Legaia: 19 ans en vrai, 9 ans d'apparence dans le songe.
Tilika: 11 ans en vrai, 5 ans d'apparence dans le songe.

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Le crépuscule assombrissait le ciel, orageux pour ne pas changer, de Kumo, malgré une journée plutôt claire, cependant. Les journées passaient et se ressemblaient toutes, sans pour autant être les mêmes, chacune animée d'événements nouveaux et variables, le train-train quotidien animé de hasards, de surprises et d'anecdotes diverses. Mais malgré ce renouvellement, Tilika s'ennuyait. Tout demeurait trop calme, trop paisible, au pays des nuages, immuable comme le ciel, tranquille comme l'eau qui dort, et bien qu'il faille s'en méfier, pour l'heure, la vie au village ne ressemblait qu'à un long fleuve tranquille, et la fillette préférait de loin qu'il s'y passe quelque chose. Ne fut-ce que pour occuper davantage les journées de son tuteur, lorsqu'il n'était pas en mode Fract. Plus Seridan passerait de temps en missions voir sur un champs de bataille, plus elle aurait la paix. Et à dire vrai, même Fract lui devenait parfois pénible à endurer, trop gentil, trop grand frère, trop protecteur... Elle avait grandi, que diantre! Elle savait se battre, du moins le pensait-.elle, et fichtre, lorsqu'elle entreprenait l'une ou l'autre mission, elle aurait aimé qu'on lui foute la paix quant aux risques qu'elle pouvait bien encourir, plutôt que d'encore et toujours lui faire la morale!

Une mission... Voila peut-être ce qu'il lui faudrait pour s'occuper le corps et l'esprit... Depuis qu'elle était devenue Raïkage, Ilyena ne se montrait plus beaucoup, au grand dam de Koma d'ailleurs... Dès lors, Tilika ne pouvait mener que peu de missions, soit seule, soit accompagnée de son ami lorsqu'il le voulait bien, mais jamais rien de vraiment palpitant, sans la grande dame super puissante faisant trembler les ennemis avec eux... Raï avait sa réputation et son rang, après tout... Dès lors, lui concédait-on des missions bien plus palpitantes, dangereuses, actives, que celles que Tilika aurait pu glaner et obtenir d'accomplir seule. Quant à pousser Koma à prendre de tels risques juste par besoin d'adrénaline, c'était... à exclure.

* Je me fais chier grave... Et si j'désertais Kumo quelques temps? J'aimerais bien voyager un peu... Mais Koma voudra pas venir avec... *

Cette simple pensée lui coulait direct le bateau de ses idées folles et saugrenues d'aventures à travers le vaste monde. Partir si loin, si longtemps, sans son ami à ses côtés, au final, ça lui paraissait encore plus pénible que de rester simplement, sagement, à Kumo. Après tout, aussi, lui avait-elle juré de toujours être là pour lui et de le protéger! Loin de lui, comment diable pourrait-elle tenir cette promesse?

L'heure tournait, et la lune avec elle, là-haut dans le ciel. La voie lactée embellissait le tableau, parsemée de milliers d'étoiles, mais qu'elle ne pourrait pas admirer ce soir, sans doute, se trouvant pour cela du mauvais côté des nuages. Tant pis. Tilika ferma les yeux, allongée sur le dos, ses bras croisés derrière la tête. Seridan dormait depuis un moment. Tant mieux. Kiny aussi... il était mignon, quand il dormait... Avec ses petits bouts de cornes qui commençaient à ressembler à autre chose qu'à de simples bosses sur le sommet du crâne. C'était rigolo, de voir comment il en était fier, d'ailleurs, de ses cornes miniatures. Khanuk se montrant de moins en moins excepté pour les besoins nocturnes de Tilika, lorsqu'elle rencontrait des problèmes en songes ou lorsqu'elle avait besoin de son pouvoir afin de choisir sa destination et moduler le songe d'arrivée, Kiny demeurait quasiment sa seule invocation toujours présente à ses côtés, depuis quelques temps. D'après le bélier, il était temps que son cadet prenne sa vie et son pouvoir en main, développe ce dernier, et prenne la relève. La belle affaire! Kiny maîtrisait presque aussi bien le Yume no Ryoko que Tilika elle-même! Les voilà donc dans de beaux draps, si Khanuk décidait de carrément les abandonner! Et puis quoi, merde, elle avait pactisé avec lui, sur son conseil et sa demande, même! Il n'avait pas le droit de la lâcher de la sorte!

Grommelant, et faute de voyager de par le monde, l'adolescente finit par se laisser sombrer dans le sommeil, laissant Morphée lui jouer encore quelque mauvais tour... ou pas, pour une fois...?

* Hum...? C'est quoi, ça, encore? *

La voilà déjà débarquée dans un nouveau décor, planté par l'esprit d'un... enfant? A première vue, du moins, le Rêveur semblait n'être qu'un mioche, une dizaine d'années tout au plus. Il travaillait, seul, dehors, ses parents absents ou s'occupant d'autre chose. Ses mains étaient sales à force de travailler la terre, ses cheveux et ses vêtements aussi. Au moins n'avait-il pas peur de se dégueulasser... Mais le genre de besogne qu'il accomplissait n'était pas du genre à passionner l'intruse. Se jetant un regard à elle-même, elle commença par voir de quoi elle avait l'air. Ben... d'elle-même, mais... à cinq ans. Ce n'était donc pas l'autre gamin qui était grand, mais bien elle qui se retrouvait petite. Mais pour le reste, c'était toujours elle, et toujours aussi reconnaissable si d'ordinaire ce Rêveur la croisait en vrai un jour, ensuite...

* Bravo, Kiny, toujours aussi doué... Bon sang! Prends des cours avec Khanuk! *

« Pfff! »

Un soupir sonore, lui, faute de voix quelconque, se fit entendre non loin de Legaia, tandis qu'une gamine aux cheveux mauves pastels et aux regard violet sombre, l'air fort mécontent, vêtue d'un simple jeans noir, avec des baskets blanches et un teeshirt rose, venait de faire son apparition dans le décor retracé de son enfance...

Creuser, encore creuser.....combien de temps cela durerait il? Il ne savait jamais. Chaque fois, il subissait cette épreuve comme une infinité dont il mettait généralement un bon moment à se remettre, sitôt réveillé. Si seulement les choses étaient différentes....

« Pfff! »

Un soupir? Ca, par contre, ca ne faisait pas partie de son passé. Tournant la tête par reflexe, Legaia constata avec stupeur q'une fillette l'avait rejoint. Mais qui pouvait bien venir ici? Surtout, qui pouvait se permettre de se promener sans rien faire? Il n'y avait pas beaucoup d'enfants dans son village, plutôt misérable, et il ne les cotoyait jamais, même s'il les connaissait tous. Et il était presque certain de n'avoir jamais croisé cette fille auparavant.
Se levant péniblement, Legaia se dirigea vers elle, boitillant légèrement. A force de rester à genoux aussi longtemps, il avait fini par avoir mal aux jambes. Mais ca, il ne s'en serait apercu que bien plus tard, lorsque son panier serait rempli. Il ne l'était qu'à moitié, pour le moment. Ce rêve était il en train de changer? Si oui, cette fillette y était surement pour quelque chose. De toutes les fois où il avait vécu de nouveau cette triste scène, il n'avait jamais rien pu changer.

