°...Apparition illusoire ou réelle?...° [Pv Tilika]

Comme après beaucoup de ses séances d'entraînement en solitaire, Kamenchii se sentait relativement exténué, aussi bien mentalement que physiquement et ne souhaitait plus qu'une seule chose, un repos bien mérité. Il savait qu'à son réveil, le lendemain, son corps allait le faire souffrir par de nombreuses courbatures et il aurait à cause de cela, quelques difficultés à se mouvoir correctement sans avoir l'impression que ses muscles essayeraient de s'échapper de son corps. Cette souffrance ressentie au lendemain d'un entraînement rigoureux ne le rebutait pas, bien au contraire, car elle est le signe que son corps se porte bien et reste malgré son statut, une douleur saine.

Le Junnin arpentait les rues de Kumo lorsqu'il aperçut un des jeunes gennin que le Raikage lui avait confié comme élève, Seridan Sarian. La fatigue du senseï était trop grande pour avoir la force de lever son bras afin saluer son élève, lequel ne le remarqua même pas et traversa la rue de part en part, avant de disparaître au coin d'une ruelle.

Chose inattendue, une fillette pourvue d'un adorable minois et d'une chevelure mauve suivait le jeune garçon, puis, alors que le shinobi se demandait qui pouvait bien être ce bout de chou, elle se tourna pour le regarder. Les pupilles brillant d'une lueur pareille à une améthyste de la petite scrutèrent le ninja exténué, ce regard eut pour effet de réveiller instantanément Kamenchii. La ressemblance avec les souvenirs qu'il avait de sa défunte femme était effarante malgré le jeune âge de la fillette, la crinière mauve lui avait quelque peu titillé les sens mais cette manière de regarder et la couleur peu commune qui enveloppait ses pupilles étaient les mêmes que celles qui étaient observables sur sa femme. Le shinobi stoppa net son avancée et son masque tomba presque par stupéfaction. Suite à cela, l'enfant se détourna de lui et rejoignit son tuteur en courant comme si de rien n'était.

La disparition de la fillette permit à notre homme de se remettre progressivement du choc qu'il venait de recevoir et des souvenirs loin d'être plaisants lui revenaient à l'esprit ce qui ne présageait rien de bon pour la nuit à venir. Afin d'adoucir son esprit avant d'aller s'endormir et se laisser bercer par la chaleur de son lit, Kamenchii fit un petit détour par le bar le plus proche. Ce petit détour se traduisit par deux pichets entiers de saké et une cuite qui allait laisser une puissante migraine s'immiscer dans son crâne au lendemain de cette aventure culturelle. Après avoir suivi le conseil du serveur, le shinobi éméché décida de rentrer chez lui, chemin qui promettait d'être extrêmement épique vu l'état dans lequel il se trouvait.
Cette seconde aventure fut elle, truffée d'obstacles et de pièges naturels en tous genres comme une pierre un peu grosse visant à faire trébucher le pauvre ninja ou même un chat passant rapidement devant lui avant qu'il ne pose le pied pour ne pas écraser la stupide bête, mais son pire ennemi restait son corps qui ne cessait de tanguer dans un sens puis dans un autre jusqu'à même réussir à le faire tomber à plusieurs reprises.

Finalement arrivé au bout de sa quête, le ninja saoulé prit à peu près une dizaines de minutes pour prendre ses clés et réussir à les insérer correctement dans la serrure. Une fois entré dans son appartement, il ne prit pas la peine d'enlever ses habits et se laissa tomber sur lit comme un pantin désarticulé accablé par la fatigue de l'entraînement, redoublée à cause de la dose de saké qu'il avait ingurgité.

