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Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
Nombre de messages : 334 Age : 33 Village : Kiri - Suna Date d'inscription : 15/10/2008
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| Sujet: Retrouvailles 2009-06-28, 15:02 | |
| Zabuza n'avait pu retrouver la trace de sa captive, et sans doute était-il ensuite allé vérifier qu'elle lui eut dit la vérité concernant la suppression de la prime offerte sur sa tête, pour découvrir avec dépit qu'effectivement, Kahera n'avait pas menti. Sans doute. Dans tous les cas, ce n'était pas cela qui inquiétait vraiment la jeune femme, mais plutôt cette douleur profonde ayant changé cet homme à ce point, et contre laquelle tous ses talents de medical nin ne pouvaient rien. La vie était ainsi faite, injuste, et Kahera, bien que consciente de ne pouvoir soulager tous les maux du monde, n'en demeurait pas moins malheureuse face à pareilles souffrances. Et pourtant, dans l'état actuel des choses, c'était davantage de son propre sort qu'elle aurait du se soucier... Parvenue près de chez son ami, elle hésita. Que faire? Si elle se rendait chez lui et que cela lui attirait des ennuis ensuite, Kahera ne se le pardonnerait pas. Mais que pouvait-elle faire d'autre? Son état physique actuel ne lui permettrait jamais de rallier Suna. Aller chez ses parents, les Tashibana? Impossible: ils découvriraient sa présence, aussi discrète qu'elle se montrerait. De plus, si d'aventure quelqu'un la cherchait, ce serait forcément le premier endroit où seraient portées ces recherches. Et Kahera ne voulait pas non plus attirer d'ennuis à ses chers parents. Simples et modestes civils de Kiri, ils n'avaient aucun moyen de se défendre en cas de pépin, et leur fille ne voulait pas qu'on les interroge et qu'on retourne ainsi le couteau dans la plaie. Ils avaient perdu leur enfant unique. Fut-elle adoptée, ils l'aimaient, et cette absence de nouvelles depuis plus de deux ans, maintenant, devait être bien assez pénible et douloureuse pour eux, déjà... Comme elle l'était pour elle, séparée d'eux bien malgré elle, au final. *Ils me manquent tellement... J'espère qu'ils se portent bien...*Refoulant de nouvelles larmes, elle considéra sa tenue en observant son reflet dans l'eau sombre et miroitant la lune, déjà haut dans le ciel, pour découvrir qu'elle n'avait pas fière allure. Craignant d'effrayer Kenji dès son arrivée, Kahera se demanda alors s'il ne valait pas mieux user d'un nouveau henge, ne fut-ce que le temps de leurs retrouvailles. Oui, c'était sans doute la meilleure chose à faire. Il lui faudrait une tenue propre, sèche, et en bon état, cependant. Le jeune homme n'aurait probablement pas ce genre de chose chez lui, du moins pas à la taille de Kahera. Mais qu'importait. Le principal était de retrouver des forces au plus vite pour rentrer à Suna, et au passage, de retrouver un ami d'enfance qui lui avait, lui aussi, beaucoup manqué... Sa tenue, c'était secondaire. Il lui fallait juste du repos et un abri contre la pluie et le froid du dehors pour retrouver quelques forces. S'en voulant d'ores et déjà des ennuis qu'elle pourrait lui attirer en osant ainsi lui demander asile, après deux ans de disparition sans donner la moindre nouvelle, Kahera frappa à la porte de l'humble demeure de son ami d'antan. Un Henge s'occupait de lui donner une apparence moins inquiétante, dissimulant son kimono trempé et tâché de sang, ainsi que son air épuisé à elle et la couleur trop pâle de sa peau. Quand il ouvrirait la porte, il trouverait une Kahera certes différente de celle qu'il avait perdue deux ans plus tôt environs, mais en bon état, à première vue. Lorsqu'elle avait disparu, elle n'entrait qu'à peine dans l'âge de l'adolescence, très enfantine de nature dans ses réactions et aussi, dans les traits de son visage. Quelques douces et discrètes rondeurs féminines commençaient alors à poindre leur nez, habilement dissimulées par ses tenues habituelles, de longs kimonos traditionnels, comme elle en avait toujours porté. Aujourd'hui, âgée de presque dix-neuf ans, la jeune fille était devenue une jeune femme, mais elle demeurait pareille. Ces grands yeux d'or, ces longs cheveux rubis lui descendant presque jusqu'aux creux des genoux, un kimono traditionnel, des geta... Et cet air si doux, chaleureux, profondément bon et gentil qui la caractérisait depuis toujours. Elle avait grandi, mûri, mais restait la même malgré tout. Seules quelques rondeurs supplémentaires dans son anatomie confirmaient ces deux années passées, signalant que la petite fille était devenue femme, en quelque sorte. Rougissant quelque peu en s'imaginant les diverses réactions que pourrait avoir Kenji, à la revoir ainsi, en pareilles circonstances, après tout ce temps sans nouvelle, Kahera déglutit et attendit qu'il lui ouvre la porte. Elle maintiendrait son henge autant que possible, peu désireuse de l'inquiéter davantage qu'il ne risquait déjà de l'être. Pour le reste, elle verrait après; chaque chose en son temps... ======= - Spoiler:
Nom: Henge no jutsu Traduction: Technique de métamorphose Effets: Ce genjutsu donne l'illusion de l'apparence (et seulement l'apparence) de la personne/chose/animal que vous souhaitez. Le flair des animaux ne s'y trompe pas. Comme tout Genjutsu, un mental supérieur au votre verra où est le piège. Permet de tromper un adversaire de diverses manières. Peut ajouter +5 en Réflexion si utilisée lors d'un piège. PC: 5
PV: 12/150 PC: 285 - 5 = 280/300 Impotente:Force: -10 Vitesse: -7 Résistance passive: -5 Dégâts: -20pv Altérations d'état durent un tour supplémentaire. Résistance 0/5 |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
Nombre de messages : 192 Age : 35 Village : Kiri no Kuni Date d'inscription : 17/05/2008
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-09, 23:31 | |
| La journée s'était averrée bien plus éprouvante que prévu... Au matin, tandis que ma conscience s'égarait encore entre le sommeil et l'éveil à un jour dénué de toute obligation, le Village avait eu un besoin urgent en hommes d'arme, trois Juunin des brigades spéciales étant venus toquer à la porte de mon habitat qui, si insalubre pouvait-il paraître, n'en demeurait pas moins mon chez moi. Le trio m'avait vite informé de l'urgence de la situation, et je n'avais pu, en mon âme et conscience, qu'accepter de les accompagner pour ce qui s'annonçait être une mission des plus importante, et donc dangereuse. Les combats s'étaient donc, en effet, révélés bien rudes, mettant à profit toutes mes aptitudes de dissimulation tout en m'acculant dans une série de situations précaires, propres à la vie d'un Shinobi, et dont ce dernier pouvait souvent ne jamais réussir à s'extirper. Heureusement pour moi, et pour Kiri no Kuni, tout s'était bien déroulé en définitive, et après avoir fourni un bref rapport de situation à l'interdmédiaire du Mizukage, j'avais été, enfin, autorisé à rejoindre ma tranquile bicoque isolée prêt de l'océan. Le jour était déjà tombé, le soleil ne diffusant plus ses rayons dans le lointain dégagé qu'offrait l'eau calme et sans tumultes de la mer nocturne, et je me pris à ressentir un brin de nostalgie, enfermé dans une routine qui, malgré sa nécessité évidente pour le bien du Village, m'imposait un rythme éprouvant.
Je me plaisais à croire que mon esprit était des plus aiguisé, et apte à prendre toutes les bonnes décisions possibles. Mais mon corps, lui, n'en était que plus fatigué chaque jour, et cela malgré tout l'exercice et le maintient de ma vitalité que je pouvais mettre en oeuvre au quotidien. Les coups reçus, rares, marquaient toutefois mon corps de façon trop durable pour que cela soit normal, mais je m'efforçais de ne rien dire de cela à qui que ce soit, trop désireux de maintenir dans les esprits de mes compagnons une image de moi fiable, régulière.... Je voulais être celui sur qui tout le monde pouvait compter, en quelques circonstances que ce soit. Mais ce rôle que je m'imposais pour le meilleur comme le pire avait ses conséquences, qui se révélaient peu à peu à moi. Des choses que je laissais sciamment s'amonceler dans un coin de mon esprit, les repoussant au moins temporairement.
Tout comme à ce moment là, même étant seul, rentrant calmement chez moi, fatigué, mais empli d'une certaine forme de bonheur caractéristique au devoir accompli. Veste sur l'épaule, ma combinaison habituelle sur le corps, je profitais de la chaleur sporadique émanant des dernières émanations solaires tout en m'approchant nonchalamment de ma maison de bois. Quand soudain, un étrange sentiment, dont je ne ne pus déterminer tout de suite l'origine, s'empara de moi. Mes yeux, sans vraiment s'en rendre compte, venaient de se poser sur l'entrée de ma "maison", qui n'était, en quelque sorte, pas seule. A son côté, juste devant elle en vérité, une silhouette me rappelant irrémédiablement une de mes connaissances les plus chères. Des cheveux aux reflets d'or, et à l'essence de feu, tombant longuement sur une tunique d'un ocre unique, parsemée de papillons, qui me rappela une flopée de souvenirs d'enfance, d'innocence... et d'amitié.
* Kahera... Etait-ce vraiment.. toi ? *
Accelérant inconsciement mes foulées en direction de la vision que je pensais être un vague mirage, jusqu'à arriver, presque collée à cette vision, sans que celle-ci n'ait été troublée une seule seconde. La faisant se retourner lentement, en posant ma main sur son épaule frêle et menue, je ne pus que constater que mes sens ne m'avaient pas trahi. Je ne l'avais pas revu... Depuis au moins deux années. Et maintenant, si subitement, elle reparaissait devant moi, aussi pure qu'alors, mais suintant la vulnérabilité la plus simple et humaine qui puisse être. Ne comprenant pas tout à fait la situation, ni ne sachant tout à fait comment y réagir, je ne pus que lâcher, stupidement, ces brèves paroles teintées de cette stupidité latente qui faisait partie de moi.
" Kahera-chan, c'est bien toi.. ? ! Ca me fait... C'est... Tellement content de te revoir !
Viens, entre je t'en prie, tu as l'air complètement gelée ! "
Ou comment entamer avec banalité des retrouvailles qui s'averraient d'une richesse probablement insoupçonnée. |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-10, 00:19 | |
| Gelée... s'il savait seulement à quel point! Mais en même temps que le froid du dehors s'emparait de son être, Kahera sentait une chaleur incommensurable lui faire bouillir le cœur et l'âme! Kiri... son cher pays natal, et sur place, ces êtres encore plus chers, qui lui avaient tant manqués! Au final, elle se sentait aussi stupide que Kenji, ne sachant que dire face à son ami d'enfance avec qui elle avait pourtant tant partagé, et réciproquement, jusqu'à ce qu'elle disparaisse du village, deux ans en arrière, environs... Il y avait tant à dire, trop, beaucoup trop de choses à raconter, depuis tout ce temps, à celui qui fut sans doute son confident le plus proche alors qu'elle avait sa place, ici au pays de la Brume... Trouver par quoi commencer semblait relever de l'impossible, sans doute pour l'un comme pour l'autre.
« Merci... Kenji... »
Un sourire toujours aussi ravissant, doux, chargé de bonté et de chaleur humaine, autant que son regard à l'encontre de son ami d'enfance, accompagna ces premières paroles alors que, d'abord surprise, elle s'était retournée vers lui, s'attendant davantage à le voir arriver depuis l'intérieur de son humble demeure. Cette maison... Combien d'heures n'y avait-elle pas passées en sa compagnie, à écouter ses confidences ou lui les siennes, à s'encourager l'un l'autre continuellement, à partager repas, rires et même, quelques rares fois, l'un ou l'autre jeu, eux dont l'enfance fut davantage chargée de lourds entraînement que de moments d'insouciance enfantine.
L'insouciance... Ce mot, l'avait-elle oublié? Savait-elle encore seulement ce que c'était? A l'instant présent, Kahera n'avait qu'une envie, qu'un besoin: celui de se laisser entièrement aller, comme avant, les rares fois où, succombant à la difficulté de la vie qu'elle avait choisie, le découragement lui faisait verser quelques larmes dans les bras de l'ami qu'il avait toujours été pour elle depuis leur rencontre. Mais elle ne s'en sentait pas le droit. Elle l'avait abandonné, fut-ce involontairement, pendant deux longues, très longues années, sans un mot, rien. Il avait du mourir d'inquiétude, la chercher, remuer ciel et terre en vain, sans qu'elle n'ait trouvé le moindre moyen de le prévenir de ce qui lui arrivait. Sans doute avait-il souffert, durant tout ce temps, et s'était lui aussi allé au découragement, parfois, comme avant, sauf que durant ce temps, Kahera n'avait pas été là pour panser ses blessures... Et elle s'en voulait, se le reprochait terriblement. Elle n'avait pas le droit de se laisser aller. Elle ne l'avait plus. Elle l'avait perdu ce terrible jour où elle avait abandonné, fut-ce involontairement, tous ceux qui comptaient sur elle ici, à qui elle avait promis son soutien et sa présence... Promesse qu'elle n'avait pas pu tenir.
Faire vite, et repartir... Sinon, elle le sentait, elle allait craquer, et ne pas suivre sa voie, ce destin cruel qui s'acharnait à lui faire prendre de douloureux tournants dans sa vie. Soupirant très doucement, une fois à l'intérieur, elle examina vaguement les lieux du regard. Ils n'avaient pas changés. Comme dans ses souvenirs, la maison de Kenji restait petite, modestement meublée et décorée, mais solide, renforcée par les soins de son ébéniste et bûcheron de père, Kiyoshi Tashibana, qui avait jadis amélioré un peu l'édifice et son intérieur, faute d'avoir convaincu le sieur Ryûzoji de venir s'installer avec eux. Il préférait rester indépendant, et ils l'avaient accepté, mais il savait que leur proposition, presque d'adoption, avait toujours tenu, et que régulièrement, discrètement, la jeune Kahera lui demandait alors s'il ne voulait toujours pas venir vivre avec eux... C'était le bon vieux temps. C'était le passé. Une vie, un bonheur simple que sans doute jamais elle ne pourrait retrouver.
« Kenji, je... »
Elle baissa la tête, se mordant la lèvre. Avait-elle seulement davantage le droit de lui demander de l'aider ainsi, plus que de se laisser aller comme le lui hurlaient tous ses sens, son âme elle-même, épuisée, tant physiquement que moralement? Déglutissant, Kahera prit une inspiration, se reprenant tant bien que mal, avant de relever son regard sur lui, un sourire gêné aux lèvres, et de lui demander, sur un ton de voix timide et très mal à l'aise:
« Je n'ai sans doute pas le droit de te demander cela, surtout après... avoir disparu de la sorte durant tout ce temps, mais... Je... J'aurais besoin... d'un abri pour la nuit et, si tu as... des vêtements à me prêter... Je... Je te raconterai tout dès demain, avant de repartir, je te le promets, je te le dois, même! Mais... pour le moment, j'ai... »
Elle ne parvint pas à ajouter davantage de mots à ce discours déjà trop pénible pour elle, à cette requête osée qui lui arrachait le coeur et les tripes à chaque syllabe prononcée. Comment osait-elle débarquer ainsi chez lui, après tout ce temps, comme ça, lui sourire 'comme si de rien était', et lui demander un abri pour la nuit, et des vêtements... Il ne tenait pas un hôtel! Il ne lui devait rien! Et puis, pourquoi des vêtements? Lui cachait-elle donc quelque chose? Sans doute. Il la connaissait, sans doute mieux que quiconque. Kenji devait pertinemment se douter que son amie dissimulait sous henge son état véritable. Et sous la pluie battante qui avait inondé tout le pays la veille, et la bruine qui ne cessait de transpercer chaque habitant depuis, elle devait être trempée, forcément, de toutes façons. Même s'il pouvait être certain qu'elle lui dissimulait bien davantage que des vêtements trempés, sous cette illusoire apparence... |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-11, 00:04 | |
| Dans mon esprit tout s'emmêlait assez hasardement, tandis que j'accueillais, sans honte, ma chère amie disparue depuis si longtemps dans mon modeste chez moi. J'en avais été honteux, les toutes premières fois, mais ce sentiment puéril avait fini par s'envoler, en même temps qu'était néée une franche et honnête amitié entre nous. Et, bien sûr, il n'y avait point de gêne qui puisse tenir entre deux amis. Mais, ce soir là, j'aurais été de toute manière bien trop abasourdi pour manifester quelque gêne que ce soit. La revoir ainsi, si soudainement, me remettait du baume au coeur, mais faisait également naître un trouble méfiant en moi. Non pas à son égard, non, mais plutôt sur les circonstances de tout ceci. J'avais appris à bien la connaître... Je connaissais sa gestuelle, ce qu'elle voulait dire, et il n'était de plus nul besoin d'être devin pour supputer qu'une disparition et un retour aussi soudains ne puissent cacher quelque part d'obscurité intrinsèque. Que pouvait-il bien s'être passé, il y a deux ans... Et qu'est-ce qui justifiait, à présent, que Kahera reparaisse en ces lieux, si fragile, si... Vulnérable ? Je ne savais trop quelle réponse serait la plus dure, ou la plus abordable, mais au lieu de harceler ma tendre amie de questions, je préfèrais nettement lui faire bénéficier de tout le secours moral comme physique que j'avais en stock.
Elle était gênée, je le sentait, je le voyais. Sur son visage, comme dans son attitude, se lisaient les traits caractéristiques d'un stress qui n'avait rien de routinier, et le fait même qu'elle me promette des explications, en soit, relevait de l'aveu de problèmes bien graves. Cela me conforta, bien malgré moi, dans l'idée que ce soir, je ne devrais en aucun cas malmener mon amie retrouvée avec les multiples interrogations qui me traversaient inlassablement l'esprit. Mettant dans un premier temps ma veste sur ses épaules, que je sentis frémir, afin de la réchauffer sommairement, j'aménageais au mieux mon intérieur dans le but d'accueillir mon invitée surprise, rapprochant une couche improvisée du poil qui, rarement allumé de coutume, trouverait là son utilité suprême en accordant chaleur et repos à Kahera.
" Viens donc t'installer près du feu et mets-toi dans ces couettes, idiote ! Que ne je te vois plus trembler comme une feuille morte, lui dis-je d'un ton qui se voulait ironique, désireux que j'étais d'apporter du réconfort à tous les niveaux possibles à ma chères amie.