-"Bonjour. Qui es tu et que fais tu dans mon rêve?"

Que pouvait il dire de plus? S'il ne se montrait pas un minimum poli, la gamine pourrait se vexer et partir. Si c'était le cas, alors il pourrait très bien retourner dans ce cycle infernal de servitude inconsciente. Et s'il ne se montrait pas un minimum curieux, alors il risquait de ne pas savoir ce qui rendait cete fois ci si spéciale.
A bien y regarder, d'ailleurs, la fillette l'était aussi. Ses vêtements étaient bien plus beaux, moins communs que les siens. Ses cheveux, ses yeux.....surtout son regard. Rien en elle ne faisait partie de son monde.

Alors qu'elle s'attendait à un simple songe de Rêveur passif, voilà qu'il venait droit vers elle, dès qu'il eut remarqué sa présence. La brève salutation et la question plus que claire qu'il lui posa une fois face à l'intruse lui assura qu'il savait pertinemment se trouver au royaume des songes, et qu'elle n'avait pas sa place dans le décor de son subconscient, qui qu'elle puisse être. « Bonjour. Qui es-tu et que fais-tu dans mon rêve? » Ça avait le mérite d'être direct, au moins. Il n'y allait pas par quatre chemins, ce gamin. Tant mieux, au final. Il ne paraissait de toutes façons pas bien dangereux, du moins de prime abord, et ne l'intéressait guère davantage. Ça lui faciliterait donc les choses, s'il savait où il se trouvait, ce qu'il y faisait, comment, pourquoi, tout ça, et qu'elle pouvait se montrer tout aussi directe avec lui.

« ... »

La bonne blague... Kiny n'avait même pas eu la présence d'esprit de lui procurer l'art de la parole? Super! Finalement, les choses allaient s'avérer plus compliquées que ne se les était imaginées Tilika. Sans voix pour répondre au jeune blanc-bec inconnu, comment diantre lui faire connaître sa réponse?! Le carnet, sans doute? Ouf, au moins se trouvait-il à sa place, dans sa poche, lui. C'était au moins ça de pris.

- Je suis une erreur de ton esprit. Ignore-moi juste et tout ira bien pour toi et pour moi. -

Griffonnant ces quelques mots sur une page de son carnet, elle l'arracha presque avec hargne, mécontente d'encore se trouver coincée dans le subconscient endormi d'un autre parfait inconnu, avant de la tendre à son jeune interlocuteur. Enfin, jeune... Quel âge avait-il, réellement? Peut-être était-il d'apparence plus juvénile ici que dans la réalité, comme elle... La poisse? Si ça se faisait, Tilika était l'aînée de ce gosse! Du haut de ses onze ans... S'il n'était pas plus vieux hors de son sommeil, ce garçon dont elle ignorait encore le nom n'était qu'un gamin qu'elle écraserait comme une mouche s'il l'embêtait!

Pour toutes les fois où elle avait du subir les délires d'adultes endormis, du songe le plus ennuyeux au plus dangereux, en passant par le plus tordu ou pervers, Tilika se vengeait allègrement sur tout Rêveur potentiellement inoffensif, pour tant que ce dernier la cherche un minimum. Après tout, elle n'était pas non plus vraiment méchante, non... Juste une blessée de la vie, frustrée de trop peu d'emprise sur les songes d'autrui qu'elle était obligée de subir depuis trop d'années à son goût. Même si ce don lui permettait aussi de progresser dans son nindo à une vitesse inimaginable et de suivre les enseignements de professeurs inconscients de ce qu'ils prodiguaient comme pouvoir à une parfaite étrangère d'un autre village, Tilika n'en pensait pas moins de celui-ci qu'il fut également une sacrée malédiction. Et comme la diplomatie ou la sagesse ne faisaient pas spécialement partie de son vocabulaire...

* Allez, donne-moi une raison de te refaire le portrait, et de me faire détester par la même occasion! *

Se faire détester... Une autre partie de son nindô. Attirer le moins possible les autres vers elle, ne jamais leur laisser entrevoir en elle autre chose qu'une personne qu'on n'a pas envie de fréquenter, à laquelle l'on n'a pas envie de s'attacher. Ainsi, pas de risque que ces personnes se montrent à leur tour attachantes, et que la petite fille ne blesse son cœur aux épines d'une quelconque trahison. Car perdre un être cher, c'était toujours une trahison, qu'importe la façon dont l'aimé l'abandonnerait, et c'était toujours douloureux. Trop pour elle. Alors, la solution la plus simple, c'était de ne s'ouvrir qu'à un nombre très limité de gens en qui elle avait confiance et envers qui elle pouvait alors se montrer gentille et mignonne, desquels elle pouvait... se faire aimer.

Fixant un moment le garçon qui, en passant, ne s'était pas davantage présenté qu'elle avant de venir lui demander de la sorte qui elle pouvait bien être, Tilika haussa ensuite les épaules, et lui tourna le dos, sans autre forme de procès. Un rêveur conscient de rêver, mais à l'air pas très fort ni malin. C'était tout ce qu'elle avait retiré de sa brève analyse du personnage. D'ailleurs, c'était quoi ce décor pourri? Des champs, des bois, un village moisi à moitié en ruines, un peu plus loin... Haussant un sourcil réprobateur, elle se dit qu'au fond, en voyant ça, elle n'était pas si mal, à Kumo... S'asseyant contre un gros arbre, dos au tronc, elle sortit une casquette de sa poche de pantalon, se la mit sur la tête de manière à ne plus trop avoir le soleil dans la face, et ferma les yeux, bras croisés derrière la tête. Que ce type fasse ce qu'il veuille de son rêve; elle s'en tapait. S'il la cherchait, elle lui ferait comprendre à qui il avait affaire. Sinon? Elle essayerait, tout simplement, de profiter d'un peu du sommeil dont sa malédiction la privait, trop souvent, trop de nuits, à l'ombre de cet arbre.

* J'en sais rien non plus, et surtout, j'suis pas une gentille fée, baka!!! *

Vraiment, alors, celui-là, quel idiot! Il était en train de faire d'elle, de voir en elle tout ce que justement, elle ne voulait paraître aux yeux d'aucun inconnu que ce fut! Aux yeux de personne excepté peut-être les rares élus qu'elle permettait de l'approcher, de la voir réellement sans qu'elle ne se dissimule alors sous ce masque de violence, d'agressivité extrême et de 'désagréabilité' prononcée. Et ce type ne ferait pas exception à la règle, foi de Tilika! Sauf que voilà, sans possibilité de parole, ce ne serait pas aussi évident de lui montrer à quel point elle était détestable! Sans voix pour lui cracher impunément toutes les méchancetés et grossièretés qu'elle pouvait bien connaître au visage, la tâche serait sans doute quelque peu plus... ardue. Par écrit, le ton n'y serait pas, pour sûr...

