Kazunori Hisae était dans son grand bureau à l'intérieur de la demeure de son clan , être patriarche n'était malheureusement pas une mince à faire et même si elle déléguait certaines choses il lui restait toujours de la paperasse à signer ou autre de ce genre. Elle n'était pas une adepte du travail de bureau et même si elle était connue pour son intelligence autant que pour sa force , sa ne changeait rien au fait qu'elle préférait de loin faire un tour dehors plutôt qu'être ici. Malheureusement c'était les aléas d'un patriarche de clan, elle avait accepté les bons et les mauvais côtés en prenant la tête de sa famille, alors se plaindre serait plutôt mal venue. Hisae passa donc plusieurs heures cloîtré chez elle , à voir une pile impressionnante de feuille défiler devant elle, la demoiselle n'avait donc qu'une envie, faire un tour à l'extérieur. Certes le climat de Suna ne prêtait vraiment pas à la balade champêtre , mais quand on y a passé toute sa vie, on s'y habitue. Bref, elle décida donc de quitter sa demeure assez rapidement, essayant d'éviter le plus possible l'un de ses oncles qui n'arrêtait pas de la harceler pour que les Kazunori débloque des fonds pour la fabrication d'arme, en tout cas c'est ce qu'elle avait compris. Hors elle ne voulait pas créer une petite armée, le clan était déjà très bien armé comme ça, inutile d'en fabriquer en masse.

Une fois dehors la jeune femme traversa donc les rues de son village, toujours les mains dans les poches et le regard perçant, saluant de temps a autres quelques villageois au passage. Cependant, d'un coup un groupe d'enfant arrivèrent en courant dans sa direction et l'un d'entre eux entra dans Hisae ce qui le fit tomber a terre. La jeune femme le regarda avant de le prendre par le col afin de l'aider à se relever puis elle prit la parole:

Hisae: « Qu'est-ce que tu fuis comme ça petit? »

Petit garçon: « Y'a un homme qui s'approche du village! Il est loin dans le désert , mais il va pas tarder à arriver par là!! On l'a vu grâce à mes jumelles! »

Un étranger s'approchait donc du village... Chose plus ou moins peu courante, peu de gens s'aventurer dans le désert et encore moins a Suna, sauf pour y faire des affaires ou fuir quelque chose. La Kunoichi donna quelques pièces aux enfants avant de se diriger vers les portes , en route elle acheta une gourde d'eau souple qu'elle attacha à sa ceinture ainsi qu'un peu de nourriture , si cet homme avait traversé le désert il serait sans doute éreinté. Et oui, malgré les rumeurs, les Ninja de Suna ne sont pas inhospitalier... Bref, sans attendre elle alla donc vers les portes, toujours les mains dans les poches, elle arriva finalement a bon port, décidant de s'asseoir sur un petit rocher, les bras croisés , et d'attendre. Il faisait chaud, l'air était sec et le soleil frapper le sol de ses rayons, même en étant habitué, cette chaleur pouvait vraiment être désagréable parfois. Il ne fallut pas longtemps pour que l'inconnue face son apparition, il était essoufflé et a bout de force, ça se voyait. Il tomba sans attendre a terre, se traînant non sans mal jusqu'au porte du village, se traînant sur quelques mètres il traversa a moitié l'ouverture menant à l'intérieur de la cité. Hisae se rapprocha, l'homme leva alors les yeux vers elle-même si le soleil semblait l'aveuglé, elle avait l'impression de l'avoir déjà vue, son visage ne lui était pas inconnue. Il se présenta alors sous le nom de Kazunori Hideo... Était-ce une plaisanterie? Certes le clan d'Hisae comptait de nombreux membres, presque plus de deux cent , mais il y avait un dossier sur chacun d'entre eux et elle les avait tous lus, de plus lors des fêtes de famille ou simplement dans les couloirs, elle l'aurait forcément vue. Il n'avait pas la carrure d'un homme qu'on oublie vite. C'est alors qu'un éclair traversa l'esprit de la jeune femme. Et si cet homme était le fils de son défunt oncle, il avait été jadis banni, il avait donc peut-être procréée et il faut avouer, qu'il avait un air de famille. Ce garçon n'avait pas la peau matte , mais tout était dans ses yeux, qui reflétait à l'instant de la fatigue mais beaucoup de courage. Ne le laissant pas répondre elle enchaîna:

