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La vie du Razorback au quotidien !

Ses espoirs, ses attentes, ses amours, ses déceptions, ses rancunes, ses petits secrets, ses sentiments, ... Bref, sa vie, en intégrale, en dehors des habituelles missions dangereuses et autres moments IMPORTANTS d'une vie. Ici, c'est justement tous les petits riens qui font qu'une vie est vie !




Premier jour de sa vraie vie de ninja. Arrivée à Konoha, le village caché de la feuille. Intense émotion. Première pensée : vite, des toilettes !
Il avait passé le post de gardes des portes majestueuses en prétextant une rencontre avec l’Hokage. Ça aurait pu être dur de passer, car il n’avait aucun bandeau signalant son appartenance à un quelconque village, mais Rekhyt avait l’art et la manière d’embobiner les gens. Cette excuse du rendez-vous avec l’Hokage lui avait permit de pénétrer l’enceinte du village, mais accompagné d’un garde qui le suivait de près, ‘pour qu’il ne se perde pas’. pfff, pauv’ tâches, si je le voulais, je le grillerai aussi sec, ce moineau.Il n’en fit cependant rien. Il demanda à son escorte où il pourrait trouver des toilettes. On lui répondit qu’Ichiraku en avait. Ichiraku était un vendeur de ramens réputé du village de la feuille. Rekhyt s’y rendit donc, suivant les indications du garde.
Une fois soulagé, il pu sortir serein. Bon, maintenant, allons parler au chef du coin. Il se dirigea vers la tour du Hokage, qu’il avait repérée depuis son arrivée, tellement elle était haute et surplombait le reste des habitations. Un escalier extérieur menait aux étages supérieurs. Il les escalada, et déboucha sur une pièce qu’il ne connaissait pas encore, mais que plus tard, comprit il, il y passerait beaucoup de temps. Cet endroit, c’était la salle des missions. Les murs étaient recouverts de tableaux en liège, où on accrochait différents papiers, ordres de mission, publicités divers, … c’était le lieu de départ de toute mission. Au fond, bien en évidence, une lourde porte à double battant marquait l’entrée du bureau du Hokage. Il s’avança. Il frappa trois coups secs. On lui permit d’entrer. A l’intérieur se tenait l’Hokage lui-même, assis à son bureau, recouvert de tout un tas de papiers administratifs. Le Razorback s’avança, et prit la parole.

Bonjour … !

La suite, inutile de la préciser. Un long dialogue s’enchaîna. Enfin, un monologue ponctué des questions de l’Hokage. Rekhyt dévoila son nom, son origine, ses motivations. Il expliqua ses raisons de venir ici demander la protection du village, sa volonté d’aider à faire prospérer le village, et ses demandes d’intégrer le village en tant que shinobi. On lui fit passer des tests psychologiques. Puis des tests physiques.
Après plusieurs heures, il pu enfin souffler. C’était éprouvant, de postuler à Konoha ! Longtemps après, enfin, on lui rendit les résultats de ses tests. Il était officiellement admis shinobi de Konoha, et directement promu au grade de chuunin, aux vues de ses capacités physiques et mentales. On lui enfin remit le précieux bandeau, sorte de carte d'indentité du ninja, l'identifiant directement aux autres. Le perdre était considéré comme un déshonneur.