Relevant légèrement la visière de sa casquette, elle toisa le gamin d'un œil réprobateur. Quel chieur! Vraiment, elle aurait préféré dormir, profiter un peu du répit d'un décor plus calme comme celui-ci, moins hostile que bien d'autres songes dans lesquels elle pouvait bien atterrir d'ordinaire, mais apparemment, elle ne le pourrait pas. Pas sans prendre le risque de passer pour une gentille fée bienfaisante aux yeux de ce gars. Et qu'elle le rencontre seulement une fois en vrai ensuite, et zou, son masque se verrait brisé, et avec lui, la principale défense qu'elle s'était érigée face à la Vie et ses tourments, ainsi que face à son plus terrible et dangereux adversaire: son propre cœur. Non, vraiment, elle ne pouvait pas le laisser s'imaginer une seconde qu'elle puisse être une chose, une personne bénéfique pour lui. Ni passer à l'extrême inverse, d'ailleurs... S'il en venait à lui en vouloir au point de vouloir se venger, cela ne l'arrangerait pas davantage. Elle voulait juste qu'il l'ignore, qu'il la considère comme juste... désagréable et inintéressante au possible, afin que jamais il ne cherche à la retrouver... par exemple.



- Je ne suis pas une fée. Et t'es qu'un crétin. -

Elle avait repris sa plume et son carnet, l'air bien mécontent, cherchant un mauvais plan pour se faire détester, ni trop, ni trop peu, de cette personne. Se faire oublier, ignorer, rejeter, tout simplement.

- Retourne jouer avec ta pelle et tes racines et ton panier, là! Ta vie, ça ne me regarde pas, j'en n'ai rien à cirer. Casse-toi, et démerdes-toi! -

Pas entièrement satisfaite de son mot, elle tendit cependant le tout à son interlocuteur. Au vu de sa façon de parler, il ne devait pas être bien vieux. Mais pas non plus aussi jeune qu'il ne le paraissait dans ce songe. Un adolescent, sans doute? Entre la douzaine d'années et peut-être, au maximum, la vingtaine? A force de croiser les profils psychologiques dans ces univers tordus des songes, Tilika possédait une faculté d'analyse plutôt impressionnante de l'esprit humain, en fait, même si elle n'en faisait que rarement la démonstration, trop impulsive et trop peu sage et réfléchie pour s'en servir correctement, et surtout, régulièrement. Mais concernant son analyse présente, Legaia pourrait sans doute en déduire autant de sa part. Une enfant de cinq ans à peine qui s'exprimait ainsi, fut-ce par écrit, devait être plus âgée en vrai, très probablement...

Le garçon avait pris son mot, l'avait lu, perplexe, puis... avait éclaté de rire. Il se foutait de sa tronche, ou bien quoi?! Osait-il?! Sur le coup, Tilika lui aurait volontiers bondi dessus pour en faire de la charpie, de cet abruti osant rire ainsi de sa petite personne, si insignifiante pouvait-elle penser être! On ne se riait pas ainsi d'elle, foi de Tilika! Mais heureusement pour lui, ce malotru venait de reprendre la parole pour s'expliquer. Alors, se maîtrisant à grand peine, Tilika attendit, écoutant ce qu'il avait à dire avant de décider de son sort...

« Bizarre, hein? »

* Mais je m'en contrefous de ton histoire, moi! Pourquoi il me raconte tout ça?! *

Elle ne se rendait pas compte du bien qu'elle avait pu lui faire, de par sa seule présence, totalement involontaire d'ailleurs. Pour elle, ce n'était qu'un songe de plus qui n'était pas le sien, un décor empli d'intrus dans sa tête à elle, encombrant son subconscient endormi, l'empêchant de trouver le repos véritable au cours de ses nuits ou autres moments de sommeils. Car à force de si peu dormir ou mal, ses nuits, la petite fille faisait aussi souvent la sieste, s'isolant dans un coin pour cela, peu désireuse que qui que ce soit la voit dormir ainsi sans arrêt en pleine journée, à n'importe quelles heures d'ailleurs, selon ses besoins de repos. Ses nuits, sensées combler ce manque de repos, auraient du lui apporter la forme pour la journée suivante et ainsi de suite... mais voilà, non. Sa malédiction ne lui permettait pas de s'offrir le luxe de nuits reposantes. Et de ce fait, la gamine ne s'en montrait que plus agressive encore envers les différents Rêveurs croisés contre son gré.

« Assez parlé de moi. Sois gentille ou méchante, comme tu le souhaites, mais dis moi au moins d'où tu sors. Je veux dire.....je ne t'ai pas crée! Enfin, c'est quand même de notoriété publique qu'un crétin ne fabrique rien d'aussi....je sais pas, moi! Disons, mignon? »



* M... mignon? Attends... c'est... moi qu'il traite de... de quelque chose de mignon?! Nan mais il se paye ma tête!!! *

Et il attendait une réponse... Et il s'en fichait qu'elle se montre gentille ou méchante... Non mais c'était quoi, cet espèce de taré? Lui manquait une case, ou bien elle ne savait pas trop... En tous cas, son message précédent ne semblait pas avoir été assez clair, vu qu'il insistait et quémandait une réponse, voir même des réponses, à ses interrogations la concernant.

Un moment, le silence se fit, tandis que Legaia, toujours dans l'attente de présentations quelconque de la fillette alors qu'il ne s'était lui-même toujours pas présenté non plus, la fixait. Puis, Tilika sourit, un sourire... inquiétant, malsain, presque, qui n'avait en tous cas rien d'enfantin.

* Bon, il va voir... *

Elle se leva, avança vers l'endroit précédemment abandonné par son interlocuteur, et attrapa l'un de ses ustensiles de jardinage. En l'occurrence, un rateau. Et elle revint vers lui, armée du dit rateau, et au vu de son regard, prête à s'en servir. Le message était clair, et dépourvu de mots écrits, apparemment inutiles, cette fois. S'il ne lui foutait pas la paix, elle en viendrait aux gestes... plutôt musclés. Du moins, peu engageants...



* Bon, maintenant, tu vas te casser et me laisser pioncer, sombre crét... Uh?!?!?!?!?!?! *

Un élément nouveau venait de perturber ses plans. Encore une fois... Forcément, Tilika n'avait aucun moyen de contrôle sur les songes des autres, lorsqu'elle y atterrissait, sans l'aide de ses invocations. Et en l'absence de ces dernières, la seule personne capable de modifier à sa guise le moindre élément du décor et de ses personnages, de la scène toute entière, n'était autre que le Rêveur lui-même. Dans son ardent désir de réponse, Legaia, qui avait bien suffisament conscience de rêver que pour posséder un minimum de maîtrise sur son subconscient, et ce bien qu'il n'en soit pas lui-même conscient, venait de donner une voix à l'étrange gamine lui faisant face. Tilika n'avait même pas eu besoin de bouger ses lèvres, comme lorsqu'elle parlait dans un songe où Khanuk lui aurait prêté le sens de la parole. Non, juste que ses pensées devenaient audibles pour ce Rêveur, tout simplement, comme une voix balancée vers lui par télépathie, lui seul pouvant l'entendre, ainsi que celle de qui venaient les dites paroles.

* La poisse, manquait plus que ça!!! *

Plus moyen de seulement penser tranquille... La moindre pensée devenait parole pour l'autre. Elle était... coincée. Sa nuit pourrie jusqu'au bout, foutue, cette fois, c'était certain.

