yanosa prit le temps, pour la première fois depuis son arrivée, de jetter un oeil plus attentif aux alentours. Les lieux croulaient en effet sous la masse sans fin de passants, qui pour certains s'arrêtaient pour observer la scène qui dégageait tant de tension. Quelle importance pouvait bien donner Kimbly à ces insectes ? pensa le jeune Nukenin. Autant de paires d'yeux qui ne voyaient qu'un trou béant là où résidait la vérité, et qui n'étaient bonnes qu'à pourire, faisant de ce fait don de leur âme à Jashin.

" Vous avez raison... Kim-san. Mais je ne vois pas le problème que peut poser une foule telle que celle-ci, lorsqu'une seule âme fauchée, une seule giclée de sang, peut rendre aveugle tout un pays... "

Ne se détachant pas du sourire qu'il avait commencé à afficher quelques secondes plus tôt, le jeune homme aux cheveux de braise vit son regard s'illuminer subreptiscement d'une lueur malsaine et dangereuse. Sa main droite vient lentement s'aggriper au pommeau de la lame figée au sol, puis d'un mouvement vif, la déloge de son carcan de terre. Peu soucieux de ce que pouvait penser Kimbly, ce Shinobi si propre sur lui, Yanosa disparut de sa vision, pour l'instant d'après jaillir comme un lion, lame levée et prête à s'abattre sur un corps frêle et sans prestance. Le temps pris pour cligner des yeux était suffisant pour passer de l'image d'un Yanosa posé et terrifiant à celle d'une bête qui abatait ses crocs divins sur la brebi galeuse, déchirant littéralement en deux le pauvre homme qui avait eu le malheur de s'arrêter là. Le sang coula telle une fontaine, pendant quelques instants, pour ne devenir qu'un flot ténu et fragile à mesure que la carcasse se déléstait du précieux liquide vital.

Quant au monde, à la populace, elle semblait avoir bien compris. Mis à part les quelques inévitables cris et hurlements ponctuels émis par les personnes proches de la victime, la masse s'était tûe, et passait son chemin sans demander son reste, comme un seul être nommé "peuple", qui, blessé, intimidé, acceptait sa faiblesse, et se pliait aux puissants. Revenant en quelques pas auprès de son interlocuteur, le jeune meurtrier repris la parole:

" J'accepte de vous suivre, mais je voulais que vous sachiez une chose. Si vous essayez, ne serait-ce qu'une fois encore, de me faire perdre mon temps, et que ce soit après un âpre combat à la gloire de Jashin ou bien après avoir dénoté votre éventuelle incompétence en maudissant votre faiblesse, vous finirez comme cet homme. Sacrifié.

Maintenant, si c'est en votre pouvoir, menez moi au plus près que votre rang vous y autorise du Serpent. "

Prenant un air presque décontracté, le Nukenin semblait plus enclin aux concessions une fois le sang versé. Si, toutefois, le conpromis s'avérait futile, le dénommé Kimbly risquait fort bien d'en pâtir, et cela plus qu'il ne l'imaginait. Lui lançant d'un signe de la tête une invitation à poursuivre jusque das l'enceinte, le Nukenin ajouta:

" Et puis, vous voyez, c'est pas si compliqué de faire régner l'ordre parmis les masses. Je pensais que dans un pays tel que le vôtre, vous ne vous priveriez pas de ces méthodes ! "

Un semblant de conversation qu'il entamait l'air de rien, et qui semblait ironiquement sordide, à la vue du cadavre désunifié qui gisait à terre, et qui resterait la marque délibile de la première venue du jeune homme au Pays du Son.

Lorsqu’enfin le voyageur accepta de m’écouter, je fus ravi. Celui-ci, face à ma persistante quiétude, avait baissé les armes, trahissant une certaine sympathie pour moi. Cela me rassura, notre conversation ne partirait peut être pas en débandade. Mais son commentaire me troubla quelque peu et j’espérais avoir mal compris ce qu’il m’avait dis. Mais lorsque je le vis abattre toute sa folie sur un des curieux, qui fut tranché net par la gigantesque lame, ma sérénité laissa place à une profonde déception. Certes le vagabond avait accepté de me suivre mais il avait pris trop à cœur ce que je lui avais fait remarquer. Cela était peut être en partie de ma faute, j’avais vraiment voulu faire comprendre à mon compagnon que sa présence en ces lieux ne nous étaient pas favorables, à cause des nombreuses oreilles qui pouvaient entendre, même involontairement, notre conversation. Mais celui-ci avait pris mes propos à la lettre et avait donc châtié un innocent qui était en ce moment même pleuré par une femme. Ce fut cette pitoyable scène qui créa mon dépit. Comment allais-je devoir expliquer la mort de cet innocent voyageur ? En tout cas, l’effet voulu nous fut quand même rentable car désormais, plus aucune oreille ne se tendait vers nous, plus un seul regard tentait de nous épiait, le flot humain lui-même avait quitté son lit.

"Et puis, vous voyez, ce n’est pas si compliqué de faire régner l'ordre parmi les masses. Je pensais que dans un pays tel que le vôtre, vous ne vous priveriez pas de ces méthodes !"

Et malgré sa précédente demande de nous retirer, je restai immobile, fixant à la fois ce visage serein, maculé de gouttelettes de sang et le cadavre encore chaud de la victime. Peut être que cette leçon qui venait de me donner n’était pas totalement fausse mais, elle n’était pas valable ici, même à Oto. Peut être avions-nous la réputation d’être un pays dirigé par les pires hommes du monde ninja mais nous savions encore respecter notre peuple. Notre politique, qui pouvait paraître tyrannique à plus d’un, n’était néanmoins pas assez rude pour admettre le meurtre gratuit. Et cela non pas pure éthique mais à chaque pion qui tombait, surtout aussi vainement, nous perdions une partie de notre peuple, qui même si vivait sous le joug du Serpent, s’en plaisait. Contrairement à ce qu’il pouvait être dis, Orochimaru tenait suffisamment à son peuple pour éviter les génocides car, sans peuple il n’y a ni pays, ni roi. Et il ne pouvait y avoir que des êtres à l’âme privée de toute noblesse qui ne pouvait sa voir cela et bien entendu, je n’allais pas manquer l’occasion de rappeler cette rapide leçon à mon invité.

A Oto, nous ne sommes pas des meurtriers, nous tenons à notre peuple car sans peuple, il n’y a ni pays, ni roi. Peut être sommes nous le pire village ninja qui soit pour les autres pays mais ici, notre peuple nous aime et nous essayons de les satisfaire en commençant d’abord par les maintenir en vie. N’oubliez pas cela, tant que vous serez ici, ce genre de meurtre ne sera toléré. Orochimaru tient à son peuple, sans lui, il ne pourrait gouverner.

Sur ce, je conduisis mon invité vers d’autres horizons, laissant à la garde des portes le soin de s’occuper du cadavre ainsi que des témoins. Nous nous éloignâmes donc des pleurs et des cris vers l’intérieur des portes. Nous n’eûmes aucun mal à nous faufiler de l’autre côté de l’imposante structure où je conduisis le voyageur jusqu’à un endroit privé de toute foule. Pour ainsi dire, je l’avais attiré loin de la foule autant dans notre intérêt que celui des voyageurs. Désormais, nous avions laissé la jadis place trop fréquentée pour un jardin aménagé avec soin. Je n’avais pas emmené mon invité ici dans l’espoir de lui faire apprécier le paysage mais tout simplement pour le fait que mis à part nous, les lieux étaient déserts. Ici, nous pourrions parler, sans craindre quoique soit ni sans avoir recours à la violence pour clore les lèvres. Tranquillement, je pris place sur un banc. Au loin, je pouvais entendre les murmures d’une fontaine dont le coulis produisait un son apaisant, mêlé au chant des arbres, composé de doux grincements des branches et des plaintes des feuillages. Dans ce cadre paisible, nous pourrions parler.

Si rencontre avec Orochimaru il devra avoir, ce sera ici qu’il viendra… lui dis-je, comme pour lui assuré que tôt ou tard, il pourrait obtenir ce qu’il souhaitait. Mais pendant qu’il arrive, j’aimerais que vous me fassiez part de vos objectifs et peut être de… votre identité ?...

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Kimbly ne suivit pas tout de suite le jeune homme entousiasmé par sa démonstration de violence, adoptant un regard presque attristé, naviguant du Nukenin au corps de sa victime innocente et démembrée. S'en apercevant, Yanosa se retourna de trois-quart, se demandant bien ce qui pouvait trôter dans l'esprit du Shinobi pourtant à la solde du plus cruel des souverrains en place dans le monde Ninja actuel. De la pitié, de l'incompréhension ? Quelle importance au fond, puisqu'après un monologue au timbre déontologique et moralisateur, auquel le jeune Jashiniste ne porta aucune importance étant donné son statut d'éléctron libre au service unique de son Dieu, le Gardien des Portes finit par lui emboîter le pas, le dépassant pour lui indiquer le chemin. Enfin, Yanosa pouvait se rapprocher de son objectif. Peut-être fût-ce rentable après tout pour lui d'emprunter cette voie, étant donnée l'allure confiante et sereine de son hôte, qui ayant malgré tout encouru une mort certaine, aurait très certainement pris plus de temps à abattre au Nukenin qu'il n'en avait été de le convaincre d'avancer. Le seul problème étant que, dès lors, il ne pouvait pas être sûr qu'on le menait là où il le désirait vraiment.. Auquel cas, il devrait tout recommencer depuis le début, et perdre à nouveau du temps.
Perspective ennuyeuse.

Après quelques minutes de marche à l'intérieur de l'enceinte, le Nukenin fût surprise par l'apparente absence de tyrannie appliquée directement au peuple. Ce dernier était certainement miséreux, et sans espoirs, mais dans son carcan d'insecte, certains semblaient trouver leur bonheur, simple et imbécile, et cela malgré leurs espérances nulles et une servitude invisible. L'heure était toujours au bon matin, et la brume était toujours là, affligée à ces gens comme une tare naturelle. Son épée à la main, par soucis fonctionnel, Yanosa n'eut guère l'occasion de véritablement croiser des regards, la masse se détournant sans hésiter de la route des deux hommes dont l'association ne les rendait que plus effrayant l'un et l'autre. A mesure de l'avancée du duo, les terres se firent plus clémentes, moins boueuses, les routes plus entretenues, et les premiers vergers en fleur semblaient faire leur apparition. Une relative beauté que le Jashiniste voyait en tant que telle, mais qui ne l'affectait plus, depuis bien longtemps. La nature dans son ensemble n'était que le terrain de chasse mis en place par Dieu, afin de collecter les âmes, rien de plus. Sachant cela, le jeune homme ne pouvait plus considérer la faune et la flore que comme un décor, parfois sublimé par le sang, mais qui n'avait aucune essence propre.