Fier de lui, le Razorback avait failli quitter la tour tout de suite. Mais on le retint. Tout nouveau shinobi se voyait remettre 2500 ryos, en ‘cadeau’ de bienvenue. Puis, étant donné qu’il était nouveau ici, on lui remit l’adresse d’un petit hôtel pas cher mais propre, dans lequel il pourrait loger jusqu’à trouver mieux. Il remercia longuement, puis s’en alla. Le garde, n’était plus d’aucune utilité (Rekhyt était officiellement shinobi de la feuille), retourna à son post aux portes du village.
Rekhyt se dirigea vers l’adresse qu’on lui avait remise. En demandant régulièrement son chemin, il finit par trouver. C’était … un petit hôtel. Un peu vieillot, les planches de bois âgées laissaient entendre des gémissements dans tout l’établissement, de petites fenêtres laissaient sûrement entrer la lumière (Rekhyt se demanda comment le moindre rayon de soleil pouvait passer à travers, tellement elles étaient petites), un perron miteux, quelques chaises à bascule pour les plus vieux étaient disposées à l’entrée, un comptoir en bois d’une autre époque (personne d’encore vivant n’aurait pu dire depuis quand il avait été construit), … : Bref, le tableau même d’un petit hôtel de quartier, antique à souhaits, vétuste au possible, justifiant le faible prix de la nuit dedans. Rekhyt resta bouche bée. Jamais, au grand JAMAIS, il n’avait dormi dans pareille daube. Et il pesait ses mots. Lui, le richissime héritier, dormir dans un taudis en ruine ? Jamais ! Et pourtant, il se résolut. Il n’y avait pas d’échappatoire. En arrivant, on lui avait annoncé que sa fortune Européenne n’avait aucune valeur ici. Il repartirait donc de zéro, totalement. Triste nouvelle.
Ainsi, faisant fi de ses habitudes, il pénétra dans l’établissement. Il y trouva un accueil chaleureux, malgré l’heure tardive (il était 22h passées). Demandant une chambre, on l’accompagna à l’étage. Malgré les crissements incessants du plancher, il ne passa, à aucun moment, au travers. On lui donna la chambre 6, au fond du couloir. Malgré la vieille serrure, celle-ci s’ouvrit facilement. Il y entra. Malgré l’éclairage faible, il y vit très bien.
Il observa alors longuement la pièce qui lui servirait de foyer pour les prochains jours. Il redouta la chambre poussiéreuse et toute défoncée. Au contraire, il trouva un petit endroit propre et nettoyé, même si vétuste à souhaits. Les meubles pliaient sous le poids des années, le lit s’affaissait légèrement à cause des générations d’occupants, les pieds écartés, proches de s’éventrer totalement, la table basse portait les stigmates de diverses entailles, le placard avait des marques de coups, et le canapé était estropié, branlant, chassieux.
Mais, en même temps, les draps étaient propres, la salle de bain était sans traces quelconques de crasse des anciens occupants, le canapé était exempt de tâches, et le bureau était rangé.
L’Hokage n’avait pas mentit : l’endroit était correct, même si antique. L’un n’empêchant pas l’autre, contrairement aux croyances populaires.

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C’est dans cette pièce simple que le Razorback allait passer les prochains jours de sa vie. Dure épreuve à celui qui, jusqu’alors, n’avait vécu que dans le luxe et l’opulence. Mais nouvelle vie va de pair avec nouvelles habitudes, et il se promit de ne pas repenser à son passé.
Les jours s’enchaînaient, lors desquels il ne savait trop que faire. Personne ne le prenait en charge, il devait se débrouiller seul. Il passa la première semaine à vaquer dans le village, de long en large, pour se l’approprier. Il pouvait, à la fin, reconnaître chaque rue, chaque ruelle, tellement il y était passé, et, à aucun endroit, il ne pouvait se sentir perdu. En même temps, cet endroit allait être son nouveau ‘chez soi’, et il aurait semblé bête de s’y perdre.
C’est à partir de la deuxième semaine qu’il se rendit compte que ses fonds commençaient à baisser. Même s’il économisait le plus possible, ayant un style de vie des plus spartiates, aucune rentrée d’argent ne venait renflouer ses caisses. Pas besoin de faire HEC pour comprendre qu’il perdait de l’argent. Il se mit donc à chercher les petits boulots partout où il y en avait.
C’est ainsi qu’il répara les clôtures du champ de quelques fermiers des environs, qu’il tondu le vaste jardin d’une quelconque vieille dame, qu’il promena quelques chiens pour l’après midi, qu’il alla à l’académie pour aller prendre des fils de riche à la sortie (et, par la même, s’intéresser de plus près à l’enseignement ninja), subir leurs caprices, … Toutes sortes de tâches avilissantes, en somme.
Mais, manque de bol, il n’arrivait toujours pas à faire suffisamment de profits pour améliorer ses conditions de vie. Il gagnait quelques ryos de ci, de là, mais trop peu pour changer de logement, s’acheter de nouveaux vêtements, un peu plus de nourriture, … Un instant, il pensa demander de l’aide aux autorités locales, en tant que ‘chômeur’ sans argent, puis se ravisa. Nouvelles habitudes, certes, mais déshonneur, jamais. Jamais il ne se rabaisserait si loin. Dusse-t-il mourir.
C’est alors qu’il se rappela la pièce, dans la tour du Hokage, aux étages supérieurs, juste avant le bureau … Oui, cette pièce, il l’avait remarqué, était une mine d’or d’emplois pour les shinobis. Il se résolut à y aller.
Et le lendemain, il y monta. Il chercha pendant plusieurs minutes. Mais toutes les missions étaient soit trop nulles pour être considérées (promener des chiens !), soit à faire en équipe (Rekhyt était de nature solitaire, et, surtout, ne connaissait personne à Konoha), soit d’un niveau trop élevé ou trop dangereuses. En résumé, rien qui ne lui convienne. Enfin, il sembla dénicher le compromis. Une mission de rang D. Facile, quoi. ‘Ramener un chat perdu’. C’était moins avilissant que promener des chiens, et c’était pas dangereux. Et ça payait un minimum. Le choix fut prit, même s’il rageait intérieurement de devoir accomplir de telles missions pour subvenir à ses besoins. Et c’est ainsi que, le surlendemain, il arriva au pied de la tour du Hokage …