Elle le fixait, d'abord furieuse, puis, lorsque sa voix s'était faite entendre malgré l'absence de cordes vocales fonctionnelles et même d'un quelconque remuement des lèvres, son regard s'était fiché dans le sol, consterné, tandis que sa main maintenant le manche du râteau s'était décrispée, laissant tomber l'outil à terre.

* J'en ai marre... *

Et bien sûr, même râler pour elle-même, ne serait plus vraiment pour elle seule. Ce type, qui qu'il soit, où qu'il se trouve, pouvait tout entendre. Et il insistait sur le fait qu'elle ne lui avait toujours pas répondu. Et qu'il lui était... redevable? C'était quoi, cette foutue connerie?

* J'vois pas ce que tu me dois. J'ai pas demandé à être ici, et j'ai rien fait pour toi. Au contraire, si j'pouvais te faire chier assez que pour que tu me lâches, je le ferais, crois-moi. *

Il ne la lâcherait pas. Elle en avait l'intime conviction. Dormir? Seulement si elle répondait à ses questions, avait-il dit. Vraiment, quelle galère! Mais bon. En somme, si Tilika se pliait au désir du garçon d'en savoir davantage, il lui ficherait la paix ensuite? Elle pourrait dormir peinard??? Soit. S'il fallait en arriver là pour avoir la paix... De toutes façons, il avait l'air débile, niais à souhaits, et surtout, au vu du décor, loin de Kumo. Il ne viendrait probablement pas l'emmerder dans sa vie de tous les jours, dans son petit monde à elle. Il resterait dans le sien. Du moins l'espérait-elle.

* Si je te réponds... Tu me foutras la paix, c'est ça? Okay... *

Elle prit une bonne inspiration, sans doute par réflexe plus qu'autre chose. Après tout, elle ne parlait pas vraiment, là... puis elle lui répondit. Qu'il se soit ou non présenté, elle s'en foutait, au fond. Qui il était lui importait bien peu! Elle ne dormirait pas mieux ou moins bien de savoir qu'il s'appelait Eden Legaia, vivait à présent à Suna, mais se trouvait à Kiri tandis qu'il faisait se rêve partagé avec elle, qu'il était amoureux mais incapable de l'avouer, qu'il était chuunin d'un village qui se méfiait apparemment de lui malgré des années de bons et loyaux services, que... Bref, lui et son histoire, elle s'en branlait royalement. Et donc, elle entreprit de lui donner ce qu'il voulait, pensant ne pas prendre de bien gros risques à se dévoiler au moins un minimum à cet abruti, en échange de quoi il lui concèderait le sommeil que lui réclamait trop souvent son pauvre corps autant que son esprit.

* Je m'appelle Tilika, j'ai une malédiction qui fait que j'atterris dans les rêves des autres quand je m'endors, ça me fait chier, et ce soir le hasard m'a balancée dans ta tête à toi. Point barre. J'ai rien demandé à personne, je voulais pas être ici, et j'ai qu'une envie, c'est de pouvoir roupiller un peu. Demain, j'ai du travail, et je veux être en forme. *

Que dire de plus? Le principal y était. Si avec ça il ne comprenait pas... Tilika ne savait pas quoi ajouter. En revanche, le décor, autour d'eux, semblait changer... Sans doute de par la libération qu'elle venait inconsciemment, et bien involontairement, d'accomplir sur l'esprit du chuunin, venait-elle de lui ouvrir les portes de la maîtrise de ses songes... Mais comme il n'en n'avait pas encore conscience lui-même, la scène ne se modérait que d'elle-même, aléatoirement, sans grande logique ni beaucoup d'ordre. L'on voyait le village, au loin, devenir désertique, creux, une ville en son fond... Suna? L'arbre derrière elle s'était changé en tour, tandis que des bois touffus entourés de lacs et de rivières baignés de brume les entouraient peu à peu. Kiri? Et divers personnages remplaçaient ceux qui se promenaient dans le décor, sans doute des connaissances actuelles du garçon... A première vue, il en connaissait, du monde de pays et villages différents!

L'analyse que Tilika tira de ces changements involontaires du décor créé par le subconscient de Legaia fut qu'il était, ou se sentait, d'une manière ou d'une autre, partagé entre ces deux environnements. Lui et elle se trouvaient pile poil au milieu, entre les deux, comme s'ils en formaient la limite, la frontière entre Suna et Kiri. Au centre, aussi, demeurait la maison du jeune Legaia, avec son petit potager et un maigre détour subsistant autour. Tout le reste venait d'être englouti par les villages du sable et de la brume. Comme si le garçon demeurait coincé sur l'îlot de son passé, entre deux choix futurs, sans parvenir à se décider.

* T'es tordu, toi. On peut pas avoir deux villages. Si tu choisis pas, tu seras de toutes façons nukenin de l'un ou de l'autre. Baaaka! *

Curieuse, mais habile façon de détourner la conversation d'elle à lui. Au moins n'était-elle à présent plus la cible du sujet de discussion. Et elle lui avait répondu. Allait-il lui fiche la paix, maintenant? Ou bien allait-elle en plus lui faire une leçon complète sur ce qui se passait autour d'eux, et qu'il ne devait certainement pas comprendre, lui...?

* Ce serait quand-même la meilleure, si c'était moi qui devais t'expliquer ce qui se passe dans ta propre tête... *

« Pfffffff... »

Un soupir las qui en disait long... Au fond, sa nuit semblait de toutes façons foutue. Et malgré elle, Tilika n'était pas aussi méchante qu'elle voulait le faire croire. Ce garçon, même si de base elle s'en foutait, il l'intriguait malgré tout. Elle avait... de la pitié pour lui, quelque part, tout au fond de son cœur, loin derrière les boucliers qu'elle avait érigés autour, au fil des ans...

Spoiler:

Tilika avait regardé sans grand intérêt l'ensemble des scènes présentées à son regard et à ses oreilles par le subconscient de son Rêveur... Un certain Legaia, au souvenir de la façon dont il fut appelé par le tenancier du bar il y avait un instant à peine. Drôle de nom... Pleurnichard? Oui. Du moins, si Tilika pleurait souvent aussi, elle évitait de le laisser voir aux autres. Ce type ne devait pas en avoir beaucoup dans le pantalon.

* Un couard, surtout... *

Repensant avec mécontentement aux répliques du garçon aux cheveux bleus et aux yeux vairons, elle soupira. Pour qui se prenait-il, à ainsi lui faire la morale?! Qu'il s'occupe de ses oignons, d'abord!

* J'suis très bien comme je suis. Et on est dans TON rêve... Alors okay, tu y fais ce que tu veux, mais justement, fasse que ça ne concerne que toi. Tes leçons, j'en veux pas. Ma vie est très bien comme elle est, et surtout... J'sais ce que je veux et où je vais, moi... *

Et paf, dans le mile. Du moins était-ce son avis lorsqu'elle figea son regard sombre dans celui de son interlocuteur, un sourire narquois aux lèvres.

