Hidao Ridcull, seul et unique sage de Kumo (allez savoir pourquoi, personne ne voyait d'un bon oeil la compagnie de Ridcull au bureau) était un autocondimenteur éhonté (Le convive qui ne manque pas de verser du sel voir du poivre sur tout ce qu'on lui sert, quel que soit le plat, même s'il était déjà assaisonné, sans soucis de son gout. Les psychiatres spécialistes du comportement, engagés par des établissements de restauration rapide dans l'univers, après avoir remarqué le phénomène, ont fait économiser des milliards de devises locales à leurs employeurs en leur conseillant de ne rien assaisonner au préalable. Ce n'est pas une blague). A chaque repas, il avait son service à condiments personnel devant lui. Un service qui regroupait du sel, trois sortes de poivre, quatre de moutarde, quatre de vinaigne, quinze de chutney et son pêché mignon : la sauce wow-wow, mélange de frottis, de concombres au vinaigre, de câpres, de moutarde, de mangues, de figues, de youplà râpée, d'extrait d'anchois, d'assa-foetida et, très important, de soufre et de salpêtre, histoire de relever le tout. Ridcull avait hérité la formule de son oncle qui, un beau soir après avoir arrosé un gros repas d'une demi-pinte de sauce, avait prit un biscuit au charbon de bois pour se soulager l'estomac, puis allumé sa pipe et disparu dans des circonstances mystérieuses (on avait cependant retrouvé ses chaussures sur le toit l'été suivant). Il y avait du mouton froid au déjeuné chez Ridcull ce matin là. Ridcull en avait copieusement engloutit la première moitié la vieille au soir au diner et s'était réveillé le matin avec un creux. Le mouton accompagnait bien la sauce wow-wow; le soir de la mort de Ridcull senior par exemple, il l'avait accompagnée sur au moins cinq kilomètres.

Hidao se noua la serviette autours du cou, se frotta les paumes et tendit la mains.

Une paire de pouce opposables, c'était un sacré atout à bien y regarder. Qu'on demande à un Crocodile, toute machine de guerre qu'il était, d'empoigner un récipient en verre sans, disons, y creuser des trous ou tout simplement detruire tout le mobilier avoisinant la scène. Techniquement d'ailleur, c'était impossible puisque le terme empoigner supposait un poing. Dans le cas du crocodile, et au vue des pattes, le terme empatter s'accordait bien mieux. A ceci pres qu'à bien y regarder, le terme Detruire était en fait le seul terme apposable a toute action mettant en scène une patte de crocodile, et le terme empaté lui, referait, tout compte fait, bien plus au crocodile dans son ensemble. Au lapin aussi selon Hidao qui aimait par dessus tout le lapin en paté.
Que de reflexion en une demi-seconde. Quoi que pas grand chose, remarquez, en comparaison de tout se qu'y s'y passa pendant cette seconde, coupée, la pauvre, dans son élan. Une demi seconde disons nous donc pour passer
de ca



à ca



Si on voulait faire simple, on aurait évoqué une proximité mal calculée entre un Baril de sauce wow-wow et une flamme de quoi qu'ce soit. Au final, et au bout de quelques minutes, les ravages de l'explosion etaient tels que tous les badauds attroupés autours de la maison du vieux Ridcull envisageait la mort du concerné avec cette tristesse qui était la votre lors de l'enterrement de la vieille et horrible tante josephine, éternel sac en fourure sous le poignet, caniche dedans et qui vous reprennait tout le temps quand vous vous mettiez les doigts dans le nez d'une tappe incommodante sur la main, vous ejectant le bout de l'index au niveau du lob pariétal. Bref, tout le monde feintait la tristesse avec brio et heureusement car quelle aurait été la reaction de Ridcull qui, degageant un canapé de sur sa tête en jurant, se serait trouvé face à une foule dansant la jigue devant ce qui aurait été le tombeau de n'importe qui d'autre en de pareille circonstances ?

"Putain d'sauce ! Eructa le vieux en s'eppoussetant les vêtements d'un revers de main alors qu'il filait sous le regard interpellé des badauds. Bien sur ce ne fut qu'une fois à quelques dizaines de metres qu'il leur cria a grand renforts de signes de la main

"J'vous conseil de dégager ! J'ai entreposé trois barils de sauce à la cave et m'est avis qu'ils ont pas encore pêté !!"
La réaction ne se fit pas attendre. La foule suhintait de flot de cris composé a moitiés d'insultes à l'adresse du vieux, à moitié de menaces de mort rejoignant l'avis de la premiere moitié quand à sa cible. Du même coup, il était impossible de deviner si les gens couraient vers le vieux pour l'étripper ou s'ils fuyaient la potencielle source d'explosion. Dans les deux cas, ils semblaient pressés d'atteindre leurs but. Mais la seconde explosion qui intervint sembla leur faire perdre toute envie de parachever la quête de dézinguage de Ridcull, lequel, apres avoir allumé sa cigarette avec un copeau de sa table à manger qui avait atterie à ses pieds, examina la foule exhègue.