L'installant du mieux que je pus, je cherchais ensuite dans mes maigres affaires ce qui pourrait, éventuellement, lui convenir, imaginant dans le même temps les pires choses ayant pu lui arriver. Ce voile d'illusion qu'elle avait revêtu ne m'avait pas trompé une seconde, et ne cherchant pas à m'étendre intérieurement sur les raisons qui auraient pu la pousser à arborer un tel masque, je ne pouvais que réellement supposer réelles les moins réjouissantes de mes théories... Ayant mis la main sur un pull sommaire mais efficace que je gardais depuis une éternité au fond de mon mince placard, je l'étendis sur une chaise, intimant à Kahera qu'elle pourrait le revêtir quand bon lui semblera par ma gestuelle ample et teintée de liberté. Allant m'asseoir non loin d'elle, je sentis l'espace d'un court instant, mais qui sembla s'étirer sur des siècles, une douleur atroce me transpercer l'abdomen. Elle n'avait pu voir le rictus que je fis alors, étant encore dans son dos avant de venir m'installer auprès d'elle. Tant mieux, me dis-je. Ce n'était pas la soirée adéquate, définitivement pas, pour me relâcher et faire étalage de mes souffrances chroniques. Kahera était un médecin de renom, je le savais, bien sûr. Mais, c'était en quelque sorte "sa soirée". Rien n'aurais su venir perturber davantage ce bout de femme qu'elle était devenue alors, et que je sentais, définitivement, d'une fragilité alarmante.
Tendant lentement le bras en direction d'une étagère où reposaient quelques outils Shinobis, j'aggripais l'unique objet ne pouvant être utilisé comme une arme, une fiole, qui contenait des agents actifs usuellement très utiles sur les champs de bataille, afin de prolonger sa vitalité. Je savais qu'elle savait ce dont il s'agissait, mais je lui tendis tout de même, lui intimant de la garder et de l'utiliser quand elle le souhaiterait, pour reprendre des force qui manifestement lui manquaient. Le clair de lune tâcheté de nuages éclairant timidement l'intérieur, duquel s'échappait la lueure ténue du feu de bois, je m'avançais légèrement vers Kahera, lui sussurant quelques mots.
" Surtout, ne t'inquiètes de rien. Où que tu ailles, demain, je t'accompagnerais. Je ne peux décemment pas laisser s'en aller ma Kahera sans m'en occuper un tant soit peu avant, hein dis ! ...
N'ai peur de rien, et repose toi... "
Lui déposant un léger baiser d'amitié pure sur le front, je me dégageais lentement, m'allongeant moi même dans mon lit à moins d'un mètre de là. Sans pouvoir vraiment me l'avouer, je déposais là enfin les armes que j'avais pris en mains au réveil, ce matin. Mon corps était tendu, mes muscles me faisaient mal, et mon esprit n'aspirait qu'au repos, enfin. Mais le fait est que, à la seconde où ma tête vint rencontrer mon oreiller, je su que je ne saurais capable, cette nuit, de fermer l'oeil, tant ma volonté à protéger Kahera était forte. Plus que tout en cet instant, bravant même ma fatigue et mon sommeil, ce sentiment allait me tenir éveillé, pour sûr, tout le long de la nuit... |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-11, 16:56 | |
| ~Ambiance musicale~ « Viens donc t'installer près du feu et mets-toi dans ces couettes, idiote! Que ne je te vois plus trembler comme une feuille morte. »Avec humour, mais aussi, fermeté, Kenji l'avait prise en charge, lui avait installé un lit de fortune devant la chaleur bienfaisante du poêle, et l'y avait installée. Il lui avait également donné un pull, posé sur une chaise non loin, ne se doutant pas, sans doute, que la requête de Kahera consistait en une tenue complète, la sienne étant malodorante, couverte de sang, déchirée de partout... foutue et juste bonne à jeter, en somme. Mais ce n'était pas grave. Elle se servirait elle-même dans le placard de son ami, sachant qu'il lui pardonnerait cet emprunt, tandis que lui-même s'était allongé, apparemment blessé et très fatigué. Sans doute revenait-il de l'une ou l'autre mission, et la jeune femme se douta tout aussi vite de l'état de son meilleur ami d'enfance que lui-même ne se doutait du sien, dissimulé par quelques stratégies. Le henge lui dissimulait l'état véritable de sa personne, et son don héréditaire, le Mienaï, permettait à Kahera d'empêcher toute odeur de se répandre. Dans l'art de se cacher, entièrement ou en partie, l'espionne avait toujours excellé, et Kenji le savait bien. Elle-même se doutait qu'il n'était pas dupe. « Merci, Kenji-san. »« Surtout, ne t'inquiètes de rien. Où que tu ailles, demain, je t'accompagnerais. Je ne peux décemment pas laisser s'en aller ma Kahera sans m'en occuper un tant soit peu avant, hein dis ! ...
N'ai peur de rien, et repose toi... »Un chaste baiser déposé sur son front la fit frémir, tandis que son ami s'était redressé, après avoir passé un moment près d'elle, en silence. A présent, sentant lui-même son corps lui réclamer le repos dont il avait besoin pour reprendre des forces, Kenji, allongé dans son propre lit, devait somnoler. Se relevant alors, tant bien que mal, rassemblant encore une fois les maigres forces dont elle disposait encore, la jeune femme se dirigea vers la porte. « Je reviens. Je vais juste me rafraichir un peu avant de dormir. J'en ai... plus que besoin. »Elle sourit, gênée, avant de sortir, les quelques vêtements qu'elle avait empruntés juste avant à son ami sous le bras accompagnés d'une serviette et d'un savon. Arrivée sur la plage, après avoir vérifié plusieurs fois qu'il n'y ait pas âme qui vive excepté la présence discrète de son ami dans les environs, elle se déshabilla, et plongea dans l'onde aquatique obscure. Frissonnant de la fraicheur de l'eau, dont le sel piquait la moindre égratignure sur sa peau trop peu entretenue ces dernières semaines, Kahera se fit violence, encore une fois, et se mit en devoir de se décrasser aussi vite et convenablement que possible, avant de se sécher, d'enfiler le pantalon trop long et large pour elle et le tee-shirt, puis le pull de Kenji, se servant d'un pan déchiré de son précédent kimono en guise de ceinture pour faire tenir le futal autour de ses fines hanches. Beaucoup trop fines, d'ailleurs... Trop épuisée pour seulement réussir à avaler grand chose, Kahera n'avait pas beaucoup mangé en compagnie de Yanosa, et n'avait rien avalé du tout depuis qu'elle avait fui cette grotte, à Konoha. Son ventre se mit en devoir de le lui rappeler, d'ailleurs, mais elle ne l'écouta que vaguement, empruntant juste une pomme en plus des vêtements, de retour chez Kenji, parmi ses affaires, avant de fourrer son ancienne tenue dans la poubelle, n'en préservant que ses getas et deux bandeaux fronteaux... Elle pouvait enfin s'allonger et dormir, offrir, elle aussi, le repos bien mérité que son corps lui réclamait à cris trop assourdissant pour qu'elle ne puisse encore faire semblant de ne pas les entendre. Pourtant... Elle ne parvenait pas à se décider. Un regard en direction du lit de Kenji lui confirma qu'elle ne pourrait pas trouver le sommeil, du moins pas avec la conscience tranquille, sans avoir utilisé le peu de chakkra qui lui restait pour le bien de son ami. Irrécupérable, et n'ayant jamais changé sur ce point, la jeune femme s'approcha donc de lui, silencieuse comme une ombre, bien que l'extrême fatigue de son être rende ses mouvements bien maladroits. Il semblait dormir, ou tenait de le lui faire croire. Qu'importait. Posant ses mains sur lui, elle diagnostiqua son état d'un rapide et efficace Kaiseki Ken'shin no Jutsu. Rien. Kenji ne souffrait pas d'une blessure particulière, externe ou interne. Il avait juste du mal à récupérer de trop de coups reçus, à première vue. Son corps s'en remettait mal, lentement, et lui ne laissait sans doute pas à ce dernier le temps nécessaire, entre chaque mission, de s'en remettre convenablement, totalement. Un Shousen no Jutsu n'aurait dès lors aucun effet sur lui. * Kenji-san... Est-ce parce que je ne suis plus là pour modérer la façon trop extrême dont tu traites ton pauvre corps que je te retrouve ainsi? *Elle sourit tristement, malheureuse. Pas qu'elle fut du genre à s'accabler de tous les maux de la terre, non, elle n'avait pas cet orgueil. Mais Kahera s'était juré de toujours être présente pour ceux qu'elle chérissait, et depuis plus de deux ans, elle avait rompu ce vœu, involontairement. Même si tout n'était pas de sa faute, elle s'en voulait terriblement. Examinant un moment les traits de son compagnon, qu'elle pensait endormi, la jeune femme, dans un geste instinctif, ne put s'empêcher de passer doucement, tendrement, sa main, du bout des doigts, dans les cheveux de ce dernier, les lui remettant en arrière. Lui n'avait pas changé. Il était déjà ce jeune homme qu'elle avait à présent sous les yeux lorsque, âgée de seize printemps, elle s'était évaporée de sa vie. Elle n'était alors qu'une enfant, et s'en rendit soudain compte qu'elle n'en était plus une. Rougissant alors, la medical nin retira sa main du front sur lequel elle l'avait posée, se relevant pour aller chercher la couverture qu'il lui avait prêtée. L'installant autour de ses épaules, elle s'agenouilla au sol, aussi près de lui que possible. Que lui importait l'effet des années sur leurs deux personnes. Dans son cœur, rien n'avait changé. Elle prit une des mains de Kenji entre les siennes, s'étant accoudée au lit, et ferma les yeux. Le peu d'énergie qui lui restait, était pour lui. De toutes façons, Kahera savait pertinemment qu'il lui faudrait des jours et des jours avant de pouvoir reprendre un quelconque voyage de retour à Suna. Alors, tant qu'à devoir récupérer si longtemps... Autant que ce qui lui reste soit mis à profit du bien-être de cette personne, si chère à son cœur, et qui lui avait manqué, sans doute autant qu'elle avait pu lui manquer. Une douce lueur illumina l'intérieur de la cabane, tandis que Kahera faisait don d'un mince parcelle d'énergie à Kenji. Ténue, afin de ne pas mettre ses propres jours en danger, mais suffisante pour que tous les maux de son ami disparaissent alors, tandis qu'elle-même s'affaissait, sombrant cette fois, pour de bon, dans l'inconscience qui la guettait depuis trop longtemps maintenant. La lueur disparut, en même temps que l'esprit de la jeune femme se laissait emporter au pays des songes, qu'elle ne quitterait sans doute pas avant plusieurs jours de sommeil consécutifs. Le visage enfoui dans le creux de ses bras croisés sur le lit du jounin, l'Ombre de la Brume glissa doucement en direction du sol, toujours enroulée de la couverture qu'il lui avait passée, tandis qu'une fièvre de cheval rendait son front brûlant, à présent qu'elle n'avait plus la moindre défense physique en état de marche pour se prémunir du mal. Le froid, la pluie, sa faiblesse physique et le manque trop cruel d'entretien subi par son corps ces dernières semaines faisaient leur effet, s'emparant de leur proie comme un prédateur en chasse. Kahera savait qu'en lui offrant ses dernières forces,elle s'exposait à ce danger. Mais que lui importait: elle n'était plus seule. Il était là pour veiller sur elle, et elle, de retour pour veiller sur lui. Elle n'avait fait que son devoir, en tant qu'amie et sœur, presque, de cet être si cher à son cœur, et perdu de vue depuis bien trop longtemps...
Dernière édition par Kahera le 2009-12-12, 15:57, édité 1 fois |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-12, 14:59 | |
| L'observant, les bras croisés à l'arrière de mon crâne, se relever difficilement, je réprimai une envie soudaine de la faire se rallonger de force pour qu'elle se repose, elle aussi. Peut-être était-ce là également une manifestation de peur... La peur d'être le seul à prendre un tant soit peu de repos, et de la laisser se démener pour je ne savais trop quelle tâche en particulier. Mais, justifiant d'emblée la raison de cet élèvement soudain, je compris qu'elle devait là satisfaire un besoin particulier qu'elle ne pouvait prendre en charge que seule. Les paupières mis-closes, je la vis prendre quelques vêtements supplémentaires, ainsi que le pull laissé sur la chaise un peu plus loin et une serviette. Elle connaissait la maison, elle savait où se servir, et savait qu'elle en avait le plein droit. Faisant grincer la légère porte de bois de ma bicoque en sortant, je ne pus m'empêcher de me redresser sur mon lit, me hissant presque jusqu'à ma fenêtre donnant immédiatement sur la mer. Je n'avais pas l'ambition d'un pervers, bien sûr, mais je m'inquiétais que quoi ce ce soit puisse lui arriver de plus que ce qu'elle avait déjà pu subir. Elle rentra donc lentement dans le champ de vision offert par ma lucarne, mes yeux se détournant alors vivement pour éviter de sombrer dans le pur voyeurisme lorsqu'elle se dévêtit.
Dans le cas où il lui arrivait une bricole, il fallait que je me relève... Dieu que ce fut douloureux. Mes sens me rappelant à l'ordre à chaque muscle que je laissais se bander, me remettre sur pied se révéla être un calvaire, et je titubai un instant en me rapprochant de la sortie, si lointaine pour le coup. Me rattrapant sur le dossier de la chaise postée tout prêt. Mon regard floutée, je cru voir double en observant ce qui reposait sur cette dernière, deux bandeaux frontaux se jouxtant l'un l'autre, comme entremêlés et indissociables. Je fronçai les yeux, pour rétablir ma vision de façon optimale, mais... Les deux objets, bien distincts, étaient toujours là. Me penchant dessus, intrigué, je remarquais l'impensable. L'un des deux bandeaux était bien estampillé de la Brume de Kiri, mais l'autre, lui, arborait la marque caractéristique des Shinobis de Suna. Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? D'où venait ce bandeau que je n'avais croisé que dans les livres de l'académie ? Un faux, le fruit d'un larcin... ?
Sur le coup je fu incapable de m'arrêter sur la moindre réponse, plus plausible qu'une autre, de celles qui se présentaient à moi. Me redirigeant vers la fenêtre, afin de surveiller ma tendre amie que j'avais l'impression d'avoir laissé sans surveillance bien trop longtemps, mon corps vacilla de plus belle, mes jambes trahissant mon corps et me laissant glisser comme une masse jusqu'à mon lit, me roulant en boule d'instinct dans mes maigres draps. Contrairement à ce que j'avais pensé... Ma conscience sembla s'évader d'elle même, mes yeux, se fermer malgré ma volonté à rester éveillé pour veiller sur Kahera. Et, sans un bruit, je "m'endormais" de fatigue. Pitoyable...
... ~ ¤ ~ ...
Quand je rouvris les yeux, pateux, une sensation de chaleur vint m'étreindre le flanc. Allongé sur le dos, je sentais mon énergie vitale revigorée, comme peu de siestes -aucune, en vérité- en avait le pouvoir. Me redressant lentement, j'aperçus avec stupeur sur ma gauche le corps écroulé de Kahera qui, inconsciente, semblait respirer à un rythme bien trop lent. Comme pris d'une panique soudaine, et ignorant ce qui avait bien pu se passer lors de mon inconscience, je réalisais à quel point j'avais en réalité été négligeant. Prenant le poul de ma chère amie au poignet, je sursautai, prenant conscience de l'état de fatigue, voir, de blessure interne important dont elle souffrait. Nom de... Elle ne m'avait pourtant pas semblé si faible et encline à voir ses fonctions vitales aussi perturbées... Il s'était passé quelque chose, quelque chose, dont je ne pouvais pas deviner la nature. Mais il fallait que je réagisse. Que faire, que faire... !? Installant plus confortablement Kahera et la renveloppant du mieux que je pu, de me décidai à aller chercher du secours. Je n'avais guère plus que des compétences basiques de premiers soins, et c'était d'un médecin dont elle avait besoin, un vrai. Passant ma porte en trombe après avoir rangé grossièrement le bandeau des sables, en la fermant à clef -chose qui arrivait très rarement-, je courais comme un dératé jusqu'au coeur du Village, doué d'une vitalité nouvelle que je n'expliquais pas. A ce moment précis je ne savais même pas vers qui ou quoi je courrais. Un médecin... Il me fallait un médecin, en qui je pourrais faire confiance. Mes neurones animés comme jamais, je tardai pourtant à trouver la solution, qui finit tout de même par s'imposer à moi. Myjasu !
Infléchissant ma course en direction de sa maison qui jouxtait les bâtiments du coeur de ville, je me pressai de plus belle pour arriver le plus vite possible. Il faisait nuit noire, mais, s'il était bien un moment où je pouvais me permettre de n'avoir aucune considération pour l'heure qu'il était, c'était en cet instant. J'arrivai promptement sur le palier. Reprenant mon souffle, je toquai vivement à la porte, appelant à haute voix celui à qui j'avais autrefois appris les rudiments du Shinobi.
" Myjasu !! Viens vite j'ai besoin de toii !! " |
| | | Hebimiyasashii Myjasu Chuunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-13, 16:56 | |
| [HRP : Pour la musique, les 10 premières secondes sont un poil rude, la suite est mieux ] - Spoiler:
Encore une sale nuit durant laquelle les reflets de la lune étaient masqués par d’énormes nuages. Et pour couronner le tout, les larmes du ciels n’arrêtaient plus de tomber, trempant le corps du petit Chuunin de la famille Hebimiyasashii. Cela faisait déjà près de trois heures qu’il s’entrainait à l’extérieur de sa maison, et il commençait à sentir les effets de la fatigue physique venir plus rapidement qu’à l’accoutumé ! Son corps étant rapidement attaqué par la fraicheur de l’eau, cela lui permettait de travailler de manière plus soutenue, afin de rester moins de temps possible dehors pour ne pas attraper de rhume. Il était une heure du matin, et il était grand temps de rentrer. A quoi bon s’entrainer si c’était pour ensuite se choper une maladie qui allait nous empêcher de progresser pendant un long moment ?
Rentrant chez lui, il se fit accueillir par l'oeil interrogateur de son animal de compagnie. Cahouette ne l'avait pas suivi dehors comme à l'accoutumé, la pluie l'ayant dissuadée totalement de sortir. Il était de notoriété publique que les chats détestaient l'eau, surtout si celle-ci était mouillée ! Ce n'était donc pas vraiment une surprise si Myja s'entraînait seul. Récupérant une serviette pour se sécher un peu ses cheveux qui dégoulinaient à vue d'oeil, il entreprit de se préparer une douche bien chaude pour se remettre les idées en place et pour que la fatigue disparaisse lentement. Alors que l'eau chaude glissait sur son corps, il se remémorait son entrainement de la nuit, ainsi que les soucis qu'il avait pu avoir. Il avançait rapidement et il pourrait bientôt pouvoir influer sur les Tenketsus sans s'en soucier. Mais à quoi bon, maintenant que ses rêves étaient partis ? Il n'avait même pas été capable de sauver son frère, donc quel intérêt il pouvait avoir pour le village et ses amis ? Pfa, tout ceci n'était qu'une mascarade et c'était à se demander s'il pourrait faire un truc de son avenir !
