Tandis qu’Hiro se terrait derrière l’immense roche qui lui servait de couverture, celui-ci se vaqua à quelques anodines occupations. D’une autre de ses poches, il sortit un petit carnet accompagné d’un fragile fusain. Le cahier, qui servait à l’homme quand celui-ci esquissait des croquis, ne le quittait jamais. Sa couverture, faîte d’un cuir noir, était aussi marquée par le temps que le visage vieilli de son propriétaire. Quant aux pages discrètement jaunies, elles n’étaient pas encore toutes occupées par des dessins, même si le premier d’entre eux remontait à la jeunesse de l’Ermite. Hiro ne s’attardait sur sa passion que lorsqu’il en avait l’occasion. Sa vie n’était pas des plus tranquilles et pendant toutes les longues années de son existence, rares avaient été les occasions où l’artiste avait pu réellement se pencher sur un de ses chefs d’œuvre. Représentant majoritairement des félins, les dessins du carnet étaient d’une grande beauté et d’un réalisme saisissant. Le peu de personne qui avait pu poser le regard sur ces esquisses les avaient violemment jalousées, étant donné que cet artiste là faisait preuve d’un égoïsme sans égal quant à ses œuvres dont l’appartenance n’était réservée qu’à celui qui les avait crée et à personne d’autre.

Après un court moment de réflexion, le dessinateur trouva enfin ce qu’il allait dessiner. Une fois de plus, son fusain créerait un tigre mais pour une fois, allait s’ajouter au dessin un être humain : Akira. Hiro, surement arrivait à penser à penser son élève grâce à l’épreuve qu’il lui avait posé, réfléchit alors une dernière fois au contexte dans lequel il allait plonger ses personnages. Et après de longues secondes où il resta immobile, Hiro se lança. Le dessin jaillit de la feuille, les traits noirs apparurent d’eux-mêmes, l’artiste était une fois de plus en train de donner vie. Son élève s’ancra littéralement dans le papier, gardant sur son épaule son compagnon. Lorsqu’Akira vécut enfin, en compagnie de son nouvel ami qui se lover contre sa tête, Hiro poussa un petit cri de joie. Ce dessin était sans doute le meilleur qu’il n’avait jamais griffonné. Il pouvait sentir la puissance du regard de son élève à travers le papier, il avait la réelle impression de tenir entre ses mains fatiguées une miniature du ninja qui ne cessait de le fixer silencieusement.

Et au même moment où le vieil homme ferma son carnet, celui-ci entendit quelques mètres plus haut le grand tigre qui n’avait pas tardé à le retrouver. Saburaboken ne rejoignit pas son maître, celui-ci resta à sa place attendant l’arrivée des apprentis chasseurs. Les heures passèrent et enfin le vieil homme, qui avait attendu pendant tout ce temps put apercevoir son élève. Akira et Saburenku avaient enfin fini par le retrouver. Une fois de plus, l’arrogance de l’élève le fit remarquer par son maître qui fut coupé par l’arrivée du grand tigre, qui surprit une fois de plus les deux apprentis. Posté prêt de son père, celui gardait sur les arrivants un regard sévère.

Heureusement pour vous qu’Hiro-sama est resté ici, car si celui-ci n’était pas resté docilement caché, vous ne l’auriez sans doute jamais retrouvé… J’ai arrêté de compter le temps que vous prendriez pour le retrouver depuis des lunes !... Franchement, Kima ferait mieux… siffla le grand tigre.
Même si tu n’as pas tort, ils ont le mérite de m’avoir retrouvé avant la fin de la journée… Akira, maintenant on va passer à autre chose, on aura l’occasion de perfectionner ta traque… soupira l’Ermite qui n’avait pas manqué l’occasion de rappeler à son élève ses véritables capacités. Maintenant, nous allons passer à quelque chose de plus sérieux, ta prochaine mission sera de me ramener un tigre sauvage… Comme je te l’ai dis plus tôt, pour aspirer à pouvoir invoquer des tigres plus gros, il te faudra savoir les dompter. C’est pourquoi je veux que d’ici trois jours tu me ramènes un tigre, vivant de préférence. Ce désert en est jonché, j’ai en rencontré à plusieurs reprises pendant ma semaine d’absence. Je te laisse trois jours pour me ramener un tigre, prés de l’oasis. Après cela, nous pourrons nous pencher sur son dressage… finit-il

Lorsqu’enfin Akira présenta sa capture à son maître, celui-ci fut autant abasourdi par la prouesse de son élève que par l’état dans lequel il lui était revenu. Son jeune corps était parcouru de plaies encore chaudes. Le jeune ninja était dans un piteux état, ressemblant plus à une épave bonne à la dérive qu’à un fier combattant. Ses vêtements, maintenant devenus haillons, étaient lacérés de tous les côtés, preuve que sa proie ne l’avait pas raté. Il n’avait plus cette prestance de jadis, son regard empli de force par le passé, était maintenant fatigué, son visage était recouvert de poussière et ses cheveux en bataille. Quant à Saburenku, celui ne semblait pas aller mieux. Son poil, comparable à la crinière de son maître, se noyait dans de la poussière. Ces trois jours n’avaient pas été de tout repos, cela était évident. Tandis qu’Hiro s’était plu de la compagnie de Kima et du Roi des tigres, son élève s’était éreinté à traquer l’imposante bête qui gisait à un mètre d’eux, complètement immobile.

