Une rencontre inopinée [pv Akizuki]

Invité

Les marécages : une position pratique qui était au milieu de tout. Le terrain d’entraînement était typique de celui des utilisateurs de taïjutsu. Des protections de paille tressée et des cordes entouraient les arbres, au centre se trouvaient deux rochers de forme rectangulaire, semblables à des pieds, sur lesquels étaient posé des briques. Entraînement classique. Et une petite originalité du Genin, un sac de patates qu’il avait bourré avec le sable de la plage et avait accroché à la branche la plus résistante qu’il put trouver. En clair, un terrain d’entraînement assez pittoresque mais qui n’en était pas moins utile, la préparation au taïjutsu est très physique, la théorie ne suffit pas, la gestion d’équilibre, de force, de distance, d’endurance, de résistance à la douleur… Tout ça est extrêmement important dans la maîtrise des arts martiaux, presque plus important que le nombre de techniques en elle-même. L’entraînement du taïjutsu spécialiste est extrêmement pénible et long, tout d’abord, pour se former un corps capable d’utiliser les arcanes de ce style de combat, et ensuite pour s’imbiber des enseignements portés par la pratique des arts martiaux… Politesse, respect, sagesse…

On dit de la main d’un maitre en Taïjutsu qu’elle est aussi belle que la lame d’un katana. Aussi meurtrière. Mais, comme toute arme, elle doit trouver un fourreau afin de ne pas blesser l’utilisateur et son entourage. Le fourreau du maître de taïjutsu n’est autre que sa force de volonté, sa bonté d’âme et son courage. Ce fourreau ne sert pas à protéger le possesseur qui le porte à la ceinture, mais à protéger les gens qui l’entourent. Car à l’intérieur se cache un aussi esprit aussi aiguisé qu’une lame, aussi dangereux qu’un animal sauvage. Cet aspect du combattant ne se libère que lors d’un combat à mort, dont l’issue est incertaine. Toute l’âme, toute la force de vivre et la rage de vaincre du guerrier déferle sur son adversaire.

Idane arriva sur son terrain d’entraînement avec sa nonchalance habituelle, un petit sac à l’épaule rempli de vêtements d’entrainement. Le soleil s’était levé depuis seulement quelques heures, et pourtant, le jeune homme était là. Il avait bien l’intention de passer la journée, voire plusieurs jours, sur le terrain d’entraînement afin de perfectionner ses techniques. De plus, le jeune Bunrakuken était en pleine forme et paré à un entraînement fatiguant. Après tout, pour le taïjutsu, le corps est très important, travailler le physique est vraiment très important. Posséder la technique et inutile si l’on n’a pas le corps construit pour l’utiliser ! Que ce soit en force, en rapidité, en endurance ou en souplesse… Tout ça se travaille, et le travail porte toujours ses fruits. Son premier geste, lorsqu’il arriva sur place, fut de vérifier si tout était en place. On ne sait jamais, quelques apprentis genin désœuvrés auraient put s’amuser sur les outils d’entraînements extrêmement sérieux ! Cependant, tout était là, en bon état. Le brouillard n’était d’ailleurs pas présent ce matin, la mer était belle et on voyait loin à l’horizon. Parfait !

* Je n’ai aucune mission à accomplir pour le moment, je peux me concentrer exclusivement sur mon entraînement. Il faut que je devienne plus fort… *

Il profita du calme pour se changer, sa tenue habituelle n’étant pas adapté à ce type d’entraînement. Idane enleva son épée de son dos, retira sa cape verte et son haut de kimono. Il enfila un pantalon blanc, ample, maintenu au niveau de la taille par une ceinture noire. Les poings et poignets solidement maintenus par des bandes soigneusement enroulées, de même pour les chevilles. Avec ces protections, il pourrait frapper de toutes ses forces sans s’arracher la peau des poings et sans se briser le poignet ou la cheville. Car en général, c’est le type de blessures qu’on préfère éviter.

Tout dépend de ce que l’on entend par le mot « entraînement ». S’entraîner c’est développer une attitude, un Kamae. Quand on regarde attentivement le contenu de l’enseignement du Bujinkan Dôjô on s’aperçoit rapidement que notre pratique peut se limiter à un ensemble assez restreint de mouvements de base : Ukemi, Kamae; Sanshin no Kata; Kihon Happô. Tout le reste n’est que la mise en application des ces mouvements fondamentaux au travers de l’utilisation d’écoles anciennes et/ou du travail avec les armes.
Hormis les Kihon Happô qui dans le Gohô no Kata nécessitent un partenaire, le reste de ces techniques de base peut se passer du travail avec un Uke.

Pour s'échauffer, il commença à faire quelques étirements rapides pour ne pas se blesser. D’abord les jambes. Il les laissait droites et penchais mon basin en avant, tirant sur les tendons des genoux. Il répéta l’opération jusqu’à pouvoir passé la tête entre ses jambes et ainsi voir derrière lui. Il se releva et commença à se détendre les bras, il les fit passer au-dessus de sa tête, tirant au niveau des coudes. Ensuite, il fit rouler sa tête de gauche à droite, de haut en bas puis en cercle. Il se secoua légèrement puis fis quelques plier-déplier de jambes.
Le Genin sentait son corps fourmiller, c’était bon signe, le sang circulait bien maintenant. Il se rassit sur le tapis et commença une série d’abdos.