« Pfiouf, le bad »


….

Il sortit du bureau fatigué de sa course, exténué de son ascension de la tour, crasseux de son périple, puant des égouts, échevelé jusqu’à la pointe des cheveux, déchiré des vêtements, sale jusqu’à l’os, poisseux de sueur, boueux de son passage dans les souterrains, crotté d’une quelconque merde de chien choppée pendant la cavalcade, dégoûtant physiquement, graisseux des endroits où il était passé, immonde de sa coiffure, infâme de son visage, infect de son haleine pleine de terre, maculé de son corps, malpropre de son hygiène actuelle, pollué des zones traversées, poussiéreux des caves franchies, sordide de son aspect général, souillé dans son âme, et terreux … parce qu’il était terreux, faites pas chier !
Bref, il ne ressemblait plus vraiment à un être humain. Le retour à sa pension fut éprouvant mentalement. N’importe quel gamin qui le voyait ne manquait pas de le pointer du doigt, les mères cachaient les yeux des plus jeunes, les maris criaient au scandale, les jeunes femmes riaient de l’immonde bête qui passait devant elles, … Heureusement pour lui, Rekhyt était méconnaissable sous cet aspect.
Puis, il préféra sauter de toit en toit. Malheur au malheureux qui se trouvait entre deux maisons que Rekhyt franchissaient : il se recevait de gros morceaux de terre et de tout un tas d’immondices en plein sur le haut du crâne. Il n’avait qu’à pas être là. Dommage pour lui. Jouissif pour le Razorback.
Enfin, il arriva à son petit hôtel en ruine. La femme du comptoir eu un haut le cœur, pensant sans doute à une agression, à la vue de la chose qui entrait dans sa bâtisse, puis, se ressaisissant, elle donna la clé numéro 6 au shinobi, qui ne se pressa pas pour entrer. Toutefois, il entra. Il ne pouvait rester indéfiniment crade à ce point. Méthodiquement, il enleva ses vêtements, en faisant particulièrement attention à ce que rien ne tombe par terre. Il était responsable de la salubrité des lieux … Puis il entra dans la douche.
La douche … il y resta 2 heures. Non pas qu’il consomma l’eau, qu’il utilisait avec parcimonie, mais, au contraire, il vida toutes ses réserves de savon. Il avait donc réussi, au prix d’énormes efforts, à enlever toute la saleté de son corps (les vêtements, quand à eux, avaient été considérés comme ‘irrécupérables’ et avaient été jetés sans ménagement). Mais, même après 2h d’efforts intenses, l’odeur restait.
L’odeur … pas moyen de s’en débarrasser. Persistante, malfaisante, repoussante. Bref, une mauvaise odeur, quoi. Et insupportable, qui plus est. Et puissante : personne ne restait dans un rayon de moins de 5 mètres du Razorback plus de 2 secondes, s’il tenait à la vie.
Ainsi passa une semaine entière. Une semaine invivable pour Rekhyt, car, en plus de l’odeur, il se voyait refuser tout petit boulot. Personne ne voulant plus l’approcher, personne ne voulait plus de ses services. C’en était arrivé à un point critique, quand, un soir, il alla chez Ichiraku manger des ramens. Il avait commencé à prendre goût à ces plats japonais …
A peine assis, la plupart des clients quittèrent l’établissement. Tout d’abord, Ichiraku, le patron, se montra énervé, et vint voir Rekhyt. A peine approché, il comprit tout de suite, et se mit à sourire.