* Tu sais que... tu en fais ce que tu veux, de tes rêves? Suffit que t'en aies la volonté. Et vu ce que j'ai pu entendre et apercevoir dans ton rêve... Tu maîtrises que dalle. C'est complètement chaotique. Tu te laisses juste faire, être la victime de ta propre tête, de ton propre esprit! Alors, avant de me faire la morale sur comment je dois faire dans ma vie, avec les autres... Faudrait peut-être déjà que tu arrives à te gérer toi-même, monsieur Legaia! *

Vu la façon dont il ramenait à chaque fois le sujet de la 'discussion' à elle plutôt que de ne s'occuper que de son cas à lui, certainement déjà suffisamment préoccupant, Tilika ajouta, comme pour l'encourager à se rendre compte qu'il pouvait maîtriser ses songes, son subconscient, et tant qu'à faire, aussi, faire les choix, dans sa vie, qui s'imposaient pour qu'il ne se retrouve plus dans ce genre de dilemme lorsqu'il dormait, mais puisse rêver de ce qui lui chanterait.

* Suna, Kiri, et nous au centre, tout à l'heure, c'était pas moi, hein. C'est ton esprit à toi qui montre tout ce qu'on voit ici. Y a que toi qui a le pouvoir de changer les choses. Moi, je n'ai aucun pouvoir, ici, dans ta tête à toi. Et si t'as vu ces deux villages avec toi au centre, ben... j'en ai déduit que t'avais un soucis pour te décider entre les deux. A force de voir des rêves bizarres, j'ai un peu appris à comprendre ce qu'ils signifiaient... *

Plus loquace qu'au début de ce songe, la fillette s'était abaissée au sol pour cueillir une fleur. Elle hésita, la considérant, puis, secoua négativement la tête et opta pour une petite pierre ronde, un galet, tout simple, léger, qui tenait bien dans la main. Elle se releva, et tendit sa main tenant le galet en direction du chuunin.

* Essaye, tu verras. Concentres-toi. Tu visualises la pierre? Ben maintenant, tu fermes les yeux, tu penses très, très fort à une chose ou une personne que t'as envie de voir. Il faut que tu te concentres bien et que tu saches exactement ce que tu veux voir à la place de ce caillou! Et si t'as un minimum de cervelle et de force mentale... Ben ton vœu s'exauce. C'est ça, les rêves. Mais seul le Rêveur peut en modifier le contenu. Volontairement s'il a de la force mentale et sait qu'il en est capable... ou totalement involontairement et de façon chaotique, comme toi jusqu'ici, sinon... *

Elle posa le galet à terre, juste aux pieds de Legaia, et recula quelque peu. Des fois qu'il réussisse... Après tout, elle n'avait aucune idée de ce à quoi il penserait, ou à qui... Autant laisser la place à la chose ou personne qui allait débarquer sous peu s'il ne se loupait pas.

* Quand tu veux. *

Bras croisés, Tilika attendait, tel le professeur devant son élève. Il se plaignait de se retrouver toujours coincé dans le même rêve? Ben qu'à cela ne tienne: il venait de rencontrer la personne qui, sans doute, connaissait le mieux au monde cet univers étrange, ses tenants, ses aboutissants, ce qui était possible ou non d'y faire selon qui l'on y représentait, etc. Et comme elle n'avait aucune envie qu'il lui parle encore d'elle... L'adolescente avait opté pour l'option, plutôt rarement choisie, de s'occuper du Rêveur...

Spoiler:

Il s'énervait sur ses efforts sans résultat, du moins sans résultat désiré.. La seule chose qui apparut, au bout d'un moment, à la place du galet, ce fut un mot sur un bout de papier, mot que Tilika n'eut pas le temps de déchiffrer, le chuunin l'arrachant au sol trop rapidement, l'ayant, lui, reconnu aussitôt. Encore une pièce du puzzle formant sa prison psychique, ce passé tourmenté qu'il ne parvenait à surmonter, à dépasser...

Au moins essayait-il. Il semblait vraiment vouloir se sortir de là. Le seul soucis étant qu'il ne possédait apparemment pas un mental super développé... du moins, niveau endurance, peut-être, mais niveau création, imagination, pouvoir de cette dernière sur son propre corps... nada. Comment diantre Tilika pourrait-elle l'aider, dans pareille situation? Sans l'aide de Kiny oud e Khanuk, elle ne pouvait rien y changer, elle, au songe de ce type. A moins que...

* Et si je lui demandais de décider que j'avais tout pouvoir sur son rêve à lui...? Peut-être que ça marcherait...? *

Encore une pensée qu'il put entendre, bien que cette fois, la fillette ne s'adressait réellement qu'à elle-même, songeuse. Aucun Rêveur ne lui avait jamais donné la permission, le pouvoir de modifier son rêve comme bon lui semblerait à elle... Mais Tilika savait que lorsqu'un Rêveur lui octroyait un pouvoir, comme par exemple le sens de la parole, pouvoir le plus communément offert à la gamine en général dans l'univers des subconscients endormis... ça marchait, non? Dès lors, en imaginant que le Rêveur lui donne le droit et même le devoir de modifier le songe dans lequel ils se trouveraient, fut-ce celui d'un autre qu'elle-même, Tilika devait pouvoir y parvenir... non? S'adressant à nouveau plus directement à lui, elle reprit la 'parole'.

* Attends. Et euh... Oui, si tu t'entraînes, tu peux y arriver. T'as pas besoin de moi pour ça. Juste pour apprendre que tu pouvais le faire, mais après, tout dépend que de toi... Bref.

Je peux essayer de te montrer comment faire, mais... Pour ça, faudrait soit qu'on soit qu'on soit dans un rêve à moi, ce qui de un est pas possible là, de deux, ça nous arrangerait pas tant que ça car tu pourrais pas non plus y changer les choses ou en tous cas essayer, t'y entraîner. Soit... Tu voulais que je te réponde, tu te souviens? Tu le voulais apparemment très fort. Sinon, tu m'entendrais pas, je suis muette. Seul le Rêveur peut me donner ce pouvoir, quand j'ai pas mes invocations pour me prêter leur pouvoir à elles... Donc, tu en es capable. Maintenant, concentres-toi sur moi, et imagine... tu veux m'entendre parler, mais normalement, pas juste entendre mes pensées. Si t'arrives à faire ça et que je peux parler, on passera à l'étape suivante... Tu vas décider que je peux toucher à ton rêve, pour que j'puisse te montrer comment faire, toi, pour le changer comme ça te plaît. *

L'idée était saugrenue, mais elle était là. Et elle partait d'une bonne intention. Faute d'une nuit de sommeil réparateur et reposante, au calme, Tilika venait au moins de tirer le gros lot des songes intéressants et interactifs à souhaits. Elle se prenait au jeu. Ce garçon, ce Legaia, il était... drôle, gentil, niais, crétin, mais... c'était amusant, en fait. Il était agréable de se trouver avec lui, d'une certaine manière. Et puis, jouer les professeurs en herbe, dans un domaine qu'elle connaissait plus que bien, baignant dedans depuis sa naissance elle-même, c'était agréable, nouveau. Jamais encore personne ne lui avait demandé de lui enseigner quelque chose... C'était toujours elle qui devait en apprendre d'autrui. Au mieux voulait-on la clé de son 'pouvoir', utiliser sa malédiction à des fins bien personnelles, mais aucun Rêveur, encore, n'avait requis son aide pour apprendre à gérer lui-même son subconscient endormi.

