I. L’évasion de la cage de fer aux reflets d’orDouce et fraîche nuit qui s’abat sur le village caché du feu comme un voile de satin marine, se déposant avec la tendresse d’une mère qui borderait son enfant. Oui douce et fraîche nuit venant recouvrir de noirceur un pays qui veut se faire plus éclatant qu’il ne le sera jamais. Mais surtout trompeuse nuit sombre qui serait celle permettant à celle qui s’est éveillée de s’enfuir, le rêve terminé elle ne comptait pas y retourner pour de nouveau aveugler ses beaux iris d’une lumière plus malveillante qu’elle n’y paraissait .
Anko se trouvait là, dos contre la porte de son appartement. Elle observait les meubles, les objets, les murs, la vie qu’elle abandonnait sans avoir le moindre regret tandis que son cœur se tordait dans sa poitrine ; finalement ce qu’elle imaginait ici, tout ce qu’elle pensait avoir fait sa vie n’était qu’un tissu de mensonge qui s’était trop mal tissé ensemble pour qu’elle reste aveugle devant cet amas de souvenirs sans fondement. Pas de soupirs, pas de larmes mais beaucoup de déceptions qui se changeaient en violence refoulée. Elle savait sur qui elle se vengerait pour ne pas lui avoir fait ouvrir les yeux plus tôt et lui avoir fait subir une souffrance qu’elle trouverait inutile et peut être minime si elle n’y avait pas porté autant d’importance.
Son poing se sera dans sa main alors qu’elle levait la tête vers le haut, ses yeux dirigés vers le plafond ils se fermèrent et elle inspira et expira avec délice les effluves de cet endroit qu’elle ne reverrait plus jamais si ce n’est dans ses rêves. Baissant la tête, rouvrant les yeux la jeune femme se dirigea vers la table sur laquelle était apposée une sorte de sangle qu’elle pourrait attacher à sa cuisse et sur laquelle se trouvait déjà installés quelques kunais bien affûtés.
La jeune femme les caressa du bout des doigts comme attentive au fer qui les composait, perdue dans une contemplation peut être un peu macabre de ce qui lui permettrait par la violence de s’échapper du village caché de la feuille. Une fois qu’elle franchirait le pas de cette porte elle ne ferait plus marche arrière et ses seuls alliés ne seraient plus que ses armes qui l’avaient accompagnée durant tellement de temps.
Attrapant adroitement la lanière elle leva sa longue jambe afin de déposer le bout de son pied sur la table, prenant une position qui lui facilitait la mise en place de cette sangle qui avait quelque chose de particulièrement attirant ainsi arrangée sur un corps féminin comme celui de la juunin.
Elle n’emporterait avec elle rien d’autre, elle ne pouvait pas se le permettre de toute manière car dans quelques minutes elle serait la cible de ses anciens compagnons de bataille et qu’elle fusse partie des leurs durant plusieurs années ne les rendrait pas plus docile, bien au contraire elle devrait s’attendre à faire face à la férocité d’hommes qui se sentiraient trahis aussitôt qu’elle franchirait le pas de sa porte. Elle en avait pleinement conscience et elle assumerait pleinement ce qui allait se passer mais dans tous les cas de figures, elle ne demeurerait pas à Konoha en tant que femme vivante où le sang coule encore vivement dans les veines. Si elle devait revenir ce ne serait que les pieds devant, le corps raide, la peau blême, les lèvres violettes, le regard éteint et l’âme échappée.