Le regard du maître alla ensuite se pencher sur la bête. Elle aussi n’allait pas pour le mieux, son corps était parcouru de nombreuses entailles dus aux nombreux coups de lame d’Akira. Les plus récentes laissaient encore échapper des minces filets de sang qui s’engloutissait dans le poil terreux de l’animal. Mais malgré son catastrophique état, sa gueule ouverte laissait encore échapper un discret souffle chaud. L’homme était rassuré ni Akira, ni Saburenku et ni cet animal étaient dans un état critique.

Lorsqu’enfin il finit la minutieuse analyse de la capture du ninja de Suna, Hiro revint à la rencontre de celui-ci. Avec désinvolture, celui-ci se laissa tomber prêt du jeune homme.

Repose toi et panse moi ces plaies. Demain nous commencerons le gros du travail. Je m’occupe du tigre… dit le vieil homme. Tu as été surprenant, même si je t’en veux d’être revenu dans un lamentable état en compagnie de cet animal qui ne va pas mieux. Mais heureusement, Saburenku et toi n’avez rien de grave. Je ne me permettrais pas de perdre ni un tigre, ni un ami… finit-il avant de se relever.

Silencieusement, Hiro se dirigea vers l’animal évanoui. Lorsqu’enfin il arriva à sa portée, celui-ci s’accroupit prêt de lui et commença alors sa besogne. Il semblait que l’Ermite avait prévu le coup, car prêt d’Akira et prêt de l’imposante bête étaient posés dans le sable des kits artisanaux de premiers soins que Hiro avait prit le soin de confectionner pendant les longues journées d’attente. Et pendant prêt d’une heure, le vieil homme resta au chevet de l’animal, pansant chacune de ses plaies et nettoyant soigneusement son poil comme s’il s’agissait là d’un ami de longue date qu’il avait retrouvé presque mort. Le maître des tigres portaient pour ces bêtes un amour incroyable. Celui-ci aimait chaque félin qu’il voyait, même si cela était pour la première fois. Et lorsqu’il rencontrait des fauves dont l’état était comparable à celui-ci, le dompteur devenait alors un soigneur qui pouvait s’attarder sur un animal pendant plusieurs jours.

Et une fois que la bête fut totalement soignée et confortablement installée sur un lit confectionné par les mains habiles du vieillard, celui-ci revint à la rencontre d’Akira et de son petit compagnon.

Alors, ça va mieux ? demanda-t-il sur un ton paternel.

Une fois que la nuit arriva et que les mœurs de chacun furent soulagées, les habitants de l’oasis purent se laisser border par Morphée. La nuit fut fraîche mais le sable, chauffé tout le long du jour, fut un matelas parfait. Lorsque de timides rayons de soleil percèrent l’horizon, le vieil homme ne put qu’y assister, déjà réveillé et posté prêt de l’animal toujours endormi. Hiro n’avait pu se reposer correctement cette nuit là, celui-ci avait été rongé par la crainte de retrouver la capture d’Akira sans vie au lever du jour. Il avait alors opté pour la veille de celui qui le causait tant de peine.

Lorsqu’enfin son élève se leva, Hiro ne lui prêta pas attention, toujours soucieux de l’état du tigre, même si celui-ci allait de mieux en mieux. L’Ermite était désolé d’avoir retrouvé son élève et sa proie dans un tel état, mais il ne pouvait en vouloir à aucun des deux d’avoir versé le sang de l’autre, il fallait passer par là. Vers huit heures, l’imposante bête commença à se réveiller. Ses lourdes pattes essayèrent d’abord de redresser tout le reste du corps mais, prises de faiblesses, celles-ci firent chuter tout le reste. L’animal ne semblait pas apprécier l’état dans lequel il se trouvait, cela ne lui était surement pas habituel de se réveiller pansé. Lorsqu’il stoppa les vaines tentatives de remises sur pieds, il s’intéressa avec plus d’attention à l’environnement qui l’entourait. Surement habitué aux lieux, il ne présenta aucun signe de craintes jusqu’à qu’il croise les regards des humains qui se trouvaient à une dizaine de mètres de lui. Tout d’abord, celui-ci fut intrigué par ces bêtes peu communes mais quand peu à peu il réussit à reconnaître ce qui se trouvait si prés de lui, celui-ci poussa un assourdissant cri de mise en garde.

