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 Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]

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Tashibana Kahera
Rokudaïme Mizukage
Tashibana Kahera

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MessageSujet: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-26, 00:48

Note importante: Ce rp se situe dans le passé, il y a deux ans de cela par rapport au temps rp présent. Kahera a 16 ans, Tokui en a 23. A cette époque, Kahera était encore à Kiri, le village où elle a grandi, où elle a été entraînée, où elle a mené toutes ses missions d'espionnage et où elle a soigné beaucoup de blessés et de malades... son village. Razz

================================

Spoiler:

Où aller? Que penser? Que dire? Que faire? Dénoncer, ou mentir pour protéger? D'ailleurs, à quoi bon mentir? Les oinins de Kiri no Kuni ne tarderaient pas à être envoyés en mission de vérification, puis d'élimination du "traître". Pourquoi avoir envoyé une espionne vérifier l'état des doutes de certains, alors que leur idée toute faite condamnait d'ores et déjà ce shinobi? Oui, il avait quitté Kiri. Oui, il reniait son rôle au sein du village et ce pour une raison qui échappait à trop de monde en ce bas monde: l'amour. Kuroïchi avait trouvé l'amour auprès d'une jeune femme d'un autre village, loin de Kiri, lors d'un de ses voyages, et aujourd'hui, après plusieurs années à vivre dans le secret et le mensonge, il s'était fait surveiller et repérer. On avait envoyé Kahera, la meilleure espionne du village caché de la Brume, surveiller ses moindres faits et gestes, à lui qui semblait trop peu présent au village au goût de beaucoup, et elle n'avait même pas eu besoin de chercher les réponses attendues. Kuroïchi les lui avait données, ouvertement, sans doute las de mentir et de vivre son amour impossible dans le secret.

*Pourquoi MOI, bon sang? Et pourquoi blâmer aussi violement cet homme, qui n'est déserteur du village que par amour, et qui n'a jamais trahi son pays malgré tant d'années à le vivre, son amour?*

Un cri de désespoir retentit dans la nuit, mais personne ne l'entendit. A genoux sur le toit du temple, Kahera venait de fondre en violents sanglots, mais seul le vent l'entendit. Son Mienaï activé, elle gardait juste assez de conscience, dans son désarroi, pour empêcher tout son émanant de sa personne de se propager. Elle pouvait crier, pleurer, personne ne l'entendrait.

*Je ne veux pas le dénoncer. Je ne veux pas qu'il se dénonce. Je ne veux pas qu'il meure pour avoir déserté... par amour... sans jamais avoir trahi son peuple, en... en plus... C'est trop, vraiment trop injuste.*

Dissimulant ses larmes au creux de ses mains, la jeune fille pleura tout son soul. A quoi bon, de toutes façons? Quoi qu'elle dise ou fasse, elle savait que les lois de Kiri, comme des shinobis en général, étaient impitoyables, et ne laisseraient pas place à un écart, fut-il par amour. Redressant lentement la tête, elle laissa son regard embué de larmes amères se perdre au loin, par-dessus l'horizon brumeux du village et de sa forêt environnante. Kuroïchi serait jugé, et probablement exécuté par les oinins, s'il refusait de rentrer au village, d'y rester et d'y accomplir son devoir. En connaissance de cause, Kahera se sentait totalement incapable de rendre compte de sa mission auprès de ses supérieurs.

*J'irai... demain... Là, j'en suis incapable. Il me faut réfléchir. Et la nuit porte conseil, dit-on. Je plaiderai en sa faveur. Il faut absolument que je trouve quelque chose, un argument, n'importe quoi!*

Espoir qu'elle savait fou, et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer. Sans espoir, à quoi bon vivre? Et cet homme, un ancien camarade d'académie, allait mourir, demain, ou bientôt, s'il refusait de se plier aux lois stupides de ce monde injuste. Elle savait pertinemment que son rôle à elle s'arrêtait là. Opérer la prise de renseignements, en rendre compte à ses supérieurs directs, et passer à autre chose. En temps normal, ses missions l'envoyaient filer des criminels, des escrocs, toutes sortes de personnes qu'elle n'avait que peu de scrupules à filer et à dénoncer. Mais aujourd'hui, c'était bien différent, et plus les heures passaient, plus elle doutait de ce qu'elle allait faire, demain matin, quand l'heure serait venue de rendre compte, justement. Allait-elle faire comme d'habitude, et se contenter de rendre compte de sa mission, dénonçant l'innocent amoureux, le condamnant s'il refusait de revenir au village? Ou bien réagirait-elle, tenterait-elle quelque chose pour l'aider, prendrait-elle sa défense? Très probablement, la seconde option, même si au fond, tout au fond d'elle, une petite voix lui susurrait que c'était inutile...

Elle s'étonnait d'ailleurs de ne pas encore avoir eu affaire à l'un ou l'autre oinin du village. En toute logique, elle aurait du rendre compte de sa mission d'espionnage auprès du chef de ces dernier dès son retour à Kiri. Mais elle ne l'avait pas fait. Au lieu de se rendre au cerisier des oinins, elle était venue s'isoler ici, trop perturbée pour rendre compte de quoi que ce soit ce soir, et s'imaginant sans doute qu'elle aurait droit à un répit, à un moment de calme pour réfléchir à tout cela et reprendre ses esprits. Mais c'était sans compter sur le réseau de renseignement des chasseurs de déserteurs. Ils devaient d'ores et déjà savoir qu'elle était rentrée de mission, et la cherchaient sans doute pour qu'elle leur rende compte de ce qu'elle avait appris, afin qu'ils puissent agir à leur tour. Peut-être même que l'un d'entre eux l'avait déjà trouvée, et l'observait? Sans doute. Elle sentait comme une présence, depuis quelques secondes, mais n'osait pas se retourner. Feindre l'ignorance est parfois plus simple que de trouver au fond de soi le courage d'affronter la réalité...

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Tokui Keii
Oi-Nin de Kiri/Chasseur de Déserteur
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-26, 15:15

Une affaire comme les autres. Un déserteur comme les autres. Un être abandonnant son village pour une quelconque raison, oubliant ses devoirs et trompant sa propre patrie pour une raison inconnue. Ce n’était qu’un nom de plus dans une liste déjà bien trop grande et qui continuerait de s’allonger tant que les shinobi ne comprendrait pas l’engagement qui leurs étaient demandé jusqu’au bout…Jusqu’à la fin. Ça ne parlait pas à tous, ses notions souvent désuètes reliant l’âme d’un être à quelque chose d’aussi immatérielle qu’un village…Cette fois si cependant, il ne passait pas à l’attaque, ne recherchait pas les causes de cet abandon. Après tous, ce n’était pas ce qu’on demandait à un chasseur de déserteur. Ce qu’on lui demandait à lui, c’était de tuer le traître, pas de découvrir en quoi il l’était… Alors la confirmation se ferait et le jugement serait rendu par un autre que lui.

Lui, il n’était rien de plus que le bourreau. Celui qui se salirait les mains de sang d’un autre être. Après tout, il fallait bien que quelqu’un le fasse, alors autant que se soit lui. Au moins, cela évitera à d’autre de le faire, évitera à d’autre de ce salir les mains et de perdre ce qu’on appelait communément son humanité.

Cependant l’ordre ne fut pas donné. Et un autre fut donné à la place. Ça n’avait rien de bien compliquer, seulement un peu inattendus. Il fallait retrouver la personne qui devait ramener les informations qui ferait pencher la balance du coté de la vie ou de la mort. Kahera Tashibana. Jusque là, il n’avait pas eu connaissance du nom de la personne envoyée pour découvrir ce qui se tramait du coté du shinobi incriminé – et d’ailleurs le savoir n’aurait été normalement pas utile voir tout simplement inutile – mais le savoir à présent rendait les choses, non pas différente, mais juste…plus compliqué ?

Pas tant que ça finalement. La surprise passé – oui il la connaissait malgré son fort manque de relation sociale, non il ne l’aurait jamais vu comme une espionne de Kiri, et en effet cela ne concernait absolument pas les affaires de son chef – il obéit sagement à l’ordre donné en se disant que de toute manière, le monde des ninja était remplit de personnes qui ne pouvait pas jouer carte sur table – en quelque sorte leurs moyens de survivre au monde – et lui également. Alors pourquoi pas ? Ce n’était pas comme si il la connaissait vraiment de toute manière…- et cela expliquait peut être certaine chose…

Pas un soupir, pas un écart, son masque blanc aux griffures rouges sur son visages, Loki faisait ce qu’il savait faire de mieux : traquer. Et malgré la nuit noir dans laquelle le village endormit était plongé, il ne tarda pas à la retrouver – pas non plus qu’elle se cachait énormément, ou alors pas assez pour des yeux aguerrit – sur le toit du Temple du Mizukage. A croire qu’elle avait essayer d’aller jusqu’au cerisier sans que son corps ne parvienne à suivre le rythme. Etait elle blessée ? Une parcelle d’inquiétude malvenue s’insinua en lui à son insu. Même si les ténèbres étaient ses alliées, il ne les domptait pas pour autant, et le peu de luminosité que lui offrait la lune n’était guère suffisant pour remarquer quelque chose de plus précis que la couleur de ses cheveux ou de physionomie – qu’il connaissait déjà de toute manière… Il avait une bonne mémoire généralement très sollicité lorsque l’on faisait ce qu’il faisait – traquer des visages sur papier dans la réalité.

Lorsqu’il atterrit sur le toit, avec la discrétion que tout oinin se devait d’avoir, le jeune homme attendit un peu avant de réellement s’approcher de celle qui l’avait soigné quelques temps auparavant, juste pour qu’elle comprenne qu’il y avait bien une autre personne sur le toit. Juste pour ne pas l’effrayer en apparaissant comme un clown qui sortirait de sa boite avec une délicatesse ironique. Les chasseurs de déserteurs sont rarement des personnes que l’on aime côtoyer – approcher seulement -, parce que les mythes les entourant et leur réalité est trop proche pour être discernable et que ceux-ci sont loin d’être particulièrement apprécié.

Il s’approcha de quelques pas puis s’arrêta de nouveau lorsqu’il jugea la distance entre eux suffisante – hélas, pas vraiment assez pour remarquer une quelconque blessure. Mais il n’osait pas s’approcher plus – de peur qu’elle le reconnaisse ?...

« Vous êtes blessée,Tashibana-san ? »


Sa voix brisa le silence qui les entourait un peu brutalement, adoptant un ton qui se voulait neutre mais qui l’était pourtant moins que d’habitude. Ce n’était pas qu’une question rhétorique qu’on posait pour briser un silence hostile… Mais il n’était pas en mesure de le dire – et ne le souhaitait absolument pas d’ailleurs.

Ici, après tout, il n’était qu’un chasseur de déserteur, homme masqué de blanc et de rouge – comme le sang – portant dans son dos ce que l’on pouvait deviner être le pommeau d’une épée – mais il y avait tellement de shinobi qui possédait des épées dans ce village de la brume.
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Tashibana Kahera
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-26, 16:15

Spoiler:

La jeune fille ne réagit pas tout de suite. Elle avait senti la présence de l'oinin depuis un moment déjà, et ne fut pas surprise de l'entendre enfin s'adresser à elle, tandis que, dos à lui, elle tentait vainement de sécher ses larmes et de se redonner un air plus ou moins digne. Blessée? Oui, elle l'était. Mais pas dans le sens où lui devait le penser. Et sa blessure n'était rien, encore, en comparaison de celle qu'allait causer cette histoire à la femme qu'aimait le déserteur, quand ce dernier serait exécuté.

"Blessée..."

