Retour aux sources... [PV Arane Tashira]

Sujet: Retour aux sources... [PV Arane Tashira] 2009-01-28, 07:55

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La danse de la pluie, gracieuse, mystérieuse, envoûtante, aquatique, danse que seules les gouttes d'eau offertes par le ciel kirien pouvaient accomplir parfaitement, tourbillonnant au gré du vent, leur partenaire de toujours dans ces valses improvisées, tel était le spectacle offert au regard ensoleillé de l'Enfant de la Pluie et du Vent lorsqu'elle franchit la frontière de sa patrie à l'humidité omniprésente, Kiri no Kuni. L'après-midi entamée depuis un bon moment déjà ne laissait pourtant que peu de luminosité au paysage, grisâtre comme à son accoutumée. Les éclaircies au Pays de la pluie et de la brume, aussi rares que l'étaient sans doute les averses au pays du sable et du vent, seraient comme toujours accueillies par nombre de sourires gais, de regards curieux, aussi. L'inhabituel restant toujours un mystère au regard des hommes, surtout lorsqu'il s'agissait du climat, Kahera se souvint de ces rares journées d'été baignées de soleil, et pourtant encore fraîches, contrairement à la chaleur continuellement torride et suffocante de Suna. Les kiriens se ruaient alors hors de chez eux, et contemplaient le ciel avec incrédulité. Que de souvenirs, lointains, mais chers au cœur de la kunoïchi!

Les portes du village étaient bien gardées, comme lorsqu'elle avait quitté son village à la poursuite de ces nukenins... Rien ne semblait avoir changé. Les bâtisses arboraient toujours le même aspect un peu délabré, ayant souffert des siècles passés, mais toujours debout, tenaces. Les habitants vaquaient à leurs diverses occupations, malgré la pluie, qui pour les gens d'ici faisait partie du train-train, comme si travailler sous des trombes d'eau n'avait rien de surnaturel, comme si c'était tout à fait normal. Un sourire détendit les lèvres de la jeune femme, son cœur se réchauffant, malgré la fraîcheur ambiante, à la vue de cet univers familier qui lui avait tant manqué. Enfin, après tout ce temps, et même si ce voyage secret devrait consister en un aller-retour le plus rapide possible pour cette fois, Kahera se retrouvait chez elle, ou terriblement proche, du moins. Car revoir sa famille, ses amis, était hors de question. Sa mission, son unique but actuel, et pour lequel ses pas auraient foulé le sable de Suna, passant ensuite par Kawa, puis par le Pays du Feu, pour finir dans la boue des chemins détrempés de ce pays maudit qu'elle affectionnait pourtant de tout son cœur, consistait à parler avec son Mizukage, et ce, sans intermédiaire. Auraient, car finalement, ce fut ce nukenin, Yanosa, qui foula ces sols pour elle, lui offrant par son kidnapping un alibi en béton à fournir aux suniens une fois de retour là-bas... C'était sa chance, et Kahera comptait bien la saisir.

Restait à trouver le moyen de joindre ce dernier sans se faire repérer par d'autres shinobis, et réussir à s'entretenir en privé avec lui relèverait probablement du miracle, mais elle se devait de le tenter, restant prudente au possible pour ne pas s'attirer davantage d'ennuis que cette fugue de Suna ne risquait déjà de lui en attirer... Se faufilant de toit en toit, se réadaptant rapidement au terrain humide et glissant de ces derniers malgré ces deux années à fouler un sol bien plus sec et rêche, Kahera usa de son don héréditaire pour ne pas se faire repérer. A présent invisible, inodore, n'émettant plus le moindre son et presque portée par l'élément fuuton affilié à son don dans sa course en direction du temple du Mizukage, la jeune fille ne perdit pas de temps. Elle n'avait pas pris tous ces risques et usé la majeure partie de son chakkra en chemin dans le but d'avancer plus vite et sans risquer de se faire repérer pour rater sa mission! En quelques minutes à peine, Kahera prit pieds sur le toit du palis, et toujours aussi silencieuse, l'Ombre de la Brume observa, écouta, faisant parvenir le moindre mot intéressant prononcé dans les alentours jusqu'à son oreille.

*Pas grand monde au palais...*

Difficile de situer la cible quand elle n'est pas là où on pensait avoir le plus de chance de la dénicher, et que personne alentour ne pipait mot de sa position actuelle. Mais la chance finit par sourire à l'espionne, qui fila aussitôt l'information enregistrée. Le Mizukage serait parti méditer ou s'entraîner au bord d'un cours d'eau que Kahera connaissait bien, ayant appris à marcher sur une eau en mouvement continuel en ce même lieu, alors qu'elle n'était encore qu'aspirante. L'on apprenait cette technique auprès d'un senseï, généralement, une fois sorti de l'académie et sous la garde d'un professeur particulier, au sein d'une équipe... Mais là encore, Kahera s'était différenciée des autres recrues ninja. Avant même d'être diplômée de l'académie, elle était parvenue à maîtriser ces techniques de marche sur l'eau, qu'elle soit stagnante ou en mouvement, ainsi que celle permettant aux shinobis de marcher à la verticale ou même la tête en bas, sur les murs, les arbres, toutes surfaces permettant ce genre de déplacements inhabituels. Un sourire nostalgique à ces souvenirs d'enfance, puis, l'esprit de la demoiselle en revint à sa mission, tandis qu'elle approchait à grande vitesse du lieu décrit. Là, sur la berge, un jeune homme d'une trentaine d'années semblait assoupi, adossé à un arbre, ses écouteurs dans les oreilles, tandis que sa crinière blonde en bataille dissimulait ses yeux à la jounin, qui ne put dire, de son perchoir, s'il les tenait ouverts ou fermés. La pluie ne semblait pas le gêner, bien que l'arbre qu'il eut choisi comme support pour son dos l'en protégeait au moins en partie. Souriant, repensant à sa première rencontre avec Arane, Kahera vérifia qu'ils furent bien seuls avant de descendre de sa branche, pour se rapprocher de lui, toujours invisible malgré tout. User si longtemps de son don risquait de vite l'épuiser, et la fatigue physique comme mentale due à ce long voyage en le maintenant actif se faisait déjà bien cruellement sentir, mais elle devait tenir bon!

Une dernière touche de Mienaï fit parvenir aux oreilles de la demoiselle les notes propagées par les écouteurs de Tashira, avant qu'elle ne se place juste à côté de sa cible. S'agenouillant alors en sa direction, avec ce respect tout particulier qui la caractérisait, Kahera désactiva son don, redevenant visible au regard de quiconque se trouverait en ces lieux, à savoir le Mizukage seul, d'après ce qu'avait pu analyser la jounin.

"Très belle mélodie, Mizukage-sama. Je me réjouis de vous retrouver en si bonne santé, aussi vivant que cette musique qui vous est si chère..."

Inclinée face à son supérieur suprême, la jeune fille disparue depuis deux ans releva ensuite son regard d'or sur lui, un sourire extrêmement doux aux lèvres, les yeux brillants de tant de sentiments ressentis en cet étrange instant de retrouvailles. Il n'avait pas changé, ou peu. Elle, en revanche, semblait différente, bien que toujours pareille en même temps, arborant toujours cette même gentillesse, cette douceur, cette bonté émanant continuellement de son être tout entier. Mais elle avait grandi, en deux ans. Plus grande, plus mature, Kahera n'était plus une enfant, à présent, mais une jeune femme, délicieusement mise en valeur par ce kimono traditionnel qu'elle semblait décidément porter même lors de missions difficiles, comme si cette tenue n'avait rien de moins confortable qu'un ensemble plus simple et confortable, ne fut-ce que pour se mouvoir. La pluie avait collé plusieurs mèches rubis de la kunoïchi sur son visage aussi détrempé que le reste de son être, révélant au regard de Tashira la jeune femme qu'était devenue cette petite infirmière et espionne croisée deux ans plus tôt à l'infirmerie du village tandis que son kimono, lourd d'humidité, lui collait à la peau. Mais si le résultat physique de ces deux années passées s'offrait à présent au regard du Mizukage, agrémenté des effets bonus de la pluie, qu'en était-il du reste? Où donc avait-elle bien pu disparaître, ces deux dernière années, plusieurs shinobis l'ayant cherchée pendant longtemps en vain? Et pourquoi ne pas avoir donné la moindre nouvelle depuis, si, comme pouvait le constater Arane à l'instant, elle était en vie durant tout ce temps? Tant de questions qui devaient trotter dans l'esprit du jeune homme tandis que Kahera gardait sa position soumise et respectueuse face à lui, toujours agenouillée, dissimulant de son mieux tout signe de son épuisement...