Hiro ne réagit pas, ce n’était pas la première fois qu’il avait affaire avec une bête sauvage. En général, elles réagissaient toujours de cette même façon, sortant les crocs et les griffes et poussant le même genre de grognements. Le vieil homme se tourna ensuite vers Akira et son compagnon.

C’est à vous de jouer, vous allez essayer de me calmer cette bête. Je serais là pour vous épauler si vous rencontrez de grosses difficultés mais en majeur partie, ce sera à vous de vous débrouillez pour dompter cet animal, qui je vous rappelle ne vous a surement pas oublié.

Là était la réelle difficulté, ce tigre n’avait pas oublié ceux qui l’avaient capturé même si pour le moment il ne les avait toujours pas reconnus. Le Maître des tigres voulait voir quelles seraient les réactions de son apprenti face à cette situation critique. Car si celui-ci espérait calmer cet animal comme il l’aurait fait avec un chat énervé ou un chien enragé, il allait être déçu. Il n’y avait rien avoir entre le dressage de cet animal et le reste, car celui-ci était capable de vous ôter la vie en un simple coup de patte. Hiro, dans sa jeunesse, avait déjà assisté à la mise à mort d’un dresseur trop confiant. Le jeune homme n’avait pas compris quelle était la réelle différence entre l’animal sauvage et ceux qu’il avait rencontré par le passé. Et cela lui avait coûté chère, il avait péri sous les crocs d’un fauve qui, à la suite de l’homicide, fut injustement victime d’une vengeance.

Fais très attention Akira, un accident est si vite arrivé…

Akira n’avait aucune expérience dans le domaine du domptage, cela était évident. Celui-ci avait abordé l’animal sauvage comme s’il avait s’agi d’un petit enfant, d’un animal de compagnie en colère ou encore d’un démon apte à comprendre ce charabia humain. Mais il avait affaire à une bête bien plus grosse et dangereuse. Ce tigre n’avait aucun intérêt à se soumettre au frêle humain qui essayait de communiquer avec lui. Lui, grand prédateur, pouvait sans effort tordre le cou de son dresseur. Hiro, qui avait assisté au premier contact du jeune ninja fut aussi déçu qu’amusé. C’était bien la première qu’il voyait un premier contact de ce genre. Et malgré l’effort qu’il faisait pour essayer de garder sur le visage une expression sérieuse et neutre, il ne pouvait retenir un petit sourire en coin, railleur. Akria ne manquerait sans doute pas de remarquer l’expression de son maître qui tenté, dans un effort presque surhumain, de retenir son envie de rire. Mais lorsque celui-ci se retourna vers son maître pour lui demander du soutient, son expression niaise laissa place à un air plus sérieux. L’homme devait donc conduire son apprenti, pas à pas, le long de la voie du dresseur. Cela ne l’enchanta guère mais il se plia à la volonté de son élève qui si continuait de telles tentatives finirait sous peu son les crocs de l’animal.

Bon, je vais te montrer comment calmer cette bête, cela va peut être te paraître bien brutale, mais il n’y a pas vraiment d’autres moyens.

Hiro, d’un pas assuré s’approcha mètre par mètre de l’animal qui redoublait d’agressivité. Mais le vieil homme n’exprimait aucune crainte, ce qui eut pour effet de déstabiliser ce grand fauve qui sans doute n’avait pas l’habitude de tomber sur une proie qui faisait preuve d’un tel sans froid. L’expression du dompteur restait neutre, celui-ci n’affichait ni excitation, ni peur, ni agressivité. Elle était celle d’un homme de tous les jours. Mais cet air ne plus pas à l’animal qui dans un bond, essaya de frapper l’Ermite d’un violent coup de griffe. Mais l’homme, ayant anticipé l’attaque, n’eut aucun mal à éviter l’assaut et le retourner en sa faveur. A peine l’animal eut-il le temps de ramener sa patte que le dresseur bondit sur lui. Hiro s’accrocha au cou de la bête qui d’abord se mit à bouger violemment. Et contrairement aux attentes de tous, le Maître des tigres ne perdit pas espoir, d’un geste sec, il réussit à plaquer l’immense animal contre le sol, tenant fermement son imposante tête et écrasant chacune de ses pattes de ses petits pieds.

Une fois qu’il est soumis, il faut le calmer.

L’étreinte du vieillard se relâcha mais avant que le tigre ne puisse reprendre le dessus, l’homme plaqua ses mains contre le front du fauve. Ses mains, habituellement pâles, bleuirent, recouvertes de chakra. Cette manipulation eut pour effet de calmer l’animal déchaîné qui bientôt n’eut plus besoin d’être pris d’une étreinte. Hiro avait calmé la rage de l’animal par une technique dont il avait le secret. Celui-ci, par le biais de son chakra, partageait ses propres émotions à sa capture. Pour cela, il fallait bien sûr que lui-même soit calmé mais cela n’était pas un problème pour cet homme qui était d’un tempérament calme.