Ce mot s'échappa de sa bouche sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, sur un ton las, meurtri, désespéré. Son regard fixé au sol, puis dissimulé entre ses mains posées sur son visage trempé de larmes, Kahera voyait flou, et sentait la tête lui tourner à avoir trop pleuré. Elle n'avait même pas reconnu la voix de son interlocuteur, l'esprit par trop embrouillé et le cœur bien trop lourd que pour être encore attentive à grand-chose.

"Non."

Toujours dos à l'oinin, elle avait repris une respiration moins saccadée et concentrait toutes les forces qui lui restaient pour se redonner une contenance avant de seulement penser à faire face au jeune homme. Seuls ses gestes et ses paroles pouvaient répondre à son interlocuteur, tandis qu'elle ajouta, en secouant doucement la tête de gauche à droite:

"Je n'ai rien."

Un autre silence, pourtant lourd de tant de choses qu'on aurait pu s'imaginer dans un hall rempli de monde parlant à voix trop haute, exprimant trop d'idées à la fois, débattant de sujets aussi variés que compliqués sans se soucier, chacun, de son voisin. De quoi donner une belle migraine à la jeune fille, mais elle n'était plus à cela près. Fermant les yeux, elle inspira profondément. Chaque mot qui sortait de sa bouche était pesé, mesuré, et dit d'un ton audible mais bas, sombre, lourd.

"Je présume que vous êtes là pour le compte-rendu que j'aurais du faire à votre chef dès ma rentrée au village."

Ce n'était pas vraiment une question, juste une affirmation. Peut-être une sorte d'excuse quant au fait que, justement, elle n'avait pas fait ce qu'elle aurait du faire? Kuroïchi Sanago ne méritait pas le sort qui l'attendait. Mais pouvait-elle seulement y faire quelque chose? Retarder son entrevue avec le chef des oinins ne changerait rien pour le déserteur. Tout ce qu'elle risquait de gagner, c'était un blâme et moins de confiance quant à ses futures missions, peut-être. La confiance... On la savait intègre et fidèle à son village, à son mizukage, et jusqu'à aujourd'hui, jamais l'on avait douté d'elle. Mais aujourd'hui, Kahera elle-même doutait. Sa raison lui dictait clairement la conduite à adopter, mais son cœur lui en dictait une toute autre, complètement folle et insensée: défendre cet homme contre les lois cruelles et injustes des shinobis.

*Et que pourrais-je seulement faire? Quand bien même voudrais-je l'aider à se cacher, vivre dans le mensonge en fuyant tous les jours la mort, ce n'est pas une vie. Il ne voudra sans doutes jamais imposer cela à celle qu'il aime.*

Aucune échappatoire, aucune sortie de secours, rien. Il était coincé, acculé, et Kahera avec lui, forcée de jouer un rôle qui ne lui plaisait pas du tout dans cette affaire. Si ce n'était pas elle, Kahera se doutait bien qu'un autre espion, voire les oinins eux-mêmes, trouveraient leurs réponses et agiraient en fonction de ces dernières. Qu'elle agisse ou non, cela n'y changerait donc rien. Et pourtant, la simple idée d'être celle qui allait dénoncer le "coupable" lui donnait la nausée. Déglutissant, elle garda ses paupières bien closes, s'assurant ainsi de ne pas laisser de larmes inonder encore son visage. Oui, vraiment, cette situation lui donnait envie de vomir.

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Dernière édition par Kahera le 2008-11-30, 04:21, édité 2 fois
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Tokui Keii
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Tokui Keii

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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-26, 23:16

Loki n’était pas un psychologue. Ça, on s’en doutait fortement. Il n’était pas un idiot pour autant et savait assez bien juger des intonations de voix – malgré la quasi absence de celle-ci dans la sienne. En l’occurrence, sa voix n’avait rien d’une personne en pleine forme – et il ne parlait pas forcément du physique de la dites personne. Elle n’était pas blessée dans son corps, mais son cœur lui ne devait pas dire la même chose. Il se demanda un instant ce qui avait bien put se passer pour que la jeune fille semble si mal. Mais comme pour le reste, il préféra taire ses interrogations. En quoi cela le regardait il au fond ? Mais il n’était pourtant pas une machine, contrairement à ce que laissait croire les apparences, et savait agir humainement bien que maladroitement, comme une personne n’ayant pas vraiment l’habitude de ce comporter ainsi depuis longtemps.

Derrière son masque, celui-ci ferma quelque instant les yeux. D’un coté il pouvait se sentir rassuré – il n’appréciait pas plus que ça le fait qu’une personne soit blessé (autre que lui bien sur, puisqu’il se moquait de ce qu’il pouvait lui arriver) - , de l’autre il ne pouvait que se dire que cela ne le concernait pas, parfois les blessures on préférait les garder pour soit. Ce n’était pas lui qui allait lui jeter une quelconque pierre pour ça – il serait bien mal placer. Alors il se contenta d’acquiescer dans le vague – mouvement qu’elle ne verrait pas puisqu’elle lui faisait dos – mais qu’il fit par réflexe.

Cette situation le rendait dans tout les cas, mal à l’aise. Un malaise qu’il cachait facilement, mais dont il ne pouvait se défaire. Et il fallait avouer qu’il n’aimait pas spécialement cette impression qui le rendait souvent plus confus et paradoxalement plus distant qu’autre chose. C’était un peu l’avantage de travaillé dans les chasseurs de déserteurs : ils n’étaient pas du genre à se laisser aller à une quelconque ‘faiblesse’ entre eux et rare étaient ceux qui se racontait leur vie et leur état d’âme pendant une traque. Ils étaient des petits soldats alors ils n’avaient pas à avoir d’état d’âme.
Et puis il avait autant de conversation qu’une porte de prison – la seule différence notable restant que lui était un être vivant et non la porte…mais bon. Il n’était pas là pour faire la conversation non plus, mais il aurait souhaité être un peu moins…lui ?... (euh…un psychiatre s’vous plait !).

Il n’approfondit pas l’idiotie à laquelle il avait songé. C’était bien plus simple lorsqu’il ne cherchait pas à faire d’effort – et qu’il ne connaissait pas indirectement parlant, la personne qu’il devait ramener rapidement vers ce fameux chef qui n’attendait que ses informations acquises – mais visiblement avec anguille sous roche, ses pressentiments étaient rarement faux, et toujours réellement justifié.
Les nouvelles paroles de la jeune infirmière lui fit froncer les sourcils – cacher derrière son masques. Le ton de celle-ci était lourd, comme si ces mots lui coûtait plus que prévue. Qu’ils la dégoûtaient presque…C’est ainsi que l’Oinin analysa les mots, le ton qu’elle semblait avoir décidé de faire sien, oubliant la jeune fille qu’elle était normalement – ou celle dont il se rappelait. Le choc de la réalité ? La réalité de ninja ?

Elle était jeune mais il ne doutait pas qu’elle avait commencé au même âge que lui – dans une période certes différente, mais tant de chose avait changé en si peu de temps…

« Oui. Je dois vous amener à lui. »


Et ça lui faisait presque mal de dire ça. Mal dans le sens où il aurait préféré lui dire de rentrer chez elle pour qu’elle puisse se calmer, chose qu’il ne pouvait absolument pas faire malgré lui. Il avait des ordres directes, et malgré son habitude à contourné les dis ordres, il ne pouvait pas non plus trop en faire – tout de même. Tout du moins pas à se point là. Mais…- il y a toujours un mais…

« Dites moi lorsque vous serez prêtes. Je pense que nous avons encore un peu de temps. »


Une façon de dire qu’elle avait encore un peu de temps, même si il songeait que ce n’était pas forcément de temps dont elle avait le plus besoin. Et que ça lui retombe sur le coin de la tête, se sera son problème, ça a toujours été sa maxime la plus utilisée – et également appliqué mais bon, il en parlait moins en fait.
Et puis il ne pouvait pas faire grand-chose de plus.
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Ueki
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-27, 04:20

L'obscurité nocturne engloutissait tout, comme une gargantuesque impulsion de néant dévorant le monde comme on croquerait une pomme. La gourmandise des ténèbres de la nuit les avait poussé à attraper la planète au creux de son voile de noirs maléfices colorant le ciel de leur propre teinte, n'y laissant saillir que la présence evanescente de l'orbe d'argent. Celui-ci s'érigeait fièrement, ultime rempart dressé au-devant de la conquête facétieuse des ombres célestes et lumière survivante dans un monde où régnait la noirceur absolue. Dominant l'olympe, celle-ci vantait sa domination depuis son trône au plus haut de la voûte céleste, fanfaronnant sa victoire qui pourtant n'était qu'éphémère, et n'aurait d'autre durée que cette nuit ensorcerlée. La fraîcheur mordante d'une bourrasque saisonnière venait siffler silencieusement au-travers de cette toile tissée et peinte à la gloire de l'apogée de la puissance sombre. Mais bientôt, les épées pourfendeuses et justicière de la lumière du renouveau ne manqueraient pas d'écourter ce séjour lugubre au coeur de l'occulte.

Ombre parmis les ombres, une silhouette encapuchonnée, éclat ténèbreux au sein de ce voile tragique, se mouvait furtivement. Cette présence enténébrée disparaîssait au travers de ce dernier, anonyme et fugitive, discrète et irréelle. Quiconque aurait entraperçu sa présence fugace l'aurait jugée production onirique, sans plus d'hésitation, tant elle apparaîssait ethérée. À l'abri derrière l'armure indestructible qu'étaient pour lui ce masque inexpressif et cette tenue dissimulant sa silhouette, il franchissait ce règne nébuleux de sa course invisible, parfaitement imperturbable. Une mission, encore une. Un déserteur, encore un. Son comportement, dans ses fonctions, était reglé comme du papier à musique; pas le moindre doute, et encore moins le moindre changement inopiné, ne venaient entraver sa manière de procéder ou son attitude. Il n'avait même pas pris la peine de s'enquir attentivement des tenants et aboutissants de l'affaire, blasé et vouant un certain désintérêt quand au fait de se pencher au cas par cas sur les différents dossiers qui s'élevaient en monticules inénarrables sur son bureau, finissant par former des tours de documents à l'équilibre précaire. Occuper le poste de régent des troupes d'oï-nins du village de la brume était définitivement une tâche bien ingrate, même si il n'avait jamais évoqué, oralement ou même mentalement, que ce soit ostensible ou uniquement envers lui-même, une telle vision de la chose.

Ce n'était rien d'autre que son travail, et il s'en acquittait avec soin et professionnalisme; jamais une bavure n'était venue maculer sa réputation et son curriculum vitae. Il éxécutait sans relâche les ordres de traque arrivant sur son bureau, de même que les différentes proies qui lui étaient remises par son unique autorité hiérarchique, le Mizukage, Arane Tashira. Cela ne faisait qu'un an que ce dernier avait été pourvu du poste de responsable suprême du village jadis quitté par les Renégats du Brouillard, et du pays de l'Eau. Son prédécesseur, Rikimaru Mugen, avait disparu un beau jour sans laisser de trace. Erayn regrettait quelque peu ce départ soudain et dépourvu de la moindre explication de la part de son initiateur, personne à la compagnie fort plaisante au demeurant, et aussi celui qui avait accepté et accueilli l'adolescent parmis les siens lorsqu'il était arrivé, penaud, au-devant des hautes portes des lieux. Son désarroi de l'époque, il s'en souvenait encore, parce que cette sensation accablante demeurait ancrée au plus profond de lui, tout comme les autres joyeuses souffrances qui s'étaient fichées de part et d'autre de son coeur, possiblement à jamais meurtri de ces multiples blessures allégoriques. Malgré l'abandon qu'il avait délivré, cet individu assez spécial se verrait perpétuellement pourvu de toute la reconnaissance du nuke-nin d'Ame pour lui avoir permis de tirer un trait définitif sur le symbole dépravé de son passé taché de sang. Un déserteur à la tête de l'unité des chasseurs de déserteurs. N'était-ce pas là ce que l'on appelle une ironie du sort? Parlant d'ironie, il était bon de noter qu'outre sa froideur, la seule chose qui transparaîssait émotionnellement parlant du jeune Soddyn était son penchant plus que prononcé pour les sarcasmes en tous genres. Sans doute était-ce là une manière d'évacuer les douleurs qui lui embrumaient l'âme. L'emblème de ce fardeau qu'étaient les yeux immaculés qu'il arborait n'auraient de cesse de raviver tout cela en lui chaque fois qu'il croiserait son reflet dans un miroir.

