¤Sand Storm¤ [Libre]

Sujet: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-01-24, 00:32

[Note: Je poste ici suite à un blocage dans un autre sujet du désert, assez ancien. Le grade de mon personnage est toujours à cette époque Chef Anbu, et surtout c'est un pur inconnu. Merci d'en tenir compte. (Libre à tout Sunaien) xd]

Le sable, c'est la mort.
Ca s'infiltre entre les vêtements. Ca gratte comme pas permis. Ca pique les yeux. Ca aveugle. Ca assèche la peau. C'est moche. Ca sert à rien.
Alors pourquoi, oui, pourquoi ces imbéciles de Suna étaient-ils venus vivre au milieu d'un désert?!

Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'il avait perdu les autres? Aucune idée. Il n'avait plus vu le soleil depuis un bon moment déjà. Il en venait même à se demander si ce dernier existait, si il n'avait pas rêvé ce monde lumineux d'où il venait.
Takeo, Batsu et Sanjy avaient laissé la Bouche de Dieu derrière eux pour se diriger vers Suna, à pied, à travers le désert. Cependant, avec un shinobi de Suna à leurs côtés, la route s'était révélée plus courte et simple que prévue. Sanjy avait visiblement coupé leur chemin au plus court, leur évitant ainsi un certain nombre de détours que les deux shinobi de Kumo auraient surement emprunté dans leur ignorance de la région. Sur ce point au moins, la balade dans le grand bac à sable fut agréable. Sur le reste, non.
Sanjy et Batsu avaient discutés de choses et d'autres, évoquant leurs souvenirs communs et impressions du Rêve et laissant l'Anbu seul dans sa bulle de silence, à retourner ses pensées en tout sens. Qu'allait-il découvrir à Suna? Yune? Le loup? Rien? Devait-il espérer de toutes ses forces? Ou bien rester sceptique? Son avis penchant d'un côté, puis de l'autre, dans un mouvement de balancier qui ne pouvait être stoppé. Il aurait voulu croire que le Rêve était en partie vrai, que ce qu'il avait vécu n'était pas qu'une illusion, qu'il s'était véritablement réveillé à sa véritable personnalité. Mais cela signifiait aussi que ce songe d'une nuit se fondait dans la réalité, avec ses bons comme ses mauvais côtés. Surtout des mauvais côté. Ce Rêve avait en vérité été Cauchemar, et aujourd'hui le rendre réalité revenait à accepter comme réel toutes les tragédies qui y avaient pris place, ainsi que toutes les douleurs qu'elles avaient engendré. Etait-il prêt à supporter cela? Le poids de ses erreurs, toutes aussi irréelles qu'elles puissent paraitre, ne serait-il pas trop lourd à soutenir?
Que trouverait-il en ouvrant cette boite?
Un chat mort? Un chat vivant?

La réponse devait lui échapper, une fois de plus.
Alors que Suna commençait à prendre forme à l'horizon de l'océan de dunes, le ciel, déjà sombre, s'obscurcit en quelques instants pour cacher le ciel entier à leur vue, alors que les vents doux et chauds du déserts devenaient violents et brulants. Voilà pourquoi Sanjy avait insisté pour les faire se presser et prendre le chemin le plus court, il avait vu arriver la tempête.
Car c'en était bien une. Une tempête de sable, et pas des moindres, s'était abattue sur eux dans toute sa vitesse et toute sa puissance. Sans qu'il puisse faire quoi que ce soit, Takeo perdit de vue ses deux compagnons et se retrouva seul au milieu de la tourmente. Ce qu'il fallait faire pour se protéger en cas de tempête de sable? Il n'en savait rien. Son climat à lui, c'était la pluie et les orages. Le sable chez lui, ça se trouvait sur le bord des plages, pas dans les airs à essayer de te transpercer les yeux.
Plié en deux sous la force du vent, couvert par son vêtement sombre et la tête enroulée dans son écharpe pourpre, le Vampire avançait avec peine dans une direction qu'il pensait être celle du village du Sable. Mais ici, dans cette violence qui inversait sol et ciel, les faisant se mêler dans un ouragan sans mesure, rien n'était plus incertain qu'avancer droit devant soi. Bien sur, il aurait pu s'arrêter, attendre que ça passe en espérant ne pas finir enseveli, cependant marcher était rassurant. L'immobilité allait de paire avec l'attente et l'anxiété. Marcher lui permettait de ne pas se sentir impuissant, même si ce sentiment n'était qu'illusion, cela lui donnait de la force parce qu'il décidait d'y croire.

Les minutes passèrent sans que rien ne change. Chaque pas de Takeo était immédiatement effacée par la déferlante de vents et de sable, ne laissant ainsi aucune trace de son passage, de son existence. Mais alors que le shinobi pensait s'avancer pas à pas vers le royaume des morts, une ouverture béante apparue devant lui. Une grotte. Un tunnel. Une crevasse. Peu importait, tant que cela lui offrait de quoi s'abriter, même un court instant, des vents hurlants qui l'entouraient. Takeo s'engouffra sans hésiter dans l'ouverture qui s'offrait à lui.
Au bout de quelques pas déjà, la violence de l'air autour de lui s'atténua pour ne devenir bientôt qu'une étrange sensation de caresse dans son dos. Il était à l'abri, enfin. A peine soulagé par la découverte de ce petit havre au milieu de la tempête, Takeo entreprit alors de détailler les lieux. Il se trouvait dans un tunnel, visiblement mi-naturel, mi travaillé par l'homme. Sans doute s'agissait-il là d'un quelconque poste d'observation des shinobi de Suna, même si l'entrée paraissait bien trop large pour un simple poste avancé.

Le Vampire défit son écharpe écarlate qui lui masquait presque entièrement le visage afin de le laisser respirer un peu, et de chasser la quantité phénoménale de sable qui s'y était faufilée. Ébouriffant ses cheveux, il se retourna vers l'entrée à quelques mètres de là et observa l'extérieur. Dehors, c'était un déchainement sauvage du désert qui prenait place. Maintenant qu'il en était sorti, il se demandait même si la tempête n'avait pas redoublé d'intensité. Il en vint à pester contre toutes les forces de la nature qui semblaient souhaiter son anéantissement, ou toutefois se moquer de lui jusqu'à ce que mort s'ensuive. Comme si sa tâche n'était pas assez compliquée comme ça... Il devait trouver une explication à l'inexplicable, parlementer avec ceux qu'il haïssait depuis des années, tout en cherchant à retrouver cette part qui lui manquait et qu'il ne parvenait pas à retrouver. Rien que ça.
Comment les autres s'y prenaient-ils pour vivre leur vie?

Takeo grinça des dents, chose assez douloureuse pour lui au vue de ses canines, puis retourna du côté de l'entrée et s'assit sur le sable chaud, à distance raisonnable afin d'éviter que les bourrasques de la tempêtes puissent l'atteindre. Il n'y avait rien d'autre à faire à présent. Juste attendre que la tempête passe afin de pouvoir rejoindre Suna et avoir son entretien avec le Kazekage, afin de pouvoir enfin tirer tout cela au clair. Attendre et espérer, une fois encore.
Comment, ignorant qu'il était alors, aurait-il pu deviner qu'il se trouvait exactement à l'extrémité d'une des entrées de Suna, un tunnel reliant le village au désert à travers le roc qui le protégeait?

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-01-25, 00:32

Spoiler:

Un picotement, léger, humide, pas spécialement désagréable, puis un second, et encore un, vinrent éveiller la dormeuse, qui ouvrit lentement les yeux, les paupières encore lourdes de sommeil. Une infinité de gouttelettes d'eau s'acharnait à tremper le kimono de la jeune fille, sa peau, ses longs cheveux couleur rubis, cadeau du ciel en ce pays trop sec et chaud dans lequel Kahera était retenue prisonnière. Se redressant alors, la demoiselle en long kimono traditionnel considéra le décor qui l'entourait. Cela ne pouvait être qu'un rêve. Et quel rêve agréable! Un souvenir cher à son cœur, lui rappelant son pays natal, ou du moins, celui qui l'a vue grandir et devenir ce qu'elle était aujourd'hui, quoi de tel pour lui mettre un peu de baume au cœur?

*Kiri... Cette pluie qui ne cessait de tomber que si rarement... cette humidité, cette fraîcheur omniprésente dans l'air... Ca me manque...*

Ce n'était peut-être qu'un songe, mais quand bien même, Kahera ferma les yeux, se plaçant sous la pluie, bras écartés, fermant ses grands yeux couleur soleil, comme si elle craignait qu'ils ne fassent fuir cette eau si bienvenue, et elle tourna sur elle-même, les paumes tournées vers le ciel. Un tel cadeau de l'immensité si bleue, ici à Suna, ne se refusait pas pour une enfant de la pluie comme elle. Chaque goutte qui tombait lui faisait parvenir un léger son, et l'ensemble des petites orbes brillantes tombant du ciel en sa direction créait une douce mélodie à ses oreilles à l'ouïe affûtée. Le chant du ciel... Que n'aurait-elle pas donné pour l'entendre à nouveau, le ressentir jusqu'au plus profond de son être, ailleurs que dans un simple songe!

D'ailleurs, le songe en question, capricieux, ajouta le tonnerre aux effets spéciaux de ce film improvisé, comme pour tenter d'en effrayer l'actrice principale. Mais Kahera sourit, de ce doux sourire qui lui était si particulier, empli de tendresse, comme personne d'autre ne savait le faire. Qu'importait les difficultés que la vie pouvait mettre sur son chemin, jamais elle ne se laisserait écarter de son nindô pour la peine. Et bien qu'elle fut loin de son chez elle, en ce pays de sable, de chaleurs étouffantes et habité par un peuple qui n'était pas le sien, il s'y trouvait aussi des alliés, un membre de cette famille qu'elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier et de respecter malgré les crimes de la dite famille, et un ami, un compagnon précieux, qui à chacune de ses chutes, l'aidait à se relever, encore et toujours plus forte. Shitatsumaki Kamikaze l'avait entraînée, aidée à retrouver la trace de son passé oublié, et ses dons perdus au fond de son esprit par trop troublé alors... Et Eden Legaia veillait sur elle comme elle veillait à présent sur lui, Shitatsumaki les ayant depuis peu laissé quitter le nid pour apprendre à voler de leurs propres ailes.

*Eden-kun...*

Elle sourit encore. Quand elle n'avait plus la force d'avancer ou de se relever, lui en avait pour dix, et lui en partageait, de sa façon si particulière, emplie de fraternité, d'humour, de courage. Pourrait-elle seulement un jour lui rendre tout ce qu'il lui avait apporté dans sa vie? Tournoyant de plus belle sur elle-même, dans une danse avec la pluie pour partenaire, Kahera rit, gaie, remerciant le ciel de cette eau qu'il lui offrait malgré les orages en bonus, fixant toujours son esprit sur le positif avant tout. Et d'ailleurs, pourquoi ces zébrures déchirant le ciel auraient-elle le mauvais rôle? N'étaient-elles pas magnifiques, impressionnantes de force, encourageantes? Un peu comme si le ciel lui-même murmurait à l'oreille de l'Ombre de la Brume d'avancer, de ne pas baisser les bras, de devenir encore et toujours plus forte, endurante. Car avoir pour nindô de veiller sur le peuple de Kiri, de relever un pays à l'espoir déchu, il ne fallait pas craindre les intempéries, quelles qu'elles fussent...

*Je ne baisserai pas les bras.*

Armée de cette détermination, elle termina sa danse en s'inclinant face au ciel lui-même, tel un duelliste face à son adversaire, en tout honneur et respect, avant de rouvrir les yeux, encore une fois. Mais plus dans ce décor familier, rassurant, humide... Seuls les meubles de son appartement dans le domaine du clan Kamikaze l'entourait à présent, tandis qu'elle émergeait de ce long sommeil, et si la perspective de quitter son rêve pour revenir à cette dure réalité n'était pas des plus réjouissantes en son cœur, Kahera n'en perdit pas pour autant son sourire... et sa détermination. Mais pour l'heure, il était surtout temps d'aller s'entraîner un peu, après cette courte sieste de fin d'après-midi. Le soleil avait du décliner, à présent, et la chaleur se faire moins insupportable.

La jeune kunoïchi se releva donc, toujours vêtue de son long kimono traditionnel et de ses getas, et sortit dans la nuit tombante, remarquant avec quelque dépit la tempête de sable qui semblait se lever en même temps que l'astre lunaire et ses étoiles. Tant pis. Tempête ou pas, elle tenait à cet entraînement solo, et se rendit donc au tunnel qui menait du village caché du sable au désert environnant. Ses pas résonnèrent sur les dalles de pierre de la galerie, d'abord inaudible à l'intrus qui s'y trouvait, puis, de plus en plus perceptibles, peu pressés, mais déterminés à atteindre l'autre bout du tunnel, où se trouvait le chef Anbu de Kumo...

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-01-26, 00:39

Les vents allaient et venaient sans faire de pause, emportant au loin chaque grain de sable que pouvait repérer les yeux rubis du Vampire. Cette vision faisait naitre en lui un sentiment de déjà vue, sans qu'il puisse comprendre d'où il tenait cela. Non, il n'était jamais venu dans un désert. C'était une autre impression.
L'impression de voir ce qui nous entoure se faire emporter au loin, sans qu'on puisse rien y faire.
Le Rêve. Encore. Toujours.

Takeo posa ses deux mains sur son visage et s'écroula sur le dos dans un soupir exaspéré. Pourquoi ne pouvait-il penser à autre chose? Malgré toutes ses tentatives pour garder son esprit loin de ce terrain miné, le fil de ses pensées le conduisait inévitablement à ce sujet.
Y penser un bon coup pour être enfin tranquille? Ca valait le coup d'essayer.
D'accord. Reprenons donc depuis le début. Takeo et d'autres ninjas de Kumo avaient fait un Rêve. Le même Rêve. Un Rêve de mort et de destruction. Personne ne savait comment cela était arrivé, ni ce que cela signifiait. Le seul indice dont ils disposaient c'était ce Sharingan apparu à la fin de l'illusion, avant que la réalité ne reprenne ses droits. Alors on l'avait tout d'abord envoyé à Suna, afin de mieux cerner le phénomène et voir si Kumo n'était qu'un cas isolé. Ce qui n'avait, finalement, pas été le cas. Et à présent, il poursuivait son enquête.
Non. Ce n'était pas cette mission qui le troublait, mais le Rêve lui-même. Dans cette illusion, il avait repris gout à la vie, lui qui n'était qu'une ombre. Il avait aimé. Puis le monde était devenu guerre et carnage, et son monde avait été détruit. Non, c'était pire que ça. IL avait détruit son monde, ces êtres qu'il aimait, ce village. Il avait été incapable d'y résister, même si cela n'avait été qu'illusion. Il l'avait tué, Elle. Puis, dans sa douleur, il s'était relevé, plus fort. Et tout s'était achevé.
Oui. Le problème était là. Que devait-il faire? Rechercher ce qui avait été sien? Protéger et chérir ce qu'il avait encore? Couper tout lien qu'il entretenait encore avec le monde, afin d'éviter que pareille souffrance ne le reprenne?
Autant de choix de vie qu'il ne parvenait pas à prendre.
Le problème ne venait pas du Rêve finalement, il venait de lui.

Un triste sourire étira les lèvres de Takeo, qui n'avait pas bougé depuis le début de cet échange silencieux avec lui-même. Il en avait mit du temps pour arriver à cette toute bête conclusion! Tant de temps perdu à se remuer le couteau dans la plaie... Alors que ce qu'il cherchait, il le possédait déjà.

Un pas. Deux pas.

L'Anbu se redressa immédiatement pour se tourner vers le couloir sombre plongeant vers les ténèbres. Devenait-il fou à trop vouloir se creuser la tête? Ou la tempête lui jouait-elle un nouveau tour? Il tendit l'oreille plusieurs secondes, durant lesquelles il ne put rien entendre de plus que le souffle de la tempête derrière lui, puis, faiblement, si faiblement, il distingua un bruit répété et régulier en provenance du tunnel.
Réagissant par instinct plus que par réflexion, Takeo se jeta dans un coin d'ombre de la roche en espérant que son geste n'arrivait pas trop tard. C'était bel et bien des bruits de pas, et ils se rapprochaient. Ce tunnel n'était peut-être pas à l'abandon finalement... Encore un coup de sa poisse. A tous les coups il était encore tombé sur un repère de pillards du désert ou de quelque chose s'approchant. Ca lui ressemblait bien... Bon, d'accord. En vérité, rien ne lui disait qu'il se trouvait dans une situation spécialement dangereuse. Mais dans l'action, le Vampire préférait faire passer la sureté avant tout. Coincé dans un pli de la roche, une main sur la poignée de Kirihana, Takeo restait immobile à guetter l'approche de l'inconnu. Il espérait que sa tenue sombre et l'absence de lumières aux alentours suffirait à voiler sa présence, déjà presque entièrement effacée.