Considérant le galet devenu bout de papier chiffonné, que Legaia avait arraché du sol pour le cacher de leur vue à tous deux, elle se demanda avec un sourire amusé ce qu'il ferait du prochain galet... Ou, plus drôle, ce qu'elle-même pourrait bien en faire. Car au final, lorsqu'elle se retrouvait dans un songe bien à elle, Tilika en profitait soit pour dormir et se reposer vraiment, soit pour, avec l'aide de Khanuk, voyager sciemment dans les songes d'autrui, de shinobis puissants susceptibles de lui apprendre quelque nouveau jutsu ou quelque façon de devenir plus puissante. Jamais encore elle n'avait passé de temps à simplement s'amuser à modeler son rêve, à jouer, en somme, comme l'aurait sans doute fait n'importe quel autre enfant de son âge en découvrant avoir un pareil pouvoir sur ses rêves... jouer un peu, s'amuser innocemment ne pourrait pas lui faire de tort, au moins une fois... juste une fois dans sa vie trop abrupte, si? D'autant plus que c'était pour une bonne cause, là! Il s'agissait d'aider ce Legaia à sortir du cercle vicieux cauchemardesque dans lequel il s'était lui-même plongé, bien malgré lui, ignorant jusqu'alors qu'il pouvait apprendre à maîtriser ces scénarios, modeler ses songes comme un cinéaste avec ses images, le son, les personnages, les décors... Chaque détail d'un songe, normalement, pour tant que son Rêveur en trouve la force mentale, la volonté suffisante, pouvait être changé et retouché selon son bon vouloir... selon son bon plaisir!

Spoiler:

Pas la langue dans sa poche... C'était bien le cas de le dire, même pour une muette! Lorsqu'elle pouvait s'exprimer autrement que par écrit, Tilika devenait fortement... loquace! Il y avait bien le langage des signes, aussi, dans lequel elle excellait, forcément, mais rares étaient les personnes avec lesquelles la fillette pouvait se permettre d'user de ce genre de moyen de communication. A ce jour, il n'y avait que Kiny - même Khanuk n'en comprenait que quelques vagues brides... - Koma, et Fract. Seridan, par Fract interposé, aussi, mais ça, elle s'en foutait, l'ignorant en général ouvertement lorsqu'il tentait d'en user, et ne lui répondant alors que par des vents voir, dans ses sautes d'humeur, par un geste plus commun au peuple et moins... poli.

« Test...? Ah, ça a marché! Tu vois, quand tu veux! »

Satisfaite, la gamine tentait de lui redonner confiance en lui. Car s'il n'y croyait pas lui-même, il ne pourrait même pas lui concéder une part de son propre pouvoir sur son rêve... Mais en l'occurrence, ce qui semblait gêner Legaia à l'idée de lui céder ce pouvoir, ce n'était pas tant sa capacité à lui de le faire, mais surtout ce qu'elle ferait de son rêve si elle possédait un quelconque pouvoir dessus, apparemment. Pour cette raison, lorsqu'ils passèrent à cette étape, ce fut un travail de longue haleine. Mais finalement, il y parvint... Reprenant un galet qui trainait au sol, Tilika le métamorphosa en... fleur, un large sourire satisfait détendant alors son faciès. Oui, vraiment, avoir enfin un peu de maîtrise de ce qui pouvait bien lui arriver dans les songes d'autrui ne lui déplaisait guère, tout comme l'idée d'enseigner sce qu'elle savait à une tierce personne, pour changer. Pour une fois que c'était elle qui en connaissait davantage et possédait le pouvoir sur l'autre, et pas l'inverse... Ça compensait au moins un peu tout ce qu'elle pouvait bien endurer, subir dans les songes des autres, en général!

« Bien, alors... regarde et tente de faire pareil! »

Elle ramassa deux galets, en tendit un à Legaia et garda le second. Ce seraient leurs outils de travail. Ces petites pierres, et leur esprit à chacun.

« Tu regardes bien ta pierre, et tu te concentres. Tu es le seul maître, elle est ta chose, tu en fais ce que tu veux. Mais si tu laisses ton subconscient te dominer, c'est lui qui en fera ce qu'il voudra. Donc, tu dois te dominer toi-même, en quelque sorte... »

Étrangement, elle qui souffrait d'impulsivité extrême, tête brûlée comme péas deux, possédait également une excellente maîtrise de son propre esprit lorsqu'elle le voulait vraiment. Si seulement elle avait été capable de se maîtriser en tout temps... Koma et Fract, Seridan, Kiny, Khanuk, et toute personne croisant son chemin n'aurait pas autant de problème avec elle!!!

« On va commencer par un truc simple. T'as envie d'un bonbon, de ramens, de ce que tu veux, quelque chose qui se mange et que tu adores par-dessus tout. Penses-y très fort et décide, ordonne à ce caillou de devenir ce truc qui se mange. Comme ça! »[/b]

Elle sourit, fixant son propre galet, et en fit... un bonbon. Simple, petit, emballé de papier jaune flashy, elle le déballa ensuite, et le tendit à Legaia. C'était un vrai bonbon, il sentait d'ailleurs bon et donnait fortement envie de le porter à la bouche. Et s'il le faisait, Legaia aurait senti, entre sa langue et son palais, le goût et la consistance d'un bonbon. Pour elle, ce genre de métamorphose, de maîtrise des éléments de ce songe, semblait tellement facile! Comme une magicienne, elle venait de transformer un morceau de rocaille en sucrerie délicieuse... Le chuunin serait-il capable de faire de même de son propre galet?

Spoiler:

Legaia venait de comprendre la leçon. En somme, il était parvenu à faire de sa pierre autre chose, quelque chose qui lui faisait envie, qui lui plaisait. Tilika sourit, fière de son élève, d'une certaine manière. Drôle d'impression, de sentiment, mais pas désagréable, et la gamine se sentit grossir tête et chevilles lorsque l'élève prononça le doux mot « senseï » en s'adressant à elle. Heureusement, physiquement, aucun changement de ce genre ne perturba son apparence; c'était simplement figuré. En revanche, s'il venait de réussir ces premiers exercices, à savoir de lui donner le sens de la parole, puis de modifier la nature de son galet, Legaia n'en n'avait pas fini, loin de là!

« Prochaine étape... Ben... »

Elle lança un regard alentour, et un geste circulaire de la main, de son bras, son index pointant vers tout ce qui les entourait, en dit long sur le contenu de la dite prochaine étape. Il avait modifié la nature d'un petit objet. Ne lui restait 'que' à faire de même pour le reste du décor, de son rêve dans son entièreté. Il venait de gagner une bataille contre son subconscient, en somme, mais certainement pas la guerre. Cela dit, cette guerre, Tilika se doutait qu'il faudrait plusieurs songes et bien des heures de concentration et d'efforts pour parvenir à l'emporter. Au moins lui aurait-elle montré la voie, donné le la, et il n'aurait plus qu'à reproduire ce qu'il venait de faire, en plus grand...