Et c'est dans un décor fleuri et aménagé que le conduisit Kimbly, probablement réservé à une couche de population limitée étant donnée l'absence d'une quelconque âme qui vive autres que celles de Yanosa et de son hôte. Là, l'homme s'asseoit, comme habitué au lieux -ce qui devait sûrement être le cas-. Reprenant la parole pour la première fois depuis leur départ des Portes, Kimbly trahit la tension qui y régnait alors, ainsi que dans son être, oubliant le fait même que le jeune Nukenin lui avait déjà donné son nom. Loin de s'en sentir lésé, Yanosa était plutôt intéressé par le laps de temps qu'il devrait passer ici, à palâbrer avec cet homme, avant qu'il ne puisse effectivement rencontrer la source du pouvoir de ce Royaume.

" En êtes-vous bien sûr ?...

N'y voyez aucune menace, Kimbly-san, mais si cette conversation, futile de nature, vient à épuiser sa substance déjà ténue avant que votre maître n'arrive, je me passerais très bien de votre compagnie. D'une manière, ou d'une autre. Il est donc encore temps de rectifier le tire, si le cas échéant, vous vous seriez moqué de moi en m'amenant ici.

Quant à mon nom: je me nomme Yanosa Oterashi. Si vôtre mémoire n'est pas trop sérieusement atteinte, je pense que vous pouvez vous rappeler le moment où je vous l'ai donné, tout à l'heure.
Des antécédents familiaux ? D'autres pertes comme celle-ci ? Un trauma du cortex mémoriel peut se soigner s'il n'est pas déjà trop étendu. Laissez-moi voir... "

Emballé par un élan, une envie de pratiquer un peu cet art qui le caractérisait, Yanosa s'intéressait pour le coup réellement au cas médical peut-être avéré de Kimbly, et s'approchant de lui, tend sa main chargée d'une aura verte vers sa tête. Sans attendre sa réaction, il continue son geste, et ajoute:

" Vous pouvez m'être reconnaissant... Je prolonge notre dialogue tout en rallongeant peut-être votre vie. Tenez-vous si peu à la vie, Kimbly-san, pour que ce soit moi qui soit obligé de palâbrer de la sorte ? "

Cet homme allait me rendre fou ! Il m’avait poussé à rester courtois, malgré les circonstances et cela m’avait conduis à omettre un détail d’importance capitale. Comment avais-je pu aussi bêtement oublier le prénom de ce cher Yanosa alors qu’il s’était lui-même annoncé ? Etait-ce là les premières blessures de l’âge ou la preuve que ce petit jeu de faux semblant ne m’allait plus ? Etant donné que je n’avais pas plus que le quart d’un siècle, cela ne pouvait être que le fruit de mon petit jeu d’acteur. Mais malheureusement, il me fallait continuer, même si cela me démangeait de faire éclater la main verdâtre du visiteur qui s’approchait docilement de mon visage. Celui-ci avait voulu, surement dans le but d’ajouter un comique à la scène, joué au plus fin en s’incrustant dans le rôle du docteur. Et maintenant, sa main se rapprochait lentement de mon crâne, bavant devant un tel festin de secrets. Cela me rappela Kabuto lors de notre combat, il avait plusieurs trahi sa soif de connaissances. Et comme le Bras Droit du Serpent, ce vagabond semblait prendre un malin plaisir à percer les secrets les plus intimes de chacun. Or, je n’étais surement pas prêt à laisser un étranger fouillait tranquillement parmi mes pensées. Donc, d’un mouvement rapide, je me dégageais de ma position, me relevant du banc avec élégance pour me faufiler derrière mon compagnon, prêt d’une petite fontaine. Mon mouvement avait été si rapide, que même l’œil averti du voyageur n’avait pu le suivre. Et comme pour annoncer ma présence à mon invité, qui devait surement se demander où j’avais bien pu disparaître, je me mis à parler.

Certes, ma mémoire me joue des tours, mais je préférais mettre cela sur votre compte, il faut dire que vous n’êtes pas une personne facile à gérer… Et pour ce qui est de votre petite analyse, qui surement aurait pu vous éclairer, je crois qu’il me serait de mauvaises augures de laisser mes pensés entre des mains amatrices.

Surement Yanosa ne devait pas être un amateur mais mes mots avaient pour but de blesser. Peut être était-ce mon manque d’attention, qui avait donné l’avantage au visiteur, qui me poussait à un tel comportement mais, je n’avais pu m’empêcher d’agir ainsi. Et lorsque je me rendis compte de mon état comparable à celui un enfant enragé par son impuissance, je fus dégouté de voir jusqu’où m’avait emmené cette personne. Et pour cela, surement au contraire des attentes de chacun, je l’en fus reconnaissant. Ce dégoût que j’éprouvais en ce moment même pour ma personne me permettait de voir quelles étaient mes dernières failles. Et l’aide que m’apporta Yanosa me fit presque oublier la rage crée par son comportement car sans lui, cette faiblesse aurait peut être encore longtemps subsisté. Et lorsque je relevai mon regard des profondeurs du bassin, à mon bonheur je pus voir mon messager qui me certifiait d’un signe de la main que sa tâche avait été accomplie. Enfin une bonne nouvelle ! Désormais, je pouvais assurer définitivement à l’apprenti docteur que son souhait pouvait bien être exaucé.

Soyez en rassuré, votre demande est arrivé jusqu’aux oreilles de Kabuto, cela n’est plus qu’une question de minutes pour qu’Orochimaru apprenne votre présence.

J’espérais vraiment que le Serpent arriverait d’ici peu car je ne savais pas si je pourrais encore tenir bien longtemps. Mes pulsions meurtrières, que je croyais pourtant avoir appris à contrôler, bouillonnaient au fond de moi. Je n’avais qu’une envie, réduire cet homme à l’état de viande fumante. Et surement pas cela aussi, je devais être reconnaissant à mon compagnon qui avait aussi inconsciemment réussi à me démontrer que j’étais encore loin d’avoir un total contrôle sur mon être. Mais cela ne tarderait. Du moins, pour le moment, je me contentai d’afficher une expression sereine.

J’y pense, je suis curieux de savoir quelle peut bien être cette entité au nom de laquelle vous parlez sans cesse, dis-je dans le simple but d’occuper notre conversation le temps qu’Orochimaru fasse son apparition.

« Parce que … menaces il y a ? »

La voix venait du dos des deux antagonistes, livrés à une danse orale dont le résultat finale ne pourrait être qu’un combat, au vue du caractère des deux personnes en présence. Mais le Serpent ne souffrirait qu’il en soit ainsi, il avait autant besoin de l’un, comme il pourrait avoir besoin de l’autre, car toute personne entrant dans sa tanière, ne cherchait que le profit, et il en repartait avec une utopie, nourrie à la brioche et au beurre par Orochimaru, car tant qu’un être rêve, il est malléable, et dès que son rêve se brise, il tombe dans les bas fonds du désespoir, d’où l’on pourrait sans la moindre difficulté le déloger pour passer d’un simple respect d’échange de Biens et Services à une adulation la plus totale envers celui qui s’affichait comme une figure de proue fendant les lames aqueuses vers la phare qu’est l’Espoir.

Orochimaru se tenait là, à l’arrêt, une main languide portée à ses hanches, observant les deux personnes d’un œil critique, le ton avait été donné par ses quelques mots, si menace il y avait, il réagirait en conséquence, et qui sait qu’il est mauvais d’attaquer un Serpent, surtout quand l’antre est un véritable nid, porter la main sur le Seigneur des lieux équivalaient à la mort, portés par les cris de rages des citoyens qu’il abritait. Oto était après tout un village Ninja, certes la vie y était plus dur, le Kage était malveillant et ses objectifs n’étaient que détruire et répandre le mal, certes il se servait de personnes composant ses rangs comme de cobayes quand ils étaient devenus inutiles, mais il était le Roi, et qu’est-ce que l’on ne peut autoriser à un Roi qui dans la tête des gens représentent aussi leur Guide vers leurs rêves ?

Il avait attendu assez longtemps, que pour voir comment Kimbly allait se sortir de la situation dans laquelle il était, il s’en sortait avec une diplomatie qu’Orochimaru s’étonnait de le voir posséder. Ce gredin commençait donc à évoluer dans le monde, outre par sa puissance, mais aussi par son mental, il en serait sans doute moins simple à manipuler. Même si le problème avait été réglé par le Juunin, le Grand Serpent ne pouvait se refuser le plaisir de dominer, car en cet instant, son apparition changeait la donne, le Nukenin ne pouvait plus s’efforcer de faire tourner la conversation entre ses mains malhabiles, car le Serpent prenait les rennes, et si combat il devait y avoir par le caractère sanguinaire de cet être, combat il y aura. Il n’était pas du genre à inquiéter une personne telle que lui, tant il était prêt d’atteindre l’immortalité.

« Zolf J.Kimbly …Cela en est presque étonnant de constater à quel point tu peux être tolérant, alors que tes Jutsus ne font guère dans la finesse, commencerais-tu doucement à te voir animer d’une sagesse qui te serait inutile tant que tu seras entre mes mains. Laisse moi réfléchir pour toi, mieux cela sera, à moins que tu sois las de me voir diriger ? »

Sa voix froide ne laissait guère de sous-entendu, il était là en tant que Maître, voulant affirmer sa domination sur chacun d’eux. Ses yeux se posant sur l’importun qui venait déranger la routine assez instable d’Oto, haussant les sourcils, son regard se faisait presque appréciateur, comme si face à lui, il n’y avait pas un homme, mais plutôt un corps, des muscles et un possible pouvoir à utiliser, ce regard, qu’il avait face à chaque homme qui semblait évoluer ou qu’il voyait pour la première fois se mit à étinceler, il avait déjà vu cet homme dans le Bingo Books, que c’était amusant, il était répertorié en tant que criminel de rang S à présent.