Kamenchii marchait dans les rues calmes de Suna, le village du sable baignant entièrement dans la lumière tamisée de la lune à son premier quart, dans une rue qu'il connaissait bien, puisque c'était la rue où se trouvait sa maison un peu avant que les tristes évènements de son passé n'aient fait leur office. La rue était calme et plongée dans un silence plus inquiétant qu'apaisant, exactement le type de silence annonçant une évènement funeste proche et qui vous fait sursauter au moindre bruit de chat s'échappant d'un tas d'ordure ou d'une pièce métallique roulant par terre. Bizarrement, plus notre shinobi avançait et s'approchait de son ancienne demeure, plus il faisait chaud et plus la lumière bleutée de la nuit était dévorée par par une couleur orangée emplie d'ombres trop mouvantes pour déterminer quelles étaient leurs actions. Ajouté à cela, des cliquetis semblables à des lames s'entrechoquant dans un duel effréné extrêmement faibles au début, pour devenir de plus en plus audibles par la suite. Enfin arrivé à côté de son ancienne maison familiale, Kamenchii entendait parfaitement les bruits d'une bataille enragée et pouvait maintenant voir que la lumière orangée bardée d'ombres qui se faisait de plus en plus intense et la chaleur qui avait progressivement atteint la température d'une fournaise géante n'étaient autres que des flammes dévorant totalement le village si calme quelques minutes plus tôt. Le shinobi comprit qu'il était en plein cauchemar et qu'il s'apprêtait à revivre la triste soirée durant laquelle sa femme ainsi que sa fille encore petite à l'époque lui avaient été enlevées par un ninja de la brume. Il voulait fermer ses yeux et détourner son regard de l'endroit où allait se dérouler la scène fatidique, mais ses yeux et son corps ne lui répondaient plus. Soudain, la porte de sa maison s'ouvrit et il se vit lui même, bien différent à l'époque, en émerger, tenant sa fille Yukizuri dans ses bras, une expression horrifiée sur le visage et une peur non dissimulée dans le regard. Seulement quelques secondes après, un shinobi de Kiri se planta devant lui en lui disant qu'il allait être détruit avec son village. Toute cette scène serrait l'estomac du ninja de Kumo et des larmes coulaient de ses yeux, d'être obligé de revivre un tel moment. Il vit l'assassin lever son arme et s'élancer sur son ancien lui, mais au moment où il vit Shousan se jeter devant le tueur, son corps se débloqua et il courut à la place de sa femme par instinct, tout en sachant ce qui allait se passer. Il était arrivé à temps, mais la lame du Kirien le traversa comme si il eut été un fantôme, allant ôter la vie de celle qu'il aimait. Cette scène était insupportable, il voyait la seule femme qu'il eut jamais aimé mourir pour la deuxième fois devant ses yeux, une larme coulant de ses yeux améthystes. Le ninja n'était pas au bout de ses peines lorsqu'il vit l'assassin de son amour projeter d'un coup de poing son enfant au sol, trop fragile pour supporter un tel choc. Kamenchii, torturé et tourmenté par on ne sait quel esprit sadique, hurlait à la mort, des flots se déversant de ses yeux maintenant capables de se fermer pour mieux pleurer la nouvelle perte des être qui partageaient son cœur. Sa voix raisonnait dans tous les alentours, son timbre à la fois mêlé de tristesse et de rage d'avoir du une nouvelle fois assister à un tel spectacle sans pouvoir faire quoi que ce soit. L'homme brisé était à genoux portant Shousan, maintenant dénuée de toute vie contre son buste.

Tout à coup, tous les bruits se réduisirent au silence et le feu s'effaça des façades des habitations pour une raison inexpliquée, laissant Kamenchii, hurlant tout son désespoir ainsi que sa rage, pleurant toutes les larmes de son corps, sa souffrance étant presque palpable tout autour de lui. S'apercevant que toute activité autour de lui avait cessée, il se calma progressivement et observa les alentours, devenus totalement vides, Shousan et Yukizuri ayant disparues. Son cœur se serra dans sa poitrine lorsqu'il constata la disparition de ses aimées, puis il sécha ses larmes tout en continuant à sangloter pour lui même, les poing serrés puissamment par la colère qui partageait son cœur avec la tristesse. Contre toute attente, Kamenchii ressentit une présence humaine dans son cauchemar, tout en ne sachant pas d'où elle venait. Un petit mouvement secoua son manteau comme si quelqu'un s'y était accroché, puis pour voir quelle était la cause de ce mouvement, il se tourna doucement pour découvrir avec stupeur la petite fille qui suivait son élève dans les rues de Kumo plus tôt dans la journée. Tremblant et laissant une dernière larme perler à sa joue gauche, il dit:

"Mais qu'est-ce que ça veut dire.....?"

Spoiler:

Rien, le noir tout autour, le néant, l'obscurité absolue: tel était à présent le décor qui entourait ces deux êtres, sans qu'aucune raison logique ne puisse expliquer ce fait. La réponse à la question du shinobi au cœur brisé n'existait pas, tout simplement. Les songes avaient-ils seulement une raison d'être quelconque, une logique suivie? Incontestablement, la réponse s'avérait négative. Bien sur, les songes expriment toujours une part de soi, qu'il s'agisse de cette part "externe", visible pour tout un chacun, ou de celle, plus mystérieuse et secrète, du subconscient de chacun. Mais de là à prétendre que ces amas d'images et de sensations poursuivaient tous un but logique, c'était tomber dans la folie de cet univers au point d'en oublier qu'il ne s'agissait que de reflets de nos propres esprits et de ce qu'y s'y promène, logique ou complètement insensé.