"Toi, fit il à l'adresse d'un gars habillé comme s'il avait enterré toute sa famille dans la matinée et coiffé d'un chapeau de paille. "Tu va m'netoyer ce bordel hein."

[double excuse pour le mois d'attente et le post assez cinglé resultant de ma frustration de ne pas avoir trouvé le temps d'ecrire ces derniers temps. Du coup, le niveau est plus vraiment la mais sa va revenir, t'en fais pas.]

Le gamin faisait de la résistance apparement. Refus d'optemperer aux réclamations de ses supérieurs hiérarchique d'après Ridcull. Bien sur, cette accusation n'avait de poids que dans le contexte de la sphere publique, a savoir le monde des shinobis. La, il s'agissait simplement d'un citoyen demandant de l'aide a son contemporain, lequel lui proposait aimablement d'appeler un personnel plus adequat apres lui avoir offert le repas. Mais tout ca, Ridcull s'en foutait. Il avait son point de vue. Le point de vue en somme qui se reclamait de l'ecole des papis furax. Laissons à son compte une maison explosé et surtout, un repas gaché. Un contexte suffisant à griller la journée de n'importe qui. Pas de Ridcull, lequel partait, de toute maniere, du principe que sa journée etait gachée des la sonnerie du reveil aux alentours des 4 heures 25, mais passons. La scène tablait sur la presence du plus odieux vieillard qu'il ait été donné de voir, lequel braillait au visage d'un jeune ninja qui n'allait pas tarder à se maudire de ne pas avoir pris la fuite quelques 30 secondes plus tôt, le tout en la presence d'une foule toujours plus effrayé par Ridcull au terme de chacune des lettres qu'il employait pour former les pires insultes que meme les oreilles les plus grivoises de la terre n'auraient pus acceuillir sans grincer des dents (metaphoriquement bien sur. Les oreilles n'ont pas de dents, pas plus que les dents n'ont ... d'oreilles disons).

"Tu quoi ? repris le vieillard entre deux prises sur sa cigarette exhumant l'habituelle odeur noséabonde qui sied au tabac de Ridcull. Tu quoi ?! Repetat-il sur le tas (poser une question suppose qu'on en connaisse pas la reponse, la poser deux fois veut dire tout autre chose). J'te demande un service, apres tout s'que j'ai fait pour ce village de couilles-molles et toi tu me revoies chier gamin ? TU m'envoi chez les ouvrier par dessus l'marché ? alors que tout l'monde sait qu'ces gars sont commes des champignons. Bons à bouffer d'la merde et à rester dans l' noir. Attend que j'recupere ton matricule toi. Que j'trouve ce bordel de carnet d'abord. Continua-il en farfouillant peniblement dans ses poches.

Apres les avoir toutes disséquées de fond en comble 2 fois, force était de constater qu'a part une bourse où se melaient tabac et pieces de monnaies ainsi qu'un briquet, les poches étaient vides. Juron épique donc. La foule, avec une coordination eppoustouflante, jugea alors bon de s'eccarter d'un pas du vieillard dont la ceremoniale veine frontale apparut dans un °pop° peut rassurant.

"Foutrale de foutre. Toi la, balanca il en designant un citoyen au hasard, file moi du pap'lard et fissa ou tu m'fera du parcours à en teter du p'tit lait par le fion."

Le concerné, à la manière d'un condamné a mort longeant pour la derniere fois la ligne verte, s'avanca vers Ridcull la tête basse et lui tendis d'une main tremblante un papier parsemés de dessins indeffinis référant par une flèche à l'en-tête ecrit au pied de la feuille "Ci gis Ridcull, lapidé par des tonnes de boites de conserves.". Ridcull posa ses yeux sur le papier, puis sur le titre, puis sur son propriétaire.
"T'es épicier toi y m'semble" balanca il d'un air mauvais.

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6 minutes 51 secondes plus tard,et quelques poignés de poil par terre en plus, Ridcull tenait enfin sa feuille de papier et son crayon (dont l'acquisition s'était avéré aussi épique que pour le papier)

"Alors gamin, tu pensais y echapper ? Toi et ta copines vous allez me filer votre nom. T'as interêt a te tenir a carreau et à me chier des perles à chaques mission !" Gueula il à une telle puissance qu'on aurait crus que 2 nouvelles cordes vocales lui avaient poussées entre temps. Ceci fait, il baissa les yeux sur les dessins à son effigies lui pretant une souplesse qui, si elle n'était pas le triste resultat d'un manque total de capacité de dessinateur, aurait presque pus etre reçus comme un compliment.