Approche-toi Akira, vois comment on s’y prend… dit-il tout en faisant un signe de la main à son élève. Pour cela, il te faudra d’abord faire un avec l’animal. Je sais que cela peut être dur avec une bête que l’on voit pour une première fois mais un jour, avec de l’entraînement, tu arriveras à faire un avec tous les tigres, qu’ils te soient connus ou pas.

Trônant sur la majestueuse bête, Hiro écouta d’une oreille attentive les remarques et questions de son élève. Il semblait que sa courte représentation avait fait naître chez ce jeune homme un profond intérêt quant à sa science. Mais hélas, même si le vieil homme y mettait toute sa bonne volonté, le secret de sa technique ne pouvait lui être révélé tant que celui-ci n’apprendrait pas à contrôler ses émotions. En effet, lorsque l’homme s’était saisi du tigre, celui-ci avait gardé un calme déconcertant, même si l’animal avait tenté à plusieurs reprises de le désarçonner. Car s’il y avait bien un point capital au sujet de cette technique, c’était bien que s’il y avait émotions à partager avec un animal, celles-ci devaient avant tout être positives. Qu’apporterait cet art à l’Ermite si au lieu de calmer la bête, celle-ci se retrouvait à partager ses peurs et craintes ?

Je veux bien t’enseigner cette technique mais avant d’entreprendre quoique soit, il te faudra contrôler ta peur. Et là, je ne pourrais t’être d’aucun secours… C’est pour ça que je préfère te réserver cette technique pour plus tard, lorsque tu seras apte à avoir un total contrôle sur tes émotions, déclara le maître d’un ton posé.

Doucement, Hiro quitta son trône de fortune pour se poster prêt de son élève. L’animal, totalement calme, ne prêta plus attention aux humains prêts de lui. Il vaqua alors à une de ses occupations favorites : lécher allégrement son poil. Et tandis que l’animal s’occupait, Hiro se tourna vers son compagnon.

Sache que ma technique ne calme que pendant une courte durée. Bientôt, si nous n’agissons pas, la rage étouffée de cet animal jaillira de nouveau à moins qu’avant que cela ne se produise, tu arrives à étouffer les braises. Et sans braises, plus de feu… finit-il.

L’Ermite posa sa main sur l’épaule de son élève, en signe d’encouragement. Et après avoir jeté un dernier coup d’œil sur l’animal qui ne cessait son activité, celui-ci s’en alla plus loin, retournant à sa position initiale, à quelques mètres d’Akira. Puis, avec difficulté, il réussit enfin à s’asseoir, genoux et tibia contre terre tandis que ses fesses se reposaient sur ses talons. Silencieusement, celui-ci sortit d’une autre de ses poches une petite feuille à la teinte peu ordinaire. Hiro porta la friandise à ses lèvres séchées par le climat puis se mit à mastiquer tranquillement cette petite douceur. Il lui arrivait parfois de s’offrir ce petit plaisir. Cette feuille était une rareté du monde ninja, étant donné qu’elle ne poussait qu’au-delà des frontières des pays ninjas. De part sa renom, le vieil homme arrivait à se procurer un petit stock de ces feuilles qu’il ne sortait qu’à l’occasion. Ce végétal plein de goût faisait partie de sa courte liste des caprices.

Et tandis qu’il continuait d’apprécier les arômes de sa friandise, Hiro songeait à la manière dont Akira allait aborder cet énorme fauve. Même s’il l’avait calmé il y avait peu, le Maître des tigres savait que la crainte persistait au fond de ce ninja. Après tout, n’était-il pas humain d’être septique quant au fait d’approcher un fauve qui, il y avait à peine quelques minutes, vous menacer de vous saigner ? Mais le temps était contre lui et Hiro n’allait surement pas se donner à ce petit jeu une seconde fois. Il avait été assez clément en rendant ce fier service à son élève. Si celui n’exploitait pas l’atout que venait de lui donner son maître, il devrait alors refaire face à l’agressif animal de jadis.

Alors, qu’attends-tu pour commencer ? demanda-t-il impatiemment.