« Yanosa Oterashi …Quel est ton rêve, pour que tu franchisses les portes d’Oto ? Et surtout, qu’as-tu à proposer en échange. »

Sa main se retira de sa hanche tandis qu’il s’avançait avec souplesse du duo explosif, en effet, ce Nukenin n’était pas réputé pour être un enfant de cœur et quand l’on connaissait le caractère de Kimbly, il ne faisait aucun doute que ceux-ci n’auraient pu que s’entretuer si la conversation s’était prolongée. Mais Orochimaru ne tolérait guère ce genre de pratique, surtout entre un bon élément d’Oto, et un homme qui n’allait pas tarder à rejoindre les rangs, car à Oto, il n’y a que deux options … La Mort ou l’Obéissance …

Et dans la tête du Serpent, les plans commençaient déjà à se former, les rouages du Destin semblaient porter la mécanique d’Oto dans leur cœur à tel point que le disque ne risquerait pas de s’enrayer avant un certains moment, car Yanosa n’était pas le seul à être au seuil d’Oto, il n’était pas le seul Nukenin à vouloir rejoindre le Grand Serpent, et la suite ne pourrait qu’arriver, dans un flux plus ou moins rapide, dans une quantité variable, car là était la vie dans un village formé en grande partie des Nukenins, il dépendait en grande part des désertions et du manque de débrouillardise une fois livré à eux-mêmes des Shinobis, car rien n’est pire que de savoir que l’on est seul et que le monde vous traque, surtout lorsque l’on doute de ses propres capacités. Oto fournissait un repaire pour ses Nukenins quelque peu timorés qui n’étaient pour autant pas dépourvus de puissance, car nul à Oto n’était inutile, chacun avait ce briquet permettant d’éveiller l’étincelle d’intérêt du Serpent, mais il fallait entretenir cette flamme, faire en sorte de ne pas trop en montrer d’un coup, de tel sorte que l’Otokage ne se lasse de leur présence trop rapidement, car le manque d’intérêt équivalait à la mort à Oto …

« Parle moi de tes rêves, de tes exigences et nous verrons où nos intérêts convergent. Prouve moi ton utilité, mais ne te presse donc pas, crains donc mon manque d’intérêt … »

Etrangement, les paroles étaient adressées à Yanosa, tandis que ses yeux étaient fixés sur Kimbly … Sous quelles augures étaient donc l’avenir du Juunin ?

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Tandis qu'un médium aurait pu attester de la bonne foi absolue du jeune homme aux cheveux de feu, alors qu'il était sur le point de faire un diagnostique neurologique des cellules de Kimbly, ce dernier réagit de façon étonnament raide, écarquillant les yeux et se déplaçant à toute vitesse jusqu'à un point raisonnablement éloigné du Nukenin. Y avait-il eut autant de mauvaise intentionnalité sortant des propos de Yanosa pour que cela provoque une réaction aussi vive ? Il ne le comprenait pas vraiment, tant ses propos avaient été très simples et directes. Dans les faits, c'était une illustration parfaite du pourquoi il n'utilisait que très peu le language pour transmettre ses idées. Au sein du Monde, rien ne pouvait être aussi ambivalent que la parole, que les mots. Une simple attention, une expression, pouvait se muer en attaque verbale caractérisée ou en menace. Non, Yanosa n'aimait pas du tout cela. Pour autant, il s'était habitué et accomodé à ces réactions, ce qui l'amena de suite à envisager, pour le coup, la fin d'une conversation qui n'avait jamais eu lieu, Kimbly semblant très refractaire à l'idée de l'entretenir. Posant son regard sur son hôte, non loin, il appris tout juste au bon moment la bonne nouvelle: celui qu'il était venu voir ne tarderait pas. Et même si tout propos pouvait et devait être remis en cause, si banal était-il, Yanosa ne décelait pas, de ses maigres capacités analytiques, d'entourloupe dans ceux de Kimbly.

Comme pour en attester, alors que ce dernier se révéla finalement enclin à développer un dialogue étoffé, suffisament long pour retenir l'attention du jeune Nukenin, une sombre aura vint aux sens de celui-ci. Une effluve au caractère unique, qui ne pouvait provenir que d'un grand guerrier, expérimenté et au caractère tranchant. C'est donc sans même apporter une once d'importance à la question de Kimbly que le Jashiniste tournait ses sens vers la silhouette qui venait d'apparaître, dans un recoin du jardinet, maccabre et implacable. Comme un enfant, Yanosa devint tout sourire, affichant des rangées de dents que l'on aurait pu attribuer à celles d'une bête féroce. C'était donc lui, le Grand Serpent. Orochimaru, l'Otokage du village caché du son, celui qui avait terrassé le Sandaime Hokage, et mis en ruine une bonne partie du village de Konoha. Celui qui était réputé comme le maître de tous les secrets, et qui emmagasinait le savoir et la puissance comme un économe froid et patient. Yanosa était ravi, mais pas seulement. Il savait que traiter avec le Sannin pouvait tout aussi bien tourner comme il l'entendait, ou déraper de la pire des manières. Il n'aurait pas été le premier Kage à tomber sous ses poings, mais en l'occurence, le jeune Nukenin avait les cartes en main pour faire valoir la plus haute valeur de cet homme de légende, son savoir.

" Vous semblez bien informé... Orochimaru-senpai. Ou bien nous écoutiez-vous depuis ces quelques instants ?

Je suis venu à vous, car j'ai une proposition à vous faire. Prenez cela comme une transaction, un échange de bons procédés. "

Marquant une pause quelques instants, le jeune homme entame la même série de gestes qu'il avait entrepris plus tôt. Replantant son épée dans la terre meuble afin de disposer de ses deux mains, il dégraphe une nouvelle fois le rouleau qu'il tient en son dos, pour le faire glisser dans ses mains qui révèlent à quelques endroits encore les gouttes de sang séchées d'une tierce personne. Des deux mains, il présente sans l'exposer le parchemin aux mille et un secrets.

" Je ne vais pas jouer aux devinettes avec vous, Orochimaru-senpai. Ce rouleau que je possède contient le Kinjutsu le plus précieux de Konoha. Il sera à vous, ainsi que la puissance de mon épée et de mes poings, si vous me gratifiez du pouvoir dont le Monde parle tant. Celui qui a pour ambition de contrôler le corps de son utilisateur, et qui parfois consume l'âme de celui-ci sans égard à sa vie. Cette puissance, et des fonds monétaires, contre ce rouleau, et ma force de destruction à votre convenance. Voici mon offre. "

Yanosa, alors qu'il finissait son exposé, fixait les orbites serpentines du Maître dont les Pays alentours craignaient jusqu'au nom. L'homme était une légende, et son pouvoir était réel, mais le Nukenin ne pouvait connaître le tempérament de l'Otokage, dont la peau plus blanche encore que celle de Yanosa semblait contre nature pour un vivant. Accepterait-il d'emblée son offre, voudrait-il marchander, ou encore, l'enverrait-il paître ? Le jeune homme n'avait rien à cacher à Orochimaru, et ne lui cacherait pas non plus son formidable potentiel au combat si il devait en être ainsi. Mais en réalité, une seule chose lui resterait cachée: le fait que le coeur de Yanosa lui même battait et se consumait sans fin pour un seul être, au dessus de n'importe quel autre. Qu'il lui ordonne de raser une nation, il le ferait, au nom de son Dieu, au nom de Jashin, et de personne d'autre. Prendre pour donner quelque chose qui ne vous appartenait déjà plus. Voilà ce que faisait en réalité l'homme aux longs cheveux rougeoyants. Seulement, ce petit secret, rien ne pourrait jamais en rompre le lien, pas même la parole d'un guerrier ayant un demi-siècle.

Dans le silence naturel qui régnait dans l'enceinte feuillue, rien ne transparaissait. Un voile était sur le point de se lever, un sceau de s'appliquer aux déstinés des Shinobis..

Le Deus ex machina fut un serpent cette fois ci. Orochimaru était sorti de l’ombre de l’existence même et nous était apparu à sa bonne volonté. Cela ne me surprit pas de le voir arriver ainsi, ce genre d’apparition lui était monnaie courante mais, ce qui m’étonna le plus était qu’il était aussi rapidement arrivé à nous. Mais ma surprise ne fut pas longue, les paroles que le Serpent m’avaient destinées furent des plus inquiétantes. Certes, mon maître avait fait mon éloge mais je pus sentir une certaine inquiétude dans ses propos. Pensait-il réellement que je n’étais pas un être de confiance ? Commençait-il à me craindre ? Je ne préférai pas songer à cela, c’était une pensée qui pouvait m’amener au tombeau, je le savais. Sans redemander mon reste, je m’inclinai rapidement, en guise d’approbation. Mon comportement, qui aurait pu choquer plus d’un m’était néanmoins naturel car même si je restais un être potentiellement dangereux, ma vie de soldat avait fait de moi un homme fidèle à son maître, qu’il soit un tyran ou un roi au grand cœur. Et je savais lorsqu’il fallait me soumettre. Certes, ce comportement servile était dégoutant mais je ne comptais sans doute pas me limiter à une si pitoyable réaction car dans cette affaire, j’avais autant mon mot à dire qu’eux. Mais avec courtoisie, je laissai le Serpent terminer de parler, non pas par soumission mais par pure respect pour sa personne. Et une fois qu’il eut annoncé les couleurs à Yanosa, qui semblait avoir changé du tout au tout en présence du Serpent et qu’il eut lui aussi exposé ses projets, je pris enfin la parole.

Orochimaru-sama, vous devriez prendre en considération cette offre, à mon avis, elle nous serait tous bénéfique, autant qu’à vous qu’au village, annonçais-je d’une voix calme.

Même si je savais que cela ne jouerait que trop peu sur la décision d’Orochimaru, j’avais néanmoins souhaité lui faire part de mon opinion sur la chose. Car si ma présence ici était souhaitée, ce ne serait surement pas pour jouer le rôle du scribe. Je comptais bien ne pas être laissé pour compte lors de notre discussion car si en effet le Serpent cherchait à me tester, ce n’était pas en restant docilement la queue entre les jambes prêt de mon maître que j’arriverais à le prouver quoique se soit. Il me fallait donc faire preuve d’initiative.

