Tac, Tac, Tac[…] Un accord teinté d’une douce et agréable mélodie envoutante, résonant d'un rythme apathique entre ces murs encore déserts. La petite agglomération, exempt de l’animosité habituelle que l’on lui reconnaissait, accueillait timidement les premières lueurs de l’astre en ascension, se détachant progressivement de l’horizon, bénissant la cité du feu de sa chaleur en simple et unique réconfort, impuissant face aux évènements prenant peu à peu place. Toute fois, bien que baigné sous la nitescence pure de l’étoile du matin, Konoha restait voilé sous la noirceur d’une nouvelle ère naissant de la chute de leur Godaime. Disparaissant à l’image du soleil s’éclipsant sous le passage éphémère de la lune, voilant ainsi ses rayonnements jaunâtres, la perte de Tsunade laissa la pénombre recouvrir le cœur des villageois qui avaient fièrement choisis de lui accorder leur loyauté, croyant à la fleuraison future du village caché de la feuille sous le règne de la princesse Blonde[…] Ces espoirs, n’étaient maintenant que pure…Utopie. L’autorité de l’homme maintenant aux pouvoirs, ne tarderait guère à se répandre, les habitants se verraient bientôt soumis à la rudesse du commandement de leur kage, la quiétude, la paix, les relations diplomatiques à l’égard des autres nations, tout cela, était maintenant…révolu. Danzou, le nouvel Hokage, saura se démarquer de ses prédécesseurs, tachetant les lignes de l’histoire du village militaire du pays du feu d’une teinte pourpre[…]

Les notes singulières, résonant à travers l’agglomération de la feuille tels des pas claquant sévèrement contre la paroi cimentée du parterre, s’intensifièrent graduellement, laissant croire qu’elles s’approchaient, subtilement mais surement, du quartier résidentiel, brisant la quiétude matinale d'une journée brièvement amorcée. Il en fut ainsi pendant un certain moment, puis, finalement, la progression du personnage s’interrompit, ses sandales, se mobilisant similairement aux claquements perturbateurs maintenant estompés. Au loin, se levant face au déversement lumineux de l’étoile à la couleur pure, un jouvenceau. Ses mains, disparaissant au fond de ses poches, la tendre brise laissant virevolter son haut d'un son muet, sa chevelure ébène rentrant dans la danse hypnotique de celle-ci, contre la plaque métallique nouée à son bras, aux limites où s’achevaient ses courtes manches, reflétait l’insigne du village du sable, allié de la feuille. Calmement, ses pupilles aux couleurs Émeraude glissèrent longuement contre ce paysage qui lui était encore inconnu, détaillant ces architectures différant des constructions réalisées au cœur du désert Sunien. Néanmoins, sa contemplation face à ce décor nouveau et surprenant ne fut que de courte durée, s’interrompant brusquement face aux grandes portes de bois se dessinant dans le champ de vision du jeune homme de leur teinture verdâtre. D’un air décidé, ce dernier s’élança alors, avançant le premier pas de son cheminement vers la sortie. Toute fois, son initiative se brisa lorsque son regard capta la silhouette faisant éruption d’un des bâtiments, sa grâce la propulsant habilement sur la toiture de ce qui semblait être une résidence. Reprenant appui au sol, dérivant son faciès vers la jeune Kunoichi, Keiji laissa planer un vague regard sur ce qu’il pouvait percevoir depuis sa position, à savoir, ses contours féminins, voilés sous la délicatesse d’un ensemble aux couleurs mariant parfaitement le rosé de sa tignasse, sa jupe, surmontant un bas accolé contre sa peau, amusée de l’alizé.

Les traits de l’adolescente, aussi fins puissent-ils être, restèrent voilés du mystère sous le regard impassible de son hôte, ce dernier, immobile, le visage rivé vers les quelques mètres de hauteur maintenant la jeune femme à une distance raisonnable. Mais pourtant, sa vision n’eut guère besoin d’être au point pour que Keiji s’aperçoive du trouble qu’évoquait sa présence. Bien qu’obombré sous l’imposante construction obscurcissant son portrait physique, la subtile présence du Genin ne put se défiler sous le regard suspect de la Kunoichi, celle-ci, l’invitant à décliner son identité sous un ton frôlant la lassitude, voire, le mépris, face à un individu l'épiant consciencieusement sous ce voile ténébreux. Sur l’instant, le Shinobi du désert en resta de marbre, adossé à la paroi de bois, ses formes aux contours ombragés restant immobiles dans la pénombre avec pour unique gesticulation, sa chevelure dont quelques mèches se laissaient souffler de la brise sous les rayonnements de l’astre. Sa carcasse, reposant contre le bâtiment l’exemptant des atteintes lumineuses, le déplacement subtil de ses pupilles laissaient le visiteur des lointaines contrées du désert dévisager son interlocutrice, maintenant, quant à lui, le silence. Toute fois, ayant ainsi laissé quelques minutes s’écouler, sa nature primaire le poussant à porter atteinte à la patience de la jeune demoiselle, le pas du Genin, interrompu précédemment, se détacha de l’obscurité, glissant contre le parterre afin de venir s’arrêter sous la nitescence. Successivement, son mouvement lent devenant perceptible dans la noirceur, le jouvenceau rompit les liens fixant son dos au muret, puis, conservant son rythme apathique, la silhouette juvénile émergea sous la lumière du soleil. Tel un assemblage de chair sans vie, la tête rivée vers le sol, le Genin enchaina un autre pas, celui-ci, ne lui servant que l’instant où il atteignit le sol, s’en servant tel un point d’appui. L’instant suivant, sa carcasse décollant sous sa volonté, le jeune homme atteignit quelques mètres de hauteur, rejoignant le firmament de peu, pour se voir chuter paisiblement par la suite. «Tu es…bruyante». Souffla-t-il d’un ton calme, ses sandales rejoignant la toiture de la propriété succédant celle de la Kunoichi. Son regard s’élevant alors jusqu’à elle, ses traits impassibles décorant son minois d’une touche neutre, ses lèvres traçant une ligne parfaitement horizontale sur son faciès, Keiji observa attentivement son hôte, avant de reprendre.