Alors c’est vous, la célébrité olfactive du village ?
Si vous comptez vous foutre de ma geule, je vous préviens tout de suite que je commence à en avoir marre, mais vraiment marre. Je pourrais faire quelque chose d’inconsidéré …
Pas de violence, pas de violence. Je viens vous aider. Et oui, pas le peine de prendre cet air, je sais très bien ce que c’est, que d’avoir quelque chose de collé à la peau. Je passe mes journées dans une cuisine. Si je sortais tel quel, les gens me prendraient pour un ramen bien chaud, et me sauteraient dessus tout de suite ! rires Venez avec moi, je vais vous montrer la recette miracle.

Ca, c’était gros ! Ou il se payait franchement la tête du Razorback, ou alors c’était l’envoyé du destin ! Mais, curiosité oblige, Rekhyt se laissa guider dans l’arrière boutique, laissant son repas sur la table. Arrivé là-bas, Ichiraku fouilla un instant dans une étagère, puis en ressortit un flacon de liquide transparent.

Et voila ! Appliquez-vous en après vous être savonnés, et l’odeur se dissipera presque instantanément, parole d’Ichiraku. C’est gratuit pour la première fois, mais si vous en revoulez, ça sera 15 ryos le flacon. C’est cher, mais ça les vaut !

Rekhyt n’en revenait pas. LE miracle. Il remercia longuement le cuisinier, puis retourna à sa pension. Il entra dans sa douche, se lava, appliqua quelques gouttes du produit sur ses mains et, avec, frotta tout son corps. Il en reprit plusieurs fois. Et, au fur et à mesure, il sentait ses sinus se déboucher. L’odeur disparaissait ! Béni soit Ichiraku. Pour le remercier, il se promit d’aller y manger au moins 2 jours par semaine.
Son problème d’odeur anéantit, au bout d’une semaine infernale, il retrouva rapidement du travail. Enfin, des petits boulots plus que du travail. Il continua son traintrain quotidien, jusqu’à ce que, 2 semaines après la fin de la mission, deux shinobis se présentèrent à lui un matin.
D’après eux, l’Hokage avait un travail à lui confier. Plus qu’heureux, Rekhyt rentra se changer, et fila dans le bureau du chef du village. Tout sourire, il pensait que sa précédente mission lui avait valu les honneurs. Hélas, il se trompait. La mission lui avait valu le grade de ‘récupérateur officiel du chat de la vieille Kaori’ …

Bonjour, Rekhyt Razorback. Je vous ai fait appeler car j’ai une mission à vous confier. Cette mission, c’est …

Et voila, une mission de plus à mon actif. Mais j’aimerai autant ne plus faire celle-ci … Même si, au final, elle devient sympa …

