Revoir une Bonne Amie... Enfin ! [PV Yui]

Invité

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Le Soleil jouait de nouveau à cache-cache, timide, sans mot, préférant laisser ses rayons réchauffer les nuages qui lui servaient de couverture pour ne pas être aperçu par les êtres humains. Etait-ce un jeu ou un supplice infligé à ces larves qui grouillaient sur la Terre ? Aucunement. Tel était le temps qui couvrait le Pays de l’Eau, et plus particulièrement la région ouest, le Shanto, où se dissimulait avec vigilance et prudence un Village aux palissades de bois et aux maisons faites dans le même matériau. Même si la plupart des êtres humains pullulant sur cette île au milieu de l’océan devait regretter l’absence d’une lumière que certains devaient penser divine, ceux qui peuplaient ce Village Caché, silencieux et opérant dans l’ombre, avaient pris habitude et avaient fait accoutumance des caresses et des douceurs que pouvaient leur offrir un brouillard épais, plus dense qu’une forêt s’étendant à perte de vue, dans une teinture aussi grisonnante que la barbe des plus anciens membres du Conseil. Un vent doux et agréable parcourait les rues, chatouillant les enfants qui jouaient, se débattant avec les cheveux des guerriers qui paradaient, et soulevant les jupes des filles les plus osées, qui souvent se mettaient à l’abri en conséquences, à la déception des enfants et des guerriers cités plus tôt. Bref ; Kiri No Kuni était toujours animé de ce même climat, bien que frisquet et peu apprécié par les anciens qui avaient sans arrêt des rhumatismes. Mais même si ce temps de chien était le sujet de grincheux au petit matin, il n’était pas celui des Shinobis de ce Village, qui avaient appris à vivre avec, et même à ce que cette brume, si douce et impalpable, deviennent parfois une partie de leur vie, ou de leur propre corps.
Le vent redoubla de force et parcourut à une vitesse incroyable une série de rues, slalomant entre les maisons, dévalant les rues, partant d’un bout du Village pour arriver à l’autre. Et se retrouvant face à un mur immense, elle usa de son élan pour se projeter, tel un tapis volant et glissant le long de cette paroi de pierre, éviter les fenêtres et les balcons pour se vomir sur le toit, où elle rencontra un nouvel obstacle qu’elle ne put balayer. Se débattant dans une chevelure dense et blonde comme les blés, contraste provoquant pour l’homme qui se tenait sur ces hauteurs, la vapeur ne put lutter contre ce corps robuste et musclé, et se résigna à le contourner, comme pour l’éviter, passant à ses côtés avec colère et faisant claquer son kimono noir et argent en signe de mécontentement. Mais l’homme s’en moquait ; légèrement courbé et observant au loin, en direction de la mer comme pour voir arriver un vaisseau étranger, il laissait son regard se perdre dans le vide, contemplant ce pour quoi il avait accepté ce poste dangereux et prestigieux il y avait moins de trois printemps. Ces enfants qui jouaient dans le centre ville et le marché qui s’animaient… . Ces hommes qui patrouillaient le long des murs pour se relayer à la Porte de Kiri No Kuni… . Dans un endroit écarté, un cerisier magnifique aux fleurs à la beauté légendaire, secret, derrière une palissade où personne ne devait se rendre… . A l’Académie, bâtiment étendu, le bruit des hommes s’entraînant et des enfants prenant leurs leçons. Au loin de tout cela, une Colline qui s’élevait vers le Ciel, comme pour l’atteindre, dont l’herbe restait toujours fraîche et tendre aux sensations de l’être humains, à leur en apporter des larmes aux yeux. Et enfin, cet immense bâtisse au sommet de laquelle il se tenait ; Temple des plus anciens que ce Village ait vu, ils étaient autrefois deux, mais l’un d’eux avait été rasé pour utiliser les matières pendant la guerre. Une part de l’Histoire que personne ne voulait connaître. Et à ses pieds d’argile, un escalier sombre que deux Shinobis gardaient constamment, menant aux souterrains de Kiri et aux salles d’armes. Contemplant donc ce décor immense qui s’étendait à ses pieds, et dont il avait pleins droits de pouvoirs et de possession, son esprit se perdait dans des traités philosophiques que les Anciens Ecrits lui avaient contés. Etait-il vraiment propriétaire d’une vie humaine ou d’un Village ? En soi, et dans la vie réelle, la réponse était oui, car c’était bel et bien lui qui envoyait les Shinobis du Village en mission et parfois vers la Mort. Mais d’un point de vue moral, l’éthique était-elle juste ? Il se doutait bien que non ; et pourtant, personne ne s’était jamais débattu contre ces idéologies. Mais même si à l’heure qu’il était, le Village était en pleine effervescence, il ne voyait qu’une seule chose face à lui : un magnifique tableau, où les hommes se rassemblaient sous une même bannière afin de lutter contre une vie difficile et guerrière. Et pour chacun de ces hommes, il était prêt à donner tout son cœur dans la bataille et toute son âme dans la Vie de ce Village Caché de la Brume. Sa musique, laissant une douce musique s’épanouir dans les environs qui le submergeaient, était au même prix que sa propre vie. Il ne pouvait agir sans elle, et se retrouvait prisonnier dans un monde qui lui paraissait effrayant sans cela. Et cette mélodie qui prenait possession de son ouïe le berçait maintenant de plus bel dans son admiration constante.

Un frisson parcourut le bras gauche de notre personnage préféré pour s’achever au coude, puis recommencer subitement au niveau de l’épaule. Sensation bien étrange, mais que le Mizukage de Kiri ne connaissait que trop bien. Même si la sensation était des plus déplaisantes, il n’était en rien mécontent de l’avoir ressenti. Car pour une raison bien étrange et jamais élucidée jusque là, c’était exactement ce qu’il ressentait à chaque fois que cette délicieuse et aimable personne venait se présenter à lui. Souriant, sans pour autant se retourner de suite, il laissa sa voix s’élever dans les airs assez fort pour qu’elle puisse l’entendre.

Il y a eu beaucoup de changements depuis ton arrivée ici il y a plusieurs mois. Beaucoup ont été bonnes…

Un court silence se fit dans les airs, sans que réponse ou déclaration ne vienne. Mais Arane Tashira ne comptait pas laisser ce vide être comblé par … un vide. Se retournant et rabattant quelque peu ses écouteurs énormes sur ses oreilles, ses cheveux se mettant à contre-courant et se brisant brusquement sur son visage. Il adressa un sourire amical à la jeune et belle femme qu’il avait en ligne de mire.

Que pensez-vous de ce Village, maintenant que vous y avez séjournée quelque temps, …chère Yui Hiroharu ?