Naruto Teki Sanctuary
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 Parmi les Hommes... ( libre)

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Parmi les Hommes... ( libre) _
MessageSujet: Parmi les Hommes... ( libre)   Parmi les Hommes... ( libre) Empty2008-08-06, 20:02

La cité des brumes. Les couleurs des échoppes atténuées, les lanternes qui doucement se balancent devant les devantures, surgissant comme de nulle part. La nuit, l'on dirait une ville fantôme des Hommes, de celles que l'on décrit dans les livres importés de l'occident. Des ruelles qui s'élargissent, s'enhardissent d'agitation et de mouvement. Bientôt le centre-ville, fourmillière incessante, ses commerçants, ses badauds, ses ninjas... Ici on crie, on hurle même, qui pour vanter les mérites de ses légumes fraichement récoltés, qui pour clamer les charmes de ses hôtesses. Des ivrognes se cherchent noise dans les recoins, des enfants courent d'une boutique à l'autre en glapissant, les femmes discutent entre elles, de choses et d'autres. Tous apparaissent et s'effacent dans les écharpes de brouillards effilochées qui s'élèvent du sol. Et puis...

Et puis une jeune femme étrange, qui avance lentement, hésitante dans cette cohue. Elle a rabattu sur sa tête le capuchon de son manteau long et beige, un manteau à la mode ancienne du pays du sable et des déserts. Dans son dos est replié un éventail en bois noir, presque aussi grand qu'elle. Son pas est léger, emprunté, comme si elle ne savait où elle était. Soudain, un homme en sandale, affairé, tenant à bout de bras un lourd fardeau la bouscule. La silouhette étrangère oscille, une mèche de cheveux noirs s'échappe et l'espace d'un instant l'opportun aperçoit, effaré, au fond du capuchon, deux yeux jaune d'or flamboyants.


* * *


La bousculade la fit suffoquer quelques secondes, suffisamment pour qu'elle sentit la panique l'envahir de nouveau. Nahanni tituba, recula, cherchant des yeux, effrayée, une ombre rassurante, le chatoiement d'une fourrure connue. Devant elle, l'homme qui l'avait heurté lui bredouilla quelques excuses qu'elle n'entendit pas puis disparut au millieu des autres habitants, courant, essouflé, se hâtant à sa tâche. La jeune femme resta immobile, au milieu de la rue, au milieu de tous ses passants qui filaient en parlant bruyamment, et les larmes embuèrent son regard angoissé.

*J'ai peur... J'ai horriblement peur*

Peur... Peur de l'Homme, ennemi de bien des êtres. Peur de son contact, chaud et glacé à la fois, contact glabre et collant, contact violent, comme une intrusion à son intégrité. Peur aussi des odeurs trop fortes, des odeurs qui agressent. La femme louve pouvait renifler leurs odeurs corporelles, aigrelettes, un peu trop prononcées parfois, puis celles qui tentaient de les couvrir, ces odeurs écoeurantes de fruits trop mûrs ou de fleurs qui commencent à vieillir. Les odeurs de nourritures et de détritus, les odeurs des matériaux morts qui faisait les maisons et les rues. Toutes ces odeurs qui donnaient la nausée, comment n'avait-elle pu s'en souvenir ? Elle avait vécu pourtant près des Hommes, lors de la grande épidémie, là bas, par delà le désert. Mais là-bas... Hommes qu'ils étaient, n'étaient-ils pas redevenus des bêtes face à la maladie ? Même les plantes devaient lutter contre ces fléaux microscopiques...

Elle prit une grande inspiration, mélange d'odeurs nauséabondes et fades, et ferma les yeux. S'il y avait une odeur qui restait agréable dans ce méli-mélo sensoriel, c'était celle de la pluie, celle de la brume qui enveloppait le village de Kiri. Odeur de la terre et du ciel, celle de la tannière les jours de grisaille en automne, où toute la meute se pelotonne les uns contre les autres, partageant la chaleur et le soyeux de leur fourrure bigarrée. Un pâle sourire étira ses lèvres rouges en direction des recoins de la rue, de ces éclats fauves qui se cachaient dans la pénombre. Les siens la suivaient, veillaient sur elle, mais aussi attendaient d'elle un signe, peut-être une explication à cette folie de retour vers l'Homme.