Pour avoir eu cette pensée, il se frappa la tête contre un mur.
Il était sortit du bureau du Kage quelques minutes plutôt, après avoir reçu son salaire et les félicitations du chef pour cette récupération d’otage parfaitement exécutée. Bien entendu, Rekhyt n’avait pas fait mention du carnage humain qu’il avait accomplit, il avait simplement évoqué l’action ainsi :
Il avait dû braver la forêt, accomplir des combats acharnés contre de monstrueuses bêtes féroces, se débattre dans des sables mouvants, grimper aux arbres les plus grands de la forêt pour repérer le camps des kidnappeurs, … Puis, finalement, les repérant, il les avait surpris à la nuit tombée, évitant de tuer quand c’était nécessaire (à ce moment du récit, il ne pu empêcher un sourire sadique se peindre sur son visage), et chapardant la cage où était retenu le malheureux félin … Après, il était immédiatement revenu faire son rapport, ce qui était vrai, pour une fois.
Ensuite, sortant du bureau, il avait dévalé les escaliers pour aller chez Ichiraku, son rendez vous devenu presque quotidien maintenant.
On en revient donc au moment où il s’auto punit. Il était dans une petite ruelle sombre, malgré le jour plein qui battait dehors. Un observateur externe l’aurait prit pour un déséquilibré, car il aurait vu un type normal se balader, puis, soudainement, se mettre un bon coup de mur dans le crâne, avant de reprendre normalement sa marche silencieuse. M’est avis que ça en aurait étonné plus d’un !
Une fois débouché sur la grand-rue, il tourna à gauche, avança d’une centaine de mètres, puis arriva à l’échoppe d’Ichiraku. Elle était pleine de monde, mais Rekhyt se trouva un siège vide au comptoir. Le patron vint le saluer. C’est qu’ils commençaient à devenir amis, vu le nombre de fois que Rekhyt venait savourer de bons ramens chez lui ! Ichiraku s’étonna de voir l’état des vêtements du Razorback. Celui-ci se vanta de revenir d’une mission hautement périlleuse. Plusieurs clients tournèrent la tête. Les remarquant, Rekhyt gonfla un peu la poitrine.

Croyez moi, c’était vraiment épouvantable ! Il y avait des shinobis partout ! Des dragons aqueux affrontaient mes Katon, mais, étant le plus fort, j’arrivais à les surpasser. Et oui, quand même, c’est pas une petite technique d’eau qui peut me battre ! Et un moment, alors que j’avais occis la plupart de mes adversaires, le plus puissant d’entre eux, sûrement leur chef, me lança le jutsu de la grande cataracte !

Les clients étaient tous littéralement pendus à ses lèvres, à présent. Et lui, il continuait son baratin, que tout le monde prenait pour la vérité la plus absolue.

Alors, je me suis dit, que faire ? Et bien, croyez moi si vous le voulez, mais j’ai sauté haut, très haut. J’ai failli esquiver totalement le jutsu, mais, au dernier moment, je me suis fait aspirer ! Alors que les courants internes de la cataracte visaient à m’écarteler, j’ai réussit à invoquer mon feu protecteur. Encore une fois, j’ai vaincu l’ennemi. L’autre, ayant utilisé tout son chakra pour cette seule technique, je me suis approché, et … en bon prince, je lui ai laissé la vie sauve, pour qu’il raconte partout qui était le vrai maître !

Un client, sûrement moins bête que la moyenne, ou alors voulant des détails glauques, demanda pourquoi ses vêtements étaient tachés de sang et brûlés par endroit.

Mais si vous saviez ! Mon fidèle sabre à la main, j’en ai occis plusieurs au corps à corps. Leurs tripes sont venues marquer mon habit, prouvant à tous ma supériorité ! Et le feu, c’est bien évidemment parce que, parmi les dizaines de shinobis adverses (et oui, ils étaient vraiment beaucoup !), il s’en trouvait bien un ou deux qui maîtrisaient le Katon. Mais, la preuve, il n’ont réussi qu’à me roussir !

Il continua ainsi son histoire inventée sur le coup, innovée pour la deuxième fois de la journée, juste après avoir mentit à l’Hokage. Les autres commençaient à le considérer comme une sorte de divinité, après qu’il eut recommencé le récit trois ou quatre fois … Ichiraku, tellement heureux que Rekhyt lui ameute autant de client, fit un geste public en offrant le repas au Razorback. Celui-ci, affamé par ses combats, autant réels qu’imaginaires, dévora sa portion sous les regards admiratifs des autres clients.
Enfin, repus et satisfait, il donna congé. Il s’en alla théâtralement, laissant pantois ses admirateurs fanatiques. Il prit la direction de sa pension. Si je dois passer pour un héro, je dois me loger mieux que ça, quand même !