Yanosa, te rends-tu compte que ce que tu demandes à mon maître est une incroyable faveur ?

En effet, celui-ci ne s’était pas limité à un simple service, il avait demandé à Orochimaru le plus beau de ses cadeaux, présent que même moi n’y avais pas eu droit. Mais le fait qu’un étranger demande sa puissance au maître ne me fit aucunement envier son état. S’il arrivait à avoir gain de cause et que par la suite il puisse posséder le don noir du Serpent, je ne lui en serais surement pas envieux car à mon avis, ce cadeau que faisait Orochimaru n’était qu’une belle fleur dont les immenses pétales ne cachaient que trop bien ses épines. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que si un homme de la trempe du Seigneur du pays du Son acceptait de faire ainsi cadeau d’une telle source de puissance, c’était parce qu’il avait quelque chose à gagner. Et personnellement, me faire posséder par mon maître ne me plaisait guère. Je me satisfaisais déjà de mon propre potentiel et je ne pouvais me reposer sur une aide extérieur pour devenir plus fort. Et même si cette affaire ne me concernait nullement, je décidai d’aider mon compagnon car cela m’amuserait grandement de voir ce cher Yanosa regrettait ses choix. Ce fut pourquoi, que dans un élan de méchanceté, je décidai de prendre à parti le vagabond.

Maître, je ne vous cacherai pas que nos manquons cruellement d’effectifs en ce moment. Même moi, qui aspire aux hautes places du village, ne peut m’empêcher de vous faire remarquer que nous manquons cruellement de hauts gradés. Si nous arrivons à embaucher ce bandit, vous pourriez avoir une pièce maîtresse supplémentaire à votre échiquier, chuchotais-je à mon maître assez bas pour qu’il ne soit que le seul à entendre.

Ses yeux brillèrent d’intérêt, il était donc là pour une transaction ? Que pouvait-il amener en quoi il avait tant confiance qu’il osait le dévoiler aux yeux du Maître des Lieux, car rare étaient les gens qui s’affichaient devant lui, avec une monnaie d’échange, bien trop craignant de voir leur bien réduit à néant, tourné en ridicule par un être qui ne supportait guère être dérangé pour des broutilles. Si le Serpent était bien informé ? Quelle ironie …

« Tu es à Oto, Yanosa Oterashi, et je suis le Roi de ce domaine, cela devrait te suffire … »

Les murs de ce village était ses oreilles et les yeux des multiples habitants n’étaient jamais que les siens, il était ici en Roi, nulle chose ne pouvait lui être caché, car il avait bien fait en sorte, que chacun se batte pour attirer ses faveurs, que cela soit même en trahissant un membre de sa famille qui organisait un complot, qu’importe, car au final, dans l’Esprit de tout un chacun, il était celui qui leur offrait la meilleure chance d’avenir et ils ne demandaient que ça, un Avenir, offert sur un plateau en or et recouvert de la dentelle la plus douce. C’était cette utopie qu’il se plaisait à leur dévoiler, avant de faire tomber le rideau en les assassinant ou en se servant de ceux devenus inutiles comme cobaye pour ses expériences. Observant d’un œil critique le parchemin que le Nukenin lui présentait, il ne fit aucun mouvement pour le prendre, son intérêt était certes piqué au vif, les paroles de Yanosa ne tardèrent à assouvir sa soif, mais étais-ce réellement possible ? Est-ce que cet homme était vraiment parvenu à obtenir le Kage Bunshin ? Car sans nul doute, c’était le Kinjutsu le plus précieux de Konoha. Etais-ce vraiment possible ? Un sourire étira les lèvres d’Orochimaru, il souhaitait donc obtenir de son pouvoir, découlant de la morsure qu’il pourrait lui faire subir, mais était-il vraiment conscient de ce à quoi il s’exposait ? Certes, sa puissance s’en verrait grandissante, mais il y risquait sa vie, l’application du Sceau Maudit n’avait pas toujours une réussite, bien des personnes en étaient mortes. Bien que, il marqua un moment pour détailler la constitution de cet homme, il était loin d’être faible et en lui amenant un rouleau de Kinjutsu de Konoha, il prouvait aussi qu’il avait une force mentale assez élevée. Il pourrait s’avérer qu’avec son Sceau, il n’en devienne que plus dangereux, bien plus dangereux que ce qu’il n’était à présent. Pourtant, malgré sont attrait pour ce savoir, il ne pouvait ignorer la seconde proposition, l’avoir comme serviteur en échange d’argent, mais de l’argent pour quoi faire ?

L’oreille du Serpent s’attardait sur les paroles du Juunin, celui-ci semblait avoir quelque chose en tête, en effet, il n’était plus à douter qu’il éprouvait un certain antagonisme envers le Nukenin qui devait l’avoir poussé à bout depuis un bon petit moment, celui-ci n’avait déjà que trop bien compris à quoi équivalait de se faire apposer la marque maudite. Ce qui amusa le plus le Grand Serpent, c’était cette sorte de manipulation, il tentait d’influencer le jugement d’Orochimaru, cela en était d’une ironie certaine, mais ce jeune évoluait, peut-être même qu’un jour, il pourrait prendre la place de son présentement Bras Droit …Un jour, oui, car Kabuto était loin d’être une personne inutile, il avait prouvé suffisamment son intelligence jusque là et s’était toujours sortis avec panache des missions que lui avait confiés le Serpent ; comparé à lui, Kimbly pouvait paraître tel un cheval boiteux face à l’étalon de compétition que l’on alignerait qu’une seule fois et ce uniquement pour gagner une grosse somme. Mais avec le temps, n’importe qui peut s’affiner, et si le Juunin s’élançait sur le chemin de la manipulation, il pourrait s’améliorer jusqu’à pousser Orochimaru à l’élever une fois de plus en grade. Mais sur le moment, les propos étaient trop gros, il émit un sifflement à l’égard de son disciple, le fixant un moment, mais il n’avait pas repoussé son conseil, son sifflement n’était ni menaçant, ni lasse, seulement un peu moqueur de voir ce novice tenter de guider le Nébuleux sur les cases de l’échiquier.

« Certes tu me présentes un beau rouleau, avec du sang dessus, mais qui me dit, qu’il n’y a pas justement … que du sang ? »

En effet, le Nukenin avait bien parlé, mais guère dévoiler, Orochimaru ne comptait pas s’avancer sans avoir la certitude d’avoir en sa possession un véritable Kinjutsu de Konoha, et si jamais ce n’était pas le Kage Bunshin, il en serait bien ennuyé …Mais le second problème s’éveillait surtout avec la demande d’argent, c’était étrange, pourquoi une personne telle que lui aurait besoin d’argent ? Pour le plaisir d’en posséder ? Pour vivre dans le luxe ? le Sannin en doutait grandement, ce n’était pas le genre de personne souhaitant une vie oisive et oppressée par le luxe, il semblait plutôt être un homme d’action, mais quelles actions ?

« De plus, tu exiges de l’argent pour posséder ton bras armé, mais à quoi te servira cette argent ? Car en effet, en accomplissant des missions tu en auras, mais tu n’as pas soulevé ce fait, tu ne m’as même pas parlé de rejoindre le village, mais seulement de me servir alors … ces fonds monétaires, à quoi bon ? »

Cela devait sans doute être un choc pour le Nukenin qu’Orochimaru soit resté de marbre face à sa proposition, en effet, il était réputé pour vouloir posséder toute connaissance, tout savoir et que d’ailleurs, il en possédait déjà une majeure partie, mais qu’il reste ainsi froid face à la proposition du Nukenin qui avait risqué sa vie pour posséder ce parchemin devait peut-être l’obliger à revoir sa position. Il était arrivé comme sur un territoire conquis, certain de la valeur qu’avait ce qu’il offrait, mais à présent que le Serpent ne semblait guère plus intéressé que ça par cette proposition, qu’allait-il faire ?

Il avait voulu faire affaire avec le Serpent, mais celui-ci comptait plutôt l’escroquer en lui offrant la vision d’avoir obtenu un véritable filon d’or, il était comme ça avec tous, quiconque venait marchander avec lui en ressortait aussi nu qu’un ver …

…Si bien sûr la vie anime encore son corps …

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:56, édité 1 fois

Peu de choses pouvaient susciter chez le massacreur à la chevelure de flamme un quelconque étonnement, et, si petit soit-il, il vint à en éprouver une once lorsque, sans qu'aucune raison apparente ne vienne l'expliquer, le Gardien des Portes, Kimbly, afficha devant son Maître un appui sans détours quant à l'offre que venait de faire Yanosa. Hypocrisie malalembiquée, plan astucieux, ou tout simplement avis véridique sur la question ? Au fond cela importait peu pour le porteur du rouleau si précieux. Il ne doutait pas un seul instant du fait qu'il obtiendrait ce qu'il voudrait, tôt ou tard. En effet, l'échange qu'il proposait n'engageait que très peu en vérité l'implication du Grand Serpent, tandis que ce dernier recevrait, au final, immensément plus de puissance qu'il n'en possédait déjà, qu'il s'agisse de sa personne propre ou de son Village de damnés. Bien évidemment, tout n'irait peut-être pas tout seul. Et, pourquoi pas, l'intervention éclairée accompagnée d'une messe basse de Kimbly pourrait accélérer les choses. C'était toutefois l'avis de l'Otokage qui allait donner le ton de la transaction, et Yanosa en attendait la réponse.

Et ce fût sans grande surprise, cette fois-ci, que ses propos reflétaient à peu près ce à quoi le jeune Nukenin s'était attendu. Il aurait en effet été bien malabile de la part de l'homme de puissance qu'était Orochimaru, face à un marché si alléchant soit-il, d'accepter sans négoces ni remise en question de ses termes l'offre que lui faisait Yanosa. En sa personne manipulatrice et exerçant moults pouvoirs sur des armées de Shinobis, il réagissait comme un souverrain avisé, se faisant désirer sans rompre le contact, amenant ses proies toujours plus près de lui pour en savourer toute la chaire, sans crier gare. Oui, il ne décevait en rien l'image que l'on avait rendu au Jashiniste par divers récits, qui souvent se rapprochaient plus de la légende de part l'aura de mystère qui les entourait. Ne s'étant toutefois pas préparé à répondre à un tel scepticisme de la part de son interlocuteur au cheveux de jais, il lui vint pour autant une démonstration toute trouvée afin de garantire le bon déroulement de son entreprise.