Avec prudence, ses sens aux aguets, Nahanni s'avança de nouveau, scrutant ce qui l'entourait, l'étudiant, cherchant à éviter tout contact et tout conflit. Dans sa poitrine, son coeur battait encore la chamade et si encore une seule de ses créatures venaient à la malmener, elle était prête à lui sauter à la gorge. Le tintamarre s'amplifiait à chaque pas, et à chaque pas, sa tension montait pour redescendre lorsqu'elle comprenait de quoi il s'agissait. Plus que les odeurs, les bruits l'incommodaient. Les humains avaient-ils vraiment besoin de vivre dans un tel boucan ? Déjà regrettait-elle le calme des plages désertes et enneigées, derrière les montagnes du Nord. Peut-être bien l'être humain était-il un animal sourd par essence, comme la taupe était aveugle par essence. Les conversations, le claquement des chaussures sur les pavés, les roues brinquebalante des charrettes, la vaisselle et les casseroles qui tintaient dans les restaurants et les bars... Dans la tête de la louve qui retournait à la vie humaine, tout cela résonnait et s'entrechoquait, la pétrifiant a chaque nouvel éclat.

Subitement, un molosse rattaché par le cou à une chaîne, surgit à ses pieds, fourrure foncée et rèche, toutes dents dehors, faisant retentir un aboiement assourdissant et répété. Nahannni l'esquiva d'un bond léger et son regard de loup croisa le regard de chien, une lueur de mépris quant à l'animal domestique et de douloureuse incompréhension face à la chaine et au pelage rapé par le fer. Insupportable vision pour l'animal sauvage qu'elle était. Plutôt que de laisser vivre une telle... une telle chose, peut-être devrait-elle l'achever maintenant. Qui souffrirait d'être asservi ainsi ? Aucun loup ne pourrait l'accepter... Inconsciemment, la jeune femme se pencha en avant, dévoilant en partie son visage fin et blanc, puis retroussa ses lèvres, découvrant ses crocs luisants. Ses yeux d'or se firent plus durs puis un grondement sourd monta dans sa gorge, grognement de mise en garde tout d'abord, qui se mua en menace puis en attention hostile claire.

"Vous allez pas bien ? Faites peur à Kuro, 'spèce de folle !"

Nahanni sursauta en entendant cet aboiement d'une toute autre nature. Devant elle, au dessus du chien qui à présent reculait, se tenait en agitant une louche une grosse femme d'un certain âge, le regard noir, l'air furieux. La ninja écarquilla les yeux, surprise, puis son visage s'empourpra en comprenant sa réaction et à fortiori la réaction de la dominante dudit Kuro. Terrifiée, se sentant à découvert et piégée, elle prit ses jambes à son cou et se jeta dans une ruelle adjacente, dans l'ombre bienfaitrice. Ses cheveux à présent libres flottaient dans le vent léger qui déplaçait en silence la brume. Nahanni s'appuya doucement contre le mur en pierre humide et froid, les yeux clos, reprenant son souffle, et, de peur comme de rage, une unique larme roula sur sa joue.
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Anûko Yazanho
Bras droit du Mizukage/Epeiste légendaire de la Brume
Anûko Yazanho

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Date d'inscription : 01/05/2008

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MessageSujet: Re: Parmi les Hommes... ( libre)   Parmi les Hommes... ( libre) Empty2008-08-08, 05:13

La nuit s'était abattue depuis déjà plusieurs heures sur le village de la Brume, plongeant ce lieu dans des ténèbres épais, accentués par le brouillard incessant qui continuait de régner en maitre sur tout le pays. L'averse passée, les habitants du village se remirent à pulluler sur la place centrale, entre les ruelles, partant et venant sans jamais se lasser. Il était encore tôt et les animations n'étaient pas prêtes de cesser, et cette activité de sombre soirée se traduisait par les cris incessants et les paroles rendues inaudibles des commerçants, des gardes qui passaient ici et là, des familles, des enfants, des ivrognes... Tout ce beau monde bougeait encore et toujours à travers le village, transperçant la brume de toute part. Dans une petite ruelle bondée de monde non loin de la place centrale, un homme se mouvait rapidement à travers la foule. Laissant son sillage vide derrière ses pas rapides, se faufilant à travers les simples citoyens. Vêtu d'une longue cape blanche dont la capuche était rabattue sur sa tête, on ne voyait de lui que le bas de son visage et ses larges pieds dotés de guettas.