Sous l’étreinte du jeune homme, le tigre ne put réagir. Du moins, son grand calme ne le fit d’abord pas prêter attention au moustique qui se tortillait sur ses épaules. Cette tranquillité imposait lui réussissait plutôt bien, celui-ci ne broncha pas quand Akira tantôt tant bien que mal de le maîtriser. Mais, lorsque qu’avec folie, le jeune ninja souleva toute la masse de la bête par le biais de ses pouvoirs, celle-ci ne réagit pas aussi docilement. Paniqué par cette lévitation, le tigre se mit à se mouvoir violement, cherchant désespérément à reprendre contact avec le sol et à désarçonner celui qui semblait à l’origine de son état. La nature lui avait donné de lourdes pattes qui lui permettaient de tuer et de se déplacer à de grandes vitesses, celui-ci n’avait nullement besoin de voler ! Et lorsqu’avec une autorité mal placée le ninja aboya ses convictions, même si l’animal ne compris un traître mot, l’intonation suffit pour réveiller en lui la colère qui avait été enfoui il y avait peu. Sa réaction redoubla de violence, le fauve tenta de frapper de ses pattes son cavalier qui se trouvait malheureusement à un endroit qui était inaccessible à l’animal impuissant. Et cet état de soumission forcée renforça la colère du prédateur qui semblait être pris d’une frénésie sanguinaire. Lui qui jusque là ne s’était limité qu’à de discrets grognement, poussa un puissant grondement de rage qui raisonna dans toute la vallée.

Hiro, qui avait assisté à toute la scène, fut suffoqué de voir à quel point son élève avait été fou. Alors que l’animal avait été assagi sans de réels problèmes, le jeune ninja avait de nouveau réveillé sa colère. La peur le prit d’assaut, celui-ci resta figé tandis que l’animal tentait toujours de se défaire de l’emprise. Et lorsqu’il réussit enfin à reprendre ses esprits, après de longues secondes perdues, Hiro se précipita prêt de son élève.

Idiot, cesse ça tout de suite ! A cette allure, tu auras vite fait de te faire éjecter ou encore de blesser cette pauvre bête ! hurla le vieil homme.

Le tigre ne cessa pas ses tentatives. Ses muscles se durcirent tous, dans un ultime effort, pour lui donner la force nécessaire de déhancher. Et après un dernier mouvement d’épaule, l’animal réussit tourner sur lui même. Son ventre était maintenant tourné vers le ciel et son cavalier tête en bas. Mais alors que le puissant fauve espérait voir ce parasite se faire éjecter, sa terreur devint encore plus grande lorsqu’il se rendit compte qu’au contraire de ses espérances, celui était dos contre terre. Comme tous félins, il avait pour réflexe de toujours retomber sur ses pattes, et craignait les mauvaises chutes. Et maintenant qu’il se retrouvait à tomber dos contre terre, il était définitivement conquis par la terreur.

Hiro, conscient des sentiments de la bête, fut emporté lui aussi par la colère. Comment cet humain avait-il espéré « calmer » l’animal ? En lui soumettant à un test de courage ? Ou encore en lui brisant le dos ? Outragé par un tel comportement, le vieil homme renchérit ses paroles.

Tu ne me comprends pas ?! Arrête ça maintenant, et tâche de faire tomber cet animal sur ses pattes ! Ordonna-t-il.

Et alors que dans les airs la bataille faisait toujours rage, le jeune ninja trouva le temps, malgré sa position, de demander à son maître un sursis. Hiro, malgré une forte indignation, fut obligé de se plier à la demande de son apprenti. Le vieil homme ne pouvait plus supporter un tel désespoir, celui-ci voulait que le conflit entre l’animal et ce jeune humain cesse immédiatement mais lié par les devoirs du maître, celui-ci restait néanmoins obligé de prêter sa confiance à son apprenti quelque aurait pu être la situation. Il resta alors quiet et neutre.

Toujours tête en bas, le tigre conservait toute sa rage en vers ce jeune humain qui, en plus de l’avoir blessé, l’emportait maintenant dans un terrifiant manège. L’animal qui flottait dans les airs, complètement à l’envers et déchaîné, n’en pouvait plus du parasite collé à son dos qui lui causait tant de malheurs. Il avait tout essayé, rien n’avait abouti mais il n’abandonna pas. Et malgré ses plaies qui s’ouvraient de nouveau, laissant échapper du sang à grand flot, celui-ci, ignorant complètement la douleur, tentait et retentait sans cesse de se séparer de son fardeau. Et lorsque le jeune ninja plaça ses mains sur le haut de sa tête, le fauve, prenant un tel geste pour de la pure provocation, n’en put plus de cet humain qui en plus de le coller s’amusait à le narguer. Un autre grondement sourd se fit entendre à travers la crevasse. Et après cette dernière poussée de colère, comme par enchantement, le grand fauve perdit toute rage et soif de sang. Et tandis que le jeune ninja le ramena au sol, sa colère continua à s’atténuer. Et une fois que l’humain eut ramené l’animal au plancher des vaches et qu’il eut pris une distance de sécurité, le tigre fut soulagé et après avoir lancé un dernier regard vers celui qui l’avait causé tant de peine, il s’évanouit.