" Bien, c'est votre droit de douter de ma parole, les mots sont si insignifiants face au geste. "

Tenant fermement l'extrémité du parchemin si polémique dans sa main gauche, le jeune homme ponctue sa phrase d'un sceau unique formé par ses deux index et majeur, formant une croix.

* Kage Bunshin... *

Dans un mince linceul de fumée, à la droite de Yanosa apparaît son double parfait, réplique identique et tout aussi imposante physiquement, mais surtout, tenant entre ses mains une extension de l'original, le rouleau lui même, cloné au sein du processus du fabuleux Jutsu. La copie aussi vive que l'original fait quelques pas vers l'Otokage, tendant aussi sec la source du pouvoir qui venait d'être exposé aux yeux des trois protagonistes. Dans le même temps Yanosa, soucieux de paraître aussi transparent que possible, développe sa réponse à l'interrogation du Serpent, omettant certains détails pointilleux toutefois, mais que ce dernier n'avait nullement besoin de connaître.

" Les fonds que je vous demande en échange de ma force me serviront à répandre la foi au travers du monde. Une foi, si cela suscite votre curiosité, qui prône des valeurs qui ne peuvent trouver de meilleur échos qu'ici, sur vos terres de damnation et de mort.

Je ne suis pas un Shinobi, ni un mercenaire. Je n'ai d'allégeance qu'envers mes engagements. En l'occurence, si vous acceptez cet échange tel qu'il est, ses termes auront gage d'obligation. Ces "Missions" comme vous les appelez, vous pourrez m'en confier, du fait qu'elles sont inscrites dans ces termes. "

Ainsi, il apporta au Grand Serpent les réponses qui, peut-être, sauraient faire mouche. Aucun mensonge, seulement de la bonne foi, condensée dans le but d'aller vite à l'essentiel. Pour l'instant maître de ses instincts, Yanosa se demandait malgré tout combien de temps un souverrain si abile soit-il devait prendre de temps pour considérer une offre plus qu'alléchante pour lui et son Pays. Avait-il su mettre fin à ce scepticisme exacerbé et provoquer la suite des événements ? Ou bien lui faudrait-il forcer les choses, une nouvelle fois ? Fixant les yeux aux pourtours violacés du Sannin, le Nukenin en vint à se demander quel pouvait bien être ce pouvoir si étendu et fatal, que cet homme seul pouvait dispenser. La légende rencontrerait-elle la réalité ?

Lorsque des hommes parlent affaire, il souvent difficile pour un spectateur de s’imposer. Les concernés, souvent trop occuper à disputer un maigre magot, ne prêtent que trop rarement attention à celui qui presque innocemment assiste au débat. En ce jour, tout concordait pour me désigner comme spectateur. Tandis qu’Orochimaru essayait d’en apprendre plus des projets de Yanosa, celui-ci, comme un marchand de camelotes, exposait avec un grand sourire tous les bénéfices que pourrait tirer son futur maître de cette affaire. Et il était clair que dans cette affaire là, il y avait quelqu’un qui ne jouait pas carte sur table. Mais même moi, qui avait assisté pourtant à la scène depuis son commencement, ne pouvais dire lequel de ces deux hommes cachait ses réelles ambitions. Bien entendu, il n’aurait du avoir aucun doute sur l’identité du fourbe. Orochimaru était un manipulateur, son âme corruptrice n’influençait que trop facilement les décisions des autres mais à mon avis, Yanosa n’était pas ce qu’on pouvait appeler une personne de confiance. Sa belle panoplie d’offrande était bien trop grasse pour ne pas y cacher une lame, qui tôt ou tard sortirait du lot de cadeaux pour venir se planter dans le cœur du Seigneur du Son. L’invité était trop généreux pour être franc et honnête mais, on pouvait aisément en dire autant du Serpent, qui derrière son masque d’indifférence, songeait aux moindres détails des plans qu’il réservait à son futur larbin. Aspirait-il déjà à posséder la volonté de ce stupide vagabond ?

Plus les choses avançaient, moins ma présence était nécessaire. Il était clair que cette transaction me chassait lentement. Orochimaru ne prêtait plus qu’évasivement attention à mes propositions et craintes et Yanosa ne semblait même plus me remarquer. Je me sentis outré d’un tel comportement. Alors que j’avais du supporter pendant tout ce temps les mauvaises manières de notre invité, maintenant que cela devenait intéressant, l’on m’ignorait comme si j’avais été un chien affamé et persistant réclamant sans cesse de quoi soulager ma peine. Mais je ne comptais surement pas m’en tenir à ce rôle, une bonne fois pour toute, je comptais reprendre place dans le débat. Et je savais exactement ce que j’avais à faire. Ce cher Yanosa, qui avait voulu montré la véracité de son offre à Orochimaru n’avait pas hésité à créer le fruit de son cadeau. Celui-ci, plutôt habilement, réussit à créer un clone, prouvant clairement au Serpent que ce qu’il avait à lui proposer n’était pas qu’un lot de belles promesses. Mais malgré l’importance de la situation, je ne pus m’empêcher d’y mettre mon grain de sel. Pourquoi ? Parce que j’avais quelque chose à dire ou du moins à faire. Sans crier garde, d’un geste invisible aux yeux du vagabond, je sortis l’un de mes précieux senbon que j’envoyai se planter en plein milieu du front de sa création qui dans un nuage de fumée, disparut.

Pas bien solide le gaillard… Constatais-je avec dépit. Orochimaru-sama, désolé d’avoir agi ainsi mais je crois que cette façon était la manière la plus rapide de vérifier si ce clone n’était pas une vulgaire illusion.

D’un pas lent, je me dirigeais ensuite vers la dernière place que le clone avait connu. Sur le sol, gisait mon aiguille. Je la ramassai et me retournai ensuite vers l’assistance. Enfin, j’avais retrouvé ma place sur la scène. Certes j’y étais allé par les grands moyens mais, comme me l’avait fait remarquer le Serpent, étant donné ma façon de combattre, je ne pouvais faire dans la dentelle. Je n’étais plus ce chien galeux miaulant sa famine, j’avais repris place parmi les humains. Et maintenant que l’attention était dirigée vers ma personne, si l’on pouvait le dire ainsi, je pouvais à mon tour faire part de mon opinion sur la chose non pas en me contentant en murmurant à l’oreille de mon maître comme je l’avais fait précédemment mais en parlant d’une voix claire et forte. Car il y avait encore un point que je voulais régler et qui ne semblait pas avoir encore été abordé. Si Orochimaru accepterait l’offre de Yanosa, celui ne pourrait laisser courir librement ce meurtrier à travers le pays du riz, il aurait trop vite fait de décimer la moitié des civils. Ce fut pourquoi je comptais bien soumettre une demande particulière au Seigneur d’Oto.

Orochimaru-sama, si vous me le permettez, je souhaiterais être responsable de la surveillance de Yanosa qui à mon avis, ne peut être libre de ses actions à Oto. Certes je ne le connais pas comme un frère mais j’ai vu de quoi il était capable…

Lorsque je m’étais exprimé, je m’étais incliné, genou contre terre et tête légèrement renversée vers l’avant. Telle était la procédure lorsqu’on faisait une demande à son maître, je l’avais appris depuis longtemps. On ne pouvait pas dire que mes expériences passées ne m’avaient pas appris quelque chose. Cette discipline avait forgé mon existence, du moins le temps que j’avais passé sous le commandement d’un homme. Je ne pouvais donc faire mieux, si Orochimaru doutait encore de ma fidélité ainsi que de mon penchant pour le sang, je ne saurais quoi faire d’autre pour m’améliorer et Dieu seul savait à quel point je ne pouvais supporter que l’on me force à changer.

Quelle ironie, ce Nukenin ne venait-il donc pas de dire à Orochimaru que les paroles sont inutiles face aux gestes ? Mais comment Orochimaru avait-il pu s’entourer de ses ninjas ? Hormis par la parole, pour quelles raisons Yanosa venait-il à lui aujourd’hui, une fois de plus grâce aux paroles, le mythe était entretenu par des paroles, l’histoire elle-même n’était jamais que des paroles retranscrites sur un plan, mais sans doute que toutes ces choses n’avaient guère de sens pour cet animal. Car il n’était rien de plus qu’un animal aux yeux du Sannin, sans doute un combattant hors pair comme le voulait sa réputation, mais il n’avait de don que dans le combat physique, tandis que toutes les manipulations mentales se situaient bien loin de ses conceptions d’un combat, hormis quand il devait faire face à un utilisateur de Genjutsu.