Après quelques minutes de marche, il arriva à son petit hôtel. Il s’arrêta sur le perron et contempla. Puis il reprit la route de sa chambre. Vraiment, il fallait qu’il quitte cet établissement. C’était bon pour un temps, mais s’il venait à être connu, il ne fallait pas qu’il passe pour un plouc. Tout de même. Voyons.
Et c’est donc avec la ferme intention de le quitter le lendemain que Rekhyt gravit l’escalier du premier étage pour arriver à la porte de sa chambre. Une fois entré, il se déshabilla, regretta l’absence d’une femme dans sa chambre, et entra dans la douche. Doux plaisir qu’est l’eau chaude, après qu’on ai dû trimer sous la pluie battante, la boue, les arbres d’une immense forêt, … (et quelques bandits, mais c’est annexe )
Rekhyt se tourna, toujours sous la douche, vers ses vêtements. Encore tous à mettre à la poubelle. Tsss, ces missions sont vraiment coûteuses en fringues … j’devrais pt’être demander une augmentation …
Profitant de cette pensée optimiste, il continua de se laver. Méthodiquement. Presque militairement, tellement c’était automatisé et poussé. Il se lavait consciencieusement chaque partie du corps, avec rigueur et continuité, sans en faire trop ni pas assez. Il aimait se sentir propre totalement. (même si un certain félin faisait tout, depuis quelques semaines, pour l’en dissuader …)
Enfin propre, libéré de ces odeurs tenaces de sang et de boue par le produit miraculeux d’Ichiraku, Rekhyt alla se sécher à la fenêtre de sa chambre. Beau panorama, quand même. L’hôtel étant un peu à l’écart des autres habitations, et sur un terrain légèrement en aplomb, on pouvait jouir ici d’une vue assez belle. Et Rekhyt ne s’en privait pas. Mais … les personnes dans la rue non plus ! Rekhyt surprit un jour plusieurs femmes dans la rue se retourner et glousser dans sa direction. En effet, ce jour là, il avait oublié sa serviette … Inutile d’être plus précis, ça deviendrait indécent
Enfin bref ! Cette fois ci, le soleil en fin d’après midi teintait le ciel de son magnifique orange, les nuages étaient épars, quelques étoiles impatientes pointaient déjà le bout de leur nez, les gens commençaient à rentrer chez eux après une dure journée de boulot, et le portrait que voyait le Razorback avait quelque chose de magique.
Pour l’une des premières fois depuis qu’il était arrivé, il y a un bon mois maintenant, Rekhyt se félicita d’être venu dans ce monde de shinobis. C’était vraiment … beau. Pas de meilleur qualificatif que celui-ci, tout dénudé qu’il soit, et non enrobé et surchargé de plein de mots inutiles. Beau, c’est le summum de ce qui peut être admirable, du moins pour Rekhyt.
Il resta là une bonne demi heure, observait la course inévitable du soleil vers l’horizon. Puis, décidant enfin qu’il était l’heure de s’en aller, Rekhyt s’habilla et sortit. Il se balada dans la semi pénombre des petites ruelles du village en méditant sur ce qu’il pourrait faire le lendemain. Son choix se porta finalement vers un entraînement. Oui, il fallait qu’il s’entraîne, car, même s’il se maintenait globalement en forme, il ne progressait pas non plus. Oui, un entraînement, c’était ce qu’il fallait. Il pourrait affiner ses techniques, et gagner en résistance physique et en force, même s’il se trouvait déjà assez musclé. Son choix terminé, il alla se trouver un endroit bien calme sur les hauteurs du village, un endroit loin de tous les enquiquineurs, un endroit qui serait son perchoir pour les soirs de méditations comme celui-ci.
Il le trouva sur la montagne des Hokage, après plusieurs minutes d’ascension.

(voir description ici)

Vers une heure ou deux du matin, il descendit de son poste, et retourna directement à sa chambre. Il s’endormit aussitôt, la tête vidée de toutes les préoccupations quotidiennes dont un humain normal souffre. Le lendemain, il irait s’entraîner …

Il était rentré fourbu et les mains tremblantes : l’utilisation massive de chakra quittant son corps par les pores de sa peau avaient provoqués un effet plutôt spécial au Razorback, mais maintenant qu’il ne le faisait plus, il sentait sa peau se refermer lentement et reprendre ses bras. Imaginez que vos os repoussent à vitesse grand V. Vous comprendrez alors la sensation du Razorback, dont la peau se refermait à vitesse grand V.