« Tu dis t'appeler Kazunori... Si tu portes ce nom, c'est que ton père s'appelait ainsi... Qui est-il?? »

Voyant son état de fatigue avancée, la jeune femme détacha sa gourde souple d'eau qu'elle jeta devant son interlocuteur avant d'enchaîner:

« Boit avant de répondre... Mort je n'aurais aucune réponse... »

Sans grande surprise Hideo attrapa la gourde avec rapidité avant de la vider de moitié en quelques secondes, c'était plutôt prévisible. Dieu seul sait combien de temps il avait passé dans le désert aride de Suna, sans eau et sans nourriture, d'un côté Hisae ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'était pas très intelligent ou que tout du moins il n'avait pas vraiment réfléchis avant de se lancer dans cette aventure. Traverser un désert sans un minimum de vivre, de plus avec un handicape, était totalement suicidaire et idiot, il avait sous-estimé la puissance et la cruauté des terres de sable. Enfin, une fois la gourde presque vidée il répondit enfin aux questions de la demoiselle afin de concrétiser ses craintes. Il était de toute évidence, bel et bien le fils de Kazunori Ashihei, l'oncle de la demoiselle. En plus d'avoir été bannis voilà qu'il s'est permis de procréée et qui peut savoir combien de progéniture il a engendré à travers le pays. Rien qu'à l'idée que des pseudo Kazunori ce balade partout salissant son clan, Hisae bouillonnait de colère, sans le montrer comme à son habitude, mais forcer de constater que ça l'agaçait réellement. Elle garda le silence, préférant ne rien dire, réfléchissant à cette situation. Que devait-elle faire? Accepté le fils d'un traître? Ou accepter un nouveau membre de son clan? Après tout, pourquoi blâmer Hideo pour les erreurs de son géniteur, se serait cruel et contre les préceptes du clan Kazunori.

Tout en cogitant en silence, la jeune Juunin remarqua non sans mal le geste de son interlocuteur, il venait d'ouvrir une sorte de coque accrochée à son poignet pour y insérer une fiole. Était-ce un remède? Si il était vraiment un Kazunori il devait forcément avoir un quelconque handicape, si tel état le cas il devrait faire un tour dans leur hôpital privé, les Jumeaux Bei trouverait sûrement un remède qui lui permettra de vivre avec sa maladie sans pour autant l'éradiquer. Hisae reprit ses esprits lorsque son nouveau cousin se mit à parler de son père, n'était-il pas au courant de sa mort? Ce ne serait pas étonnant puisqu'apparemment il ne l'avait pas revue depuis trois ans. Ashihei était donc un aussi mauvais père qu'un homme d'honneur... Quelle déchéance, imaginer que le clan Kazunori ait pu engendrer une telle créature. Gardant les mains dans les poches et le regard perçant elle répondit d'un ton calme et assuré :

« Je suis Kazunori Hisae... Patriarche du clan... Tu es donc le fils d'Ashihei... Il était mon oncle directe... J'ai du l'éliminer il y a un an de cela... »

Elle avait été claire et concise comme à son habitude, elle l'était toujours et puis elle ne connaissait pas cet homme plus que ça après tout, même si de toute évidence ils avaient le même sang. D'ailleurs Hisae se demandait bien comment il allait réagir face à cette annonce, allait-il la détester parce qu'elle avait ôté la vie à son géniteur? C'était probable même si il ne semblait pas le porté dans son coeur vue la façon dont il le nommait. Toujours rongé par la curiosité, même si elle ne trépignait pas non plus de joie de vivre, la jeune femme ajouta par la suite:

« Qu'est-ce que c'est?... Je veux dire, les fioles que tu as mis dans se bracelet?... »

Elle se doutait que s'était un remède quelconque , mais pour soigner quoi exactement? C'était là tout le sens de sa question.