Néanmoins, tous ces détails ne l'empêchaient pas de mener ses diverses tâches à bien. Il avait beau ne pas placer une confiance totale dans l'actuel Mizukage, qui n'était encore pour lui qu'un remplaçant trouvé bien trop rapidement, il se dévouait totalement au service de son village d'accueil et n'offrait pas la moindre occasion de lui adresser un reproche, quel qu'il soit. Aussi déplaisantes que soient ses réflexions goguenardes, la perfection qui qualifiait son oeuvre n'avait rien de discutable. Il accomplissait chacune de ses besognes avec brio, sans jamais manquer à sa réputation et à la notoriété que lui valait sa position élevée en matière de gradation. Et, inéxorablement, cette poursuite-ci ne manquerait pas de suivre les mêmes normes que toutes celles qui l'avaient précédée. Toutefois, même si lui-même remplissait son rôle avec zèle, sa qualité ne reflétait pas forcément celles de ses subordonnés, partenaires et autres collaborateurs. En outre, une preuve flagrante en apparaîssait en ces prémices de mission, au-travers du fait de l'absence de retour de l'espionne assignée à la vérification des informations. Dans le présent cas, elle devait donc s'assurer de la véracité des informations en leur possession concernant cette cible afin qu'ils ne commettent pas la moindre erreur et puissent accomplir leur charge sans encombre et risque de complication quelconque. Mais voilà; elle n'était pas revenue alors qu'elle aurait dû se présenter devant lui afin de lui présenter le bilan qu'elle aurait récolté concernant leur proie. Kahera Tashibana. Elle n'avait qu'un an de moins que lui, mais pourtant ils différaient du tout au tout. Contrairement à lui qui était froid comme un iceberg et imperturbable en toutes circonstances, elle était excessivement sensible et émotive, et cela influait sur elle. Oui, trop, même; il en avait désormais la caution, par le biais de ce manquement aux responsabilités que lui déléguait son poste.

Aussi avait-il décidé non sans agacement face à cette déplaisante nouvelle de lancer quelques-uns de ses hommes à sa recherche. Il n'avait pas eu trop de mal à deviner de quoi il retournait; aussi peu bavard et sociable qu'il soit, surtout vis-à-vis de ses "collègues" en tous genres, il savait comment elle était et ne pouvait pas ignorer la possibilité d'un problème dû à son coeur en or, qui était certes une qualité inénarrable en amitié mais plus un handicap qu'autre chose dans l'acomplissement de ses fonctions. L'empathie et la compassion avaient toujours été tacitement des incapacités dans le métier qu'ils pratiquaient. Soit elle avait rencontré des difficultés quelconques indifféremment de sa propre personne en chemin, soit elle s'était heurtée au mur de ses sentiments personnels; dans un cas comme dans l'autre, il y avait un pépin. Il espérait seulement, dans un cas comme dans l'autre, que cet élément encore inconnu soit rectifiable, et également que la concernée soit intacte. Pas que le fait qu'elle ne mérite pas qu'il lui arrive quelque chose lui ait effleuré l'esprit, mais plutôt que ses talents en tant qu'informatrice étaient particulièrement excellents de par ses capacités personnelles, et que le fait de se départir d'elle serait une perte conséquente pour leur unité.

Il s'était lui-même élancé sur les traces de l'adolescente pour tirer ce désagrément au clair. Les ordres qu'il avait dispensé à l'entiereté des Oï-nins étaient on ne peut plus simple; retrouver Kahera, et profiter d'être déployés pour accomplir l'élimination du malheureux qui avait ôsé délaisser sa patrie sans plus de considération. C'était certes malheureux d'abattre aussi froidement ceux qui avaient pû autrefois être des camarades, mais les victimes ne pouvaient s'en prendre qu'à leur propre trahison. Ainsi justifiaient-ils ces multiples meurtres et apaisaient-ils les potentiels tourments de leur conscience. Lui-même ne souffrait pas de ce genre d'embarras, débarrassé de la possibilité de connaître pareille optique depuis les événements mouvementés qui avaient précédé sa venue à Kiri. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé là, corps enténébré bondissant d'immeuble en immeuble, se servant des habitations comme piédestal alors qu'il recherchait activement la pseudo-disparue afin d'éviter un échec éventuel de la mission. Il fallait bien avouer que si autre chose subsistait assez intensément en lui, même si nul autre que lui-même n'en avait connaissance, c'était bien son orgueil; il n'avait pas l'intention de laisser son parcours jusqu'à ce jour resté sans faute se marquer au feutre rouge d'une erreur. Au fil de ses pérégrinations dans la direction du refuge identifié comme localisation de celui qu'ils devaient enterrer, il avait fini par se retrouver seul sur la route du retour, sans plus d'indices. Non seulement il était parti en tête et disposait d'une rapidité considérable, sensiblement supérieure à celle de tous ses hommes, mais qui plus est il les avait dispersés ça et là dans diverses directions pour des destinations proches, au cas où. C'est ainsi qu'il finit par apparaître en solitaire au sommet d'une girouette, ombre funèbre confondue dans ce ciel macabre peu engageant. Son équilibre idéal lui permettait de ne pas ciller en dépit de sa position, et de poser son regard scrutateur sur deux silhouettes que sa vue perçante lui offrait de discerner au sommet du temple du Mizukage.

L'emplacement où il se tenait actuellement perché lui donnait une disposition l'avantageant, puisque lui pouvait les distinguer sans le moindre problème, tandis qu'eux auraient peiné à ne fût-ce qu'entrapercevoir son ombre s'ils s'étaient trouvés en plein jour. Fixant avec attention les deux individus dialoguant, il ne mit pas plus de quelques fractions de secondes pour identifier la jeune Kahera et l'un de ses acolytes, Tokui Keii, ou Loki de son surnom. Plissant légèrement les yeux derrière le couvert de son masque d'opale bariolé de peintures azurées le différenciant des autres, il accrût son ouïe, et parvint, grâce à sa proximité et malgré le souffle du vent, à capter et décrypter la conversation qu'ils tenaient. Le moins qu'on pouvait dire était qu'ils exprimaient parfaitement leur identité propre au travers de leur manière de s'exprimer. Exprimant un soupir silencieux perdu dans les zéphyrs, la silhouette brumeuse du chasseur se volatilisa pour réapparaître en un silence de mort aux côtés des deux interlocuteurs, rompant leur échange en s'affalant avec une prestance impressionnante et même appeurante sur les tuiles de leur cachette. Avec une infinie lenteur, à la fois précautionneuse et inquiétante, il porta une main gantée de cuir à son visage et y arracha son masque, allant bien vite le fixer à sa ceinture pour dévoiler ses traits inémotifs. Ses doigts caressèrent d'un geste lourd de signification le manche de son sabre, Fleur de Lune, et il fixa tour à tour les deux vis-à-vis qu'il venait d'interrompre dans leur discussion peu animée. L'ombre d'un léger sourire moqueur naquit sur ses lèvres, et il lâcha d'un ton futile aux accents quelque peu mielleux derrière lequel la raillerie était palpable :

Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Erayn17a

°¤° Eh bien, voyez-vous cela... Que faites vous ici, vous seriez-vous perdus tous les deux? °¤°

Disant cela, il plongea tour à tour son regard laiteux dans celui de Loki au-travers des orifices de son masque, puis dans les yeux rougis de Kahera, attendant de manière peu compliquée à deviner une explication tangible à la situation dans laquelle il les avait trouvés. Parallèlement, les vents se fîrent plus présents, agitant à leur gré la queue de cheval du Hyuuga factice en une danse frénétique. Comment allaient-ils se tirer de ce mauvais pas?
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Tashibana Kahera
Rokudaïme Mizukage
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-27, 17:20

Spoiler:

Perdus? En quelque sorte, oui, sans doute. Perdue au fond de son cœur, qui se battait avec frénésie contre sa raison, Kahera ne répondit pas immédiatement, se contentant de baisser le regard, mal à l'aise et acculée, coincée pour de bon, face au chef des oinins, à présent. Que répondre à cet homme venu directement à la source chercher les informations qu'elle était sensée lui avoir ramenées depuis quelques bonnes heures, déjà? Un léger tremblement vint s'emparer du corps de la jeune kunoichi, effrayée par la proximité de l'instant où elle devrait condamner définitivement l'innocent que son cœur, lui, refusait de dénoncer. Si seulement elle avait le moindre moyen de le protéger!!!

Bien sur, Sanago Kuroïchi savait se défendre lui-même, et pouvait choisir de fuir, mais ce serait condamner celle qu'il aimait à une vie de fuite éternelle, et Kahera se doutait bien qu'il ne le ferait pas. Un jour ou l'autre, les recherches seraient certes abandonnées, s'il se cachait assez loin du village et de ses oinins, mais il suffirait qu'il soit reconnu par un kirien, fut-ce des années plus tard, alors qu'il aurait peut-être fondé une famille et eu des enfants, pour que la condamnation revienne à jour et que la traque reprenne. Il n'aurait de repos que dans la mort, ou la soumission, en revenant à Kiri et en y accomplissant inlassablement son devoir de shinobi.

*Ce n'est pas juste. Il n'a pas choisi sa voie, et le voilà condamné à mort alors qu'il n'a, au fond, absolument rien fait de mal, sinon vouloir vivre une vie normale.*

Comme beaucoup de shinobis, et surtout au village de la Brume, on l'avait mis à l'académie sans trop lui demander son avis, on l'avait formé, puis diplômé, et envoyé en mission. Il n'avait pas choisi cette vie; on la lui avait imposée. Et à présent, on lui imposait d'obéir comme un toutou fidèle à un maître qu'il n'avait pas choisi, sans quoi, il serait mis à mort, sans autre forme de procès.

Détournant toujours son regard d'or de celui du chef des oinins, Kahera déglutit avec difficulté. Elle se sentait bien incapable de lui donner la moindre réponse à sa question, même si cette dernière semblait pourtant évidente. Bien sur que non, qu'elle ne s'était pas perdue. Elle connaissait Kiri comme sa poche, comme presque tout le pays, et même d'autres pays et villages. Malgré son jeune âge, elle aussi avait déjà parcouru pas mal de chemin, et ses missions d'espionnage l'avaient déjà menée en bien des lieux, qu'elle avait tous mémorisés. Son don ne suffisait pas à faire d'elle l'espionne exceptionnellement douée qu'elle était devenue pour Kiri no Kuni: elle possédait également une vue, une ouïe et surtout, une mémoire excellentes. Aucun des lieux qu'elle avait pu visiter n'avait de secret pour elle, et chacun des visages qu'elle avait pu apercevoir avait sa fiche dans sa mémoire, bien classée, annotée, numérotée. Elle n'oubliait jamais un visage, une voix, une odeur, rien. Aucun détail qu'elle n'enregistrait ne disparaissait de sa mémoire.

"Non, Karasu-sama. Pardonnez mon retard..."