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Il était tellement difficile d’échapper à la surveillance de ces vieux chameaux faisant partie du Haut Conseil, qui semblaient garder un œil constant sur l’administration et le pouvoir afin de pouvoir tout en contrôler. Oui, c’était une situation qui restait pour Arane Tashira, Mizukage de Kiri No Sato, très insupportable pour lui qui était tant épris de la liberté et de la joie de vivre au grand air. Rien de bien plaisant à rester enfermé dans un bureau à l’allure simple et spartiate, n’ayant à chaque heure que le temps de travailler et de massacrer son propre cerveau avec lenteur et sadisme. C’était bien ce qui rendait le fait de se reposer désormais au calme, sous le seul regard du Dieu Soleil, bien plus mérité et bienfaiteur. Quelle paix, si parfaite et imperturbable, alors que l’on ne cessait de le harceler de tous les côtés ! Il n’y avait vraiment qu’en partant de petit matin que notre ami pouvait enfin se défaire du joug que lui imposaient ses Maîtres et rencontrer enfin les nymphes et autres créatures féériques dansant dans la Brume au bord de ce ruisseau de campagne. Et même si les lourds nuages d’une journée bien peu matinale avaient attirés sont attention pendant le bref instant où il s’était extirpé d’un Temple des anciens temps, la musique qu’il écoutait avec passion et un sentiment de quiétude et d’apaisement le rendaient dans un état tellement euphorique et crétin qu’il aurait certainement sautillé et couru après les papillons si ces derniers osaient s’aventurer dans la région en telle saison. Après avoir marché et profité de ce moment de détente et de paix intérieure pour pouvoir fumer une petite bouffée, il s’était enfin laissé porter par son propre corps, instrument charnel dont le contrôle pouvait lui échapper mais à exclure la fumette dans cette histoire, vers ce ruisseau proche du Village et l’avait suivi sur une distance qu’il n’avait pas vraiment calculé, ses yeux rêveurs et ses oreilles charmées par la mélodie faisant office de corps dans son intégralité. Après un temps, c’était un homme à l’allure bien abracadabrantesque mais au soupir fatigué qui se laissait choir avec toute l’élégance que la fatigue pouvait lui procurer, et s’étalant de son long, les bras élancés sur chaque côté de cette masse de chair et de muscles qui lui servaient de coffre vivant, il laissa sa chevelure de Super Sayan se mêler à l’herbe et l’air frais rasant le sol venir le glacer afin de l’immortaliser à jamais comme statue de sel dans un environnement brumeux.
Me voici, monde des rêves. Toi que je n’ai pas vu depuis longtemps. C’était à se demander si j’avais déjà rêvé un jour. Es-tu là, toujours derrière moi mais restant dans l’Ombre, de peur de me déranger ? Pourtant, tu n’as rien à craindre de moi, et je saurais t’accueillir à bras ouverts, mon Enfant. Approches, et laisses tes mains caresser mon esprit qui n’a eu aucune faveur de ta part depuis si longtemps. Et alors que les profondeurs de l’inconnu se prenaient de lui, rien ne venait à son esprit. Si ce n’est une jeune personne… .

Elle était tellement splendide… . Des cheveux courts mais longs à la fois. Et cette couleur indéfinissable de par sa beauté sans pareil. Comment un pareil visage pouvait-il faire partie de ses souvenirs, alors que cette jeune fille semblait trop belle pour lui. Attirer son attention aurait du relever de la magie à l’état pure, pour lui qui n’était que Genin maraudeur, petit homme ne sachant utiliser son chakra que de façon éphémère et hasardeuse ; mais étrangement, c’était certainement ce côté rebelle ou mystérieusement simple qui faisait sa personne. Lui, qui de par sa richesse familiale hautement contestable, n’avait pourtant rien de bien passionnant, face à cette Genin qui avait progressivement intégré les rangs de Kiri par le biais d’un titre très noble. Elle qui faisait partie de l’une des trois dernières Familles Dignitaires, quelle surprise et quel affront pour certains de la voir s’éprendre pour un pauvre gamin. Dans sa robe blanche comme les ailes d’un ange, ce n’était pourtant pas un sourire agréable et enjolivé par la magnificence de ce visage qui s’épanouissait sur cette peau couleur d’ivoire ; a la place de cela, c’était un arc de cercle présentant une Lune souhaitant s’écraser au sol. A genou, sans bouger, et restant dans cette splendeur immortelle, elle ne bougeait pas et restait ainsi, comme si le temps n’avait plus d’importance sur les circonstances et sur ce qui l’entourait. Sur un fond de la même couleur que son âme emplie de pureté. Le toute rendant là l’image même de Annah, Ange de la Tristesse. Etaient-ils nombreux à connaître ce fait ? Quelle triste chose, alors que le sourire de cette enfant était inégalable à ce jour et même au-delà. Mais pourquoi se tenait-elle là ? Il connaissait son histoire, son … destin. Etait-ce une pensée d’autrefois ? Lui qui se trouvait et se reconnaissait corps et membres dans cette jeunesse qui l’avait progressivement quitté, venait-il d’être plongé dans ses souvenirs et non dans un doux rêve ? Il flottait légèrement dans ce teint blanc, d’une pâleur pourtant belle, se rapprochant progressivement de ce sol sans description, pour enfin y poser pied et sentir la chose compact et forte sur laquelle il prenait désormais appui pour son être. Genou à terre, il posait maintenant sur cette demoiselle tant aimée un regard anxieux et préoccupé, alors que leurs yeux se connectaient et ne se quittaient plus, leurs doigts se mêlant les uns avec les autres. Lui dans son vêtement déchiré et enfantin, elle dans cette robe sublime ; comment ne pas mieux comparer la simplicité à la luxure. Mais qui n’aurait pas dévoré cette richesse des yeux sans espérer pouvoir y planter ses dents afin de goûter la Pomme Sacrée. Mais Arane tenait tellement à cette pomme, qui brillait d’un éclat sans nom et sans pareil. La tristesse s’emparant de son cœur, il savait quel était l’avenir, lui qui était mémoire d’adulte dans corps d’enfant, et il aurait voulu parler. Mais pour ces deux êtres qui se trouvaient perdus dans un ultime instant de solitude et de tranquillité à la tension crépitante, nul n’était capable de formuler le moindre mot. Seuls leurs yeux s’envoyaient des signaux de détresse, s’appelant mutuellement à l’aide et ne rêvant que de s’aider afin de pouvoir goûter à un unique instant de bonheur. Mais lui qui aurait voulu se jeter dans ses bras pour la garder auprès d’elle se sentait comme face à un mur qui l’empêchait d’aller au-delà. Et un tintement de cristal vint percuter ses tympans.

Portant de façon vive et soudaine un œil inquiet et machinal autour de lui, c’était cet ensemble dans son intégralité qui semblait fondre, se briser comme des copeaux de cristaux pour venir choir sur le sol et disparaître dans un dernier scintillement, rappel d’un rêve qui n’était qu’éphémère. Ne sentant plus le contact de la peau si douce et alléchante de sa compagne, le jeune homme tournait son visage d’adolescent vers cette figure qu’il aimait avec tellement d’amour et de tendresse s’éloigner de lui, comme pour disparaître dans un autre monde. Se dressant d’un bond et se jetant en avant, ciblant le néant et cherchant à attendre l’infini, seul endroit où il pourrait peut-être la rattraper, il était trop tard. Mais dans sa course effrénée et sa rage à un cœur pleurant des larmes de sang, c’était une voix portée sur un ton dramatique et désespéré qu’il parvenait à trouver la force d’un dernier appel au loin :

~~ Annaaaaaaaaaaaaaaah !!! ~~

~~ Annah !! ~~

Tout avait disparu. Les douceurs d’un rêve si cruel s’étaient métamorphosées en gouttelettes qui s’abattaient sur lui de façon incessante mais en conservant cette délicatesse mystérieuse de la Nature. Sa peau, trempée par le Ciel et froide par la température des lieux, était redevenue étendue et élancée, corps qui avait retrouvé son mètre87 et sa forme adulte. Il était réveillé, et son bras braqué sur ses yeux lui coupait toute vue. Etait-ce pour espérer se rendormir et jouir de nouveau de cette vision si magique et chère à son cœur ? Comment pourrait-il jamais l’oublier. Devrait-il pour toujours garder dans son cœur ce sentiment si douloureux et évasif qui lui échappait à chaque jour durant ? Il ne préférait pas y penser. Et sans que l’on ne puisse le remarquer, les gouttes de pluie se mélangeaient à ses larmes … .

"Très belle mélodie, Mizukage-sama. Je me réjouis de vous retrouver en si bonne santé, aussi vivant que cette musique qui vous est si chère..."

Ecarquillant les yeux comme un hurluberlu tout juste sorti de son sommeil, notre Mizukage, appliqua avec vitesse et dextérité une main au sol en se tournant vers sa droite, et y prit appui pour s’élancer sur le côté, entraînant son corps encore légèrement engourdi avec lui. Alors qu’il prenait ses distances rapidement au cas où il s’agisse d’une mauvaise blague, cet homme susceptible et attentif enclenchait déjà cet esprit vagabond mais stratégique laissant les éventualités traverser son cerveau, créant une tempête intellectuel tentant de rassembler le plus d’informations possibles en un rien de temps. Quelqu’un ? Il s’était vraiment assoupi ! Quel crétin ! Il aurait pu y passer face à n’importe quelle autre personne. Mais celle-ci l’avait interpelé sur un ton familier. Signe bien étrange, mais qui sous-entendait déjà une réduction des chances que cela soit un ennemi. A voir. Ayant quitté l’emprise qu’il avait sur le sol et s’accordant une valse dans les airs avant de retomber quelques mètres plus loin, dérapant sur l’herbe, ses yeux couleur tempête en plein océan se posaient sur une figure qu’il distinguait encore mal avec la pluie, mais sur laquelle il allait tenter un tir au cas où ?