On pouvait distinguer à travers la brume, uniquement si on se trouvait à moins d'un mètre de lui, une fine barbe qui semblait partir de devant les oreilles pour se terminer en un bouc qui remontait jusqu'à la lèvre inférieure, ainsi qu'à chacun des coins de celle-ci. Entièrement emmitouflé dans cette cape de neige, l'homme en question fini, à son grand soulagement, par déboucher dans une nouvelle rue sombre ou les passants étaient bien moins nombreux. Cela faisait deux jours que ce Shinobi était rentré de sa dernière mission qu'il avait par ailleurs mené à bien, et n'avait bien sur pas tenté de s'opposer à quelques temps de repos. Car il y avait bien longtemps que Anûko n'avait pas eu le bonheur de pouvoir se mêler à la foule pour se promener un peu au centre ville. Mais cela faisait plus d'une heure qu'il vagabondait au hasard dans les ruelles, dans les places et à travers les stands, sans aucun but précis... Et cela commençait à l'agacer. Il souhaitait plutôt retourner en mission, faire quelque chose d'utile, en tout cas quelque chose qui pourrait l'occuper quelques temps...

La brume ne disparaissait pas, rajoutant une pointe maléfique à la nuit déjà tellement obscure, et à la fois éclairée de cette teinte grisâtre que l'on trouvait à présent partout autour de soi. Anûko songea un instant que les habitants étaient si joyeux car il s'y étaient habitué, mais une quelconque personne étrangère au village avait de quoi se retrouver terrifié. Si des ennemis attaquaient Kiri lors d'un temps de brume, il y avait bien plus de chance pour ceux-ci que les forces armées leur tombe dessus discrètement et cloue leurs tête sur des pilum à l'entrée de la forêt... De quoi dissuader bien des envahisseurs. L'homme en blanc se fondait parfaitement avec le brouillard, disparaissant parfois entièrement en se tapissant dans l'ombre d'un mur. Les gens passaient alors juste devant lui sans le voir, sans même ressentir sa présence. Le Shinobi n'avait pas envi d'être dérangé, et s'affairait plutôt à retourner à ses quartiers au plus vite, pressé de pouvoir quitter cette petite soirée de congé...

Il croisa en route quelques autres Shinobis qui décelèrent sa présence et le saluèrent avec amusement, ou d'autres l'ignoraient tout simplement. Mais Anûko freina légèrement son allure lorsqu'il repensa à tous ses devoirs en tant que haut gradé de Kiri qui l'attendaient, là-bas dans ses quartiers... Mais fort heureusement, Nadiro-san et les autres devaient certainement prendre eux aussi leur part du travail laissé par le Mizukage. Tous étaient terriblement occupés ces derniers temps, hormis bien entendu Anûko qui essayait toujours de partir à des missions distrayantes pour s'esquiver aux tâches qu'il devait accomplir à Kiri... Mais il ne pouvait plus quitter le village comme bon lui semblait désormais. Car, seulement quelques semaines auparavant, il avait manqué une attaque de l'Akatsuki, et avait dû laisser ses collègues s'en charger alors que lui même était loin du village pour échapper à ses devoirs. En sachant qu'il avait manqué une occasion de se mesurer aux membres de cette organisation criminelle, Anûko s'était promis d'être un peu plus sérieux à l'avenir dans ses tâches qui le ralliaient à Kiri.