Cette journée aurait dû être banale et routinière pour la jeune Kazunori, rien d'extraordinaire n'était prévue dans les alentours mais c'était sans compter sur l'arriver surprise d'un invité peu commun. En effet, Hisae avait donc rencontré un cousin directe, fils de se satané oncle qu'elle avait tué sans hésitation un an plus tôt. Il faut dire que même si elle dégageait un calme olympien, tout ça la surprenait beaucoup ou plutôt ça l'agaçait. Elle n'avait aucune envie de recueillir tous les Kazunori que son oncle aurait planté à travers le pays, c'était hors de question. Une fois cet entretien terminé la jeune femme prévoyait déjà ce qu'elle comptait faire, une chose simple mais essentiel. Elle enverrait des membres du clan à la recherche d'éventuel autre progéniture de ce cher Ashihei, le connaissait il n'avait pas dû être fidèle à la pauvre mère de se jeune garçon, sait-on jamais, comme on dit mieux vaut prévenir que guérir. Hisae n'avait pas envie d'être prit au dépourvu une nouvelle fois en voyant débarquer une cousine ou un cousin caché. Bref, se fut sans détour qu'elle avoua avoir tué le père d'Hideo, mais apparemment ça ne le touchait pas plus que ça. Il ne devait pas vraiment l'aimer à la vue de sa réaction et de ses dires. Le fait d'être détesté de ses enfants était-il une habitude chez les hommes Kazunori? D'abord , le père d'Hisae qu'elle détestait et maintenant celui là, sa prouvait bien que malgré leur rang et leur puissance, il y avait un certain problème chez ce clan.

La patriarche relevas aussi le terme « meurtrier », il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce que cela signifiait. Ashihei avait dû tuer quelqu'un de chère aux yeux d'Hideo, peut-être sa mère? Un frère? Ou simplement un compagnon d'arme? Un ami? , elle n'en avait aucune idée, mais pour que cette rancoeur soit si vive cela devait être une personne importante. Finalement, ils avaient vécu un peu les mêmes choses, ou tout du moins ils étaient passés tous les deux par des moments difficiles dans leur vie dont résultait la mort d'un proche. Hisae ne répondit rien, ce contentant d'un léger mouvement de tête positive, comme pour confirmer une nouvelle fois que cet homme qu'il nommait père était bel et bien mort. La suite fut tout aussi intéressante, même si le mot n'est pas très approprié. En effet, Hideo avoua sans mal être malade, comme toute la grande majorité du clan Kazunori. Cela signifiait que son Ishigaki serait bien présent, mais la jeune femme ignorait à quelle proportion. Sa mère étant une personne « normal » et non une cousine éloignée comme le veut la tradition du clan, cela pouvait engendrer un Ishigaki quelques peu défectueux ou moins performant que les autres. Mais cette question n'était pas à l'ordre du jour, de plus elle aurait sûrement une réponse d'ici peu. Gardant les mains dans les poches et le regard perçant, la Juunin répondit:

« Effectivement, tu tiens ça de ton père... Tous les Kazunori ont une maladie quelconques ... Et je n'échappe pas à la règle... »

Tout en disant ses derniers mots, Hisae mit deux doigts sur son col avant de l'abaisser lentement, laissant apparaître son masque effrayant à l'effigie d'un squelette. Elle retira ses doigts laissant son vêtement se remettre en place tout en ajoutant:

« L'air qui m'entoure est toxique pour moi... Je dois porter constamment ce masque et des aiguilles sont plantés directement dans mes poumons y injectant un produit spéciale... Si je te le dit c'est pour que tu prennes conscience, si n'est pas déjà fait, que ton handicape est bien moindre comparé a certain membre du clan... Ne considère pas ta maladie comme une gêne ou une faiblesse au contraire, c'est la maladie qui rend la Kazunori si déterminé... »

Hisae parlait assez rarement de son handicape, surtout pas à des étrangers, mais étant donné que tout son clan était au courant pourquoi Hideo ? Il n'avait peut-être pas grandi avec elle, ni même partager les mêmes souffrance, mais il restait en partie un Kazunori malgré les réticences que pouvait éprouver la jeune Juunin. Elle ne le détestait pas , mais elle ne lui accordait pas encore toute sa confiance contrairement aux membres du clan. Il allait devoir faire ses preuves et démontré aux yeux de tous que de son père il n'a hérité que le nom et la maladie. En tout cas une chose était sur, elle ne pouvait pas le laisser seul livrer à lui-même. Tout d'abord , par éthique , on n'abandonne pas un homme censé être de sa famille , ensuite par fierté , se ne serait pas demain la veille qu'un Kazunori deviendrait un vagabond dans les rues de Suna. Gardant se même regard, insistant voir intimidant, elle ajouta finalement:

