Lorsque le soleil se leva sur les contrées du pays du riz, baignant de sa lumière les eaux des rizières, Hikari attendait de pied ferme à l’entrée d’un dojo niché dans la forêt. Assis sur une caisse faîte d’un bois fade qui ne cessait de grincer à chacun de ses mouvements, il fixait les fourrées, cherchant un signe quelconque de vie. Un bruissement de feuilles, le craquement d’une brindille mais rien, juste un lièvre qui passait. L’attente commençait à se faire longue, l’homme en avait assez de perdre son temps devant ce dojo miteux. Craintif de ne plus avoir la force de bouger à force de rester assis là – il s’était posté ici longtemps avant l’aube – il se jeta de son trône. Les pieds nus sur le sol poussiéreux, il tendit l’oreille dans l’espoir d’entendre les quelques rumeurs qui peut être annonceraient l’arrivée de son adversaire. Mais il n’eut comme récompense que le grincement de volets au bois pourri et le profond soupir d’une femme. Aux alentours de ce vieux dojo, rien ne lui plaisait, tout était trop calme. Ce ninja, qui était plus qu’un homme d’action, ne pouvait supportait un tel calme. Ce qu’il voulait, c’était du combat, de la sueur et du sang, c’était pour ça qu’il faisait parti des rangs d’Oto après tout ! Et si il était venu dans ce bled perdu, ce n’était surement pas pour taper la discute avec quelques oiseaux, il voulait le sang d’un bâtard qui avait osé poser un contrat sur sa tête ! Et même si celui-ci avait été refusé, car il n’était pas dans la nature d’Oto de poursuivre ses propres Hommes, quelques hauts placés avaient quand même profité de la situation pour poser sur sa tête une mise à mort ! Et s’il devait se lancer dans une épopée vengeresse, il devait tout d’abord commencer par le maître de ce dojo, celui qui l’avait vendu !

Enfin la silhouette de son adversaire, celle d’un vieillard sans histoires, se dessina à l’horizon. Le vieil homme, ce vendu pourri jusqu’à la moelle, se dirigeait vers lui tout en parlant avec un jeune homme, surement un parent, qui l’escortait. Lorsque le vieil homme remarqua la présence du ninja prés de son dojo, celui-ci échangea quelques mots à l’adolescent qui se trouvait à ses côtés et après une violente protestation du jeune et les quelques mots de son aîné, il partit à contre cœur, envoyé chercher de l’aide. Une fois que le ninja d’Oto se trouva face à cette carcasse humaine qui ne tenait debout que par la force de sa volonté, il lui lança un terrible regard qui plongea dans les yeux vides et fatigués du maître du dojo. Et sans plus attendre, Hikari bondit sur son ennemi qui d’un geste ample, se dégagea. Mais la vitesse lui faisant défaut, à cause de son âge, il ne put esquiver l’homme qui à peine avait touché le sol, avait de nouveau bondi sur sa victime qui était maintenant plaquée contre le sol. D’abord un coup au visage, recouvrant ce visage empli de bonté de sang puis un étranglement dans les règles. Une fois sa besgone faîte et le maître achevé, Hikari s’en alla, n’ayant pas l’envi de se retrouver face à la famille et les élèves du mort.

Et après une bonne heure de marche, pour rejoindre son lieu préféré, il se trouva à l’une des entrées de l’arène du pays du riz. Une immense construction aussi impressionnante dans sa taille que pitoyable dans son état. Les murs extérieurs, noircis par la moisissure, tombaient en ruine comme si la chair même de la bâtisse était gangrenée et ce qui restait des portes, de vieilles planches ayant perdu leurs forces d’antan, donnés à ce colosse l’apparence d’un paria, détesté de tous. Et Hikari entra dans le couloir sombre, déjà excité quant à l’idée d’écraser tous les minables qui avaient profité de sa courte absence pour venir profiter des lieux. Son pouls s’était légèrement affolé, le meurtre qu’il avait commis il y avait peu avait aiguisé tout ses sens, il était un prédateur tapi dans l’herbe, sentant la crainte de sa proie et prêt à lui bondir au cou. Et le fauve avançait à pas lents le long du chemin obscur à la fin duquel une vive lumière blanche annonçait l’approche de l’intérieur de l’arène dans laquelle il trouverait surement de quoi passer son envi de sang. Tuer ce vieillard lui avait plu mais le peu de résistance qu’il lui avait offert ne l’avait pas amusé. Et puis, si d’imprudents ninjas s’étaient déjà lancés à sa poursuite, il lui offrirait de quoi les satisfaire. Une fois qu’il eut débouché sur la vaste zone malheureusement vide, il hurla :

Personne pour me défier ?!