Les pas se rapprochèrent se faisant de plus en plus sonores. Lorsque le shinobi les jugea assez prêt, il s'élança.
Bondissant et dégainant sa lame en un même mouvement mille fois répété, le Vampire se lança à pleine vitesse dans le couloir pour aller percuter la silhouette qui ne se trouvait qu'à quelques mètres de lui. Son objectif n'était pas de tuer, pas encore. Alors, au lieu d'abattre son arme comme il l'aurait fait en temps normal, Takeo se contenta de se jeter sur son adversaire et de le percuter au torse pour lui couper le souffle et l'entrainer dans sa chute.
L'action s'était déroulé en une fraction de seconde. Sa proie avait pourtant semblé repérer son attaque et entamer un mouvement d'esquive. L'inconnu était rapide. Trop pour qu'il s'agisse d'un simple bandit. Mais la surprise avait été en sa faveur. A présent, ils étaient tous les deux au sol, l'assaillant bloquant la bouche de l'assaillit de sa main afin de l'empêcher d'émettre un cri d'alerte tout en immobilisant le reste de son corps avec le sien. Kirihana gisait dans le sable, à une trentaine de centimètres de sa main. Il avait dû la lâcher pendant le mouvement afin de se consacrer à son immobilisation. Son dernier bras, quant à lui, venaient immobiliser ceux de son adversaire au-dessus de sa tête. Tout s'était bien déroulé. Sauf que Takeo sentait quelque chose d'étrange au niveau de son torse. Une... poitrine?

Un réflexe pudique complètement déplacé prit alors notre Vampire qui se redressa immédiatement en relâchant ainsi le torse et les bras de la jeune femme. Chose complètement stupide, je vous l'accorde, car il donnait ainsi l'occasion à l'adversaire de se défendre et de, par exemple, lui enfoncer un kunaï dans le cœur! Mais Takeo n'avait pas eu le temps de penser à ça tant il avait été surpris de découvrir que les pas qui le hantaient étaient ceux d'une femme. C'était troublant.
25 ans, Chef Anbu, aucune pitié pour ses adversaires, et toujours pas fichu de toucher une femme.
Ce garçon était vraiment un cas désespéré.
Mais heureusement pour lui, il n'était pas débile, c'est là l'une des seules choses que je lui accorde. Takeo ne mit pas longtemps à se rendre compte de sa vulnérabilité et se saisit immédiatement de Kirihana pour la pointer sur la gorge de la femme, tout en maintenant sa prise sur ses membres inférieurs.

« D'où tu sors toi? »

Sa voix n'avait pas été aussi agressive et assurée qu'il l'avait voulu. La surprise ne s'était pas encore dissipé. Idiot! Ce n'était pas le moment de prendre ça en considération!
Takeo se mit à détailler rapidement la kunoichi (car s'en était vraisemblablement une) à la lumière faiblarde qui filtrait à travers la tempête, à l'entrée. Ses cheveux, longs et répandus autour d'elle comme un voile, était d'un rouge vif, presque comme ses propres pupilles? Teinture? On s'en fichait. Son visage était assez doux, pas celui qu'on s'attend de la part d'une combattante aguerrie. Jeune aussi. Ses yeux, eux, se voyaient parfaitement bien. Ils étaient d'un or clair, presque mielleux. Portait-elle une robe chinoise? Ou un kimono? Ne pouvait se permettre de baisser les yeux pour observer plus en détail sa tenue, le Vampire ne pouvait encore le savoir. Quant au reste...
Ami ou ennemi?
Et pouvait-il lui-même considérer quelqu'un comme un "ami"?

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-01-26, 01:27

"A... AH!!!"

Ce fut tout ce qu'elle put exprimer avant de se retrouver bâillonnée par la main de cet inconnu, le souffle coupé, suffoquant à moitié, surprise et effrayée à la fois. Que se passait-il? Un ennemi attaquait-il Suna par cette entrée du village caché du Sable? Devait-elle donner l'alerte? Mais en y pensant, comment donner une alerte quelconque avec la main de cet individu inquiétant sur sa bouche, son autre main lui maintenant les poignets au-dessus de sa tête, assis qu'il était sur son torse pour la maintenir immobile et incapable de se défendre ou de fuir? L'option la plus proche de la méthode habituelle de Kahera aurait d'ailleurs été de prendre la poudre d'escampette au plus vite et de se terrer dans une quelconque cachette ou grâce à son Mienaï, pour ensuite observer et analyser, mais pour l'heure, cette option lui était inaccessible.

Seuls ses grands yeux d'or, plutôt ambrés dans la pénombre de cet endroit, pouvaient observer l'individu qui l'avait ainsi attaquée, penché au-dessus d'elle, tandis qu'elle tentait de se calmer, ayant un bref instant cru que son cœur allait faire exploser sa poitrine tant il battit fort sous le choc. Un jeune homme, à première vue un shinobi, la vingtaine, des cheveux blancs en pétard, un regard couleur sang, méfiant, analysant lui aussi la nature exacte de sa proie, une tenue sombre, une longue écharpe de la même teinte que son regard, et une arme, qui lui avait apparemment échappé des mains lorsqu'il lui avait sauté dessus. Rien de très rassurant pour la demoiselle prisonnière, mais le fait qu'il ne l'aie pas blessée alors qu'il aurait pu rassura déjà Kahera sur les éventuelles intentions du shinobi étranger.

D'ailleurs, la méfiance de son regard scrutateur laissa rapidement place à la stupeur, tandis qu'il avait reculé, lâchant son emprise sur ses poignets et lui laissant enfin le loisir d'ouvrir la bouche... Quelle mouche l'avait-elle donc piqué? Etait-elle donc effrayante? Se connaissaient-ils? Kahera douta fort qu'il s'agisse de cette seconde idée, bien que ces jours-ci semblaient s'accumuler les mystères l'entourant, comme lorsque ce Longwang, parfait inconnu pour elle, l'avait appelée par son nom, la reconnaissant comme n'importe qui aurait reconnu une vieille connaissance lorsqu'il l'avait aperçue... Non, cet étranger qui la maintenait fermement sur le sol de ce tunnel malgré son apparente surprise ne devait pas la connaître. Alors quoi? Pourquoi avoir soudain relâché son emprise et eu ce hoquet de surprise? Attendait-il quelqu'un d'autre, une proie précise qu'il avait pensé reconnaître en sa personne, mais qu'elle n'était finalement pas?

"E... excusez-moi... Je..."

Que dire? Perplexe et perdue dans pareille situation, la voix hésitante, Kahera se tut à nouveau, considérant son agresseur en cherchant toujours à comprendre ce qu'il se passait exactement. Commencer par le commencement. Qui était-il? Que lui voulait-il, et pourquoi cette façon bien agressive de lui sauter dessus alors qu'elle sortait tranquillement de Suna pour aller s'entraîner? Sortir de Suna... Une idée lui vint soudain, à cette dernière pensée. Inquiète malgré elle, tentant de se justifier malgré le fait qu'elle n'eut aucun tort à se reprocher, elle balbutia:

"Si vous êtes de l'Ordre du Sable, sachez que je me rendais juste aux environs, pour m'entraîner comme je le fais régulièrement, monsieur... Je ne comptais pas fuir de Suna."

*Après tout ce temps, l'on me surveille encore... Quand ce n'est pas cet Asano...*

Qui cet homme agile, rapide, efficace et inconnu de Kahera, tapis dans l'ombre de ce tunnel, pouvait-il être, sinon l'un des chasseurs de déserteurs chargés de surveiller son cas, ici à Suna? Loin de se douter que s'il fut effectivement nanti d'un job proche de celui des membres de l'Ordre du Sable, son étrange interlocuteur n'était pas du tout du coin, Kahera le fixait à présent d'un air moins effrayé, ses fins sourcils légèrement froncés en signe d'agacement face à tant de précautions la concernant. Si elle avait voulu fuir Suna pour rentrer à Kiri, n'y serait-elle pas déjà, aidée de son incontestable talent quand il s'agissait de jouer au chat et à la souris? Qu'Asano ait reçu la charge de la surveiller jour après jour, traquant le moindre de ses faux pas, était déjà stressant et pénible à supporter à long terme, mais qu'on lui envoie à présent d'autres shinobis sur le dos, ça commençait à faire beaucoup, et Kahera pensait déjà à demander audience au Kazekage lui-même pour faire cesser ce manège stupide, sans se douter que l'homme perché sur elle n'avait rien à voir avec tout cela...

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-01-28, 22:04

Il la regardait. Elle le regardait.
Ils se regardaient quoi...

C'était idiot à dire, mais c'était la vérité. Takeo ne parvenait pas à détacher son regard de celui, doré, de la jeune femme. Il n'essayait même pas de toute manière. Ce n'était pas là l'effet d'un envoutement, d'un coup de foudre ou de quoi que ce soit d'autre dans ce genre: son esprit était pour le moment vide de toute réflexion. Brusquement tiré de ses pensées, puis emporté par un flux d'adrénaline dû à la surprise et l'action, son cerveau n'avait pas encore rattrapé la manœuvre de son corps. Que devait-il faire? Qui était cette fille sortie de nulle part? Ces questions élémentaires ne lui venaient même plus. Le Vampire se contentait de pointer sa lame sur la gorge de celle qu'il prenait pour une menace. Sans plus. Dans l'attente d'un signal de sa partie pensante, le corps du shinobi suivait ses propres règles. Ce qui n'était pas forcément une bonne chose pour la jeune femme...
Celle-ci semblait avoir été aussi prise au dépourvus par Takeo que lui l'avait été par elle. Son fin visage n'exprimait pour le moment que surprise, choc et incompréhension. Elle ne s'attendait donc pas à trouver quelqu'un à l'entrée de ce tunnel? S'agissait-il donc bien d'une cachette? Les informations étaient troubles, et la fille aux cheveux rouges pas très causante. Mais qui le lui reprocherait? Elle venait de ce faire agresser par un Vampire sanguinaire dans un coin sombre après tout... N'importe qui serait à sa place immédiatement réduit à un silence terrifié.
Mais cela ne devait visiblement pas s'avérer être son cas.

La jeune femme immobilisée au sol hésita un instant, puis bafouilla à voix basse quelques mots. Elle... S'excusait.
Un fou furieux lui rentrait dedans, l'arme à la main et la menaçait à présent ouvertement, et elle elle s'excusait?!
Takeo n'avait jamais tenu les ninjas du sable en haute estime, cette idée n'allait décidément pas en s'améliorant. Ainsi donc il existait à Suna des gens capables de s'excuser lorsqu'on les attaquait? Bah! Cet endroit méritait peut-être bien le surnom de bac à sable au final.
Trêve d'idioties. Takeo était passablement choqué par les excuses de sa victime et l'observait à présent d'un air déconfit. C‘était une première pour lui: l‘agneau qui s‘excuse pendant que le loup la dévore. L’inconnue ressemblait tout d’un coup plus à un enfant pris en faute qu'à une jeune femme en détresse. C’était gagné. L'Anbu ne comprenait plus rien. Mais au moins son cerveau s'était remis à tourner à plein régime. Un peu trop même.

Le shinobi ne répondit pas. Pensif, les sourcils froncés, il observait la jeune inconnue en tentant de comprendre qui il avait devant lui, chose que celle-ci semblait également faire de son côté. Ses intentions ne semblaient pas agressives, mais dans une telle situation beaucoup n'hésiteraient pas à embrasser leur adversaire afin de mieux l'étrangler, alors Takeo préférait ne pas baisser la garde. La jeune fille devait cependant être une excellente actrice pour à ce point avancer sa comédie. Fallait-il alors continuer à être méfiant? Ou s'abandonner à cette confiance absurde qu'il avait envie de ressentir? Qu'auraient fait Sanjy et Batsu s'ils avaient été avec lui? Quels idiots ces deux-là... Pourquoi avait-il fallut qu'ils se retrouvent séparés à un moment aussi crucial? Le Vampire en arriva à rediriger toute sa hargne et sa tension contre les deux guignols qui devaient à cette heure-ci errer dans le vent et le sable.
Avant de pouvoir pousser son idée plus en avant, la jeune femme parla une nouvelle fois, maladroite, balbutiante, mais d'une vois cependant plus claire et calme qu'un peu plus tôt.

L'ordre du sable? C'était quoi ça encore? Ce nom sonnait comme un nom de secte. Les autorités de Suna avaient-elles des problèmes de religion en ce moment? Pas à sa connaissance. Cette hypothèse loufoque était donc à écarter. Peut-être était-ce le nom d'une bande de brigands de la région? Non. Idiot. Jamais elle ne parlerait de sortir "pour s'entrainer" si elle avait été un otage ou autre chose. Et qu'est-ce qu'elle voulait dire par "fuir Suna"?
Sentant que la tête commençait à lui tourner, de chaleur ou à force de trop penser, Takeo poussa un soupir d'exaspération en portant sa main libre jusqu'à sa tempe. Etait-ce là une nouvelle technique qui consistait à faire éclater la tête de l'adversaire? Non. Il était peut-être temps que le Vampire arrête avec ses hypothèses foireuses et se montre un peu plus perspicace que ce qu'il avait été jusqu'à présent.
Il n'était sur que de trois choses. Tout d'abord, la jeune fille n'avait montré aucun signe d'agressivité à son encontre. Inutile donc de la menacer plus que de raisons. Si dans le pire des cas il se trompait, le shinobi avait suffisamment confiance en sa vitesse, lui pour qui le monde tournait au ralenti, pour pouvoir esquiver une attaque surprise. Ensuite, il en était sur, la jeune inconnue aux cheveux flamboyants n'était pas ce à quoi il pensait, et il était incapable de deviner exactement ce qu'elle était pour le moment. Et enfin, il était assis sur elle, dans une position plus que gênante pour tous les deux.
Irrécupérable vous dis-je.

« ... »

On aurait pu dire qu‘un profond silence s‘installa alors entre eux alors qui se dévisageaient, mais avec la tempête de sable soufflant à l‘extérieur ce silence avait quelque chose d‘assourdissant.
La jeune femme avait l‘air plus calme et plus… contrariée à présent. Takeo se sentait dans une position incertaine, improbable. Le regard de l‘inconnue n‘arrangeait rien. A présent presque entièrement désorienté, le shinobi abaissa lentement son arme et se releva rapidement pour faire un bond d‘un petit mètre vers l‘arrière. Cette précaution était quelque peu futile contre un ennemi dont il ignorait tout, mais le Vampire s‘y sentait plus à l‘aise qu‘en restant collé à un corps féminin. S‘il n‘avait pas fait aussi chaud et sec, peut-être Takeo aurait-il rougis, qui sait?
Avec un peu de recul, l‘Anbu continua à jauger la jeune femme en face de lui. Finalement, elle portait un kimono bleu assez ample, sous lequel on pouvait dissimuler tout ce qu‘on voulait. Avait-elle des armes cachées? Peut-être. Lors de son immobilisation, Takeo n‘avait pas poussé très loin sa fouille corporelle, surtout lorsqu‘il avait compris qu‘il s‘agissait d‘une femme. Toujours rien d‘alarmant.
Aucune de ses hypothèses ne semblait se vérifier, et le mystère s‘épaississait. S‘avouant finalement vaincu par son ignorance, le Vampire fronça les sourcils et se décida à se délier les lèvres.

« … Qu’est-ce que tu es? … Une déserteuse ou quelque chose dans ce genre? »

Aucune délicatesse. Du pur Takeo. Pourtant, quelque chose dans son ton lent et hésitant trahissait le trouble qui lui agrippait l‘estomac.
Il avait parlé de la première chose qui lui était venu à l‘esprit. Elle avait faillit fuir Suna? Cela faisait d‘elle une sorte de Nukenin aux yeux du Vampire. Du moins, il pouvait se permettre de la surnommer ainsi pour lui-même le temps d‘en savoir plus sur elle. Mais et si c‘était vraiment le cas? Si il s‘agissait d‘une déserteuse de Suna, aussi improbable que ça puisse paraitre? Que ferait-il? … Simple. Il lui demanderait de le conduire jusqu‘au village du sable… Sous la menace? A voir…
Dans ce désert hurlant, tout lui semblait vague, tout lui semblait brouillé.
L‘esprit de sa défunte sœur se trouvait-il dans les parages? Lui jouait-il là une illusion?
Ishizu…

[désolé pour la piètre qualité du post... u_u"]

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-01-31, 04:41

Le quiproquos de la situation avait de quoi faire rire, mais pour l'heure, les deux protagonistes avaient bien d'autres chats à fouetter. Partagée entra crainte et surprise, le tout mêlé d'autant d'incompréhension qu'il ne devait y en avoir dans l'esprit de son interlocuteur, Kahera se redressa, lentement, très lentement, se remettant debout sans geste brusque aucun. L'animal effrayé qui l'avait clouée au sol en pointant ses crocs - fussent-ils représentés sous les traits d'une épée - sur sa gorge, n'avait rien d'avenant. Qui que puisse être cet inconnu, il était rapide, efficace, sans doute dangereux, et se méfiait visiblement d'elle.

Sa première pensée, qui fut de voir en cet agresseur surprise l'un de ces shinobis traquant le moindre faux pas qu'elle pourrait commettre, se vit bien vite remplacer par une autre: ce monsieur n'était pas d'ici et ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam. D'abord confuse de sa méprise, Kahera se demanda ensuite qui pouvait bien être cet homme, du coup. Consciente de ses capacités, qu'il n'avait pas hésité à démontrer un instant plus tôt à peine, la jeune femme réfléchit un moment avant d'enfin lui répondre, le ton de sa voix aussi doux et calme que ne le furent ses gestes en se relevant.

"Je crois qu'il y a méprise, monsieur. J'ignore qui vous êtes, et dans pareilles circonstances, j'aurais pu vous demander de vous présenter en premier, mais je ne souhaite aucune querelle."

S'inclinant alors légèrement face à lui, en signe de respect et de pacifisme à son égard, l'inconnue au regard d'or et aux longs et fins cheveux pourpres se présenta, humble, posée, aussi polie que ne l'auraient sans doute jamais été d'autres à sa place en pareilles circonstances.

"Kamikaze Kahera, du clan Kamikaze, actuellement domiciliée au village tout proche de Suna. Et..."

S'étant redressée, la demoiselle au long kimono bleu conclut en répondant à la question, plutôt indiscrète, de Takeo.

"Je ne suis pas nukenin. Bien que je ne voie pas en quoi ma condition ne vous regarde, monsieur..."

Cette information ne le regardait effectivement pas, et si Kahera lui avait répondu, ce n'était que pour couper court à toute discussion sur le sujet. Le ton de sa voix, aussi douce fut-elle, n'avait d'égal à son respect envers l'étranger que sa fermeté. Un parfait inconnu l'agressait sans raison apparente en ce pays qui n'était pas le sien, la menaçait de son arme, puis se permettait de la questionner de la sorte? Et puis quoi, encore? Déjà honteuse d'avoir seulement tenté de se justifier, alors qu'il la maintenait encore au sol et qu'elle l'avait pris pour une toute autre personne, Kahera rougit de confusion. Cet homme, elle ne lui devait rien, absolument rien! Au contraire, c'était plutôt lui qui lui devait quelque chose, à savoir des excuses, déjà, puis de se présenter, moindre des politesses! Loin de le provoquer, le regard de la jeune femme le fixait néanmoins avec au moins une once de colère retenue et d'indignation toute légitimes, dans l'attente d'une réponse, quelque chose, n'importe quoi, de la part de l'étranger.

A bien l'observer, même un esprit d'analyse aussi affûté que ne devait l'être celui d'un chef Anbu comme Takeo ne pouvait discerner la réelle nature de la jeune femme. Un point s'avérait clair: elle ne lui voulait pas de mal, ou du moins, ne semblait pas spécialement capable de lui en faire, quand bien même l'aurait-elle souhaité. Kahera s'était trahie en parlant d'aller s'entraîner, seul indice de sa situation de shinobi, sans quoi, Takeo n'aurait sans doute vu en elle qu'une civile en élégant kimono, très probablement. La douceur émanant de tout cet être semblait presque irréelle, improbable pour une kunoïchi, et pourtant... Kahera dégageait presque une aura de bonté pure, de gentillesse, de tendresse, malgré l'indignation faisant actuellement briller son regard. L'on eut dit à l'observer que jamais cette personne ne pourrait faire de mal à qui que ce fut, et l'imaginer pratiquer l'art des shinobis présentait un aspect presque surréaliste, impossible. Il ne la connaissait pas, et réciproquement, et juger à l'apparence, souvent trompeuse, n'était certainement pas dans les habitudes d'un traqueur de déserteurs, mais pourtant, tout dans l'attitude et la tenue de cette jeune femme semblait démentir sa condition de kunoïchi. A commencer par ce kimono traditionnel et civil qu'elle arborait, presque impeccable malgré la chute provoquée par Takeo, tandis qu'elle prétendait sortir s'entraîner dans ce désert impitoyable. S'entraîner à quoi, au final? Peut-être à tout autre chose que ce à quoi pensait probablement le shinobi? Et si la demoiselle qu'il avait brutalement agressée n'était qu'une simple civile habitant le village de Suna? Pourtant... Elle avait parlé de fuir Suna. Mais n'y avait-il que les shinobis eux-mêmes qui pouvaient vouloir déserter un pays? Le fait qu'elle puisse vouloir quitter Suna ne prouvait donc rien, au final.

Quoi qu'il en fut, Kahera fixait Takeo, patiente malgré les sentiments qui pouvaient bien l'agiter après pareille agression, bien droite, mais toujours calme et respectueuse, dans cette attitude qui lui était toute particulière, cherchant à comprendre qui était cet homme et pourquoi il lui avait sauté dessus de la sorte...

Spoiler:

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-02-09, 21:02

Takeo sentait dans son dos le souffle brulant de la tempête de sable l'effleurer comme l'aurait fait la caresse d'une main. Le sifflement incessant du vent emplissait leur espace réduit sans faiblir un seul instant.
Il n'aimait pas cette sensation. Il n'aimait pas sentir ses sens se brouiller.
Toujours, dans ces moments, il imaginait les fantômes qui se cachaient dans son ombre, derrière lui.

L'Anbu observa la jeune femme se relever lentement, sans empressement ni aucun geste suspect. Ses gestes semblaient réfléchis dans le but de lui prouver ses attentions louables, mais cette démarche n'avait pas l'effet escompté sur Takeo. Celui-ci avait bien trop l'habitude que les gens tremblent, hurlent, détournent le regard en le voyant. Une telle maitrise de soi de la part d'une femme aussi jeune était plus qu'inattendue pour lui, mais ce qui se passait dans cette grotte avait de toute manière depuis longtemps dépassé la limite de "l'attendu"...
Celle qu'il avait agressé s'adressait présent à lui, debout et visiblement sans égratignures. Comme quoi un sol en sable pouvait aussi avoir du bon. Sa voix était à présent tout à fait normale, comme si les deux protagonistes n'avaient fait qu'échanger quelques amabilités depuis le début de leur rencontre. La tension présente dans l'air était réellement la seule chose qui laissait encore deviner la tournure dramatique que pouvait à tout moment prendre les évènements. De nouveau, d'une voix polie et respectueuse, la jeune femme lui parla calmement comme pour apaiser ses pulsions meurtrières. Il fallait avouer que son allure inoffensive arrangeait bien les choses.
Le Vampire, lui, restait bien droit, dos au vent, à observer la jeune femme en chien de faïence. Malgré tout le trouble qu'il pouvait sentir en lui, le shinobi gardait en lui une force effrayante qui ne pouvait complètement s'effacer. Son regard rubis restait fixés sur la jeune femme qui s'inclinait à présent devant lui, et leur éclat ne laissait aucune doute sur sa réaction en cas d'hostilité à son encontre. A côté de son aura hostile et trouble, celle de la jeune fille semblait empreinte de douceur et de sérénité. C'était ce contraste, cette différence, qui mettait mal à l'aise le Vampire depuis le début de cette rencontre, plus encore que le fait d'avoir affaire à une femme.
Elle et lui étaient différents, de la même manière qu'il était différent de Kazumi Inochi, sa supérieure.

Elle s'appelait Kahera Kamikaze, membre d'un clan qui lui était inconnu et habitante du village de Suna. Cependant ce n'était pas suffisant pour définir si elle constituait une menace ou non pour Takeo. Son appartenance à un clan ou au village du Sable n'affirmait en rien son statut de kunoichi. Pourquoi donc l'Anbu la considérait-il alors comme telle? Parce qu'elle avait parlé d'entrainement? A cause de cet infime mouvement d'esquive qu'il avait décelé en se jetant sur elle? Nullement. Le Ketsuki n'avait pas de preuves, mais il était certain que la jeune femme n'était pas une civile. Une vraie civile, même habituée à la présence de ninjas autour d'elle aurait été effrayée, aurait essayé de s'enfuir... Kahera ne l'avait pas fait, au contraire elle semblait plus à l'aise qu'il ne l'était permis. Cela trahissait forcément un minimum d'entrainement, et une certaine habitude des situations dangereuses... Qu'elle soit ninja ou non, cette femme n'était définitivement pas ce qu'elle semblait être au premier abord.
Alors que ses pensées filaient dans sa tête, Takeo entendit la dénommée Kahera répondre à sa question, sur un ton à peine réprobateur. Visiblement elle n'avait pas apprécié d'être comparée à une déserteuse. La "Lune de Sang" voyait bien dans les yeux dorés de Kahera une certaine indignation mêlée de ressentiment à son encontre, ce qui était légitime. Elle devait attendre des excuses, en bonnes gens civilisés, mais le ton qu'avait pris la jeune femme ne convenait pas vraiment au Vampire. D'accord, il avait fait une erreur en se jetant sur elle, mais l'Anbu se considérait au fond comme vierge de toute faute. Il avait été pris par surprise, il avait réagi. Il n'y avait rien de plus à ajouter pour sa part.

« Désolé de ne pas m'être attendu à entendre des pas dans mon dos dans une petite grotte au milieu du désert. »

L'habituel ton sarcastique de Takeo avait remplacé ses paroles agressives qui avaient dominé un peu plus tôt. C'était tout lui ça: provoquer au lieu de s'excuser, même si cela allait à l'encontre de ses intérêts et ruinait la situation. cette jeune personne avait beau le troubler par la différence qui les séparait, il en fallait beaucoup plus pour ébranler les fondements de l'esprit du shinobi aux canines en croissant de lune. Mais celui-ci ne pouvait pas se permettre de laisser la situation s'éterniser sur cette mauvaise note, sous peine que cela se retourne contre lui. Il se devait de répondre aux présentations de Kahera, mais était-ce une bonne idée de dire la vérité? Devait-il mentir? ... Qu'avait dit Kazumi déjà? Ah oui. Jouer franc jeu.

« Mon nom est Takeo Kikuta, du clan Kikuta. Je suis Juunin de Kumo en mission. Je devais me rendre à Suna avec d'autres personnes, mais nous avons été surpris par la tempête. Je me suis donc retrouvé à attendre dans cette grotte que la tourmente passe pour ensuite gagner Suna... »

... Voilà qui résumait assez bien sa situation du moment. Un peu trop bien même.
La méfiance du Vampire s'était petit à petit volatilisée alors qu'il parlait. Son agressivité aussi, par la même occasion. Ainsi la tension électrique qui régnait entre les deux personnage s'était quelque peu apaisé. Mais Takeo empoignait toujours son arme dans la main droite, toujours prêt à tout. Dans son corps, un bastion imprenable de suspicion subsistait, et peu avaient été capables de le faire tomber. Ces personnes-là se comptaient sur les doigts des deux mains...
Conscient qu'il restait encore des zones d'ombres à éclaircir entre eux, l'Anbu abandonna petit à petit son regard meurtrier pour le faire interrogateur. Cette femme commençait à l'intriguer... Etait-elle oui ou non une kunoichi? Pouvait-elle le renseigner sur le Rêve, ou plus simplement sur Yune, celle qu'il recherchait? Et surtout...

« ... Et toi? Qu'est-ce que tu fais dans cette grotte? »

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-02-24, 07:54

Tel un animal surpris dans son refuge, l'inconnu restait sur la défensive, méfiant, prêt à la riposte au moindre geste suspect de la part de Kahera. Néanmoins, il venait de répondre et de se présenter, expliquant par la même occasion sa situation en quelques mots la raison de sa présence en ce lieu. Et voilà qu'il demandait à Kahera ce qu'elle faisait ici, elle, en la tutoyant, en plus! Comme si ça le regardait! D'autant plus qu'elle avait déjà répondu à la question avant même qu'il ne la pose... Elle sortait s'entraîner, lorsqu'il lui était tombé dessus comme un félin traquant une proie. Mais soit: cet homme étant étranger au village, il était normal de penser qu'il ignorât l'existence de cette entrée du village. D'ailleurs, peut-être valait-il mieux qu'il reste dans l'ignorance de son existence? Kahera n'en savait trop rien. Après tout, l'entrée principale de Suna restait la seule officielle, gardée nuit et jour, et par laquelle tout étranger désirant entrer devait passer pour se présenter ensuite aux gardes avant toute autre chose... Après un soupir, elle finit par lui répondre.

"Je vous l'ai dit, je sortais m'entraîner. Bref... S'il vous faut joindre Suna, je vais vous y enmener. La tempête de vent n'est pas un problème, pour moi... Mais... Vos compagnons, sont-ils perdus dans le désert?"

Si c'était le cas, en pleine tempête, shinobis ou non, ils risquaient leurs vies. S'ils n'avaient pu trouver d'abri, sans doute même étaient-ils déjà morts... Kahera pouvait se permettre une ballade de santé en plein désert par ce genre de temps, grâce à son don, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Même les plus puissants utilisateurs de l'élément aérien ne pouvaient, pour la plupart, se vanter d'être capable d'affronter pareille tempête d'égal à égal. Le Fuuton n'étant pas l'élément le plus tendre, mieux valait toujours rester prudent et ne pas chercher à le contrer lorsqu'il se déchaînait comme à l'instant, au-dehors de cette grotte... Pourtant, Kahera s'était avancée vers la sortie, observant sans crainte apparente le sable emporté par les bourrasques d'une violence impressionnante, dehors.

"Vous me direz en chemin où vous les avez perdus de vue, et j'irai à leur recherche, dès que je vous aurai amené au village. Venez."

Le ton n'était pas spécialement autoritaire, mais ferme et doux, comme s'il s'agissait simplement là de l'évidence, de ce qui devait être. Il avait clairement annoncé la raison de sa présence en ce lieu. Et s'il était effectivement jounin de Kumo en mission à Suna, alors, elle devait l'y amener. S'il s'agissait d'une mission contre Suna, il ne lui aurait certainement pas annoncé cela ainsi, sachant qu'elle-même appartenait à un clan sunien. Donc, il n'était pas un ennemi, du moins était-ce là ce qu'en avait déduit Kahera. Et si ses compagnons se trouvaient toujours en plein désert dans cette tempête, il fallait faire vite. Avançant alors au-dehors, Kahera ne sembla pas du tout gênée par les vents qui, emportant tout sur leur passage, balayaient la zone et tout obstacle osant leur faire face. Un peu comme si ces vents l'évitaient, la contournaient alors qu'elle avançait hors de l'abri de cette caverne, la jeune femme avançait librement, sans qu'un seul de ses longs et fins cheveux couleur rubis ne fasse mine de bouger sous un quelconque courant d'air. Se retournant alors face à son interlocuteur, elle lui fit signe de la suivre.

"Venez, monsieur Kikuta, je vous prie. Je vais vous mener à Suna, après quoi je partirai au secours de vos compagnons. Mais faisons vite: ils ne survivront pas longtemps à pareille tempête s'ils n'ont pas eu votre chance de trouver un abri..."

[Note: Si Takeo avance, elle l'enmènera donc vers l'entrée principale de Suna, en utilisant son don pour créer un couloir aérien tranquille dans lequel il passeront. La tempête ne les y affectera donc pas. Wink

]

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-03-09, 23:52

Depuis combien de temps était-il entré dans cette grotte? Il n'en avait plus la moindre idée. Toute notion de temps avait été bannie de cet endroit, emportée par le souffle de la tempête de sable. Cela pouvait tout aussi bien faire des heures que quelques minutes... C'était dans tous les cas du temps perdu qu'il ne pourrait pas rattraper. Du temps qui lui était si précieux... Car le sablier avait déjà été retourné.

La jeune Kahera, elle aussi contribuait à faire perdre au Vampire ses notions du temps ou de l'espace. Cette situation stagnante, dans cette sécheresse et cette chaleur, commençait à dépasser ses forces. Takeo n'était vraiment pas fait pour vivre dans ce village du Sable... Peut-être avait-il fait une erreur en acceptant cette mission de Kazumi.
Pire que tout, il commençait à avoir soif...
Le shinobi dut utiliser toute sa volonté pour se concentrer sur les paroles de la jeune femme. Celle-ci n'avait pas l'air particulièrement satisfaite par la manière dont il l'abordait, mais cela avait peu d'importance. Il n'était pas ici pour se montrer courtois, juste pour faire une recherche. Et l'humeur du Ketsuki ne se prêtait tout juste qu'à ça. Kahera expliqua qu'elle sortait s'entrainer, ce à quoi un écho en Takeo répondit "sortir d'où?" mais cette pensée fut trop faible pour franchir ses lèvres sèches. La suite fut bien plus intéressante: elle lui proposait de le guider jusqu'à Suna malgré la tempête, et elle s'inquiétait même pour ses compagnons disparus. Que demander de plus? Pas grand chose. Mais tout cela fit tout de même arquer un sourcil au Vampire. Rechercher ses compagnons? La tempête n'était pas un problème? Que voulait-elle dire par là? Et quelle garantie avait-il qu'elle ne le perdrait pas au beau milieu de la tourmente pour mieux le conduire au trépas? Ca restait une possibilité à ne pas ignorer... Alors que la jeune femme s'approchait de l'entrée, Takeo s'écarta de son passage, décidant de jouer une nouvelle fois la carte de la prudence, puis parla d'un ton vague et apparemment détaché, comme si ce qu'il disait n'avait aucune importance à ses yeux.

« Perdus... Je ne pense pas qu'il faille aller jusque là. Mon équipier et moi étions guidés par un Juunin de votre village, Urashima Sanjy. Celui-ci doit savoir à quoi s'en tenir en cas d'une tempête de sable. Je suppose... »

Takeo ne semblait pas le moins du monde inquiété pour ses deux camarades de routes. Sanjy n'avait, à ses yeux, pour seule importance le fait d'avoir vécu le Rêve, ce qui faisait de lui un bon témoin. Batsu faisait partie du village de Kumo et avait lui aussi vécu ce Rêve, ce qui le rendait un peu plus important que Sanjy, mais le Chuunin n'avait jusqu'ici fait que le gêner. Après tout, c'était de sa faute si ils avaient passé a journée à fouiller le désert à la recherche d'un rocher. Si le duo s'était tenu à l'idée de départ de Takeo, ils seraient tous deux à Suna depuis belle lurette... Quant à l'attachement... Il fallait beaucoup plus que quelques jours de voyages en commun pour éveiller ce genre de sentiment chez le Vampire.
Il observa d'un œil curieux la jeune femme s'avancer sans hésitation vers la sortie de la caverne. Elle affirma vouloir se porter en aide à ses compagnons juste après l'avoir conduit à destination. Le regard du shinobi aux canines en croissant de lune devint alors critique. Une si frêle jeune femme pouvait-elle vraiment braver une tempête de sable seule? Ses doutes étaient réels, tout comme l'étaient les vents violents à l'extérieur de ces parois de pierre. Pourtant, alors qu'elle faisait ses premiers pas à l'extérieur, un détail gêna l'Anbu sans que celui-ci puisse mettre le doigt dessus. Lorsqu'elle s'immobilisa pour se retourner, Takeo avait toujours les yeux fixé sur elle, à chercher ce qui n'allait pas. Ce ne fut qu'alors qu'elle parlait qu'il comprit ce qu'elle voulait dire par "la tempête n'est pas un problème pour moi".
Alors que le vent hurlait, ses cheveux ne tremblaient pas.
Alors que la tempête la cernait, son kimono n'ondulait pas.
Vent et sables, impuissants face à une femme.

Ce n'était que maintenant que Takeo réalisait qu'il avait en face de lui un Ninjutsu inconnu, vraisemblablement de type Fuuton pour ainsi détourner les vents. Au moins, une chose était claire maintenant: il était en face d'une kunoichi.
N'était-ce pas inquiétant? Une telle révélation ne faisait-elle pas qu'aggraver le danger qui le guettait? Du tout. Plus intrigué qu'autre chose par cette faculté, le Vampire ne la craignait pas, malgré le fait que le Vent soit son pire ennemi. Kahera pouvait bien essayer de lui tendre un piège et le prendre en traire, Takeo avait confiance. Pas en elle, non. En lui. Il ne pouvait pas, ne devait pas mourir maintenant. Et surtout pas à cause d'une simple tempête de sable.
Le shinobi fit un pas, puis deux, et continua ainsi jusqu'à se retrouver à l'extérieur où il fut frappé, non pas par le vent, mais par son absence. Il voyait nettement la tempête se déchainer autour d'eux, mais les vents semblait les éviter, comme si la jeune femme déployait une bulle, ou un bouclier autour d'eux, le tout sans dégager une quantité notable de chakra. Takeo ne s'y connaissait pas en Fuuton, mais il savait assez pour reconnaitre qu'il avait en face de lui quelque chose d'unique... Intrigué, il s'avança jusqu'à la la séparation entre la tempête et leur sanctuaire de calme pour passer son avant bras travers le mur invisible séparant les deux milieux. Tout juste arrivé de l'autre côté, Takeo sentit son bras happé et attaque de toute part par les bourrasques qui se succédaient au dehors de leur espace protégé. Vivement, le Vampire retira son bras, cessant de faire joujou avec cette curieuse technique pour adresser un signe de tête d'assentiment à Kahera, signe qu'il acceptait de la suivre et qu'il n'attendait plus qu'elle se mette en marche.

Il avança de plusieurs pas dans la direction de Kahera pour venir s'immobiliser à côté d'elle, un peu en retrait. Le vampire avant rengainé sa lame qui reposait à présent à l'abri dans son dos. Etait-ce là un signe qu'il ne se considérait plus comme menacé? Peut-être. Peut-être pas. Rien n'était jamais tout à fait sur avec cet homme. Cependant ils semblait encore hésiter. Hésiter à parler, à questionner. Il était venu à Suna en quête de réponses, Kahera pouvait-elle lui en fournir? Mais était-ce le meilleur endroit pour ça, isolés au milieu d'une tempête de sable, là où personne ne pouvait les entendre?
La réponse était bien évidemment, oui.

« Dis-moi, Kahera, connaitrais-tu une jeune kunoichi de Suna qui doit à peu prêt faire ton âge et ta taille, avec des cheveux un peu plus bruns que les tiens, toujours accompagnée d'un grand loup noir à grande gueule, et portant le nom de Yune? »

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-03-10, 00:55

La jeune femme s'était mise en marche, peu désireuse de traîner en ces lieux, sans doute, qui plus est, seule avec cet inconnu peu convivial. La tempête qui faisait rage hors de la zone tranquille qu'elle avait créée devait également y être pour quelque chose. Sans doute que comme pour tout shinobi, ses réserves de chakkras n'étaient pas sans fin, et qu'elle ne pourrait pas maintenir son jutsu indéfiniment. Mieux valait donc avancer et ne pas traîner. Elle réfléchit cependant à la question de l'étranger nommé Takeo Kikuta, tandis qu'il restait derrière elle, et qu'il avait toute opportunité voulue pour l'attaquer s'il le voulait vraiment. Mais Kahera n'était pas femme à se méfier excessivement des gens, et de plus, elle se doutait bien que sans elle, dans cette tempête, tout shinobi qu'il fut, il n'irait pas loin.

"Yune... Yune... Non, désolée, ce nom ne me dit rien, monsieur."

Elle ne connaissait pas beaucoup des shinobis de Suna no Kuni, au final... Vivant recluse au clan kamikaze ou en compagnie de son cousin et senseï, Shitatsumaki, ainsi que d'Eden Legaia, son compagnon d'entraînements, elle ne fréquentait quasiment personne d'autre. La description faite par Takeo ne lui disait absolument rien. Fut-elle même accompagnée d'un loup noir, chose plus étrange effectivement, l'image ne lui disait rien.

"Quant à vos compagnons... Ma foi, s'ils restent ensemble, un sunien doit effectivement pouvoir survivre et faire survivre son équipe dans ce désert, j'imagine... Mais s'ils vous ont perdu, qu'est-ce qui prouve qu'ils ne se sont pas aussi perdus l'un l'autre...?"

Logique. Et quoi qu'il en fut, Kahera préférait vérifier la chose par elle-même une fois l'anbu en sécurité derrière les murs protecteurs de Suna, et sous la surveillance des gardes du village. Le reste ne la regardait pas, elle qui, en plus, n'était même pas membre à part entière de ce village, au final. Soupirant doucement, la jeune femme ferma les yeux quelques secondes, tout en continuant son avancée vers Suna, le pas vif et régulier. Ce que son village d'eau et de brume pouvait lui manquer!

Pleure, chante, enfant de la Pluie
Tu ne peux vivre dans l'oubli
Un jour, tu rentreras au pays!

Kahera sourit tristement, tandis que ce refrain kirien lui trottait dans la tête. Dans son dos, l'étranger ne pouvait rien lire des émotions dépeintes sur ses traits, et la jeune femme n'en laissait rien transparaître dans le ton de sa voix, qui restait invariablement doux. Parler en pareilles circonstances ne semblait d'ailleurs pas la déranger. C'était mieux que le silence inquiétant de cette zone protégée de la tempête qu'elle avait créée et qui les suivait sur le chemin menant au village, sans doute...

"Je ne connais pas beaucoup de monde à Suna, je vous l'avoue. Ni ce Sanjy, ni cette Yune que vous me décrivez, ne me disent quoi que ce soit, je suis désolée..."

Et lui, quelle était sa situation, au village d'où il prétendait venir? Sans doute bien meilleure que celle de la jeune femme à Suna. Un jounin... Comme elle, en quelques sortes, qui était jounin spé de Kiri no Kuni, avant de disparaître et de débarquer plus ou moins involontairement à Suna... il devait avoir des amis, une famille, peut-être, à Kumo, qui attendait son retour de mission. La nostalgie peinte sur ses traits, Kahera repensait à sa famille, à elle, à Kiri. A ses quelques amis, aussi, dont ce Mizukage qu'elle admirait et en qui elle croyait. Que devait-il penser d'elle, après tous ses beaux discours quant à son rêve de relever Kiri, à elle aussi, après cette disparition soudaine et sans explications? Elle qui était retenue plus ou moins prisonnière, si loin de son village... Comment allait-on l'y accueillir si jamais elle pouvait y revenir un jour? Très probablement comme tout déserteur qui se respecte. Sans doute finirait-elle en prison, jugée, et puis... et puis quoi? Se souviendrait-on de ses états de service? De sa dévotion au village, aux habitants de ce dernier, et à son Mizukage, alors? Parviendrait-elle vraiment, en plus, à faire se créer cette alliance entre Kiri et Suna, comme elle et Legaia l'espéraient tant...? Tant de questions sans réponses à ce jour, et qui la tracasseraient sans doute encore longtemps...

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-03-18, 22:46

Takeo cherchait le mot pour définir la conduite de celle qui marchait devant lui.
Naïveté? Sincérité? Réalité?
Alors que n'importe qui à sa place aurait été tendu, la jeune Kahera surprenait le Vampire en évoluant avec aisance dans le tempête. N'imaginait-elle donc pas, même un bref instant, tout ce que risquait de lui faire subir l'homme dans son dos? Croyait-elle vraiment être en sécurité en lui tournant ainsi le dos? Non, décidément ce comportement frôlait la stupidité. Et pourtant... Takeo aurait tout donner pour partager ne serait-ce qu'un peu de cette insouciance enfantine. Cette insouciance qui lui aurait permis d'ignorer ses souvenirs, ses douleurs...

Le sable s'affaissait sous leurs pieds dans un souffle à peine perceptible. Ils avançaient d'un pas rapide. Avec une telle cadence, gagner le village de Suna ne prendrait que très peu de temps. Du moins, c'était ce qu'espérait Takeo. Kahera avait-elle hâte de se débarrasser de lui? Ou bien était-elle véritablement inquiète pour de parfaits inconnus perdus dans la tempête? Le shinobi de Kumo avait du mal à y croire. Une telle sollicitude n'était pas crédible. Pas pour lui. Mais il devait bien admettre que l'étrange technique employée par la jeune fille lui était d'un grand secours, pour ne pas dire salvateur. Cette bulle de paix avait cependant quelque chose d'angoissant. Un tel silence, au cœur d'un tel mouvement... Cela semblait irréel, inconcevable.
L'esprit de Takeo ne sortit de sa torpeur que pour considérer un instant la réponse de Kahera. Ainsi donc, pas de Yune? Pas de Kuroraï? Pas de Rêve? Uniquement des illusions? Non. Il était encore trop tôt pour tirer des conclusions. Sanjy s'était avéré réel, lui. Et le fait que la jeune kunoichi ne connaisse personne répondant au nom de Yune ne signifiait rien... Cependant, ici, au milieu de cet ouragan silencieux, le Vampire doutait de tout. Comment, avec une vision si limité de ce monde, pouvait-il le définir comme réel? Et surtout, quel monde devait-il définir comme réel? Celui-ci, avec toutes ces contraintes, ses souffrances et ses insatisfaction? Ou celui du Rêve, si troublant et pourtant si doux? L'Anbu sentit la tête commencer à lui tourner. La chaleur? La soif? La surcharge de pensées? Un mélange de tout?
Alors que son pas ralentissait, son regard flou se porta sur le dos de Kahera, dont la couleur flamboyante prenait une douce teinte cyan.

* Non! *

Ses pas s'arrêtèrent. Pendant quelques secondes il fut paralysé par la force de la voix qui avait hurlé cet avertissement, et dont les échos ébranlaient encore son âme creuse. Il s'était interdit d'y penser! Ce souvenir lui était tout bonnement insupportable!
Takeo sentit ses poils se hérisser et son cœur se retourner, et fut forcé d'attendre quelque secondes pour reprendre la marche d'une manière plus ou moins normale. Il devait faire avec ces mauvaises sensations. Il devait s'y habituer...
Sans le savoir, Kahera lui fournit ce qui lui fallait pour passer outre son malaise. Un question, un sujet sur lequel réfléchir... Il n'avait pas besoin de plus pour occuper ses pensées et leur empêcher toute déviation. Qu'est-ce qui pouvait que Batsu et Sanjy n'avaient pas été séparés l'un de l'autre comme le Vampire l'avait été d'eux? Celui-ci réfléchit quelques instants à la question avant d'avancer sa conclusion.

« Sanjy et mon équipier, Batsu, se connaissaient. Comme ils étaient en train d'échanger des souvenirs pendant le trajet, j'avançais devant eux, à une bonne distance. C'est à ce moment que la tempête est arrivé. Puisqu'ils étaient côte à côte à ce moment, je doute qu'ils se soient perdus de vue. »

A moins qu'ils ne soient débiles, bien entendu... Chose qui n'était que trop probable aux yeux de Takeo. Batsu avait peut-être tenté un nouveau plan foireux pour le retrouver dans la tempête, qui sait?
Le silence reprit ses droits pendant de longues minutes. Ni elle, ni lui, ni le vent, ni le sable n'osait émettre le moindre son décelable. Le Vampire tenait le rythme, mais ne pensait plus à rien. Un grand vide brumeux avait envahit sa tête, de ces vides nés d'un intense fatigue. Dans le cas de Takeo, cette fatigue était mentale. Il était las de penser, de se perdre, de marcher vers un lieu incertain. Il aurait voulu s'écrouler, perdre la force de se tenir debout... Juste une fois de plus.
Le shinobi en mission en oubliait presque la présence de sa guide, qu'il parvenait à suivre malgré tout. De nouveau, elle s'excusait. De ne pouvoir le renseigner cette fois-ci. Le Vampire n'était pas particulièrement fan des personnes qui s'excusaient à tout bout de champ. Pour lui, c'était un signe flagrant d'un manque de volonté et de confiance. Pourtant, cela ne semblait pas du tout être le cas de Kahera. Alors pourquoi? Comment pouvait-il exister un être à ce point empli de contradictions?
Ces questions furent chassées d'un simple soupir. Il n'avait plus la force de chercher des réponses. Sa réponse en fut marquée.

« ... Pas grave. »

De nouveau, après ces quelques mots, le silence.
Au fur et à mesure que le temps passait, la démarche de Takeo se faisait plus lourde. Imperceptiblement. Son esprit n'avait plus la force d'analyser la cause de cette faiblesse. La soif sans doute. Quel imbécile il avait été de laisser les provisions à Batsu sous prétexte qu'il était le moins gradé. Il avait l'air malin maintenant...
L'Anbu remarqua que depuis un moment, il ne faisait que fixer ses pieds qui avançaient dans le sable. Lentement, son regard remonta pour aller trouver le dos de Kahera. Elle s'était un peu éloigné de lui, mais d'à peine quelques mètres. Avait-elle ralenti pour le garder dans sa zone de protection? Ou bien était-ce lui qui avançait plus vite que ce qu'il croyait? Takeo n'arrivait même plus à faire la différence entre les deux. Son état de fatigue ne le lui permettait pas. Il pressa pourtat le pas, afin de ne pas se laisser distancer, de ne pas devenir un fardeau. Chose surprenante, il vint se placer à côté d'elle et non dans son dos. Il avait renoncé à perdre ses forces en de vaines précautions. Pour lui, une seule chose était claire à présent. Leurs rôles avaient été inversés. Un peu plus tôt, c'était elle qui s'était retrouvée piégée, soumise à la volonté de celui qui l'avait attaqué. Maintenant, c'était elle qui le gardait vivant au centre de cette tempête, et sa survie ne dépendait que de son bon vouloir.
C'était de bonne guerre...

« Quel genre de rêve fais-tu Kahera? »

La question avait franchi ses lèvres sans qu'il prenne le temps d'y penser, de peser le pour et le contre. Elle lui était venue naturellement, sans qu'il parvienne pourtant à savoir comment. Toute sa vie tournait à présent autour du Rêve qu'il avait vécu. Tout le bien comme tout le mal lui était arrivé, et s'était ensuite évaporé pour le laisser seul et perdu. Cette question était-elle une nouvelle tentative désespérée de faire devenir réalité ce qui ne pouvait l'être? Peut-être bien. C'était ce dont Takeo avait le plus besoin pour avancer.
Le regard rubis du Vampire dévia de l'étendue de sable pour aller chercher une réaction dans celui, doré, de la jeune femme.
Pourtant, il savait à quoi s'attendre...

[Poste bordélique. Désolé, j'ai fatigué sur la fin. >>"]

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-04-16, 17:01

Ou pas...? A quoi s'attendait-il donc? Que connaissait-il de son interlocutrice pour se permettre de la juger, ou de prédestiner ses réponses à ses questions, aussi étranges pouvaient-elles être? D'abord surprise par cette interrogation, mais sans doute pas autant que par le fait que ce fut cet homme qui l'ait prononcée, Kahera réfléchit. Sans doute voulait-il simplement détendre l'atmosphère en engageant la conversation, après l'avoir attaquée alors qu'elle ne lui voulait aucun mal, elle? Ou bien, au vu de l'air pensif et interrogatif à la fois qu'il affichait à présent, était-ce une sorte de test? La question avait beau paraître simple en elle-même, elle pouvait dissimuler bien d'autres interrogations, d'autres intentions de la part du shinobi étranger que de simplement vouloir entamer une conversation des plus innocentes avec la jeune femme. Aussi, après quelques secondes de réflexion, cette dernière finit par se dire que la simplicité et la franchise restaient à ce jour ses meilleurs conseillers en matière de réponse à autrui. S'il avait pris la peine de lui poser cette question, Kahera prendrait celle d'y répondre aussi simplement et honnêtement que possible.

"A quoi je rêve... A bien des choses, comme tout un chacun, j'imagine. De choses stupides et complètement loufoque, parfois. De choses plus sérieuses et importantes, plus réelles, d'autres fois."

Toujours aussi doux et calme, le ton de sa voix ne trahissait aucune peur, aucune agressivité, aucun sentiment négatif que ce soit. Parfaitement calme et maîtresse d'elle-même, la jeune femme savait sans doute que dans cette tempête, cet homme était à sa merci, car elle seule pouvait le préserver du sable enragé frappant avec hargne les parois invisibles de cet espace protégé créé à l'aide de son don héréditaire. Pourtant, rien dans le ton de sa voix ni dans son attitude ne démentait non plus un quelconque sentiment de supériorité envers Takeo. Elle s'adressait même à lui avec autant de respect que s'il avait été un respectable shinobi de son village.

"J'aimerais vous répondre plus complètement, mais pour cela, il me faudrait comprendre le sens réel de votre question."

Kahera tourna alors son regard couleur soleil vers celui de son interlocuteur, aussi rubis que l'était sa longue chevelure à elle. Sans se formaliser du fait qu'il l'ait tutoyée, elle cherchait sincèrement à comprendre ce qu'il voulait, ce qu'il recherchait, et si elle le pouvait, elle souhaitait même l'aider, l'éclairer dans la mesure de ses possibilités. Cela pouvait passer pour étrange venant de n'importe qui d'autre, d'ainsi se montrer courtoise et à l'écoute d'un individu étranger à votre village et qui vous agresse dès qu'il vous aperçoit, mais pas de la part de Kahera. Pour quiconque la connaissait, la jounin représentait la bonté même, la douceur incarnée, la sincérité constante d'un de ces rares êtres que ce monde de guerres, de sang et de malheurs en tous genres n'avait pas pu corrompre.

"Si vous parlez des songes habituels qui hantent mes nuits... Je rêve de guerres, et de paix, d'alliances qu'il me plairait de voir s'établir entre autant de villages et pays que possible. Je rêve de mon pays d'enfance, qui me manque terriblement. De mon passé, de ce présent, et d'un futur dont j'ignore encore tout."

Reportant son regard devant elle, alors que se profilaient à l'horizon le contour flou d'une falaise accidentée leur faisant face, et percée en son centre par une fente sombre et presque noire, vue de là où ils se trouvaient, Kahera marqua une pause, avant de conclure, tout en avançant calmement, mais avec assurance, vers leur destination:

"Mais je pense que vous faites allusion à autre chose en me posant cette question."

Une nouvelle pause, un silence pensif de la jeune femme, tandis qu'elle marchait toujours à un rythme plus ou moins régulier en direction de l'entrée principale de Suna no kuni, se vit interrompre par quelques rafales de vent furieux frappant de toutes ses forces contre l'abri de chakkra créé par la kunoïchi. Ne paraissant pas inquiète quant à ce détail, elle se tourna néanmoins vers Takeo, ayant bien vu que la nourriture, mais surtout l'eau, lui faisait défaut depuis trop longtemps.

"J'imagine que vous souhaitez parler au plus vite au Kazekage et que vous n'avez guère de temps à perdre, monsieur Kikuta, mais vous souffrez d'une déshydratation plus que visible, et vous risqueriez de mettre à mal votre mission de diplomatie si le délire s'emparait de vous en pleine audience. Accepteriez-vous de passer chez moi avant, afin que je vous donne de quoi vous désaltérer et vous rafraîchir? Enfin, si vous ne vous méfiez plus autant de moi qu'à notre rencontre, s'entend... Je ne vous force pas, je ne fais que remarquer votre état et vous proposer mon assistance."

Comme si elle craignit qu'il ne prenne mal cette proposition et particulièrement le fait qu'elle lui propose son assistance, elle sembla avoir besoin de justifier ses dernières paroles par une phrase toute simple, mais qui résumait en peu de mots les raisons de l'attention qu'elle pouvait bien porter à sa santé.

"Je suis medical nin."

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-04-17, 23:31

Un silencieux soupir franchit les lèvres asséchées de Takeo, avant qu'un pâle et triste sourire vienne s'y niché. La réponse que le avait fourni Kahera était amplement suffisante pour lui et lui conduisait à une unique conclusion: la jeune femme n'était pas une Rêveuse d'Apocalypse. Pour le Vampire cela signifiait que le phénomène brumeux qu'il chassait lui échappait une nouvelle fois, mais il se surprit à en être heureux pour son interlocutrice. En effet, il valait mieux pour elle n'avoir jamais entendu parlé ce qui avait, un mois plus tôt, bouleversé la vie de dizaines de shinobi à travers le monde en une seule et unique nuit.
Takeo, soulagé de savoir un ennemi épargné? Quelque chose clochait dans cette histoire, mais il existait une réponse simple à cette énigme: malgré toutes ses réticences, toute sa méfiance et son hostilité, le Vampire ne parvenait plus à considérer Kahera comme une "ennemie".
C'était... plus que dérangeant pour lui.
Ainsi donc, la kunoichi rêvait de tout et de rien. Elle avait bien de la chance. Lui, depuis des semaines, rêvait ou plutôt cauchemardais toujours de la même chose. Une femme, une guerre, une erreur, un incendie, des morts, le tout surplombé d'une lune d'un rouge sang devenant peu à peu la pupille d'un clan à l'agonie. Il en avait oublié ce que ça pouvait être un rêve paisible, où l'impossible se mêlait au possible et où l'on avançait sans crainte du réveil. En cette époque, Takeo aurait été prêt à vendre son âme au diable pour retrouver un sommeil paisible. Mais ce cher cornu n'était décidément pas quelqu'un de très avare: il la lui refusait toujours.

Le véritable sens de sa question? Le shinobi tourna la tête pour regarder la jeune femme d'un air surpris. Cela se voyait donc autant qu'il pensait à autre chose? Sans doute, oui. Fatigué comme il était, son visage devait être un magnifique livre ouvert à tous. Il devait se ressaisir.
Takeo détourna vite son regard rubis de celui doré de Kahera, souhaitant éviter qu'elle le sonde pour découvrir en lui des choses que lui-même ne voulait pas voir. En vérité, lui-même doutait du sens de sa question. Quelles raisons l'avaient poussé à ouvrir sa grande gueule pour poser cette stupide interrogation? Les réponses étaient trop nombreuses pour être toutes citées... Un besoin d'informations, de confirmations, de paroles, de réalité... ?
Comme le Vampire persistait en son mutisme, la kunoichi parla de ses rêves, dévoilant ainsi indirectement une partie de son passé et de ses espoirs. Il aurait été alors aisé pour Takeo de manipuler ses mots pour les retourner contre elle d'une manière acide et fataliste, mais il ne s'en sentait pas la force. Les paroles de Kahera le traversèrent, tout comme un écho à tant et tant d'existences de shinobi de leur époque, et le Kikuta ne fit rien pour empêcher cela.
La jeune femme marqua un arrêt et regarda droit devant elle. Tout d'abord pris de court, le shinobi l'imita ensuite et plissa les paupières fin de distinguer quelque chose dans la tourmente. Au bout d'un moment, il discerna une grande forme sombre, comme une falaise, droit devant eux. S'agissait-il là du rempart naturel de Suna dont il avait entendu parlé? Sans recevoir de réponse à cette silencieuse question, l'Anbu dut se remettre en route derrière Kahera qui, une fois encore, toucha juste. La jeune femme voyait décidément parfaitement bien en son jeu... Laissant un timide sourire étirer ses lèvres, presque par résignation, le Vampire se décida à éclairer les doutes de la kunoichi.

« Eh bien... Aussi fou que cela puisse paraitre, je suis à la poursuite d'un Rêve. »

Le visage de Takeo se tordit en un étrange rictus alors qu'il prenait conscience de ce qu'il venait de dire. C'était completement idiot, mais c'était l'exact vérité. Il était là pour retrouver ce Rêve qui l'avait brisé, et anéantir le danger qu'il représentait une bonne fois pour toute. Pour lui, il s'agissait là de l'unique moyen de se libérer de cette douleur, de ce cauchemar qui lui collait au corps. Et il avait bien l'intention d'aller jusqu'au bout, quoi que cela lui en coute.
Le Ketsuki secoua violemment sa tête pour se réveiller. Enfin, il était arrivé, ce petit coup de fouet pour se remettre sur le droit chemin. Enfin, il se rappelait d'où il venait et par où il était passé. Ce déclic était apparu inconsciemment, mais il s'agissait à n'en pas douter du résultat de ce petit dialogue avec cette étrange kunoichi. Devait-il l'en remercier? ... Non. Pas encore. Pas avant d'avoir atteint leur destination.

A chacun de leur pas, la masse sombre qui devait être le village de Suna se rapprochait, les dominant à chaque instant un peu plus de sa hauteur. Takeo pouvait à présent distinguer une ouverture qui semblait couper le rocher en deux, un étroit défilé qui faisait surement office d'entrée principale et de poste d'observation pour le village du Sable. Son but était de plus en plus proche, et son calvaire vraisemblablement terminé. Au final, il avait bien fait de faire confiance à Kahera. Sans elle, sans nul doute serait-il toujours perdu et assoiffé dans sa grotte. Comme quoi, accorder sa confiance à quelqu'un de temps en temps ne pouvait pas faire de mal. C'était là une leçon à retenir.
De nouveau, la kunoichi se tourna vers lui et interrompit leur marche. Toujours surpris par ses brusques arrêts, mais un peu habitué à présent, Takeo la dévisagea alors qu'elle lui proposait à nouveau son aide, cette fois pour qu'il reprenne des forces avant son entrevue avec le Kazekage. De nouveau, une telle bonté gratuite de la part de quelqu'un resta en travers de la gorge du Vampire. C'était vraiment trop, trop gros pour être crédible. Qu'allait-elle lui demander en échange? Quand quelqu'un allait-il surgir dans son dos pour l'assommer et l'enfermer dans un sombre cachot?!
Mais tout s'éclaircit avec la dernière phrase de Kahera.

Pendant une seconde, Takeo observa la "Médic-nin" sans aucune expression. Puis, bien vite, ses lèvres s'étirèrent pour former un sourire véritable, loin des esquisses qu'il avait un peu plus tôt montré. Ce sourire ne tarda ps à se muer en rire sonore et joyeux, en fermant les yeux d'aise.
Ainsi donc, elle était une kunoichi spécialisée dans le médical. Bien entendu! Pourquoi ne s'en était-il pas rendu compte avant? Kahera faisait bien évidemment partie de tous ces idéalistes qui soignaient les blessures de la guerre et qui haïssaient ceux, comme lui, qui les provoquaient. Elle était quelqu'un de tolérant et de généreux, et surement aussi droit et moraliste. Oui, bien sur. Elle appartenait à ce genre de personnes qui étaient constamment en conflit avec Takeo, car ils ne partageaient pas souvent les mêmes points de vue, mais qui aussi le troublaient par leur idées qui sonnaient juste, bien que jamais il ne se l'avouerait. Elle était comme cette maudite Sami Uchiwa.
Le shinobi fit lentement taire son hilarité pour se forcer à observer son guide qui, surement, risquait de se vexer d'être ainsi la cause de ce brusque éclat. Il ouvrit de nouveau les yeux pour lui lancer un regard provocateur, presque joueur, tant il était amusé de se retrouvé de nouveau en face d'une médic-nin au caractère solide.

« Désolé... Mais la dernière fois qu'une Médic-nin m'a touché, j'ai faillis l'éventrer. Cependant j'accepte de faire une exception pour toi. Soit mon guide un peu plus longtemps... S'il te plait. »

Le ton léger et le sourire tout bonnement insupportablement effronté de Takeo tranchaient radicalement avec ses paroles qui, dites en d'autres circonstances auraient put paraitre comme un funeste présage. Cependant il fallait aussi noté que c'était la première fois depuis qu'il était avec la jeune femme qu'il se montrait amical et qu'il lui demandait franchement quelque chose. Il y avait du progrès, non?
Sans ajouter quoi que ce soit, le Vampire recommença à marcher vers l'entrée de Suna no Kuni, un reste de sourire sur le visage. Il glissa ses mains dans ses poches et dépassa Kahera pour se mettre à marcher deux pas devant elle, à présent qu'il connaissait à peu prêt la direction. Takeo se sentait libéré d'un poids, à présent que ses doutes s'en étaient allés. Il n'avait nullement trouvé de réponses à toutes ses questions, mais il avait tout simplement cessé de se torturer à propos de choses qu'il ne pouvait savoir. Les réponses, il les trouverait plus tard. Et advienne que pourra.
Toujours dans la bulle de protection de Kahera, l'Anbu pénétra dans l'étroit défilé où tout au plus trois personnes pouvaient avancer de front. Pensif, il observa les parois nettes qui se découpaient dans la roche pour mener... Où ça? Dans la tempête, on ne voyait pas le bout du passage. Mais autre chose n'allait pas à cette scène dans l'esprit de Takeo. Curieux, il se tourna vers Kahera juste derrière lui en s'immobilisant à son tour.

« ... Il ne devrait pas y avoir des gardes par ici? »

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-04-18, 12:24

Naruto - 1st Ending - Naruto

*¤Sand Storm¤* [Libre] Output18

A la poursuite d'un rêve... C'était sans doute le cas de bien d'autres que ce Takeo Kikuta, de par le monde, se dit Kahera avec un sourire à cette réponse du shinobi. Bien sûr, elle ignorait tout de cette histoire de rêve étrange en commun entre plusieurs autres shinobis à travers le monde. Prophétie morbide et inquiétante, simple hasard, mauvaise farce d'un manipulateur des esprits? Quoi qu'il en fut, la jeune femme ne pouvant se douter du réel coupable troublant son interlocuteur de la sorte, elle ne pouvait se fier qu'à son instinct pour répondre de son mieux à ses interrogations. Sans arrière pensée aucune, elle avait exprimé ce qu'elle pensait être la réponse la plus juste et adéquate à la question de Takeo.

Quant à son doute qu'il s'agisse d'une question plus recherchée, au sens plus profond qu'il n'y paraissait de prime abord... Il était certes évident que le soleil, le sable, le vent avaient affaibli les remparts du kumoïen et que le trouble lisible sur ses traits n'aurait sans doute échappé qu'à peu de personnes. Mais ce n'était pas cela qui guidait la medical nin dans ses déduction. Car si la demoiselle venait de lui révéler l'une de ses fonctions premières en tant que kunoïchi, il en ignorait toujuors l'autre, pas des moindres non plus. Kahera, avant de disparaître de Kiri pour se retrouver plus ou moins prisonnière à Suna, travaillait également en tant qu'espionne. Elle avait appris au fil des ans et des missions à écouter, analyser, comprendre, rechercher le moindre détail exprimant quelque réponse à ses interrogations ou celles de ses supérieurs pour qui elle travaillait. L'Ombre de la Brume n'était pas la meilleure espionne de tout le pays de l'Eau pour rien... A moins qu'elle ne fut trop troublée pour travailler correctement, elle possédait un esprit d'analyse et d'observation bien plus poussé que celui de bien d'autres shinobis... Ce dernier allié à son intérêt sincère pour autrui et son désir d'aider, de soutenir, de protéger et de guérir faisait d'elle une personne capable de déduire, de deviner beaucoup d'une simple et rapide observation.

"Désolé... Mais la dernière fois qu'une Médic-nin m'a touché, j'ai faillis l'éventrer. Cependant j'accepte de faire une exception pour toi. Soit mon guide un peu plus longtemps... S'il te plait."

Takeo avait rit, franchement, gaiement, presque, lorsqu'elle lui avait annoncé sa profession. Loin de s'en offusquer, ayant compris qu'il ne se moquait pas d'elle, mais plutôt qu'il se relâchait enfin, sans doute rassuré de comprendre la raison probable de son intérêt pour la santé d'un étranger comme lui, Kahera lui sourit en retour, quelque peu amusée également.

"Avec plaisir. Quant à m'éventrer, sachez qu'en temps normal, je me débrouille plutôt bien en esquive. Enfin... en temps normal!"

Elle rit à nouveau, amusée au souvenir de la façon dont cet homme l'avait surprise et de sa réaction bien maladroite, perdue qu'elle était face à pareille agression en pareil lieu et heure, elle qui sortait juste s'entraîner, distraitement, la tête ailleurs, n'imaginant pas un instant croiser quelqu'un par pareille tempête de sable au-dehors, elle seule étant capable de s'y mouvoir sans danger aucun grâce à son Mienaï. Elle se sentait bien ridicule, à présent... En revanche, la question suivante du shinobi, qui l'avait devancée avant de s'arrêter soudain, la rendit à nouveau plus sérieuse.

"Si. Sans doute les croiserons-nous à la fin de la faille, à l'entrée de Suna. Avec pareille tempête, ils sont eux aussi obligés de s'abriter un minimum de l'intempérie. Mais ils ne chôment pas pour autant."

Elle soupira, se souvenant soudain qu'ici, on ne lui accordait toujours pas la confiance qu'elle faisait pourtant tout pour mériter, et qu'à coup sûr, ces gardes allaient lui poser problème si elle se ramenait face à eux accompagnée d'un étranger désireux de voir le Kazekage, mais nécessitant avant tout quelques soins et rafraîchissement. Allait-on lui faire assez confiance que pour la laisser enmener Takeo chez elle pour qu'il puisse se désaltérer et se rafraîchir après pareil voyage en plein désert furieux?

"Halte là! Veuillez décliner vos identités!"

Ils n'avaient pas traîné. Avant même qu'ils ne puissent réagir, Takeo et Kahera se retrouvèrent entourés de plusieurs gardes, et le moindre mouvement suspect de la part des deux shinobis risquait de leur coûter cher. Pas le moins du monde surprise, Kahera adressa à Takeo un regard signifiant de ne pas s'inquiéter, qu'elle allait régler cela. Comment, elle n'en savait trop rien, habituée au manque de confiance à son égard dans ce pays maudit qui clamait son obligation de rester parmi ce clan qui serait sien, mais qui était aussi responsable de la mort de ses parents, et qui en prime ne lui accordait toujours aucune confiance, presque, après déjà deux ans qu'elle vivait ici, sans faire d'histoire...

"Kamikaze Kahera, medical nin, et j'accompagne ce monsieur, qui était perdu dans la tempête du désert environnant, auprès du kazekage. Kikuta Takeo, shinobi de Kumo, en mission diplomatique. Mais il a besoin de soins et surtout, d'eau. Accompagnez-nous si vous souhaitez vous assurer de ma franchise, messieurs, mais laissez-moi faire mon devoir et soigner cet homme, je vous prie."

Malgré tous les sentiments qui pouvaient bien l'animer en cet instant, encore une fois, Kahera n'avait pas monté le ton de sa voix, toujours douce et calme, bien qu'un peu plus ferme en cet instant que jusqu'ici. Les gardes se fixèrent entre eux avec suspiscion, observèrent Takeo, puis, avec presque davantage de méfiance encore que pour ce dernier, fixèrent leurs regards sur la jounin. Evidemment, Kikuta ne pouvait pas savoir les raisons de cette méfiance à l'égard de la kunoïchi. Lors de leur rencontre, déjà, l'ayant pris pour un sunien, elle avait argumenté en avançant qu'elle ne voulait pas fuir Suna mais qu'elle sortait uniquement s'entraîner. Quel lourd secret dissimulait-elle donc pour que ses relations avec Suna soient aussi tendues, voire davantage même, que si elle était étrangère au village? En y pensant, lorsque Kahera avait répondu à Takeo quant aux rêves qu'elle faisait, la jeune femme avait également mentionné des songes concernant son pays d'enfance... Elle ne venait donc pas de ce pays de sable et de vent? Et dans quel cas, que faisait-elle à Suna? Pourquoi aurait-elle grandi ailleurs qu'auprès de ce clan qui serait le sien, ici au pays du Vent?

"Humf, bien. Vous avez une heure, pas davantage. Dans une heure, si cet homme n'est pas au pied de la tour de Gaara-sama, gare à vous. Pour cette fois, on vous fait confiance."

Grommelant, le garde venait d'accéder à la requête de Kahera, mais pas sans méfiance visible sur ses traits ainsi que sur ceux de ses compagnons, qui s'écartèrent pourtant pour les laisser passer, elle et Takeo. L'un d'eux les suivraient sans doute discrètement pour s'assurer qu'ils ne fassent pas de faux pas, se dit Kahera, mais qu'importait, tant qu'elle pouvait réhydrater son patient, qui risquait sinon de délirer en pleine entrevue avec le kage. Bien placée pour savoir que ce genre de mission dépendait entre autre et surtout des mots prononcés et de la bonne présentation du diplomate, la medical nin se souciait aussi de la santé de chacun, et Takeo n'y faisait pas exception. Quant à la mission en elle-même, si cette dernière débouchait sur une quelconque alliance entre Suna et Kumo, la jeune femme se dit qu'après tout, tout pacte de paix était toujours préférable à un conflit. Tant qu'il ne s'agissait pas d'alliance de guerre contre Kiri... A cette pensée, Kahera ne put s'empêcher de frissonner, et se dit qu'il vaudrait peut-être mieux qu'elle espionne cette conversation qui aurait lieu entre cet homme et le Kazekage.

Secouant la tête pour se concentrer avant tout sur la santé de son patient, Kahera le mena jusqu'au domaine du clan Kamikaze, au travers des rues de Suna, larges et animées pour certaines, plus étroites et peuplées des habitants les plus pauvres du village, pour parvenir enfin devant d'imposantes portes de bois gravées d'une tornade schématisée, au travers d'une muraille tout aussi imposante. D'autres gardes, portant un manteau noir marqué d'un motif jaune, semblable à celui sur la porte du domaine Kamikaze, ouvrirent à Kahera et son compagnon, qu'elle dirigea ensuite vers une petite maison parmi de nombreuses autres, toutes plus ou moins grandes et artisanalement ouvragées. La demeure de Kahera respirait la propreté et le calme, moins richement décorée que les autres du domaine, plus simple, mais aussi, d'une certaine façon, plus accueillante. Invitant Takeo à prendre place sur une chaise, elle lui apporta presque immédiatement de l'eau fraîche, première nécessité parmi les soins à lui fournir.

"Tenez. Et désolée pour l'accueil... Disons que tout le monde ici ne me considère pas vraiment comme une personne de confiance. Quand vous serez désaltéré, je vous montrerai où vous pourrez vous rafraîchir et je vous prêterai des vêtements propres. Vous aurez un repas avant de repartir, après quoi je vous amènerai au palais du Kazekage."

Ne perdant pas une minute, Kahera s'affairait déjà à préparer de quoi prendre une douche pour le kumoïen, puis, se mit à la cuisine, après lui avoir montré où était la salle de bain. Quant aux vêtements propres, elle lui en proposa appartenant à son cousin, lui dit-elle, qui avait à peu près la même taille que Takeo. C'était une tenue sombre, sobre mais confortable et de bonne qualité, et tout à fait présentable. Ainsi, Kikuta ne ressemblerait pas à un mendiant perdu et déshydraté lorsqu'il se présenterait au Kazekage. D'autant plus que les effluves de la cuisine qu'avait entamée la jeune femme emplissaient d'ores et déjà la maison, et auraient fait saliver n'importe qui, Kahera possédant également un talent de cuisinière hors pair...

[Désolée pour la longueur, j'arrivais plus à m'arrêter. XD J'espère que ça ira... et que tu apprécieras la lecture malgré tout. Embarassed

]

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-04-24, 21:56

Takeo nota que sa question avait fait s'assombrir la mine joyeuse de Kahera, la rendant imperceptiblement plus soucieuse. Mais la chose était si discrète que le Vamire se demanda s'il n'avait pas rêvé ce changement. Avec la sécheresse qui pompait peu à peu ses forces, il était en effet en droit de douter de ses facultés d'observation. Cependant la voix de Kahera semblait avoir baissé d'un octave, appuyant ainsi les doutes du shinobi. Pendant le bref instant qui suivit, la kunoichi se retira dans ses pensées, laissant un Takeo sceptique la scruter en fronçant les sourcils.
Puis l'Anbu se raidit brusquement. Quelque chose approchait d'eux, il le sentait. Plusieurs présences, pas tout à fait hostiles, pas tout à fait amicales, ne tardèrent pas à entourer le duo constitué de la Médic-nin et du Vampire. Les sens en éveil, Takeo observait les alentours d'un regard perçant mais faible, gardant en apparence le calme qui avait été le sien jusqu'ici. Le manque d'eau limitait pourtant ses capacité. En cas d'affrontement, le Ketsuki doutait de pouvoir assurer sa propre défense. Si en plus il fallait ajouter celle de Kahera...

Mais la chose semblait être superflue. Plusieurs des présences, mais pas la totalité de celles qu'il avait senti, apparurent devant eux. Il s'agissait des gardes de l'entrée du village dont la kunoichi du sable avait fait mention un peu plus tôt. A moins d'un catastrophe, ils ne risquaient pas de l'attaquer, dans l'immédiat du moins.
Takeo sortit les mains de ses poches pour montrer qu'il n'avait pas d'intention agressives, mais son regard et l'aura qui se dégageait de lui indiquait clairement qu'il ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds sous prétexte qu'il était un étranger. S'ils décidaient de le prendre à rebrousse-poils, ils se rendraient bien vite compte que le nombre ne donne pas toujours l'avantage, surtout dans un terrain étroit comme cette entrée de village... Mais avant que la situation ne dégénère jusqu'à ce stade plaisant pour le shinobi aux yeux rubis, Kahera calma les choses en expliquant la situation d'une voix conciliante, mais ferme. Takeo ne trouva rien à ajouter aux paroles de sa guide, et opta donc pour le silence. Ses yeux, fixés sur celui qui semblait diriger les autres gardes, parlaient de toute manière pour lui: il ne voulait pas perdre son temps avec de vulgaires contrôleurs de la circulation.
Quelque chose cependant fit dévier le regard du Vampire. Pas que l'homme qui fixait l'avait fait céder, non... Mais les yeux des quelques gardes présent allaient et venaient entre Kahera, lui-même et leurs camarades, et l'étranger n'était visiblement pas le seul à qui l'on accordait des regards soupçonneux. Attentivement, ses yeux allèrent plusieurs fois du visage de Kahera vers ceux des gardes, et inversement. Les réactions de l'une et des autres ne correspondait pas à celles qu'on attendait de a part de compagnons du même village. A en croire les regards qu'on lui lançait, la kunoichi médicale semblait aussi étrangère ici que lui.
Dans quelle histoire s'était-il encore fourré?

Les gardes ne se décidèrent à les laisser passer qu'après deux minutes de consultations silencieuses. Les paroles du chef avaient été blessantes envers Kahera, montrant que la confiance qu'il lui accordait était bien faible. Déjà que les manières des hommes de Suna n'avaient pas beaucoup plu à Takeo, la manière dont ils traitaient leur compagne n'améliora pas son avis sur eux. Lorsqu'ils s'écartèrent donc pour les laisser passer, le Vampire suivis Kahera en lançant un regard méprisant au chef lorsqu'il le dépassa, en lâchant un discret mais parfaitement audible claquement de langue à sa hauteur.

« Tss... »

D'accord, il y avait mieux pour paraitre inoffensif et digne de confiance aux autorités de la ville où le Vampire devait remplir sa mission, mais ce que l'on devait faire et ce que l'on voulait faire n'était pas toujours deux choses conciliables. Et lorsqu'il devait choisir, Takeo avait tendance à prendre la seconde option. Ces mecs pouvaient s'estimer heureux de s'en tirer avec si peu: en temps normal, c'est à dire après avoir bu une bouteille d'eau entière, le shinobi de Kumo n'aurait fait qu'une bouchée d'eux...
Pendant quelques instants encore ils avancèrent le long de l'étroit défilé menant au village des Sables. Les présences des gardes avaient presque disparues, mais il était certains qu'un petit groupe était en train de les suivre. Ils étaient ridicules: un éléphant serait moins discret qu'eux. C'était presque vexant d'être suivi avec si peu de précautions. Quelques cours dans les services spéciaux de Kumo ne leur aurait vraiment pas fait de mal... Mais ce n'était certainement pas aux portes qu'il allait trouvé les meilleurs shinobi de Suna après tout.
Enfin, le duo déboucha sur une grande vallée circulaire au cœur de laquelle était niché le village caché de Suna. Les falaises entourant les habitations constituaient un rempart naturel contre la tempête qui sévissait autour d'eux, et ce n'était qu'une infime partie des vents violents de l'extérieur qui parvenaient à parcourir les rues encore animés du village. C'était étrange de trouver un lieu aussi vivant au milieu de cette étendue aride... Il faudrait vraiment qu'il pense à demander pourquoi Suna avait été construit au milieu d'un désert. Mais le Kazekage n'allait surement pas le prendre au sérieux s'il demandait ça au milieu de leur entretien... Peut-être Kahera connaissait-elle la réponse, elle? Jetant un coup d'œil vers son guide, Takeo remarqua que la jeune femme savait exactement où elle se dirigeait, que ce soit dans les grandes avenues ou dans les petites ruelles. L'idée qu'elle soit donc une étrangère comme lui était exclue. Mais que pouvait alors signifier les regards des gardes? Quel passé était celui de cette douce et simple Médic-nin? Et avait-il besoin de le savoir?

Laissant là ses questions en décidant de les reprendre plus tard, le Vampire tourna la tête pur fixer d'un air courroucé le toit d'un bâtiment. Son regard croisa celui du dernier garde qui les suivait et qui semblait être le moins discret de tous, peut-être le plus jeune et le plus inexpérimenté aussi. Sans doute ses ainés lui avaient-ils laissé la tâche ingrate de suivre l'étranger et la kunoichi pour vérifier qu'ils s'en tenaient à ce qu'ils avaient dit. Ce gosse aurait mieux fait de rentrer chez lui, ici il ne faisait que se donner en spectacle à celui qu'il était censé suivre discrètement.
Il fallut cependant attendre l'approche de la grande porte d'un domaine pour que le garde les lâche enfin. A la taille et l'apparence de la porte marquée d'une tornade, Takeo reconnut immédiatement l'entrée du domaine d'un clan. Quoi de plus normal? Il avait lui aussi vécu dans un lieu similaire durant toute son enfance au sein de Kumo. Mais cette époque était révolue à présent: il ne restait du domaine des Kikuta qu'un vieux temple qui tombait en ruine et un cimetière qui à lui seul prenait la moitié du terrain. Le souvenir de ce temps d'insouciance traversa le Vampire pendant qu'on faisait grincer la lourde porte afin de les laisser pénétrer les terres de... de... A quel clan Kahera avait-elle dit appartenir déjà? La scène de la grotte paraissait déjà appartenir à un lointain passé pour le shinobi. Ah, oui. Namikaze. D'où la tornade comme symbole... Devait-il en conclure qu'ils utilisaient le Fuuton? Probable vu ce qu'avait fait Kahera aux vents de la tempête...
L'Anbu laissa la jeune femme le guider à travers le petit labyrinthe qu'était le domaine du clan qu'elle semblait connaitre comme sa poche. Sans surprise, il sentit que plusieurs paires d'yeux les épiais derrière les volés fermés qu'ils passaient. C'était donc une tradition dans ce village d'espionner avec si peu de discrétion? Il nota au passage que le clan Namikaze semblait bien moins riche que le clan Kikuta à son époque. A côté des bâtiments aux multiples dorures de ceux qu'on surnommait les "Vampires de Kumo", cet endroit là faisait presque... rustique. En tout cas, c'était insuffisant pour impressionner Takeo. Ils arrivèrent finalement à une petite habitation banale qui semblait être celle de la kunoichi. La maison était simple et accueillante, comme sa propriétaire. Immédiatement, l'étranger était certain qu'il s'y sentirait bien plus à l'aise que dans n'importe laquelle des autres demeures qu'il avait vu à l'extérieur.

Tout de suite après leur entrée, Kahera se hâta de lui apporter un verre d'eau que le Vampire s'empressa d'accepter. Ce ne fut que lorsque le liquide passa sa gorge qu'il se rendit compte à quel point elle était asséchée. Takeo avait presque l'impression d'avoir un rocher sec dans la gorge. Mais les choses s'améliorèrent tout de suite après. Sa vue redevint nette, et ses oreilles cessèrent de siffler, choses dont il ne s'était jusque là même pas rendu compte tant son esprit était épuisé. S'écroulant littéralement sur la chaise que lui avait montré Kahera, il reposa le verre sur la table en se permettant un soupir de soulagement. Indéniablement, ça faisait du bien...
La kunoichi s'excusa de l'accueil des gardes, ce que Takeo n'apprécia nullement: Kahera s'excusait beaucoup trop pour des choses qu'elle ne devrait pas. Elle lui offrit aussi de se laver et de lui prêter des vêtements, choses qui en effet semblaient s'imposer s'il souhaitait faire bonne impression mais auxquelles il n'aurait surement jamais pensé seul. Le repas offert était peut-être de trop, mais l'étranger ne se sentit pas la force de refuser. Le shinobi suivit Kahera jusqu'à la salle de bain où elle le laissa avec un ensemble sombre appartenant à son cousin, avait-elle dit.
Takeo hésita un instant, puis s'enferma dans la salle de bain après avoir posé son écharpe et son arme, Kirihana, contre la porte. Là, il se dévêtit entièrement, laissant les quantités de sables coincées dans ses vêtements tomber sur le sol propre, vite suivies par les vêtements eux-même. Ce fut ensuite avec un soulagement incommensurable qu'il pénétra sous une douche d'eau chaude dont il rêvait inconsciemment depuis le début de son périple à Suna. Le Vampire laissa la temps filer alors qu'il fermait les yeux pour recevoir de fasse l'eau de la douche et la laisser courir le long de ses muscles, le débarrassant de sa fatigue comme des grains de sable coincés dans ses cheveux couleur de neige. Après avoir passé un moment immobile à apprécier cette sensation de légèreté qui l'envahissait, Takeo s'ébroua un peu et frotta ses muscles durcis par le long effort qu'ils avaient fournis, avant de couper le dépit. Il serait volontiers resté plus longtemps, mais le shinobi qu'il était n'avait qu'une heure devant lui pour se présenter à la porte du Kazekage. Et comme il ignorait la distance qui les séparait du bureau de celui-ci, il valait mieux ne pas trainer. Après s'être rapidement séché et avoir ramassé ses vêtements renforcés, il sorti de la salle de bain avec une serviette autour de la taille. Immédiatement dehors, une agréable odeur vint lui titiller le nez. Cela semblait provenir de la cuisine où Kahera s'affairait. N'ayant pas l'habitude qu'un étranger s'active autant pour lui, Takeo ne sut que penser de cela. Il se contenta d'enfiler les vêtements simples et sobres du cousin de Kahera et d'y ajouter son écharpe pourpre autour de son cou. Il ne souhaitait pas que tous les gamins du village s'enfuient en criant sur son passage en voyant ses canines pointues. C'était de la mauvaise publicité pour Kumo... Il ajouta également dans son dos de quoi fixer Kirihana, toujours enroulée dans ses bandages pour sa part. Tout juste forgée à partir de ses anciennes armes, la lame n'avait pas encore servie. Pensif, le shinobi se demanda qui serait sa toute première victime. Ce devait être un geste symbolique... Ce fut sur cette pensée malsaine que le Vampire rangea son arme dans son dos et rejoignit Kahera dans la cuisine.

De nouveau assis à la même place qu'un peu plus tôt, Takeo essaya de ne pas regarder ce que la kunoichi lui préparait, préférant laisser la surprise à plus tard. Tournant le dos à la jeune femme au regard doré, il essayait de démêler les douces senteurs qui emplissaient la pièce pour deviner ce qui l'attendait. Le silence perdura ainsi pendant plusieurs minutes, si on peu appeler les sons d'une cuisine en pleine activité "silence"... Le Vampire de son côté était en train de faire le point de sa journée, classant ce qui devait être classé, s'interrogeant sur les questions qu'il devait se poser. Finalement, il engagea la conversation avec la Médic-nin devenue cuisinière sur un sujet peut-être pas des plus judicieux, mais qui méritait d'être abordé.

« Pourquoi les gardes se méfiaient-ils autant de toi? »

Takeo avait été direct. Assurément on pouvait faire mieux niveau diplomatie. Mais vous le savez déjà: le Vampire n'était du genre qui prend des baguettes. Et puis cette histoire de confiance le dérangeait vraiment. Kahera était parvenue à obtenir la confiance de Takeo, lui qui était du genre misanthrope. On pouvait alors penser qu'elle pouvait mettre n'importe qui dans sa poche. Et pourtant... Ces gardes s'étaient montrés profondément hostiles avec elle. Il devait bien exister une raison à tout cela. Si le Vampire posait cette question, c'était avant tout par curiosité, mais peut-être était-ce aussi, bien qu'il ne puisse l'avouer, parce qu'un certain intérêt pour la kunoichi des sables était né en lui.
Pourtant il avait parlé sans la regarder, toujours en lui tournant le dos, impassible. Maintenant que Takeo avait retrouvé sa forme, sa nature habituelle reprenait le dessus. Il était clair qu'à partir de maintenant, il ne se montrerait plus aussi faible et vulnérable qu'il l'avait été dans la tempête.
Mais n'était-ce vraiment qu'une façade destinée à montrer au monde un être solide? N'était-il pas possible que son cœur lui-même soit devenu aussi dur que les airs qu'il se donnait?
La vérité était encore bien loin de lui, semblait-il...

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-04-25, 17:11

wind- piano - Naruto

La question de Takeo resta en suspension dans l'air un long moment, rendant presque lourde l'atmosphère qui les entourait, lui et la kunoïchi, avant que cette dernière de semble enfin réagir. Kahera avait stoppé son geste, alors qu'elle finissait de préparer de quoi sustenter la faim du shinobi, sans doute pour mieux se concentrer sur la réponse qu'elle allait donner à pareille interrogation. Elle aurait pu se douter qu'il en viendrait à lui poser une question de ce genre, mais sans doute avait-elle espéré qu'il s'abstiendrait. Reprenant sa tâche, elle s'activa et lui apporta un bento simple mais appétissant, bien présenté et aussi nourrissant que délicieux. En plus d'être médecin, la jeune femme pouvait se targuer d'être un véritable cordon bleu.

"De la soupe miso qu'il me restait de hier soir et des boulettes de riz épicées; c'est simple mais nourrissant et nous n'avons que peu de temps devant nous. Je préférais que vous preniez le temps de manger plutôt que de faire plus compliqué et que vous n'ayez que quelques minutes pour tout engloutir."

Un sourire à demi taquin, puis la demoiselle lui tourna à nouveau le dos, s'occupant à faire la vaisselle des plats utilisés, avant de ranger ces derniers à leurs places respectives. Elle n'avait pas répondu à la question de son invité. Jetant un regard à une petite horloge suspendue au mur, elle ajouta:

"Nous avons encore une demie heure environs, avant qu'il ne faille y aller, sans quoi nous serons en retard à la tour du Kazekage."

La tour, Takeo l'avait sans doute aperçue en chemin. On ne pouvait pas louper pareille structure, bien plus haute que n'importe quel autre bâtiment du village. A vue de nez, le vampire pouvait penser sans trop d'erreur qu'il leur faudrait presque une demie heure de marche au minimum pour l'atteindre, de là où ils se trouvaient. Kahera connaissait-elle un passage secret qui leur garantirait un accès plus rapide? Ou bien avait-elle d'autre tour dans son sac, qu'il découvrirait en temps voulu? Car s'il prenait une demie heure pour manger, tel qu'elle le lui proposait sans s'inquiéter du retard que cela pourrait leur occasionner, jamais ils n'y parviendraient, en toute logique. Ce qu'ignorait le shinobi, c'était que créer un tunnel de protection face à une tempête de vent n'était pas la seule technique étrange liée à l'élément fuuton que maîtrisait Kahera. Son Mienaï lui offrait bien d'autres possibilités, dont celle de se mouvoir à une vitesse qu'il n'imaginait même pas, tout comme elle pouvait faire bénéficier ses compagnons de ce bonus...

Un autre détail que Takeo ignorait, c'était que le clan dont semblait faire partie son hôtesse s'appelait Kamikaze et non Namikaze. De plus, leur élément de maîtrise n'était pas le fuuton, mais le raiton. Leur don héréditaire consistait en une maîtrise de l'électricité statique générée par le corps, et appelé "Raïu". Don que Kahera ne semblait pas posséder, mais en l'absence de preuve, le clan préférait que tout membre lié par le sang à leur famille, et donc potentiellement porteur du gêne Raïu, demeure au sein des leurs. Si Kahera décidait de rentrer à Kiri, ou de quitter Suna sans permission, elle serait immédiatement considérée comme nukenin et traquée pour être éliminée. Mais toute cette histoire compliquée concernait-elle Takeo? Sans doute que non, et la jeune femme n'avait pas spécialement envie de se plaindre ou de lui raconter toute sa vie alors qu'il n'en avait certainement rien à faire. Soupirant doucement, cependant, la jeune femme hésita, et finit par se retourner face à son interlocuteur, appuyant ses reins contre son plan de travail, à présent rangé et propre.

"Je ne sais pas si mon histoire a vraiment quelque chose d'intéressant valant la peine d'être contée à un étranger qui a ses propres soucis et objectifs en ce lieu... Je ne souhaite pas paraître grossière ou distante, cependant, mais..."

Mal à l'aise, Kahera adressa un sourire confus à Takeo. Sa question semblait évidente, logique, et sans doute le shinobi était-il en droit d'attendre une réponse. Après tout, il avait jusqu'ici accordé sa confiance à cette medical nin qui le guidait, lui offrait de quoi se remettre sur pieds et dans un état convenable pour rendre une visite au chef suprême de Suna, et semblait pourtant aussi attiser la méfiance des gardes de sa propre patrie. Il y avait de quoi s'interroger, peut-être même de quoi s'inquiéter! Et si la crédibilité de Takeo se voyait mise en doute à cause de celle qui l'avait accompagné jusqu'ici??? N'ignorant pas tout cela, sans doute, Kahera se sentit plus ou moins obligée de lui répondre. Mais elle ne trouvait pas vraiment ses mots, la voix basse, et bafouilla légèrement.

"Disons qu'avant de vivre à Suna, je vivais à Kiri no kuni, et que malgré mes efforts pour gagner la confiance de ces gens du désert, depuis deux ans que je vis auprès d'eux, je reste sans doute à leurs yeux une étrangère qui peut les trahir à tout moment... Je ne cache pas le fait qu'à mon cœur, Kiri restera toujours la patrie qui m'a vue grandir, et que j'y retournerais si je le pouvais. Mais je ne tiens en aucun cas à créer d'incident, et je me tiens donc à carreaux. Malgré tout, le clan Kamikaze qui me retient ici pour cause de lien de sang me liant à eux n'a toujours pas confiance en moi, et les autres suniens non plus, à quelques exceptions près. Voilà pour votre question, monsieur Kikuta."

Comment expliquer autrement sa situation? C'était clair, concis, résumé de façon brève mais explicite. Forcément, les habitants du pays du sable pouvaient-ils accorder leur confiance à une habitante du pays de l'eau, après tant de conflits durant tant de siècles entre leurs patries? Quant à rentrer à Kiri, cela provoquerait sans doute l'un ou l'autre conflit ou incident que la jeune femme préférait éviter, sans quoi, elle l'avait clairement dit, elle serait de retour dans le pays qu'elle considérait comme sien depuis un moment. Donc, depuis deux ans, Kahera endurait cette situation, et se tenait sage en espérant sans doute qu'un jour, les gens d'ici comprendraient qu'elle n'était pas du genre à trahir. L'on pouvait clairement douter que sa réputation ne change ici, à cause de ses origines. Et pourtant, elle restait calme, douce et gentille, stoïque dans cet univers de méfiance constante. Mais révéler son histoire et la cause de cette méfiance à son égard réveillait bien des sentiments douloureux en elle... Attendant que Takeo ait fini de manger et soit prêt à partir à sa suite en direction de la tour du Kazekage, Kahera lui avait à nouveau tourné le dos, son regard d'or perdu quelque part au-dehors, tandis qu'elle se tenait debout dans l'embrassure de la porte d'entrée de son humble demeure.

"Quand vous aurez fini, nous nous mettrons en route."

Maladroite façon de changer de sujet ou de tenter, du moins, de casser le malaise qui s'était emparé d'elle. Kahera souhaitait forcément dissimuler à cet inconnu les sentiments qui l'accablaient en cet instant. La solitude. La douleur, l'humiliation de se sentir ainsi surveillée constamment alors que sa conduite était toujours irréprochable, et le vide que devait laisser en elle la perte de sa patrie, de ses amis, sa famille, ses repères à kiri; toutes ces choses la bouleversaient profondément. Mais elle n'avait tout simplement pas le droit de flancher. Alors, refoulant une larme, la kunoïchi déglutit et patienta. Quand son invité serait prêt, elle l'amènerait devant le Kazekage, et les laisserait en tête à tête. La suite ne dépendrait plus d'elle, et sans doute passerait-elle la fin de cette journée à s'entraîner dans le désert environnant, profitant de cette tempête de sable pour s'isoler là où elle seule pouvait s'aventurer sans danger...

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-05-09, 23:54

Un silence pesant s'était installé dans la cuisine de la jeune Kahera. C'était un de ces silences dont on redoute la fin, tant elle peut être lourde en importance, et que l'on évite à tout prix de briser. Ce silence était d'ailleurs pour Takeo la preuve qu'il avait touché à un sujet sensible de la jeune femme, car le bruit de ses instruments de cuisine avait cessé. C'était bien la seule chose à quoi il pouvait se fier puisque la kunoichi lui tournait le dos et que lui-même s'obstinait à observer la fenêtre de la pièce, leurs deux regards ayant soudainement décidé de se fuir.
Le Vampire décida de patienter. Il n'avait pas l'intention de forcer l'entrée des souvenirs de Kahera si celle-ci désirait la garder close. Ses histoires avec les habitants du Sable ne le concernaient nullement en fin de compte: il était parfaitement étranger à tout cela. Cependant s'il repartant en ignorant cette énigme, Takeo était certain qu'il ne pourrait trouver le repos tant les images de Kahera et des gardes hanteraient son esprit, et il lui était déjà suffisamment dur de s'endormir sans cela. Pourquoi ne pouvait-il faire comme tant d'autres et oublier une interrogation aussi secondaire que celle-ci sur le pas de la porte? Les choses auraient alors été beaucoup plus simples... Mais le Ketsuki était ainsi fait: rester dans l'ignorance lui était insupportable.
Et pourtant, si Kahera choisissait de se taire, il était prêt à endurer cela. Ce ne serait jamais, après tout, qu'un regret de plus parmi tous ceux qu'il avait déjà accumulé.

L'instant passa, et le silence avec. Le bruit des ustensiles reprit alors que Takeo ferma les yeux, résigné. Il comprenait le choix de Kahera de ne pas évoquer un sujet à première vue douloureux: lui-même gardait beaucoup trop de secrets et souvenirs au fond de son cœur pour se confier à qui que ce soit. Jamais il n'irait raconter ses peines à un inconnu agressif et bouché rencontré au milieu d'une tempête de sable! Surtout s'il avait des dents de Vampire... Quelle horreur!

Le chef de l'Anbu rouvrit un œil lorsque les bruits de cuisine se turent de nouveau et que les pas de la jeune femme se rapprochèrent, porteurs d'une alléchante odeur. Il se tourna alors vers la table où un repas simple mais plus que bienvenue venait de prendre place. Mais Takeo ignora la faim qui lui tordait les entrailles et et chercha le regard doré de son hôtesse. Il n'eut droit qu'à quelques secondes d'observation avant que celle-ci ne s'en retourne à son évier, secondes durant lesquelles il ne parvint pas à déceler une quelconque gêne, colère, doute ou tristesse dans ces yeux. S'était-il trompé quant à l'impact de sa question? Où bien maitrisait-elle à ce point ses émotions qu'elle pouvait lui cacher son trouble? Sans doutes ne le saurait-il jamais maintenant qu'elle avait choisie d'ignorer sa question.
Assez déçu, le shinobi reporta son attention sur son bento où l'odeur du miso ne cessait de titiller son palais. Ne pouvait résister plus longtemps à cet impérieux appel, Takeo se saisit de son bol de soupe pour l'approcher de ses lèvres. Ce ne fut que lorsqu'il l'avala qu'il se rendit compte que le liquide était bouillant, mais cela passa complètement au second plan tant le gout semblait divin à la bouche sèche du Vampire. De nouveau, il ferma les yeux afin de se concentrer sur ses sens de l'odorat et du gout et profiter pleinement de son repas. Sans s'en rendre compte, il vida près de la moitié de son récipient d'un coup. Se reprenant, il posa le bol et attaqua les boulettes de riz préparées avec juste assez d'épices pour offrir tout son gout sans attaquer la langue. Si le shinobi n'avait pas été aussi avare en paroles, il aurait félicité Kahera pour sa cuisine. Mais cela sortait de son domaine de compétences semblait-il.
Alors que la kunoichi s'occuper de laver et mettre en ordre sa cuisine, son invité acheva sa soupe miso et mangea petit à petit les boulettes restantes. Au final, son repas fut assez rapide, trop même. Il n'avait pas pris assez de temps à son gout pour apprécier cette nourriture généreusement offerte. Mais son estomac ne lui avait pas vraiment laissé le choix... La Médic-nin parla du temps qui leur restait encore avant de devoir prendre la route du Temple du Kazekage. Takeo fit confiance à Kahera sur ce point, car lui commençait à douter sérieusement de la fiabilité de sa propre notion du temps. Le Vampire ouvrit alors la bouche comme pour dire quelque chose, mais s'arrêta en route, ne sachant quels mots former. Il avait faillit parler naturellement, sans réfléchir, mais à présent qu'il y pensait il ne retrouvait plus ces paroles simples. Qu'avait-il cherché à exprimer? Où avait-il perdu ce mot? Il lui fallut se laisser guider par ses émotions pour que tout lui revienne.

« Merci. Vraiment... »

Dans sa bouche, ces mots lui parurent vides de sens, salis... Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas sincèrement remercié quelqu'un qu'il ne savait plus comment s'y prendre. Un simple "merci" ne suffisait pas à exprimer toute la gratitude qui était la sienne à présent, mais aucun autre mot ne semblait convenir. En l'absence de moyens pour s'exprimer, Takeo préféra se taire et observa le dos de Kahera, toujours au travail. Un nouveau silence s'installa avant qu'elle se retourne brusquement pour lui faire face. Pour la première fois depuis qu'il l'avait surpris dans la grotte, le Vampire la trouva hésitante et confuse. Comme il s'y attendit, elle avait quelques réserves à se confier à lui, mais plutôt que d'argumenter, d'assurer qu'elle pouvait avoir confiance en lui, il décida de se taire. Elle seule devait faire son choix. Seul son regard encourageant trahissait l'intérêt du shinobi pour l'histoire de Kahera.

Sa voix était inégale, quelque peu perdue, et elle ne savait vraiment pas quoi commencer, mais au final Kahera résuma sa situation avec un clarté presque dérangeante.
Kahera était une personne gentille. Bien trop gentille. Tiraillée entre ses propres désirs et ceux des puissants qui dirigeaient clans et villages, elle préférait faire abstraction de ses rêves et abandonner ce qui faisait son bonheur plutôt que de prendre le risque d'engendrer un conflit. C'était sans nul doute cet état d'esprit qui avait fait d'elle une Médic-nin. C'était... triste. Takeo savait bien à quel point. Elle devait garder ce chagrin pour elle car ceux qui l'entouraient ne pouvaient ni la comprendre, ni la soulager, et le temps n'y pouvait rien faire. En clair, elle se retrouvait seule, séparée de ceux qui comptaient pour elle par la distance... Tout comme lui avait été seul, autrefois, après s'être coupé de ceux qui comptaient pour lui. Et quelle erreur cela avait été...
Car le temps perdu ne peut jamais être retrouvé. Il est toujours trop tard.
Takeo aurait voulu pouvoir le lui dire, lui expliquer, lui dire de retourner là où elle devait être, comparer sa propre histoire à la sienne, mais en avait-il le droit? Il était lui-même un enfant perdu, ne sachant tout à fait ce qu'il devait faire et penser, tout juste sorti du pire des Cauchemars. Qui était-il pour espérer pouvoir ainsi offrir son aide à cette jeune fille égarée? Il n'était rien. Rien...
Ravalant sa salive, le shinobi baissa ses yeux rubis vers le seul, gêné. Tout comme il n'avait su comment remercier Kahera de ce qu'elle avait fait pour lui, il ne savait comment réagir face à ce qu'elle lui avait révélé. De nouveau, il garda le silence et Kahera lui tourna le dos pour s'éloigner vers la porte entrouverte d'où le bruit des vents hurlants de la tempête, déjà presque oubliée, leur parvenait. S'il ne répondait rien après qu'elle lui ait livrée son passé et les blessures qu'il contenait, Takeo allait à n'en pas douter passer pour un cœur de pierre, mais il préférait paraitre un cœur de pierre que de raviver une vieille douleur par une tentative maladroite d'encouragement. Il n'était pas assez sur de lui pour transmettre du réconfort aux autres...
Kahera tenta maladroitement de changer de sujet en les rappelant tout deux à leur affaire présente. Takeo décela aisément cette tentative, mais tomba volontairement dans le piège qu'elle lui tendait afin de lui faciliter les choses. La jeune fille avait suffisamment fait d'efforts en livrant son passé à un inconnu. Lui demander plus aurait été cruel. Le Vampire l'y aida donc en lui offrant de quoi s'occuper l'esprit et éviter de ressasser ses souvenirs amers.