Encore une fois, Tilika débarquait dans un songe qui n'était pas le sien. Encore une fois, il s'agissait d'un cauchemar. Et encore une fois, ce cauchemar fini, le décor s'était effondré pour ne laisser place qu'à un néant infini et sombre tout autour de son acteur principal, le Rêveur lui-même. Des images horribles, la petite fille en avait déjà vu pas mal, à atterrir par-ci, par-là dans les songes d'autrui. Des sensations désagréable, douloureuses, des sons effrayants aussi. Elle avait maintes fois partagé la peine, la peur ou même parfois la colère des Rêveurs rejoints dans leur sommeil. Ce songe-ci n'y ferait pas défaut.

*C'est horrible... Le pauvre monsieur...*

Ses grands yeux violet sombre brillaient de larmes qui lui dégoulinaient ensuite le long de ses joues enfantines, tandis que sa petite main restait agrippée au pan de vêtement de Kamenchii. Elle tremblait de tout son être, ayant assisté elle aussi au massacre, ayant pu apprécier toute l'affreuse scène qui venait de se dérouler sous les yeux du shinobi, et c'était à présent tant la peur face à ce film de cauchemar que sa douleur partagée avec ce pauvre monsieur qui venait de tout perdre qui la secouaient de violents sanglots. Violents, mais pourtant, tellement... silencieux? A y repenser, la petite fille aperçue plus tôt dans la journée l'avait observé un bref instant, et salué d'un sourire timide avant de disparaître à la suite de ce genin, Sarian Seridan, apprenti de Kamenchii lui-même depuis ce matin, mais elle n'avait pas émis le moindre bonjour oral. Simple timidité de sa part, ou bien...? Non. S'il ne s'agissait que de timidité, nul doute n'aurait fait qu'à être secouée de pareils sanglots, l'enfant aurait émis nombre de ces gémissements plaintifs et saccadés associés à toute crise de larme de ce genre. Sans nul doute, cette gamine souffrait du handicap du mutisme, qu'il fut de naissance ou du à un choc émotionnel quelconque...

Tilika hésita un instant encore, à tenir ses petites mains crispées sur ce morceau de tissu, tout en considérant Kamenchii. Elle se souvenait l'avoir croisé cette après-midi, dans cette ruelle du village, tandis que Seridan l'entraînait vers leur domicile. Mais le shinobi restait malgré tout un étranger pour elle. Apercevoir une fois un homme dans une rue ne suffit pas à prétendre le connaître, fut-ce un peu. Elle ignorait tout de ce monsieur. Tout ce dont elle pouvait être sûre après avoir assisté au même film horrible et douloureux que lui, c'était qu'il devait avoir aussi mal au cœur en cet instant qu'elle lorsqu'elle avait perdu sa maman, quelques semaines plus tôt. Alors, laissant parler son instinct et ses émotions, le bout de chou ne pu s'empêcher de se jeter dans les bras de Kamenchii, toujours secouée de ces violents sanglots qui l'agitaient depuis que le shinobi avait remarqué sa présence, et de l'entourer tant bien que mal de ses petits bras, cherchant sans doute par ce geste autant à le consoler de sa peine qu'à soulager la sienne propre...

Dernière édition par Kamenchii Kichigaino le 2009-03-07, 19:54, édité 1 fois

Le petit bout de chou qui tenait son manteau paraissait autant meurtri et choqué par cette scène de désastre qui venait de se dérouler que Kamenchii lui même. Les questions fusaient dans son esprit, pourquoi la petite fille aux attributs semblables à sa défunte femme, qu'il avait croisé plus tôt dans la journée était-elle présente dans ses songes de malheurs? Comment cela était-il possible? La shinobi n'en savait rien, mais toutes ces interrogations furent balayer en une fraction de seconde lorsqu'il s'attarda sur l'expression du regard de la fillette.

