C'était en toute tranquillité, dans l'unique but on ne peut plus simple de tromper son ennui, que Miharu s'était aventuré d'un pas silencieux jusqu'au courroux tumultueux de la tourmente aqueuse de la vallée de la fin. Le torrent déversait son flux avec ardeur et tendresse mêlée en une dualité salvatrice, ourdissant une union agréable à la rafraichissante proximité. Ses pas n'avaient pas tardé à lui permettre d'arpenter les rives dépouillées de ce lieu à la poignante contemplation, si riche de souvenirs et de symbolismes qui s'exprimaient au-travers des deux gargantuesques effigies se dressant avec majestuosité en ces terres honorées. Ce n'était jamais qu'une enième promenade irréfléchie et purement délictueuse, se passant volontiers de quelque alerte que ce soit donnée à ses subordonnés ou autre tierce personne avant d'amorcer une succinte pérégrination dans la totale discrétion qui lui seyait tant. Il n'eut été que trop déplaisant de demeurer au sein du cadre qui lui était donné, atrabilaire carcan qu'il eut tôt fait d'enfreindre pour donner libre cours à son bon plaisir et à l'intégralité de la liberté qu'il chérissait tant. S'enorgueillir de la couronne ésotérique que lui procurait le titre glorifiant d'Hokage était une bien belle chose qui sertissait à merveille cet héritier improbable du Quatrième, mais n'était-ce donc que tant de responsabilités, pour lui bien lourd fardeau qui lui pesait sans grande modération sur les épaules? Un bien riche ouvrage que celui qu'il se devait de ciseler chaque jour, traçant le sillage indélébile de sa régence dans les chroniques de la Feuille. La rumeur du vent colportait chaque jour un peu plus ses tendres rêves et sa volonté incandescente d'honorer le nom de son mythique formateur tandis qu'il se consûmait du désir d'assumer le rôle dont il avait été pourvu, le souhait de forger son égide sur les contrées du Feu dont il possédait le titre de Seigneur. La riche tentation de cette loyauté salutaire n'avait de cesse de lui porter à charge le poids des âmes de ceux dont il était maître, roi. Autant de noms, identités fugaces, qui forgeaient l'épitaphe de son encombrante et inémotive solitude avec une implacable détermination, marquant le point de renouveau qui avait transcendé son être. Ainsi, le fringuant spadassin ne pouvait qu'assumer tout ce qu'impliquait le grade à double-tranchant qu'il revendiquait, prétendant à une étoffe impériale avec force vigueur et confiance.

Il n'avait que trop misé sur ses compétences, sa fierté et son orgueil l'y prêtant, à un point tel qu'il ne pouvait que déchanter dans le plus grand mystère de s'être empreint d'une telle impétuosité face à l'ardeur nécéssaire que comportait ce trône de démiurge. Remuant toutes ces réflections prêtant à la méditation et l'hésitation, le tout se troublant sous l'impulsion et l'impact de son incoercible frénésie, il était venu ici, se targuant de la contemplation oubliée de son pâle reflet en ces flots bleus, le regard s'abandonnant dans le vague en sa mélancolie délavée avec une indescriptible nitescence occultée. L'astre de lumière s'étiolait, agonisant sous la crépusculaire tension du déclin d'un jour pleurant son achèvement de larmes chaleureuses venant teinter l'horizon du désarroi de leur fin. L'osmose de cet horizon débauché vit son calme intemporel éclater en autant d'éveils pour le Sixième, qui vit sa torpeur s'estomper en l'espace d'un battement de cils tandis que le doux murmure des eaux soudainement agitées venait révéler son chant provocateur à ses oreilles. Esquissant un pas de volte-face, sa soyeuse chevelure dansant en un frisson épanoui, brillant de son éclat surnaturel à la beauté d'une neige envoûtée par la lune coruscant. Autant de fils qui resplendissaient de cet éclat opalin si caractéristique, menant une caresse éphémère sur sa chair à découvert. Torse nu, l'auguste fugitif profita du voile spontané qu'était pour lui un imposant rocher parmis tant d'autre, n'octroyant qu'à ses charmantes prunelles de profiter de la révélation nécéssaire à l'admiration de la scène qui se dessinait sous son regard. Une vue ô combien délectable... Comment ne point apprécier la savoureuse présence impromptue de cette nymphette dénudée dont il pouvait discerner tous les charmes, sa chair offerte à la nature se mettant à portée des orbes azurées qui daignaient lui offrir la distinction de cette beauté candide. Une angélique apparition qui venait éclairer plus que d'ordinaire la pureté de cette onde aquatique qu'elle semblait apprécier de par l'existence de cette saisissante baignade, cela se galvanisant sous le visible agrément qu'était le fait qu'elle profite des vertus de cet incessant afflux en cette tenue pour le moins légère et affriolante. Un léger rougissement vint colorer hâtivement le faciès harmonieux du malicieux illusioniste, qui dût réunir rapidement ses esprits pour se priver d'une exclamation de surprise qui, sans nul doute, aurait porté un terme prématuré à cette douce vision onirique qui n'était pas pour lui déplaire, loin s'en faut.