~~ Vieille femme ? C’est toi qui vient me rechercher pour le travail ou … ? ~~

Mais il préféra retenir la fin de sa phrase alors que ses iris parvenaient enfin à trouver une couleur qu’il associait à la fourrure du renard flotter dans une légère brise, alors que la personne face à lui se tenait à genou, ayant certainement observé son mouvement de précaution avec beaucoup d’étonnement. Oui, sur le coup, il devait avoir l’air ridicule ! Mais attends cacher les apparences et tenter de ne plus commettre la même erreur. Observant la jeune femme qui se tenait face à lui, il ne remarquait rien en elle qui ne lui évoque de souvenirs. L’avait-il déjà vu ? Ce sourire si frappant était fort ressemblant à certains qu’il avait eu la joie de voir autrefois. Mais comment s’en assurer ? … En fin de compte, pourquoi ne pas employer la méthode la plus ordinaire et la plus agréable ? Il n’y aurait peut-être pas de mauvaise surprise au bout.

~~ Vous semblez connaître mon péché mignon, belle enfant. Mais nous sommes nous connus auparavant ? ~~

Sujet: Re: Retour aux sources... [PV Arane Tashira] 2009-02-03, 03:58

D'abord dépitée et perdue à la fois face à la réaction de son kage, Kahera sourit ensuite, mi-amusée, mi-perplexe. Il dormait... Et elle l'avait réveillé. La bourde! En même temps, qu'aurait-elle pu faire d'autre? Peut-être l'éveiller de façon moins surprenante, certes. Si la jeune femme avait su qu'il dormait, sans doute l'aurait-elle éveillé de manière plus douce. Mais elle l'ignorait. De plus, le temps lui était compté. Elle avait pu échappé à son geôlier, et les shinobis de Suna devaient penser qu'elle fut toujours sa prisonnière, mais pour combien de temps encore? Plus elle perdrait de temps, plus elle prenait de risques de voir s'écrouler son alibi lorsqu'elle rentrerait à Suna. Il lui fallait faire vite... Mais pour l'heure, il lui fallait surtout et avant tout rassurer cet homme quant à ses intentions et à son identité, qu'il semblait avoir oubliée...

Toujours inclinée, genou à terre face au shinobi, la demoiselle semblait réfléchir à la meilleure façon de se rappeler à son souvenir. Cela faisait deux ans, deux longues années, qu'ils ne s'étaient plus vus. Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, c'était à Kiri, dans cet hôpital bondé de pince-sans-rire, par cette froide soirée de tempête. Il était entré de façon si originale, qu'elle ne l'avait jamais oublié, elle, la seule personne de ce hall d'entrée à avoir osé rire de son kage... Elle l'avait alors soigné une première fois, puis quelques autres ensuite, ayant voué sa vie, dont il n'avait que faire, comme il avait dit ce jour-là, à la protection de cet homme, clé d'un renouveau pour ce village qu'elle aimait tant. Car après avoir rencontré Arane, après avoir parlé avec lui, et lui avec elle, lors de cette première rencontre, elle avait compris que la porte menant à la lumière, pour Kiri no Kuni, c'était lui qui l'ouvrirait, et qu'elle ferait tout pour l'y aider, oeuvrant dans le même but que lui, prête à sacrifier sa vie sans hésiter pour cette cause.

Cette crinière dorée, toujours en bataille, aussi sauvage que son porteur n'était captif, lui. Captif de sa condition, de son devoir, et de son rêve... Kahera sourit, plongeant alors son regard dans celui d'Arane. Le ciel en personne. Les barreaux de sa prison pouvaient retenir son corps, mais ne pourraient jamais retenir son âme, son cœur, libre comme l'oiseau dans le ciel, qu'elle pouvait observer au plus profond de l'azur de ses yeux, et bien que sa condition de Mizukage l'oblige bien souvent à se comporter selon un certain style de conduite et à obéir à certaines règles, même si la plupart des lois naissaient désormais de sa plume, Arane avait su rester lui-même, jusqu'à ce jour. Le simple fait de l'avoir retrouvé ici, insouciant, endormi, ses écouteurs dans les oreilles et sans escorte aucune, le prouvait, et fit sourire Kahera.

"Vous n'avez pas changé... Mais après deux ans, je comprends que vous ne vous souveniez plus de cette petite fille que j'étais alors... Tashibana Kahera, jounin spé de Kiri no Kuni, surnommée par certains en tant qu'Ombre de la Brume, et dévouée à la même cause que vous, Mizukage-sama."

Deux longues années d'absence, qui devrait encore se prolonger, d'ailleurs, mais ça, elle l'expliquerait ensuite, en espérant alors qu'il comprenne et accepte de l'aider. Sinon, elle se soumettrait. S'il ne se ralliait pas à cette cause qu'elle était venue plaider aujourd'hui auprès de lui, sa mission n'aurait plus de raison d'être, et son destin se résumerait ici, à Kiri no kuni, son village, son pays. Mais elle était persuadée qu'il ne serait pas sourd à sa requête. Attendant un mot, une permission, un ordre de la part de son Mizukage, Kahera demeurait agenouillée devant lui, tous deux face à face sous cette pluie battante et persistante. L'idée qu'il ait pu dormir sous cette drache étonna quelque peu Kahera, et l'inquiéta, même; souffrait-il donc d'un tel manque de sommeil qu'il puisse rester endormi sous pareilles intempéries? Pourtant, à bien l'observer, il semblait en bonne santé. Et Kahera ne put s'empêcher de constater, une fois de plus, qu'il n'avait pas changé, avec un sourire presque rassuré.

Elle, en revanche, avait effectivement changé, depuis la dernière fois qu'il l'avait vue. Deux ans plus tôt, Arane s'était vu soigner par une petite demoiselle à peine assez âgée pour porter déjà ce lourd titre qu'on avait attaché à sa jeune personne d'alors, à savoir l'Ombre de la Brume, meilleure espionne du village, et peut-être même du pays. Et comme si ces fonctions ne suffisaient pas, elle était en plus medical nin renommée, assez pour qu'on ait laissé entre ses mains le mizukage lui-même, alors que l'hôpital recélait sans doute de bien assez d'autres médecins compétents. Petit prodige, mais surtout grande travailleuse, étudiant d'arrache pieds, s'entraînant tout autant pour mériter ces talents qu'on lui connaissait, Kahera s'était rapidement fait un nom à Kiri, en ces temps-là... Et aujourd'hui? Qu'était-elle donc devenue? Où avait-elle pu disparaître tout ce temps, sans donner la moindre nouvelle, laissant ses supérieurs kiriens la faire rechercher, puis décréter disparue et peut-être même, très probablement, morte? Tant de questions que ne manquerait pas de se poser Arane, quand il aurait fait le lien entre la jeune femme mûre qu'il avait à présent face à lui et cette petite demoiselle qui avait pansé ses plaies en faisant disparaître toute douleur due à ces dernières, il y avait deux ans de cela... Mais pour l'heure, l'on ne distinguait plus qu'à peine la couleur flamboyante des longs cheveux rubis de Kahera, et le peu de luminosité qu'offrait le décor ambiant assombrissait son regard, d'ordinaire ambré et chatoyant. Malgré les tonnes d'eau qui s'obstinaient à leur tomber dessus, pourtant, elle se tenait aussi dignement et respectueusement devant lui qu'elle ne l'aurait fait en de toutes autres circonstances, bien que l'état lamentable de sa tenue la fasse rougir de honte à l'idée des rondeurs secrètes que laissait entrevoir son kimono désormais moulant à son Mizukage...

*Saleté de pluie... Elle m'a pourtant bien manquée! Mais quelle idée de m'accueillir avec autant d'enthousiasme en de telles circonstances...*

C'était peu de le penser, mais malgré tout, seule la rougeur de ses joues démentait sa gêne, le reste de son être exprimant avant tout son respect, sa soumission envers son Mizukage, ainsi que sa joie de le revoir en bonne santé. Ils seraient certes mieux ailleurs pour parler, à l'abri de cette eau miraculeuse ayant tant manqué à son cœur, durant ces deux années de vie en plein désert, mais hormis le village, où auraient-ils pu aller? Et si l'envie de rentrer enfin chez elle ne manquait pas à Kahera, la jeune femme savait pertinemment qu'il valait mieux ne pas se faire repérer ou pire, attraper et enfermer, au village, à présent qu'elle devait y être considérée comme morte ou nukenin. Pas avant qu'elle n'ait pu exprimer le but de sa visite surprise à Arane Tashira, du moins. Aussi le fixait-elle toujours, dans l'attente d'une réponse, une réaction, quelque chose, espérant qu'à l'énonciation de sa réponse à elle, il l'eut enfin reconnue...