Kahera déglutit encore, n'arrivant qu'à peine à réprimer le tremblement qui agitait tout son corps. Elle n'était absolument pas prête à faire un quelconque rapport, mais elle y serait pourtant forcée, à présent, et elle le savait. Retarder ce dernier n'y changerait rien, de toutes façons. Il ne lui restait qu'à se soumettre et condamner l'Innocent Coupable. Quelle ironie... Se relevant, elle se retourna vers Karasu, et s'inclina face à lui, de la façon la plus respectueuse et soumise qui soit. Sa voix, quand elle s'adressa à nouveau à lui, était plus ou moins neutre, Kahera ayant maîtrisé les sanglots qui l'avaient faite trembler il y avait un instant à peine.

"Je suis... prête à vous faire mon rapport..."

Joli mensonge, mais elle n'avait pas le choix. Les mots qu'elle se refusait à dire, si elle ne les disait pas, on les lui arracherait de force, et sinon, elle serait probablement réprimandée. Qu'importe la réprimande; l'univers des shinobis est sans pitié. Jamais Kahera n'avait failli à ses missions, à ce jour, pourtant. On la savait de grande confiance, prête à donner sa vie sans hésiter pour accomplir son devoir. Plusieurs fois, déjà, elle avait risqué sa jeune existence au service de son mizukage, de son village. Mais comme le savaient également ses supérieurs, la jeune fille avait, outre ses capacités exceptionnelles en matière d'espionnage - et au passage, de médecine - une grande force qui faisait également office de grande faiblesse: son cœur.

Vêtue d'un kimono des plus traditionnels, on aurait peine à croire que Kahera revenait de mission. Elle portait même des geta, ces inconfortables chaussures traditionnelles faites de planchettes de bois. On l'aurait davantage imaginée sortant d'une réception. Mais ceux qui l'employaient connaissaient cette particularité de la demoiselle. Il était rare de la voir vêtue autrement, que ce soit pour travailler à l'hôpital, dessous sa blouse blanche, pour sa vie de tous les jours, ses moments de temps libre, ou ses missions, quelles qu'elles soient. Courir et se déplacer avec aisance comme elle le faisait malgré les geta et les longues manches de son élégant kimono à fleurs de cerisier semblait relever de l'impossible, et pourtant, elle le faisait. Depuis son plus jeune âge, ses parents adoptifs lui faisaient porter ce genre de tenues. Comme son éducation toute particulière, c'était là l'un des détails originaux qui la caractérisaient. Et ça collait bien à ce qu'elle se devait d'être, au fond.

Karasu, comme quelques autres rares dirigeants et sous dirigeants du village caché de la Brume, connaissait sans doute l'entraînement très spécial que suivait la jeune fille. Sa grâce n'était pas qu'innée. A ce jour, elle n'était "que" espionne. Mais on plaçait davantage d'espoir en elle à d'autres niveaux de cette profession: 'espionnage par infiltration. Elle devait savoir faire tout ce qui pouvait rendre une femme attrayante ou utile aux yeux des hommes. Ikebana, cérémonie du thé, cuisine, ménage, arts divers, la pratique de toutes les danses existantes à ce jour, le port de tenues traditionnelles, aussi inconfortables puissent-elles être, toutes sortes de massages, et bien d'autres compétences encore. Un jour, qui sait, servirait-elle à infiltrer l'organisation de tel ou tel gros bonnet de la société, chef d'organisation, grand commerçant, ou même, un kage... Mais pour l'heure, sa formation n'était pas terminée, et elle n'avait que seize ans. Et pour la première fois depuis le début de sa carrière, elle avait commis une faute. Avant qu'elle n'en commette d'autres, sans doute redresserait-on la barre sans tarder, afin de bien lui faire comprendre qu'un shinobi tel qu'elle n'avait pas le droit à ce genre d'écart. Prête à recevoir les remontrances et la punition méritées, Kahera redressa la tête vers son supérieur et Loki, soumise, mais pas encore vaincue. Son cœur était certes sa faiblesse, mais aussi, sa plus grande force. Elle ne laisserait personne faire taire son cœur sans réagir. Loki avait déjà eu exemple des "écarts rebelles" de ce dernier, lorsqu'elle lui avait permis de quitter l'hôpital, quelques mois auparavant, alors qu'aucun médecin sensé ne lui aurait donné cette permission. Cette anecdote n'avait rien de bien grave en soi, mais donnait un exemple des écarts dont était capable la demoiselle.

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Tokui Keii
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-27, 18:39

Comme un clown sort de sa boite. Il pouvait penser avec aplomb que celui qui avait, avec une courtoisie des plus discutable, rompu ce qu’il était difficile de nommer clairement avait bien moins de respect pour la jeune fille que lui. Dans tous les cas, il compris bien vite à qui il avait à faire – après tout chaque personne possédait une empreinte différente, cela était pareil pour le chakra – mais les gestes du nouveau venu le laissèrent malgré tout perplexe. A quoi cela servait de porter un masque si la première chose que l’on faisait était de le retirer pour montrer à tout le monde son identité sensée restée caché ? … Encore une question existentielle que se posait Loki sur son supérieur…Une de plus sans nul doute. Il ne releva pas le geste de provocation de son chef, qui ne lui faisait pas plus peur qu’un autre. Il n’était pas suicidaire, mais ne voyait pas en quoi le « corbeau » chercherait une quelconque altercation qui n’avait pas lieu d’être.

Et puis, il n’était pas du genre à agir avec inconscience. Par contre à parler avec raillerie, voir cynisme ou sarcasme, il savait parfaitement bien le faire…La preuve en son et lumière ! Et Tokui se demanda l’espace d’un instant si il se foutait pas un peu de la gueule du monde…Un petit peu seulement, et préféra simplement hausser les épaules en ne cillant pas face au regard laiteux du shinobi. Il n’était pas du genre à baisser la tête face à un autre, qu’il soit plus fort ou non ne changeait rien à la donne, qu’il soit son supérieur non plus. Ce n’était pas de l’insubordination, seulement sa fierté. Et puis comment on pouvait se perdre dans son propre village ? – remarque certes pertinente mais qui n’avait pas trop sa place à ce moment…

Il ne fit pourtant aucun commentaire à l’égard de Karasu. Ça aurait été rentrer dans son jeu, et il était assez mature pour ne pas tomber dans se genre de gaminerie – ou de provocation, peu importait. Et puis il était maître en ce qui concernait les silences éloquents – ou non.

Dans tous les cas, il songeait que cette entrevu sur le toit du temple n’allait pas se dérouler le plus simplement du monde. Quelque chose dans l’ambiance peut être, les mots qu’il avait entendu de la jeune fille et des caractères des protagonistes – il se demandait d’ailleurs si il devait compter le sien dans l’équation déjà complexe ou non, l’avenir le dira sans doute. L’oinin préféra s’intéresser de nouveau à la demoiselle plutôt qu’à son supérieur. Il doutait. Doutait de la conversation, de la nouvelle détermination de l’infirmière espionne de kiri qui lui faisait redouter un je-ne-sais-quoi de peu enviable.

Ouai, il le sentait mal quoi.

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Ueki
Anbu "Ne"
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-29, 02:24

Les feuilles automnales virevoltaient, emmenée par le vent dans une danse pleine de grâce et d'élégance, offrant au regard de quiconque leur dévouait un soupçon d'attention l'occasion de suivre leur valse rougeoyante effrenée. Un élan de miséricorde semblait se distiller dans les entrailles des bourrasques déferlant et cinglant les corps des personnes présentes, leur faisant entendre un souffle à la fois mélodieux et nuancé d'accords endeuillés. Une symphonie céleste venue se présenter aux oreilles de ces trois individus réunis par les aléas du hasard en des circonstances bien épineuses, tout du moins pour deux d'entre eux. Inlassablement, les pupilles d'opale du leader de l'unité de traque aux déserteurs passait de l'un à l'autre de ses deux vis-à-vis, semblant les analyser, les fouiller du simple passage de ses yeux. Une curieuse lueur habitait ceux-ci, devenus perçant; sa vue s'apparentait à celle d'un aigle, perçante et affutée, et pouvait donner l'étrange impression qu'il fusait pour se ficher en vous jusqu'à l'âme, lisant ce qu'emprisonne votre propre esprit. Un regard à la pureté de la neige, chargé simultanément de beauté et de maléfices indistincts, mais par-dessus tout d'une inénarrable tristesse qui venait le nantir d'un éclat atypique, source de mille feux féériques conférant à son regard une somptuosité inqualifiable. C'était comme un abîme de pureté d'une profondeur abyssale... À la manière des bijous les plus merveilleux, il avait quelque chose d'hypnotisant, comme un attrait indéfinissable qui ne manquait pas d'attiser les âmes et d'aimanter les yeux de tout un chacun au creux des siens. Malgré tout, en dépit de cet aspect esthétique, une volonté de fer s'y lisait également pour quiconque se risquait à s'y abandonner, et celle-ci était plus que mise en exergue à cet instant précis tandis qu'il toisait d'un air réprobateur ses deux collaborateurs.

L'intensité avec laquelle il les fixait avait quelque chose d'oppressant, et tendait à ne pas arranger l'état de nerfs de Kahera, déjà bien éprouvée par ses émotions exacerbées qui la blessaient profondément par empathie pour leur proie. Loki, en revanche, ne bronchait pas d'un pousse et semblait même dédaigneux de cette tournure pourtant délicate qu'adoptait la situation. Cela ne le changeait pas de d'habitude et son supérieur ne fit pas de cas de ce haussement d'épaule qu'il aurait pourtant pû interpréter comme une insubordination, commençant à connaître le caractère du shinobi masqué. Les crocs givrés du souffle du Valhallah s'attaquaient fébrilement à sa chair, comme issue d'un quelconque fauve affamé n'ayant d'autre souhait que de se le mettre sous la dent. En dépit de l'imperméabilité thermique de sa tenue, il ressentait bien ce froid dévorant qui lui fouettait moqueusement le visage en une provocation muette, comme si les éléments eux-mêmes en venaient à le défier. Tel un éclat ensorcelé dans l'océan de ténèbres de la nocturne, il avait voltigé d'une pirouette jusqu'à eux, les accablant de sa présence soudaine qui, pour eux, n'était guère bon présage, dans l'état actuel des choses. Connu pour sa rigueur et sa droiture, il allait sans dire que ses interlocuteurs inopinés, ou tout du moins Tokui, sauraient qu'ils n'était pas homme à envisager de laisser passer si facilement une telle incartade. Un pareil manquement aux principes élémentaires ne pouvait qu'être puni de manière plus ou moins déplaisante, mais quoi qu'il en soit, il était aisé de deviner par avance qu'il abattrait sa sentence d'un timbre de voix aussi sombre et froid que celui qu'il avait employé précédemment. Un silence pesant plana quelques instants sur la scène, laissant les trois shinobis percevoir le sifflement tranquille des alizées par-delà ce voile obscur qui provoquait la nuit et son règne, qui perdurerait sans partage jusqu'au prélude du serment d'une aube nouvelle. Mais pour l'heure, rien de plus que cette danse occulte, aussi impénétrable que les pupilles enchantées et l'esprit de l'abscons enténébré.

Le dénouement d'une fantaisie ne peut être que le chaos. La tendre rapsodie des ténèbres envoûtait leurs tympans, unique trouble face à ce calme inquiétant qui s'était matérialisé au milieu des trois protagonistes aussitôt Erayn apparu, ombre de mauvaise augure, ce qui coincidait amplement avec le nom de code qu'il portait dans le cadre de son travail. Karasu, le corbeau. Enfin, cette partie dépourvue de mot de leur conciliabule toucha à sa fin, volant en éclats à l'instant ou Kahera se mit à balbutier le prologue de la réponse à sa question ainsi que, il l'espérait, le don des informations qu'il lui revenait de récolter dans le cadre de cette poursuite, qui, aux yeux de l'insensible, n'était qu'une chasse perdue parmis tant d'autres. Au même titre que les ténèbres dressant leur chapiteau macabre jusqu'à l'horizon, indubitablement, l'ambiance qui régnait était à couper au couteau. Les prunelles de l'Oï-nin scintillèrent de manière éphémère d'un contentement indistinct lorsque Kahera entreprit de bredouiller l'introduction à la remise des informations qu'elle avait eu à loisir de collecter. Non pas que le fait de blesser de la sorte l'Organe de Vie de la jeune femme l'enchante, mais plutôt que la mission passait avant tout, et qu'il ne pouvait pas se permettre un quelconque retard ou même la moindre anicroche, quelle qu'en soit l'essence. Se contentant d'appuyer un peu plus son insistance et l'importance de la chose, il planta vivement ses pupilles blanches aux vertus hypnotiques dans les pupilles encore luisante d'émotions fortes de l'adolescente, attendant qu'elle lui livre les données dont il avait besoin.

Si, en prenant son temps de la sorte pour assembler ses mots et formulations, elle espérait qu'il émette une quelconque phrase allant dans le sens bénéfique pour ses sentiments bouleversés, elle risquait d'attendre longtemps par cet espoir vain. Dans le but d'un gain de temps conséquent, cela faisait un bon moment qu'il ne lisait le dossier en lui-même concernant ses proies diverses et variées qu'une fois celles-ci éliminées. Il se contentait, en guise d'auto-briefing, de s'enquir du nom, du grade, des capacités connues et des informations spécifiques avant de partir à la chasse au déserteur, ce qui était loin d'être bon pour la demoiselle dont le ton contrit et inconstant portait à mettre la puce à l'oreille à l'obscur personnage. Celui-ci n'émit pas le moindre mot, se passant même de quelque sarcasme que ce soit en l'instant, patientant en vue du moment où les divers traits collectés par la fragile jeune femme lui seraient contés. Ainsi, sans se départir de ce regard et de cette posture de fauve prêt à bondir sur son gibier si celui-ci venait à faire un faux pas, il attendait, immobile et silencieux.
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Tashibana Kahera
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-11-30, 05:10

Spoiler:

Un oinin immobile attendant sans broncher la suite des événements, et son chef, toujours accroupi devant elle, la fixant d'un regard qui n'avait rien de très avenant; voilà dans quel pétrin se trouvait Kahera. Malmenée par le combat intérieur que son esprit menait contre son cœur et vice versa, la jeune fille craignait le pire. Bien sûr, il pouvait très bien ne rien se passer. Elle n'avait qu'à obéir sans broncher aux lois injustes qui régissaient malgré elle l'univers dans lequel elle avait vu le jour et grandi, et sans doute qu'à part une brimade, tout se passerait bien... pour elle. Seulement voilà, elle n'acceptait pas la situation, et refusait que tout se passe si mal pour LUI. Sanago Kuroïchi ne méritait pas la mort pour simplement avoir souhaité une vie normale, une vie de civil que l'entraînement qu'on l'avait forcé à suivre dans sa jeunesse et le diplôme qu'il en avait retiré l'avaient empêché de mener. Tout ce que cet homme désirait, c'était une vie rangée, avec la femme qu'il aimait, un petit boulot tranquille, un foyer, des enfants... La vie dont Kahera elle-même rêvait, au fond, tout en sachant pertinemment que si l'envie lui prenait de tenter sa chance, sans doute serait-elle jugée de la même manière que cet homme, et éliminée comme un pion gênant dans l'échiquier.

La jeune espionne avait beau savoir pertinemment qu'elle ne pourrait rien faire pour le sauver, et que le moindre écart supplémentaire de sa part lui vaudrait sans aucun doute de belles remontrances, elle ne pouvait se résoudre à le vendre ainsi. Et ce Karasu qui, face à elle, la scrutait de toute la profondeur de son étrange regard laiteux... Difficile dans de telles conditions de réfléchir, surtout à toute vitesse. Ces deux hommes n'avaient pas toute la nuit, et il ne faisait nul doute que le chef des oinins se montrerait implacable envers elle si elle commettait encore la moindre erreur. Pas besoin qu'il ne la menace oralement; ses yeux, son expression parlaient pour lui, et Kahera en frissonna malgré elle. Cet homme n'avait pas grand-chose de rassurant, et la situation non plus; il était normal qu'elle panique au moins un peu, même si elle dissimulait bien les signes de cette panique, à l'exception de quelques frissons et du tic nerveux typique de se mordiller la lèvre.

Après un silence qui dit paraître beaucoup trop long au Corbeau, Kahera reprit enfin la parole, pesant de son mieux chacun de ses mots, s'appliquant à les prononcer d'une voix calme, nette, sans intonation particulière, se voulant neutre malgré sa prise de position trop évidente. Inclinée face à son supérieur, en signe de son habituel respect, son regard baissé au sol pour ne pas faire d'affront au commandant des oinins, elle inspira un bon coup, puis se lança.

"Sanago Kuroïchi n'a pas renié son village ni les siens, et ne les trahira pas. Tout ce qu'il souhaite, c'est de vivre la vie de civil qu'il a toujours souhaité. Mon enquête est complète, j'ai examiné tous les détails, tous les points, toutes les possibilités et éventualités de la situation. Il a eu maintes occasions de trahir les siens, mais ne l'a pas fait. Il ne représente donc aucun danger pour Kiri no Kuni."

Mauvaise réponse. Et elle le savait. Bien sûr, ce rapport était clair, concis, énoncé avec calme et un ton aussi neutre que possible, mais le contenu, lui, n'exprimait pas la neutralité qu'il aurait du. En termes simples, ce qu'elle aurait du se contenter de dire, c'était que le dénommé Sanago Kuroïchi avait effectivement déserté le village et qu'il ne comptait pas y revenir. Qu'il n'ait jamais trahi Kiri no kuni depuis sa désertion était également une information importante; ainsi l'on savait si oui ou non il fallait prendre des mesures supplémentaires ensuite. S'il avait parlé de choses qu'il ne fallait pas, par exemple, il faudrait faire taire toute personne en ayant trop appris sur le village. Pour le reste, les mots de la jeune fille pèseraient d'inutilité aux yeux de n'importe lequel de ses supérieurs. Son avis à elle, on s'en moquait, et quand bien même elle le donnerait comme à l'instant, ce serait signe d'insubordination, peut-être même d'un début de rébellion inquiétante, et totalement inutile pour le premier coupable de l'affaire, qui serait de toutes façons exécuté dès qu'il serait retrouvé. Détail manquant aux informations qu'elle aurait du donner, d'ailleurs: où se cachait-il? Où donc trouver le coupable, si innocent fut-il, afin que les oinins de Kiri puissent à la suite de l'espionne faire leur part du boulot, à eux? Car s'ils étaient capables de chercher après leur proie, il allait de soi que la demoiselle ayant cette information en sa possession était tenue de la donner. Pourquoi donc perdre du temps à chercher alors qu'un espion du village sensé posséder toutes les informations nécessaire au bon et surtout, au rapide déroulement de leur mission aurait du leur dire où trouver leur proie? Oubli involontaire de la kunoichi, ou bien... volontaire?

Toujours inclinée face à Karasu, Kahera s'était tue. Son rapport fait, attendait-elle qu'on la congédie? Elle devait pourtant bien se douter qu'on ne la laisserait pas partir aussi rapidement que d'habitude, cette fois. Elle n'avait pas suivi les règles, et il ne faisait aucun doute que si le dénommé Loki semblait capable de patience et de compassion, son chef, en revanche, en semblait dénué. Ce qu'elle attendait donc, à présent, toujours inclinée respectueusement face au Corbeau aux yeux laiteux, ce devait davantage être une série de questions sur ce rapport incomplet et emprunt de rébellion plus ou moins habilement dissimulée, puis, très probablement, sa sentence...

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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-12-07, 04:13

» Turn Back The Pendulum.
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Un grognement indistinct s'éleva de l'obscure et diffuse silhouette du taciturne shinobi, la longue et épaisse cape dissimulant son être en lui-même vole»tant au gré des vents et s'élevant ça et là autours de lui selon les bourrasques en tous genres. Ce genre de réponse n'était pas pour lui plaire, loin s'en faut; au contraire, un certain agacement naquit en lui, lui inspirant un mépris aisé à deviner envers Kahera après cette intervention, saturée de sentiments et d'opinion personnelles à un point tel qu'il en venait à ressentir de la consternation. Il comprenait bien que les émotions d'une jeune fille en fleur et n'étant guère dotée des aptitudes mentales adéquates étaient fragiles; cependant, bien qu'il puisse comprendre qu'elle répugne à livrer des informations et en souffre, de même que de devoir les aider à porter la mort, il ne cautionnait en rien la manière dont elle prenait la défense de celui qui, au final, n'était rien de plus qu'un traître parmis tant d'autres aux yeux de l'unité des chasseurs du brouillard. Ainsi, "Karasu" comme le voulait son nom de code la toisa avec insistance, d'un regard aux éclats lunaires lourd de signification et de reproches pour la jeune fille, qui, visiblement, et cela se discernait au-travers de son regard, avait d'ores et déjà remarqué son ample faux pas avant même d'avoir en vue l'étrange lueur qui berçait les prunelles de l'adolescent. L'obscurité alentours semblait aller croîssante, et palpitait littéralement tant sa profondeur se faisait abyssale; des palpitations semblaient animer le manteau nocturne, la tension soudaine faisant pression sur les protagonistes en présence. Le seul trouble ponctuant ce calme si surnaturel qu'il en devenait théatral fût le passage de quelques nuées de feuilles automnales aux couleurs rougeoyantes, froissées au vent. Sa queue de cheval voltigeait avec élégance au coeur de cette nuit calligineuse, à la manière d'un fouet capillaire silencieux qui se confondait dans les méandres de la pénombre. Dans cette obscurité ensorcelée, les orbes immaculés irradiaient littéralement d'une nitescence fabuleuse au creux de ses orbites, comme deux lucioles perlées au beau milieu d'un horizon de ténèbres. Cet éclat captivant ne faisait qu'accentuer l'influence aux accents mesmerisants des atours de son regard d'opale.

Ce dernier revêtait l'aspect d'un véritable prisme, le kaléidoscope d'un enfer immaculé au fond de ces pupilles auxquelles l'ont ne peut échapper et dont la blancheur d'albâtre vous pénètre jusqu'à l'âme. Une étrange sensation, qui rappelle celle qui vous parcourt le corps lorsqu'une aiguille vous perce la peau et semble s'introduire peu à peu en vous, millimètre par millimètre. Un doucereux poison qui vous berce et vous envoûte, vous attirant irrésistiblement, peu à peu, vers une fissure dans votre barrière mentale et un aveu absolu. Nul besoin de ses mots et de ses sarcasmes pour déstabiliser qui que ce soit; ses étranges iris couleur de perle y suffisaient amplement, et avec une efficacité indéniable. Kahera en faisait les frais; comme quiconque le voyait se planter avec froideur dans son regard, elle n'ôsait, ou plutôt ne parvenait pas à s'en détacher, comme un pernicieux magnétisme l'empêchant de s'arracher à cet objet de manipulation des plus persuasifs. Il n'y a guère plus convaincant qu'un regard perçant comme les ténèbres de l'aube, mêlant la clarté de l'astre naissant et la torpeur obscurcie de la nuit tombante. Aussi absorbant que soit ce regard à la blancheur séraphique, nul n'était capable de s'y plonger pour atteindre l'âme de son propriétaire; quiconque s'y précipitait ne parvenait qu'à se perdre dans un abîme de néant, une étendue enneigée sans fin et dépourvue d'aspérité, ou le ciel reflète la terre et réciproquement. Des arabesques encrées s'étiolaient dans les profondeurs enténébrées du ciel de nuit d'automne, les feuilles, interdites, voltigeaient inlassablement autours d'eux, comme suivant la scène dans un silence que seul troublaient les impacts que leur causait le vent.

Le ton de la réponse donnée par Kahera au bout d'une attente déjà désagréable était certes calme et posé, mais soit elle était pleinement consciente de l'erreur dans laquelle elle s'enfonçait en répliquant de la sorte, soit elle faisait là preuve d'une naïveté dépassant toutes les limites connues par le sombre adolescent. Et la multitudes d'étincelles d'albâtre qui naviguaient frénétiquement au coeur de ses yeux si étranges n'était pas des plus encourageantes à continuer dans cette voie. L'ombre d'un léger rictus vint décorer sournoisement les lèvres du palladium, leur donnant un air moqueur ostensible et des plus souhaitable, même s'il n'était en l'occurence guère forcé; cette expression s'était dépeinte sur son visage naturellement à la perception des dires de la jouvencelle. Il était plus que temps d'occulter l'innocence et la candeur dont elle faisait preuve, sans quoi ses bons sentiments finiraient par lui être néfaste. Et vu qu'elle ne semblait pas disposée à les enfouir elle-même, il devrait les piétiner à sa place sans la moindre hésitation. C'était certes cruel, mais néanmoins dans l'intérêt de la demoiselle, et c'est ce qui ne faisait que l'appuyer dans ce choix. Il se laissa fluidement choîr au sol en un bruit mat mais léger, se redressant sans tarder mais attendant tout de même d'être pleinement debout que pour prendre la peine de répliquer d'un ton goguenard et cassant.

°¤° Si vous étiez là pour donner votre opinion, avec tout le respect que je vous dois, cela se saurait, Kahera-san. Votre avis n'a rien à faire là. Votre seule et unique tâche est de nous confier, à nous, Oï-nins, toutes les données que vous aurez été capable de cumuler, de la plus obsolète à la plus intime. Votre pensée importe peu. Ainsi, merci de la garder pour vous. Vos considérations personnelles... Nous n'en avons que faire. Je ne saurais que trop vous déconseiller de réitérer l'exploit... Sans quoi votre âme se trouvera bien vite seule parmis les sombres pensées de la grise pierre tombale. °¤°

Un discours fort peu avenant et des plus explicites. Cela concordait avec les grandes lignes de la mentalité notoire du village de par le monde; quiconque démontrait une inutilité certaine et une incapacité totale n'était digne que de la mort. Cela s'exprimait par les anciens examens de gradation du village, et les changements successifs de Mizukages n'avaient été que trop rapprochés que pour parvenir à éliminer totalement cette optique. Il daigna ensuite finalement accorder un regard en biais à son subordonné, resté planté là, immobile et silencieux depuis son arrivée. Déjà fort peu loquace d'ordinaire, Loki ne semblait guère disposé à placer un mot dans cet échange déjà quelque peu envenimé, sans doute par désintérêt pour l'anicroche ou encore parce qu'il désirait éviter d'avoir quelque souci que ce soit en interférant. Quoi qu'il en soit, il semblait faire preuve d'un dédain certain pour cette pseudo-remise en place. Peu importe de toute manière, il allait pouvoir bouger quelque peu incessamment sous peu; dans la mesure où l'unité était désormais de sortie, ayant quitté son quartier général pour rechercher l'espionne, autant profiter de l'occasion afin de mettre un terme à cette traque sans plus attendre. Aussi, ce serait dans la fraîcheur chaotique de cette nuit qu'ils verseraient le sang de ce traître, anonyme parmis les anonymes, future victime de basse extraction pour le village, qui ne regretterait assurément pas la mise à mort d'un renégat. Quoi qu'il en soit, ça n'avait de toute manière que fort peu d'intérêt; apprécié ou non, ils se devaient de l'éliminer au plus vite afin de boucler l'ordre de mission qui leur avait été remis, et ce n'était pas encore cette fois que le Corbeau manquerait à sa tâche. Ses pupilles chimériques désormais fixée avec insistance à son acolyte masqué, il rechaussa promptement son masque et lâcha d'une voix qui n'acceptait pas de tergiversation :

°¤° Kahera-san, donnez-nous la position et les autres informations que vous avez pû recueillir. Nous l'éliminons ce soir. Loki, tu viens avec moi. °¤°
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Tashibana Kahera
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-12-09, 18:09

[Note: Tokui n'ayant rien à dire ni à faire, il m'a dit qu'il passait son tour. ^^;]

Kahera se retrouvait mise au pied du mur. D'une certaine façon, elle occupait cette fâcheuse position depuis un moment, déjà, mais cette fois, le chef des chasseurs de déserteurs l'acculait pour de bon. Les mots et le regard de Karasu en disaient assez long sur ses intentions pour qu'il n'en dise que peu. Soit Kahera obtempérait, soit il se débrouillerait sans elle, après quoi il n'hésiterait sans doute pas à faire comprendre à la demoiselle ce qu'il en coûtait de venir en aide à un nukenin, aussi innocent le jugeait-elle. Comme il l'avait si clairement exprimé, ses sentiments et intuitions, on s'en fichait complètement. Elle n'avait même pas à les exprimer, et le simple fait de l'avoir fait la mettait en situation délicate. Mais la décision qu'elle prit ensuite lui vaudrait sans doute bien davantage de représailles si l'on découvrait la vérité...

La menace de mort avait de quoi impressionner. Quoiqu'à Kiri no Kuni, la torture et d'autres atrocités du genre étaient généralement bien davantage à craindre qu'une "simple mise à mort". Dans un sens, si Karasu l'exécutait pour le choix qu'elle venait de faire, Kahera serait encore chanceuse parmi bien d'autres ayant tenté de se rebeller face aux injustices et monstruosités diverses commises en ce pays de misère... Déglutissant, elle prit une bonne inspiration, faisant un violent effort pour ne pas se mettre à trembler, peu désireuse de montrer un quelconque signe de faiblesse face à cet homme qui de prime abord, n'était pas plus âgé qu'elle et qui pourtant, se voyait nanti de la responsabilité des oinins du village. Ce fut d'une voix aussi calme et posée que jusqu'ici qu'elle lui répondit donc.

"Pardonnez-moi. La cible se trouvait au pays de la neige quand je l'ai quittée, au village d'Akamura. Il y travaille en tant que charpentier, et habite une petite maison au sud-est du village."

S'inclinant respectueusement face à Karasu, Kahera ne laissa transparaître aucun signe permettant de seulement imaginer qu'elle ait pu mentir. Sa prestation fut parfaite, à son grand soulagement, elle qui d'ordinaire n'était pas menteuse. Elle tenait le mensonge en aussi basse estime que la violence elle-même, à dire vrai. Sauf que cette fois, il s'agissait de sauver une vie innocente. Kuroïchi Sanago avait suivi un dur entraînement de shinobi et passé l'examen avec brio malgré son profond désir de vivre en tant que simple civil. Kahera savait que par ce mensonge, elle lui offrait une chance de fuir et d'échapper aux chasseurs de déserteurs qui seraient lancés dès ce soir à ses trousses.

Elle n'avait pas non plus pris le risque d'envoyer les oinins sur une piste qu'ils sauraient fausse; la position donnée se trouvait dans la direction d'où elle était effectivement revenue au village de Kiri, au cas où quelqu'un l'aurait aperçue. Il n'y avait aucun moyen de savoir qu'elle avait menti. Et quand bien même la proie ne serait-elle pas sur place quand les oinins débarqueraient au domicile actuel de Kuroïchi, les chasseurs de déserteurs étaient bien placés pour savoir que ce dernier pouvait avoir fui depuis un moment, déjà. Kahera était la meilleure espionne de Kiri, mais surtout, la plus rapide; les informations qu'elle rapportait à ses supérieurs quant à la position de l'une ou l'autre cible se révélaient donc extrêmement précises comparativement à d'autres, car elle mettait dix fois moins de temps pour faire les trajets, grâce à son Mienaï, son don secret, que tout autre shinobi. Si la proie avait fuit, il devait donc être possible de l'attraper dans un périmètre plus ou moins restreint, car elle n'aurait pas eu le temps d'aller bien loin.

Oui, mais voilà: cette fois, l'espionne avait menti sur la position de la dite proie. Nul à part elle ne savait qu'en réalité, Sanago Kuroïchi se trouvait carrément à l'opposé du lieu dit, et qu'il avait tout le temps pour fuir encore plus loin. Et comme filer l'espionne elle-même était impossible, personne n'avait pu la suivre, personne donc ne pouvait découvrit le pot aux roses. Restait à espérer que Kuroïchi saisirait la chance que Kahera avait pris le risque de lui offrir...
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2008-12-29, 04:51

Une fois sa tirade achevée, il les fixa à nouveau tour à tour de son sempiternel regard glacial, qui semblait instiller en eux l'extrêmité d'une lame qui répandait dans leurs entrailles une froideur mortelle tant une fascination lugubre se dépeignait dans la pénombre de son regard d'albâtre. Sa tenue d'obsidienne le protégeait à merveille des avaries climatiques, et c'était une chance, au vu des intempéries qui semblaient s'apprêter à déferler sur le pays dans les heures prochaines tant l'horizon s'animait d'une fureur en pleine éclosion. Le temps s'annonçait maussade; mieux valait en finir rapidement avec toute cette affaire, qui commençait sérieusement à s'affirmer comme étant préoccupante. Les pans de l'épais manteau qu'avait chaussé le leader de l'unité de traque virevoltaient, en effervescence sous l'influence agitée du vent. La constitution hétérogène du vêtement battait les airs avec violenc,e comme s'animant d'une frénésie mitigée passant incessamment de plus forts battements à d'autres, bien moindres en comparaison. Dédaignant l'espace d'un instant la scène au milieu de laquelle il prenait place, estimant que Kahera n'aurait certainement pas la tête à s'enfuir même si elle en ressentirait peut-être l'envie, et que même s'il advenait qu'elle le tente Loki lui barrerait la route comme de raison, le tout sans ménagement. Vouant cette confiance relative à son subordonné, puisqu'elle consistait pour celui-ci en le respect-même du devoir qu'il se devait d'honorer, il se permit de prendre le temps de dégainer de l'une des poches de sa veste de cuir, close d'une fermeture-éclair, un paquet de cigarettes de marque ainsi qu'un briquet obscur porteur d'un motif tribal, assez sobre. Logeant le cylindre de papier et son contenu au coin de ses lèvres d'un geste désuet, il fit naître la flamme de son briquet, vacillant sous les bourrasques parcourant les lieux avec facétie. Le minuscule brasier enflamma bien vite le tabac, qui entreprit de se consûmer à l'extrémité du poison, si mortel et pourtant si prenant... C'était le genre de messie de l'auto-destruction qui s'était répandu de toutes parts de par le monde au fil des temps, amenant ceux qui le peuplaient à une extinction facilement prévisible. Concevoir ce genre de choses était le propre de l'homme, qui n'avait de cesse de s'avancer sur le chemin de sa propre dégénérescence, amenant par la même occasion celle du monde. L'homme est un loup pour l'homme. Telle était la pensée nihiliste de l'adolescent tandis qu'il se laissait aller durant quelques secondes, son regard s'oubliant dans les volutes intangibles du panache grisâtre qu'il prodiguait à l'atmosphère.

S'exonérant sans vergogne de toute considération quand au fait que cela puisse incommoder ses deux compagnons impromptus, estimant que le souffle du vent étiolait suffisamment sa fumée, il en revint à la scène, gitant toujours sur cette cîme où se jouait le sort de Kahera en cet instant précis. Il fallait bien avouer que s'en griller une n'était pas très adapté à la situation, ce genre de geste anodin se décalant nettement par rapport à la tension grimpante; c'était le propre du jeune homme que de rappeler incessament son imperturbabilité en toutes circonstances, particulièrement lorsque l'on s'y attend le moins. Quoi qu'il en soit, le visage se masquant partiellement par moments sous le passage brumeux de l'engeance de son tendre agrément se redressa, portant à nouveau son attention sur les deux autres avec une certaine lassitude, ce genre de situation litigieuse lui tapant sur les nerfs avec une application certaine. Aussi décida-t-il d'y faire tourner court dès que l'occasion s'en présenterait. Et avec la question qu'il venait de poser à la jeune fille, peu importa la réponse de celle-ci, le dénouement se rapprocherait d'un pas vif, concluant enfin cette anicroche. En bien ou en mal, c'était la réplique qu'elle lui livrerait qui en déciderait. Entendant la réplique que lui délivrait la demoiselle, il fit tout d'abord mine d'acquiescer, feignant la bonne réception de cette information. Il prit le temps d'ajuster le positionnement de sa clope silencieusement, la tête basse, la flamme dont elle se parait ayant quelque peu de difficultés à subsister dans cet environnement hostile que formait pour elle ces courants d'air à foison. Au prix d'efforts laborieux des plus notables, l'étincelle incandescente sembla néanmoins s'en tirer, bien qu'éprouvée, toujours vaillante à l'extrêmité de son anodine promesse sépulcrale. Redressant le visage, il eut tout à loisir d'admirer l'effet que produisait sur eux l'ombre du sourire narquois qui y avait pris place élégamment pendant que son faciès était occulté dans les ténèbres nocturnes. Ses dents révélées ne manquèrent pas de susciter une analogie vampiresque liée à ses canines découvertes, tant ce rictus s'avérait carnassier, légèrement inquiétant. Sur quelqu'un de sensible comme Kahera, ce genre de changement soudain ne manquerait pas de provoquer un effet plus que visible, mais il ne prendrait la peine de s'enquir de sa réaction qu'une fois ce qui provoquait ce changement facial explicité plus clairement.

°¤° Ce n'est pas beau de mentir, Kahera-san. °¤° lâcha-t-il tout aussi froidement, bien qu'un certain cynisme prenne indéniablement place dans cette phrase. Comment avait-il pû le savoir? Voilà la question qui trottait certainement désormais dans l'esprit de Kahera, et peut-être également dans celui de Tokui. Encore que trotter ne devait pas être le mot juste; c'avait plutôt dû avoir l'effet d'une douche froide, ou encore d'une alarme stridente, tout du moins pour elle, étant donné la manière dont il avait exprimé cela. Restait à comprendre comment il pouvait avancer cela de la sorte, ce qui demeurait un point d'interrogation d'envergure. C'est alors que, sans changer d'expression, il plongea lentement, avec décontraction, la main dans la poche de son pantalon. De même que le haut auquel il était assorti, composant à son aide un complet de cuir enténébré, il était plutôt proche du corps, très hermétique aux variations de température et autres affres météorologiques. Ressortant la main, il découvrit aux yeux des deux autres un petit boitier, à première vue assez dépouillé, mais pourtant si significatif. Son homologue chasseur, en bon représentant de son métier ingrat, devait certainement avoir immédiatement reconnu l'objet. En effet, ce petit dispositif n'était ni plus ni moins qu'un traceur. Pressant furtivement un bouton présent sur le cadran de celui-ci du pousse, Erayn enclencha un petit "bip-bip" répétitif et agaçant bien que discret... Provenant de la demoiselle, plus précisément d'un pan de sa ceinture. Levant la main hors de l'enceinte du manteau qu'il endossait pour se prémunir plus encore, il leur exposa le modeste écran de l'appareil, découvrant ce qui ressemblait plus que fortement à une représentation cartographique.

°¤° Les dés sont jetés. °¤° ajouta-t-il d'un ton qui ne laissait rien présager de bon.

°¤° Ah, il y a aussi un micro miniaturisé, quelque part sur vous. °¤°


°¤° Loki. Position 14-8. °¤° voilà tout ce qui lui suffit à poursuivre, indiquant clairement les données de localisation de l'endroit où elle avait mis la main sur leur cible commune. Comment? Simple, il suffisait de sélectionner les emplacements vers lesquels elle était restée le plus longtemps, de les identifier, et ensuite de les trier sur le volet pour distinguer lequel était le plus susceptible d'être le bon. La méthode était vicieuse, mais elle aurait pourtant dû s'en douter, ne fût-ce qu'à présent au fil des paroles du chef d'unité; cela faisait un moment qu'ils avaient des doutes à son sujet, et ces dispositifs bien utiles venaient confirmer leur hypothèse avec la plus grande aisance, tout en leur permettant d'achever la mission avec brio comme à l'accoutumée. Un tour pendable rondement mené, bien que très blessant pour la jeune femme, sans doute. Malgré tout, il en allait ainsi et pas autrement...

°¤° On y va, et la miss vient avec nous. De toute manière, elle n'ira nulle part sans une solide escorte, et ce pour un bon moment, je pense. °¤°

~ Un être si dénué de coeur pouvait-il réellement être né de l'Humanité? ~
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Tashibana Kahera
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2009-01-27, 00:32

Que dire? Que faire? Que penser, même, tout simplement, de cette ignoble manipulation dont elle venait d'être victime? Kahera n'avait pu cacher sa surprise face à l'accusation de mensonge de son supérieur, dès lors inquiète quant aux raisons qui le poussait à tant de sûreté quant au fait qu'elle ne lui eut pas dit la stricte vérité. Qu'est-ce qui lui avait donc permis d'en être aussi sûr? La réponse, il la lui présenta sous forme d'un traceur, qu'il avait alors extirpé d'une de ses poches, le mettant en marche pour faire biper l'emplacement de Kahera sur l'écran du petit appareil. Et comme si cela ne suffisait pas, Karasu lui annonçait également l'existence d'un micro, dissimulé elle ne savait où dans sa tenue, sans doute près de l'émetteur...

"J... Je..."

Quoi? Lui dire qu'elle était désolée de lui avoir menti? Elle ne l'était pas. Que tels procédés, telles mesures prises à son encontre la choquaient, la blessaient terriblement? Si c'était effectivement le cas, c'était pourtant le cadet de ses soucis en cet instant précis. Ce qui l'inquiétait bien davantage, à présent que les choses étaient claires, c'était le temps qu'il restait à vivre à cet innocent, coupable du seul crime de l'Amour lui-même, dur rêve idyllique et de l'Espoir. Kahera ne pouvait se résoudre à abandonner si "facilement" la défense de cette fragile existence, malgré la dégradation de sa propre situation, de plus en plus périlleuse, à présent.

*Un micro... miniaturisé... mais alors...?*

Alors, ce qui avait pu se dire entre elle et Kuroïchi Sanago, Karasu en avait connaissance? Dans ce cas, il devait savoir quelles raisons avaient poussé le shinobi à abandonner ses fonctions à Kiri? Il devait savoir que cet homme ne voulait aucun mal au village et ne le trahirait pas, n'ayant déserté ce dernier que pour vivre une vie de simple civil, de paysan, même, auprès de celle qu'il aimait? Pouvait-il réellement le condamner à mort pour... ça?

"Karasu-sama! Je vous en prie! Pourquoi vous acharner sur cet homme qui ne souhaite rien d'autre que de vivre la vie dont il a toujours rêvé, en simple civil, avec un travail honnête et manuel, qui ne demande pas à ôter quelque vie que ce soit, auprès d'une femme et qui sait, même, d'enfants???"

Tombée à genoux devant le chef des traqueurs, implorante, Kahera le suppliait à présent, tant du regard que de par ses gestes, tout son être tremblant à l'idée du sort qui attendait Kuroïchi si elle les laissait partir ainsi, lui et Loki, fut-elle enmenée avec. Son propre sort lui était-il indifférent? Il ne serait sans doute que peu enviable d'ici peu, surtout si son cœur continuait de s'exprimer et de la faire s'enfoncer un peu plus à chacune de ses tentatives pour sauver la vie de cet homme... Pourtant, Kahera n'y pensait qu'à peine, focalisée sur cette vie à préserver, avant tout.

"Si vous avez effectivement placé ce micro sur moi, vous avez du entendre vous-même ses aspirations réelles, ses buts, n'est-ce pas? Il ne souhaitait rien d'autre, et ne représente pas un danger pour le village! Bon sang, tout ce qu'il voulait, c'était une vie NORMALE, vie qui lui fut refusée depuis sa plus tendre enfance par sa famille! Est-ce donc un tel crime, méritant la mort, que de simplement vouloir travailler la terre auprès d'une famille qu'il aime et qui l'aime??? Karasu-sama..."

Dans son élan de culpabilité mêlée de tant d'autres sentiments, Kahera ne vit même pas le messager arriver, porteur d'un message à l'intention de Loki, aussi discret que l'ombre elle-même. Une autre mission, apparemment plus urgente, l'appelait ailleurs. Et comme cette dernière primait, donnée sans doute par le Mizukage lui-même, il dut s'éclipser, non sans s'être avant rapidement et simplement, comme à son habitude, expliqué auprès de son chef. Pas de mots futiles, pas d'actions inutiles. Une minute à peine plus tard, Karasu se retrouvait seul face à la demoiselle en pleurs à ses pieds, suppliante, implorant la pitié pour ce Kuroïchi Sanago, ouvrant son cœur au Corbeau carnassier malgré le peu d'espoir qu'il lui restait face à ce monstre ignorant la notion de pitié... Allait-il vraiment tuer un homme simplement parce que ce dernier préférait l'Amour et la Terre au sang qui coule?

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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2009-02-11, 10:40

Une bourrasque miséricordieuse vint faire retentir un murmure strident entre les deux êtres, demeurés seul à seul après le prompt départ du comparse traqueur de celui que l'on couronnait du nom de corbeau. La finesse de cette manifestation d'Éole fit voleter les fils d'obsidienne de la soyeuse tignasse de l'androgyne tandis que ses yeux se plissaient légèrement, son regard brûlant de sa flamme immaculée avec une rare intensité. La froideur mordante de la nuit venait déchirer l'épiderme de son visage, griffe féroce animée par les courroux survoltés de mère Nature en son éternelle rigueur. La tendre promesse d'un avis de tempête venait frénétiquement fouetter son tissu cutané à découvert, provocant avec une malice vicieuse le stoïque spadassin, qui demeurait toujours de marbre en dépit du profond bouleversement qui frappait son interlocutrice, significatif de sa victoire sur le plan psychique comme il s'y attendait. Se dresser face à lui en ce domaine avait, comme toujours, été analogue à foncer tête baissée dans un mur de béton armé : non seulement l'échec était cuisant, mais à fortiori plus que marquant de par les douleurs qu'il engendre, stigmate pernicieux. Point de malveillance ou de malignité en son comportement immoral, simple éthique développée à outrance face aux aléas épineux d'une existence chimérique, incarnant cet artefact mystique qu'est l'obscure boîte de Pandore et les mille et un maléfices recelés en son sein enténébré. Leurs deux statures s'opposaient en un parfait antagonisme, le grand corbeau surplombant de son ombre élancée l'être d'ordinaire si lumineux de la nymphe s'abandonnant à ses pleurs aux pieds de son bourreau moral, qui demeurait d'un cruel stoïcisme face à cette débauche sentimentale qu'il n'ignorait que trop depuis qu'il marchait sur son chemin de croix. La notion d'émotion en venait presque à lui échapper, à un point tel qu'il ne pouvait dévoiler qu'indifférence et impassibilité face à ce déplorable spectacle de larmes et de peine. Pour lui, ce n'était que masques et mimétisme tragique, de simples images et jeux de sentiments : une illusion décousue à laquelle il ne daignait accorder qu'une considération minimaliste. Peu importe l'état de nerfs dans lequel il venait de plonger sa comparse, ce n'était pas pour autant qu'il allait digresser ou même ménager la rigueur de ses mots par le biais de l'un ou l'autre moyen. Quelle que soit la situation, jamais il ne flanchait, jamais il ne différait : toujours cette implacable froideur qui avait déjà blessé de ses affects bon nombre de personnes qui avaient subi les extensions de cette caractéristique significative.

Il était d'une austérité rare, et c'était précisément là ce qui faisait de lui un excellent leader pour l'unité de traque du village de la Brume : il était impitoyable et d'un parfait sérieux dans tout ce qu'il entreprenait. Deux traits de personnalité tout ce qu'il y a de plus qualificatifs pour un poste de cet acabit, et le fait qu'il les réunisse simultanément ne pouvait que plaider en sa faveur pour sa nomination à cette position hiérarchique surélevée malgré son âge excessivement jeune pour de telles fonctions. Sa simple adhésion à ces troupes de l'ombre avait déjà été plus que largement controversée, particulièrement de par le fait qu'elle se soit réalisée moins d'un mois après qu'il ait acquis le rang de juunin, mais les capacités excessivement pointues dont il faisait preuve, ainsi que son attitude invariable et outrageusement appropriée à un tel emploi finirent par faire ployer les opinions et faire réviser les jugements avec une rapidité plus que satisfaisante, que ceux qui l'avaient recommandé ne manquèrent d'ailleurs pas d'apprécier en toute bonne allégresse. Les trésors de froideur que déployait cet intouchable némésis méritaient des félicitations, aussi flagrant que soit le fait qu'il devait être accablé de profondes blessures morales que pour avoir vu sa manière d'être évolué de la sorte vers celle dont il disposait à ce jour. Une bien triste histoire qui s'était estompée dans le temps et l'unique mémoire du spadassin, s'y scellant éternellement comme un secret interdit tenu à ne jamais plus être dévoilé. Un interdit parmis la myriade ciselant dans ses chairs sa chaîne de cicatrices personnelles, marque d'infamie enfouie en son être de même que le sang qui souillait ses mains et sa lame. Autant d'éléments qui avaient forgé son lui actuel, cet être dépourvu de ressenti émotionnel en apparence. Tenter de lui faire éprouver ce genre de chose revenait à courir à toutes jambes pour fuser droit sur un mur de béton armé, bien que le sujet en question s'avère être largement plus dangereux que la paroi susnommée. Mais laissons donc là tout ce qui n'est pour lui qu'un amas de futilités méprisables tandis que les larmes sincères de l'espionne s'éclatent silencieusement sur les tuiles richement ouvragées de l'auguste édifice, pierre angulaire des monuments du village, soupir nocturne de la peine versée par l'experte en soins médicaux. Un bien pitoyable tableau qu'elle lui dépeignait en s'accablant de ses maux de la sorte, laissant à qui le veut voir sa faiblesse et sa détresse poussées à leur paroxysme en cette crise de profond chagrin dont il avait été le principal élément déclencheur.

À cet instant, il éprouvait de la honte, non pas d'avoir mis l'adolescente dans cet état mais bien du fait qu'elle soit si prompte à découvrir cette tare qu'était l'ouverture du coeur à son sens. Son empathie n'était à ses yeux opalins qu'un vulgaire défaut d'envergure qu'il serait plus qu'adéquat de corriger en toute hâte. La nature humaine était si imparfaite et défaillante qu'il n'aurait eu assez d'une existence multiséculaire que pour parvenir à corriger tout un chacun à la perfection. Mais là n'était pas sa tâche : pour l'heure, il était d'usage de se consacrer au bon fonctionnement de son unité et donc, au zèle de ses subordonnés afin de parvenir à un résultat optimal pour cet objectif à atteindre qu'était d'infliger le châtiment de rigueur à leur proie collective. Même s'il avait voulu avoir un quelconque regret quand à la machiavélique machination qui avait piégé Kahera à cause ou plutôt grâce à sa paranoïa légèrement développée, il n'en aurait pas eu le temps : le professionalisme passe avant tout. Jugeant de cela, il fit volte-face et amorça son voyage jusqu'au lieu où sa lame assassine baignerait dans le sang tentateur du déserteur qu'il pourchaissait. Malgré tout, le flot ininterrompu de paroles délivré par sa "victime" avait beau n'être pour lui qu'une simple diatribe, chose logique au vu de son comportement plus que bien connu désormais de chaque membre de la branche Oï-nin de Kiri, il fût arrêté dans son mouvement significatif par quelques mots qui parvinrent à effleurer son organe de vie avec pertinence. Vie. Mort. Proximité. Rêves. Aspirations. Famille. Amour. Ce dernier mot retentit en lui comme une véritable bombe, brisant un instant la cage de glace qu'il s'était forgée et portant atteinte au contenu de ce récipiendaire avant qu'il ne se reconstitue. Autant de flèches qui avaient percé son inqualifiable cuirasse jusqu'ici tout simplement hors d'atteinte. S'immobilisant dans son mouvement au terme de la tirade de la jeune fille, il activa le mode d'émission de son émetteur-récepteur et lâcha sèchement de son ton neutre et cordial habituel :

« Cible éliminée. On rentre. »


Puis, faisant voltiger sa cape qu'il venait de dégager d'un large mouvement du bras, de rétorquer froidement à Kahera :

« Débrouille-toi pour qu'il change de nom et de visage si possible. Après, c'est pas mon problème. »


Dans un bruissement d'étoffe, la silhouette masquée du sinistre corbeau s'évadait dans la nuit, déployant ses ailes dans cet océan de ténèbres pour s'y estomper en l'espace d'un battement de cils, se volatilisant sans un mot de plus. Ainsi iraient les choses...
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Tashibana Kahera
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2009-03-09, 20:48

Kahera n'en croyait pas ses oreilles. Sur le coup, ses larmes s'étaient taries et son regard d'ambre fixait le dos du Corbeau, incrédule. Il laissait filer le déserteur? Ses arguments, ses mots sincères avaient-ils touché le sombre messager de la mort des traîtres au village de la Brume Sanglante, ou bien était-ce autre chose...? Un piège? Lui disait-il cela pour la tester, encore une fois? Perdue, la jeune fille réfléchissait à toute vitesse, en vain. Comment percer à jour pareil individu, aussi?!

"Je..."

Que dire? Lui exprimer son incompréhension? Lui demander des explications? S'il s'agissait d'un piège ou d'un test quelconque, de toutes façons, il ne le lui dirait pas. Alors, Kahera décida d'écouter son cœur. Ne pas douter. Faire confiance. Croire en soi et avoir foi en ses compagnons, si sombre fussent-ils, comme Karasu.


"Merci, Karasu-sama. J'y vais de ce pas."

S'il la trahissait, qu'importait. Elle aurait écouté son cœur et agi selon les conseils de ce dernier, comme elle l'avait toujours fait, et le ferait sans doute toujours. Essuyant ses larmes d'un revers de manche, elle considéra le jeune homme qui dirigeait à ce jour les oïnins de Kiri no kuni. Un bien jeune homme, du même âge qu'elle à peu près. Un léger sourire, doux, reconnaissant, vint détendre les lèvres de Kahera, tandis que Karasu s'enfuyait déjà... Mais cela n'empêcherait pas la jeune fille de lui faire parvenir son message. Se concentrant, elle usa de son don héréditaire et secret pour lui faire parvenir ce dernier, en un doux chuchotement que seule l'oreille du shinobi pu percevoir, visée directement par le kaze no õtõ.

"Merci pour lui."

Et à son tour, la jeune kunoïchi disparut dans l'ombre de la nuit, se dirigeant à sa plus grande vitesse vers la destination de cette mission toute spéciale. Sauver une vie, encore une fois. Heureuse, insouciante, Kahera écoutait son cœur et fonçait, se dirigeant vers le petit village où Kuroïchi Sanago avait élu domicile avec sa tendre petite femme. Elle allait lui annoncer la nouvelle, lui transmettre le message de Karasu. Lui et sa jeune épouse pourraient alors changer ce qu'il leur faudrait changer, et s'installer pour de bon quelque part, vivre du fruit de leur amour et de leur travail sur la Terre Mère, récolter les fruits de cette dernière et vivre heureux leur rêve commun... Il aurait une famille, des amis, et la vie civile dont il avait toujours rêvé. Kahera était sincèrement heureuse pour lui et sa famille présente et future. Pourtant, alors qu'elle se rendait là-bas, une autre pensée la troublait toujours.

*Pourquoi a-t-il soudain changé d'avis? Et pourquoi est-il ainsi...? Au fond, personne ne sait grand-chose de lui... Pour être si sombre et fermé à toute démonstration de sentiments, si sincère soit-elle... Il a du beaucoup souffrir... sans doute...*

Elle n'avait pas à se mêler de la vie des autres, surtout pas de celle de ses supérieurs, et encore moins s'ils ne voulaient rien avoir à faire avec elle, ce qui semblait être le cas de Karasu. Pourtant, ce garçon avait son âge, à peu de choses près, et renfermait tant de choses sombres et douloureuses... Du moins était-ce l'impression qu'il lui avait laissée à chacune de ses brèves rencontres avec le chef des oïnins. Peinée pour lui, la jeune fille se dit qu'un jour, si l'occasion s'en présentait ou qu'elle le pouvait, elle tenterait de mieux comprendre cet homme. Qu'importait son rang, il restait un membre de ce village qu'elle aimait par-dessus tout et qu'elle souhaitait guérir. Et pour guérir un village, un pays tout entier, il fallait d'abord en guérir chacune des feuilles, chacune des branches, chacune des racines. Un arbre ne peut se porter bien si trop de ses membres souffrent de divers maux. Oh, bien sûr, Karasu ne montrait à personne sa souffrance, mais pour être ainsi, Kahera était persuadée qu'il devait en renfermer beaucoup... et se jurait dès lors qu'elle chercherait un jour la cause de ce mal qui l'avait rongé, la source, et ferait tout ce qui était en son pouvoir de médecin pour le soigner, qu'il fut physique ou, plus probablement, moral... Surtout après ce soir: elle le lui devait, c'était la moindre des choses, dans son esprit à elle!

Mais pour l'heure, elle devait avant tout faire passer le message de son futur patient à cet homme, Kuroïchi Sanago, qui venait de gagner une nouvelle chance de vivre son rêve, et d'ailleurs, tout simplement, de vivre...
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MessageSujet: Re: Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu]   Le Déserteur Coupable d'Aimer [pv Loki & Karasu] Empty2010-09-08, 18:58

Citation :


°¤ Evaluation ¤°

Erayn =) Sache que je n'avais jamais lu ce RP auparavant, et que, étant donné l'absence de Kahera et les nombreux topics qui lui appartiennent, j'ai préféré valider les autres, et attendre que la demoiselle revienne. La prochaine fois, tu envoies un MP car je me suis retenue sur la box ..

Etant donné que tu es si pressé que ca

Arrow 12 Points de RP // Kahera : 11 points / Tokui : 8 points


PS: cette évaluation sera éditée, j'y rajouterai des commentaires ( Tokui / Kahera )
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