Bravo !... lança le vieil homme surpris. Mais… Tu aurais pu éviter cela tout de même… Encore un peu et il serait mort… Après un court silence. Tu m’impressionnes Akira, tu as réussi à utiliser ma technique mais, tu n’as encore aucun respect pour les animaux…

En effet, Hiro était à la fois ébahi et déconcerté. Lorsqu’il avait vu son élève utiliser sa technique, celui-ci avait été étonné de voir une telle prouesse. Mais rapidement, la vue du sang de l’animal qui s’étalait sur le sol le fit perdre toute fierté envers son élève. Akira avait du talent mais le vieil homme hésitait quant à sa possession d’un cœur. Le jeune ninja avait voulu impressionner son maître, il avait utilisé les grands moyens et Hiro en était flatté mais était-ce le sang de ce tigre qui était le prix d’un compliment ? L’Ermite l’ignorait, peut être que oui… Mais l’homme ne voulut pas croire à cette diffamation, il voulait en avoir le cœur net.

Akira… Avais-tu pensé, avant d’entreprendre tes plans, que ce tigre en pâtirait autant ?... lui demanda-t-il d’une voix marquée par la tristesse.

Silencieux, après la longue déclaration de son élève, Hiro le regarda s’en aller vers l’animal tapis sur le sable. Même si sa colère était grande, celui-ci ne pouvait pas oublier que son apprenti ainsi que son compagnon étaient revenus dans un état tout aussi pitoyable que celui du fauve. Akira gardait toujours sur le visage des hématomes et sa démarche légèrement boiteuse venait s’ajouter à la longue liste de séquelles. Sa bataille ne lui avait pas été totalement bénéfique, car mis à part sa prise, celui-ci n’avait rien récolté d’autre que des blessures.

Et tandis que le jeune homme pansait à son tour chacune des plaies rouvertes, Hiro garda sur lui un regard plein d’affection. Les gestes du ninja trahissaient, malgré sa colère, de la culpabilité, fruit de sa bonne conscience qui l’avait fait réaliser bien des choses. Et à son tour, le vieil homme fut contaminé par cette même émotion, qui le fit regretter les mots qu’il avait prononcés. Il se rendit alors compte qu’il avait fait un piètre pédagogue, ne cessant jamais de reprocher chacune de ses erreurs même si celles-ci étaient toujours accompagnées par de belles réussites. Akira, depuis le début de l’entraînement, redoublait constamment d’efforts et rares avaient été les félicitations de son maître. Mais l’Ermite ne put totalement l’excuser, ce jeune homme avait à maintes reprises fait preuve d’une arrogance évidente mais, l’apprenti n’était-il simplement une toile qui représentait une œuvre unique, dont le contenu ne pouvait être modifié ? Il était unique, Hiro n’était pas celui qui l’avait façonné et n’avait aucun droit sur lui, il n’était celui qui avait peint cette œuvre, le pinceau lui était refusé même pour une simple retouche. Le seul qui était désormais apte à apporter des modifications à son être était Akira. Hiro s’en rendit compte, il n’avait pas plus droit qu’un autre de changer cette personne, il devait simplement s’y adapter même si cela allait être difficile.

A pas lents, le vieillard s’approcha de l’apprenti soigneur. Il resta d’abord silencieux, trônant sur l’humain et la bête. En effet, le manège dans lequel Akira avait attiré l’animal ne lui avait pas réussi, sa chair à peine cicatrisée avait de nouveau laissé échappé ce liquide pourpre, qui était aussi précieux à cet animal que de l’eau était rare dans ce désert. Mais, le vieil qui ignora la germe d’indignation qui naissait en lui, prit parole.

Désolé d’avoir été si dur, je me suis laissé emporter… Mais je ne regrette rien, j’assume ce que j’ai dis et le pense toujours, tout ce dont j’ai honte est la façon dont je t’ai parlé… Et après une courte pause. Je te laisse soigner ce tigre, cela te serra bien utile plus tard de réussir à panser les plaies de ce genre de fauve. Une fois que tu auras fini, viens me rejoindre prêt de l’oasis, finit-il avant de s’éloigner.

Il se dirigea vers le point d’eau dont les faibles remous faisaient clapoter de petites vagues sur la berge sableuse. Le vieux maître trouva une place sous un long palmier, dont le tronc se penchait au dessus des eaux, comme s’il cherchait dans ces abysses un quelconque trésor. Sa tête verte était paisiblement ballotée par une faible brise qui vint chatouiller le visage du vieil homme qui profita de l’occasion pour se vider entièrement de tous sentiments néfastes.