En effet la silhouette adorable qui se tenait maintenant devant lui, possédait un regard qui exprimait avec une clarté absolue toutes les émotions qui lui traversaient le cœur. L'auteur du cauchemar y décela de l'empathie, la petite souffrait avec lui pour un drame qui le concernait personnellement et versait une rivière de larmes pour l'accompagner dans sa tristesse comme dans un balai de chagrin. Voyant cela, l'homme fut attendri par la chaleur qui commençait à envelopper son cœur alors qu'il s'apercevait d'autre choses dans ses yeux mauves si expressifs. Les deux perles violettes qui le fixaient, inondées de larmes salées racontaient une histoire et Kamenchii devrait se plonger dans ce petit regard pour pouvoir en apprendre plus.

Il comprenait maintenant que le petit ange qui n'était pas plus haut que son genoux avait par le passé, si mince soit-il, subit un drame de la même envergure, ce cauchemar ne faisant que raviver d'horribles souvenirs dans l'esprit de la fillette. Tout d'un coup, le ninja se sentit coupable d'avoir fait assister, même inconsciemment, la petite à une telle scène de tristesse et d'horreur et s'accroupissant pour arriver au niveau du bout de chou, la regarda droit dans les yeux avec un air chaleureux et gentil avant que l'apparition ne se jette contre lui, dans une étreinte aussi attendrissante qu'émouvante. Ne sachant pas pourquoi, une larme vint à nouveau perler sur sa joue, mais cette fois non pas à cause d'un drame, mais grâce à ce sentiment de bien être que la fillette venait de faire naître en lui. Puis, pour la remercier d'avoir apaisé son cœur, il lui chuchota au coin de l'oreille alors que l'étreinte ne s'était pas arrêtée:

"Ne t'en fais pas petit ange, j'ai compris que tu ne pouvais pas exprimer tes sentiments par la parole, mais j'ai pu lire en toi grâce à tes magnifiques yeux. Tu as beau n'être qu'une enfant, tu es forte et c'est ta force cachée qui m'a permis d'apaiser ma souffrance, pour cela je te serai éternellement reconnaissant. Tu as réussi à faire émerger mon cœur d'un chagrin que je pensais abyssal et tu m'as fait me rappeler que de belles choses peuvent arriver dans la vie."

Les petits bras enroulés tant bien que mal autour du shinobi avaient cessés de trembler et dans un mouvement, l'homme saisit le bout de chou par les épaules pour le placer délicatement en face de lui. Le visage angélique ruisselant de larmes de chagrin quelques secondes auparavant était maintenant recouvert des mêmes larmes de soulagement et de bien être que Kamenchii. Les deux personnages furent stoppés dans leur face à face lorsqu'un décor les entoura à nouveau pour se placer maintenant au village des nuages. La nuit noire de tout à l'heure avait laissée place à un soleil radieux baignant les rues du village dans ses rayons bienveillants et arrosant les habitants d'une lumière quasi divine.
En scrutant ce décor nouvellement planté, le shinobi se remarqua lui même en train d'arpenter la grand rue certainement en recherche d'un endroit où poser son corps fatigué. L'homme prit la main de la fillette et suivit son clone accroché à la petite frimousse angélique à ses côtés. Les rayons lumineux soudains, éblouissaient les deux personnages qui n'avaient pour le moment, évolués que dans le noir et tentèrent tant bien que mal de suivre le double de Kamenchii.

Une fois arrivés dans un petit parc, ils virent le ninja masqué s'asseoir tranquillement sur un banc pour déguster un met local qui avait l'air délicieux, l'homme semblait attendre quelque chose, où plutôt quelqu'un. Suite à cela, quelques minutes s'écoulèrent et La jeune Tenshi arriva silencieusement derrière Kamenchii et lui sauta sur le dos en criant "Coucou!". L'observateur accompagné de la fillette à la crinière mauve clair, comprenait que dès à présent son rêve relatait les bons moments de sa vie, ce n'était pas qu'un cruel cauchemar, mais bel et bien l'histoire des évènements qui avaient changés la vie du shinobi. L'homme regarda le bout de chou, qui observait la scène avec intérêt, ses yeux rivés sur le duo singulier qui se tenait à quelques mètres, un sourire amusé mêlé d'un attendrissement euphorique sur les lèvres. Tout en regardant le ninja et Tenshi s'éloigner, le regard de ceux qui observaient la scène, fut attiré par une troupe de ninjas médicaux, portant un brancard, en direction de l'hôpital du village, Le jeune fille qu'ils venaient de voir partir courant derrière les médecins. Cette fois-ci, ce fut la fillette angélique qui tira la main du ninja pour l'emmener au même endroit que la troupe qui allait à l'hôpital, ses yeux brillants d'une curiosité attendrissante.