Membre des Sept Epéistes Légendaires de la Brume, certains le considéraient même comme le chef de ce groupe composé de Shinobis d'élite. De ce fait, Anûko Yazanho devait s'assurer de la disponibilité de ses collègues en cas d'attaque, afin de ne jamais être pris au dépourvu. Ensuite, Anûko était officiellement le bras-droit de Arane Tashira, le Mizukage, et devait donc se charger de toutes les bricoles en son absence, ou lorsqu'il était trop occupé... Et enfin, Anûko était aussi le Protecteur de Kirigakure. Derrière sa longue cape blanche et caché sous sa capuche, il devait s'assurer de l'entière sécurité du village et de ses habitants. Pendant quelques jours, il avait laissé les autres hauts gradés se charger de toutes ces paperasses, mais Nadiro-san lui avait discrètement fait comprendre que, en tant que second du chef du village, il se devait de s'occuper d'avantage de Kiri... Et évidemment, Anûko ne pu faire la sourde-oreille à cette remarque. Continuant de marcher sans véritable but, sa course avait légèrement ralentie à l'idée de devoir s'occuper de toutes les affaires qu'il avait mit de côté ces derniers jours. A présent, il marchait d'un pas léger qui résonnait contre les murs des maisons, serrant d'avantage sa cape autour de lui.

Le brouillard semblait commencer à se dissiper, car à présent, le Shinobi parvenait à distinguer le bout de la ruelle, cinq mètres devant lui. Il continua dans cette direction, puis tourna au virage. Quelque chose le heurta alors de plein fouet. En une seconde, sa main gauche jaillit de sous sa cape et saisit immédiatement une gorge qui s'offrait à lui, alors que sa main droite s'emparait au même moment d'une petite dague de sa ceinture pour en bloquer la lame à la base du cou de l'homme qu'il venait de bloquer contre le mur. La lame scintilla d'un bleu éclatant, puis un léger filet de sang en parcouru le tranchant... Des yeux d'un bleu éclatant, tels deux éclairs scintillants, dévisagèrent le pauvre homme qui ne faisait que passer, et qui fixait son agresseur d'un air horrifié. Il fallu quelques instants au Shinobi pour consentir à relâcher son étreinte. Suffocant, l'homme s'accroupit aux pieds de l'Epéiste de la Brume, passant une main tremblante là ou la lame l'avait légèrement coupé au niveau du cou.

Se rendant alors compte de son comportement stupide, Anûko rangea sa dague dans son foureau, et aida l'homme à se relever. Celui-ci prit alors aussitôt la fuite et mit un maximum de distance entre lui et le Shinobi. Anûko était confus... Il n'y avait aucune raison d'être agressé dans ce village, et sa réaction brutale et dangereuse n'était qu'une parcelle d'un instinct depuis longtemps enfoui en lui... Reprenant ses esprits, le ninja reprit sa route après ce fameux virage. Ses pensées se dirigèrent alors inexplicablement vers Dara... Dara, le vaste pays d'origine, son pays, celui de ses ancêtres... Ses vastes plaines verdoyantes, ses lacs, ses rivières... Le pays de l'Eau ressemblait beaucoup à celui d'où Anûko était issu, avec toutefois une pointe de ténèbres. Il se rappela le village de Mabu-no-kuni, avec sa vaste place aux dalles de marbre blanc, ses animations, et le grand palais du Roi qui se dressait par dessus tout le reste.

Puis ses pensées se dirigèrent d'avantage vers cette immense tour dont il avait le souvenir... Cette tour qu'il n'avait jamais eu le droit de visiter, car seuls les Rois avaient cet honneur. Mais si rien de tout cela ne s'était passé, ce ne serait pas le Mizukage que Anûko servirait, mais son regretté frère ainé Yamelho... Au souvenir de son frère et en se remémorant les images de son village si lointain, le Shinobi ressentit soudainement une vive douleur dans son bras gauche. S'arrêtant un instant de marcher, il serra son membre de son bras droit, et la douleur fini par passer. La chaine incrustée dans son bras lui faisait mal assez fréquemment depuis plusieurs jours... Ce n'était pas normal, mais il avait l'impression étrange que quelque chose se passait, là-bas, au "bercail"... Et quelque chose de mauvais... Chassant de nouveau toutes pensées désagréables de son esprit, le Shinobi recommença à marcher lentement.