Assis dos contre le tronc du palmier, Hiro contemplait les flots d’or de l’oasis. Il devait être dix heures et le soleil, proche de son zénith baignait la crevasse de ses rayons et faisait miroitait l’eau cristalline. Bercé à la fois par les murmures de l’oasis et les caresses du vent, le vieil homme se laissait peu à peu emporter par la torpeur. Sa nuit avait été courte, cette occasion était inespérée. Il se laissa alors docilement porter par les bras de la fatigue, fermant lentement ses paupières jusqu’à n’avoir que pour contact avec le monde réel sa peau qui était léchée par les rayons avançant. Les rideaux de la conscience s’écartèrent, laissant apparaître sur la scène un magnifique rêve qui emporta le dormeur dans son regretté passé. Là bas, il n’était encore qu’un apprenti. Son défunt maître gardait sur lui un œil attentif et paternel tandis que celui-ci pansait aussi les plaies de sa capture. Une époque bien lointaine, qui réveilla en lui bien plus de douleurs que de gaité.

Heureusement, celui-ci fut arraché des griffes du passé par la voix paisible de son élève. Akira, qui était proche de lui depuis peu était lui aussi venu s’excuser. Ces quelques mots apaisèrent la douleur du grand maître qui put s’abandonner de nouveau à la paix du sommeil tandis que prêt de lui, son élève en fit de même. Tous deux étaient fatigués, cet entraînement n’était pas de tout repos et ces quelques instants où ils purent laisser leurs obligations furent naturellement savourés.

Après une courte pause, les paupières du vieil homme se rouvrirent. D’abord hébété par la forte lumière, celui-ci dut s’accommoder de son handicap. Et lorsqu’enfin ses yeux s’habituèrent à la clarté des lieux, il put apercevoir prêt de lui son élève, dormant toujours. Il se tourna ensuite dans la direction de l’animal blessé qui toujours, dormait d’un sommeil profond. Tranquillement, Hiro se rendit prés de la berge. Il s’accroupit prêt de la rive, dont les flots baignaient ses pieds et y plongea la tête, à la fois pour se rafraîchir et s’hydrater. Lorsqu’il ressortit son crâne des flots, ses cheveux trempés laissèrent dégouliner le long de son buste de grosses gouttes d’eau qui ne tardèrent pas à imbiber le tissu de ses vêtements.

Une fois séché, l’Ermite se rendit prêt de son élève et lui tapota doucement l’épaule pour le réveiller. Une fois qu’il fut sûr que son apprenti était sur la voie du réveil, il le laissa s’extirper du monde des rêves seul, pour se rendre au chevet de l’imposante bête. Celle-ci, dormant comme un Loire, ronflait bruyamment, signe qu’elle allait mieux. Ses plaies, habilement pansées, étaient en voie de guérison, ce qui soulagea le roi des tigres. Hiro posa sa main sur le flanc de l’animal qui réagit à cette marque d’affection en poussant un léger miaulement. Cette enfantine réaction fit sourire le vieil homme. Et une fois que le jeune ninja fut complètement éveillé, son maître l’interpella.

Akira, viens prêt de moi, nous allons passer à une autre activité le temps que la bête reprenne de son poil !

Lorsqu’enfin l’élève et le maître furent prêts à se lancer vers cette nouvelle passe, Hiro avait pleinement confiance en l’avenir. Cette nouvelle situation dans laquelle étaient plongés les deux humains était propice à un avancement considérable de cet entraînement. Akira et son maître étant réconciliés, le vieil homme pouvait s’investir totalement pour les jours avenirs.

Frappant la moindre parcelle du désert, le soleil observait du haut de son céleste perchoir les moindres mouvements des deux hommes. Ils étaient immobiles, non loin l’un de l’autre, proches du gros animal qui dormait allégrement. Lorsqu’enfin le plus âgé des deux se daigna de se mouvoir, le calme qui régnait jusqu’à là sur la petite crevasse fut brutalement bouleversé par l’action soudaine de celui-ci. Hiro avait agi vite, non pas dans le but d’impressionner son élève, en invoquant son habituel compagnon, Kima, qui se présenta gaiement à l’assemblée une fois qu’une douce brise chassa docilement le petit nuage qui avait transporté la petite bête. Et en un éclair, l’animal se retrouva sur l’épaule de son père, transporté jusqu’à là bas comme par une invisible force.

Je pense que tu as compris les rouages de l’invocation de ces bêtes ci, dit-il calmement en tournant sa tête vers son compagnon. Maintenant, on va passer à un stade un peu plus évolué des invocations, tu vas essayer d’invoquer un tigre plus gros, Saburaboken. Tu as déjà signé le pacte qui le lie à lui, il ne te reste plus qu’à le faire venir parmi nous, finit-il en l’invitant de la main à commencer.

L’Ermite ne savait pas comment son jeune élève s’était pris lors de la semaine durant laquelle il s’était éreinté à invoquer son compagnon présent. Et malgré les nombreux détails de Saburaboken, Hiro n’arrivait pas à s’imaginer les scènes de cette longue semaine pendant laquelle il l’avait abandonné son apprenti à lui-même. Mais malgré l’amertume de son élève, le vieil homme ne regrettait pas l’abandon du jeune homme car il avait voulu le tester et le pousser hors de ses limites. Cela avait été un test, il avait voulu être sûr que son élève était capable de quelque chose. Et maintenant que le vieux septique avait assez de preuve sur le potentiel du ninja, il pouvait lui apporter un peu de son soutien.