Bizarrement, le temps qu'ils arrivent à destination, la nuit était tombée alors que quelques secondes plus tôt le soleil était à son zénith. Se rappelant qu'il s'agissait d'un rêve, ils entrèrent dans la bâtisse et la fillette, qui pourtant ne savait rien de ce qu'il se passait les mena directement à la bonne chambre. A leur arrivée, ils découvrirent Kamenchii en pleine discussion avec lui même, qui tentait de se convaincre lui même que ce village était bien l'endroit qu'il cherchait pour repartir de zéro, Tenshi assise sur une chaise, tendrement endormie. La fillette qui accompagnait le shinobi lui lança un regard amusé et un sourire angélique avant que le décor ne recommence à changer, autour d'eux. Les deux personnages bouillaient de curiosité de savoir où ils allaient atterrir ensuite, même si Kamenchii se doutait de leur prochaine destination, qui fut comme il le pensait, le jour où il rencontra le Mizukage, Arane Tashira dans le centre ville de Kumo. L'homme attrapa à nouveau la petite main de la fillette qui l'accompagnait avant de se diriger vers la scène qui les intéressait, impatients de savoir où cette aventure de songe allait encore les mener.

Tous parfaitement inconnus au regard de Tilika, les visages défilaient dans ce songe étrange qui avait pour scène, apparemment, toute la vie de son Rêveur. Le premier acte était sombre et horrible, parcouru de sang, de larmes et de flammes dévorant tout sur leur passage, mais la suite semblait moins pénible à revivre pour l'étrange monsieur masqué, et à découvrir pour elle. Débarquer dans le songe d'un parfait inconnu n'était pas toujours très rassurant ni même réjouissant. Dans ce monde de guerres et de douleurs, bien trop nombreux étaient les cauchemars plutôt que de simples rêves paisibles. Du haut de ses cinq ans, Tilika en avait vu plus que n'importe quel autre enfant de son âge, déjà dans sa vie en général, mais en prime, dans ces songes dans lesquels ce don - ou cette malédiction, allez savoir - la propulsait sans lui demander son avis, à chaque nouvelle nuit de pseudo sommeil... Des horreurs en tous genres, reflets de la réalité d'autres vies que la sienne, ou encore de fantasques versions du malheur de l'un ou l'autre Rêveur, apparaissant alors sous diverses formes toutes plus inquiétantes les unes que les autres... Les rêves tranquilles ne couraient pas vraiment les nuits de la petite fille. Aussi, quand un décor et ses acteurs se montraient plus rassurants, elle en profitait autant que possible.

Parcourant la vie de Kamenchii, main dans la main avec ce dernier, Tilika se demanda soudain pourquoi il portait un masque. Sous la torpeur du début de songe de ce Rêveur, elle n'avait pas pensé à s'en poser la question, mais à présent que l'ambiance était davantage détendue, Tilika se demandait pourquoi il ne montrait pas son visage. De plus, il ne s'était même pas présenté... Elle non plus, mais il ne lui en avait pas vraiment laissé l'occasion, l'entraînant au travers de son rêve et d'épisode en épisode de sa vie, main dans la main. Le temps semblait passer très vite, aussi. Si bien qu'en quelques épisodes presque zappés, ils se retrouvèrent de nuit, dans une pièce, avec une autre fillette, mais endormie sur une chaise, elle. Tilika avait du mal à suivre, tous ces événements qui s'enchaînaient trop vite et qui lui étaient complètement étrangers, à elle. Mais qu'importait; le Rêveur semblait ravi de revivre ces événements de sa vie, lui, et tant que rien de mal n'arrivait, Tilika n'avait pas à s'en plaindre. Pour une fois qu'un songe dans lequel elle atterrissait ne se révélait pas un cauchemar du début à la fin...

Et zou, nouveau changement de décor! Une ruelle de Kumo, au centre ville, et un homme, jeune, blond aux yeux bleus, la crinière en bataille, et croisant son Rêveur masqué... Qui donc était-ce? Bien que sa maman vienne à l'origine de Kiri no Kuni, Tilika elle-même l'ignorait et n'y avait jamais mis les pieds, au village de la Brume Sanglante. Au mieux avait-elle sans doute déjà croisé quelques-uns de ses habitants en rêve, mais sans plus. Aussi, l'identité du Mizukage lui-même fut-elle une grosse inconnue pour l'enfant, qui s'apprêtait à observer ce nouvel épisode de la vie de Kamenchii comme chacun des épisodes observés jusqu'ici...