Il passa devant une maison devant laquelle un énorme chien à la fourrure foncée se tenait allongé devant la porte, maintenu accroché au cou par une épaisse chaine de fer qui lui abimait le pelage... N'accordant pas d'avantage d'attention à ce monstre endormi depuis peu qui devrait, pensa-t-il, porter une muselière, il continua sa route, imperturbable. Tournant alors dans une étroite ruelle adjacente, le Shinobi s'engouffra dans l'ombre absolue... Ce fut à ce moment précis que le bruit d'une respiration saccadée lui parvint aux oreilles, accélérée et oppressée. Quelqu'un devait se trouvait très proche de lui, mais Anûko ne parvenait pas à le distinguer... Soudain, les derniers pans de brume se volatilisèrent, et la lune frappa de tout son éclat le sol de Kirigakure pour la première fois depuis de nombreuses heures. Même sous forme d'un misérable croissant lumineux, astre merveilleux de la nuit, la lune parvint à éclairer entièrement cette nouvelle ruelle. Et au même instant, dans ses vêtements blancs qui ne laissaient paraitre que le bas de son visage, le Shinobi se camoufla de son mieux dans la teinte du mur derrière lui... C'était une jeune femme. Dos contre le mur, sa respiration rapide commençait à se régulariser, mais Anûko Yazanho parvenait presque à percevoir les battements de son cœur affolé derrière sa poitrine, derrière ce manteau long et beige, si majestueux et semblable au sable des déserts.

Ses longs cheveux flottaient au rythme d'une brise légère autour de son visage, un grand éventail attaché dans son dos. Le Shinobi contempla un instant ses yeux clos, puis remarqua une unique larme qui coula le long de sa joue avant de stopper un instant sa course au niveau du menton, puis pour tomber au sol près des pieds de la jeune femme. De toute évidence, elle étant parfaitement affolée, et tentait de reprendre son souffle et de se calmer. Alors, lentement, Anûko retira de sa main droite la capuche sur sa tête. Mouvement soudain dans l'immobilité qui avait régné jusqu'alors. Ses longs cheveux tombèrent en cascade jusqu'à ses épaules, pour encadrer son visage fin, dont les yeux brillaient d'un bleu magnifique et étincelant. Une mince cicatrice barrait son orbite droit, depuis le milieu du front pour trancher un sourcils broussailleux avant de disparaitre en laissant place à la lueur bleue, jusqu'à réapparaître et s'achever au milieu de sa joue, à droite de son nez droit. Son regard était sérieux, calme, et parfaitement curieux au sujet de cette jeune femme face à lui... Quand à elle, elle dégageait sans le moindre doute une certaine beauté naturelle, mais aussi... Une sorte d'aura bestiale, animale... Le Shinobi fit alors un pas en avant, espérant ne pas l'effrayer d'avantage...
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MessageSujet: Re: Parmi les Hommes... ( libre)   Parmi les Hommes... ( libre) Empty2008-08-09, 21:27

Les yeux clos. Un monde tout en noir et en nuance de gris, si apaisant. Ce monde qui fait disparaitre les cauchemars et les peurs tapies au fond de la nuit, un monde sans bruit ni lumière, un monde presque magique. Il suffit de fermer les yeux pour ne plus voir ce qui effraie, pour ne plus avoir à faire face à ce qui angoisse. Nahanni gardait les paupières baissées, retenant ses larmes de frustration, retenant aussi ce cri de désespoir et de ralliement qui montait dans sa gorge. Dans son esprit résonnait encore la voix de cette grosse femme qui tenait ainsi attaché son chien. Une voix qui faisait mal. La jeune ninja avait été blessée par les paroles si dures, par tant d'incompréhension. Il était vrai que chez les Hommes, forts et faibles devaient être égaux, et que les asservis pouvaient aimer leur condition, défendre avec force leur statut d'esclave. Mais les canidés... Les Hommes croyaient peut-être que les canidés vivaient comme eux. Mais qui, qui aurait souffert d'être un animal en peluche robotisé et avili de la sorte ?