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La pluie se faisait moins forte, mais battait toujours les feuilles de l’arbre sous lequel notre Mizukage s’était auparavant assoupi, donnant un effet féérique à la situation avec des petits bruits de clochettes. Le vent qui soufflait légèrement sur un paysage atypique pour le Pays de l’Eau transformait peu à peu cette journée en douche froide, alors que nos deux personnages se retrouvaient complètement trempés sous les trombes qui les accablaient. Malgré cet effet relativement gênant et pouvant menacer la santé de tout un chacun, Arane Tashira restait en place, fixant désormais la Kunoichi avec des yeux ronds comme des balles de ping-pong. Analysant le corps qui était de mieux en mieux mis en valeur sous la pluie, chose à laquelle il tenterait évidemment de faire abstraction avec certes grande difficulté, il parvenait maintenant à recoller certaines pièces de porcelaine qui formaient sa mémoire tel un vase brisé en morceaux. Comment peut-on attendre d’un homme qu’il connaisse tout et parvienne à conserver toute sa tête, alors que l’on en lui demandait à chaque fois un peu plus. Pour sa part notre Shinobi à la fougueuse chevelure se contentait du passé de façon générale. Ses anciens amis, ceux qu’il avait protégé de toutes ses forces, celle qu’il avait aimé, ceux qui lui étaient opposés… et ceux qui étaient morts. Lui pardonneraient-ils un jour de ne pas avoir fait davantage pour eux ? Aurait-il droit au sermon divin une fois décédé à son tour, et face aux anciens qui jugeront son cas et ses actes ? Ainsi soit-il. S’il se devait d’affronter ses démons, il pourrait au moins présenter ses explications en face à face et accepter la décision qui serait porté sur lui. Quel étrange fait cela pouvait être de pouvoir se rappeler des Morts et non des Vivants… . Certainement un effet dû à un attachement trop grand au Passé et aux Souvenirs… .
Le nom de la jeune femme eut soudainement un effet percutant dans la chose gluante et bouillonnante qui lui servait de cervelet, et sa mémoire faisant réapparition comme par enchantement, il se souvint non pas de la jeune femme qu’il avait sous ses prunelles, mais du dossier qu’il avait lu à son Bureau il y a quelques années concernant celles que les hautes strates avaient surnommées l’Ombre de la Brume. Une jeune enfant, très forte et intelligente, le meilleur agent d’espionnage et de camouflage que l’on avait pu trouver dans les Cinq Grandes Nations Shinobis depuis la dernière Grande Guerre. Une véritable carte maîtresse pour le Village, selon le rapport et les avis, si l’on mettait de côté ceux qui avaient voulu lui coller une surveillance rapprochée pour s’assurer de ne pas avoir un ennemi du pouvoir en plus sur le dos. Pensant à ce dossier, il repensa aux premières paroles … une petite fille ? Attendez voir une seconde… . S’agirait-il de la splendide petite créature qui avait daigné lui venir en aide, il y a de cela plusieurs années ? Cette rencontre l’avait sans le moindre doute marqué, de par cette personnalité si singulière qu’il avait pu rencontrer en ce jour de tempête et de bourrasques. Il avait reçu des soins après quelques nombreuses blessures superficielles lors d’un entraînement. C’était donc là la même et seule personne ? Cela restait vraiment dur à croire. Tout d’abord, il n’avait fallu que peu de temps avant qu’il n’ait presque aucune nouvelle de la jeune femme. Elle s’était évaporée dans les airs, partie avec la brume du soir, ce qui avait relancée la polémique sur le suivi des Shinobis trop forts ou aux opinions trop libérées. Ensuite, après deux années d’absence et d’abstinence, cette gamine qu’il avait vue devait certainement avoir beaucoup changé et s’être transformé en une belle et jeune femme. Enfin, si désertion il y avait eu, la dernière des choses à faire aurait été pour elle de revenir au Village en se laissant ouverte à toute conséquence néfaste que cela pourrait entraîner. Le plus drôle dans la situation ? Le plus il développait ce genre d’argument dans sa tête, le mieux Arane Tashira prenait compte qu’il s’agissait bel et bien de cette jeune femme-ci. Les cheveux toujours aussi longs et lisse de cette splendide couleur sauvage, cet air tendre enter timidité et fougue, ainsi que ces propos qui annonçaient le partage d’un idéal entre un Mizukage qui restait discret et une discrète Kunoichi qui se montrait là ouvertement. Quelle drôle de chose que l’esprit humain.

Se ressaisissant et mettant cela sur un mauvais temps qui risquait de lui faire chopper une maladie une fois de plus, c’est en faisant un signe de main vers Kahera pour se mettre sous le refuge des feuillages de l’arbre proche que notre homme prit la parole, bien que parlant volontairement fort afin d’être bien compris.

~~ Je dois avouer que malgré ma surprise, c’est un plaisir de vous revoir, Dame Kahera Tashibana ! Mais je dois admettre que votre présence ici est surprenante ? J’ai pourtant envoyé un Oï-Nin à votre recherche ! ~~

Pouvant enfin gagner l’abri de quelques grosses branches, le Mizukage de Mizu No Kuni soufflait maintenant bruyamment et même avec exagération. Mais il n’y pouvait rien : la pluie n’était pas son fort, surtout lorsqu’il n’avait rien pour se couvrir. S’étant trop éloigné des défenses du Village, il se retrouvait maintenant comme un crétin à l’extérieur de Kiri No Sato, mais heureusement pour lui, il avait le plaisir de partager son nid de quelques heures avec un vieux souvenir. Observant la jeune femme qui l’avait suivi dans cette démarche, il constatait de la maturité de son corps et d’un visage qui s’était même embelli depuis leur première rencontre, chose à laquelle il n’aurait jamais cru la fois précédente, comme il y avait si peu de choses à changer. Cela faisait plaisir de se retrouver avec une tête amie, même s’il eut été mieux d’être face à elle avec une tasse de thé et un peu de tabac pour sa pipe. Néanmoins, à bonne amitié brave homme : évitons donc de tirer avantage des conditions vestimentaires de l’ancienne Juunin Spé de Kiri et continuons sur un nouveau chemin de conversation. Cela, en espérant que la pluie ne s’attarde pas trop, car il était connu que rester sous un arbre en temps de tempête garantissait un bronzage certes absolu mais avec de puissantes brûlures dûes au coup de soleil… .

~~ Je suis donc ravi de vous voir ici avec moi, mais sauriez vous m’expliquer la raison de cette venue, ou au moins la raison de votre départ … ? ~~

Sujet: Re: Retour aux sources... [PV Arane Tashira] 2009-02-24, 07:51

Lui expliquer? Ce serait si long... Et Kahera n'avait que peu de temps! Mais c'était pourtant la moindre et la plus élémentaire des choses, qu'elle devait à son mizukage, que des explications concernant sa disparition de deux années entières, puis ce retour incognito en pareilles circonstances... S'approchant à l'invitation d'Arane, la jeune femme s'était enfin redressée, toute inclinée respectueusement qu'elle était devant lui depuis un moment déjà. Le temps n'était pas à leur avantage, même si l'un comme l'autre connaissait le climat de ce pays qui leur était si cher et y était habitué. Ces deux années passées en plein désert sunien avaient quelque peu sensibilisé la kunoïchi à la fraîcheur et à l'humidité de Kiri, mais qu'importait. Si elle devait choper un rhume, elle aurait de toutes façons bien assez de temps, une fois de retour à Suna, pour se soigner. De toutes façons, au point où elle en était, ce n'était pas le froid et la menace d'une bonne crève qui allait l'effrayer. La menace d'un éclair en pleine tronche, par contre, peut-être davantage... Et comme il lui restait pas mal de chakkra, contrairement au peu d'énergie vitale qui l'animait encore malgré ses efforts pour le dissimuler, elle incanta un jutsu, vite fait, qui eut pour effet de créer comme un bouclier d'air autour d'eux deux, les protégeant de la pluie et du vent, comme s'ils se trouvaient à présent dans une espèce de bulle d'air, qui d'ailleurs se réchauffait un peu. Souriant ensuite à Arane, Kahera s'assit en face de lui et s'inclina encore une fois, avant de se redresser pour lui donner les explications demandées et qu'elle lui devait.

"Pardonnez-moi, Mizukage-sama. Mon absence ne fut pas volontaire dans un premier temps, mais accidentelle... Je ne sais pas vraiment par où commencer, ni comment m'y prendre pour vous expliquer toute l'histoire... Je vais tenter de faire court et concis."

Plus facile à dire qu'à faire... Comment expliquer à son supérieur qu'elle appartenait désormais autant à Kiri qu'à Suna, que son cœur restait à lui et leur cause commune, à ce pays qu'elle aimait plus que tout, mais que des liens la rattachaient aujourd'hui également à Suna no Kuni? Elle ne désirait passer pour nukenin ni d'un côté, ni de l'autre, et ne désirait d'ennuis avec aucun des deux pays... Même, elle et Eden Legaia rêvaient d'unir leurs deux villages en une alliance de paix! Mais était-ce seulement envisageable? Surtout pour elle, et dans sa situation actuelle et des plus compliquées? Sa seule présence ici risquait de lui valoir un séjour plus ou moins long dans les geôles de Kiri, interrogée par l'un ou l'autre oïnin quant à ces deux ans d'absence... D'ailleurs, Arane lui-même venait d'avouer avoir envoyé un de ces chasseurs de déserteurs à sa recherche...

"Je n'ai jamais déserté Kiri, et ne souhaite pas abandonner ce pays que j'aime toujours autant. Mon vœu formulé ce jour-là, était sincère: ma vie vous appartient comme vous avez voué la vôtre à ce village. J'appartiens à Kiri. Seulement... une suite d'événements imprévus m'a amenée jusqu'à Suna no kuni, et suite à un accident, j'ai souffert d'une amnésie passagère, mais assez longue pour que presque six mois s'écoulent avant que je ne retrouve enfin toute ma mémoire. Suite à quoi l'on m'a découvert un lien de sang avec un puissant clan sunien..."