Ce rêve étrange continuait de défiler à un rythme trop rapide pour qu’une personne n’ayant pas vécu ses évènements ne puisse les comprendre dans l’immédiat. Toutes les choses que voyaient Kamenchii depuis ce qui lui semblait être quelques heures, avaient eues pour effet de balayer progressivement les sentiments de désespoir et de tristesse qui l’avaient accablés au départ. Ce qu’il avait cru être un cauchemar s’était révélé être une sorte de film de sa propre vie, qui semblait avoir pour but de lui rappeler que son existence n’était pas qu’un accumulation de souffrances. C’était en quelque sorte, une prise de conscience que son inconscient tentait de lui afficher sous le nez afin qu’il comprenne enfin que la vie lui avait finalement sourit. Ce bonheur diffus se faisait ressentir, sans qu’on en sache la provenance, comme si l’air du songe était empli d’une euphorie apaisante. La raison de l’existence de ce rêve ne faisait plus aucun doute, il se déroulait en ce moment même dans le but d’ouvrir les yeux à la partie consciente de son être et son objectif avait été atteint. Le shinobi masqué, finalement éclairé, ses sentiments étaient devenus bien moins sombres et tristes qu’auparavant. C’était selon lui, une étape parmi d’autres, dans la voie de la guérison de son esprit encore endeuillé et torturé, qui à terme lui permettrait de pouvoir accomplir son devoir ainsi, que de vivre comme il l’aurait voulu. La fillette était toujours à ses côtés et les deux personnages singuliers avançaient ensemble vers la prochaine destination. Le chemin de terre traversant tout le village, qu’ils empruntèrent, faisait se soulever de petits nuages de poussière opaque à chacun de leurs pas. Le grand astre solaire commençait à amorcer sa descente vers l’ouest, nimbant d’une fine robe jaune terne, les alentours du village ainsi que les terres proches du pays de la foudre. Le junnin accompagné du bout de chou qui était sortit de nulle part, passèrent entre les étalages bardés de produits divers et variés des nombreux marchands.

En passant devant un fleuriste, Kamenchii attrapa un Dahlia qui dépassait timidement d’un bouquet, sans que le propriétaire ne s’en aperçoive. Cette magnifique fleur fuchsia qui semblait irradier une couleur rayonnante et agréablement admirable, fut offerte à la petite inconnue qui lui avait fait don de sa présence, qu’elle fut voulue ou non. Alors que les couleurs chatoyantes qui venaient de leur apparaître démangeaient leurs pupilles, ainsi que les splendides floraisons qui avaient apporté à leur organe olfactif des senteurs fruitées et sucrées se dissipaient lentement, ce fut la magnifique bâtisse du Raikage qui s’accrochait à la montagne d’une manière désespérée qui mit fin à leur cheminement. Tous deux levaient les yeux vers la puissante architecture qui, grâce à la maîtrise sans conteste d’un architecte dans son domaine, avait pue tenir jusque là, défiant les lois de la gravité et narguant le sol de son pouvoir à ne pas être construit sur sa plate surface. Le bâtiment était à une hauteur qui forçait les habitants qui souhaitaient y pénétrer à commencer par gravir la montagne imposante. La lumière émanant du cercle de flammes jaunes en haut dans le ciel s’était soudainement intensifiée jusqu’à se revenir à une émanation de clarté plus matinale. Faisant volte face, pour jeter un regard vers le dôme azuré parsemé de multiples nuages pareils à des touches de chantilly pour adoucir le goût du visuel de ce ciel, Kamenchii remarqua que l’astre de vie était allé se placer à l’opposé de sa position précédente. L’heure avait encore changé pour se rendre à un moment peu avancé de la matinée, la fraîcheur de la nuit tout juste évaporée. Le ninja au faciès de démon comprit tout de suite où ils allaient maintenant arriver et se demandait s’il serait obligé de grimper tout en haut de la gigantesque bâtisse. Un puissant vent se mit à souffler autour de l’homme et de la petite fille, les entourant de ses mains invisibles et froides, pour commencer à les soulever de terre. Ce tourbillon souleva naturellement la poussière autour d’eux, créant un voile beige opaque, tout en apportant les agréables parfums des fleurs de saisons dans sa tornade.

