Doreika Civil
Nombre de messages : 108 Age : 35 Village : dans une ruelle sombre Date d'inscription : 14/05/2008
Fiche Ninja PV: (75/75) PC: (246/250)
| Sujet: Un détour lourd de sens( mission rang B partie 2) 2008-05-24, 02:34 | |
| La foule qui se masse, le sable qui n'en finit pas de freiner les pas hésitants de Doreika et cette chaleur de plus en plus grande, de plus en plus pesante. Les habitations qui se serrent le long des rues étroites, des massures en tabya et quelques magasins en pierre colorées pour attirer l'oeil du touriste, de l'autochtone en manque de provision. L'urbanisme du village du sable n'est pas sans rappeler les autres pays shinobi, néanmoins il diffère quelques peu. *Le ton est donné....on reconnait bien là la spécialité de Suna, les marionnettes.....* Doreika se tenait devant une enseigne spécialisée dans l'équipement de qualité pour tous les pratiquants du Kugutsu, l'art de Suna, la manipulation des marionnettes. Oto possède aussi ses ressources qui lui sont propre mais la jeune kunoichi n'a jamais pu apercevoir un seul adepte de cet art si étrange. *Je sais que je devrais me concentrer uniquement sur ma mission...mais j'ai une drôle d'envie de me renseigner un peu sur le Kugutsu....je vais devoir faire attention....si j'échoue, la mort est assurée...mais jouer mon rôle de touriste ne pourra me donner que plus de crédit envers les ninjas de sécurité qui patrouillent dans les rues.....* Doreika n'hésite pas plus longtemps, elle pénètre dans ce magasin typique avec l'idée de ne pas se faire remarquer, mais cela est t-il possible pour une prétendue touriste du pays de l'herbe qui ne connait rien aux spécificités de Suna ? Entrer dans ce genre d'endroit est d'un dépaysement total, l'on est tout de suite interloqué par l'obscurité des recoins, le bric-à-brac plein de pièces détachées, de marionnettes en fin de cycle, de pièces en bois de toutes part et autres lames fines .Doreika était comme dans un magasin d'enfant, elle ouvrait grand les yeux afin de distinguer quelque chose de formidable parmi tous ce tas de bois articulé. Il faut dire qu'Oto ne fait dans l'originalité, tout juste si le village du son ne compte pas que des auberges, épiceries, et entrepôts liés à la drogue. Les visages des pantins de Suna étaient néanmoins inquiétants, des yeux si réalistes, une expression souvent grave et cette étagère...Doreika ne connaissait rien au Kugutsu mais elle se doutait bien que toutes ces fioles remplis de liquides violets ne pouvaient contenir que du poison et autres substances liquides de combats.La rareté de la chose, ce caractère nouveau pour une fille à la vie routinière, fait que Doreika ne s'aperçut pas de suite de la présence d'une personne dans cette pièce. « Ce regard....une kunoichi de Suna ne regarderait pas les marionnettes de la sorte... » La kunoichi d'Oto tourna son visage en direction de ce coin illuminé, de ce rebord donnant en plein sur le flan sud du village de Suna. Un homme s'y tenait afin de faire passer le temps, tuer la routine, et s'exercer au Kugutsu. Un physique fin, une chevelure fournie et un regard amusé, voir même rieur. Il ne regardait pas Doreika, il se concentrait afin de ne pas lâcher le lien qui le liait lui et sa marionnette, un lien de chakra, un fil presque invisible qui émane de ses doigts. La chose est pourtant si logique et pas compliquée de prime abords, mais Doreika était impressionnée, elle regardait attentivement ce pantin de bois au visage repoussant danser selon la volonté de l'homme du magasin. Les yeux rouges de la kunoichi étaient pleins d'admiration, mais elle reprit aussi vite ses esprits pour répondre à son interlocuteur, celui qui l'avait remarqué alors qu'elle était en pleine découverte : « Désolé, je ne vous avais pas vu.... · Ce n'est rien....tu viens de quel village ? · Heu...qu'est ce qui vous dit que je ne suis pas de Suna ?... · Vos yeux...vous regardez les marionnettes comme une enfant regarde un arc en ciel....les gens d'ici sont blasés par cet art du combat hérité des temps anciens... · Vous êtes jeune vous ? · Moi( se gratte la tête) ?..ba...je me conserve bien on va dire... *Il n'est pas déplaisant à regarder en plus....