Il était vraiment trop loin de ses idéaux, trop loin de ses amis, trop loin d'elle... Depuis combien de temps Kahera avait disparu de Kiri ? Trois ans déjà ? Depuis qu'elle n'était plus là, tout avait progressivement été plus facile pour Myjasu, mais durant ces trois ans, il avait aussi perdu son petit frère. Lui qui avait trouvé la force d'être un genin ! Les larmes amères et chaudes du jeune chuunin se joignirent à l'eau de sa douche. Non, vraiment, ce n'était plus pareil depuis que Kahera-chan était parti. Il avait tout perdu aujourd'hui, Caïne, Kahera... Il n'y avait guère plus que Cahouette pour le réconforter. Et ce n'était pas bien suffisant pour oublier la perte de son petit frère, tué devant ses yeux. On pourrait presque croire que l'intégralité de l'histoire de Myjasu tournerait autour de cela et d'ailleurs, je pense que j'aurais lourdé les trois quarts de mes lecteurs avec cette ritournelle. Mais si cette pensée revient encore et encore dans les écrits, c'est qu'elle revient aussi encore et encore dans l'esprit du jeune homme.
Sortant de la douche, les yeux encore rougis, il s'habilla avec son uniforme de shinobi. Pourquoi ne pas se mettre en pyjama, me diriez-vous ? Pour une raison très simple : de toute façon, il ne réussirait pas à dormir, alors autant gagner du temps ! Se trouvant donc en position d'étudier, il attrapa un des manuels qu'il avait réussi à prendre à la bibliothèque et commença à étudier... Pour être interrompu par un tambourinement à sa porte ! Qui cela pouvait-il bien être à une heure pareille de la nuit ? Ouvrant les volets de la fenêtre de sa chambre. Il put apercevoir l'ombre d'un shinobi aux cheveux longs. Impossible de voir exactement qui il était dans cette position et à cet endroit, la nuit rendant tout le monde très sombre. D'ailleurs, le shinobi ne semblait pas avoir repéré le jeune homme, étant donné qu'il héla à la porte, d'une voix malgré tout trop faible pour que quelqu'un dans la maison puisse entendre : - Myjasu !! Viens vite, j'ai besoin de toii !!Cette voix... Kenji-sempai ? À une heure aussi peu avancée de la journée ? Ce devait être véritablement grave pour qu'il brave le sommeil et la pluie battante ! Prenant appui sur le rebord de la fenêtre, l'ainé des Hebimiyasashii referma la fenêtre derrière lui grâce à une technique de ninjutsu imitant une ventouse. Heureusement qu'il ne se séparait jamais de sa poche ninja, sinon, il aurait oublié l'intégralité de ses affaires ! Puis, sautant de sa fenêtre, il atterrit à côté de l'ombre shinobi, qui devait sans doute être surprise de voir ainsi le jeune homme tomber de derrière lui. Au moins, ses progrès au niveau de son équilibre étaient significatifs et il put ainsi se rétablir à la manière d'un chat, sans toutefois utiliser ses mains. Se retournant vers Kenji, il n'eut pas besoin de sa science médicale pour se rendre compte qu'il avait vraiment couru. Il était essoufflé et malgré la pluie qui bataillait sur son visage et plaquait ses cheveux sur sa nuque, on pouvait voir qu'il avait transpiré et qu'il grelottait de froid, signe que son corps s'était chauffé durant la course.- Kenji-sempai ? Que se passe-t-il pour que vous soyez aussi pressé de me trouver ? |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-13, 23:51 | |
| A peine conscient de mes propres gestes, mon regard flouté par l'effort tout juste plongé sur la porte de bois de laquelle je m'attendais à voir sortir Myjasu, mal coiffé et en pyjama, je respirais à grand peine, comme si l'énergie soudaine dont j'avais bénéficié plus tôt s'était consumée d'elle même dans ma course effrênée. Tout ce qui restait à peu prêt sous mon contrôle étaient mes jambes et ma voix, que je m'apprêtais à utiliser une nouvelle fois haut et fort pour me faire entendre de mon ancien élève, aujourd'hui devenu Chuunin de confiance et sur qui on pouvait compter. Seulement, son arrivée inopinée laissa poindre une graine de sursaut dans mes membres, trop soumis au stress néanmoins pour réellement en ressentir les effets. Venu de nul part, je réalisais à retardement que celui que j'étais venu chercher s'était jetté de sa fenêtre pour venir se receptionner prêt de moi, juste à ma droite. Tout vêtu de sa tenue de combat qu'il était, je ne réalisai toutefois pas le décalage entre son acoutrement et l'heure de la nuit avancée qu'il était, et lui saisissant en vitesse le poignet en signe concret d'urgence, je l'entraînai à ma suite sans autre explication directe. Ce ne fut que quelques secondes plus tard, sur la route du retour jusqu'à chez moi, que je me décidai inconsciemment à fournir de plus amples informations.
" Myjasu ! Kahera est revenue au Village... !
Mais elle va mal, elle s'est évanouie et son poul est très irrégulier, je crois qu'elle souffre d'un état de fatigue avancé, je n'sais pas à cause de quoi !
Il faut à tout prix que tu l'aides, on ne peut pas laisser lui arriver quoi que ce soit de plus que ce qu'elle n'a déjà enduré ! Pressons !! "
A la fois heureux de ne pas résider trop loin du centre ville et coupable de ne pas y habiter réellement, ce qui aurait pu diminuer la distance à parcourire, je me sentais en cet instant totalement impuissant. Cette amie si chère qui venait de reparaitre chez moi, j'étais incapable de faire quoi que ce soit pour elle, et au moment même où ces pensées habitaient mon coeur, son état s'était peut-être encore aggravé. Plus vite, plus vite... Considérant avec très peu d'attention la pression et la traction que j'exerçais sur le poignet de Myjasu, toujours entre mes doigts, je me rendrais compte, retrospectivement, que je lui avais fait là bien mal, tous mes soucis tournés vers la santé de Kahera, et rien d'autre. Je ne relâchai cette emprise qu'une fois arrivé chez moi, prenant les devants et ouvrant à l'avance la porte que j'avais fermé à la hâte, trifouillant quelques secondes dans la serrure sous le coup du stress. Situation pour le moins étrange, que de voir mes doigts ainsi rendus impotents sous la pression, alors que la veille même j'avais fait face à ce qui semblait être une situation bien pire, où ma vie avait failli m'échapper. Mes mains à cet instant n'avait pas failli, et m'avaient permis de m'en sortir, et je me retrouvais là, à cafouiller alors que la vie de ma plus tendre amie d'enfance était probablement en jeu...
La porte s'ouvrit. Je laissai Myjasu entrer, lui qui n'avait jamais passé le seuil de ma porte par respect pour son ancien Sensei. Lui laissant toute lattitude pour s'installer, je me mis à faire des ronds de plus en plus petit dans le maigre espace qui composait mon entrée, me mordillant le bout des doigts et restant à l'écoute de tout ce que pourrait me demander la seule connaissance médecin que je possédais.
" Myjasu, dis moi que ça va aller... S'il te plaît... " |
| | | Hebimiyasashii Myjasu Chuunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-14, 02:31 | |
| [HRP : Autre version de la chanson du premier post pour cette musique. Plus aigue et plus rapide, parfait pour une course =3] - Spoiler:
Myja avait espéré des explications quant à cette soudaine apparition de son ancien sensei. Mais en guise d'explications, il n'eut rien d'autre que le claquement sec et discourtois d'une main sur son poignet... Suivi d'une course effrénée dans le noir, sous la pluie et dont le rythme faisait comprendre à Myja pourquoi Kenji avait perdu haleine en venant. Il ne se ménageait pas le moins du monde et pour être tout à fait franc, il était difficile de comprendre comment il pouvait ainsi courir et Myja avait tout autant du mal à le suivre. Ryûzoji-sempai devait être sacrément pressé pour ignorer complètement la question du jeune homme. En fait, c'était comme s'il était possédé : il ne s'occupait de rien d'autre que de cette course, et serrait avec une force extrême le poignet de son ancien élève, si bien que sa main commençait doucement à picoter. D'ailleurs, c'est à ce moment-là que Kenji se mit à parler et à expliquer ce pourquoi il venait de le chercher. Mais on eut l'impression plus que c'était son inquiétude qui lâchait des phrases que ce soit vraiment une réponse au chuunin Hebimiyasashii : - Myjasu ! Kahera est revenue au Village ! Mais elle va mal, elle s'est évanouie et son poul est très irrégulier, je crois qu'elle souffre d'un état de fatigue avancé, je n'sais pas à cause de quoi ! Il faut à tout prix que tu l'aides, on ne peut pas laisser lui arriver quoi que ce soit de plus que ce qu'elle n'a déjà enduré ! Pressons !!Tashibana-sempai ? Elle était de retour ? C'était la raison pour laquelle Kenji-sempai était aussi pressé ? Au moment où Kenji annonça la nouvelle à son jeune apprenti, la lune passa dans un trou de nuage et la lumière se fut dans la ruelle. Myja put donc aisément observer le regard de Kenji, qui assurait ce qu'il venait de dire : possédé par une inquiétude maladive ! Il ne pouvait donc qu'attester de la véracité des propos de Kenji, trop troublé qu'il était pour mentir ! Mais tout de même, Myja n'était pas au courant que Kenji connaissait Kahera aussi bien que cela... Notant soigneusement cette interrogation dans le coin de sa tête en se promettant d'y revenir plus tard, le désormais fils unique des Hebimiyasashii emboîta donc le pas de son sensei, toujours tenu par le bras de celui-ci. D'ailleurs, ce bras commençait sérieusement à le faire souffrir, il fallait donc de toute urgence trouver un moyen de desserrer l'étreinte. Heureusement pour le jeune chuunin, il se souvint alors de sa première rencontre avec Erayn Soddyn et la méthode qu'il avait employée pour qu'il ne sente pas la douleur. Concentrant une partie de son chakra de manière à obtenir une sorte d'onguent, il laissa cette couche chakratique se placer entre la main de Kenji et le bras que cette dernière tenait. Si Kenji ne lâchait toujours pas prise, le genjutsu ainsi employé permettait de réduire l'emprise de Kenji et ainsi de redonner des couleurs au poignet de Myja, devenu d'un blanc laiteux.
Ils ne mirent pas bien longtemps avant d'arriver au domicile... De Kenji ? Car oui, ce n'était pas chez les parents de Kahera que Kenji l'avait mené, mais bel et bien chez lui. Décidément, ça faisait deux preuves d'une liaison intime entre Kenji et Kahera, ce qui avait le mérite d'interloquer Myja. Il ne se souvenait pas qu'aucun des deux n'ait été vu avec l'autre, alors... Se voyaient-ils en cachette ? Non, ça ne ressemblait ni à l'un, ni à l'autre, il devait y avoir autre chose. Dans tous les cas, il lui fallait cette fois-ci entrer chez son sempai pour qu'il puisse diagnostiquer une quelconque cause à la faiblesse de Kahera et la soigner ensuite. Enlevant donc ses sandales ninjas qu'il laissa dans l'entrée, il pénétra donc précédé de son ancien sensei, qui lui ouvrait la voie pour lui montrer où Kahera était évanouie, d'une manière si brève qu'il n'eut pas vraiment le temps de satisfaire sa curiosité au sujet de l'habitation de son sempai. |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-14, 03:36 | |
| L'habitation de son sempaï, le jeune Hebimiyasashii aurait sans doute le temps de la découvrir plus tard, en de meilleures circonstances. Pour l'heure, leur principal soucis à tous les deux reposait sur la couche que lui avait aménagée le jounin. Toujours à la place où l'avait installé Kenji, Kahera dormait, la respiration faible et saccadée, tandis que la teinte trop rouge de ses joues prouvait une fièvre évidente. Mais ce n'était pas le plus frappant détail qui surprit les deux shinobis, alors qu'ils prenaient le temps d'examiner leur amie commune dans son inconscience. Ses bras, le haut de ses épaules et sa tête seuls dépassant de la couverture dont l'avait recouverte Kenji, la chose qui frappa le plus autant l'un que l'autre, c'était la pâleur extrême de la jeune femme, ainsi que sa maigreur. Prisonnière de Yanosa, elle n'avait que peu mangé, trop faible alors pour être capable d'ingurgiter ce dont son pauvre corps avait réellement besoin. De Suna à Konoha, autant dire qu'elle n'avait rien avalé du tout, et de Konoha à Kiri, lors de sa fuite, non plus. Et l'utilisation trop intense de son Gise no Saïgo, à de trop nombreuses reprises, l'avait affaiblie à un point de presque non-retour. Mais ni Kenji, ni même le jeune médical nin, ne connaissait la nature de ce qui pouvait provoquer pareil état. Ils ne pouvaient qu'être témoin du résultat. Vidant son utilisateur de son énergie vitale elle-même, le Gise no Saïgo donnait l'impression de vieillir prématurément et à très grande vitesse lorsqu'on en usait au bénéfice d'une autre personne. Kahera n'était certes pas marquée de rides ou d'autres signes de ce genre de la vieillesse en soi, mais tout son être semblait dégager aussi peu d'énergie, à présent, qu'une vieille femme en fin de vie. Pourtant, son chakkra restait présent, lui; elle n'en était pas dépourvue! Mais comme le reste de ses fonctions vitales, il semblait se régénérer au ralenti, comme fatigué, épuisé lui aussi. Qu'un jeune soit blessé, et bien soigné, il recouvrait rapidement la santé. En ce qui concernait Kahera, l'on aurait pu dire qu'elle récupérait aussi rapidement qu'une dame très âgée, dont les fonctions vitales fonctionnent au ralenti, vieilles machines rouillées, usées, en fin de carrière. Aucun jutsu médical ne pouvait d'ailleurs réparer cet état excepté le Gise no Saïgo lui-même, don de vie venant alors d'un autre utilisateur, car cet ultime et très spécial jutsu ne pouvait s'utiliser sur soi-même. A l'exception de ce remède-là, il lui faudrait du temps, du repos, et bien entretenir son corps trop malmené ces jours-ci pour reprendre enfin forces, consistance et couleurs. Cet état de fait mis à part, la jeune femme ne semblait pas gravement blessée. Un diagnostic aurait vite fait de révéler à Myjasu qu'elle ne souffrait d'aucune blessure interne ou externe inquiétante. Quelques contusions et autres égratignures dues à la rudesse de ses voyages entre villages et séjours dans ces cavernes aux parois rudes et inégales, sans plus, marquaient son anatomie devenue si fragile. En revanche, le changement de climat additionné à son état de faiblesse actuel lui avaient valu d'attraper rudement froid. Après deux années vécues sous l'impitoyable soleil sunaïen, la kunoïchi déjà en manque de forces lorsqu'elle s'était retrouvée au pays du Feu puis de la Brume, sous ces pluies incessantes ou perdue dans ces étendues de brouillard glacé, s'était enrhumée. Mais il était normal que son organisme n'ait pas pu se défendre contre pareilles intempéries, au vu des circonstances. Dès lors, le seul mal dont pourrait la guérir Myjasu à l'instant, lorsqu'il tenterait de trouver ce dont elle souffrait et de la soigner, ce serait cette méchante crève qui, dans son état de faiblesse généralisée actuelle, menaçait effectivement ses jours. C'était étrange, de la voir ainsi... Myjasu pouvait se rendre compte qu'elle avait bien changé, pendant ces deux ans, tout en restant la même. Mais son anatomie, elle, n'était plus pareille. D'adolescente, elle était devenue femme. Elle aurait sans doute été très jolie, d'ailleurs, si son corps ne portait pas tant les marques du trop peu d'entretien dont il avait été victime ces dernières semaines. Ses cheveux, qui lui arrivaient au niveau des fesses lorsqu'ils l'avaient vue pour la dernière fois, lui parvenaient à présent au creux des genoux. D'ordinaire éclatants de santé et d'une couleur flamboyante, rubis, ou cerise selon l'éclairage donnant dessus, ils semblaient à présent ternes et cassants. Elle avait toujours aimé les porter très longs, et retenus au strict minimum pour ne pas la gêner dans sa vie quotidienne. Il semblait tellement étrange, aussi, de la voir en simple tee-shirt, elle qui ne s'était jamais montrée devant personne autrement que vêtue de l'un de ces kimonos traditionnels, excepté sans doute aux rares personnes assez proches pour la côtoyer en tenue de nuit. Ils savaient, tous les deux, que c'était bel et bien Kahera, leur amie d'antan, qui se trouvait là, sous leurs yeux, ainsi allongée et dans cet état critique, et pourtant... C'était horrible d'imaginer que cette jeune femme tellement maigre, affaiblie et pâle puisse être Kahera. Son Henge, lorsqu'elle était arrivée chez Kenji, lui avait magistralement dissimulé la réalité. Quant au moment de sa toilette, elle se trouvait trop loin, et Kenji trop épuisé alors pour se rendre compte qu'elle avait si urgeament besoin de soins et de repos. Sinon, il ne faisait aucun doute que jamais son ami ne l'aurait laissée ressortir, et il aurait immédiatement été chercher le médecin dont elle avait besoin... Elle l'avait bien dupé! Sans doute par crainte de l'inquiéter davantage qu'il ne l'était déjà, la demoiselle s'étant toujours préoccupée en premier des autres avant elle-même. La dernière utilisation de son ultime jutsu médical le prouvant encore, folle et inconsciente prête à risquer, presque, sa vie elle-même pour le bien-être d'une personne chère à son cœur... |