« Tout ça. »

Tout ça résumant ce qui lui restait à faire... Évidement, cela semblait bien plus aisé à dire qu'à accomplir, mais si Legaia entretenait sa vcolonté propre, il devrait y parvenir sans soucis, avec juste un peu de patience, d'endurance psychologique, et de foi en lui-même.

Après un silence, Tilika reprit la parole, modifiant sa propre apparence à sa convenance, à savoir, reprenant sa réelle apparence de ce jour, à onze ans, ses cheveux mal coiffés lui retombant sur les épaules jusqu'à mi-dos, vaguement attachés vers le bas pour qu'ils tiennent en une seule masse plutôt qu'ils ne s'éparpillent partout et surtout, dans son visage, lorsqu'elle s'entraînait. Elle portait la même tenue que juste avant, mais son corps n'était plus celui d'une gamine de cinq ans. Au moins semblait-elle plus âgée que le petit Legaia de neuf ans, à présent. Être la plus petite l'indisposait quelque peu, surtout dans l'optique où elle enseignait le plus grand...

« Va te falloir un peu de temps, j'crois... et ce rêve-ci suffira p't'êtr'pas... Mais au pire... J'peux revenir une autre fois, si t'as envie. »

Comme si elle avait besoin d'absolument justifier le pourquoi de cette généreuse proposition, elle qui ne se montrait jamais si gentille envers un autre que ces quelques élus de son cœur, hermétiquement fermé à tout autre, à toute nouvelle relation que ce fut, amicale ou inamicale, Tilika ajouta promptement:

« J'te trouve marrant et sympa, alors j'fais une exception. Bref. T'auras qu'à me dire s'tu veux que j'revienne t'aider ou pas. C'est simple... Suffira que tu veuilles que j'arrive dans un de tes rêves, et alors, pour ça, tu penses très fort à moi, tu m'appelles télépathiquement en somme. Si je dors aussi à ce moment-là, y a de grandes chances que j'débarque. Mais seulement si je dors en même temps; c'est de la communication via le monde des songes, pas de la vraie télépathie, quoi. »

Difficile à expliquer, même pour elle, alors le faire comprendre à un idiot ou presque, ce n'était pas gagné non plus. Mais Tilika avait la certitude que ce gars demeurait moins con qu'il ne voulait bien le faire paraître. Il manquait juste, cruellement, de confiance en lui... et de volonté propre.

« T'es pas un pion, si? Donc aie un peu de volonté, quoi! T'as pu te faire ce gâteau... Tu peux faire plus. Suffit que tu le veuilles vraiment. »

Lui faisant un offre difficilement refusable pour tant qu'elle n'eut pas trop d'orgueil en cet instant, Legaia venait de proposer à Tilika de profiter de ses songes à lui pour prendre le repos qu'elle recherchait. Drôle d'idée, mais pourquoi pas! C'était fort aimable et généreux de sa part, en tous cas! Même si, à dire vrai, la fillette aurait nettement préféré pouvoir passer ses nuits dans ses propres songes à elle, bloquée dans son propre subconscient comme tout un chacun lorsque Morphée venait la bercer de ses bras, et n'en sortant que sur son propre choix. Cependant, à lui proposer pareille chose, le chuunin lui prouvait également qu'il avait plus ou moins bien compris sa situation. Il y compatissait, même. Touchée d'une part, la demoiselle ne put s'empêcher de froncer quelque peu ses fins sourcils, dans un même temps, tandis qu'une légère moue déforma ses lèvres. Il avait... pitié d'elle, en somme. Et la pitié, c'était une chose que son orgueil sur dimensionné digérait difficilement, la plupart du temps...

« Euh... On verra. Faudrait déjà que t'arrives à les maîtriser entièrement, tes rêves, sinon, même si je m'y faisais un coin tranquille, ton subconscient aurait vite tout chamboulé, et le repos, tintin... Tant pour moi... que pour toi. »

Pas trop bourrue quand-même - après tout, elle l'aimait bien, ce petit gars, il était drôle et gentil, malgré la façon dont elle le traitait depuis le début de ce songe - Tilika avait parlé d'un ton plus ou moins neutre, comme cherchant à reprendre contenance face à un étranger, après s'être trop dévoilée à ce dernier, par inadvertance. Après tout, la gamine se devait de rester digne, fière, et... aussi seule que possible.

Cela dit, elle n'avait pas tort... Lui proposer le repos recherché dans son sommeil à lui, c'était bien gentil, mais tant qu'il ne maîtrisait pas ses songes, le repos, elle n'y en trouverait guère beaucoup plus qu'ailleurs. Certes, il ne représentait pas l'un de ces grands tarés de ce monde, qui, conscient de leur pouvoir et de celui de la petite, ou pas, même, s'en prenaient à elle, cherchaient à la manipuler, l'utiliser, ou tout simplement, la détruire... Au moins ce Legaia ne lui voulait-il rien de mal. C'était déjà une bonne chose. Et puis, elle lui avait fait cette offre de la rappeler dans ses songes s'il avait besoin d'elle pour l'une ou l'autre nouvelle leçon. Elle tiendrait parole, s'il la rappelait à lui. D'ici-là... Il avait du travail. Comme pour le lui rappeler, d'ailleurs, Tilika s'amusa à changer quelques brides de son rêve, par-ci, par-là, tout en papotant, décidément bavarde en sa compagnie.

« Quand Khanuk m'aide, avec son pouvoir à lui, je peux même aller dans le songe de qui je veux, et y emmener d'autres personnes... Au moins, c'est pratique et ça compense un peu le reste, tous les soucis que ce truc me cause depuis que chuis née... »

Avec l'aide de son invocation, en somme, elle pourrait même embarquer Legaia dans les songes d'autres personnes, de leur choix... Idée intéressante, non? Elle sourit, distraitement, changeant le décor tout entier pour en faire une réplique parfaite des plaines foudroyées de Kumo no kuni, où elle aimait se promener, seule, s'entraîner, s'y reposer aussi, parfois, quand un adulte ne venait pas l'y repêcher avec fortes représailles pour avoir quitté l'enceinte sécurisée du village sans permission. Tilika aimait ces vastes plaines, et malgré tous les efforts des grands pour l'empêcher de fuir le village en direction de ces dangereux et sauvages territoires, elle parvenait encore et toujours à y passer bien du temps.

* C'est vrai que je serais tranquille, ici... A voir... *

Fallait pas non plus lui laisser croire qu'il pouvait être son ami, après tout, ni réciproquement. Sa survie en dépendait! Si elle s'entourait de trop de gens proches, surtout un qui se trouverait si loin d'elle dans le monde réel, bonjour les difficultés pour le protéger, le gars!!!

Elle soupira doucement, son regard fixé au ciel, nuageux, gris foncé, tandis qu'un rayon de soleil perçait en un endroit l'épaisse couche de brume aqueuse, illuminant les plaines d'une douce couleur verte et orangée. C'était beau, et reposant... Un orage se préparait, sourd, mais elle ne le considérait pas comme menaçant. Pour elle, chaque mot du ciel représentait un encouragement, un don de force, de courage pour aller de l'avant. Le ciel, c'était son ami le plus fiable, celui que rien ni personne ne pouvait vaincre, pour lequel elle ne craignait donc jamais rien, et ce simple fait en faisait son meilleur ami...