Il rentra à Konoha en fin de matinée, préférant la marche solitaire lente à l’habituelle course ninja sur les toits. Il n’était pas pressé : il n’avait rien à faire. Il déambula donc dans les diverses ruelles, qu’il connaissait à présent par cœur. On dirait qu’il eut passé toute sa vie dans ce village qu’on ne se tromperait presque pas : le fait d’avoir intégré un monde de ninjas avait, pour lui, consisté en une renaissance, une seconde vie, une nouvelle vie, un nouveau départ. Et il avait tellement prit cette idée au sérieux qu’à présent, il ne se souvenait presque pas de son ancienne vie de simple européen. Une des rares choses dont il se souvenait, c’était d’avoir massivement investi dans le refuge de la dernière chance qu’il s’était fait construire au beau milieu des montagnes.

Et son premier Mentor, celui qui lui avait tout appris … le Razorback se demandait parfois, au cours de ses longues soirées sur son perchoir, ce que ce dernier avait bien pu devenir. Il savait qu’il n’avait rien pu lui arriver de mal, il était tellement puissant … Mais il s’étonnait encore, depuis le temps, de la manière dont il l’avait abandonné du jour au lendemain. Mais enfin, quelle raison peut l’avoir poussé à me quitter si tôt dans mon apprentissage ? Il aurait pu m’apprendre les arcanes de l’art ninja en quelques années de plus. Une petite voix lui intima : Il a dû trouver un nouvel apprenti à qui léguer ses connaissances, quelqu’un qui devait en avoir plus besoin que toi, qui, maintenant, était sur le bon chemin … Il resta stupéfait de sa propre pensée. C’est la première fois qu’il envisageait ce cas de figure. Merde, ça pouvait bien être vrai, en plus …

Pendant qu’il réfléchissait, il se dirigeait automatiquement vers le stand d’Ichiraku, qui commençait à devenir un bon ami à lui, aux vues du nombre de fois par semaine qu’il y allait. Arrivé sur place, il le salua chaleureusement, et le cuisinier lui demanda ce qu’il désirait, comme s’il ne le savait pas déjà …

Des ramens pour moi, comme toujours

Et le cuistot se mit au travail, préparant les ingrédients et mettant de l’eau à bouillir. En quelques minutes, le tour fut joué, et le plat était prêt. Rekhyt ne se fit pas prier pour l’engloutir, comme la plupart des affamés qui venaient manger chez Ichiraku. Et c’est sous le regard bienveillant du propriétaire qu’il finit d’aspirer les dernières nouilles. Il tendit le bol, et en demanda un autre. Même processus. Pour finir, un peu de thé, et c’était parfait pour un déjeuné nourrissant. Pas très diététique, mais quelque chose qui cale vraiment. Retenant un petit rot, le Razorback se leva, paya la note, et, après quelques au revoir au patron, quitta l’endroit.

Le ventre plein, il se sentait mieux et avait oublié sa douleur lancinante aux mains. Il se sentait heureux, il se sentait bien. Et il continua son tour dans le village. Lentement, très lentement, il passait par toutes les échoppes, regardant les articles qui lui attiraient l’œil, admirant les œuvres d’art, observant les différences de prix d’une boutique à une autre. Ainsi s’écoula son début d’après midi. Ayant enfin terminé son tour d’inspection, il rentra dans son petit hôtel, où la proprio tenait l’accueil, comme d’habitude. Et comme d’habitude, il prit les clés de la chambre 6, celle qu’il occupait maintenant depuis quelques semaines. Il monta doucement les escaliers, et entra dans son petit studio. En ouvrant la porte, il marche sur une petite enveloppe glissée dessous. Relevant son pied, il la prit, et vit le sceau officiel de Konoha. Tiens, le village avait déjà besoin de ses services. Parfait, il pourrait montrer son talent au grand jour. Il ouvrit l’enveloppe, et ferma la porte. Il lu la lettre : On le priait de bien vouloir participer à un match amical pour maintenir les bonnes relations entre Suna et Konoha dans deux jours, à Suna ...

Le Razorback accepta directement : il était en manque de sensations fortes, ces derniers temps.