*Pourquoi ?*

Les lèvres de la jeune femme remuèrent en silence et une nouvelle vague de larmes emplirent de nouveau ses yeux. Discrètement, elle refoula un sanglot et s'affaissa légèrement, comme sous l'effet d'un indescriptible poids. Pourquoi... Pourquoi un comportement aussi ignoble ? Pourquoi sont-ils si bruyants si grouillants ? Pourquoi les craignait-elle alors qu'elle les avait cotoyé si longtemps. C'était cela, au fond, la vraie question. Elle n'avait pas de souvenir très précis. Plus d'un an était passé depuis son dernier contact humain. Il s'agissait de mourants, de blessés. Mais un animal meurtri n'est jamais effrayant. Il entraine souvent le mépris, mais Nahanni se souvenait d'avoir éprouvé autre chose. La tristesse peut-être. Quelque chose qui y ressemblait. Peut-être aussi de la pitié devant ces humains incapables d'enrailler leur destin. Plus loin encore, dans les journées chaudes du désert de Suna, elle se souvenait d'une odeur féminine, de cheveux rouges flamboyants. Elle avait confiance alors. C'était l'élément qui ressortait à l'époque. Confiance et respect. Elle ne se rappelait pourtant du nom de cette personne, ni même la place qu'elle avait eu dans son coeur. Et si elle remontait encore, il n'y avait envers les Hommes que désillusion, dégoûts et même parfois haine. Alors pourquoi tant de crainte ? Elle fronça délicatement les sourcils. Il y en avait un qui avait été comme un père pour elle. Elle voyait encore son visage dans ses rêves. Les yeux foncés et rieurs, doux et réprobateurs à son égard, les longs cheveux blancs qui s'étalaient dans un dos anciennement large et musclé. Les rides creusées aux comissures des lèvres et sur le front. La démarche branlante, les bras noueux et tanné par le soleil et le froid. Il avait été shaman, un homme qui devient animal pour leur parler. Elle ne l'avait jamais vu sous une forme animale, mais c'était la légende au pays des Glaces.

Son évocation apaisa quelque peu le rythme éffréné du muscle cardiaque de la jeune femme et elle guetta quelque instant le son de sa voix, qui se moque et qui conseille. En vain. Le vieillard n'était ni présent, ni de son vivant, ni de son âme. Un petit soupir s'échappa de la bouche rouge et doucement Nahanni rouvrit les yeux, cherchant au ciel entre les banderoles de brumes une lumière mystique, ce drappé coloré qui s'étendait dans le ciel nordique et qui portait en lui les esprits des animaux morts. Mais ici, seul un mince croissant de lune et l'éclat froid et indifférent des étoiles s'offrirent à elle. Déçue, elle baissa de nouveau la tête. C'est alors que quelque chose accrocha son regard à travers le brouillard de Kiri. Un manteau blanc immaculé s'était avancé vers elle. Surprise et l'angoisse resurgissant soudain, elle se redressa et leva ses yeux d'or sur l'individu qui se mouvait ainsi tout de blanc vêtu.

C'était un homme. Plus grand mais aussi plus âgé qu'elle à son odeur. Il portait en lui les senteurs du sang aussi, et celles d'un animal toujours sur le qui vive, comme ces chevreuils qui ne cessent de surveiller l'horizon de la prairie dans laquelle ils paissent, cherchant dans le vert ondulant des herbes la moindre fourrure de prédateur. Ses cheveux étaient foncés et Nahanni, se faisant force, osa constater le bleu étincelant de ses yeux, ainsi que la fine cicatrice qui courait sur son visage fin. Entouré de cette brume virvoletante au gré de la bise, il ressemblait à une apparition.

La femme louve se demanda vaguement qui il était et ce qu'il voulait. Elle avait bien vu qu'elle captait son attention, et ce avant même qu'elle ne le remarque. Intriguée et méfiante à la fois, elle recula dans la pénombre.

* Que fais-tu ? On dirait un louveteau nouveau et une fillette timide... Vous n'êtes ni l'un ni l'autre...*

Le regard de Nahanni se voila et elle émit un gémissement plaintif. La voix tant attendue s'élevait enfin. Celle qui avait les solutions. Celle du vieillard, chevrotante, et cette pointe de raillerie qui se cachait derrière la complaisance.

* Je... Je... Nous...*

Trop tard. La voix eut un petit rire cassé et s'éloigna aussi vite qu'elle était apparue, réminiscence d'un passé lointain et de croyances archaïques. De l'autre coté du brouillard, l'homme la dévisageait et cela la mettait mal à l'aise. Distraitement, Nahanni chercha le bord de son capuchon, sans l'attraper. Dans sa fuite paniquée, l'air s'était engouffrée dans son manteau et avait dévoilé son visage fin et pâle, ses lèvres rouges, ses longs cheveux noirs et brillants dans la lumière glacée de la nuit et le jaune de ses yeux de loups. Les sourcils légers se froncèrent encore un peu d'anxiété alors qu'elle comprenait qu'elle était à présent à découvert.