Le voilà, le problème. A Kiri, personne ne s'était jamais vraiment posé de question quant à ses origines véritables, au petit prodige d'espionnage qu'elle était. Personne ne s'était jamais douté que les Tashibana n'étaient pas ses véritables parents. Comment annoncer à son mizukage qu'elle appartenait désormais au clan de son défunt père, à Suna, en plus d'appartenir à ce village pluvieux qu'elle considérait comme étant le sien depuis toujours? Et comment oser lui demander de tenter de créer une quelconque alliance avec ce village du désert, en prime, alors que la situation lui permettait de la faire enfermer pour trahison et désertion, là tout de suite? Mais voilà, Kahera espérait, et avait foi en cet homme qui oeuvrait pour ce village que tous deux aimaient plus que tout. Il voulait la paix pour Kiri, il voulait que son village se relève, se rebâtisse, avance. Et pour cela, quoi de mieux que de créer des alliances? Inspirant un bon coup, donc, Kahera continua, priant intérieurement pour qu'il l'écoute jusqu'au bout.

"Je n'ai pas vraiment eu le choix, dans un premier temps, et j'avoue avoir surtout cherché à ne rien commettre d'irréparable. Je suis liée par le sang à ce clan, et je ne souhaite pas de guerre entre Kiri et Suna, donc, je préférais ne pas leur laisser d'occasion de me noter comme nukenin. Je me suis donc tenue à carreau, sans possibilité aucune de donner de mes nouvelles à Kiri, sans quoi je risquais de créer l'incident que je tentais à tout prix d'éviter, surveillée comme je l'étais... Je souhaiterais plutôt voir naître une alliance entre Kiri et Suna, ce qui me libèrerait de cette situation embarrassante et délicate, je l'avoue, mais surtout, cela serait je pense un bon point pour Kiri. Suna est un village puissant, et situé entre plusieurs autres pays... Cela créerait également de nouvelles routes commerciales, par exemple!"

Se rendant compte que n'importe qui d'autre qu'Arane l'aurait sans doute déjà faite prisonnière et juger pour ce que beaucoup auraient sans doute considéré comme une trahison, Kahera baissa la tête, se mordant la lèvre. Elle reprit alors, sur un ton plus bas, honteuse, et n'osant pas regarder Arane en face:

"Pardonnez-moi... Je sais que c'est culotté de vous demander ça ainsi... Cela peut paraître bien égoïste de ma part, aussi. Mais je vous jure, Mizukage-sama, que je ne vous demande pas cela pour moi. S'il ne s'agissait que de moi, je serais revenue à Kiri depuis bien longtemps, mais je ne voulais en aucun cas provoquer d'incident entre ce village que j'aime tant et celui de Suna, que j'avoue, j'ai appris à aimer également, depuis tout ce temps... Tout ce que je souhaite, c'est la paix pour tous. Mes idéaux n'ont pas changés. Si vous m'ordonniez de rester au village, à présent que m'y voilà de retour, j'obéirais. Mais... Mais si la moindre possibilité d'alliance existe et que vous souhaitez autant que moi qu'elle se crée... j'en serais extrêmement heureuse."

*Et alors, qu'importera où je me trouverai. Mais pour l'heure, si je ne rentre pas vite à Suna, mon alibi tombera à l'eau et ce pour quoi j'ai fait tant d'effort depuis plus d'un an avec... Pourvu que tout se passe bien et vite...*

A genoux et face presque contre terre devant Arane, dans une attitude sincèrement respectueuse et suppliante à la fois, Kahera priait intérieurement pour qu'il soit tel qu'elle l'espérait et accepte au moins d'envisager cette alliance. Cet alibi qui lui permettait de se trouver ici en cet instant, à parler avec son mizukage, c'était l'enlèvement dont elle fut victime, prisonnière qu'elle était jusqu'il y avait peu de ce jashiniste, Yanosa Oterashi, qui l'avait enmenée bien loin de Suna lorsqu'il l'avait kidnappée, et qui l'avait ensuite retenue prisonnière un sacré bout de temps. Mais si la jeune femme traînait de trop avant de rentrer à Suna, à présent qu'elle était libre, et que d'éventuels shinobis suniens à sa recherche apprenaient qu'elle n'était plus sous le joug du nukenin mais pas non plus rentrée à Suna, qu'adviendrait-il? Rien d'enviable pour elle, en tous cas. Pourtant, elle aurait bien besoin de soins et de repos, avant de reprendre la route pour le pays du vent et du sable... Pour cet homme, sous la contrainte, elle avait du user de son ultime jutsu médical, à bien trop fortes doses, et son corps tout entier s'en ressentait. Sans repos, elle représentait une cible par trop vulnérable pour n'importe qui de malveillant, même si pour l'heure, elle dissimulait presque parfaitement sa faiblesse à cet homme qu'elle avait voulu revoir à tout prix avant de rentrer à Suna...

Invité

La pluie continuait à tomber du ciel, comme les larmes d’un jour fade et sans grand intérêt. Mais si un intérêt était suscité en cette heure, c’était bel et bien celui du Seigneur de Kiri, qui restait encore dubitatif et perplexe quant à l’arrivée impromptue d’une vieille connaissance ; un fantôme du passé, auraient dits certains. Peu importe ce que pouvaient penser les autres, d’autant que c’aurait sans nul doute été de la mettre aux fers pour trahison et pour désertion. Pour Arane Tashira, qui avait déjà goûté à la vraie trahison et à l’amère déception d’une amitié gâchée, cela n’avait rien à voir et ne pouvait être condamnée ainsi tant que tous les éléments n’avaient pas été posée sur la table. Pour autant, il était bien contraint et forcé d’avouer que la confiance n’était certainement pas le mot qu’il aurait utilisé pour qualifier l’ambiance. En effet, les mains plongeant dans les manches larges de son kimono, ses écouteurs ayant été lourdement posés sur ses épaules afin qu’il puisse clairement entendre les explications de la jeune et élégante femme, il n’en restait pas moins sur le qui-vive, prêt à se défendre dans toutes les circonstances. Lorsque l’on était Shinobi, et surtout Responsable d’un Village comme il l’était, il n’y avait pas intérêt à tomber dans le piège le plus bête qui ait pu être dressé. Vous pouvez déjà imaginer la réaction du membre de la famille Tashira lorsqu’il vit Kahera déclencher un Jutsu dont il ignorait la consistance. Il s’était déjà emparé de trois shurikens dissimulés dans ses manches lorsque la jeune demoiselle commença sur ses excuses et ses pardons. Y prêtant certes l’oreille mais pas les yeux, les pupilles argentées de notre Seigneur du Pays de l’Eau contournaient le duo, observant un arrêt bien soudain de la pluie et une nouvelle chaleur dont il ignorait la provenance. Une sorte de sphère afin de les couvrir ? Pourquoi pas … tant qu’elle ne servait vraiment qu’à cela. Vus pouvez bien penser qu’il s’agit là d’un manque de confiance absolu, surtout envers une femme qui se disait pacifiste depuis des années. Mais les années changent les hommes, et notre Mizukage était très bien placé pour le savoir. Préférant ne pas tenter le Diable, il voulait prendre ses précautions ; mais sur l’heure, il accorderait du crédit à cette démonstration de bonne volonté, et les shurikens tintèrent légèrement dans ses manches, les objets ayant été lâchés.

Le discours, long mais intéressant, prenait progressivement place, expliquant par des moyens à la fois clairs mais aussi douteux les raisons d’une telle absence. Elle l’avait dit elle-même : la chose était compliquée, et elle tâcherait de faire court. Pour ce qui en était d’Arane Tashira, il n’avait aucune raison de ne pas croire en ces dires. Il aimait faire confiance aux gens, et était même prêt à croire en leur sincérité même lorsque ces derniers lui mentaient sans arrêt. Dans le cas présent, pourquoi ne pas croire en cette version de l’amnésie qui avait empêché Kahera de faire retour au Village avant aujourd’hui ? L’argument était même de taille à être prit au sérieux, car expliquer une chose pareille aux Oï-Nins n’aurait certainement eu aucun effet. Mais une touche de perplexité venait titiller la réflexion de notre Shinobi de Kiri. Il ne parvenait pas à trouver ce qu’il n’aimait pas dans cette excuse tout à fait vraisemblable, mais quelque chose sifflait dans ses oreilles. La suite d’évènements restait une chose troublante à entendre : quels évènements troublants ? Aurait-elle eu quoi que ce soit à voir avec un élément important qu’il ignorait ? Il n’appréciait pas les secrets et les mystères, car sa curiosité allait à l’encontre de ce genre de système. Mais pour l’instant, il préférait se taire afin de ne pas provoquer une gêne entre eux deux. Et restant calme, ne changeant pas de moue, ses oreilles se détachaient peu à peu de sa musique pour bien analyser chaque dire et parole de l’Ex Juunin Spéciale du Village Caché de la Brume.
La conversation s’éternisant, elle n’en demeurait pas moins importante, car la proposition d’une alliance entre Kiri No Sato et Suna No Sato, le Village Caché du Sable. A cette idée, le cerveau de notre Mizukage bourdonna et son visage se tassa, présentant une mine en pleine réflexion et développant tout un argument afin d’analyser le pour et le contre. Visiblement, et selon le témoignage de la présence Kunoichi, il n’y avait aucune raison concrète de refuser une pareille proposition. Mais dans sa tête, c’était cependant une toute autre pensée qui envahissait soudainement son esprit, et bien qu’il porte une attention toute particulière aux arguments avancés par Kahera, il avait déjà une idée bien définie dans la tête. Patientant afin de profiter d’une ouverture lors d’un silence prononcé, il afficha tout d’abord un sourire vers cette jeune femme à la chevelure écarlate qui était venu jusqu’à lui malgré les dangers pour faire connaître sa loyauté et sa position.