« Ouais... Si on veut. Et toi, c'est à ça que tu ressembles en vrai...? »

Elle lorgna Legaia de haut en bas, inspectant, analysant le personnage qu'elle avait sous les yeux sous toutes ses coutures, comme cherchant à en extraire la moindre information, le moindre indice concernant ce et qui l était réellement. Au final, ce qu'il venait de reproduire, ce n'était ni plus ni moins que la façon dont lui-même se voyait, se considérait. Qu'une autre personne eu du le redessiner en songe, le représenter telle qu'elle le voyait, elle, et sans doute le résultat aurait-il différé de celui qu'avait actuellement sous les yeux l'adolescente au regard sombrement perspicace. Il ne changeait pas beaucoup de son avatar plus jeune, si ce n'était qu'il l'était moins, jeune... Au final, il demeurait le même. Ce qu'elle pouvait lire dans son regard bicolore et son expression de visage tant que corporelle lui faisaient penser que ce Legaia-ci n'était en fait point différent du Legaia enfant. Il n'avait pas suffisamment confiance en lui, et n'avançait que parce qu'il se mettait des œillères pour ne pas craindre ce qui le taraudait, dont ses cauchemars répétés.

Attendant sa réponse, la fillette reporta néanmoins son regard sur l'horizon. Ces vastes plaines, couvée par le dieu ciel et ses nuages sombres, menaçant tout ennemi de Kumo qui s'en approcherait avec de mauvaises intentions... Tout ennemi de la petite, aussi. Tilika, dans son esprit et cœur d'enfant, s'était plu à imaginer que ce puissant personnage, maître du paysage tout entier, de la pluie et du beau temps, était son ami, son protecteur et guide.

« J'aime bien cet endroit. »

Vaste, empli de mystère et de force, de cette sensation de puissance indestructible et pourtant tranquille, grondant juste par le biais d'orages, comme pour rappeler aux mortels vivant sous sa voûte qui demeurait à jamais leur souverain suprême... Le Ciel, c'était un être magique et surpuissant, invincible, ne craignant rien de personne, libre et indépendant, fier... Le modèle de Tilika. Demandez à un enfant à qui il voudrait ressembler plus tard, quels sont ses projets d'avenir... Les réponses seront sûrement nombreuses et diffèreront d'un mioche à un autre. Mais d'aucun, sans doute, ne vous auraient répondu comme Tilika. Elle voulait devenir comme le Ciel lui-même.

* Un jour, je pourrai aller aussi haut que je voudrai, être aussi forte que j'aimerais, et ne plus rien craindre de personne! Un jour... *

Elle sourit doucement, le regard pétillant de mystère fixé sur l'épaisse et sombre masse de nuages les recouvrant à présent tous deux, tandis qu'une pluie fine, puis de plus en plus drue, leur tombait dessus, comme un cadeau du ciel à sa protégée préférée, elle qui aimait tant ces manifestations, si humides soient-elles. Levant les bras en direction de son idole, la petite fille ferma les yeux, heureuse. Un songe qui lui permettait de se faire plaisir, ça ne lui arrivait pas tous les jours, pour sûr! Autant en profiter, dès lors! Après, si ce Rêveur, Legaia, n'aimait pas la pluie, l'orage, la boue... Il allait pourtant en être servi... Mais après tout, ne tenait qu'à lui de reprendre les rênes de son propre songe, non?

Spoiler:

Drôle de bonhomme que ce Rêveur-là, décidément. Au moins l'avait-il amusée, malgré le manque de repos. Et puis, son rêve terminé, tandis qu'il disparaissait avec sons, odeurs, décor tout entier et personnages secondaires évoluant de-ci, de-là dans ce dernier, le chuunin s'éveillant, la petite fille se retrouva dans le brouillard, le noir, le vide, puis, s'éveilla à son tour. Les dernières paroles de Legaia résonnant encore dans sa tête, Tilika sourit, amusée, tandis qu'elle ouvrait ses yeux sombres sur un plafond pas moins sombre au vu de l'heure avancée de la nuit. La proposition du shinobi était sympathique et généreuse en soi. Et qui savait! S'il apprenait effectivement à contrôler ses propres songes, peut-être bien que Tilika accepterait son offre, s'il réussissait effectivement à la réinvoquer. Sinon, Khanuk pouvait bien l'envoyer chaque nuit dans le même songe avant de lui-même se laisser emporter dans les bras de Morphée, non? Il n'aurait plus à veiller sur elle davantage, elle serait en sécurité dans les songes de ce gars-là, et tout irait bien qui finirait bien, comme on dit, non?

* Sympa de sa part. On verra bien s'il arrive à maîtriser son lui intérieur, déjà. C'est pas encore gagné, même s'il a compris le principe... *

Pour sur, Legaia aurait encore bien du pain sur la planche avant d'arriver à un résultat flagrant, mais s'il avait réussi à changer ces galets en d'autres choses, à lui donner à elle sens de la parole et pouvoir sur son rêve, il devrait y parvenir, avec des efforts, de la persévérance et beaucoup de volonté. Il lui faudrait du temps, mais il pouvait tout à fait y parvenir, d'après elle. Et quand il y serait parvenu, peut-être qu'effectivement, elle pourrait profiter de l'asile qu'il lui offrait en échange de menus services pas trop compliqués pour elle, comme, par exemple, le faire voyager dans les songes d'autres personnes, de temps en temps, avec l'assistance de Khanuk, s'il en avait envie...

D'ici-là, il aurait le temps d'y songer, de toutes manières,e t Tilika aussi. Chacun continuerait sa vie de son côté, dans son monde à lui. Legaia aurait ses propres soucis à résoudre, et elle, les siens. Et quand ils se rencontreraient à nouveau, ils auraient tous deux changé, mûri ne fut-ce qu'un peu sans doute. Tilika ne pensait pas, en effet, qu'il pourrait réellement la rappeler à lui de sitôt. Il lui faudrait d'abord apprendre à maîtriser ses songes à un niveau bien plus élevé que ce qu'il était parvenu à réaliser ce soir devant elle et avec son aide...

Les bras derrière la nuque, le regard toujours fixé sur ce stupide plafond, elle referma les yeux, et cherchant le sommeil, pria malgré elle, intérieurement, pour qu'il y parvienne vite... Pouvoir passer quelques nuits à dormir vraiment, à se reposer réellement, ne pourrait lui être que bénéfique. les nuits blanches, ou noires, passées à tenter de survivre ou de se faire discrète dans les songes de parfaits inconnus, ça devenait lourd, et parfois, carrément difficile à supporter pour elle, même si elle ne s'en plaignait jamais... Un peu de repos véritable dans un lieu sécurisé ne pourrait lui faire que du bien, ça, c'était une certitude!

* Vivement qu'il les maîtrise... ses songes... *

Sur cette dernière pensée, ce petit espoir secret, la fillette se rendormit, sa malédiction l'envoyant visiter un nouvel esprit endormi, inconnu, et sans doute, comme la majeure partie d'entre ceux visités involontairement à ce jour... hostile...

Spoiler: