La journée se terminait, lentement, au rythme de la chute de l'astre solaire déclinant dans le ciel, sa couleur variant de l'or le plus pur et éblouissant à l'ocre rouge presque sanglant, annonçant la mort de cette aube-ci. La douce lueur dégagée alors offraient à l'abondante chevelure de la demoiselle des reflets chatoyants qui les rendaient plus beaux encore qu'à l'ordinaire, en faisant ressortir le carmin sur le jade sombre du kimono qu'elle portait actuellement, assorti au ruban retenant sa crinière dans son dos, au niveau de ses reins. De même, son regard semblait irisé de paillettes d'or répondant au message que leur adressait leur cousin gigantissime se couchant à l'ouest, avec la promesse de revenir les éclairer le lendemain, après cette nouvelle passe d'obscurité étoilée offrant à chacun un repos bienvenu et bienfaiteur. La journée fut rude pour elle, encore une fois, et Kahera sentait qu'elle n'aurait même pas le courage de se préparer un repas rapide avant d'aller se coucher. Son futon ne l'attendrait pas bien longtemps, ce soir...
« Vite, vite! »
Deux ou trois shinobis du clan venaient de passer en courant devant elle, en direction de la sortie du domaine familial. Intriguée, la jeune fille interrogea les gardes, qui lui répondirent avec un haussement d'épaules qu'un incendie avait ravagé quelques habitations, cette après-midi, et qu'il restait du travail à faire pour en réparer les dégâts subis. Heureusement, aucune perte humaine n'avait été à déplorer, tout le monde se portant bien, à part quelques blessures légères. Sacré coup de bol. Soulagée, Kahera demande tout de même s'il n'y avait pas besoin, quelque part, suite à cet épisode, de ses compétences en médecine, mais on lui assura que non, qu'elle ne devait pas s'en faire, et qu'elle ferait mieux de rentrer chez elle se reposer, au vu de la mine épuisée qu'elle affichait. Elle le fit donc, s'inclinant respectueusement devant chacun des gardes en guise de salutations et de remerciement, avant de filer en direction de sa propre demeure. La reconstruction de bâtiments, ce n'était pas vraiment dans ses cordes, de toutes façons. S'il n'y avait pas eu de blessés, dès lors, à quoi aurait-elle servi sinon de potiche encombrante sur le lieu de travail des ninjas ouvriers, probablement spécialisés en doton...?
* Pfiouuuuuuu... Je suis vannée. Kenjiro-san ne m'a pas ménagée... *
Elle sourit, éreintée, mais heureuse. Au moins, elle n'avait pas perdu sa journée! Entre les cours de médecine donnés au matin à Kietsu, ses entraînements avec Legaia et Akira ensuite, puis avec Akira seul, dans le plus grand secret du dôjo Kamikaze, dans lequel même les espions du Kazekage eux-mêmes n'avaient aucune possibilité d'entrer sans être repérés, la pauvre n'avait plus la moindre énergie, sur le coup. Du matin au soir, elle avait dépensé de son chakkra, et de son énergie physique, à courir, appliquer l'un ou l'autre jutsu médical en démonstration pour Kietsu, tenter encore et encore de pratiquer ce nouveau jutsu médical qu'elle s'efforçait de maîtriser avec l'aide de Kenjiro Akira... A présent, Kahera n'avait plus qu'une envie: dormir.
Rentrant chez elle, la jeune fille verrouilla sa porte, et ferma les volets et rideaux, comme chaque soir, lorsqu'elle rentrait chez elle, à présent, depuis qu'elle savait que les oinins de ce pays - ou qu'importait le nom qu'on leur donnait, ces espions à la solde du Kazekage et de leur patrie - l'épiaient sans scrupules même dans ses moments d'intimité les plus légitimes et privés. S'ils voulaient se rincer l'œil, ils n'avaient qu'à se rendre aux onsens, pour tant qu'il y en ait dans cette contrée par trop sèche et aride... Elle n'en savait trop rien, en fait. Jamais elle n'avait fréquenté ce genre d'établissements, de toutes manière. La salle de bains de la maison familiale des Tashibana, à kiri, lui avait toujours amplement suffi à tout besoin de toilette, et ici, à Suna, le clan Kamikaze lui avait tout de même fourni cette maison privée, après tout, contenant elle aussi tout ce dont elle avait besoin pour demeurer propre et s'entretenir correctement. Car il fallait bien l'avouer... Si kahera n'était pas une grande adepte du maquillage, des parfums, bijoux et autres coquetteries typiquement féminines, elle n'en demeurait pas moins attentionnée à l'égard de sa propre personne, de son corps, et de son apparence. Ses tenues irréprochables et soignées en étonnaient plus d'un, tout comme la brillance de ses longs cheveux rubis ou la perfection de sa peau claire malgré le climat du pays, et aussi douce que ses lèvres roses, exquises et naturelles, sans revêtement de poudres et de rouges outrageants. Sa beauté à elle n'était que purement naturelle. Elle prenait soin d'elle-même, sans excès, et sans chercher à se mettre spécialement en valeur, en avant, non plus. Kahera souhaitait se montrer propre, jolie, mais sans plus. Être elle-même, tout simplement, et agréable à côtoyer dans la mesure du possible.
Son intimité assurée, la kunoïchi se dévêtit et s'engouffra dans sa douche, appréciant le contact de l'élément aqueux sur sa peau par trop asséchée par le climat de ce pays, la délestant également de la transpiration subie au cours de la journée, sous la chaleur et les entraînements, puis elle en ressortit, s'entourant d'une serviette après avoir séché ses cheveux et les avoir rattachés dans son dos, toujours avec ce même ruban couleur jade. Une fois propre et sèche, elle se passa une crème sur le corps, afin d'hydrater sa peau, rendue également toujours plus douce par les effets bénéfiques de cet onguent, avant d'enfiler sa chemise de nuit et d'éteindre les lumières, avant de se coucher, épuisée, appréciant encore davantage le contact de ses draps à celui, précédent, de l'eau...
* Bonne nuit... tout le monde... *
Et elle ferma les yeux, souriante, s'offrant sans crainte au pouvoir de Morphée...