Cette puissante bourrasque arriva enfin jusqu’au balcon du bureau du Raikage, déposant délicatement ses deux passagers avant de s’évaporer aussi rapidement qu’il était arrivé. Le shinobi masqué s’approcha de l’intérieur de la sombre sale pour y découvrir quatre silhouettes plus ou moins grandes, dont trois étaient alignées de face vers la quatrième restée de dos. En s’approchant un peu plus, il pu reconnaître distinctement ces quatre personnes, même s’il avait déjà deviné de qui il s’agissait lorsque le songe les avait menés au bas de la montagne. Celui qui se tenait de dos était le chef du village en personne, qui arborait sa longue écharpe rouge sang, tandis que ceux qui se tenaient en face de lui étaient les membres de la Team n°1 de Kumo. Takeo terminait un discours dont Kamenchii connaissait déjà le contenu, car il s’était déjà tenu devant lui à ce moment et avait déjà vécu cette scène, qui avait pour but d’introniser la nouvelle équipe du village et d’en présenter les différents membres. Lorsque le clone qui participait en tant qu’acteur dans le film de son existence, débuta son discours, l’immense fierté qu’il ressentait dans son cœur, d’avoir été choisit comme senseï se laissa transparaître dans sa voix, tandis que l’original sentait cette même fierté entourer son cœur de la même manière que lorsqu’il avait vécu cette scène pour la première fois. Tournant son regard heureux vers la fillette aux pupilles si expressives, il y remarqua une pointe d’incompréhension, ce qui était tout à fait normal, mais aussi une certaine joie de voir une scène en apparence anodine. Toujours était-il que la scène allait s’achever, laissant planer le doute dans l’esprit du shinobi en ce qui concernait leur prochaine destination. En effet, il ne voyait pas où ils auraient pu atterrir à la suite de ce à quoi ils venaient d’assister. Soudain, le balcon qui représentait une barrière entre les deux protagonistes et le vide disparût sans crier gare, laissant la petite fille au physique si ressemblant à celui de sa défunte femme et lui-même, chuter du haut de cette montagne. Sans réellement comprendre ce qu’il se passait, il vit le bâtiment se rétrécir de plus en plus qu’il s’en éloignait, inexorablement attiré vers le sol.

Sans chercher à réfléchir plus longtemps, l’homme attrapa la main de la fillette et l’attira contre lui pour la serrer contre son torse afin qu’elle ait une chance de se sortir vivante d’une telle chute, sans même penser à son propre sort. L’air filait à une vitesse incroyable tout autour d’eux, faisant claquer le tissu du manteau du shinobi, celui-ci fendant l’atmosphère comme un météore organique et fragile, tout en protégeant l’adorable petite fille d’une fin qu’elle était trop jeune pour subir. Ce n’était qu’un rêve, mais la réalité de ce qui les entourait était telle que Kamenchii n’y prêta pas attention, préférant préserver la fillette que son propre corps. Tournant la tête vers le sol qui s’approchait avec une rapidité effrayante, il su que le choc était pour dans quelques secondes, idée qui lui fit fermer les yeux d’effroi, continuant à serrer l’enfant. Il avait déjà perdu son propre enfant et sa femme, il ne voulait plus voir d’autres personnes mourir autour de lui et s’il n’avait pas pu sauver les deux êtres de son cœur ce jour là, il le ferait aujourd’hui, même dans la mesure où celle qu’il tentait de préserver lui était inconnue. Les secondes furent longues et l’attente inexorable du choc fut une plus grande torture que si son corps s’était écrasé de face directement. Le ninja masqué attendit longtemps le contact avec l’imperturbable sol qui l’attendait en bas, mais ce contact ne vint jamais. Lentement, les muscles du Junnin se décrispèrent, ainsi que ses paupières qui s’ouvrirent pour admirer un ciel noir ponctué de nombreuses et magnifiques étoiles brillantes au loin. Ses bras relâchèrent leur emprise salvatrice sur la petite fille qui était à sa grande joie saine et sauve, puis il releva avec douceur et jaugea l’endroit où il se trouvait. Ils se trouvaient à présent sur une petite place du village entourée de plusieurs habitations, parmi lesquelles se cachait celle du shinobi. L’air était empli d’une fraîcheur nocturne dans laquelle toutes autres odeurs que celles amenées par la mince brise étaient imperceptibles.