Toujours était-il que les doutes du Serpent étaient partiellement dissipés, à la vue de ce clone parfait, se dirigeant vers lui, après que le Nukenin se soit servis du parchemin et ayant énoncé le Jutsu, mais le plus étonnant fut la réaction d’un homme qu’il avait commencé à oublier. Alors même que le clone s’avançait vers Orochimaru, un Senbon partit droit sur lui, lancé par la main experte du Juunin qui venait de faire exploser celui-ci dans un petit nuage de fumée. A présent, nul doute ne pouvait être énoncé, il s’agissait bien d’un Kage Bunshin, comment ce Nukenin avait-il fait pour l’obtenir importait bien peu, Orochimaru s’en moquait tant qu’il l’avait en sa possession, ce qui ne devrait plus trop tarder. Il se tourna vers son serviteur approuvant sa méthode, mais ne répondant tout de même pas à son justificatif, les yeux du Seigneur se plongeant dans les siens, étrangement, pour cet homme, il devait apparaître plein de grandeur en cet instant, ses yeux possédant un éclat coruscant indéfinissable mais donnant un frisson dans le dos, un regard à glacer n’importe qui, le sentiment se précisant dans ses yeux : on y voyait comme une envie, une envie étrange et passagère, fugitive, qui ne tarda à partir, mais cette envie ne pouvait qu’être malsaine, vu à quel point l’air autours du Grand Serpent semblait se refroidir, comme si l’on avait affaire à son Aura, son Charisme même qui semblait refroidir la situation. Il brisa cette sorte de Fascination en détournant ses yeux pour les tourner vers Yanosa qui répondait à sa question. Des fonds pour répandre une foi ? Il était donc religieux, Orochimaru n’avait jamais vraiment compris ce besoin des hommes à vénérer quelque chose, comme s’ils avaient besoin de cela pour vivre, comme si sans cette touche divine, ils ne pouvaient comprendre le monde. Les dieux sont une véritable insulte pour les Hommes de Sciences tels quel lui, car ceux qui croient en eux ne peuvent pas comprendre qu’il peut y avoir une raison, une explication au moindre phénomène qui paraît ésotérique au premier abord, mais dès que l’on se penchait sur la situation, on voyait avec une grande facilité que la Nature y était pour beaucoup. Mais qu’importe, l’on ne peut réparer l’ignorance d’un homme en si peu de temps, mais Orochimaru ne pouvait que se méfier de cet homme, s’il portait une croyance pour un Dieu qui appréciait la mort, l’on ne pouvait que se douter du Dieu en question. Il ne souhaitait pas particulièrement voir sa population décimée parce qu’un fanatique religieux voulait tout simplement faire un sacrifice à son Dieu.

Il commençait à réfléchir à comment tourner cette situation sans que cela ne finisse en bain de sang, mais à nouveau, Kimbly s’imposa, il était là, genou en terre pour demander à être muter à la surveillance du Nukenin, ce jeune homme commençait doucement à se faire indispensable pour Orochimaru, cela était-il fait exprès ? Avait-il bien compris que l’inutile n’avait guère sa place à Oto ou alors y avait-il un but personnel, après tout, les deux hommes ne semblaient pas s’être particulièrement appréciés dès leur première rencontre et si le Serpent Blanc n’était pas apparus, leur discussion se serait sans doute envenimer jusqu’à ce qu’ils en viennent aux mains. Peut-être Kimbly souhaitait-il juste être si présent près de Yanosa qu’il ne pourrait qu’avoir plus de champ libre pour le tuer discrètement, c’était un scénario envisageable. Un Sourire étira les lèvres d’Orochimaru, en effet, ce genre de situations lui plaisaient, car des deux, si combat il finissait par y avoir, seul le meilleur en resterait, et le Sannin comptait bien s’entourer que du meilleur, tel la graisse entourant le lard. Mais en ce moment, il ne pouvait se permettre de perdre deux éléments comme eux, il allait devoir placer des clauses strictes sur le contrat.

« Tu marques de plus en plus ton utilité Kimbly … »

Sa voix froide émergea de sa bouche souriante, il semblait frapper par l’ironie de la situation, un homme au caractère aussi explosif que ses jutsus voulaient canaliser quelqu’un qu’il considérait comme dangereux, mais dans l’affaire, qui pouvait-on réellement qualifier de destructeur ?

« Bien, tu seras donc assigné à la surveillance de Yanosa, mais …Tu ne dois ni le tuer, ni le laisser mourir au cours d’une mission, sommes-nous bien d’accord ? Car si tu reviens sans lui …Qui sait ce que je pourrais te trouver comme nouvelle utilité, dans mes laboratoires… »

Il marqua une pause, ses yeux vrillés sur la tête baissée de Kimbly, qui devaient comme sentir une pression étrange sur ses épaules.

« Pour ce qui est de toi, Yanosa, tu devras d’abord montrer ton utilité, si tu reviens vivant de la mission que je vais t’assigner, je compte bien t’apposer la marque maudite, mais les fonds que tu souhaites obtenir viendront au fur et à mesure que tu réaliseras des missions pour mon compte ou celui des villages, tu auras donc des revenus pour dispenser ta foi. »

Il tendit la main en direction du Nukenin, s’approchant de lui, l’intérêt illuminant ses traits, d’un air parfaitement naturel.

« Confie moi donc le rouleau, le premier à devoir faire confiance à l’autre dans cette situation n’est sans doute pas le Seigneur …Mais bien son Serviteur. »

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:46, édité 1 fois

Sans crier gare, l'homme que Yanosa en était presque venu à oublier, dans la périphérie de son champ de vision, fit une irruption éclaire dans la négoce qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Faisant jaillir d'une main habile et à la poigne ferme un Senbon de ses drapures élégantes, Kimbly le lance droit en direction de la tête du Bunshin formé quelques instant plus tôt à peine. Ce dernier, interrompu dans son mouvement, n'eut pas le temps de faire parvenir le parchemin factice, et disparut immédiatement dans une volute éphémère de fumée blanche. Yanosa porta son regard, perplexe, sur l'auteur du pseudo-crime, se demandant ce que ce subalterne pouvait bien vouloir prouver ou intenter en agissant de la sorte. Etait-il à ce point offusqué par le manque d'attention que son Maître et le Nukenin lui témoignaient ? Après tout, il n'avait rien à faire au sein de la transaction, pensait Yanosa, et malgré tous les efforts qu'il pourrait mettre en oeuvre pour se faire valoir auprès de son Kage, son inutilité ne pourrait que se faire plus voyante, tout du moins, en ce qui concernait le Jashiniste.

De plus, Kimbly semblait être à présent le seul à qui le massacreur religieux inspirait encore le moindre doute, à en juger par la réaction satisfaite, bien que méfiante, du Grand Serpent. Dans la continuité de ce scepticisme aux abords plus qu'agaçant pour Yanosa, le gentleman cru bon de proposer ses services afin de surveiller l'individu, d'après lui trop instable pour être permis à une libre circulation au sein du Village. Sans doute, comprit le jeune homme, avait-ce un rapport avec le meurtre aux apparences gratuites qu'il avait perpétré plus tôt, et qui avait engendré dans le regard du gardien un dépit des plus profond. Qu'il l'accompagne et le suive comme un chien de garde, néanmoins, n'avait et n'aurait aucune incidence sur la conduite du Jashiniste, même si un moulinet malheureux de son épée dans la furie d'un combat avait vite fait de mettre fin à un quelconque chaperonnage de manière plus que fortuite. Mais cela, il s'en accomoderait en temps et en heure.

Au tour du Maître, à présent de prendre la parole, et de lancer une série d'avertissement à faire frissonner le plus aguerri des Ninja, tant le timbre avec lequel ils étaient lancés ajoutaient de superbe et de grandeur au propos lui même. Il pouvait l'admettre, entre les mains de cet homme que presque 30 années séparaient de son âge propre, l'art de la parole et de son appui lors d'une conversation avaient un impact réel sur ses subordonnés, et sans doute sur bien d'autres personnes. Etait-ce simplement l'affaire d'une prédilection, ou bien le fruit d'un choix savament mûri ? Le commun des hommes pouvait en effet bel et bien se poser la question, tandis que jetter ne serait-ce qu'un oeil dans le regard du Sannin pouvait paralyzer le plus confiant des voyageur.

Bien au dessus de ça toutefois, Yanosa recevait sa réponse de la part d'Orochimaru, qui enclin à écouter les perverses propositions de son subalterne n'allait pas se priver de gêner le plus possible le Nukenin, avec les moyens dont il disposerait. Tout en annonçant cela, il validait de ce fait la conclusion du marché proposé par le jeune homme aux cheveux flamboyants, incluant sinueusement dans le dialogue une prochaine tâche qui lui serait confiée. L'affaire, sobrement, était donc conclue, en déduisit Yanosa. Certes sujette à condition, ce dernier n'avait cependant aucune raison de douter de son habilité à combler l'Otokage lorsqu'il s'agissait de massacre et de sang versé.

" Une mise à l'épreuve, hein... J'accepte, bien sûr. Ainsi que vos modalités de versement des fonds qui me va très bien. "

Observant pour la première fois l'homme-serpent se rapprocher de lui à pas mesurés, Yanosa su qu'il était tant de sceller l'accord. C'était lui qui détenait le pouvoir, il lui revenait donc le droit de le donner, ou tout du moins, de le partager. Sans hésiter, donc, Yanosa tendit la main tenant le rouleau massif en direction du Kage, tout proche à présent. Un pouvoir en échange d'un autre, excepté que pour l'instant présent, seule l'une des parties aurait le bénéfice de l'échange. Cela, le Nukenin le savait bien, mais en lui rien d'autre que la colère de son Dieu à son égard pouvait le faire douter, ou le faire se sentir d'une faiblesse purement humaine. S'accomodant au mode de transmission verbale des pensées, le Jashiniste rajouta toutefois à l'attention d'Orochimaru, sans une once de menace, un propos qu'il saurait faire respecter par le geste le plus ferme qui soit.

" Dès ce moment, nous sommes liés par ce contrat. Je ne faillirais pas aux tâches que vous me confierez et détruirais tout ce qui vous semblera bon d'éliminer. Que l'un de nous fasse défaut à ses engagements, et il encourera la mort de la main de l'autre.

Ainsi soit-il, Orochimaru-senpai.

Maintenant... Qui dois-je tuer ? "

Cela me réjouit que ma demande fût acceptée. J’étais désormais le garde officiel de ce barbare à la lame un peu trop facile. Tel un ange de la mort qui flotte au dessus des épaules de sa victime, je n’hésiterais pas à faire tomber mon épée de Damoclès sur le crâne de ce fanatique. Pour lui, le meurtre n’était pas une occupation, je l’avais maintenant compris, le sang qu’il versait était offert à son mystérieux Dieu. J’avais affaire à un pure extrémiste fidèle à une dantesque entité, je me devais d’être plus que prudent car pas une seconde je doutais que tôt ou tard, celui-ci chercherait à rependre mon sang au nom de son Dieu. Même Dieu qui sans aucun doute, avait une plus grande part de l’allégeance du vagabond que n’en aurait jamais notre Maître. Inconsciemment, nous savions tous que si un jour cet homme devrait faire un choix entre son maître de sang et de chair et si son maître céleste, Orochimaru y perdrait beaucoup. C’était pour cela qu’intérieurement, je me promis de ne jamais faire don à Yanosa de ma confiance pleine.