-1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,9…. 130,131, son corps tremblait et il commença à avoir mal au ventre.

* Encore… un peu…*

-150 !

Puis il s'entraina à donner des coups d'épée dans le vide mais en étant suspendu par les pieds à une branche à trois mètres du sol.
Finalement, il prit un mannequin d'entrainement placé sur sa gauche et lui donna des coups de poings et coups de pieds. Il voulait s'entrainer au taijutsu, il se débrouillait dans les combats au corps à corps mais il ne connaissait aucune technique. Ce genre de combat nécessite de la technique.

Il marcha doucement en sa direction. Il souffla un dernier coup en se frottant le visage puis attacha ses cheveux blonds. Il était maintenant prêt ! Effectuant un petit décompte dans sa tête, il attendit quelques secondes puis courut rapidement vers le pantin. Ses pas étaient réguliers et il fixait le pantin du regard, une fois devant lui, il se baissa rapidement et lui frappa la tête avec son pied en mettant sa main par terre.

Idane fit un saut en arrière en frappant avec son pied le pantin qui se déchira. Il mit ses mains par terre pour prendre appui et sauta encore en arrière. Il arrangea ses cheveux qui s'étaient un peu éparpillés sur son visage puis se dirigea vers le sac de sable. Idane prit à nouveau appui sur ses mains et effectua un saut tout en tourbillonnant dans les airs. Le sac reçut immédiatement une déferlante de coups de pieds et la branche sur laquelle il était arrimé se mit à grincer. Le Genin réitéra l’opération plusieurs fois mais soudainement sa chaussure s’éjecta de son pied et gicla soudainement en direction des buissons environnants…

-Stupide chaussure idiote et inutile ! Pourquoi t'es tu détachée comme ça ?

Il sautait sur un pied, il n'osait même pas songer à l'air qu’il devait avoir.

Invité

Le soleil éclairait peu à peu le pays de l'eau, le laissant baigner dans une douce lumière crépusculaire. Aujourd'hui, aucune mission n'était prévue, et le temps radieux présageait une magnifique journée. On aurait jugé bon de faire la grasse matinée, profitant pleinement d'un congé bien mérité, mais ce n'était pas l'intention des shinobis. Shizû se levait, revêtissant son habituel kimono, et s'apprêtait à prendre un petit déjeuner parfaitement sain. Le village commençait à s'animer, les commerces ouvraient leurs portes, les shinobis se dispersaient, en équipe, ou encore solitaires. Le jeune Akizuki appartenait encore à cette dernière catégorie, érrant seul dans les rues de Kiri. Certaines rumeurs prétendaient qu'il était bien vu par le Mizukage, et que celui ci, malgré son emploi du temps assez chargé, avait pour intention de le prendre sous sa tutelle. Mais en ce jour, le shinobi était seul, et souhaitait profiter pleinement de la journée qui s'annonçait. Il se dirigeait alors vers les fortifications, puis, vers les marécages qui bordaient le village.

La lueur que dégageait l'astre du jour se reflétait dans l'eau stagnante des marécages, laissant ainsi visible les impuretés qu'elle abritait. Certaines personnes étaient déjà au labeur, tirant les nombreuses charettes qui contenaient divers outils et marchandises. Shizû courait à travers tout cela, d'un pas léger, gracieux, éffleurant à peine le sol boueux et humide, cherchant un lieu calme, où il pourrait se concentrer aisément et tranquillement. Quelques shinobis étaient déjà présents, s'entraînant à différentes prises de Taijutsu, ou encore à quelques techniques de Ninjutsu. Le shinobi ne portait aucune attention à ces personnes, il souhaitait par dessus tout regagner son précédent lieu d'entraînement, là où il avait sû dévelloper son affinité au Raiton. L'Akizuki était pratiquement arrivé, quand son regard se détournait de son chemin. Il avait aperçu un jeune shinobi, enchaînant les séances de musculation, probablement en guise d'échauffement pour un futur entraînement au Taijutsu. Ce type d'entraînement était loin d'intéresser Shizû, et pourtant, quelque chose attirait son regard. Ce jeune Genin persévérant possédait quelque chose. Le shinobi stoppait sa course, épiant l'adolescent qui tremblait sous l'effort.