Expliquer comment l’on invoque un tigre n’est pas chose facile. Mais le principal lorsque tu invoques celui que tu souhaites est qu'il faut que tu penses le plus possible à celui-ci jusqu’à réussir à créer un lien avec lui. Cela te sera peut être moins compliqué que la dernière fois, vu que tu as déjà rencontré Saburaboken.

Et lentement, le maître s’éloigna de son élève, se réfugiant prêt de l’animal endormi. Il s’assit prêt du grand tigre, le dos posé contre son imposant abdomen berçait par le souffle de la bête. Et tandis qu’il regardait Akira d’un œil attentif, celui-ci passait doucement sa main à travers le poil du prédateur qui sembla apprécier. Un léger ronronnement vint à la vie, seulement porté aux oreilles du vieil homme à qui cela fit sourire.

Vas-y mon enfant, impressionne moi ! Cria Hiro d’un ton encourageant.

Tandis que le vieil homme se plaisait à réconforter la bête somnolente, son élève s’abandonnait totalement à son entraînement. Les tentatives se succédaient, comme des dominos, elles s’écroulaient les unes à la suite des autres. Mais personne ne perdait espoir, ni le vieux maître qui n’était pas encore prêt à perdre confiance en son apprenti ni celui-ci dont les nouvelles tentatives étaient preuves de sa détermination sans faille. Ce jeune faon, qui se battait contre la vie pour essayer de tenir sur ses jambes, luttait contre la fatalité, luttait contre la défaite, faisait preuve de la détermination d’un fauve. Le cœur débordant de fierté, Hiro observait le jeune Akira progressait. Il était passé du néant au minuscule jusqu’à atteindre le gigantesque, son objectif. Au bout d’une énième tentative, qu’ils avaient tous cru être soldée par un échec supplémentaire, Hiro et Akira avaient chacun étaient émerveillé de voir le puissant Saburaboken parmi eux.

L’imposant animal, gardant toujours son éternel assurance, n’était pas surpris d’avoir si brusquement été transporté au beau milieu du désert. D’un regard serein, il fixait celui qui l’avait appelé. Ce frêle humain avait fait d’énormes progrès. Et même si son visage de prédateur ne laissait paraitre aucune surprise, le grand tigre restait néanmoins étonné de voir qu’Akira avait réussi à l’invoquer alors que cela faisait moins de trois semaines qu’il avait débuté son entraînement. Il semblait être aussi doué qu’Hiro dans sa jeunesse. Le ninja de Suna gagna l’estime du grand fauve. Mais celui-ci, comme à son habitude, resta de marbre, affichant la même expression que l’on lui avait donné lorsque dans les entrailles de sa mère, la vie l’avait sculpté dans la chair. Mais il semblait qu’il y avait quelque chose d’autre qui avait changé chez ce jeune ninja, Saburaboken n’était pas encore sûr mais quelque chose le troublait chez cet humain. Et malgré sa présente ignorance, il ne tarderait pas à percer le mystère de ce changement. Mais le temps n’était plus à l’analyse, il se devait de parler.

Maître, jeune humain… dit-il d’un air grave. Je présume que c’est toi, qui m’as invoqué, déclara le fauve en ne lâchant pas du regard le ninja de Suna. Tu as bien progressé.

De son côté, l’Ermite avait laissé le prédateur. Maintenant prêt de son élève, il lui tapota amicalement l’épaule en guise de félicitation tandis qui ne lâchait pas du regard le grand tigre. Quant à Kima, resté silencieux jusqu’à, il ne put s’empêcher d’accourir dans les pattes de son aîné. Sans lui demander son reste, il se mit à slalomer puérilement entre les colonnes de chairs qui maintenaient l’animal en hauteur. Saburaboken et Kima étaient proches et même si cela ne se voyait pas, le grand tigre, considérant le jeune tigre comme son cadet, avait beaucoup d’affection pour celui-ci. Ayant toujours vécu en compagnie d’Hiro, ils avaient appris à vivre ensembles et à se connaître. Laissant l’enfant fauve fêter ses retrouvailles avec sn frère, Hiro se tourna vers son apprenti.

Je te félicite Akira, tu as réussi la majeure partie de ton entraînement ! Ce n’est pas une petite chose d’être arrivé jusque là. Il ne te reste plus qu’à voir encore quelques petites choses avant d’être au point. Il marqua une courte pause, montrant à Akira sa capture qui se réveillait. Maintenant, montre nous ce que tu vaux mon enfant, fais de cette bête non pas ton familier mais ton ami. Dresse là et il ne restera plus qu’un pas à franchir avant l’aboutissement de ces semaines.