* Lui aussi est à découvert *

L'Homme avait lui aussi sa capuche rabattue, sa figure était à la vue de tous, mais il semblait beaucoup plus calme qu'elle, et elle supposa qu'il n'avait pas peur. Non, il se cachait peut-être tout comme elle la plupart du temps, mais il se tenait devant elle, le visage dévoilé, dans cette trouée de brumes, de façon à ce qu'elle le vit. Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme, lors qu'elle cherchait les milles et une raison qui aurait pu le pousser à agir de la sorte. Réprimant un grognement instinctif - quelque soit l'espèce animal, une règle universelle voulait que la meilleure défense restait l'attaque - elle s'approcha, glissant silencieusement sur le pavé humide qui faisait les rues et les routes du village, et s'arrêta à un mètre de l'individu. L'espace vital. J'avance tu recule. Tu avances trop, je te mords... Notion qui se mettait en place sans même y penser dans cette situation. Notion d'animal traqué, aussi. Elle ne le quittait pas des yeux, cherchant à deviner le moindre de ses mouvements. Le coeur battant, elle resta un instant figée, évitant de croiser le regard de l'inconnu.

C'est alors que surgit un éclair noir de derrière les poubelles sales, sans un bruit, dans le dos de l'homme. Le grand mâle noir s'arrêta au milieu de la ruelle, fier, imposant, et son regard incandescent croisa celui de la femme. Une étincelle d'espoir naquit au fond des yeux de celle-ci lorsqu'elle reconnu le plus jeune des siens. Sa fourrure si épaisse, cette carrure large et ce maintien royal... Charbon avait bien grandit, lui qui était autrefois le petit dernier. C'était aussi le mâle dont elle était le plus proche, celui qu'elle pensait qu'il succéderait un jour à l'alpha, à moins qu'il ne décide un jour de battre la campagne pour fonder une nouvelle famillle. Charbon l'interrogeait. Charbon voulait des réponses, et surtout être rassuré quant à leur venue au pays des Hommes. A côté de du panache de sa queue touffue apparu un museau plus fin, bringé cette fois, qui testait les senteurs de la nuit en reniflant délicatement le sol, grattant la poussière de ses griffes limées par les heures de course. La première Bicolore, aventureuse, avait suivi. Nahanni se devait de se comporter selon son rang. Pour les soulager. Pour qu'il ne s'inquiète pas. Car si le dominant était inquiet ou avait peur, elle savait que toute la meute en patissait. La dure réalité de la vie en groupe. Tel était le destin des animaux sociaux, cette sorte de ressenti commun, peut-être de télépathie entre les membres d'une même meute.

Brusquement, Nahanni releva la tête en direction de l'inconnu, rejettant ses cheveux en arrière et planta son regard jaune dans le regard bleu de l'homme. Une lueur de peur y scintillait, mais aussi une lueur de fierté. Elle ne pouvait perdre devant les siens. En tout cas, pas devant la dernière génération.

" Que vois-tu ?"

Sa voix, fluette, s'éleva dans un souffle, murmurant ces trois mots. Voix si étrange, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait eu à l'utiliser. Elle garda son regard rivé à celui de son interlocuteur encore quelques secondes, puis l'angoisse l'étreignit à nouveau. Derrière l'homme, les deux loups sautèrent silencieusement sur le toit d'une remise puis d'une maison. Nahanni souffla alors doucement en direction du ninja d'un souffle glacé, ce souffle qui lui venait des régions du Nord. La brume qui les entourait se transforma en un nuage de neige et d'un bond, traversant cette pluie de flocons plumeux, Nahanni rejoignit ses pairs sur le toit, là-haut, au dessus du monde des hommes, fière et penaude à la fois de cette provocation à l'animal tant redouté. Elle lança un coup d'oeil en arrière, de peur que l'inconnu ne les suive puis s'éloigna rapidement le long du faîte de la maison, à la suite de ses deux subordonnés.
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