A la vue de son appartement, Kamenchii comprit que le voyage était enfin terminé et qu’il n’allait pas tarder à se réveiller. Ce fut un rêve bien étrange, mais le ninja masqué en était ressortit grandit et heureux, au contraire de ce que l’on aurait pu imaginer au départ. S’il était conscient de la raison pour laquelle il avait fait ce rêve, il ne savait néanmoins toujours pas pourquoi cette adorable fillette s’était retrouvée avec lui pour revivre des évènements importants de sa vie. Cependant, il était persuadé que même si le bout de chou n’avait pas contrôlé l’arrivée dans son esprit, le fait qu’elle eut été présente à ses côtés tout au long de cette petite aventure n’était pas un hasard. C’est comme si elle l’avait accompagné ou même guidé sans le vouloir, afin de lui ouvrir les yeux sur sa propre vie et de lui permettre de ne plus être tourmenté par les démons de son passé qui ne cessaient de le hanter. Il ne connaissait pas le nom de cette ravissante enfant, ni quoi que ce soit sur elle, mais il savait ce qu’elle ressentait en lisant dans ses magnifiques yeux d’améthyste qu’elle n’était plus effrayé comme au début, mais bel et bien heureuse, un sentiment qui fut accompagné d’un ravissant sourire sur son adorable frimousse. Attendrit par l’expression angélique de son visage juvénile, Kamenchii s’accroupit pour se tenir à la hauteur de la petite, puis enleva délicatement son masque qui laissa apparaître ses multiples cicatrices faciales, mais aussi des yeux brillants d’amusement et un grand sourire sincère dessiné au bas de son visage. Son faciès découvert, le shinobi saisit la petite main gauche de la fillette et prit la parole.

"Merci petite, du fond du cœur merci. Je ne connais de toi que tes émotions, mais sache que je ne t’oublierai pas, car tu m’as accompagné dans le voyage de la rédemption de mon âme et grâce à toi, je pourrais vivre en sachant que les démons de mon passé de viendront plus me tourmenter. Tu as un don inestimable, tu peux sauver les gens de leurs démons intérieurs et même si tu ne le sais pas encore, je l’ai compris. Pour être sur que tu ne m’oublies pas, je vais te donner mon nom. Je m’appelle Kamenchii. Je te remercie encore pour ton aide précieuse, même si tu n’as pas fais cela consciemment, tu m’as véritablement sauvé de moi-même."

Le shinobi démasqué prit la petite dans ses bras et serra fort, juste assez pour ne pas l’étouffer et lui montrer sa gratitude. Puis, s’éloignant un peu d’elle, il jeta un regard attendrit vers cette frimousse d’ange, tandis qu’une larme discrète vint perler au coin de son œil pour venir rouler sur sa joue. Une fois la goûte glissée sous son menton, l’homme approcha ses lèvres du front de la fillette pour y déposer un baiser affectueux en guise d’ultime remerciement. Suite à cela, Le Junnin se releva et se dirigea vers la porte de son appartement, qu’il ouvrit pour découvrir derrière un monde noir où l’on n’aurait rien vu, même avec l’aide d’une torche. Jetant un dernier regard à celle qui l’avait accompagné durant cette étrange nuit qui tenait encore le Dahlia qu’il lui avait donné, il lui accorda un doux sourire avant de s’élancer à l’intérieur de l’appartement. Les yeux du dormeur s’ouvrirent presque instantanément pour découvrir son appartement comme il l’avait quitté avant de s’endormir. Un sourire de bonheur était dessiné sur ses lèvres, tandis qu’il reposait sa tête sur ses deux mains croisées afin de profiter de ce bonheur nouvellement gagné, avant de partir vivre à nouveau sa vie de shinobi du village nuageux.

Citation :: °¤ Evaluation ¤°

Kamenchi =) j'ai entrevu quelques fautes lors de ma lecture. A deux reprises, une expression un peu maladroite et pas toujours sensée. Un rythme assez soutenu, qui devient par moment lourd.

Tilika =) Quelques fautes d'accord au passage.

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J'ai préféré commencer par les "points négatifs" si on peut les appeler ainsi, histoire de ne pas "gacher" les commentaires qui vont suivre.

¤¤ Tout simplement magique. J'ai pleuré avec toi Kichi / De la richesse, de l'honnêteté dans vos Rps. La lecture est soutenue et agréable. Vos deux styles se sont parfaitement mariés, nos lecteurs ont la chance de pouvoir prendre l'autre main de Tilika, et on se laisse facilement emporter à vos côtés. J'ai pas de mots, c'était un très bel échange, pur et surnaturel [....]

Kichi : 8 points / Tilika : 6 points

~~°...Apparition illusoire ou réelle?...°~~ [Pv Tilika]

~~°...Apparition illusoire ou réelle?...°~~ [Pv Tilika]

°...Apparition illusoire ou réelle?...° [Pv Tilika]

°...Apparition illusoire ou réelle?...° [Pv Tilika]