~~ Je suis soulagé de pouvoir comprendre, maintenant, les raisons de cette absence. Et aucun mal ne t’en sera retenue, sois donc sans crainte. ~~

C’était là des paroles réconfortantes, qui semblaient simples mais qui avaient toutes leurs importances. A partir de maintenant, le dossier de cette Juunin pourrait être reclassé et rangé hors de la liste des Shinobis à traquer et à capturer pour les mener devant le tribunal. La chose l’aurait bel et bien gênée, et savoir maintenant les principales raisons de cette situation lui permettait d’apposer son sceau décisionnel sur une question qu’il avait souhaité réglé depuis bien longtemps. Il tourna cependant le dos et appliqua une paume fraîche et détendue contre l’arbre en dessous duquel il s’était assoupi peu auparavant.
Pour ce qui était de l’alliance, il restait soucieux, et ses pensées ne le menaient pas vraiment dans la voie de l’approbation. Quelles bonnes raisons pouvaient-ils y avoir à refuser de voir naître une nouvelle amitié qui se lierait par la suite à de plus grands profits commerciaux, et par définition, à un meilleur style de vie pour une partie de la population du Pays ? Aucun, si vous suivez un raisonnement pacificateur et justicier. Mais cela n’allait pas dans la morale d’un Dirigeant politique et militaire comme l’était le Mizukage ; et bien qu’il aurait souhaité être de l’autre côté de la barrière, il ne pouvait pourtant pas sauter par-dessus.

~~ J’ai cependant bien peur que cette alliance ne pourra être conclue avec Kaze No Kuni … . ~~

Il fit volte-face, présentant un visage qui était devenu des plus sérieux et des plus sincères ; son sourire avait disparu et on pouvait voir une fougue mystérieuse briller dans ses yeux. Un signe de lutte entre sa Passion et son Devoir ? Notre Arane était bien néoplatoniste … .

~~ Il est évident qu’une alliance ne serait que la bienvenue. Cependant, nous nous devons de respecter notre Histoire et une morale stricte envers les alliés de Konoha No Sato. Lors de la Dernière Grande Guerre, nous étions ennemis du pays du Feu. Et même si aujourd’hui, nos relations sont sur la corde raide, elles n’en sont pas plus brillantes. Suna étant un allié du Village de la Feuille, il serait dur d’établir de bonnes relations avec le Sable.
De plus, il faut parfois savoir sacrifier un idéal au nom d’un plus grand idéal : Jean-Pierre Florian a dit que « l’Excès d’un Très Grande Bien devient un Mal très grand ». Allier tous les Villages entre eux ne ferait que créer une compétition entre eux qui les tourneraient indéniablement vers la guerre. Kiri est parvenue à s’allier à Kumo : nous nous devons de rester sur ces positions pour l’heure… . ~~

Sujet: Re: Retour aux sources... [PV Arane Tashira] 2009-04-17, 11:21

Lorsqu'elle eut finit ses explications, Kahera s'était tue pour écouter la réponse de son kage, toujours inclinée face à lui en signe de ce profond respect qu'elle lui témoignait. Malgré la multitude de sentiments qui la tenaillaient depuis le début de cette entrevue, la jeune femme restait aussi calme et impassible que le lui permettait son faible taux d'énergie actuel. Le réflexe d'Arane qui, quand elle avait lancé son jutsu, avait porté la main aux armes qu'il portait sur lui, l'espionne ne l'avait même pas remarqué, alors qu'en temps normal, pareil détail ne lui aurait certainement pas échappé. Dissimulant avec brio son état réel à son interlocuteur, Kahera n'en menait pourtant pas large, en cet instant crucial de son existence. Elle se devait d'agir vite et bien, avec calme et réflexion, ainsi qu'une maîtrise de soi presque trop extrême pour elle en ce moment. Affaiblie qu'elle était en réalité suite à la mésaventure qui, certes, lui avait permis de venir en ce lieu rencontrer le Mizukage après tout ce temps sans nouvelles, mais qui lui avait également ôté bien trop d'énergie vitale en trop peu de temps, Kahera luttait avec toute la force de son cœur et de son esprit pour tenir bon. Elle ne voulait en aucun cas que le sujet ne dévie sur l'état de sa petite personne. Son but, c'était avant tout de mettre les choses au clair avec son kage, le mettre au courant des raisons de son absence de Kiri ces deux dernières années, et tenter d'arranger cette embarrassante situation au mieux et au plus vite. Créer une alliance aurait sans nul doute été la meilleure des solutions pour la jeune femme, mais hélas, Arane ne pouvait répondre positivement à cette proposition, du moins pas dans un futur immédiat.

"J... Je comprends, Mizukage-sama. Je suis heureuse d'apprendre qu'une alliance de paix a pu être conclue entre Kiri et Kumo, c'est déjà une très bonne chose pour notre village, je pense... J'imagine qu'il faudra encore du temps avant que l'on ne puisse créer pareils liens avec Suna et Konoha... Néanmoins..."

Comment lui dire? Comment lui demander pareille chose sans que Tashira ne voie en cela un quelconque sentiment égoïste de la part de Kahera? Bien sur, elle souhaitait que sa propre situation s'arrange; qui ne l'aurait souhaité, dans un cas similaire à celui de la pauvre kunoïchi, coincée entre deux villages, deux patries, deux familles?! Mais si Kahera se souciait effectivement de régler ce problème, ce n'était pas dans son propre intérêt, mais bien dans celui des deux villages en question, et particulièrement dans celui de Kiri no kuni! Certes, qu'elle puisse être considérée comme nukenin l'effrayait, ou plus précisément, la désolait. Elle souhaitait la paix entre tout un chacun avant tout, et déplorait de devenir une source de discorde entre deux factions. Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était justement cet état de discorde que son statut pouvait ou non causer entre Suna et Kiri. Si une guerre, aussi infime puisse-t-elle être, naissait entre ces deux villages et pays par sa seule faute, jamais elle ne se le pardonnerait! S'inclinant davantage face à son chef suprême, la jeune femme déglutit, réprimant autant qu'elle le pouvait le tremblement qui s'était emparé de tout son corps à la simple idée de générer un conflit entre Kiri et Suna...

"Dans cette optique où une alliance ne pourrait être conclue actuellement entre Kiri et Suna... Sachant que je suis retenue au pays du vent par un clan clamant un lien du sang me liant à eux et leur patrie... Si je quitte Suna pour rentrer à Kiri, je serai sans nul doute considérée comme traître au clan Kamikaze ainsi qu'au village du Sable, Mizukage-sama. Je ne cesse de tourner et retourner ces interrogations dans mon cœur et mon esprit, depuis ces deux ans, mais je n'en trouve nulle réponse. Aussi je vous implore de me dicter la voie à suivre. Dois-je rentrer au village, et risquer... risquer par là de créer un conflit quelconque que je ne souhaite pour rien au monde? Ou bien dois-je rester à Suna, dans l'attente de jours meilleurs et d'une éventuelle alliance? Ou... Ou bien..."

Ou bien quoi? Au fond, quelles options s'offraient-elles à la demoiselle? Bien peu permettant de préserver cette pseudo paix régnant actuellement entre ces deux pays qu'elle aurait préféré voir s'allier, évidemment. Malgré ces deux années passées à Suna en tant que presque prisonnière de ce clan auquel elle appartiendrait, liée par le sang aux Kamikaze de par son défunt père, Keichirô Kamikaze, Kahera savait pertinemment que le jour même où elle quitterait Suna sans permission, l'alerte serait donnée et son statut précaire passerait de jounin spéciale sous surveillance à nukenin et cible à abattre. Qu'elle puisse être pourchassée et condamnée à mort n'était pas son principal soucis, pourtant. Tout ce qui lui importait, c'était ce risque de créer, par ce retour à Kiri, un incident diplomatique quelconque entre son village "natal" et bien aimé et celui du Sable, qu'elle avait certes appris à connaître et à aimer aussi, durant ces deux longues années, mais aussi et surtout, qu'elle savait puissant... Un conflit entre ces deux puissances militaire ne présagerait certainement rien de bon pour Kiri no Kuni. Bafouillant un peu malgré ses efforts, Kahera ne trouvait plus ses mots pour exprimer son désarroi face à sa situation actuelle, sa honte d'être ainsi la cause de tels problèmes, et d'en arriver à supplier cet homme qui portait déjà tant de poids sur ses frêles épaules d'être humain pour qu'il lui indique la marche à suivre en pareilles circonstances, plutôt que de parvenir à trouver par elle-même la solution à tous ces soucis...

"Je vous demande pardon d'ajouter ce poids à votre fardeau. J'ai vraiment tenté de trouver moi-même une solution à ce problème, mais... Je n'en ai pas trouvé d'autre que cette proposition d'alliance, et à présent que je me rends compte de mon ignorance concernant l'état politique actuel de Kiri no Kuni, et de l'impossibilité de créer cette alliance... Je ne sais plus que faire pour éviter de créer un conflit quelconque entre Kiri no Kuni et Suna. Je ne souhaite créer aucune discorde, je vous le jure. J'aimerais tant... que les choses soient plus simples... Je... Mizukage-sama... Que dois-je faire?"