[T'embête pas va! Du moment que tu réponds ya pas de problème
Par contre pour me venger de l'attente je me fous allègrement d'Hidao xD ]

Ridcull venait a l'instant, et au terme d'une séance de ratures et d'orthographe typiquement Ridculesque, d'ajouter deux noms à sa liste noir, laquelle pouvait tout aussi bien faire office de charte du recensement universel. Cependant, les deux noms dont il venait péniblement de détruire l'orthographe ne référaient à aucun ninja ou résident de Kumo. Qu'importe, penserait on en visualisant la dernière esquisse à laquelle le vieillard venait de soumettre les patronymes falsifiés, à savoir !Sa!ïou!qui Na!!guan!no et No!b!aur!ou !Thaquéd!a. (cf : topic avec Seridan pour explication sur la présence / abondance / surabondance de "!") De toute manière, qu'il s'agisse de ces appellations ou d'autres, il y avait fort a parier que Ridcull ne parvienne pas à les relire d'ici à sa prochaine pause déjeuner. Mais ce serait mal connaitre le gus que de penser que la perte, l'oubli ou encore l'incapacité à déchiffrer sa propre caligraphie ne puisse l'arrêter dans sa quête de vengeance (euphémisée : punition) qui venait d'être sonnée suite au fou rire du sus-mal-nommé Noboru. Ridcull plissa ses yeux en amas de rides sèches, fronca ses sourcils broussailleux en une motte indistincte, serra les dents autant que faire se pouvait (et faire se pouvait pas beaucoup vu leur couleur) puis fixa celui qui, dans son esprit farfelu, remplirait l'ingrate tache d' Os a moelle pour chien errant. Bien sur, du fait même de la position géographique de Kumo, il n'y avait pas de chien errant au village. Qu'à cela ne tienne, y retorquerait Ridcull après avoir tué le gamin, j'le rongerai moi même s'il le faut.

Bref, le vieillard si cher à Kumo bouillait, écumait, se crispait et bien d'autres choses encore face au gugus qui, lui, rigolait de plus belle. Autant dire que la rue se vidait progressivement (comme une carafe d'eau laché du 12ème étage pourrait se vider "progressivement" de son contenue après avoir croisé le chemin d'un trottoir). Le toujours-mal-nommé Noboru pouvait à la rigueur profiter des quelques secondes de répis que lui offraient le systeme de refroidissement vieillissant du cerveau de Ridcull. Mais rien. Au lieu de cela, le bonhomme restait ainsi à se taper sur les cuisses, laissant Ridcull émerger de son black-out, triste résultat d'un outillage interieur ne pouvant supporter les cadences artérielles du vieillard confronté à un choc terrible, comme un fou rire contre sa personne par exemple.
Avec juste ce qu'il faudrait de mauvaise fois, un tierce aurait put s'approcher en tremblant du rigolard pour lui souffler que, si quelques secondes plus tôt, il aurait encore eut une chance de s'en sortir sans trop de grabuge, les dernières quarante-cinq secondes de rire, elles, levait tout voile d'ombre quand au déroulement des 5 prochaines minutes. Un déroulement à l'aigre odeur de blaireau et d'autres choses encore que le village de Kumo devait supporter, à défaut apprécier, toutes les vingts minutes environs.

Alors une fois de plus ou de moins, penserait-on naïvement, quelle importance ?
Beaucoup.

"Eclaire moi donc gamin, asséna le vieillard comme ou aurait put assener un coup de hache grand format, ce qui t'fais rire là, c'est l'état d'ma baraque ou c'est ma grosse veine sur le front ?"
C'était le genre de question ou il n'y avait pas de bonne réponse. Inutile donc d'en attendre une, se dit Ridcull, puisque le résultat serait le même.
"Espèce de gratteur de couille, j'vais vous choucrouter l'nez avec mon pied à toi et ta copine si tu m'enlève pas ce beau sourire de ton visage immaculé de chiure de mouche. T'as trois secondes."
3 secondes, juste le temps de laisser aux rares spectateurs téméraire le soin de vider les lieux à grands renforts de cris. Ridcull lança le compte à rebours
" 3 " Explosion de rire
" 2 " Sourire
" 1 " Rictus
" 0 " pointe angulaire de quelques degrés en coin de lèvres coté gauche
Les degrés en question furent scrupuleusement analysés par le cerveau de Ridcull, lequel fit part de sa décision finale aux mains qui, du reste, n'avaient pas attendus pour se tortiller en une suite de signes que les habitants de Kumo ne connaissaient que trop bien.
"Sa va chier" grogna le vieux alors que, derrière lui, le petit nuage de fumée qui venait d'apparaitre laissait perler trois ombres quadripèdes que tout le monde aurait put reconnaitre sans trop insister.