* Alors de quel coin vous venez ? · Du pays de l'herbe, je suis venue en touriste et je dois aussi rencontrer divers spécialistes culinaires de Suna et je... · Je vous ai juste demandé votre village natal...pas besoin de se justifier, cela peut paraître louche... *Je dois prendre garde...quel idée de me fourrer dans cette situation...* · HAHA je rigole, n'ayez crainte, après tout les touristes ont le droit de venir visiter ce village... · ... · Tu veux que je te montre comment cela fonctionne ? · Oui j'aimerais beaucoup...vous injectez juste du chakra dans vos marionnettes ? · C'est un peu plus compliqué que cela...on relie des fils de chakra aux points importants de la marionnette...il faut se concentrer assez longuement pour maintenir ces files...et être judicieux dans ces choix, ne pas créer de liens avec la marionnette qui ne serviraient pas à la mouvoir... · Pourquoi elles sont si...effrayantes...les visages de toutes les marionnettes du magasin sont très inquiétants... · Ce magasin est un dépôt de vieille marionnette...je les retape pour me les approprier ou bien je les vends en pièce détachées d'occasion...les gens ont de moins en moins le goût du Kugutsu...les traditions de cet art sont dérangeantes..le visage des marionnettes est inquiétant car il reflète la mort, il représente souvent un défunt qui nous est chère, une personne morte dans des circonstances graves...les gens ne supportent plus de voir leur fardeau constamment devant leurs yeux...donc ils jettent leur souvenir, ils préfèrent se concentrer sur leur bonheur personnel et rejeter ces vieux souvenirs.... · Je voyais plus cela comme une arme de guerre....· Aussi...mais c'est une fonction qui vient s'ajouter..à la base le Kugutsu est un rite religieux, une tradition, les gens apprenaient cet art pour « la fête des âmes tristes »,...les spécialistes du kugutsu mettaient en place une représentation de marionnettes pour faire revivre l'espace d'une nuit les morts aux combats du village...c'était une représentation annuel et nocturne ou tous les morts de l'année revivaient dans un théâtre qui durait une nuit..une nuit presque magique....mais cet art fut détourné vers le combat pour les besoins de la grande guerre...et plus le temps passe et moins le souvenir de cet art est présent, il s'enfonce petit à petit dans les méandres d'une histoire oubliée, un passé que tout le monde veut supprimer... · Pas tout le monde.. · Presque.. · Vous...vous m'avez l'air de conserver cette tradition et de prendre du plaisir... · Oui..le souvenir vit encore en moi, on va dire...mais je suis un des seuls.... · Une seule personne suffit pour faire vivre un souvenir toute une vie... · Décidément, c'est très flagrant, tu n'es vraiment pas d'ici... » Doreika était gênée du sourire amical de cet homme qui lui parlait de sa passion, sa raison d'être, avec subtilité et douceur. Un souvenir sous forme de pantin de bois, faire vivre les images de sa mémoire l'espace d'un instant, grâce à son chakra, son énergie physique et son talent. *Orochimaru-Sama avait tort...un souvenir peut laisser une trace dans la matière...même s'il est difficile de faire perdurer la flamme auprès du plus grand nombre....