Elle se sentait minable, terriblement honteuse et faible, ainsi prostrée face à cet homme qu'elle aimait, respectait et admirait tant. Elle lui avait offert sa vie quelques années auparavant, lui avait juré fidélité et voué sa vie au pays que tous deux chérissaient par-dessus tout. Pourtant, au lieu de l'aider à relever Kiri, voilà qu'elle venait l'accabler d'un problème supplémentaire à régler, incapable d'en trouver la solution par elle-même. Face contre terre, suppliante, trempée et tremblante, Kahera attendait le verdict de son dirigeant, plaçant entre ses mains son destin et les conséquences de l'ordre qu'il lui donnerait, incapable qu'elle était d'agir de son propre chef, cette fois. Perdue, désemparée et extrêmement faible malgré ses efforts louables pour dissimuler son état de santé réel à son interlocuteur, la medical nin priait intérieurement pour tenir le coup le temps qu'il faudrait, et espérait de tout cœur que cet homme fort, sage et avisé, responsable de ce village, saurait trouver la solution au problème qui l'accablait tant en cet instant. De cette décision dépendraient son statut auprès de Suna comme de Kiri, les relations entre ces deux villages, ainsi que bien d'autres choses. Ce n'était pas une chose à prendre à la légère... Mais qu'importait la décision que prendrait Arane Tashira: Kahera s'y plierait, aussi difficile que cela serait ou non. Elle avait juré fidélité au Mizukage, et n'était pas du genre à ne pas respecter ses engagements. S'il lui fallait disparaître pour régler cette épineuse situation, elle offrirait sans rechigner sa vie pour la paix de Kiri, et ça, le jeune kage à la crinière dorée pouvait le lire dans le regard de la jeune femme, déterminée malgré son trouble. Elle flanchait cette fois, et son destin reposait désormais entre les mains du Mizukage, mais son cœur restait définitivement résolu à préserver et suivre son nindo, quitte à y laisser la vie.

Invité

La pluie continuait à tomber, mais toujours de par cet étrange mystère, les deux êtres restaient maintenant au sec, sans un mot à dire, laissant de profondes pensées sombres voguer entre eux. Cela pouvait paraître certes froid, mais le Mizukage avait là tout dit ; il n’y avait pas grand-chose à rajouter, si ce n’ait cette constante et interminable impossibilité qui existait entre les Grands Villages qui donnaient un semblant d’ordre dans un Monde chaotique. Y-avait-il vraiment autre chose à rajouter ? Arane ne le savait pas, et à vrai dire, n’y attachait pas énormément d’importance. Il avait été là pour se reposer et échapper pendant quelques heures au Conseil des Sages, lui accordant le droit de rêvasser et de quitter le Monde des Vivants pour voyager hors de cette sphère qui l’éreintait et l’étreignant sans grand Amour pourtant… . Ayant tout d’abord espéré rêver de belles images ou d’un passé plaisant, il aurait tout aussi bien pu imaginer de nouvelles techniques qu’il aurait alors plaisir à composer et à utiliser lors de ses prochaines charges militaires. Tout un Monde nouveau aurait pu l’entourer et l’emporter au loin, en plein univers de fantaisie, sans qu’il n’ait à se soucier de quoi que ce soit, de quelque évènement qui puisse s’y produire. Au lieu de cela, était arrivé face à lui son aimée, qu’il avait tant chérie et qui s’était séparé de lui par un chemin qu’il n’avait pu atteindre malgré tous les risques qu’il avait encouru. L’ayant vu en pleurs et tremblante, il avait certes tenté de l’approcher et de la réconforter, mais que faire, face à un vide qui persistait entre eux. Qu’avait-il bien pu faire pour mériter telle torture dans son sommeil même ? Etait-ce un message ? La tristesse qui l’envahissait et qui l’avait touchée elle, était-elle du à leur séparation entre le Monde des Vivants et des Morts ? Se devait-il de la rejoindre le plus vite possible et de lui tenir compagnie pour l’Eternité, ou craignait-elle au contraire que la Grande Faucheuse ne le guette et souhaitait l’avertir de ses larmes ? Il n’aurait su le déterminer lui-même. Mais plus que tout il désirait tant la revoir. Et ramené à la réalité, ses pensées se perdaient au loin, oubliant presque la présence de l’Espionne du Village qui avait été absente aussi longtemps. Jusqu’où devrait-il rester prisonnier de cette cage ? Pendant combien de temps se devrait-il de rester clos dans cet Univers où il était né mais n’avait pas désiré séjourner plus longtemps ? Il avait son cœur dans ses pensées, sa famille non loin, et des amis pour lesquels il était proche. Ce règne absolu du désordre et de la haine n’était-il pas l’opposé de ce qu’il souhaitait ? Et dans le silence, il portait son regard au loin, derrière cette baie vitrée et au-delà de la pluie qui continuait à tomber sur eux – peut-être y verrait-il se qu’il en attendait… .
Rappelé à la réalité par les propos de la Kunoichi qui avait vécu pendant des années à Kiri No Sato mais qui avait disparu du pays de l’Eau pendant tant de temps, il restait cependant le regard perdu dans el vide, ne pensant plus qu’à Annah. S’il n’avait pas vécu dans cette atmosphère de Mort et de désespoir, certainement aurait-il eu sa chance, pour une vie plus tranquille et plus paisible … . Et pendant que la jeune femme parlait de soucis personnelles et d’alliances, lui ne pouvait que faillir à sa tâche d’être là pour tous continuait à en détourner son regard et son attention. Oui, désormais, Kiri No Sato et le Village Caché des Nuages étaient maintenant alliés, avec une forte relation d’entre-aide et de soutien sur de nombreux domaines et secteurs. Il n’y aurait que peu de personnes qui pourraient vraiment lutter contre eux unis, et il faudrait alors une Guerre Mondiale Shinobi pour pouvoir briser leur puissance. Fondateur de cette alliance, il aurait été dur pour le Seigneur du Pays de l’Eau de ne pas être satisfait d’une telle œuvre ; et il serait certainement très dur de faire mieux pour les générations futures. Et pourtant, la jeune et belle semblait fermement tenir à une seconde alliance, avec le Village du Sable. Etait-ce judicieux ? Etait-ce seulement nécessaire ? Très difficile à dire, mais ce que pouvait en dire Arane Tashira, c’est qu’elle ne présentait sur l’heure que des risques pour très peu d’avantages… .

Néanmoins, il se devait d’avouer qu’elle se retrouvait face à un sacré dilemme, qu’il n’était pas sûr de pouvoir régler. Être partagé entre sa patrie natale et sa patrie d’accueil … . Autant demandé à un enfant adopté qui il préfère entre ses parents adoptifs et ceux qui l’ont conçu. Cela allait bien au-delà de ceux qui devaient faire en choix entre le Bien et le Mal ; il s’agissait d’afficher une préférence entre deux personnalités, qui étaient certes différentes, mais étaient toutes deux chères au cœur. Et là, il y avait bien plus de craintes et de contraintes, du au système des Villages. Car ce choix, déjà si difficile à faire, pouvait entraîner de nombreuses complications au niveau national ou même international. Il ne pensait qu’une seule personne pouvait provoquer une telle complexité ; bien que l’on ait déjà vu des guerres se déclencher pour des bêtises de la même sorte.
Et même si la question était solvable par une alliance avec ledit Village Caché du Sable, il y aurait alors conflit d’intérêts, car si cela permettait à l’une de ses guerrières et amies de se délivrer d’une situation des plus embarrassantes, elle plongeait le Village dans une possible querelle intestine concernant le Village de Konoha, allié à celui du Pays du Vent. Il n’y avait en fin de compte que très peu de solutions concernant ce problème quant à une alliance. Car même s’il était partisan de la Paix, notre homme à la chevelure de lion et au cœur de brebis savait se montrer revanchard comme un rapace et ses souvenirs douloureux ne lui avaient jamais fait faux bond. Il reprit la conversation d’une voix presque monotone et triste, perdue dans le brouillard qui semblait se lever sous l’effet de la pluie… .

~~ Une alliance avec un autre Village ne peut pour l’instant pas être prise en compte. Il y a encore de nombreux détails à régler avec le Village Caché des Nuages, et je préfère me concentrer sur ce premier problème. De plus, la Grande Guerre Shinobi pèse encore lourd dans le cœur de ceux de cette génération, et je crains que certains comme moi ne soient pas prêts à pardonner à l’ennemi cette guerre qui nous a coûté tant de vies et d’amis … . ~~

Soupirant pour se passer une main fatiguée sur un visage presque blanc, l’exaspération commençait à se saisir de lui. Il était de plus en plus fatigué et aurait du mal à rentrer au Village sans un peu d’énergie. Ces propos ne faisaient pas que révéler une situation délicate sur le plan international, ils lui rapportaient également de bien douloureux souvenirs, qu’il n’était pas prêt d’oublier de si tôt. La mort de Toshiou, l’invalidité de Kogarishi, le retranchement de Nataku auprès du Vieux Maître … . Ces traces s’effaçaient maintenant progressivement pour se fondre certainement un jour dans les pages de l’Histoire, obtenant l’anonymat et l’oubli. Mais ils resteraient toujours gravés dans sa mémoire. Tant qu’il resterait vivant, il pourrait toujours s’en rappeler et ne rejetterait jamais ces faits. Il n’était qu’un homme, loin d’être unique et parfait. Et il ne s’en voulait pas pour cela. Il savait que le système Ninja fonctionnait sur la haine et le modèle capitaliste, où gagner de l’argent incitait à ôter des vies, où ôter des vies incitait à prendre vengeance, et qui tournait ainsi dans un cercle infernal. Personne n’en était libre et personne ne pouvait s’estimer assez chanceux pour pouvoir échapper à cet enfer interminable et inchangé depuis si longtemps.
Mais peut-être que la Shinobi qui était là, qui se trouvait plongé dans un problème dont elle ne serait certainement jamais capable de se débrouiller seule et où il lui faudrait de l’aide pour s’en sortir, pourrait faire exception à cette règle, pourrait échapper à ce Destin tragique. Aucune alliance n’était possible, mais en lui facilitant ce choix, il lui était alors possible de régler certaines entraves qui pourraient lui nuire. Réfléchissant quelques secondes à cela, il ne fallut que très peu de temps pour qu’Arane Tashira ait une conclusion à cette affaire. Il n’y avait guère d’autre chose à faire, et il espérait vraiment que celui pourrait lui venir en aide. Il se racla la gorge avant de prendre la parole de nouveau.