Il terminait sa série d'abdos quand, se suspendant la tête en bas avec une courte corde, il enchaînit les coups d'épée, fendant régulièrement l'air avant de se détacher. Il saisissait alors un mannequin, et le frappait de plusieurs coups de poings et de pieds, des coups puissants, rapides, brefs. Ce jeune enfant semblait être assez doué en matière de Taijutsu, cela se voyait dans la manière dont il distribuait ses coups. Il attachait ses cheveux, se frottait le visage, il préparait un gros coup cela ne faisait aucun doute. Le genin fonçait sur le mannequin, puis, se baissant soudainement, utilisait ses mains comme appui avant de relâcher un violent coup de pied. Le jeune homme bondissait alors en arrière, tout en assénant un autre coup de pied, qui cette fois ci, déchirait le vulgaire mannequin. Il enchaînait alors les coups de pied sautés, quand l'une de ses chaussures se détachait, volait, pour finalement atterir à proximité de Shizû. Le jeune Genin sautait alors à cloche-pied, tentant en vain de retrouver sa chaussure.

"Stupide chaussure idiote et inutile ! Pourquoi t'es tu détachée comme ça ?"

L'akizuki, subjugué par la performance du jeune homme, saisissait la chaussure, et sortant de sa cachette, entamait la conversation.

"Excellent, vous êtes plutôt doué, rares sont les gens comme vous qui maîtrise aussi bien le Taijutsu à un âge aussi jeune"

A ces mots, il lançait gracieusement la chaussure, qui aterrissait finalement dans les mains du jeune homme, et ajoutait.

"Pourrais-je connaître votre nom ?"

Invité

Le jeune Genin cherchait sa chaussure lorsqu'il vit le shinobi sortir de dèrière un buisson et lui lancer sa chaussure. L'objet se dirigea très rapidement vers lui et se raprochait de façon inquiétante, Idane l'attrapa au vol et la lassa à son pied. Il dévisagea l'homme qu'il avait en face de lui, l'homme ou la femme d'aileur? il n'aurait pu le déterminer tant les traits de son interlocuteurs étaient neutres. De longs cheveux blancs tombaient sur son kimono blanc. Ce dernier laissait voir le haut du torse et les cuisses du shinobi. A ses hanches était acroché un katana dans un fourreau d'ivoire dont la puissance était perceptible même par le Genin. mais ce dernier fut bien plus intrigué par le regard de la personne, des yeux profonds, clairs et hypnotysants, le jeune homme aurait pu passer des années à les contempler sans discontnuer.

"Pourrais-je connaître votre nom ?" entendit il.

-Bien, bien évidement, mon nom est Idane Bunrakuken, cela ne vous dit surement rien je suis le fils de ma' et pa' Baisotei. Au fait merci pour la chaussure !

Idane montra son pied pour accompagner ses paroles et se mit à rire à tue tête.

-Vous venez souvent vous entrainer ici?

Invité

Le jeune homme était blond, aux cheveux mi-longs qu'il avait arrangé quelques fois durant son entraînement. Il n'était pas grand, du fait de son jeune âge, probablement proche de l'adolescence, mais ses capacités étaient déjà bien développées et il n'avait rien à envier aux autres genins en matière de Taijutsu. Son corps était bien entraîné, musclé, sûrement mieux formé que celui de l'Akizuki. Les deux hommes avaient cependant un point commun, la couleur pâle de leur épiderme, et les yeux assez claire, d'un gris lunaire pour Shizû, à un vert amende pour Idane. Du côté des deux rochers, étaient disposés un kimono, et une épée, le genin partagerait t'il la même passion que le chuunin en ce qui concerne les lames ?

"Bien, bien évidement, mon nom est Idane Bunrakuken, cela ne vous dit surement rien je suis le fils de ma' et pa' Baisotei. Au fait merci pour la chaussure !"

Idane Bunrakuken, c'était donc le nom de cette personne dont la maîtrise du corps à corps intriguait tant Shizû. Il n'était pas prêt d'oublier ce nom, d'une certaine façon, Idane était la première personne à qui il demandait le nom depuis son arrivée au village de Kiri. Ma' et Pa' Baisotei ? Qui pouvaient bien être ces personnes qui avaient engendré un fils aussi prodigieux ? Tout cela restait flou et il devenait nécessaire de faire plus ample connaissance avec le jeune garçon. Celui ci éclatait soudainement de rire. Pour quelle raison exactement ? La joie ? L'humour ? Toutes ces sensations que le dernier Akizuki n'avait pas ressenti depuis des années maintenant, s'esclaffer lui était difficile, il esquissait simplement un sourire.

"Vous venez souvent vous entrainer ici ?"

"Très rarement, j'ai un emploi du temps assez chargé, et les missions n'arrêtes plus ..."

Le dernier survivant du clan Akizuki, dégouté de toutes sortes de relations humaines après la tragédie qui avait décimé sa famille, ressentait soudainement le besoin de faire de cet adolescent, un ami, quelqu'un avec qui il pourrait aborder différents problèmes, s'entraîner, peut-être même s'amuser. Se serait t'il finalement lassé de la solitude ? En tout cas, c'était ce à quoi il avait pensé quand il avait rencontré le shinobi. Les souvenirs avaient alors submergé son corps, meurtri d'une plaie qui jamais ne cicatrisera.

"Dîtes moi, cela vous dirait-il de faire plus ample connaissance ? Je veux dire, nous pourrions nous entraîner ensemble et ainsi, parfaire nos capacités respectives, qu'en dîtes vous ?"