*«Tu sera surement ma seule cliente de la journée...je tiens à te remercier..... » Doreika ne comprenait pas les mots de cet homme qui possédait une voix claire, décidée, le genre de personne qui inspire la sympathie. : « Tu ne veux pas que l'on construise ensemble une marionnette ?...c'est un grand privilège que je t'accorde ...les maîtres du Kugutsu ne dévoilent jamais leur secret...et je suis bel et bien un maître...un maître oublié mais un maître quand même.....comme cela tu pourras assister au processus de fabrication d'une marionnette, de ta marionnette.... · Désolé, je ne possède pas assez d'argent et je.... · Pas besoin, j'ai dis que c'était un cadeau.....allez je vais t'expliquer attentivement ce que nous allons faire....Il nous d'abord concevoir le tronc de ta marionnette, le bas de son corps...je vais te faire une ancienne marionnette, une qui ne se démarque pas par le combat...D'ailleurs une cuisinière du village de l'herbe ne ferait rien d'une marionnette de ninja.. · Oui... · On va se baser sur un tronc fin et j'en profiterai pour arranger les décorations et les vêtements en soie que je gardais depuis longtemps..... » Une après midi de perdu pour Doreika...ou plutôt une après-midi de perdu pour sa mission et non pour son expérience propre, son développement personnel. Elle resta la au côté de ce maître Kugutsu pendant des heures à le regarder manier ses outils, toucher le bois avec délicatesse et attention. Pas besoin de plans et autres modèles préétablis, cet homme au nom inconnu laissait paraître son expérience au travers de son attitude, de ses gestes précis et rapides. Après une longue manipulation de tous les éléments de la marionnette, son être artificiel, Doreika pouvait voir sur l'établi une forme sculptée fine et belle, simple, sans détails superflus, un art dépouillé de tout ce qui s'ajoute « en trop », la pureté même. « Voilà....il nous reste le plus important, le point essentiel pour la naissance d'une marionnette...le visage....si tu as compris toutes mes paroles de la journée alors tu comprendras que cette marionnette doit représenter une personne importante à tes yeux qui n'est plus de ce monde...un souvenir que tu veux faire revivre ici même, sur cette simple forme en bois....si tu me décris avec précision les traits de ce visage qui t'est personnel, alors je pourrais finir la création...je t'écoute...Il y a des phrases qui laissent à penser, de simples mots que l'on ne devrait pas entendre à ce moment- là, qu'il ne faut pas entendre. Doreika laisse partir ce sourire sincère qui animait son visage toute la journée, elle se rend compte de la portée des paroles de l'homme qui se tenait face à elle : *Une personne chère et morte...je..je ne me souviens de rien...le plus vieux visage que je peux voir est..Orochimaru...il est vivant...et cette voix...elle semble morte, mais on ne sculpte pas une voix....* L'homme aux doigts délicats compris l'essentiel de la situation, il sembla gêné un moment puis dit : « Bien, Bien...pas de soucis je peux faire un visage de mon imagination, un modèle..je tiens quand même à vous donner cette marionnette.... » La relation qui fut harmonieuse se transforma en une longue suite de silence entrecoupée de quelques paroles indirectes, des phrases de politesses, mais le lien fut coupé. Doreika assista aux dernières étapes de la création de sa marionnette, elle accepta ce cadeau et décida de partir en prétextant l'heure avancée de la journée. La jeune fille quitta cet endroit atypique d'une manière discrète, à l'opposée de son entrée. Ses premiers pas se faisaient lentement, elle était perdue dans ses pensées : *Orochimaru-Sama a finalement raison...je dois me concentrer sur la réalité...* Sa silhouette commençait à déambuler le long de la rue silencieuse de Suna quand elle sentis une main sur son épaule : « Si un jour...si un jour tu peux mettre un visage, un souvenir sur une marionnette alors reviens à Suna... » Doreika regarda cet homme dont elle ne voulut pas connaître le nom, elle lui sourit simplement et partis au travers d'un détour. Il était temps de se consacrer à sa mission, le temps des réflexions viendra bien assez tôt. |
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