« Nous avons un hôpital privé dans notre demeure, tu y passeras, il te donneront un remède peut-être plus efficaces que celui que tu as... Tu demanderas à voir les jumeaux Bei, ce sont des cousins proches et compagnon d'arme depuis longtemps, ils s'occuperont personnellement de ton cas... Tu vivras avec nous , car tu fais partie du clan que je le veuille ou non... Cependant , sache qu'il y a des règles chez les Kazunori. Tu fais partie de la branche principale, tu es donc un noble voir un prince aux yeux du reste de la famille... Tu devras apprendre notre religion, comprendre notre vivre et respecter nos engagements envers Suna et notre Kage... Ignore une seul règle et tu seras bannis, comme l'a été ton père, à toi de prouver que tu n'es pas comme lui... Pour finir, prince ou pas, je suis la patriarche et donc ton supérieur, quand tu t'adresses à moi c'est en me vouvoyant et m'appelant Hisae-Sama... Le respect est une chose importante chez nous... J'ai été clair? »

Elle pouvait peut-être passer pour quelqu'un de prétentieux mais c'était loin d'être le cas, la discipline était importante chez les Kazunori et c'est pour cela qu'elle exigeait de tel chose. À présent, c'était à lui de faire son choix, vivre avec leurs règles ou mourir seul.

Ce masque, il faisait généralement peur surtout durant son enfance, combien d'enfants était partie en courant en apercevant le « visage » d'Hisae? Elle avait arrêté de les compter à un certain moment, cette réaction était devenue banale à ses yeux et aucunement insultante, pourtant sont soi-disant cousin semblait tout sauf choqué de cette démonstration. On pouvait même lire un peu d'admiration envers ce masque d'os à la carrure si peu engageante, de l'admiration, un terme bien étrange que la jeune femme n'avait jamais appliqué à son masque, loin de là. Elle n'en avait pas honte bien sûr et l'habitude l'avait en quelque sorte forcée à l'aimer, mais s'il venait à disparaître avec sa maladie elle ne s'en porterait pas plus mal. Aux yeux de tous Hisae ne cessait de répéter que leur maladie était un don qui les rendait plus fort , mais au fond ce n'était que pour rassurer les autres et surtout les plus jeunes de son clan, elle essaie de leur dire les mots qu'elle aurait voulus entendre dans son enfance. Parfois quelques syllabes bien placées peuvent changer toute une vie, elle l'espérait en tout cas.

Bref, c'est sur un ton toujours autoritaire qu'elle prit la parole, Hisae pouvait paraître froide voir cruelle , mais elle l'était avec tout le monde, en tant que patriarche elle ne pouvait pas se permettre d'être frêle et sympathique tout le temps. De plus il venait d'arriver et surtout il était le fils d'un bannis, elle devait lui montrer sa supériorité, elle était comme la leader d'une meute de loups, si elle ne sortait pas les crocs régulièrement elle finirait en tant que Omega -le souffre douleur d'une meute-. Ça pouvait paraître barbare , mais dans ce monde seul les plus forts peuvent se targuer de survivre. Cependant , elle ne le détestait pas malgré les apparences qui pouvaient prouver le contraire, il faisait dorénavant partie de son clan peu importe son importance hiérarchique, chez les Kazunori tous se protégeait mutuellement en montrant tout de même un grand respect pour les plus puissants. La Juunin remarqua tout de même que la comparaison qu'elle avait fait d'Hideo avec son père ne lui avait pas vraiment plu ce qui prouvait une chose, il ne l'aimait pas et ne deviendrait sûrement jamais comme lui, une bonne nouvelle en soi. Au fond elle l'avait peut-être provoqué consciemment afin de constater une tel réaction de sa part, un test en quelques sortes. Elle put aussi constater qu'il n'appréciait pas le fait de l'appeler « Sama » mais contre ça elle ne ferait rien, tout le monde l'appelait ainsi depuis toujours, c'était une façon comme une autre d'affirmer sa position de patriarche au sein du clan. En tout cas il avait compris et Hisae se contenta donc de répondre calmement :

« Parfait... »

Elle le regarda donc s'avançait quelques peu avant de se tourner complètement vers elle pour prendre la parole, la jeune femme hocha la tête de façon positive afin de confirmer qu'il était temps d'y aller. Une nouvelle vie allait à présent s'offrir a Hideo, plus dur et plus contraignante mais sûrement meilleurs que ce qu'il avait connu jusqu'ici. En tout cas a présent il avait une famille, il faisait partie d'un clan... Les Kazunori.