Une fois de plus, je repris ma place de spectateur mais cette fois ci avait plus d’entrain. Je n’avais pas réellement mon mot à dire sur cette affaire ci, elle concernait bel et bien les deux hommes. Ils prêtaient mutuellement allégeance, je n’avais vraiment rien à voir avec ces échanges de belles promesses. Mais lorsque la question de la mission fut de nouveau d’actualité, je sentis que je devais une fois encore faire part de mon opinion sur la chose. En effet, si Yanosa devait partir en mission au nom d’Orochimaru en dehors des frontières d’Oto, ma place auprès de lui n’était donc pas nécessaire. Car si comme je le pensais le Serpent comptait envoyer son nouveau pion hors des frontières du pays, ma fonction de garde était erronée était donné que celle-ci ne se limitait qu’au pays du riz. Je donnerais sans doute l’impression de me contredire mais, accompagnée d’une simple et juste justification, mon maître ne pourrait me contredire. Mais, de crainte de donner mauvaise impression à Yanosa, je préférai me rapprocher de l’oreille d’Orochimaru pour que lui seul n’était connaissance de mes paroles.

Maître, j’ai ouïe dire que vous me réserviez des projets bien particuliers du côté du pays de la Brume. Si je dois accompagner Yanosa jusqu’aux profondeurs d’un pays dans le but qu’il vous fasse ses preuves, ce qui au passage ne me concerne guère, il serait favorable à vos plans de l’envoyer au pays de la Brume où je pourrais accomplir vos desseins.

Ma demande avait été des plus naturelles car autant moi que mon maître nous savions que s’il fallait que j’accomplisse une mission en même temps que Yanosa s’occupe de la sienne, nous devrions avoir soit une mission commune soit nous devrions œuvrer dans le même pays, pour que je puisse me soumettre à mes deux devoirs. Mais l’idée de devoir accomplir ma mission en compagnie de ce vagabond ne me déplut guère car des bras supplémentaires seraient les bienvenus et qui plus est, une fois dans le pays de la brume, les morts qu’entasserait mon compagnon de fortune ne m’intéresserait guère puisque mon côté, j’aurais sans doute à empiler autant de victimes. Tant que les morts n’étaient pas peuple d’Oto, je n’avais aucune objection. Et, il fallait dire que tuer me manquer un peu, non pas comme l'absence suffocante d'une drogue mais plutôt comme un plaisir simple que l’on ne s’est pas fait depuis trop longtemps.

Yanosa, je m’étais retourné vers lui, ne voyez pas ma présence auprès de vous comme une menace mais juste comme un gage de confiance, lui avouais-je tout en souriant.

Je ne pouvais garder cette mauvaise relation avec mon futur équipier. Du moins, même si notre épopée commune serait aussi brève qu’un éclair, j’avais autant à gagner que lui que nous restions tous deux en vie. Comme me l’avait fais remarquer mon maître, les pertes n’étaient acceptées. Je m’en contentai car moi non plus je ne souhaitais pas perdre un ninja tel que Yanosa. Du moins, jusqu’au jour où il comprendrait que le sceau ancré dans sa chair n’était qu’en fait un véritable poison et que, désespéré, il nous forcerait à l’achever, j’avais tout intérêt à le maintenir vivant et cela en commençant d’abord par entamer une bonne relation. Nous nous pourrions nous supporter éternellement si nous continuions à agir ainsi. Et ce fut pourquoi, qu’en bon diplomate, je décidai de faire le premier pas en espérant que cette preuve de bonne volonté ne soit pas refoulée par le vagabond car, il devait autant savoir que moi que la situation dans laquelle nous nous trouvions ne pouvait être autrement que dans un esprit de bonne camaraderie.

Il ne pouvait guère se laisser aller à jubiler, mais il en était tout proche …L’extase que lui procurait ce nouveau savoir était tel que dès l’instant où le Rouleau fut en ma possession, mon sourire s’allongea, celui-ci, plus que déshumanisant, tordait mon visage dans une expression de désir, oui, car ce nouveau Rouleau, cette nouvelle connaissance ne changeait rien à l’affaire, il n’avait fait que raviver mon besoin de connaissance. Il n’écoutait déjà plus les deux hommes, toute son attention adressée au parchemin qu’il déroulait, découvrant ainsi que Kage Bunshin et le Taijuu Kage Bunshin. Caressant le rouleau presque amoureusement, son esprit revint sur la terre ferme, son visage se recomposant bien qu’un sourire victorieux étendait toujours ses lèvres, il observa le Nukenin.

« Ta première mission sera plutôt de rester en vie … »

Le ton de sa voix était de nouveau froid, son sérieux revint, ses yeux d’ophidien se limitant à deux fentes pleines d’un éclat coruscant qui le caractérisait trop bien lorsque la situation le voulait, cette fameuse Volonté du Feu habitait aussi le Serpent, mais de manière bénigne, ne ressortant qu’à certaines occasions, mais on ne pouvait ignorer qu’il provenait de ce village et qu’il avait été formé par le meilleur Sensei de l’époque. Il aurait beau nier toute appartenance au village, la Volonté du Feu lui avait aussi été inculquée, de manière discrète, s’insinuant en lui de façons à ce qu’il l’ignore, mais elle apparaissait dans sa volonté de conquête, où il se montrait implacable ou bien encore dans son désir de survie, car nul ne pourrait le forcer à mourir, sa volonté à s’enquérir de l’Immortalité transcendait le Réel pour s’accaparer du Nébuleux. Son souhait se combinait à une position quasi divine, il se devait d’atteindre le même niveau que les habitants de l’Olympe.

Un jeune serpent vint siffler à son oreille, cette jeune pousse était au courant de bien des choses, notamment de sa future mission au pays de la Brume, il venait l’entretenir d’évidence, d’un geste de la main, il chassa le godelureau de son oreille, ce genre de sifflements futiles ne l’intéressaient pas, il n’était point sénile, malgré son âge avancé, si bien qu’il savait déjà de quelle manière allait tourner l’affaire depuis qu’il avait croisé le regard du Nukenin, il avait déjà envisagé toutes les possibilités, et la meilleure en était ressortie, il le savait …

Orochimaru attendait que son serviteur finisse de parler, au moins, il avait l’intelligence de repartir sur de bonnes bases avec son futur coéquipier, bien que des notions comme l’amitié ou l’amour étaient futiles aux yeux du Sannin, il ne pouvait nier que pour le bon déroulement d’une mission, il valait mieux qu’aucun des deux partis veuillent assassiner discrètement l’autre, surtout au cours de la mission qu’ils allaient devoir accomplir. Car son opinion était arrêtée, il allait devoir les accompagnés pour les coordonner, certes Kimbly semblait posséder une bien bonne maîtrise de sois présentement, mais il était tout de même quelqu’un d’impulsif, qui ne savait guère tenir en laisse ses pulsions meurtrières.

« Nous irons en effet porter un coup dur au cœur de la Brume …Arane Tashira, le Mizukage, a adopté une jeune fille, je compte bien que nous la kidnappions … »

Il marqua une pause, observant les deux hommes, c’était des assassins, ils ne devaient sans doute guère avoir de plaisir à ce genre de mission, car pendant tout un temps, c’était la discrétion qui devait dicter leurs actes. Reprenant la parole, ses yeux s’étaient agrandis, la Fascination qu’il devait faire sentir reprenant son cours, il était majestueux, puisque royal …

« Dans un premier temps, nous irons nous établir dans la cache d’un groupe de ressortissant, ceux-ci seraient pour Kiri des Nukenins qui veulent couper toute circulation commerciale, bien sûr, ils se sont déjà établis et en théorie, le village caché de la Brume ne devrait guère tardé, nous devrons donc tuer ces fameux Nukenins et tuer une partie de l’équipe envoyée pour éparpiller ce groupuscule, il nous faudra donc en garder un seul en vie, pour découvrir la position du village caché, et si nous parvenons à l’y pousser : le forcer à nous faire entrer dans le village de manière discrète et bien sûr nous indiquer où habite la jeune fille. Si bien sûr le Mizukage est quelque peu intelligent, il aura fait surveiller sa fille, c’est là que tu interviens Yanosa …Tu devras neutraliser ce Ninja et tâcher de retarder un maximum nos opposants tant bien sur que la vie te le permet jusqu’à ce que Kimbly et moi ayons quitté Kiri, il n’y a donc aucune utilité à faire le héros, il faudra que tu fasses preuve d’une grande endurance et que tu économises tes ressources tant que tu le peux. »

Il observa les deux hommes, la suite de son plan, il en souriait à l’avance, en effet, c’était du grand art, réutiliser son ancien laboratoire …

« Kimbly partira directement vers Konoha avec la jeune fille, à la Vallée de la Fin, il faudra que tu le rejoignes pour qu’il rentre à Konoha de manière assez discrète, et rejoindre mon laboratoire où là, tu le laisseras pour revenir à Oto, si jamais Kimbly, tu sens que ta cachette a été découverte ou que toi Yanosa, tu as eu l’impression d’être suivis, il faudra que vous changiez de position pour vous diriger à Cha No Kuni tout en me prévenant d’une quelconque manière que vous avez été contraint d’y aller et je tâcherais de vous rejoindre dès que je peux. »

Au même moment, il sortait de ses manches deux cartes, l’une représentant Konoha comme devait toujours l’être le village, à quelques détails près avec la position de son ancien laboratoire. La deuxième carte représentait le Pays du thé, avec un village annoté en détail ainsi qu’un sous-bois épargné par la civilisation où ils devraient se rendre.

« Et si vous ne l’avez toujours pas compris …Je le précise : je serais avec vous le temps du kidnapping, dans le cas où l’on devrait croiser notre amis Arane …Nous partirons quand j'en aurais l'idée. »

Son sourire s’étira dans un rictus malsain, ses yeux luisant d’une envie meurtrière étonnante, animée uniquement par l’envie de domination…

Tel un Roi dont son territoire ne lui suffit plus.
Tel un Roi qui redécouvre les soifs de conquête.
Tel un Roi … qu’il est.

HRP : Je pense que ce sujet touche à sa fin et que vos personnages peuvent aller se préparer pour leur mission.