Il n'était que trop malvenu que de s'accorder cet indécent voyeurisme, mais il n'était pas de ses capacités de s'en défaire, subjugué par cette saisissante présence qui soumettait toute injonction dont il eut pû gratifier son corps ou son esprit. Embarras était une notion peu commune pour celui qui se terrait dans l'ombre de cette masse rocailleuse pour profiter de cette présence charnelle dont le tissu cutané pleinement découvert s'offrait à l'éclat de l'étoile d'argent qui lui offrait lumière et bénédiction. Indéniablement, il ne pouvait s'empêcher de constater la lubricité de son inconvenante position, sans pour autant pouvoir s'offrir d'y renoncer tant le spectacle lui était délectable. La voluptueuse silhouette de l'infant de Vénus arborait un éclat lumineux radieux, qui se dévoilait d'autant plus dans la crinière semblable de cette anonyme demoiselle dont il scrutait les vertus morphologiques avec un certain attrait, ne pouvant plus nier les concupiscentes arabesques qui s'agitaient vivement en lui, troublant toute possibilité de réflexion et d'instinctive réaction. Il était figé dans cette compromettante situation, ne pouvant que profiter sans échappatoire de cette impudique observation, caressant l'espoir de ne pas être découvert en proie à cette indélicate attitude. Les charmes féminins de cette jeune femme méconnue de ses bons soins n'étaient pas excessivement développés, mais ne manquaient pas d'attirer l'oeil à outrance, surtout pareillement présentés... De bien délicats atours témoignant pleinement de sa condition sans pour autant choîr dans les proportions abusives, se limitant au nécéssaire avec un trait bien doux et travaillé avec une main de maître inéxorable. Bien appréciables instants que ceux où il pû jouir de l'appréciation de ce tableau qui n'était qu'ôde à la luxure. Une fois cet instant dérobé dans le plus grand délit, il contourna rapidement sa cachette de fortune à pas de loup, sa chance reposant en le fait que sa compagne involontaire de cette nuit d'allégresse aie disposé ses affaires de ce côté de l'eau de manière à ce qu'il puisse s'approcher en toute discrétion.

Profitant du relief aléatoire des quelques roches que comportaient les terres jouxtant l'écoulement incessant, il se faufila dans son dos d'un pas parfaitement furtif et silencieux, dégustant cet atout de taille dont il n'hésitait pas à profiter pleinement. Le fait qu'elle parle toute seule n'était également pas fait pour aider cette mystérieuse friande des bains de minuit dans sa découverte d'une autre présence à ses côtés, lui permettant ainsi de se glisser derrière elle sans qu'elle ne parvienne à le remarquer le moins du monde. Sans nul doute possible, ce fût le bruit léger produit par le briquet du mystérieux amnésique qui parvint le premier à souligner la proximité d'un intrus dans l'idyllique et fragile moment de sérénité de la chuunin. La première volute d'une cigarette fraîchement allumé vint nimber le ciel nocturne, second élément flagrant de l'intrusion d'un individu dans le proche périmètre. Nul doute que cette soudaine coexistence ne manquerait pas de l'alerter quand au moment auquel remontait l'arrivée de cet homme dont elle ne pouvait connaître la face, cette dernière étant d'ordinaire masquée à la perfection, se voilant du linceul du secret. Souriant avec facétie, clope au bec, adossé à la paroi rocheuse qui le masquait encore précédemment, il lança d'un ton clair et parfaitement audible :