« Quel genre d'homme est le Kazekage? Il y a quelque chose que je devrais savoir sur lui? »

La question en soi avait son importance, mais elle n'était en vérité là que pour éloigner la conversation de Kahera et lui rendre l'assurance qu'elle avait montré jusqu'à présent en le guidant à travers Suna. Bien sur, en savoir plus sur le Kazekage allait l'aider dans l'accomplissement de la tâche qui l'avait mené dans ce village, et c'était une bonne chose. Mais malgré cela Takeo se sentait terriblement mal à l'aise, comme s'il était passé à côté de quelque chose durant ces dernières minutes. Mais peut-être se faisait-il des idées...
Avec un bref soupir, le shinobi de Kumo se leva et porta son plat à présent vide jusqu'à l'évier où avait travaillé la jeune kunoichi un peu plus tôt. Puis il se tourna vers sa guide en lui adressant un sourire vide et un simple signe de tête, signe qu'il était prêt à partir et à la suivre comme il l'avait fait jusqu'à présent. Takeo aurait voulu pouvoir se reconcentrer sur l'affaire du Rêve, mais lui aussi avait ses souvenirs douloureux, et de tous celui-ci était le pire. Alors, inconsciemment ou pas, il continuait à penser à l'histoire de Kahera et à un moyen de le résoudre, alors que son corps s'apprêtait à écouter la réponse de Kahera et à la suivre vers le lieu où sa mission devait se jouer.
Mais il n'y pensait déjà plus.

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-05-15, 17:37

Loneliness - Toshiro Masuda

Quelque chose à savoir sur le Kazekage? Drôle de question venant de la part de Takeo, adressée à celle qui venait de lui expliquer la raison de la méfiance des gardes à son encontre... Gaara-sama, le nouveau kazekage, Kahera ne l'avait jamais rencontré. A peine avait-elle croisé son prédécesseur, avec qui elle avait parlé un peu, puis, néant, il avait disparu sans laisser de trace. Et ce dialogue, c'était le kage lui-même qui l'avait lancé; jamais Kahera n'aurait osé engager la conversation de la sorte avec le chef suprême de ce village qui la gardait en son sein tout en la traitant comme une étrangère. Pour quels motifs? Comment et pourquoi aurait-elle tenté de parler avec le dirigeant de Suna? Perplexe, Kahera se dit qu'elle n'avait aucune raison de le faire, sinon l'envie stupide de risquer de s'attirer davantage d'ennuis qu'elle n'en avait déjà.

Revenant à son évier, elle fit rapidement la vaisselle restante, rangea le tout, puis, invita Takeo à la suivre au-dehors. L'après-midi à peine entamée laissait déjà brûler un soleil de plomb, qui vous cuisait la peau comme un four aurait rôti une volaille, et la kunoïchi tendit à son invité une espèce de manteau protecteur, en enfilant un elle-même et rabattant la capuche large du vêtement par-dessus son visage. Aux heures de mi-journée, les coups de soleil du désert ne pardonnaient pas, et seuls les fous s'aventuraient dehors sans protection...

"Je ne sais pas grand-chose de lui, je vous avoue, sinon qu'on dit de lui qu'il est juste et bon. Il est jeune, mais aussi très puissant. Je ne sais rien de plus, désolée. Ce n'est pas comme si j'étais invitée à boire le thé avec le dirigeant d'un pays dans lequel je demeure une étrangère et même, une pseudo traîtresse..."

La dernière phrase lancée avec un petit sourire taquin, Kahera se mit en route, veillant à ce que Takeo la suive. Elle ne désirait pas lui laisser le loisir de lire la peine qu'exprimait son regard, à repenser aux sentiments de Suna à son égard. Kiri lui manquait tellement! Elle n'y avait certes pas des millions d'amis proches, n'ayant jamais eu beaucoup de temps à elle pour créer ces liens pourtant indispensables à tout un chacun, mais certains visages lui manquaient, certains souvenirs se rappelaient à elle avec trop d'insistance pour qu'elle ne parvienne à les oublier. Keii Tokui, cet oinin qu'elle avait soigné alors qu'il revenait, une fois de plus, de mission dans un sale état. Arane Tashira, ce kage jeune, mais motivé et prêt à tout donner pour redresser son village, qu'il chérissait sans doute autant qu'elle, et à qui elle avait voué sa vie – ou, indirectement, à la même cause que lui, du moins. Ryûzoji Kenji, ce jeune garçon perdu et rejeté qu'elle avait encouragé et dont elle s'était fait un ami, un confident, un compagnon qu'elle n'oublierait jamais. Et les Hebimyasashii, Myjasu et son petit frère Caïne, ses deux élèves, ses deux petits frères de cœur, avec lesquels elle avait passé tant de moments agréables! Sans parler de ses parents, fussent-ils adoptifs, Kimiko et Kiyoshi Tashibana, qu'elle aimait tendrement et réciproquement...

Le trajet se faisait silencieux, troublé uniquement par le brouhaha de certains lieux publics près desquels ils pouvaient passer et par le "tap, tap, tap, tap, tap..." de leurs pas sur le sol et les toits, Kahera prenant le chemin le plus court et direct pour se rendre à la tour du Kazekage, suivie de Takeo. Le laissant derrière elle, profitant de l'avantage de son Mienaï et de son impressionnante vitesse pour l'empêcher de se placer à ses côtés si l'envie lui en prenait, cette fois, mais en veillant néanmoins à ne pas trop le distancer, la jeune femme ne parvenait pas à réprimer ses larmes. Elle ne voulait pas qu'il les voie. Qu'il culpabilise ou non d'avoir réveillé en elle ces douloureux souvenirs lui importait peu, mais elle ne souhaitait pas faire mauvaise figure devant un invité du kage. Se forçant à repenser à quelque souvenir plus gai et présent, Kahera repensa à sa situation actuelle. Elle n'était pas enviable, certes. Mais la vie ne l'avait cependant pas laissée seule dans cette épreuve. Elle avait des amis. Du moins, Kahera savait posséder au moins un ami de confiance et sur lequel elle avait toujours pu compter, ici à Suna. Un ami presque assez fou pour risquer sans hésiter tout ce qu'il avait, de sa vie à son honneur, pour elle, et ça, elle ne l'oublierait jamais... Un léger sourire vint détendre à nouveau ses lèvres, tandis que ses larmes séchaient enfin. Le passé, c'était le passé; elle ne pourrait jamais revenir en arrière. Tout ce qu'elle pouvait faire, désormais, c'était aller de l'avant, guidée par son cœur et sa conscience, et soutenue par cet ami, à qui elle devait tant.

*Legaia... J'espère qu'un jour, je pourrai te rendre au centuple tout ce que tu as donné pour moi!!!*

Revigorée à la simple pensée de son ami, la jeune femme termina sa course au pied de la tour du kage sunien, laissant enfin Takeo la rejoindre. Ses yeux, légèrement rougis, trahissaient ses larmes, mais l'air qu'elle affichait à présent n'avait plus rien de malheureux, ni le ton de sa voix quand elle s'adressa à nouveau au kumoien.

"Nous y voilà. A partir d'ici, je n'ai pas le droit de vous accompagner... C'est entre vous et le Kazekage, monsieur Kikuta. Je vous souhaite bonne chance. Ah! Et... Pour vos vêtements, je les aurai lavés et fait séchés pour quand vous aurez fini; vous n'aurez qu'à repasser les prendre si vous le souhaitez. Vous savez où me trouver, à présent..."

Et elle lui sourit, un large sourire sympathique, sincère et encourageant, comme une amie de toujours l'aurait fait, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques heures. Ce petit bout de femme ouvrait-elle ainsi son cœur à tout le monde?! Il y avait certes là de quoi déstabiliser un Takeo! Mais Kahera était ainsi. Elle donnait, offrait autant qu'elle le pouvait à qui l'acceptait, qu'importaient les conséquences pour elle. Pour protéger son cœur, elle ne pouvait compter que sur ses amis, ces gens qui avaient que cette force qu'était la sienne, d'être ainsi capable d'aimer sans condition et de partager sans retenue, la rendait également extrêmement vulnérable face aux gens mal intentionnés...

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2009-06-01, 18:31

Quel effet cela faisait-il d'être séparé du lieu que l'on considère comme "chez soi"? Quels avaient été les sentiments de Kahera lorsqu'elle avait décidé de s'exiler à Suna? Mais surtout, pourquoi ces questions ne pouvaient-elles être gommées de son esprit?
Après tout Kahera n'était qu'une personne extérieure sans aucun rapport avec Takeo, avec ses propres problèmes. Alors quelle raison le poussait à chercher ces réponses? Quel était cette ombre familière qui l'avait entouré depuis que la kunoichi lui avait parlé de son passé? Pourquoi avait-il oublié ce nom? Le nom de ce que l'on ressent à la pensée d'un beau souvenir...
Et lui? Avait-il un "chez lui" en fin de compte?

Ces pensées vagues naissaient et mourraient dans l'esprit de Takeo alors qu'il enfilait par dessus les vêtements prêtés par Kahera la longue cape couleur sable destinée à le protégé des mortels rayons de l'astre solaire. La tempête à l'extérieur avait quelque peu diminuée d'intensité, mais le vent était toujours assez violent pour faire claquer leurs manteaux au niveau de leurs jambes. Cependant il aurait pu neiger que le Vampire n'aurait pas levé la tête: il avait l'impression d'être sur le point de trouver quelque chose d'important en laissant vagabonder son esprit. Ou peut-être fallait-il dire "retrouver"?
Kahera avait-elle fait le bon choix en abandonnant son bonheur afin d'éviter aux autres de souffrir?
Takeo avait-il fait le bon choix en abandonnant les contacts humains afin de ne plus jamais souffrir?
Y avait-il vraiment des "bons" et des "mauvais" choix?

Ce fut avec une oreille distraite que le shinobi de Kumo écouta les paroles prononcées par Kahera sur le pas de la porte. Ainsi elle ne savait pas grand chose de l'actuel Kazekage... Ce n'était pas bien grave. Cette question n'avait été posée que pour éloigner la conversation du passé douloureux de la kunoichi aux cheveux de feu, bien que cela s'avérait inutile puisque leurs deux esprits ne pouvaient visiblement s'en détacher. Ses derniers mots pourtant firent naitre une pointe de douleur dans le cœur gelé du Vampire. Il s'y connaissait dans l'art de dissimuler ses émotions, lui aussi. Il devinait donc bien ce que devait ressentir Kahera derrière le beau sourire qu'elle lui offrait. Personne n'aimait être pris pour un traitre. Personne.
Kahera se hâta, se dérobant ainsi au regard perçant du Vampire, et partit en avant, bondissant agilement et avec une vitesse surprenante de toit en toit vers l'imposante structure sphérique qui s'élevait au centre du village de Sable. Takeo ne tarda pas à la suivre sans pour autant chercher à la rattraper. Elle voulait être seule pour remuer ses souvenirs, c'était son droit le plus stricte. En outre, cela convenait tout à fait au Vampire qui n'avait pas tout à fait terminé de démêler ses pensées.

Il existait une certaine similarité entre la situation de Kahera et la sienne, même si l'échelle n'était pas la même. Elle avait choisi de se sacrifier pour ne pas devenir la cause d'une sanglante tragédie. Lui avait décidé de s'isoler de ses proches pour ne plus causer de douleurs aux dernières personnes qui comptaient un tant soit peu pour lui. Bien que différents, ces choix comportaient un même risque. Ce risque, Takeo l'avait compris lors de ce Rêve, lorsqu'il s'était retrouvé devant les cadavres de sa mère et de son oncle.
Comment pouvait-on s'imaginer protéger véritablement quelqu'un ou quelque chose alors qu'on était loin de lui? Lorsque l'on avait un "chez soi", il ne fallait pas s'en éloigner, au risque de le voir disparaitre durant notre absence et de se retrouver seul. Complètement et intolérablement seul.
Kahera pouvait-elle imaginer la culpabilité qui la rongerait s'il advenait quelque chose à ses amis de Kiri alors qu'elle était à Suna? Mais plus important encore... Ne voulait-elle pas les revoir? Ne méritait-elle pas de les revoir? Qu'est-ce qui la retenait plus longtemps à Suna? Avec un pouvoir comme le sien, s'échapper durant une tempête de sable serait un jeu d'enfant... Alors, oui, pourquoi? D'où tirait-elle la force d'endurer cette vie-là?
La réponse lui semblait toute proche, et pourtant si lointaine...
Ne l'avait-il pas déjà trouvé?
S'il l'avait oublié, était-elle si importante?
Alors pourquoi la cherchait-il?
Avec ou sans cape, le soleil tapait décidément très fort à Suna ce jour-là...

Leur course finit par s'arrêter devant l'entrée principale du Temple du Kazekage. Considérant d'un œil indifférent le grand bâtiment devant lui, Takeo se surprit à s'imaginer quel serait le meilleur moyen de s'y introduire discrètement. Vieux réflexe d'assassin... Toujours avoir une voie d'entrée, et une voie de sortie.
Arraché à son observation par la voix de Kahera à côté de lui, le Vampire reporta son regard sur elle alors qu'elle lui expliquait que leur chemin se séparaient ici, et ce fut à la vue de son sourire qu'il trouva la réponse à toutes ses questions.
Si Kahera avait choisi cette vie, loin de son village bien aimé, c'était parce qu'elle était ainsi, naturellement ouverte et gentille. Si elle était capable de vivre à Suna malgré les regards méfiants qu'on lui jetait, c'était parce que tout cela était son choix. Son choix bien à elle, ni bon ni mauvais. Juste le sien, qui ne pouvait être influencé par aucune force extérieure. Et peu importait si quelqu'un d'autre, à sa place, aurait choisi un destin différent.
Cette simplicité et cette innocence enfantine était sa vraie force.

Un sourire satisfait, invisible derrière l'écharpe écarlate de Takeo, se forma sur ses lèvre. Finalement il s'était torturé l'esprit pour rien. La réponse avait toujours été sous ses yeux, imprimée noir sur blanc dans les pages de son passé.
Le Vampire ferma les yeux et se détourna de Kahera avec un simple "Mmh" appréciateur, passé à travers ses lèvres closes. Un rien qui signifiait tout pour lui.
En quelques pas, ils fut aux pieds des marches menant à la porte d'entrée de la bâtisse, surveillée par deux shinobi en faction. Cependant, une fois son pied sur la première marche, le Ketsuki s'immobilisa une seconde avant de se retourner vers Kahera et transpercer son regard doré avec ses yeux rubis, animés d'un étrange éclat mi-amusé, mi-solennel.

« Kahera, tu es dans une situation où, quoi que tu fasses, tu ne pourras jamais satisfaire tout le monde. Alors tu devrais commencer à penser un peu plus à toi avant de penser aux autres. Rentre chez toi tant que tu as encore un endroit où rentrer... »

Le choix qu'avait fait Kahera n'appartenait qu'à elle, c'était vrai. Mais on ne pouvait blâmer Takeo d'essayer de lui montrer un nouveau chemin afin qu'au final elle ne vive pas les mêmes tragédies que lui. Et puis, après tout, être égoïste de temps en temps n'était pas un mal, surtout que certaines personnes méritaient de l'être.
Oui, Kahera méritait d'être égoïste. C'était là le sentiment de Takeo.
Sans un mot ou un signe de plus, le Vampire rompit le contact visuel avec la jeune fille et gravi les marches menant à l'intérieur de Temple avec une assurance qui ne lui avait que trop manqué ces derniers temps, mais qui était bien sienne. Il fut tenté de lancer un dernier regard en arrière, afin de voir si la jeune kunoichi avait saisis l'entier sens de ses derniers mots, mais ne le fit pas. C'était à elle de trouver ce qu'elle cherchait. C'était à elle de faire ses choix. Il ne pouvait guère plus que la conseiller.
Et il avait, après tout, son propre chemin à suivre, résultat de son propre choix.
Il fit un pas de plus, et disparu dans l'ombre qui régnait à l'intérieur du Temple.

[Désolé de l'attente, je n'arrivais pas à trouver le temps et l'inspiration pour bien conclure le topic. U_u" J'espère que ce post sera suffisant pour me faire pardonner. ===>]

Sujet: Re: *¤Sand Storm¤* [Libre] 2010-09-09, 22:59

Citation :: °¤ Evaluation ¤°

Un topic enfin achevé, je me suis demandée si on en verrait enfin le bout du tunnel

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Toujours beaucoup de richesses rpiques dans vos textes.

Takeo =) La portée réflexive de tes RPs est toujours sous les projecteurs, mettant en abime la dimension psychologique de ton personnage et celle de ta partenaire de RP. Ce monde de questionnemment, partagé entre le savoir et l'inconnu, toujours à la recherche d'une réponse. Le monde dans lequel tu nous transportes c'est un peu le miroir du Cube, à chaque fois qu'on entre dans une nouvelle pièce, c'est un mystère de plus, une réponse, une nouvelle perspective, le tracé d'un nouveau chemin. ( je fais bien entendu référence au film de Cubric )Ca en devient même perturbant, mais c'est ce qui rend tes textes très attractifs.

Kahera =) Je garde un peu de mon souffle pour "évaluer" tes autres rps, il en reste encore un paquet

14 points chacun