| | | Hebimiyasashii Myjasu Chuunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-14, 03:46 | |
| - Spoiler:
Arrivée dans sa chambre, Myja eu du mal à reconnaître celle qui fut son premier professeur, et ce n'était pas du forcément aux changements ! Certes, Kahera-sempai avait bien grandi, et était devenue une belle jeune femme, mais on pouvait aussi voir des stygmates d'un traitement horrible sur la jeune femme, qui avait été jusqu'à détruire ses pourtant magnifiques cheveux couleur soleil couchant ! La première chose que le chuunin de Kiri remarqua en effet lorsqu'il vit sa première sensei, c'était son état physique : elle était d'une blancheur affolante et avait perdu beaucoup de poids. En plus d'une fièvre très importante visible par la rougeur des oreilles et la transpiration de son corps, Myja pu voir des égratignures au niveau des mains. Ayant un mauvais pressentiment, il vérifia les zones de peau les plus à même d'obtenir des traces de luttes, avant de se rendre compte d'autres égratignures au niveau des genoux. Quoiqu'il s'était passé, ce n'était pas dû à une lutte. C'est alors que Kenji, qui ruminait depuis un petit moment derrière le jeune homme, qui avait pris cinq bonnes minutes pour regarder son amie, cassa le silence qui s'était infiltré dans la pièce :- Myjasu, dis moi que ça va aller... S'il te plaît...Le jeune homme pouvait-il se permettre d'ainsi se prononcer ? Difficile à dire, il y avait encore trop peu d'indices. Mais il pouvait au moins donner des informations sur ce qu'il voyait :- Ca fait des jours que Kahera ne se nourrit pas, je ne sais pas pourquoi... Sa peau est d'une pâleur extrême, elle a perdu beaucoup de poids, signe de sous-nutrition apparente et d'après les cernes autour de ses paupières, elle n'a que très peu dormi depuis une semaine environ. Il va me falloir une perfusion de sucre pour qu'elle puisse lentement retrouver de l'énergie. De plus, je remarque des égratignures au niveau des mains et les mêmes aux genoux. Ce qui prouve qu'elle est tombée et plus d'une fois, de ce que je vois... Elle était à bout, mais elle a quand même marché.Se tournant vers son sempai, il ajouta :- Il va me falloir effectuer une analyse plus poussée pour savoir exactement ce qu'elle a. Ca ne devrait pas prendre plus de cinq minutes, et j'aurais une image très précise de ce qu'elle subit.Ceci étant dit, il fit en sorte de placer le torse de Kahera en liberté, lui laissant tout de même son soutien gorge pour des raisons évidentes de pudeur et puisa dans ses réserves de chakra pour préparer le mouvement que Kahera lui avait enseigné. Et dire que c'était par ce mouvement que tout avait commencé ! Prenant une inspiration après la composition des signes, il héla : - Kaiseki Ken'shin no Jutsu !Puis une boule blanche se forma au niveau des mains du chuunin, qu'il fit entrer dans le corps de Kahera. Aussitôt, il eut l'impression de se trouver dans le corps de son professeur. Il y resta un petit moment, afin d'être persuadé d'avoir une bonne visualisation de l'état de santé de Tashibana-sempai, mais malgré tous les scénarii qu'il pouvait mettre en place, il ne parvenait pas à tout expliquer. Certes, elle avait attrapé un rhume tonitruant de part le temps de chien qu'il faisait dehors, mais cela n'expliquait en rien au monde l'affaiblissement caractérisé de son organisme. Au reste, rien ne pouvait l'expliquer, ni l'infection, ni la sous-alimentation, ni même le manque de sommeil. Alors, où était le problème ? Si problème il y avait, car très franchement, Myja ne voyait rien. Il continua sa "visite" de l'organisme de sa professeur avant d'arrêter complètement et de revenir dans la chambre de Kenji. Soupirant, il composa d'autres signes, tout en expliquant ce qu'il venait de voir à son sempai :- Kahera souffre d'un grave rhume. Grave parce que son système immunitaire n'est pas suffisamment puissant pour le combattre. Tu as eu de la chance de venir me voir, dans son état, sans médecin, elle aurait pu en mourir. Car en plus de cela, elle est très anémié et son corps fonctionne au ralenti, un peu comme pour une personne agée. Ca, par contre, je ne me l'explique pas, tu vois, car ça ne semble pas avoir de cause. Dans tous les cas, je vais soigner ce rhume et il faudra ensuite l'amener à l'hôpital, au centre des urgences pour lui redonner des forces. Et préparant le jutsu qu'il venait de composer, Myja eu un sourire jaune devant l'ironie du sort. Qui l'eût cru en effet que Kahera-sempai serait sauvée par son petit prodige, comme elle l'appelait à l'époque ? Ce surnom avait le don de faire rougir l'ainé des Hebimiyasashii, car il n'avait jamais été capable d'employer la paume mystique. Mais sa persévérance avait fini par payer et aujourd'hui, il se trouvait près à aider celle qu'il appréciait au plus haut point :- Shousen No Jutsu.Dans l'instant où ces mots de focus furent prononcés, une douce chaleur se forma sur les paumes de Myjasu. Il s'en servit comme une sorte de lampe UV permettant de supprimer la fraicheur autour d'une couveuse à animaux pour qu'ils soient bien au chaud. Au fur et à mesure que le traitement faisait effet, Kahera récupérait un semblant de couleur, même si on pouvait toujours se rendre compte qu'elle n'était pas tirée d'affaire rien qu'en la regardant. Mais au moins, sa respiration était plus régulière, son pouls était également régulier et la fièvre était totalement tombée. Couvrant à nouveau Kahera par la couverture du lit, Myja posa un regard qui semblait vouloir dire à Kenji "Elle a besoin de repos maintenant." |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-15, 00:42 | |
| A l'écoute du diagnostic que me communiquait peu à peu Myjasu, dans l'étroitesse de mon habitat exigü, je me pris à imaginer le pire, et me considérait de plus en plus coupable de ce qui arrivait à Kahera tant j'avais été aveugle vis-à-vis des synptômes qu'elle avait contracté. Sa fatigue m'était apparue évidente, mais, sans doute de son propre chef, elle avait décidé de me cacher autant de choses qu'elle l'avait pu. J'avais au fil des années appri à connaître ses aptitudes pour le moins surprenantes, mais je n'avais pas imaginé qu'en de telles circonstances elle puisse en faire usage pour ne pas m'alarmer, et me laisser dans l'ignorance la plus totale. Ainsi était Kahera... Trop attentionnée envers ses proches, et négligeant sa propre santé au bénéfice d'autrui. Ce trait caractéristique qu'elle possédait était d'une pureté tout simplement admirable, mais, c'était aussi lui qui l'avait mis dans cette situation, et malgré tout, c'était moi qui me blamait de mon inattention. Me rongeant toujours l'ongle de mon index droit, rongé par l'inquiétude et par l'apparition inattendue de facteurs que je ne savais pas comment gérer, je me penchais vers Myja, un air décidé, mais inquiet marqué sur le visage. Sans doute pouvais-je lui faire confiance. Sans doute. Mais le moindre risque, même minime, était-il vraiment raisonnable à prendre ?
" Myjasu... Je vais aller chercher cette perf' de sucre. Pendant ce temps, toi, tu restes là et tu surveilles son état, je te fais confiance. Fait tout ce qui te semble nécessaire !
Si il y a besoin d'autre chose que de ça dis le moi maintenant, je vais chercher tout ce qu'il faut. "
Faisant quelques tours sur moi même en réflechissant, je ressassai les mêmes obscures pensées, envisageant ce qui pourrait arriver si le bandeau de Suna était découvert ici. Après réflexion, j'en vins à me demander pourquoi Kahera ne s'était pas rendue en premier lieu chez sa famille qui résidait non loin. Avait-elle tant d'ennuis que seule ma maison excentrée pouvait fournir un abri suffisamment anonyme pour elle ? Elle avait promis de tout m'expliquer... Mais quand bien même j'aurais voulu la réveiller de force pour obtenir ces explications, selon le diagnostic de mon ancien élève, rien n'y aurait fait. Je devais donc composer en attendant qu'elle revienne à elle pour de bon, en n'omettant aucun détail et surtout, en veillant le plus possible à ce qu'il n'arrive rien à ma chère amie. Prenant lentement la direction de ma porte d'entrée, je jettai un dernier regard appuyé à Myjasu en lui adressant quelques mots encore.
" Il est... C'est hors de question qu'elle aille à l'hôpital, Myjasu-kun. C'est... primordial. Tu comprends ? Il ne faut pas qu'elle quitte cette maison !...
... J'y vais. Je reviens vite. "
Sur ces mots teintés d'inquiétude, je m'élançai de plus belle au travers de la plage pour m'enfoncer dans les entrailles du Village de Kiri, à la recherche du salut de Kahera... |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-15, 14:31 | |
| Les minutes, les heures passaient, et si la fièvre de Kahera était retombée, son état ne s'améliorait que très lentement. Le prix à payer lorsqu'on utilise un jutsu interdit comme le Gise no Saïgo, elle le payait à l'instant plus que jamais. Et elle s'en serait voulu, si elle avait alors pu lire toute la culpabilité qui s'était emparée de son pauvre ami Kenji, de n'avoir pu déceler plus tôt ce qu'elle lui avait dissimulé. Sans doute avait-elle espéré récupérer suffisamment de ses maux en se reposant, et n'avait-elle effectivement pas voulu l'inquiéter plus que nécessaire. Tentative ratée. Et tandis que les heures passaient, la demoiselle inquièterait sans doute encore plusieurs fois les deux amis qui veillaient sur elle à présent, taraudée de cauchemars horribles et effrayants depuis que le sommeil l'avait emportée au pays des songes. ~~~~~~~ * Où suis-je? Quelle est cette désagréable sensation? Je ne peux pas bouger. N... Non!!! *Réalisant sa position, Kahera voulut crier, se relever, fuir, mais elle ne le pouvait pas. Elle était allongée sur un autel de pierre froide, au centre de ce qui ressemblait à une clairière. Et au-dessus d'elle, souriant en vue du sacrifice qu'il s'apprêtait à offrir à son dieu, cet homme... Figée, la jeune femme ne pouvait que regarder et laisser faire. Il psalmodiait diverses prières étranges à son dieu de mort et de destruction. Et tout autour, les arbres prirent soudain feu, rendant le décor encore plus sinistre et angoissant. Le son inquiétant de chœurs chantant quelque messe noire se fit entendre, sans qu'elle ne sache d'où il provenait. Mais alors que le prophète de Jashin s'apprêtait à ôter la vie, le ciel se couvrit, le tonnerre gronda, et une pluie digne du déluge lui-même éteignit le feu qui rongeait la forêt, tout autour d'eux. C'était un signe... D'abord perplexe, le tortionnaire sourit ensuite à Kahera, passant presque tendrement sa main dans les cheveux de la jeune femme, lui murmurant quelques mots au creux de l'oreille, son visage si près du sien... beaucoup trop près. Il s'écarta, et elle se sentit comme soulevée du sol, dans une sorte de bulle invisible, protectrice, mais également, dont elle était prisonnière. Kahera pouvait bouger, à présent, mais quoi qu'elle tente, elle restait captive de la sphère, tandis que le décor, autour d'eux, changeait à nouveau. Un village... Le jashiniste sourit encore une fois à celle qui, d'après lui, servait une autre part des desseins de son dieu, puis, commença le massacre, sous les yeux effarés de l'impuissante medical nin. Elle frappa contre les parois de la bulle, de toutes ses forces, et hurla, en vain. Elle ne pouvait que contempler la mort qu'il répandait... ~~~~~~~ Agitée dans son sommeil, Kahera tremblait, tandis que ses paupières s'agitaient en signe de rêve en cours. Elle transpirait, et ses mains se crispaient sur la couverture qui la recouvrait pour la protéger du froid. La peur se lisait sur ses traits. Et ce cauchemar se répéta, encore et encore, jusqu'à ce que le corps de la jeume femme semble avoir récupéré assez de forces pour qu'elle revienne enfin à la réalité. Alors, dans un cri et un sursaut violent, se redressant en position assise, les yeux soudain grands ouverts, l'expression de son visage exprimant clairement la terreur, Kahera s'éveilla enfin. « NON!!! »Elle tremblait violemment, et mit un moment avant de réaliser qu'elle sortait tout juste d'un cauchemar. Frissonnant, elle se replia sur elle-même, ses genoux contre sa poitrine, ses bras autour de ceux-ci, et enfouit son visage au creux de ces derniers. Ses épaules seules trahissaient les sanglots sourds qui l'agitaient en cet instant. Elle avait échappé à Yanosa, uniquement parce qu'il l'avait décidé. Il avait désormais d'autres projets en tête, et pour une raison qu'elle ne comprenait pas, il tenait à la garder en vie, elle. Mais cela ne l'empêcherait pas de massacrer bien des victimes, encore, en holocauste à son dieu monstrueux... Et que pouvait-elle faire pour l'en empêcher? Pour arrêter cet homme et ainsi, préserver la vie qu'il s'acharnait à ôter dans un soucis de renouvellement et de soit disant pureté... Sur le moment, Kahera ne réalisait même plus où elle se trouvait, et n'avait pas conscience de la présence de Kenji ou de Myjasu. Elle avait quitté le pays des songes, mais son esprit restait embrouillé par son cauchemar, par trop de fois répétés durant la longue période de sommeil qu'elle venait de traverser. Car depuis son arrivée chez Kenji, elle avait dormi bien plus longtemps qu'elle ne le prévoyait. Cela faisait deux longues journées et une nuit et demie qu'elle demeurait inconsciente. Au dehors, le soir tombait doucement... Mais Kahera n'avait plus sommeil... ======= - Spoiler:
J'me suis permise d'avancer un peu dans le temps. Si ça vous gêne, dites-le moi et j'éditerai! Mais rien ne vous empêche d'également résumer ce que font, disent ou pensent vos personnages durant ces deux jours. Et comme ça, le mien peut vous redonner le change, car une fois décrit son état etc, j'avoue que je ne savais pas trop quoi poster avec une comateuse. ^^
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| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-20, 05:12 | |
| J'avais passé deux jours affreusement longs. Une première nuit dédiée à cavaler au travers du Village à la recherche de n'importe quoi qui fut utile au rétablissement de Kahera, puis une seconde, qui s'était prolongée après le déclin du soleil de la veille, hantée par mes remords et mon inquiétude croissante. Myjasu m'avait accompagné dans cette épreuve autant qu'il l'avait pu, jonglant entre ses diverses obligations pour accorder du temps aux soins de Kahera, dont la présence en terre de la Brume restait encore secrète aux yeux de Kiri no Kuni. Malgré son sommeil prolongé et agité, je fus soulagé d'apprendre que l'état de la petite dame qu'elle était devenue s'était stabilisé à mi-chemin de cette attente interminable envers son rétablissement. J'en devrais une à mon ancien apprenti, c'était certain, mais pour l'heure, une journée de plus passant, filant même, sous mes yeux fatigués de veillées successives, je n'avais de préoccupation que pour le retour à la conscience de Kahera.
Sans doute motivé par une part d'égoïsme, mais aussi par un réel besoin de savoir comment elle en était arrivé à se retrouver dans cet état extrême de faiblesse, j'attendais impatiemment le moment où je pourrais obtenir plus d'informations sur ce qui avait bien pu lui arriver. Les journées semblaient s'être dilatées pour ne former qu'un seul et unique cycle solaire, laissant toutefois une bonne dose de fatigue s'imprégner en moi à cause des quasi nuits blanches que j'avais passé, ne m'étant octroyé que quelques infimes heures de repos. Me fichant toutefois éperdument de mon état à moi, j'étais résolu à attendre le temps qu'il faudrait... Ce qui, finalement, s'avéra fructueux.
Alors qu'une troisième nuit de veille au chevet de Kahera s'envisageait pour moi de plus en plus comme une évidence, un sursaut sonore me prit littéralement aux tripes alors que moi même restait somnolent au côté de la pauvre patiente obligée de résider dans telle habitat restreint et peu adapté aux soins médicaux. Elle s'était redressée d'un coup, criant d'une voix forte et atteinte de la peur la plus viscérale la plus pure négation manifestable pour nous, humains. Tant heureux qu'inquiet du pourquoi de cette manifestation, je me précipitai plus près encore de la jeune femme que Kahera était devenue, tenant son corps fébrile entre mes bras comme pour la protéger de tout danger, même irréel, qui aurait pu la menacer en cet instant béni où, enfin, elle semblait à la fois consciente et pleine de couleurs.
" Kahera ! Ca va, tout va bien, tu es chez moi maintenant, il n'y a rien de dangereux, chuut... dis-je en marquant une pause prolongée, la laissant reprendre son souffle.
Cela fait presque trois jours maintenant que tu es arrivée à Kiri. Tu aurais du me dire tout de suite quels maux t'avaient atteint tu sais... Nous nous devons de nous protéger l'un l'autre, et j'aurais pu bien mieux t'aider en connaissance de cause, ajoutai-je avec un sourire amicale destiné à adoucir son cœur.