Dernière édition par Yanosa Oterashi le 2009-10-22, 19:46, édité 1 fois

C'était la partie qui, sans nul doute, et depuis le début de son entreprise il en était sûr, allait le plus plaire à Yanosa. Comme une promesse qu'il avait pu faire tenir au Maître Serpent avant même de le rencontrer, et qui se vérifiait. Nul homme au monde, nul être si l'on exceptait Jashin lui même, ne pourrait certainement intimer au Nukenin d'exécuter plus plaisantes consignes que celles qui allaient suivre. Comme une certitude reposante, apaisante pour l'esprit même le plus brûlant qui soit. En l'occurence, la flamme dans le coeur du pieux Jashiniste pouvait difficilement être aussi stable et forte à la fois qu'en cet instant de grâce. Avant de pouvoir jouir du moment libérateur où Orochimaru allait lui annoncer quoi faire pour enterriner sa part du marché, Yanosa dû une nouvelle fois supporter les pâlabres inutiles du subalterne du Sannin, Kimbly, qui décidément tenait avant toute chose à pouvoir entrer dans les toutes meilleurs grâces de son Maître. Cela passait par son obéissance sans failles aux ordres, mais aussi et surtout par son zèle avéré qu'il n'hésitait pas à exhiber. Tout un comportement que Yanosa, d'un paradoxe sans fin, ne pouvait pas comprendre à l'instant où il en était témoin. Quoi de plus ressemblant à ce qu'il faisait lui même, après tout, vis-à-vis de son Dieu ? Seulement, le guerrier à la longue chevelure de feu, lui, pouvait se targuer de suivre la voie d'une vraie divinité, tandis que l'homme non loin de lui fléchissait devant un de ses semblables, tout aussi fragile devant l'absolu néant qu'il l'était lui même. Affligeant. Ponctuant sa génuflexion, il adresse à Yanosa une remarque à priori destinée à le mettre en confiance. Une futilité de plus vis-à-vis d'un homme qui, bien qu'encore jeune, n'avait réellement aucun besoin de réconfort ou de quelconques marques d'assurance.

Ne l'ayant jamais vraiment quitté, le Nukenin replonge son regard de braise de plus belle dans les tréfonds de chaire du corps blanchâtre de l'Otokage, pressentant un glorieux futur de destruction et de sacrifices au nom de Jashin des mots que le bientôt vieil homme allait faire résonner dans l'espace fleuri. A l'instant de leur énonciation, le visage jusqu'ici resté d'une expression neutre à souhait de Yanosa s'anime d'un rictus presque diabolique, ses dents carnassières saillant allégrement, comme de petits démons prêts à jaillir d'eux même. Rester en vie... C'était bien le dernier des soucis du guerrier. Et son Dieu savait bien à quel point pourtant elle était mise en jeu, à toute occasion qu'il lui présentait. Seulement... Bien peu étaient ceux qui, en vérité, restaient capables d'infliger la quelconque blessure mortelle au Nukenin. Cela, il en avait la confidence lui même. Son corps était robuste, aussi dense que l'acier, aussi béni que l'étaient les eaux des Eglises. Rien ne pouvait ni ne pourrait l'atteindre, tant que sa foi resterait inébranlable et sans bornes. Passée cette boutade, que lui lançait là sans complexe le Kage du Village d'Oto, le sujet vint à se tourner vers de bien plus concrètes affaires...

Les détails se mirent à fuser de la bouche du Serpent Blanc, qui exposait là sans honte un plan odieux de kidnapping, mais ô combien ficelé de belle manière. De tout ce qu'il énonçait, le jeune Jashiniste n'en retenait que le meilleur, s'imaginant déjà tranchant dans les chaires et brisant les os des malandrins, puis des Oïnin du Pays de la Brume dîte sanglante. Tout cela l'enchantait déjà, la pensée de la beauté des sacrifices à venir représentant pour lui la plus belle des promesses. Bien sûr, les détails indispensables à la réussite du plan resteraient eux aussi bien ancrés en lui, mais à un tout autre niveau de son cortex, animée par l'envie de meurtre.

L'opération allait prendre un certain temps à réaliser, mais qu'importe, pensait Yanosa. Il savait ce qu'il avait à faire, et surtout était au fait du plaisir qu'il allait prendre. A présent, restait seulement à attendre le début du processus...

" Kukhu, parfait. " annonce le Nukenin en levant sa lame jusque sur son épaule, conquérant

Commençant à tourner les talons, jusqu'au dehors du jardinet qui n'avait surement jamais été si mal fréquenté, il conclut la rencontre de brèves paroles, son esprit déjà tourné vers les jours à venir...

" J'attendrais avec impatience le moment de notre départ, Orochimaru-senpai, Kimbly-san ! Mata atode... Huwhahaa ! "

Disparaissant dans le lointain d'un saut vif et crépusculaire, le départ du jeune homme laisse un rayon de soleil pénétrer la brume, pour venir se loger au coeur d'une fleur. Ses pétales se mettent à tomber, fânés, accomplissant leur inéluctable destinée. Ainsi, la passion de Yanosa laissa derrière elle la plus symbolique mort qui soit...

Enfin je pus prendre connaissance de ma mission. Pendant trop longtemps, je m’étais satisfait de rumeurs. On n’avait cessé de me répéter, parfois avec envie parfois avec mépris que le Serpent avait de grands projets pour moi mais pas une seule fois, on m’avait éclairé sur ce sujet qui durant de longs jours n’avait été qu’un sombre chemin dont je n’arrivais même pas à distingué la fin. Et lorsqu’enfin je pus savoir mes objectifs, je me rendis compte que cette mission était une nouveauté pour moi. Jamais on ne m’avait proposé de participer à un kidnapping, c’était un domaine dans lequel je n’avais que trop d’expérience mais qui néanmoins m’attirait. Jamais je n’avais essayé d’enlever qui que se soit, je m’étais toujours contenté de tuer et rien de plus. Cette nouvelle façon d’appliquer mon devoir de ninja m’intriguait donc suffisamment pour que j’y prête part aveuglement. De plus, nous n’allions pas nous contenter de l’enlèvement d’un héritier dans l’espoir de recevoir une lourde rançon, nous allions nous attaquer à un très gros gibier, la fille du Mizukage en personne ! Les ambitions d’Orochimaru allaient au-delà de la raison et cela me plut. Je ne savais pas à quand remonter la dernière fois où j’avais du encourir un tel risque et rien que de songer au danger que représentait notre objectif mon âme de ninja bouillonnait d’excitation.

Lorsque le Serpent eut fini de nous étaler les moindres détails de son plan, l’intérêt que je portais à cette aventure s’accrut. Jusque là, je ne m’étais penché que sur l’enlèvement en lui-même, mon esprit inexpérimenté ne s’était pas préoccupé de l’après de notre escapade. Mais Orochimaru avait une fois de plus pensé à tout et sans me laisser le temps de me questionner d’avantage sur mes ordres, il ajouta à mes commandements que je devais ensuite fuir jusqu’à Konoha avec le paquet pour ensuite le cacher dans son tout premier laboratoire qui se trouvait dans les entrailles même du village. Cette perspective m’enchanta, cela faisait bien trop longtemps que j’avais eu envie d’arpenter les terres du pays du feu. Et maintenant que l’occasion se présentait de pouvoir découvrir une terre inconnue, qui avait la réputation d’être habitée par des ninjas de talent, mon âme de voyageur, qui après mes longues années d’errance s’était étouffée, avec la puissance même d’un cataclysme terrestre, elle jaillit de ces restes, envahissant de nouveau mon âme sédentaire. Mais lorsqu’Orochimaru nous fit part de la pire situation que nous pourrions avoir à rencontrer, cette excitation presque puérile se dissipa, laissant de nouveau place à cette sérénité dont j’avais l’habitude. Je ne pouvais m’abandonner à une telle façon de penser car après tout, cette mission restait un périple qui pourrait à tous nous coûter la vie.

Durant tout mon chahut intérieur, j’étais resté aussi calme qu’à mon habitude, mis à part peut être un large sourire qui s’était dessiné sur mon visage lorsque mon maître avait parlé, trahissant l’intérêt que je portais aux propos du Seigneur d’Oto. Mais désormais, j’avais retrouvé cette expression froide qu’avaient tous ninjas d’Oto. A la vue de mon coéquipier, qui n’avait pas réagi à ma tentative de fraternisation, qui s’en allait, je ne tentai plus de le retenir. Mais en tant que gardien, je me devais de le surveiller et cela dés maintenant. Mais avant d’à mon tour m’en aller vers d’autres horizons, je me retournai vers mon maître.

Ce sera un honneur pour moi de participer à cette mission Orochimaru-sama… Déclarais-je humblement. Sur ce, je m’en vais accomplir ma mission première, n’ayez aucune crainte, Yanosa ne sera pas un danger tant je veillerai sur lui.

Et après l’avoir salué, je m’en allais à la surveillance du futur esclave d’Oto. D’un pas lent, je me rendis à mon tour vers une des nombreuses sorties de ce havre de paix, suivant mon « client » à distance. Jusqu’à que je reçoive l’ordre de mission officiel, je me devais de surveiller les moindres faits et gestes de mon compagnon dont les réactions étaient plus qu’imprévisibles. En compagnie du Maître, ce loup sauvage s’était gardé de sortir ses crocs mais maintenant qu’il échappait à la surveillance de celui à qui il avait prêté allégeance, qui pouvait nous porter garant de sa bonne foi ? En tout cas, je n’étais pas encore prêt à croire en sa bonne parole et même si je savais que sans confiance nous ne pourrions établir une bonne relation, je me gardais de la bêtise que je pourrais commettre en acceptant de croire en Yanosa. Ce fou m’avait montré de quoi il était capable au nom de son soit disant dieu, il n’était vraiment pas quelqu’un de net…

Citation :: °¤ Evaluation ¤°

>> Très bon topic, pas grand chose à dire au niveau du contenu >

Kimbly =) Quelques oublis de pontuation, mais dans l'ensemble tes RPs sont très bien écrits. Écriture fluide et spontanée ( naturelle si tu préfères ).

Yanosa =) Tu joues au papillon rebelle, prends le temps de butiner une fleur avant d'aller sur une autre.
à méditer

arrow: Oro : 11 points / Kim : 14 points / Yanosa : 13 points