Le vent soufflait sur les plaines bordant le village de la foudre. Cela faisait déjà quelques jours que Kagami était dans le Pays de la Foudre, pour diverses raisons. Son corps initial avait été retrouvé et mis à l'abri, mais il devait encore faire les premiers pas dans la confection de l'élite de l'élite composant le futur groupe qui érigera Babylone à nouveau. Peut-être quelques ninjas de Kumo seraient à même de rejoindre le Kyôji dans ses ambitions utopiques? Il est vrai en effet que lorsqu'il vous est donné d'entendre Kagami vous expliquer ses buts, beaucoup se mettraient sans doute à rire...Si les mots venaient d'une personne normale ; mais lorsque le Kyôji vous annonce sérieusement qu'il compte faire quelque chose, la première pensée qu'il vous vient en tête est "Si c'est lui, il peut le faire". Ériger une immense tour en diamant, surplombant un monde dirigé par une seule et même puissance. Un monde utopique? Impossible? Un jour, un ninja, par sa seule force est parvenu à stopper un conflit éternel qui dirait depuis la nuit des temps, et à canaliser toutes les forces militaires mondiales dans des cantonnements, qui aujourd'hui sont les Villages Cachés. Dans ce monde, tout est possible, absolument tout, il suffit simplement de s'en donner les moyens. Ces moyens, Kagami les possédait sans doute déjà, mais autant les surpasser pour pouvoir accomplir ses buts sans le moindre accroc.

Cheveux longs et roux virevoltants au gré du vent, Kagami, qui arborait aujourd'hui encore une apparence différente, marchait souriant, lentement, suivant un doux parfum qui progressait dans les plaines en même temps que lui, avec quelques centaines de mètres d'avance. Mais cette avance n'était qu'illusoire, Kagami se déplaçait bien plus vite que la jeune femme qu'il suivant. Rapidement, il arriva légèrement derrière elle, se positionnant sur un arbre, dans les branches de ce dernier, sans même essayer de camoufler sa présence de manière recherchée. Adossé au tronc, bras croisés sur son poitrail, jambes tendues et entrelacées sur une longue branche, telle était la position de Kagami lorsqu'il se trouvait au dessus de la belle de Kumo. Observant avec un sourire certain affiché sur son visage, le Kyôji fut spectateur de la libération d'une large partie du chakra de la jeune femme se trouvant juste en dessous de lui. Vision assez impressionnante qui plus est. Libération de chakra suite à quoi la Kunoichi posa une question des plus étranges à Kagami. Une sorte de question universelle qui n'attends pas la moindre réponse. Qui n'en possède pas la moindre. Quelques instants plus tard, Kagami put observer la jeune femme s'allonger sur le sol, près de l'arbre, juste en dessous de lui par conséquent. Penchant légèrement la tête, il lui envoyé un regard dédicacé de l'un de ses plus beaux sourires. Le Kyôji se reposa alors à nouveau le dos contre le tronc de l'arbre avant de regarder songeur vers les cieux.

~Comment l'homme sait-il comment respirer? Comment la limace sait-elle comment ramper? Comment les poissons savent-ils comment nager? Ils ne le savent pas eux-même, et c'est sans nul doute pareil pour le vent. Les hommes respirent, les poissons nagent, le vent souffle, ce sont des faits universels et inéluctables. Tout dans ce monde ne peut être compris, et certaines choses doivent être acceptées sans cela. A des questions qui n'attendent aucune réponse, même un être omniscient ne peut répondre avec clarté. Il ne faut pas rechercher la vérité absolue, mais rendre absolue votre propre vérité...C'est ce que je m'efforce à faire...~

Un court silence plana, avant que d'un air quasiment froid et sans vie, la belle ne demande à Kagami de "décliner son identité". Lui qui appréciait grandement la présence féminine non loin de lui se serait naturellement présenté dans les plus brefs délais. Sans doute voulant conserver un petit air mystérieux, ou autre truc dans le genre, Kagami ne pris même pas la peine de descendre de sa branche pour aller se présenter de visu face à la belle femme étendue sur le sol plus bas. Il entrepris alors une simple et rapide réponse.

~Kagami Kyôji~