Alors, maintenant que tu m'as bien fait peur ! Dis moi tout ce qui t'es arrivé ma pauvre... Et surtout, dis moi si tu as encore faim ! "
Agissant volontairement en dédramatisant la situation passée et présente, je voulais avant tout son bien être, tout en pouvant prendre connaissance du pourquoi de tout cela. Son retour, comme son départ d'il y a deux ans, ainsi que la raison de son état de faiblesse extrême, avec lequel elle s'était représentée devant moi. Je voulais totu savoir, je voulais tout solutionner, être le héros... Comme toujours. |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-20, 16:00 | |
| Les derniers vestiges de son cauchemar s'évanouissaient lentement dans le néant, tandis que Kahera émergeait, revenait à la réalité. Elle n'était plus sur cet autel de pierre glacée. Elle n'était plus à la merci du jashiniste. Et s'il continuait ses offrandes à son dieu horrible, où qu'il soit à présent,elle ne pouvait le voir non plus, juste... le deviner. Frissonnante, elle réalisa alors que des bras l'entouraient, chaleureux, protecteurs, rassurants, et qu'une voix amie s'adressait à elle. Tout allait bien, maintenant. Elle était chez lui... chez qui? Ah, oui, Kenji... Son cher Kenji! Elle ne craignait plus rien. Entièrement revenue à elle, la jeune femme se redressa alors soudain pour enlacer son ami, elle aussi, dans un besoin intense de tout ce qu'il lui offrait par l'entremise de cette étreinte. Enfouissant son visage dans le cou de Kenji, ses bras autour de sa taille, elle pleurait, laissant par ces violents sanglots s'échapper de son corps toute tension, tout le stress, toute la peur, tous ces sentiments négatifs qui la rongeaient jusque là. Elle pleura un bon moment, puis, doucement, se calma. Et elle se sentait mieux. « Kenji... Merci... et... pardon. »Ne quittant pas sa position, incapable de bouger, Kahera demeurait tout contre lui, lui dissimulant son visage dans les plis de sa chemise à lui, ses mains légèrement crispées dans son dos, encore. Il lui avait trop manqué pour qu'elle ne se sente capable de s'écarter si rapidement de lui, à présent qu'elle l'avait retrouvé, qu'elle était si proche, tout contre sa présence rassurante, amicale et chaleureuse. Fermant les yeux, elle se mordit la lèvre, réfléchissant à la meilleure réponse qu'elle pourrait bien donner à toutes ses interrogations, certes légitimes, mais dont les réponses lui paraissaient si longues et compliquées à donner... « Je suis désolée. J'aurais du te dire dès mon arrivée, oui... Je... ne voulais juste pas t'inquiéter davantage, et j'avais tellement besoin de repos... J'ai été stupide, pardonne-moi. »Quelque chose la démangeait sur le dos de sa main droite. L'intraveineuse... Ce n'était certainement pas Kenji qui la lui avait faite. Et elle avait suffisamment confiance en Kenji et en son bon jugement pour se douter qu'il n'avait pu faire appel qu'à une seule personne pour lui prodiguer des soins sans dénoncer sa présence à Kiri à tout le village: Myjasu. Oh, bien sûr, il n'était qu'aspirant lorsqu'elle l'avait quitté, il y avait de cela presque deux ans et demi, déjà, mais depuis, elle n'en doutait pas, il avait du progresser, et devenir medical nin! Et son jeune frère, genin, sûrement, aussi, lui qui rêvait de devenir shinobi... Tant de souvenirs! Kahera frissonna encore. Comment pourrait-elle quitter à nouveau cette patrie, ce pays dans lequel résidait toute sa vie, auquel son cœur demeurait plus attaché que jamais? La simple idée de rentrer à Suna, sur le coup, lui arracha à nouveau quelques larmes, silencieuses cette fois. La sentant plus calme, cependant, Kenji lui posa d'autres questions, dont celle qui appelait à la réponse la plus longue et la plus compliquée qu'elle aurait sans doute jamais à donner... Mais, soucieux de dédramatiser et de ne pas l'angoisser davantage, il en avait aussi posé une autre, à laquelle Kahera savait pouvoir répondre plus aisément et rapidement. Une échappatoire temporaire, mais qui lui offrait un peu plus de temps pour se remettre de ses émotions. « Je... te raconterai, oui. Et... Oui, j'ai... Je crois bien que j'ai... une faim de loup. »Elle sourit maladroitement, bien que toujours dissimulée dans le vêtement de Kenji, contre sa poitrine, ses yeux d'or fermés en écoutant battre le cœur de son ami. Elle n'avait aucune envie de s'écarter de sa présence, mais elle savait qu'il le faudrait bien, alors, bon gré, mal gré, elle s'écarta, doucement, se retrouvant juste assise sur sa couche, à côté de lui, avec un sourire qu'elle imaginait lui donner un air stupide, timide, un peu mal à l'aise malgré elle. « Je t'ai volé une pomme, d'ailleurs, quand je suis arrivée... »Elle rit doucement, un peu nerveusement encore, cherchant à se détendre, mais n'y parvenant qu'à moitié. Baissant alors son regard sur sa tenue, elle rougit presque violemment. Jamais elle n'avait porté ce genre de vêtements, et encore moins ne s'était montrée devant quiconque d'autre que sa propre mère en simple tee-shirt. C'était stupide, comme réaction, mais pour Kahera, c'était plus fort qu'elle. Non seulement elle se montrait après deux ans et plus d'absence dans un état effroyable à son ami, mais en plus, elle lui piquait ses propres vêtements et se présentait à lui ainsi vêtue... Elle se sentait presque nue, même si elle savait bien que ce n'était pas le cas, et que beaucoup de gens en ce monde se contentaient d'un tee-shirt pour se couvrir le torse, fussent même des femmes. Apercevant le pull qu'il lui avait proposé la veille, sur la chaise et à côté d'un bandeau shinobi, elle l'attrapa et, s'ôtant elle-même sa perfusion, elle enfila le vêtement supplémentaire. Sans doute Myjasu avait-il du le lui ôter pour mieux l'ausculter. C'était normal. En revanche, un détail moins normal lui la frappa immédiatement. « Le bandeau... Kenji??? C'est toi qui...? »Le bandeau de Suna avait disparu. Seul demeurait sur la chaise celui de Kiri. Ce n'était qu'un détail, sans doute, mais Kahera connaissait les enjeux liés à ces deux bandeaux, et l'importance de chacun. Elle ne devait surtout pas perdre celui de Suna, sans doute moins encore que celui de Kiri, à présent qu'on lui avait assigné sa nouvelle place en ce monde. Rejoindre le pays du Sable et s'y intégrer réellement lui serait déjà suffisamment difficile sans ce genre de soucis à régler en plus. Quant au bandeau de Kiri... Même si désormais, elle n'avait plus de raison politique de le conserver, pas plus qu'elle ne devrait le barrer d'ailleurs, Kahera se sentait incapable de s'en débarrasser. Il représentait sa vie ici, son passé, ceux qu'elle y aimait... Elle vivrait désormais à et pour Suna no Kuni, mais son cœur, lui, demeurerait à jamais à Kiri... |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-20, 23:46 | |
| Dans mes bras enlacée, ma tendre amie semblait retomber à l'état d'enfant, fragile, vulnérable, et nécessitant réconfort ainsi que l'amour le plus simple qu'une étreinte puisse octroyer. Telle que j'avais appris à la connaître, il y a plusieurs années de cela. Mais c'était pour moi une douce victoire que de pouvoir accorder, enfin, le repos de l'âme à Kahera, en lui prodiguant la banale manifestation de notre amitié en lui offrant mon épaule. Fidèle à elle même, elle s'excusait, inlassablement, se sentant probablement coupable, fautive, alors qu'en réalité j'étais seul responsable de ce qu'elle venait de traverser. Trop lent, trop crédule, mes mauvaises manières avaient la vie dure, malgré mon expérience toujours grandissante. Le relationnel restait, et resterait surement pour moi un abîme d'enchevêtrements indistincts.
" Cesse donc de t'excuser petite sotte... lui dis-je en mimant une petite tape sur l'arrière de sa tête, trop précautionneux pour la faire réellement porter.
J'ai ramené quelques bonnes choses du centre ville. On peut dire que j'en ai eu le temps, hein la comateuse ! " finis-je en la laissant finalement seule dans ses drapures.
Me relevant, j'entrepris de rassembler ces quelques mets qui sauraient la revigorer pour de bon, et sustenter un estomac trop longtemps maltraité ces derniers temps, il semblait. Du pain, bien sûr, agrémenté de beurre bien gras pour enrober le tout, de la confiture, de la viande précuite réservée depuis lors dans le recoin frais que m'avait confectionné les Tashibana, du jus de fruit,... Tout ce qui était bon, tant pour l'humeur que pour le corps. Me retournant vers Kahera, qui semblait tout à fait à même de se relever sans trop de peine, je pu percevoir sa confusion latente, sa gêne à être vêtue de simples vêtements d'hommes impersonnels et carrés. Après réflexion, je souris moi même en mon fort intérieur, réalisant que je n'avais jamais vu auparavant mon amie dépossédée d'un de ses kimono traditionnel. Déroutant pour elle, sans doute. Mais le froid relatif du soir naissant devait primer en sensation, tant elle se hâta ensuite, alors que j'étais toujours affairé à rassembler des condiments, de se saisir du pull, resté sur la chaise non loin.
Baissant timidement, mais gravement les yeux, je me préparait à une réaction. Non pas à une en particulier, mais à un horizon de possibilités qui s'ouvraient, quant à la disparition qui allait être très vite constatée par Kahera. Celle du bandeau qu'elle avait apporté, celui de Suna. Et, bien sûr, mon instinct une fois éveillé me trompant rarement, ce fut sans surprise qu'elle remarqua son absence, et qu'elle en bafouilla quelques bribes de mots. Je n'aurais jamais pu lui en vouloir pour quoi que ce soit, je connaissais ses compétences liées à l'espionnage, et une partie de sa vie, je l'avais su, m'était restée cachée pendant tout ce temps. Je n'avais jamais voulu provoqué l'aveu, laissant les choses aller comme il se devait. Mais, aujourd'hui, semblait-il, le moment était venu. Et bien que je pressentis en cet instant la complexité latente de toute explication qui pourrait suivre, je lui adressait calmement, sérieusement, quelques mots.
" Oui, je l'ai mis en sécurité. Myjasu a beau être quelqu'un de confiance, je ne pouvais pas le laisser le voir avant d'être sûr.
De même que je ne pouvais pas t'emmener à l'hôpital, selon toute vraisemblance. Tu y serais allée toi même si tu avais pu, supputai-je en m'asseyant à ma table bipolaire, propre à accueillir deux, ou trois personnes maximum. Souriant timidement, je rajoutai:
Peut-être est-il temps de m'en dire un peu plus encore sur toi ma chère. Bien sûr je ne veux pas te forcer... Mais au moins savoir qui t'a mis dans cet état. A cela, j'y tiens, Kahera. Quelqu'un doit forcément payer, tu ne t'es pas retrouvée aussi faible par le fruit du hasard ! "
Haussant légèrement le ton de ma voix, je ne me résignais pas à exiger quoi que ce soit d'elle. Seulement, mon intention était si forte, ma volonté si présente de la protéger et de punir les éventuels coupables que j'en oubliais presque cela, mon humeur grimpant les échelons de l'émotivité à vitesse grand V. |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-21, 00:42 | |
| Toujours aussi impulsif quant à certaines choses, Kenji, tel le héros vengeur de la demoiselle, parlait déjà de faire payer quelqu'un pour ce qui avait pu lui arriver, et Kahera en sourit, amusée malgré elle. Au moins, cette note d'humour qu'il préservait l'aidait à vaincre ses peurs et sa gêne, tandis qu'elle revenait d'une absence si longue, imprévue et inexpliquée. Le rejoignant à table, elle s'assit, soupirant doucement, sentant déjà son ventre gargouiller d'impatience à la vue et à l'odeur des mets qu'il lui avait préparés. Une nourriture simple, mais nourrissante, et agréable aux papilles. C'était toujours ainsi, chez Kenji... Fermant un instant les yeux, un doux sourire aux lèvres, Kahera se remémora le passé. Oui, c'était exactement ainsi, et c'était tellement agréable! Comment pourrait-elle un jour oublier les excellents moments passés en ce lieu, autrefois? Jamais, sans doute, et c'est ce qui lui brisait d'autant plus le cœur à chaque fois qu'elle se rappelait devoir rentrer à Suna dès que possible. Rouvrant les yeux, celle que Kenji avait surnommée avec taquinerie 'la comateuse' lui sourit, et le remercia pour ce repas, qu'elle s'empressa de partager avec son hôte. Elle ne mangea pas de trop non plus, mais se remplit suffisamment l'estomac pour qu'il daigne enfin se taire, et que son corps puisse reprendre les forces qu'il avait par trop perdues ces derniers jours. « J'ai toute confiance en Myjasu, mais c'est vrai qu'il est encore jeune, et... »Son sourire s'amplifia, tandis que ses grands yeux pailletés d'or se fichaient, rieurs, dans ceux couleur ciel de son ami d'enfance. « ... encore plus impulsif que toi. »Elle rit doucement. L'un comme l'autre, au final, se prenaient souvent pour des héros. Ils fonçaient vers les buts qu'ils se fixaient, et, c'était là l'une des qualités qu'appréciait tout particulièrement la jeune fille chez eux, autant que chez le jeune Caïne ou son ami sunaïen Legaia, ils écoutaient leur cœur. Certes, ils obéissaient aux ordres de leurs supérieurs au village, de leur kage. Mais ils étaient également capables de refuser d'obéir à un ordre qui allait à l'encontre de leur conscience, et lorsqu'une décision devait être prise, la raison seule ne suffisait pas. Ils agissaient selon leur cœur, chacun, et pour cela, même si c'était souvent de manière trop impulsive et parfois même dangereuse pour eux, Kahera ne pouvait que l'apprécier. Elle avait une totale confiance en ces quatre êtres, les seuls au monde qu'elle avait d'ailleurs fini par tutoyer, elle qui vouvoyait poliment tout un chacun, ainsi éduquée par ses parents depuis toute petite. Myjasu était sans doute trop jeune pour en avoir conscience. Mais Kenji savait pertinemment que si son amie tutoyait quelqu'un, c'était signe d'une très grande confiance envers cette personne, et qu'elle en était probablement très proche, dès lors. Lui-même, la demoiselle avait mis plusieurs mois, alors qu'ils étaient déjà des amis confirmés, avant d'enfin cesser de le vouvoyer, passant de Ryûzoji-sempaï à Kenji-sempaï, puis san, puis enfin, Kenji tout court. Soupirant doucement d'aise une fois son pauvre estomac rempli, la jeune femme réfléchit à la meilleure façon d'expliquer à Kenji tout ce qui avait pu lui arriver depuis sa disparition de Kiri. Il savait, pour son don héréditaire. Pour le Mienaï, du moins. Il ignorait tout de l'autre, dont elle n'avait jamais parlé à personne, et qu'elle s'était juré de ne jamais faire usage, pour qui ou quoi que ce fut. Mais pour qu'il comprenne sa situation actuelle, kahera serait obligée d'avouer posséder le Raïu également... Quoique. Dans tous les cas, ce qui semblait intéresser son ami avant tout, c'était ce qui l'avait mise dans cet état. Et cet épisode-là, contrairement à tous ceux qui lui avaient précédé depuis qu'elle avait quitté le pays de la Brume, demeurait bien plus court et simple à raconter... « Je ne sais pas trop par où commencer, je t'avoue. Tant de choses me sont arrivées, en deux ans et demi... Je vais tenter de faire au plus simple. Pour ce qui m'a mise dans cet état, c'est un épisode à part, le dernier en fait, et apparemment celui qui t'intéresse le plus. »Elle lui sourit, à demi taquine, avant de poursuivre. « Disons que j'ai croisé la route d'un nukenin, plutôt puissant et dangereux, et que, s'il a fini par me laisser la vie sauve, personne d'entre mes connaissances les mieux entraînées n'aimerait avoir à combattre. Je ne te dévoilerai d'ailleurs son identité que si j'ai ta promesse de ne rien tenter, et surtout pas seul, contre lui. Si je te perds par sa faute, je crains fort que cela ne fasse naître en moi des sentiments que je préfère ne jamais avoir à ressentir. »Elle lui sourit presque tristement, inquiète, à cette dernière annonce. Oui, Yanosa Oterashi l'avait poussée jusque dans les pires extrémités de son âme et de son cœur, dans de sombres recoins dont Kahera ignorait jusqu'à l'existence, de nature profondément bonne qu'elle était, incapable jusqu'alors de ressentir de haine envers qui que ce fut, même un ennemi qui lui ferait du mal. S'il arrivait malheur à Kenji ou d'autres de ces êtres qu'elle chérissait tout particulièrement en ce monde par la main de cet homme... Sans doute en viendrait-elle effectivement à le haïr, à accumuler rancune et cette envie de le voir mourir, souffrir surtout, autant que lui n'avait alors fait souffrir. C'étaient là des pensées et sentiments trop horribles pour qu'elle ne parvienne à réprimer un frisson, avant de poursuivre. Il lui fallait bien résumer, au moins un minimum, le reste des événements. « Dans tous les cas, il m'a finalement laissée filer, mais fort affaiblie. Voilà pourquoi j'ai tant besoin de reprendre des forces à présent, et la raison pour laquelle je suis arrivée chez toi en pareil état, c'est que lorsqu'il m'a laissée fuir, j'étais proche du pays de la Brume. De plus, il pensait que je venais de Suna, et nous étions juste à côté de Konoha: fuir dans l'une ou l'autre de ces deux directions était à exclure, car il m'y chercherait en premier. Enfin, bref... C'est long à expliquer, confus, et, pour le moment, ce n'est pas le plus important... Ça ne représente qu'une partie, aussi intense fut-elle, très courte de cette absence que je me dois de t'expliquer.
Il y a un peu plus de deux ans, j'ai suivi les pas d'un shinobi d'Oto. Mais alors que je m'apprêtais à rentrer à Kiri, l'ayant suivi jusqu'au pays du Sable pour en savoir plus sur ses intentions et autres, je me suis faite repérer, la météo ayant joué contre moi, et... J'ai eu droit à un genjutsu plutôt... désagréable. Lorsque je me suis réveillée, j'étais à l'hôpital de Suna, amnésique. Il m'a fallu six mois environs pour recouvrer mémoires et capacités ninja, et durant ce temps, j'ai fait la connaissance de personnes auxquelles le hasard a décidé de révéler qu'un lien de sang me liait à eux. Comme il s'agit d'un clan, et qu'ils possèdent un don héréditaire... J'en étais si pas porteuse active, en tous cas porteuse passive. Dès lors que leur sang et leur gêne coulait dans mes veines, j'appartenais à leur clan. Soit je demeurais parmi eux, soit j'étais déserteuse et eux autant que les traqueurs de nukenin de Suna m'auraient alors pourchassée. En tant qu'espionne de Kiri, je ne pouvais me permettre de voir mes missions compromises parce qu'on me traquait, de même que je ne souhaitais en aucun cas qu'ils impliquent mes proches pour me forcer la main ou me retrouver. J'ai donc décidé de rester à Suna le temps de trouver une solution, qui ne s'est présentée qu'il y a quelques semaines...
Ce nukenin m'a accostée alors que je méditais dans le désert environnant de Suna. Nous avons parlé, et le temps que je comprenne qu'il était dangereux, c'était trop tard. Il m'a... kidnappée, et emmenée jusqu'aux frontières du pays du Feu. De là, je suis restée sa captive durant plusieurs jours, avant d'enfin pouvoir me sauver... et me voilà. »Reprenant son souffle, Kahera guetta ensuite les éventuelles réactions de son ami. S'il avait des questions, elle était à présent à sa disposition pour y répondre. Mais avant... « Avant de venir ici, je suis allée trouver Mizukage-sama... Je lui ai demandé de prendre la décision que j'aurais du prendre en fait moi-même... mais j'en étais incapable, et au vu de la sienne, je sais que jamais je n'aurais pu la prendre. Il faudra que tu me rendes le bandeau, Kenji, car... c'est désormais le bandeau que je suis sensée afficher. Mizukage-sama a décrété que les liens du sang étaient les plus importants... Même si mon cœur demeurera à jamais attaché à Kiri, ma place est désormais à Suna... »Malgré elle, Kahera porta ses mains au niveau de son cœur, sur sa poitrine, se mordant la lèvre pour retenir ses larmes. Elle savait qu'il fallait trancher, faire un choix, et cette décision qu'elle avait été incapable de prendre elle-même, Arane Tashira l'avait prise, lui, pour elle. Mais si la jeune femme n'ignorait pas qu'il avait sans doute fait le meilleur choix possible, elle n'en demeurait pas moins brisée à l'idée de quitter pour toujours ce qui fut et restait, en son cœur, sa patrie. Elle y avait sa famille, fut-elle adoptive, ses amis, son job, ses missions, sa vie, son nindo... Qu'allait-elle devenir, au sein du clan Kamikaze, perdue dans ce pays désertique où chaque habitant la considérait comme une possible traîtresse, où trop de regards méfiants la fixaient, où on lui accordait certes le rang de jounin spé, mais guère plus risqué que des missions de baby sitting et autres du même genre? Y avait-elle réellement sa place, uniquement à cause d'un lien de sang dont elle aurait préféré ne jamais avoir eu connaissance? - Spoiler:
Désolée de la longueur, et si c'est peut-être confus, mais la pauvre a tant à expliquer, à raconter... Bonne lecture!
Dernière édition par Kahera le 2009-12-24, 15:27, édité 3 fois |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-21, 02:31 | |
| A l'écouter, d'abord, j'eus l'impression furtive et passagère que c'était moi le cadet entre elle et moi, me faisant presque, tout juste, rappelé à l'ordre pour mon tempérament ancré dans mes habitudes, que Kahera connaissaient décidément très bien. Je m'emportais, je le savais, alors que je n'avais en réalité qu'à écouter ce qu'elle allait bien vouloir me dire, ni plus, ni moins. Et son récit ne fut pas, loin de là, achevé d'une traite. Commençant d'abord par m'expliquer les raisons de son état passé duquel demeuraient encore quelques séquelles, j'étais rassuré de constater que Kahera avait enfin décidé de me livrer des explications fournies, qui ne tairaient pas de détails importants. Elle me parla d'un homme, un Nukenin, cette "race" sans racines, la plupart du temps criminels ne servant de cause qu'égale à leur propre faiblesse d'esprit. De la façon qu'elle avait de m'en parler, un éclat particulier dans les yeux, comme une tâche sombre ancrée là, quelque part, j'en déduisis que les propos rapportés à son sujet devaient être justifiés. Un homme si fort, capable de séquestrer ma chère amie, de perpétrer tant de massacres... C'était comme une apparition, un mythe, que me décrivait là la jeune femme qu'elle était devenue.
En mon fort intérieur, une silhouette encore indéfinie se mit à former la personnalité surement abrupte de cet énergumène, le matérialisant presque dans mon esprit, une vision floue de la mort... Ne pipant mot, je laissai Kahera continuer son discours, alors qu'elle me dévoilait, toujours un peu plus, les raisons de sa disparition, de son retour... Et de son futur départ anticipé. Mon visage, curieusement, n'afficha pas d'émotion particulière à cette annonce. Au fil de ses explications, mes synapses avaient travaillé sans remâche, et à toute vitesse, en était arrivé à cette conclusion regrettable. Tout, le contexte politique, le bon sens, tout amenait irrémédiablement à cette "fin", à ce renouveau de disparition, dans le silence de la brume... Les racines de Kahera la rappelaient à Suna. Son sang découlait de ces contrées, et malgré toute l'amitié, inconditionnelle, qui me liait à elle, rien ne pouvait requérir, hormis mon propre égoïsme, parfois exacerbé, qu'elle reste ici, à Kiri, en dépit des liens puissants qui l'y avaient maintenu pendant des années auparavant. Je devais accepter une fatalité, avec le sourire. Après tout, elle allait bien, et c'est ce qui comptait le plus.
" Kahera... Je... Je comprends, finis-je par dire, la voix teintée d'émotion à demie refoulée.
Mizukage-sama a raison. C'est un homme sage et... C'est ce qu'il y a de mieux à faire. "
Finissant ma phrase, je me relevai doucement, allant me pencher nonchalamment au dessus de la cachette improvisée que j'avais constitué pour le bandeau étranger. L'empoignant fermement, j'étais sur le point de le rendre à sa propriétaire, mais ne pu m'empêcher de d'abord la prendre dans mes bras, le bout de métal ficelé toujours entre mes doigts. Les larmes semblèrent arriver à mes yeux. Mais, je ne voulais pas. Aucune raison pour qu'un homme pleure, en de pareilles circonstances, non. Une amie devait remplir son devoir, voilà tout. Rien de pire de ce qui ne lui était arrivé ne l'attendait, probablement, plus tard.
" Malgré la distance, malgré les vents et les marées, nous resterons toujours les meilleurs amis, ça, rien ne pourra le changer, aucune frontière, aucune force quelle qu'elle soit.
Et surtout, petite sotte ! Ne crois pas que je je t'en veuille le moins du monde, hein. Mais je pense que tu comprends que, malgré tout, je ne peux pas être emballé à 100% par ton départ. Si tôt...
Avant que tu ne reprennes la route.. Tu dois me dire, qui est-il. Cet homme, si fort, qui t'a fait du mal et qui s'en est tiré. Je te promets que je ne tenterais rien seul, je te le jure. Qu'au moins, je puisse, avec mes relations avec les Anbus, le mettre en haut de la liste de leurs proies... Que ton calvaire n'ait pas été vain ! "
Atteint au coeur, mais non pas moins résolu, je tenais à présent Kahera par les épaules, la fixant droit dans les yeux, vecteurs les plus purs de la pensée ainsi que des actes. Sans même y penser, mon esprit se préparait à son départ prochain, encore... Mais, cette fois-ci, toutefois, je savais où elle allait. Je saurais qu'elle irait bien, malgré tout, et que sa vie à Suna, si pesante pouvait-elle être, ne lui ferait pas mettre sa vie en péril autant que d'être malmenée par un fou furieux. Ainsi devait aller les choses, ainsi les acceptais-je... |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-21, 03:58 | |
| « Y... Yanosa... Oterashi... »Elle l'avait dit. Son regard éperdument fiché dans celui de Kenji, Kahera menait le combat le plus difficile de sa vie jusqu'ici, contre ces foutues larmes qui s'obstinaient à vouloir forcer le barrage qu'elle leur imposait. Ses grands yeux d'or brillaient de ces larmes contenues à trop grande peine, et la dénonciation du nom de son tortionnaire semblait davantage ressembler à une tentative ratée d'échappatoire, de changement de sujet, qu'à une simple réponse à la question de cet ami qui, après une étreinte brève mais intense, la tenait à présent par les épaules. Comment pouvait-elle seulement garder cela pour elle? Comment tenir bon, rester digne, juste obéir sagement à la décision de son Mizukage, décision qu'elle-même aurait du prendre il y a bien longtemps déjà? Car malgré sa raison la confortant dans l'idée que c'était là le meilleur choix à faire, la jeune femme sentait son cœur se déchirer un peu plus à chaque minute qui passait à l'idée de quitter ce qu'elle avait toujours considéré comme son Foyer. Elle... n'y parvenait pas. Tout simplement, Kahera demeurait humaine, terriblement fragile malgré sa force, car l'Amour est un atout qui, s'il rend un shinobi plus puissant que tout de par sa simple volonté de protéger ceux qu'il aime, l'affaibli aussi énormément s'il ne peut, justement, plus les protéger... Kahera allait retourner à Suna, loin de tous ceux à qui elle demeurait plus attachée que jamais. Comment pourrait-elle encore suivre son nindo, si loin d'eux? Elle savait posséder un ami très cher, à Suna également, mais elle n'avait que lui, là-bas... Et s'il l'avait clairement aidée à supporter ces deux ans et demi de vie au pays du Sable, si loin de chez elle, Legaia ne pouvait à lui seul combler le vide que laisserait l'absence de tant d'autres dans le cœur de la jeune femme, forcément, même avec la meilleure volonté et toute l'amitié dont il disposait continuellement quand il s'agissait de la soutenir. Il était un ami merveilleux, mais aucun ami ne pouvait en remplacer un autre, encore moins plusieurs, une famille, un pays et une vie qu'aimait plus que tout Kahera. Baissant la tête, elle porta ses mains à son visage, tremblant doucement, préférant le lui dissimuler. Elle n'y parvenait pas. Elle ne tenait pas. Elle avait besoin de craquer, de se laisser aller, devant au moins une personne. Mais le pouvait-elle? Lui-même n'était pas spécialement emballé à l'idée de la laisser repartir, forcément. Se doutant des larmes qu'il devait retenir, lui, elle ne se sentait pas le droit de verser les siennes. D'autant plus qu'au final, qu'il lui en veuille ou pas, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser de l'abandonner ainsi. Certes, c'était 'son devoir', elle 'n'y pouvait rien', mais voilà, elle l'abandonnait tout de même. Lui autant que trop d'autres d'ailleurs... Elle avait disparu deux ans et demi sans donner la moindre nouvelle, même si ce n'était pas faute d'en avoir eu l'envie, et voilà qu'elle débarquait chez lui, profitait de son hospitalité, de sa nourriture, son toit, ses propres vêtements, l'inquiétait à mort, lui ainsi que, sans doute aussi, le jeune Myjasu, tout ça pour leur annoncer qu'elle devait repartir dès qu'elle serait capable de refaire le voyage en direction de Suna. Avait-elle vraiment le droit d'en rajouter, dès lors? Mais entre le droit et le pouvoir... Résister lui devenait de plus en plus difficile. Elle avait tellement envie, tellement besoin de n'être qu'une simple jeune fille, plutôt que l'ex-espionne, la medical nin, la kunoïchi qu'elle était, et qui se devait de faire son devoir. Son devoir... Pour la première fois depuis bien longtemps, il faisait totalement obstacle à ce que son cœur désirait, lui. « P... pardon... Kenji... Je... Moi aussi, même à l'autre bout du monde, je ne t'oublierai jamais, tu seras toujours mon ami, toujours! Mais... Je... Je voulais... toujours être là pour toi, pour vous tous, et... Et là... »Ses mains dissimulant toujours son visage, elle sentit tout son corps frémir, encore trop faible que pour obéir aux injonctions de son esprit, qui s'acharnait vainement à empêcher sortir le moindre sanglot hors de la cage dans laquelle la pauvre demoiselle tentait vainement de les retenir. Elle pleurait, et cela se voyait, autant que cela s'entendait dans sa voix. Elle secoua la tête, doucement, ses mains, devenues inutiles à présent qu'elles seules ne suffiraient clairement pas à cacher quelque larme que ce soit, retombant mollement sur ses genoux, crispées sur le tissu qui les recouvrait. Bas, vaincue, brisée, la voix entrecoupée de sanglots, elle avoua son échec, n'osant plus le regarder en face, le regard rivé sur ses mains, flou. « Je n'ai aucune envie d'y retourner. J'aime ce pays. J'aime ma famille ici, mes amis, la vie que je menais. J'aimais enseigner la médecine à Myjasu et son petit frère, Caïne. J'aimais passer le peu de temps libre dont je disposais avec vous tous, avec toi, à nous entraîner, ou simplement à se détendre, à parler, se confier... J'ai toujours désiré aider notre Mizukage à relever Kiri de ses blessures passées. Je ne veux pas perdre tout cela, pour... un village auquel je n'appartiendrai jamais comme j'ai appartenu à Kiri. Un village où, sachant que j'étais juunin ici, l'on m'a regardée et l'on me regardera toujours avec méfiance, comme prête à les trahir dès que je le pourrai, à l'exception d'une seule personne... Il n'y a que Legaia qui... ne me voit pas ainsi... Tous les autres, si. Je n'ai ma place là-bas que parce le gêne de ce maudit clan sommeille en moi, mais comment pourrai-je considérer comme ma famille des gens prêts à me faire assassiner au moindre faux pas comme ils ont assassiné leur propre fils, mon père, ainsi que ma mère, juste parce qu'ils s'aimaient sans en avoir le droit?! Je... Je ne peux pas... Je... sais que je dois obéir à la décision de notre Mizukage, car elle est sage et évitera tout conflit politique, d'autant plus qu'il a juré que je ne serai pas considérée comme une déserteuse par Kiri, et que je n'aurai dès lors rien à craindre des Oinins, mais... Si ma raison me dit d'obéir, mon cœur, lui, me hurle de désobéir. K... Kenji... Que... Qu'est-ce que je dois faire? Beuheu... Je... »Ce bandeau sunaïen, que lui avait remis le clan Kamikaze, et que son ami tenait toujours entre ses doigts, contre son épaule à elle, ses mains à lui toujours sur elle, Kahera s'en moquait bien, sur le moment. Elle l'aurait brûlé, détruit, si elle l'avait pu, sans doute, comme si cela pouvait tout effacer et la libérer de tous les problèmes qui s'y rapportaient. Mais voilà, ce n'était pas si simple, hélas... Sans compter que cette décision si difficile à prendre et à suivre, Arane l'avait prise sur la demande de Kahera elle-même, incapable qu'elle était alors de la prendre elle-même. Elle n'avait pas le droit d'y désobéir. Ce serait se moquer ouvertement de son Mizukage, alors que rien ne l'obligeait à l'aider, à faire ce choix difficile à sa place et de lui épargner le statut de nukenin de Kiri, ce qui lui aurait valu d'avoir les Oinins aux trousses, en prime. Kahera n'avait tout simplement plus le choix. Elle l'avait perdu lorsque, manquant de courage pour le faire elle-même, la kunoïchi avait demandé à son Mizukage de trancher pour elle. La voix définitivement brisée, bien que pas autant que son âme elle-même à l'idée de perdre définitivement sa vie ici, son Foyer, elle conclut, relevant son regard embué de grosses larmes douloureuses qui lui brouillaient la vue sur Kenji: « Je ne veux pas repartir... »Ses parents, les Tashibana, elle ne savait même pas comment ils allaient. Les Hebimiyasahii non plus. Kenji lui-même, qui l'avait questionnée et à qui elle avait répondu, Kahera ignorait comment il se portait depuis qu'elle avait disparu. Tous lui manquaient horriblement. Elle n'avait pas osé demander quoi que ce soit à leur sujet, même pas à lui, non pas parce qu'elle n'en fichait ou n'y pensait pas, bien au contraire... Mais la moindre de ses pensées allant vers lui et eux tous faisait davantage saigner son cœur à l'idée de repartir, tout simplement. |
| | | Eden Legaia Chuunin de Suna
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-21, 09:54 | |
| Il était arrivé sur place. La première piste vraiment sérieuse, la première dure épreuve. Il ne s'agissait plus de suivre un chemin, mais bien de parler à quelqu'un. A quelqu'un qui avait connu Kahera. S'avancant lentement vers la demeure, Legaia tenta en vain de se décider sur sa manière d'approcher Ryûzoji Kenji, l'un des proches de son amie. Devait il d'abord resté dissimulé derrière son Henge, afin de ne pas davantage éveiller de soupcons, même auprès d'une personne envers qui il devait pouvoir faire confiance? Ou bien devait il croire en cette même confiance et dévoiler son identité, afin de permettre au dialogue d'être le plus franc, le plus sincère possible? Tandis qu'il tentait de trancher sur cette question et sur bien d'autres, Legaia s'arrêta net. Rêvait il, ou entendait il des sanglots? Pâlissant sous l'effet de ce son, il s'avanca lentement, sans bruit, et colla son oreille à la porte. La voix de Kahera. Ici. Il l'avait finalement retrouvée. Et elle pleurait. Ne sachant que faire, Legaia recula d'un pas, son corps tout entier tremblant sous le coup de l'émotion. Que devait il ressentir? De la gêne, de l'avoir entendu pleurer? De la rage, de voir que quelque chose la rendait triste à ce point? Du bonheur, de l'avoir enfin retrouvée? Il ne savait plus. Seul la voix, les sanglots de Kahera rythmaient ses pensées dans une mélodie insupportable. Soudain, son corps ne lui obéissait plus. Son bras se leva lentement, puis frappa quelques coups à la porte. Comme horrifié de s'être vu faire une chose pareille, Legaia ne vit qu'une chose à faire. Son assurance s'était presque envolée, mais était ce parce qu'il avait finalement retrouvé celle qui lui était si cher, ou parce qu'il allait devoir la rendre encore plus triste qu'elle ne l'était déjà? Toujours fut il qu'il cria avec toute la voix dont il était capable, c'est à dire assez peu de son pour un cri, des paroles qui, il l'espérait, lui ressemblaient bien.
-"Il n'y a rien de plus triste que d'entendre quelqu'un pleurer, Kahera. Surtout toi!"
C'était dit et bien dit. Elle l'avait certainement entendu. Si Kenji était là, lui aussi, il se précipiterait certainement dehors, inquiet de savoir qu'un inconnu savait qu'elle était là, que c'était elle et personne d'autre. Car ca ne pouvait être qu'elle. Sa voix, il l'avait enregistrée depuis bien longtemps. Peu après leur première rencontre, dès lors qu'il n'avait que ca, pendant les entrainements, pour savoir qu'elle était toujours là, qu'elle ne l'avait pas lâché alors qu'il déployait tous ses efforts pour l'attraper. C'était pour lui une motivation et un réconfort agréable, presque primordial dans son évolution. Aurait il été aussi acharné s'il avait été avec quelqu'un d'autre? Peut être. Mais de tous les scénarios envisageables, celui ci était son préféré. Il n'avait en outre pas envie de savoir ce qu'il aurait pu faire ou devenir d'autre, tant sa situation actuelle lui convenait. Un Senseï un peu sévère, mais gentil. Une camarade timide, mais attentionnée. Il n'était vraiment pas à plaindre, loin de là. Mais bien au délà de tout ca, la situation de la jeune fille le préoccupait. Tiraillée entre deux pays, elle pouvait compter sur son soutien indéfectible. Mais jusqu'alors certain de pouvoir l'aider, jamais Legaia ne s'était senti aussi impuissant et aussi coupable. Il incarnait, par sa présence, son existence, ce qui pouvait détruire Kahera de l'intérieur, ce déchirement entre deux Villages. Lui même se sentait étiré dans tous les sens. Il était à la fois celui qui venait retrouver une habitante de Suna originaire de Kiri, celui qui tentait de sauver son amie, et celui qui venait enlever Kahera au pays de son coeur. Très loin de lui, désormais, ses frictions avec Akira et Virgo. Envolée, son allégence à Suna. Désormais, Legaia ne pensait plus qu'à ses actes, à ses paroles, qui détruiraient sans doute la vie de celle à qui il pouvait donner sa vie sans même hésiter.
-".......Je ne rentrerai pas, Kahera. Pas avant que tu ne m'y autorise."
Simples paroles, prononcées doucement, mais surement, qui devaient davantage le rassurer, lui, plutot qu'elle. Ainsi, il ne la choquerait pas. Pas plus qu'elle ne l'était déjà. Il se devait en tous cas de lui dire, comme pour se retenir lui même. S'il n'était pas aussi troublé, s'il ne s'en voulait pas autant d'être là, prêt à lui retirer un bonheur auquel elle aurait pu aspirer, d'être parmi les siens, il aurait déjà ouvert la porte, sans doute même avec fracas, et se serait jeté sur elle, fou de joie. Si quelqu'un devait ouvrir la porte, il trouverait alors non pas un Ninja de Kiri, impassible quoiqu'un peu sévère d'apparence, mais un Ninja sans bandeau, tétanisé et pâle de la tête aux pieds, comme s'il était sur le point de s'évanouir. Etant beaucoup trop peu concentré, il avait annulé son Henge, dévoilant sa véritable apparence. |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-21, 23:03 | |
| C'était dur.. Très dur. Tant pour moi que pour elle, si ce n'était exagérément plus pour Kahera, qui je le réalisais, était dotée d'un destin unique mais ô combien contraignant en ce monde déchiré. Une icône de ce qu'était notre société féodale, notre ère de conflits et d'oppositions. En cet instant, alors que son cœur s'ouvrait littéralement devant moi, contre moi, dans mes bras, je me sentis complètement incapable de faire quoi que ce soit de plus. La vérité était là, les faits suivraient leur cours inébranlable au fil du temps, et elle devrait rentrer là où sa famille biologique l'attendait. Personne n'y pouvait rien, même moi, surtout moi, qui était de Kiri, qui avait prêté allégeance et qui suivait les directives du Village à la lettre comme tout bon soldat. Et malgré le fait que ce fut à Kahera que furent donnés les ordres, je m'en sentais moi même tellement contraint que c'était tout comme si c'était à moi que l'on avait ordonné de ne rien faire...
Impuissant, et triste, ma tête s'affaissa sur le front de ma tendre amie, la serrant aux épaules comme jamais, à la limite d'une pression douloureuse, luttant pour restreindre ces larmes qui montaient, qui montaient, mais que je savais futiles et vides de sens. Il n'était nul besoin de manifester ça maintenant. Ni jamais, d'ailleurs. Elle et moi avions beau subir une situation déchirante, rien au monde, pas ce genre de tristesse, en tout cas, n'aurait su balayer totalement le bonheur. Celui de la savoir en sécurité, en vie, et de l'avoir revu au moins quelques jours, même si cela avait été pour rester à son chevet. Dans un recoin de mon esprit, le nom qu'elle m'avait donné restait gravé. Comme un éclair ayant frappé le marbre, il n'était pas prêt de s'effacer, et je n'aurais su avoir de réel repos tant que je n'aurais pas eu la confirmation que ce monstre avait été mis aux arrêts, voir tué, tout simplement. Et c'était sans doute là la meilleur des issues pour lui, tant je doutais de mon self-contrôle si j'étais amené à l'avoir, enchaîné, face à moi, impuissant et prêt à recevoir tout châtiment que je jugerai bon de lui infliger.
Baigné dans ces pensées, mélange de vendetta personnelle et de tristesse intime, je fus soudain tiré de ces rêveries cauchemardesques par une voix. Au timbre enfantin, elle n'en restait pas moins douée d'une certaine maturité, et provenait de l'extérieur, tout proche. Qui était-ce ? Connaissait-il vraiment Kahera ?.. A en juger par le regard qu'elle porta sur moi, puis sur la porte, partagée comme elle l'était entre Suna et Kiri, je devinais que oui. Mes mains toujours sur ses épaules, je tournai vivement la tête, comme pour m'assurer qu'aucun danger ne guette, quand le jeune homme présupposé adressa de nouvelles paroles, directement à ma chère amie. D'abord pris de court, surpris, je me pris à me détendre silencieusement dans la fraîcheur du soir. Si danger il y avait, les yeux de Kahera me l'aurait immédiatement fait comprendre. Ce que j'y lisais à l'instant devait être la même chose que mon comportement laissait paraître. De l'étonnement stupéfait. Éloignant finalement mes mains de ses épaules, je me dirigeai vers ma porte d'entrée, lentement, mais pas trop, mes sens en éveil, prêt malgré tout à n'importe quoi. Tournant la poignée, je fis immédiatement un pas dehors, posant les yeux sur le jeune homme d'où provenait la voix entendue un peu plus tôt. Doté de longs cheveux d'un bleuté oriental qui brillait sous l'effet du clair de lune naissant, sa tenue n'avait rien de locale. Sans même réellement y penser, par la logique pure que m'intimait la suite des événements, j'en déduisis qu'il venait probablement, lui aussi, de Suna. Ses objectifs, je n'en avais aucunement conscience, mais de par ses manières, son faciès, l'expression même de son esprit que je percevais en l'observant, j'aurais pu jurer, sans avoir échangé le moindre mot avec lui, que ses intentions étaient louables. En ce monde, tout dépendait du point de vue selon lequel on se plaçait, ou d'où nous étions placé contre notre gré, après tout.
" ... Tu es un ami de.. de Kahera ? Legaia ??... dis-je avec fermeté, mais l'hésitation de l'émotion étreignant ma voix.
Viens, entre... Je pense que, sûrement, à toi aussi elle pourrait avoir des choses à dire. Nous pouvons en parler... "
L'intimant tacitement à me suivre d'un geste de la main, je rentrai de nouveau à l'intérieur, reposant mes yeux sur une Kahera qu'il me faisait peine de contempler. Tout aussi triste que moi, si ce n'était beaucoup plus, je vins l'asseoir prêt d'elle, m'agenouillant à ses côtés pour lui apporter tout le réconfort de présence que je pouvais. C'était bien la seule chose qu(il m'était encore possible d'accomplir, si l'on pouvait parler ainsi, l'ultime rempart que je pouvais opposer à sa tristesse... Et à la mienne. |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-22, 02:37 | |
| * Je ne veux pas repartir... *Cette dernière phrase se répétait sans cesse dans son esprit, tandis que Kenji, impuissant, la soutenait comme il le pouvait de sa présence, de son regard, et de ses mains puissantes sur ses frêles épaules à elle. Son front à présent posé contre le sien, Kahera pleurait toujours, effondrée, lorsqu'un événement imprévu, ou plutôt, pas prévu pour si tôt, la fit sursauter. Dehors, la voix de Legaia venait de se faire entendre. Au son de la voix comme aux paroles, il n'y avait aucun doute possible, c'était bel et bien Legaia qui se trouvait dehors, juste derrière la porte de la cabane de Kenji. « Il n'y a rien de plus triste que d'entendre quelqu'un pleurer, Kahera. Surtout toi! » Elle avait souvent pleuré en sa présence, lorsque sa vie à Suna lui devenait trop pesante, ou que celle menée à Kiri autrefois lui manquait trop cruellement. Lorsque la solitude s'emparait de son cœur et l'enserrait à la rendre malade, aussi. Combien de fois ne l'avait-il pas encouragée, soutenue, remise sur pieds, et rendu le sourire? Kahera ne comptait plus depuis longtemps. Sans lui, à Suna, elle aurait craqué depuis longtemps, sans doute, et tenté de rentrer à Kiri, déclarant par là son arrêt de mort au sein même du clan Kamikaze. Même s'il l'appréciait, Shitatsumaki lui-même n'aurait pas désobéi à un ordre de son daïmyo, et aurait ramené la tête de sa cousine s'il en avait été chargé. Mais peut-être la jeune femme aurait-elle moins souffert en mourant ainsi qu'elle ne souffrait aujourd'hui de sa situation... Se levant après avoir interrogé son amie du regard, Kenji était allé ouvrir la porte au chuunin, l'appelant par son nom, l'ayant retenu alors que Kahera ne l'avait cité qu'une fois, dans son long monologue plaintif et désespéré, il y avait quelques minutes à peine. Il avait compris, sans doute, que le seul sunaïen se pointant ainsi à sa porte avec pour réaction de la demoiselle un hoquet de surprise accompagné d'un vif rougeoiement des joues, ne pouvait être que celui-là. Le seul qui, justement, ne faisait pas peser sur elle le poids de ces soupçons constants, comme tous les autres: Legaia, à Suna, représentait le seul ami dont elle avait cité le nom en se confiant à Kenji. Cela voulait tout dire. « ... Je ne rentrerai pas, Kahera. Pas avant que tu ne m'y autorise. » Ses paroles suivantes, peu avant que le jounin kirien ne lui ouvre la porte de son humble demeure, confirmaient le fait qu'il s'agissait d'un ami, non d'un shinobis simplement venu récupérer une pseudo-traîtresse. Tandis que la porte s'ouvrait sur le chuunin au regard bicolore, Kahera, elle, détourna le sien, s'essuyant maladroitement les yeux, rougis de larmes qui malgré tous ses efforts, continuaient de couler. Elle se sentait faible et pitoyable. La honte s'emparait davantage d'elle à chaque instant qui passait, même si, elle le savait, devant eux, elle avait le droit de ne pas toujours être forte, droite, kunoïchi. Devant eux, elle avait le droit de se montrer simple jeune femme, avec ses peurs, ses faiblesses, ses sentiments... « L... Legaia... »Ils l'avaient retrouvée. Ils au pluriel, car Kahera doutait fort qu'il fut envoyé seul. Elle espérait même qu'il ne le fut pas, car sinon, il ne faisait aucun doute que d'autres la retrouveraient, à part, et avec des intentions moins amicales que Legaia, eux... Reportant alors son regard d'or sur les deux hommes à présent en sa compagnie, Kahera dressa un sourire malheureux à Legaia. Elle n'arrivait pas à se reprendre. Cela faisait trop de poids sur ses frêles épaules, trop de pression autour de son pauvre cœur, déjà par trop déchiré entre ses deux patries. « Viens, entre... Je pense que, sûrement, à toi aussi elle pourrait avoir des choses à dire. Nous pouvons en parler... »Parler... Parler de quoi? Elle avait déjà tout dit, déballé tout ce qu'elle avait sur le cœur. Et à première vue, Legaia se trouvait déjà derrière la porte, à ce moment-là. Sans doute avait-il tout entendu. Invitant le chuunin sunaïen à s'asseoir avec eux, lui cédant apparemment sa propre chaise, Kenji était retourné auprès de leur amie commune, s'agenouillant à ses côtés et posant ses mains sur celles de la jeune femme, toujours posées sur ses genoux à elle. Frissonnante sous l'effet du courant d'air que laissait entrer la porte ouverte, Kahera déglutit, tandis que la fièvre la reprenait légèrement. Après tout, son état n'était pas encore stable, elle était encore fort faible et fragile, et il lui faudrait davantage que deux jours de sommeil et un bon repas pour retrouver la forme et la santé. Ce trop plein d'émotions, plutôt négatives pour la plupart, n'arrangeait pas non plus son état, le physique s'avérant bien souvent fortement influencé par le psychique. Dans tous les cas, cet ensemble de choses additionné à un petit quelque chose supplémentaire, une gêne soudaine qui naissait en elle et qu'elle ne s'expliquait pas, faisait tourner la tête de Kahera. Secouant doucement la tête, tandis qu'elle crispait ses mains sur le jeans emprunté à Kenji, elle murmura presque. « Je ne sais pas... Mieux vaut que je m'arrête là, je pense. Parler... n'arrangera rien, dans mon cas, et... je ne vous ai déjà que trop accablés de mes propres ennuis. Je ne voulais pas me montrer aussi égoïste... Pardon. »Fixant tour à tour Legaia et Kenji, elle leur sourit faiblement, se voulant à nouveau courageuse. Elle était enfin parvenue à maîtriser le flot incessant de ses larmes, bien que cet effort lui fasse trembler son être tout entier. Mais les deux jeunes hommes pouvaient imaginer que c'était du au froid et à son état. En y pensant, d'ailleurs, jamais Legaia ne l'avait vue ainsi. Malgré les couleurs qu'avait pu prendre la demoiselle en vivant à Suna, elle semblait à présent plus pâle qu'une mourante. Et maigre, comme si elle avait fait de violents efforts physiques sans rien avaler ou presque, depuis qu'elle avait disparu du pays du Sable! Et cette tenue... la sienne était-elle tellement salement amochée pour qu'elle ne porte plus son kimono? Jamais Legaia ne l'avait vue porter autre chose, pas plus que Kenji. Et là, elle portait un simple tee-shirt, recouvert d'un pull, et un pantalon, trop large et long pour elle, retenu à la taille par une lanière de tissus coloré, déchirée dans le kimono qu'elle portait le jour de son enlèvement. Des vêtements empruntés à son hôte, sans doute aucun. Quant à ses longs cheveux, d'habitude toujours brillants de santé, bien coiffés et attachés bas avec un ruban émeraude, ils pendaient librement dans son dos et sur ses épaules, ternes, abimés, cassants. Nul doute qu'une cure de vitamines lui ferait le plus grand bien dans les jours à venir... Soupirant doucement, elle reporta son regard ambré sur les restes du repas, sur la table, se mordant doucement la lèvre, mal à l'aise. Que lui arrivait-il? Pourquoi cette gêne intense, soudain, alors qu'elle se trouvait à l'instant entourée des deux êtres sans doute les plus chers à son cœur, les deux seuls adultes au monde qu'elle daignait tutoyer et appeler par leur prénom... Elle aurait du se sentir bien, rassurée, protégée, en sécurité, mais non. Elle se sentait comme de plus en plus paniquée, sans vraiment comprendre pourquoi. Alors, comme pour tenter de changer de sujet et ne plus y penser, Kahera reprit la parole, bas, la voix troublée. « Legaia...? Tu... n'es pas venu seul, j'imagine...? Mieux vaudrait que les autres sachent où nous sommes et nous rejoignent avant, si possible, qu'ils ne fassent de bourdes dans Kiri. Ou qu'ils inquiètent mes parents... Je ne tiens pas à ce que l'on ravive dans leurs cœurs la plaie causée par mon absence, d'autant plus maintenant que je sais que... je ne reviendrai sans doute jamais. »S'expliquant à l'égard du chuunin, qui ignorait ce qui avait pu se dire ou se faire du côté de la jeune femme depuis qu'il la cherchait, elle ajouta simplement: « Je vais rentrer à Suna. Et y rester. »Baissant à nouveau les yeux, elle prit une profonde inspiration, puis souffla ce trop plein d'air de ses poumons, très lentement, comme pour chercher un apaisement qu'elle ne trouverait pourtant pas si simplement, hélas. Comme dans un réflexe, elle souleva l'une de ses mains, la posant sur celle de Kenji qui la recouvrait jusqu'alors, la serrant doucement dans la sienne. Elle avait besoin de ce contact, tant qu'il pourrait durer. C'était la seule et maigre consolation que lui offrait son cruel destin en cet instant. Elle avait pu revoir Kenji, et il allait plus ou moins bien. Et il ne l'avait pas oubliée, pas plus que les sentiments cultivés entre eux au fil des ans. Fermant un moment les yeux, Kahera rougit à nouveau, mais malgré son malaise, elle ne se sentait pas capable de briser ce contact. De son autre main, cependant, elle avait repris le bandeau sunaïen de celle de Kenji, et l'observait à présent, sans un mot, dans un silence presque pesant. |
| | | Eden Legaia Chuunin de Suna
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-22, 07:35 | |
| Legaia ne s'était pas trompé. Il pouvait vraiment avoir confiance en Kenji. Celui ci ouvrit la porte, observant le jeune homme un court instant, avant de l'inviter à entrer, ce qu'il n'hésita pas à faire. Il la verrait enfin. Après tout ce temps, toute cette angoisse et ces recherches, il retrouverait celle qui lui avait été enlevée.
*La voila......oh!*
Seule la présence de Kenji à ses cotés, l'aidant à s'asseoir auprès d'elle, lui permettait de refouler des larmes qui commencaient déjà à se dévoiler. Etait ce bien Kahera? Si blanche, si faible? Elle qui pourtant était toujours pleine de vie malgré sa tristesse, pleine de grâce malgré sa timidité? Legaia ne pouvait s'empêcher de garder les yeux sur elle, comme s'il avait peur qu'en un clignement d'oeil, la jeune fille ne disparaisse à nouveau. Mais cette vision lui déchirait le coeur, tant son amie avait l'air d'avoir souffert. Akira et Virgo s'étaient plantés en beauté, comme il le pensait. Kahera n'avait jamais déserté et avait beaucoup plus subi que profité. L'entendre prononcer sa voix ainsi le partageait entre deux envies: Celle de s'enfuir en hurlant, comme s'il était responsable de tout, comme s'il était vraiment la représentation du malheur qui frappait la jeune fille, et celle de l'enlacer fermement pour qu'elle cesse enfin de pleurer, comme s'il voulait capturer et garder toute la tristesse qui la tourmentait. Mais il ne pouvait rien faire. Ni s'enfuir, ni la consoler. Juste la regarder silencieusement.
*......Ce n'est pas pour ca......que je suis revenu, bon sang! De quoi j'ai l'air, moi!?*
De quelqu'un de totalement perdu, sans doute. Au point que Kahera elle même lui rappellait, alors qu'il s'agissait de son devoir à lui, qu'il devrait prévenir ses camarades. Baissant tristement les yeux, il remarqua la main de la jeune fille posée sur celle de Kenji. Un oiseau au cri stridant venait de se débattre dans le coeur de Legaia. Il lui faudrait pourtant faire avec. Elle avait vécu ici avec tant de gens que dans le fond, il ne pouvait ignorer qu'elle avait pour eux des sentiments qu'il ne recevrait jamais de sa part. Des sentiments qui iraient bien au delà de l'amitié qu'elle lui offrait. Se relevant lentement, Legaia ne souriait plus. Sans même s'en apercevoir, il montrait une tristesse qu'il n'avait alors jamais affichée jusque là. Mais pouvait il ressentir autre chose, en de pareilles circonstances? Sans même dire un mot, Legaia sortit de la maison, s'arrêtant sur le seuil, puis activa son micro.
-"Akira, Virgo, Kahera se trouve bien à l'endroit que je vous ai décrit, en compagnie d'un de ses amis. Tâchez de ne pas faire de bêtises en chemin, et faites vite. Elle est dans un état épouvantable.....et....."
La suite n'était, d'un point de vue extérieur, pas bien dur à annoncer. Mais pour lui, c'était une véritable torture, tant pour lui que pour Kenji et Kahera. Avalant sa salive, déglutissant péniblement, Legaia rassembla tout le courage dont il était capable. Le résultat fut génial.
-"......elle rentrera à Suna et y restera......a t'elle dit. Merci de ne pas en rajouter."
Kahera l'avait sans doute entendue, cette voix dénuée d'assurance, de ce ton si particulier dont il faisait preuve, comme s'il était sans cesse en pleine agitation, foncant vers l'avant. S'il ne s'expliquait pas, elle s'inquiéterait alors davantage, et son état, déjà préoccupant, empirerait. Tout allait déjà mal, il ne fallait pas en plus empirer la situation. Kenji n'avait il pas dit qu'il leur faudrait parler? Sans doute avait il raison, car lui avait quelque chose à dire. Retournant dans la maison en désactivant son micro, Legaia s'agenouilla devant Kahera et son ami. Il lui fallait retrouver son assurance, sa détermination qui faisait de lui ce qu'il était. Un fier Ninja de Suna, prêt à défendre son village et ses amis, quitte à se sacrifier pour eux. Et pour ca, il lui fallait d'abord sacrifier sa tristesse. Une perte qu'il ne déplorerait pas, pourvu que cela aide les gens à supporter leurs fardeaux. Aussi immenses fut ils.
-"....je reste certain que tu n'y resteras pas, Kahera. Un jour, Suna et Kiri vont bien devoir accepter le fait que se regarder méchamment ne sert à rien. S'il faut que je dessine des sourires sur tous les bâtiments des deux villages, j'en ferai mon Nindo sans hésiter. Quitte à créer une "Armée du Sourire", spécialement entrainée pour montrer des dents blanches à tous les passants."
Un manque de sérieux, encore et toujours. Il ne pouvait, de toute facon, faire que ca. Il savait bien que ni Kahera, ni Kenji ne prendraient ses paroles aux sérieux, quand bien même il se verrait alors soudainement investi de cette mission stupide, mais pourtant si sacrée. Jetant un bref regard au bandeau de Suna que Kahera venait de reprendre, Legaia poursuivit, déterminé et certain de pouvoir la réconforter un peu.
-"Je me fiche qu'on me dise que je poursuis des chimères. Même si toi, tu n'y crois plus, je ferai ce qu'il faut pour que tu puisses revenir légalement ici quand tu le souhaiteras. Même s'il me faut.......devenir le Kazekage pour ca!"
Devenir Kazekage. Evidemment! N'était ce pas là la meilleure solution pour régler tous les problèmes qui concernaient Suna? Simple spectateur, puis acteur au rôle limité, il était aux ordres d'un village et de son dirigeant, prêt à tout pour les servir. Mais si, d'aventure, il obtenait alors le rôle principal? Si mieux encore, il avait le pouvoir de changer les scénarios les plus tristes et les plus tragiques? Il ne deviendrait pas fort tout de suite. Il ne serait pas encore un grand Ninja, pas avant un moment. Mais c'était toujours mieux que d'espérer que tous les Villages n'abandonnent leurs querelles incessantes. Legaia sentait bien, au fond de lui, que son but venait de prendre une forme qu'il n'avait jusque là jamais envisagée. Il servirait toujours son pays, mais beaucoup plus activement, et subirait alors de plein fouet les conséquences de ses décisions, de ses actes. C'était un signe d'évolution. Cette même évolution qui l'avait fait devenir Chuunin. Puis avant, Ninja. Encore avant, libre. Et encore avant, d'enfin pouvoir avancer avec détermination. Celle de ne plus être faible et de ne plus être laissé sur le coté du chemin. Cette simple pensée lui fit retrouver les rails qu'il avait quitté à la disparition de son amie. Il ne rechuterait pas davantage dans une pseudo-déprime qui ne lui ressemblait pas. C'était hors de question. |
| | | Ryûzoji Kenji Juunin de Kiri
Nombre de messages : 192 Age : 35 Village : Kiri no Kuni Date d'inscription : 17/05/2008
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-22, 15:39 | |
| M'ayant suivi jusque dans mon humble intérieur, qui voyait décidément ces jours-ci passer beaucoup de monde, le jeune Legaïa exprima tout le soulagement et le désarroi mêlés possible par son regard dont je venais de déceler la bipolarité de couleurs, à la clarté relative de la flamme qui brûlait et illuminait fébrilement la pièce. A en juger par sa réaction, ainsi que par celle de Kahera, je pus être certain que ces deux là se connaissaient bel et bien, et que je ne m'étais pas trompé sur le jeune homme qui, sans un mot, après avoir fixé quelques instants son amie retrouvée d'une façon si ambigüe, à la fois rassuré et apitoyé de la retrouver dans pareil état, se dirigea à nouveau vers la sortie, empoignant le dispositif de communication qu'il avait au cou. Massant fermement l'épaule gauche de Kahera, tandis que j'étais toujours agenouillé à ses côtés, je pus entendre Legaïa intimer à ses compagnons, évidemment présents dans les parages, de se presser de le rejoindre.
Sans doute s'agirait-il de Shinobis bien moins compréhensifs, bien moins amicaux vis-à-vis de ma chère amie qui voyait là son destin frapper à ma porte. Le ton qu'employa le jeune homme semblait confirmer cette supposition, un antagonisme profond se trahissant dans sa voix. Le retour, pensais-je, allait être dur et compliqué pour ma pauvre Kahera... Et alors que le Shinobi de Suna reparaissait dans la pièce, je me pris à penser qu'il serait peut-être bon que je l'accompagne, au moins jusqu'aux frontières, lorsque l'heure en serait venue. Le jeune homme vint se poster devant nous, humble, se mettant à notre hauteur et tentant malgré tout de nous remonter le moral, un leitmotiv qui semblait bien difficile à assumer tant nous étions tous, ici, dans ma maison, en proie à une forme de tristesse, et que chacun à tour de rôle avait tenté de poursuivre tant qu'il l'avait pu. J'avais presque rendu les armes et capitulé devant le pessimisme de la situation, mais je dus m'avouer à moi même que, ce Legaïa avait du cœur au ventre. J'étais content de pouvoir compter, à l'avenir, sur une personne comme lui pour prendre soin de Kahera, elle qui allait à nouveau se sentir si seule après tout ces périples.
Et bien que l'humour contrasté du jeune Shinobi ne m'atteint que superficiellement, je n'en déniais pas la valeur. Là où je ne pouvais plus qu'accepter une forme de fatalité, lui avait encore les forces de porter à bout de bras un morceau d'espoir. Oui, probablement, Kahera ne resterait pas éternellement à Suna. Une vie pouvait s'avérer courte, comme incroyablement longue, et laissait des opportunités à la vie que nous êtres de chaire de pouvions percevoir à l'avance. Une perspective d'incertitude qui, dans le contexte, ravivait une flamme d'éternité. Oui, Legaïa était un brave jeune homme. Et son rêve, ses motivations, plus que tout autre chose, me rendaient presque le sourire, alors que ma main apportait comme une promesse, sur l'épaule de Kahera, la promesse que tôt ou tard, dans le conflit ou la réunion, nous nous retrouverions.
" Mais.. En attendant cher ami, que tes ambitions ne deviennent réalité, avoir une entrevue avec votre Kage à propos de tout ceci pourrait être une bonne chose. Même sans espérer quoi que ce soit.... J'ai entendu dire qu'il était assez jeune, mais juste. "
Je donnais là un faux conseil, tant j'étais certain que, une fois rentrée, la petite troupe ne tarderait surement pas à donner, peut-être en personne, un rapport à ce fameux Kazekage, qui serait alors au courant de tout. Plein de gratitude, je fixais quelques instants mes yeux dans ceux du jeune Legaïa, lui adressant encore quelques mots.
" Merci pour ce que tu as du faire... Et pour ce que tu feras. Je ne veux pas t'accabler d'un poids stressant ou quoi que ce soit d'autre, mais... Tu devras prendre bien soin d'elle pour moi, d'accord ? Nous retrouverons le monstre qui lui a infligé tant de tourments, ce type sans une once d'âme, et il encourra la sentence qui lui est due... Je t'en donne ma parole. " |
| | | Tashibana Kahera Rokudaïme Mizukage
Nombre de messages : 334 Age : 33 Village : Kiri - Suna Date d'inscription : 15/10/2008
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| Sujet: Re: Retrouvailles 2009-12-22, 17:58 | |
| Kahera sourit faiblement. Legaia, malgré tout ce qu'il pouvait ressentir, malgré un voyage sans doute long, éreintant, coupé de trop peu de pauses aussi, probablement, gardait cet éclat, cette vivacité de cœur et d'esprit que la jeune femme admirait tant chez lui. Qu'importaient les circonstances, il trouvait toujours le mot pour reprendre courage, espoir, et retrouver le sourire. C'était là sa véritable force, celle de son cœur, et là aussi ce que Kahera appréciait le plus chez l'être humain lorsque c'était présent. Mais c'était fort rare. Elle avait bien conscience que ce monde n'y était pas pour rien, mais hélas, la plupart des habitants de cet univers, et d'autant plus les shinobis, pions sous les ordres de puissances mondiales s'entre-déchirant encore et encore, ne possédaient pas cette force, d'écouter leur cœur plutôt que des ordres donnés par leurs supérieurs ou une raison trop pointilleuse. Legaia risquait pourtant de s'attirer des ennuis, et d'en souffrir, de cette qualité qu'il possédait là, tout comme elle en souffrait régulièrement, trop à l'écoute de son propre cœur. Mais lui possédait aussi un pouvoir tout particulier de relativiser les choses, de voir plus loin, d'aller de l'avant quoi qu'il se passe, avec un optimisme constant et presque déroutant. Et pour cela, elle l'admirait. Si elle en avait eu la force, sur le coup, sans doute se serait-elle jetée à son cou, en pleurant et en riant en même temps, lorsque, motivé, pas décidé à baisser les bras et laisser ainsi aller des choses qui la rendaient profondément malheureuse, il parla d'endosser le rôle du Kazekage lui-même s'il le fallait pour tout résoudre. Faute de se lever, la jeune femme rit légèrement, malgré tout, portant sa main tenant le bandeau sunaïen à son visage pour s'essuyer les yeux, encore une fois.
« Si tout était aussi simple... Mais tu as raison. Je ne dois pas baisser les bras. »
Taquine, essayant elle aussi de faire un peud 'humour, du coup, pour détendre la situation, elle ajouta:
« Mais je ne sais pas si Kenji-san apprécierait de te voir dessiner sur les murs de sa maison, fussent des sourires... Hihi... »
Un à zéro pour Legaia. Encore une fois, il marquait au but avec son éternel entrain, son humour et son courage face à toutes les épreuves de la vie. Kahera riait. Doucement, faiblement, pleurant encore à moitié... mais elle riait. Plus terre à terre, Kenji pensa à organiser une rencontre avec l'actuel Kazekage, lui. Mais à quoi bon? Sans doute Kahera serait-elle amenée à le rencontrer, à son retour au pays du Sable, de toutes façons. Car en plus d'être de retour à Suna après ces péripéties, elle devrait désormais y demeurer, et tant qu'à faire, tenter, encore une fois, de s'y intégrer. Dès lors, l'avis du chef suprême de Suna comptait, forcément. Peut-être ordonnerait-il, s'il était effectivement bon et juste, de cesser de se méfier autant d'elle. Peut-être serait-elle enfin considérée comme une kunoïchi de confiance, à qui l'on pourrait confier des missions dignes de ses talents en matière de médecine ou d'espionnage. Mais... aurait-elle réellement envie de servir un autre pays comme elle avait servi Kiri? Autant n'hésiterait-elle jamais à user de ses talents en médecine pour panser des blessures, qu'il s'agisse d'amis ou d'ennemis comme patients, autant Kahera se voyait mal devenir 'l?Ombre u Sable'... Elle resterait l'Ombre de la Brume, dévouée au Mizukage, à Kiri, à tout ce qui l'y rattachait, sans doute. Legaia n'avait pas tort: Kahera se doutait bien que, quels qu'efforts qui pourraient être faits de son côté comme de celui des autres, son cœur demeurerait trop attaché à sa vie menée ici que pour qu'elle ne se sente capable d'autant se dévouer pour une autre patrie.
« Merci pour ce que tu as du faire... Et pour ce que tu feras. Je ne veux pas t'accabler d'un poids stressant ou quoi que ce soit d'autre, mais... Tu devras prendre bien soin d'elle pour moi, d'accord? »
Revenant à la réalité, Kahera rougit vivement à ses paroles de Kenji, sa main tenant la sienne se crispant légèrement dessus. Comme s'il avait besoin de le lui dire, de prendre soin d'elle! Legaia en faisait et n'en ferait sans doute encore que de trop, comme toujours. Il prenait des risques pour elle, sans compter, lui offrait tout le temps dont il disposait, et parvenait toujours à trouver les mots oui la pitrerie qui lui rendrait le sourire quand tout allait mal. Elle n'aurait jamais assez d'une vie entière pour lui rembourser ce qu'elle lui devait. Legaia comptait à son cœur comme le meilleur ami que l'on puisse avoir sur terre, sans doute. Piquant un fard à l'idée qu'on lui demande ainsi avec insistance de veiller sur elle, la jeune femme déglutit et balbutia:
« J... Je dois prendre soin de moi-même, aussi, K... Kenji. Et puis... Prendre soin de vous... Ce n'est pas toujours à vous de vous préoccuper de moi. Je dois prendre... mes responsabilités, affronter mes démons, et vous aider à affronter les vôtres, au lieu de toujours vous faire porter le poids des miens... »
Elle sourit doucement, timidement, mais Kenji, à fond dans son trip, avait continué:
« Nous retrouverons le monstre qui lui a infligé tant de tourments, ce type sans une once d'âme, et il encourra la sentence qui lui est due... Je t'en donne ma parole. »
Surprise, Kahera mit un moment avant de réaliser qu'il parlait encore de son tortionnaire des derniers jours. Très sincèrement, la jeune femme n'y pensait même plus. Ce n'était pas tant ce démon-là qui lui torturait l'âme, mais plutôt ceux de son cœur, déchiré entre son devoir et ses sentiments... Sans doute Legaia voudrait-il en savoir davantage sur ce qui lui était arrivé, cependant, durant cette absence, kidnappée qu'elle l'avait été ainsi par le jashiniste. Et Kahera lui raconterait, comme à Kenji, sans doute aussi, ainsi qu'elle devrait le faire aux autres sunaïens, qu'ils la croient ou non. Mais pour l'heure, la jeune femme n'avait plus aucune envie d'y penser, et surtout, elle s'inquiétait de l'impulsivité de ses amis concernant la traque éventuelle de ce monstre. La voix ferme, soudain, elle ficha son regard d'or dans celui, d'un azur faisant ressortir l'argent de sa chevelure, du jounin.
« Kenji... C'est fini, tout ça. Il sera sans doute traqué. Peut-être même que... moi-même serai alors là pour aider à sa capture, car un pareil individu ne doit pas rester ainsi, en liberté, à massacrer la vie au nom de son horrible dieu. Mais ce sera en temps et heure prévus pour cela. Et n'oublies pas ta promesse: tu n'agiras pas seul ni de manière inconsidérée. Je le dis et le répète, il est extrêmement puissant, et s'il t'arrivait malheur, à toi ou à d'autres... »
Elle déplaça son regard, toujours aussi sérieux et ferme, dans celui de Legaia, lui indiquant qu'elle le visait tout autant que Kenji, cette fois.
« Je crains fort d'agir, alors, moi-même de façon totalement irréfléchie et stupide, voire... horrible. »
Elle frissonna au souvenir de ces brides de sentiments nouveaux, déroutants et surtout, inquiétants que le nukenin était parvenu à faire éclore en elle, qui n'avait jamais goûté à l'amertume ni à l'adrénaline que ce genre d'émotions pouvaient bien générer dans le cœur d'un être humain. Jamais plus elle ne voulait éprouver ce genre de choses, jamais! Et si par malheur Yanosa Oterashi portait la main sur Kenji, Legaia, ou d'autres êtres si chers à son cœur, Kahera pensait bien perdre la raison et tout ce qui faisait d'elle ce qu'elle représentait pour tous à ce jour. Emplie de haine et de rancune, elle se jetterait alors tête baissée dans la gueule du loup, ou pire, peut-être, déciderait de toucher à une autre voie que la sienne... Tous les moyens seraient bons pour arrêter le monstre, tous sans exception ni limite de morale...
Secouant vivement la tête pour se reprendre, effrayée de ses propres pensées, la jeune femme soupira ensuite doucement. Elle se sentait épuisée, faible,m et bien que le repos et le raps pris il y avait peu de temps lui aient rendu quelques maigres forces, elle demeurait encore très faible, fatiguée et vidée de son énergie vitale. Ça aussi, il lui fallait l'expliquer à ses deux amis. Peut-être qu'alors, ils lui en voudraient à elle, et moins à cet homme, oubliant au moins en partie leurs éventuelles envies de traque et de massacre de nukenin... Jamais encore elle n'avait révélé cette technique à personne. Son professeur en matière de médecine ninja lui avait ordonné d'abandonner immédiatement ses recherches lorsqu'elle avait tenté de lui en parler. Myjasu était trop jeune, et sachant sa technique désormais interdite et taboue, elle ne lui en avait pas touché mot. A Kenji, elle avait seulement dit, à l'époque, s'entraîner sur une technique médicale très difficile à maîtriser, lorsqu'il l'avait questionnée sur son état physique, affaibli sans raison, quelques fois, lorsqu'ils se voyaient. Quant à Legaia, jamais Kahera n'ayant usé de ce jutsu tout particulier lorsqu'elle se trouvait au pays du Sable, il en ignorait tout.
« Ce qui m'a mise dans cet état, ce n'est pas cet homme, mais moi-même, en usant d'une technique interdite, qu'il voulait apprendre. J'ai refusé, il m'a forcé la main, et j'ai cédé. Mais il ne l'a finalement pas apprise au point de pouvoir la maîtriser, et quant à moi... Je me suis affaiblie toute seule. C'est tout. Qu'il soit chassé pour ses crimes, d'accord, mais que vous focalisiez vos esprits sur lui au point de risquer vos vies en vengeance de l'état dans lequel vous me retrouvez aujourd'hui, non. Cet état, je ne le dois qu'à moi-même, qui me suis entêtée à créer et manipuler un jutsu puissant, dangereux, et que mes professeurs en médecine m'ont interdit d'étudier ou d'user davantage. Je l'ai tout de même étudié davantage, et pratiqué, et ne puis donc m'en prendre qu'à moi-même. »
C'était dit. Sans doute que cela ne calmerait pas totalement leur haine ou envie de vengeance à l'égard du jashiniste, mais au moins, cela détournait un peu le sujet. Bien qu'en y pensant, Kahera ne savait pas si elle tiendrait encore longtemps le coup. Elle le devait: les autres membres de l'équipe sunaïenne n'allaient sans doute pas tarder à les rejoindre, et lui demanderaient eux aussi bien des explications, sans doute. Elle ne pouvait pas se permettre de flancher maintenant. Pourtant, ce n'était pas l'envie de se replonger un peu dans un sommeil ardemment désiré par son pauvre corps fatigué qui lui manquait. Face au déchirement de son cœur à l'idée de quitter définitivement Kiri, Kahera trouvait soudain ses cauchemars avec le jashiniste bien moins effrayants et douloureux...
Une main de Kenji dans la sienne, l'autre main du jeune homme posée sur son épaule, qu'elle massait de façon réconfortante, encourageante, la jeune femme ferma un instant les yeux. Sur le moment, sa seule envie, s'était se se laisser bercer, câliner, de se laisser aller, de n'être qu'une simple femme et non une kunoïchi avec ses devoirs. Mais voilà, elle en était une, et devait assumer ses responsabilités. Son rêve secret d'un jour vivre dans un Foyer chaleureux, des bambins lui courant partout autour, il était loin, très loin. Quoiqu'en fait, ne trouvant probablement jamais sa place à Suna, sans doute opterait-elle pour cette vie-là. Sans doute se convertirait-elle en simple civile, prisonnière d'une famille qui ne serait jamais celle de son cœur. Au moins, si elle épousait un homme du clan, aurait-elle une raison d'y demeurer à vie...
* Père... Mère... Qu'auriez-vous fait, vous, à ma place? Vous qui avez trouvé le courage d'affronter vos familles, le monde entier et la mort elle-même pour assouvir les désirs de vos cœurs... Que dois-je faire, moi, à présent que je vis avec votre décision, mais sans votre présence pour me guider sur la voie que vous m'avez conçue...? * |
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| Sujet: Re: Retrouvailles | |
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