~~ Repars pour le Village du Sable. Ta famille y vit, ton Clan et tes origines s’y trouvent. Je n’attends pas de toi à ce que tu trahisses ceux de ton Sang et que tu serves d’objet nouveau pour ce Village. Vis ta vie au jour le jour, et n’en cherches pas davantage : je n’enverrais pas les Oï-Nins sur toi … . Je pense que c’est tout … . ~~

Sujet: Re: Retour aux sources... [PV Arane Tashira] 2009-05-15, 21:00

Athenas Death - Saint Seiya

De la lassitude, de la souffrance... Tandis que la pluie, drue et tenace, s'entêtait à vouloir pénétrer la bulle protectrice créée par Kahera, son supérieur laissait paraître de plus en plus de faiblesses au travers de son attitude autant que par le son de sa voix elle-même, presque monotone. Ou découragée? Kahera ne savait pas vraiment. Son empathie naturelle lui permettait de ressentir assez fortement, et sans doute mieux que beaucoup d'autres en ce monde, ce que pouvait ressentir ou vouloir exprimer cet homme, face à elle, que ce fut consciemment ou inconsciemment... Elle avait voué sa vie à la même cause que lui, mais au fond, d'entre eux deux, celui qui portait le poids le plus lourd, le fardeau le plus pénible, n'était-ce pas lui? Et voilà qu'elle venait lui rajouter sa propre charge, égoïstement... Fut-ce dans un souci de préserver la paix régnant actuellement entre ces deux villages qui se proclamaient sien, Kahera se sentait à présent ridicule. Elle aurait sans doute du demander conseil à d'autres supérieurs qu'à lui, qui ne portait déjà que trop de poids sur ses épaules d'homme. Et pourtant, il lui avait répondu.

"Repars pour le Village du Sable. Ta famille y vit, ton Clan et tes origines s’y trouvent. Je n’attends pas de toi à ce que tu trahisses ceux de ton Sang et que tu serves d’objet nouveau pour ce Village. Vis ta vie au jour le jour, et n’en cherches pas davantage: je n’enverrais pas les Oï-Nins sur toi... Je pense que c’est tout..."

Non, ce n'était pas tout. Certes, l'ordre attendu était donné, et Kahera savait à présent quoi faire, même si la perspective de quitter Kiri définitivement pour Suna ne l'enchantait guère. Ce clan auquel elle était liée par le sang, elle n'y était restée attachée que pour éviter un conflit quelconque, et non pas pour un lien familial qui aurait pu la lier à eux... Il y avait bien ce cousin qui l'avait aidée, enseignée, soutenue, Shitatsumaki Kamikaze, mais à l'exception de ce dernier? Personne. Les membres du clan ne la respectaient que dans la mesure où elle restait sagement là-bas sans faire d'histoire, sans vraiment lui accorder une confiance véritable. De même, la plupart des habitants de Suna se méfiaient toujours d'elle, malgré tous ses efforts, ces deux années passées là-bas, pour prouver son honnêteté. A Kiri, en revanche, Kahera possédait une vraie famille, fut-elle adoptive, et des amis. Legaia lui aurait manqué, mais elle aurait retrouvé son père et sa chère mère, les Tashibana. Elle aurait également repris l'enseignement de son talentueux petit élève et de son jeune frère, Myjasu et Caïne Hebimyasashii. Elle aurait retrouvé ses autres amis, aussi, tels que Kenji et cet oinin pas si dur qu'il tentait de le paraître, Loki. Elle serait revenue à ce qu'avait toujours été sa vie avant, ses missions, son service pour Kiri, ses soins à l'hôpital... A présent, elle devait faire une croix dessus. Tashira avait raison: rester à Suna était la décision la plus judicieuse. Pas la plus agréable pour elle, certes, mais c'était sans nul doute là le choix qu'elle aurait du prendre d'elle-même, et qui éviterait tout conflit d'une part comme d'une autre.

Cependant, la fraction de seconde passée à repenser à tout cela, Kahera focalisa à nouveau son attention sur Arane. Il n'allait pas bien, et le remarquer l'inquiétait bien davantage qu'elle ne le montra de prime abord. S'il en était à ce point, qu'avait-il pu se passer ces deux dernières années, en son absence? Elle qui s'était jurée de toujours être là pour lui et ce pays que tous deux chérissaient, n'avait pas été là. Elle n'avait pu l'aider. Et pire encore, à présent qu'elle le retrouvait, la jeune femme lui apportait un soucis supplémentaire avant même de remarquer son état à lui... Se mordant la lèvre, Kahera prit sur elle et commença par accepter sans rechigner les consignes de son kage, s'inclinant face à lui, une fois de plus, en signe de soumission et de profond respect, le ton de sa voix également emprunt de ces sentiments sincères qu'elle lui témoignait.

"Bien, Mizukage-sama. Sachez juste que mon cœur reste à Kiri, et que si vous avez un jour besoin de mes services, je reste entièrement et définitivement dévouée au pays de l'eau, ma patrie à jamais."

Première chose réglée. A présent, l'état d'Arane. C'était davantage psychologique que physique, et pour cela, Kahera ne pouvait hélas pas faire grand-chose à si court terme... Réfléchissant à toute vitesse, la jeune femme ne vit qu'une solution parmi celles s'offrant à son esprit fatigué, lui aussi. Dans son état actuel, elle ne parviendrait jamais à rallier Suna. Il lui restait assez d'énergie pour faire quelques kilomètres, tout au plus, quelques dizaines, mais jamais elle n'atteindrait le pays du sable seule, dans l'état actuel de ses forces physiques. En revanche, il lui en restait assez pour se rendre chez un ami proche qui pourrait sans nul doute la remettre sur pieds, même si elle usait encore une fois du gise no saïgo... Mais Arane lui fera-t-il assez confiance, à cette espionne disparue ainsi, pour lui permettre de lui faire ce présent? Kahera en doutait. Et pourtant, elle souhaitait sincèrement lui faire ce don, sachant pertinemment que si ça ne règlerait pas tous les soucis qui pouvaient bien le tracasser, ça aurait au moins le pouvoir de le rendre plus serein et de lui offrir une forme presque olympique pour une bonne semaine au minimum...

"Je vais donc rentrer à Suna no kuni. Mais avant, je souhaite vous offrir quelque chose. N'ayez crainte, ce n'est qu'un jutsu médical inoffensif, mais il vous permettra de mieux profiter de vos moments de détentes, déjà bien rares..."

Un sourire, empli de cette gentillesse et de cette sincérité toute particulières à sa personne, presque extrêmes puis, doucement mais fermement, elle attrapa la main d'Arane, et fit briller son chakra, fermant les yeux pour se concentrer. Du moins, c'est ce que l'on put penser de prime abord, mais cette lueur, cette énergie était-elle réellement du chakra? Au fur et à mesure qu'elle se déversait dans le corps de Tashira, il se sentait vivifié, de plus en plus en forme physiquement, comme si toute trace de fatigue disparaissait, tout mal, toute douleur... La medical nin, en revanche, perdait plus de couleur à chaque seconde qu'elle passait à user de cette étrange technique, mais avant que son patient malgré lui ne put le remarquer ou en tous cas, y réagir, elle s'écarta, brisant le flux d'énergie qu'elle avait créé, lui laissant sa vitalité et sa force propres avant de conclure, d'une voix plus faible qu'elle ne l'aurait voulu:

"Prenez soin de vous, Mizukage-sama. Je rentrerai à Suna dès que possible, mais n'oubliez pas... Mon cœur reste voué à votre cause et à ce village. Au revoir, et merci!"

Le Meinaï s'estompa, laissant à nouveau la fraicheur de la pluie atteindre Tashira, puis Kahera disparut, filant en direction du domicile de son ancien élève, tout en usant de son don pour n'être vue ni entendue de personne d'autre... Plus tôt elle rentrerait à Suna, mieux ce serait pour tout le monde, sans doute. Mais dans l'état actuel de sa personne, Kahera savait qu'elle ne ferait pas trois kilomètres sans repos au préalable. Et ce repos, elle devait le prendre seule ou en secret. Or, elle ne connaissait pas beaucoup de personnes à la fois capables de lui apporter des soins et de garder le secret de sa présence à Kiri... Restait à espérer que son ancien élève habitait toujours au même endroit!

Sujet: Re: Retour aux sources... [PV Arane Tashira] 2010-09-12, 21:22

Citation :: °¤ Evaluation ¤°

¤ Je me permets de ne pas répéter ce que j'ai déjà dit, étant donné que j'avais fait les commentaires en live sur la box auprès de la demoiselle

En tout cas, superbe topic : le style de l'un sublime l'autre.

kahera : 11 points / Arane : 9 points